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  • 24/06/2025

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00:00Bonjour Bernard-Henri Lévy. Bonjour Sonia Mabouk. Bienvenue à la grande interview sur CNews Europe 1.
00:06Vous êtes philosophe, réalisateur, engagé sur plusieurs fronts. On parlera d'ailleurs tout à l'heure de votre film, Notre Guerre.
00:13Mais tout d'abord, une autre guerre est sur le front de cette guerre entre Israël et l'Iran.
00:17A chaque jour, Bernard-Henri Lévy, une nouvelle donne. Donald Trump a donc annoncé un cessez-le-feu désormais effectif, a-t-il dit, entre Israël et l'Iran.
00:25Nous le verrons dans les faits. Le président américain qui précise que la guerre aura duré 12 jours.
00:30Vous aviez dit merci au président Trump après les frappes américaines sur les sites nucléaires iraniens.
00:35Est-ce que ce matin, vous le remerciez également pour le cessez-le-feu ?
00:40Je lui ai dit merci il y a trois jours. Aujourd'hui, je lui dis de quoi je me mêle, franchement.
00:46Qui est-il pour ordonner à Israël et à l'Iran, à Israël, à cessez-le-feu ?
00:53Il y a quelque chose qui m'échappe, franchement. Il est venu, c'était bien, c'était audacieux, en renfort d'Israël pour frapper des positions qu'Israël était sans doute mal équipé pour frapper.
01:07Il n'a pas les informations, il n'a pas le droit de demander à cessez-le-feu.
01:13C'est au Premier ministre d'Israël et à son armée d'en juger.
01:18Vous pensez que c'est un cessez-le-feu imposé, qu'il n'y a pas eu de négociation, d'accord secret ?
01:24Écoutez, moi je crois à sa décharge, si j'ose dire, que l'opération israélienne n'a pas été concertée avec les États-Unis.
01:33Je crois qu'elle a été décidée par le Premier ministre d'Israël, sans engagement américain, à une date d'ailleurs qui n'aurait certainement pas convenu au président des États-Unis, l'avant-veille de sa parade militaire, ainsi de suite.
01:50Le hasard a fait que j'étais au Sénat des États-Unis ce jour-là, je présentais le film dont nous allons parler tout à l'heure, notre guerre, aux sénateurs américains, donc ils étaient là,
02:00et le hasard a fait que le film s'est terminé à l'instant où les frappes israéliennes ont commencé.
02:05Et j'ai vu, il y avait des gens d'administration dans la salle, il y avait des proches de président Trump, j'ai vu la stupeur, j'ai vu qu'ils ne s'attendaient pas à ce qu'Israël frappe ce jour-là.
02:15Donc, dans ce genre, dans la géopolitique, et y compris entre alliés, il y a des éléments d'imprévisibilité.
02:28On va en parler d'ailleurs pour la France.
02:29Parce qu'Emmanuel Lévina s'appelait des imprévus, des imprévus d'histoire.
02:33Donc moi, je doute que le président des États-Unis ait concerté, c'est le fait que le Premier ministre israélien...
02:39J'entends bien, mais ça interpelle ce que vous dites ce matin à Bernard-Henri Lévy sur CNews Europe 1, de quoi se mêle-t-il ?
02:44Enfin, quand même, il a engagé des frappes américaines qui, semble-t-il, sont déterminantes pour remettre un terme à la nucléarisation de l'Iran.
02:53Qu'est-ce qui vous embête, si je puis dire, dans ce cessez-le-feu ?
02:57C'est que rien ne va changer pour le peuple iranien, pour le régime des Mollah ?
03:01Attendez, ce qui m'embête, c'est que l'Iran a déclaré une guerre contre son peuple, d'abord, une guerre métaphorique, mais une guerre quand même, et une guerre contre Israël.
03:12L'Iran a déclaré la guerre en avril 2024, puis en septembre 2024, avec des frappes de missiles jamais vues dans l'histoire des guerres.
03:22L'Iran a déclaré une guerre. Bien, à Israël, c'est à Israël de savoir s'il a ou non neutralisé la puissance militaire qui a failli lui commettre des débats irréparables.
03:42J'entends, mais quel est l'objectif, selon vous, final d'Israël ? Nous ne sommes pas dans le secret des dieux et des états-majors.
03:48Est-ce que c'est la fin du nucléaire iranien, ou est-ce que c'est la chute du régime des Mollah, selon vous ?
03:54Le but d'Israël, pour autant que je le sente, je ne suis guère qu'un observateur averti,
04:01c'est la dénucléarisation de l'Iran, cette construction, cette accumulation de matières fissiles à 60 degrés contre 3,5% autorisées,
04:15dans des quantités 25 fois supérieures à ce qui est nécessaire au nucléaire civil.
04:22C'est contraire au droit international.
04:24Premier objectif d'Israël.
04:25On va en parler du droit international.
04:26Premier objectif. Deuxième objectif, aujourd'hui, à réduire fortement la capacité de lancer des missiles sur Israël ou ailleurs.
04:38Donc c'est ça. Après, est-ce qu'il y a aussi objectif d'un changement de régime ?
04:44Je suppose que si j'étais israélien, je ne serais pas mécontent que le régime change.
04:48Étant citoyen français, je vous avoue franchement que je ne pleurerai pas ce régime d'assassins que sont les mollas,
05:00je ne crois pas que ce soit le but de guerre pour autant des Israéliens.
05:03Voilà. Et c'est le but de guerre des femmes iraniennes.
05:07C'est le but de guerre du mouvement Femmes-Vie-Liberté.
05:11C'est le but de guerre de la société civile iranienne qui se bat depuis dix ans avec une vaillance extraordinaire
05:17et à main nue contre ce régime terroriste.
05:21C'est leur but de guerre idéologique et politique à eux.
05:24Et pourtant, certains affirment, y compris le président français Bernard-Henri Lévy,
05:29qu'un régime aussi détestable soit-il, aussi honi soit-il,
05:34et vous avez rappelé ce qui est fait aux femmes iraniennes quand elles portent mal le voile,
05:38ou alors encore aux homosexuels,
05:40eh bien ce régime ne devrait pas tomber par les bombes.
05:44Pourquoi ? Parce qu'il y aurait des conséquences néfastes.
05:45Alors une fois pour toutes, que répond des fois à cet argument ?
05:48Mais bien sûr qu'un régime...
05:51D'abord, il y a des cas où des régimes insupportables sont tombés par les bombes.
05:56Pardonnez-moi, mais Hitler ne serait pas tombé sans les bombes.
05:59Le fascisme japonais ne serait pas tombé sans les bombes,
06:03et hélas, sans les pires des bombes.
06:06Donc ce ne sont pas les Occidentaux qui vont donner des leçons
06:08de changement de régime par les bombes.
06:11Vous savez ce qu'ils vont vous répondre ?
06:13Après, après, évident.
06:14Vous le direz, oui.
06:15Après, bien sûr que la meilleure manière...
06:18On a le précédent de la guerre en Irak en 2003.
06:21S'il n'y a pas un mouvement populaire
06:24qui souhaite le changement de régime
06:26et au secours duquel on vient,
06:29à qui on tend la main,
06:30ça ne marche pas.
06:31C'est plutôt ça la vérité.
06:33Donc si on ne pense pas à l'après,
06:35comme on ne l'a pas fait en Irak,
06:36comme on ne l'a pas fait en Libye,
06:37c'est le chaos ou Daesh ?
06:39La Libye, c'est une autre histoire.
06:40Et d'ailleurs, l'histoire n'est pas finie.
06:43Prenons rendez-vous, l'histoire n'est pas finie.
06:45Mais enfin, ce n'est pas tellement pensé à l'après,
06:46c'est pensé au pendant.
06:49C'est-à-dire qu'il faut évaluer les forces.
06:52Il y a une théorie de la guerre juste.
06:54Chez Saint-Augustin, grand philosophe...
06:57Bien sûr, pour éviter un massacre.
06:59Pour éviter un massacre,
07:00à condition que la cause soit juste,
07:02à condition que tous les autres moyens
07:04aient été épuisés,
07:06et à condition...
07:07Ça, Saint-Augustin ne le dit pas,
07:09mais Michael Walzer,
07:10philosophe américain,
07:13qui continue sa pensée, le dit,
07:14à condition qu'il y ait sur place
07:16des gens qui souhaitent cette guerre
07:20et qui en tirent avantage.
07:21Et à condition, Bernard et lui,
07:23qu'après, il n'y ait pas un régime pire
07:24que le précédent.
07:25Mais est-ce qu'on est vraiment dans ce scénario ?
07:27Puisqu'à l'instant,
07:28le gouvernement israélien
07:30affirme que tous les objectifs,
07:32tous ces objectifs,
07:33ont été atteints désormais
07:35sur le sol iranien.
07:37À l'instant.
07:38Je ne veux pas être plus royaliste que le roi,
07:40et plus israélien qu'israélien.
07:42Je suis français,
07:43donc si les Israéliens pensent ça,
07:45très bien.
07:47Si tous leurs objectifs ont été atteints,
07:49il y aura la guerre de 12 jours
07:50comme il y a eu la guerre des 6 jours.
07:52C'est possible.
07:53Mais certains diront,
07:54là où vous avez raison,
07:55tout ça pour ça,
07:56on pense à certains.
07:57Non, tout ça pour ça.
07:59Si tout ça,
07:59c'est pour détruire à jamais
08:02le potentiel nucléaire,
08:03détruire à jamais
08:04la capacité de lancer des missiles
08:06sur Israël,
08:07sur les pays arabes voisins,
08:08signataires des accords Abraham,
08:10ce trésor,
08:12ce chef-d'oeuvre diplomatique.
08:14Les gens qui nous en font des kilos
08:15sur la diplomatie,
08:17voilà un cas
08:18où la diplomatie a été magnifique,
08:20c'est les accords Abraham.
08:21Alors parlons de ceux
08:22qui en font des kilos
08:23au niveau de la diplomatie.
08:24Est-ce que vous pensez
08:25que vous visez notamment
08:26l'exécutif français
08:28qui n'a eu que ce mot à la coupe ?
08:29Diplomatie, négociation,
08:30c'est le plus.
08:31Vous comprenez la position ?
08:32Je pense au ministre
08:32des Affaires étrangères,
08:33Jean-Jacques Barrault.
08:34Il est sous l'autorité
08:35du président Emmanuel Macron.
08:35Il n'a rien trouvé de mieux à dire
08:37quand il y a eu une bombe
08:38qui est tombée à la porte
08:39de la prison Evine
08:41que de dire
08:42qu'on a deux ressortis sans frais.
08:43Ce qui est vrai,
08:44mais ce n'est pas le principal problème.
08:47Quand on fait tomber la Bastille,
08:51on fait tomber la Bastille.
08:53Il y a une préoccupation
08:54pour nos deux otages.
08:55Pour nos deux otages, bien sûr.
08:56Vous trouvez que,
08:58regardez les choses
08:59par le petit bout de la lorgnette,
09:01si je peux me permettre,
09:01dans une telle région ?
09:02Écoutez, oui,
09:05parce qu'il y a des femmes
09:06et des hommes
09:07qui sont torturés
09:07depuis des décennies.
09:10Il y a les cadavres
09:11de dissidents et de femmes
09:13qui sont enterrées, là,
09:14dans la cour de la prison d'Evine.
09:17La prison d'Evine,
09:17c'est un symbole immense.
09:19C'est un symbole
09:22de liberté bafouée,
09:24de dignité offensée.
09:27Donc, il faut voir les choses
09:28par le grand bout
09:29de la lorgnette.
09:29Donc, voilà.
09:32Là, on est en présence,
09:33que ce soit en Iran
09:36ou que ce soit
09:37dans la guerre
09:38contre l'Ukraine.
09:40On va en parler.
09:41On est en présence
09:42d'événements historiques majeurs.
09:44Nous les vivons,
09:45d'ailleurs, en direct.
09:46On a annoncé tout à l'heure
09:47que Donald Trump avait dit
09:48que le cessez-le-feu
09:49était désormais effectif.
09:51Je rappelle à nos téléspectateurs
09:52et auditeurs,
09:53Bernard-Henri Lévy,
09:53qu'à l'instant,
09:54Israël affirme
09:55que tous les objectifs
09:56ont été atteints.
09:57Ça veut dire quoi ?
09:58Tous les objectifs atteints,
09:59ça veut dire
10:00que les sites
10:00nucléaires iraniens
10:02ont été visés,
10:03détruits,
10:04annilés
10:05en quelques jours ?
10:06Ça veut dire
10:07que l'Iran,
10:08si c'est vrai,
10:09que l'Iran a perdu
10:10la guerre
10:11qu'il a déclarée.
10:13Mais que le régime
10:14des Mollahs
10:14subsisterait.
10:16Et que le régime
10:17de Mollahs
10:17subsisterait,
10:18malheureusement.
10:19Mais je connais
10:20peu de cas
10:21dans l'histoire
10:22de,
10:23si les informations
10:24que vous donnez
10:25sont exactes,
10:26de défaites militaires
10:28aussi cuisantes
10:29sans que s'en suivent
10:31des conséquences
10:31politiques au sommet.
10:33Voilà.
10:33Un régime
10:34qui tient par la terreur,
10:35qui tient par la force,
10:37qui tient par ses gardiens
10:37de la révolution,
10:38qui tient par ses missiles
10:40et qui tient par sa menace
10:41de bombes nucléaires,
10:42si tout ça
10:43est liquidé,
10:45je ne donne pas cher
10:46de son avenir.
10:47Ce qui peut faire
10:48pour certains
10:49de le cas mal au pays,
10:50c'est que certains
10:50affirment que la France
10:51joue un second rôle
10:52dans une région aussi
10:53stratégique du proche
10:54et du Moyen-Orient.
10:55On sait que vous avez
10:55souvent,
10:56je ne sais pas si c'est
10:56encore le cas aujourd'hui,
10:57Bernard-Henri Lévy,
10:58des échanges avec le
10:59président Emmanuel Macron.
11:01Vous en avez eu
11:01suite aux attaques
11:02du 7 octobre.
11:02Vous l'avez écrit.
11:03Est-ce que vous avez
11:03échangé sur sa position
11:05égard à ce qu'il se passe ?
11:06C'est pas seulement
11:07des échanges.
11:09J'ai voté deux fois
11:10pour le président Macron
11:11et je ne le regrette
11:13toujours pas.
11:14et j'ai pour lui
11:14beaucoup de sympathie
11:18et je pense
11:19qu'il y a un sujet
11:20qui me tient aussi
11:21à cœur
11:21qui est le sujet ukrainien
11:23où il a une position
11:24formidable.
11:27Sur ces sujets-là,
11:30j'ai peut-être eu
11:31des échanges,
11:31mais je n'ai pas
11:32été entendu.
11:34Mais pardonnez-moi,
11:35comment vous l'expliquez ?
11:36Certains disent
11:36que c'est par rapport
11:37à la situation intérieure
11:40de la France
11:40que le président
11:41prend ses décisions
11:42dans cette région.
11:43Honnêtement,
11:43je vous dirais
11:44si j'avais une conviction,
11:45je n'en ai pas.
11:46C'est vrai que ça me fait
11:47de la peine
11:47de voir que sur un sujet
11:50aussi important,
11:52la diplomatie française,
11:54la politique française
11:55est aussi à côté
11:56de la plaque.
11:57Ça me fait de la peine,
11:59ça me fait mal au cœur.
12:00Il y a ces deux sujets-là
12:02où se joue le destin
12:03de mes enfants,
12:04des vôtres.
12:06Le destin de nos enfants,
12:07c'est-à-dire
12:07c'est notre guerre
12:08entre Israël et l'Iran ?
12:10Mais naturellement.
12:12C'est une menace
12:12existentielle
12:13pour la France ?
12:14Vous savez,
12:15Claude Lanzmann a fait,
12:16Claude Lanzmann,
12:17c'est l'auteur de Shoah,
12:18il a fait un premier film
12:1930 ans avant
12:20qui s'appelait
12:20Pourquoi Israël ?
12:22Pourquoi Israël ?
12:23Et la réponse
12:23de Claude Lanzmann,
12:24c'était parce que
12:25le destin de l'Occident
12:26en dépend.
12:27Voilà.
12:28Parce que si Israël
12:29n'était pas né
12:30ou si Israël venait
12:31à disparaître
12:32comme il en était déjà
12:33question à l'époque,
12:34ce serait un effondrement
12:35symbolique et moral
12:37tel pour l'Occident
12:39qu'il ne s'en remettrait pas.
12:41Une menace existentielle ?
12:42Une menace essentielle.
12:43Oui, parce qu'il y a
12:44beaucoup de menaces.
12:44Une menace essentielle.
12:45Il y a beaucoup de menaces.
12:46Quand on est dans
12:47les périodes historiques
12:49lourdes,
12:50bien sûr qu'il y a
12:50beaucoup de menaces,
12:51oui.
12:53Aujourd'hui,
12:53il n'y a même pas
12:55que celle-là,
12:56la Chine est une menace.
12:57Oui, il y a aussi
12:57des menaces intérieures.
12:58La Turquie,
12:59si elle n'était pas
13:01dans l'OTAN
13:01où elle fait du sabotage
13:03permanent,
13:04elle serait une menace
13:05parce qu'Erdogan
13:05n'est pas notre ami.
13:09Sur la Syrie,
13:10vous vouliez qu'on s'engage.
13:11Sur l'Afghanistan,
13:12vous vouliez qu'on s'engage.
13:13Sur l'Irak,
13:14vous vouliez qu'on s'engage.
13:15En quoi ?
13:15Sur l'Irak,
13:16je ne voulais pas
13:16qu'on s'engage.
13:17Bernard-Henri Lévis
13:18n'est pas un s'enbat en guerre.
13:18Sur l'Irak,
13:19j'étais contre la guerre en Irak.
13:22Sur la Syrie,
13:23c'était pour arrêter
13:24le massacre,
13:25pour arrêter
13:25les 600 000 morts
13:26et les 4 millions
13:27de déplacés.
13:30Sur l'Afghanistan,
13:31ce n'est pas que je voulais
13:32qu'on s'engage,
13:32c'est que je ne voulais pas
13:33qu'on se retire
13:34parce qu'on avait gagné la guerre.
13:36En Afghanistan,
13:37personne ne dit ça.
13:38Quand Biden
13:39a pris la décision
13:40mise en œuvre par Trump,
13:42ou l'inverse,
13:43pardon,
13:43quand Trump a pris
13:44la décision
13:45mise en œuvre par Biden
13:46de se retirer d'Afghanistan,
13:48vous savez dans quel état
13:49il était ?
13:50Moi, j'étais en Afghanistan
13:51à ce moment-là.
13:52J'étais en reportage
13:53auprès du fils Massoud,
13:54auprès de la société civile
13:56afghane.
13:57Les femmes étaient dévoilées,
13:59la société civile fonctionnait,
14:01des journaux se multipliaient,
14:03les talibans étaient terrés,
14:05étaient terrés dans leur cas.
14:07Donc, moi,
14:07j'étais pour que,
14:09pour qu'on ne parte pas
14:10et qu'on ne livre pas
14:11sur un plateau d'argent
14:12l'Afghanistan,
14:13aux talibans.
14:13À l'instant,
14:14Bernard-Henri Lévy,
14:15vous voyez comme les choses
14:15évoluent tout au long
14:16de notre entretien.
14:18Israël vient d'accepter
14:19formalement,
14:20ça tient l'urgence
14:20de l'AFP,
14:21les conditions
14:22du cessez-le-feu américain.
14:25Preuve qu'il y a eu accord.
14:26Preuve,
14:27semble-t-il que les sites nucléaires,
14:29en tous les cas,
14:29que le job a été fait.
14:31Preuve,
14:32soit que le job a été fait,
14:34soit qu'Israël,
14:35je ne suis pas non plus naïf,
14:36et vous non plus,
14:37soit qu'Israël
14:38n'a pas les moyens
14:39de la jouer
14:40deux fois à l'envers
14:41à Trump,
14:42c'est possible.
14:43Ce qui est beaucoup dit
14:43aux Etats-Unis,
14:44Donald Trump n'a pas apprécié
14:45que certains ont dit
14:46qu'il a eu...
14:48Moi, je suis témoin de ça,
14:50je vous l'ai dit,
14:51j'étais au Capitol,
14:53sur Capitol Hill,
14:55j'étais au Congrès
14:56au moment où
14:57cette guerre s'est déclarée
14:58avec des membres
14:59de l'administration,
15:00avec des sénateurs républicains,
15:02et j'ai bien vu
15:02l'état de stupeur
15:04de cette Amérique trumpiste
15:08qui était persuadée
15:10que la guerre
15:11n'allait pas éclater.
15:11Donc, voilà.
15:13Mais on note
15:13que votre antitrumpisme primaire,
15:15il est moins fort
15:18en ce moment.
15:19Mais ce n'est pas
15:19qu'il est moins fort.
15:20Mon antitrumpisme,
15:22il est total
15:23quand Trump déclare
15:25la guerre aux migrants,
15:26au mépris d'ailleurs
15:28de son économie,
15:29quand Trump applique
15:30des tarifs douaniers grotesques,
15:32quand Trump traite
15:33le Mexique et le Canada
15:34comme si c'était des ennemis,
15:37alors que ce sont
15:38les plus doux
15:38et les meilleurs
15:39des alliés de l'Amérique.
15:41Là, je suis
15:41évidemment
15:42totalement très rapide.
15:44En revanche,
15:45quand Trump
15:45bombarde
15:46le site de Forneau,
15:49là, c'est vrai,
15:49comme je suis quelqu'un
15:50d'honnête,
15:52de propre,
15:52je dis merci Trump.
15:53Ça m'a été reproché.
15:54Ben écoutez,
15:55tant pis,
15:55c'est comme ça.
15:56Au contraire,
15:57c'est votre lucidité,
15:59en tous les cas,
15:59vous le défendez.
16:00C'est mon honnêteté.
16:00C'est votre honnêteté.
16:02Certains disent lucidité,
16:03mais je vous laisse
16:04le mot honnêteté.
16:04Bernard-Henri Lévy,
16:05il y a la guerre
16:06dans laquelle vous êtes engagé,
16:08vous êtes allé sur le terrain,
16:09évidemment,
16:09en Ukraine.
16:11Je voudrais qu'on montre
16:11un extrait de ce film,
16:13Notre Guerre.
16:14Là encore,
16:14vous estimez évidemment
16:15que cette guerre
16:16nous concerne
16:16nos premiers chefs.
16:17Regardons un extrait ensemble.
16:19Vous êtes allé récemment
16:20sur le front.
16:20Les artilleurs ukrainiens
16:33sont au taquet
16:34et riposte au canneau 155.
16:37Là encore,
16:52on verra
16:52qu'elle sera l'issue
16:53alors que Poutine
16:54a déclaré
16:54que toute l'Ukraine
16:55ne serait plus ukrainienne,
16:58si je puis dire.
16:59Oui,
17:00Poutine a déclaré ça.
17:01Poutine a déclenché
17:02la semaine dernière
17:03les plus grands bombardements
17:05sur Kiev
17:07depuis le début de la guerre.
17:09Poutine soutient l'Iran,
17:11beaucoup plus qu'on ne le dit.
17:13Et Poutine a déclaré,
17:15lui aussi,
17:16depuis des années,
17:17personne ne veut l'entendre,
17:18qu'il a la haine
17:20de tout ce que nous représentons,
17:22vous et moi,
17:23avec nos différences politiques,
17:24mais enfin,
17:25l'Europe et l'Occident.
17:26Donc moi,
17:27ce que vous m'avez montré,
17:28c'est un bout de bande-annonce.
17:29Mais ça fait trois ans
17:30que je documente
17:32en première ligne,
17:33quand je le peux,
17:34cette guerre,
17:35que je filme
17:36ces soldats héroïques,
17:38que je filme
17:38ces femmes magnifiques,
17:40que je filme
17:41ce peuple
17:42qui défend sa nation
17:43et qui défend
17:44nos valeurs,
17:45sa nation
17:46et l'Europe
17:47et l'Occident
17:48et que je les trouve
17:49admirables
17:50et que je pense
17:51que nous devrions
17:52les aider
17:53bien davantage
17:54que nous le faisons.
17:54C'est pourquoi mon film,
17:56qui sera diffusé
17:56dimanche prochain
17:57sur le service public,
17:58s'appelle
17:59notre mienne.
18:00Évidemment,
18:00quelles que soient nos différences,
18:01elles ne sont pas politiques.
18:03Je ne sais pas,
18:03vous avez dit nos différences politiques,
18:05je ne les connais pas,
18:06je ne connais pas vos convictions
18:07et je pense que vous ne connaissez pas les miennes.
18:08Vous connaissez les miennes,
18:09mais je ne connais pas les vôtres.
18:10C'est ça la loi.
18:11Vous connaissez les miennes
18:12puisque vous m'interrogez,
18:14ce n'est pas la première fois.
18:15En revanche,
18:15je ne connais pas les vôtres.
18:16Merci Bernard-Henri Lévy.
18:18Bonne journée à vous.
18:18Merci, ça a bien à vous.

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