Une convention lie le district de football des Alpes au parquet de Gap depuis 2022 pour lutter contre les violences et a été renouvelée jusqu'à 2028. Marion Lozac'hmeur, procureure de la République de Gap, et Patrick Bel Abbes, président du District des Alpes, reviennent sur le fonctionnement de cette initiative sur le plateau de BFM DICI.
00:00Ce qu'on recherchait, c'était surtout la réactivité sur des affaires bien spécifiques.
00:05Et on l'a, parce qu'on a, comme je le disais tout à l'heure, on envoie des fiches de liaison, on explique ce qui s'est passé.
00:12Alors justement, c'est quoi ces fiches de liaison ? C'est pour les joueurs ? Comment ça fonctionne ?
00:17Ça peut être spectateur, joueur, arbitre, ça peut être les arbitres aussi, s'ils sont victimes de...
00:21Mais ce que je veux dire, c'est que c'est nominatif, c'est une fiche de liaison pour une personne.
00:25On nous fait remonter des incidents et après on échange avec Mme la procureure.
00:30Pour les effets graves comme les violences ou les injures discriminatoires ou les menaces, par exemple, la convention permet de proposer une réponse pénale rapide.
00:37Je me tourne vers vous, Mme la procureure. Ça existe déjà, une réponse pénale rapide dans le droit commun. Qu'est-ce qu'il y a de différent avec cette convention ?
00:45Alors d'abord, il y a la position particulière des arbitres.
00:48Et les arbitres entrent dans une politique pénale que j'ai souhaité mettre en place, qui est effectivement des poursuites pénales rapides avec des placements sous contrôle judiciaire et un défermement devant le procureur de la République.
01:00Et cette politique pénale, je l'ai mise en place pour les policiers, les gendarmes, les professeurs et toutes les personnes que je considère devoir être particulièrement protégées, ce qui est particulièrement exposé.
01:11Et les arbitres font évidemment partie de cette catégorie. Donc cette convention a permis de rappeler cette position particulière de l'arbitre et de dire qu'à chaque fois qu'il y aura une atteinte à un arbitre, c'est cette politique-là qui sera déployée.
01:23Et puis après, vous avez raison, les comparations immédiates, ça existe.
01:27Mais ça permet de rappeler que dans ces situations-là, quand il y a des violences ou des faits graves que vous avez évoqués qui sont commis au cours d'un match ou autour d'un match, il y a une communication avec M. Bellabès en direct.
01:45Ça permet d'articuler le disciplinaire et le judiciaire. Ça permet aussi d'échanger sur des éléments de communication.
01:53Et notamment, ça lui permet à lui de connaître les décisions judiciaires qui sont publiques, mais faut-il encore aller aux audiences, et à moi de connaître les décisions disciplinaires qui sont extrêmement utiles pour mes dossiers pénaux.
02:05Donc c'est vrai que s'agissant des faits les plus graves, on n'a pas réinventé la roue, mais par contre, on a mis en place des circuits de communication qui renforcent nos procédures respectives.