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  • 21/05/2025
Camille Galtier, maire de Manosque est l'invité de Bonsoir DICI ce mercredi 21 mai. Il s'exprime sur la crise qui touche les services des urgences des territoires bas-alpins.

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Transcription
00:00Il va falloir impossible de vous inviter sans évoquer la situation des urgences de Manosque.
00:05Décision, dernière décision des autorités sanitaires, les urgences seront régulées.
00:09Tout le monde doit faire le 15 avant de s'y rendre.
00:12C'est une mesure acceptable pour vous ?
00:16Je vais être honnête, elle n'est pas raisonnable pour l'élu que je suis,
00:19elle n'est pas raisonnable pour la population,
00:20puisqu'en clair c'est une dégradation de services publics.
00:22On explique aux gens qu'on ne peut pas aller aux urgences à n'importe quel moment de la journée
00:27et que cela doit être organisé.
00:29Dans certains pays ça se fait comme ça.
00:32C'était une demande forte des urgentistes dans leurs conditions de travail.
00:34C'est pour ça que je peux dire par contre, en tant que maire,
00:38que c'est une demande raisonnable de leur part pour améliorer leurs conditions de travail.
00:42Mais pour l'élu qui représente les citoyens Manosque et les citoyens du bassin de vie Manosque,
00:48ce n'est pas acceptable.
00:49Clairement ce n'est pas acceptable parce que c'est une dégradation du service public offert à la population.
00:53Et une période, vous envoyez des courriers aux ministres de la Santé successifs.
00:58Est-ce que vous le faites encore ?
00:59On le fait tous les trois mois.
01:01Je dois rappeler que j'ai démissionné il y a quasiment un an de la présidence du conseil de surveillance
01:06que j'avais dit que je réintégrerais ce poste dès lors que les conditions seraient réunies.
01:11Les conditions ne sont toujours pas réunies puisque l'hôpital de Manosque,
01:14les urgences de Manosque ne sont toujours pas réouvertes la nuit.
01:17Elles sont néanmoins réouvertes le jour de manière continue depuis début septembre,
01:21alors même qu'on avait des fermetures de jour sur l'année précédente.
01:24Donc il y a cette amélioration-là, mais néanmoins on est toujours fermé la nuit.
01:28Et ça, c'est difficilement acceptable et entendable pour les habitants Manosque.
01:33Et ça devient un problème départemental.
01:34La situation se dégrade globalement sur l'ensemble des Alpes de Haute-Provence.
01:38On a vu certaines situations assez critiques passer dans la presse,
01:41notamment une maman qui a été obligée de monter à Gap avec son bébé de 19 mois en détresse respiratoire.
01:46Est-ce qu'on peut dire, avec la situation actuelle, que les bas alpins sont en danger aujourd'hui ?
01:5199% des interventions vont être prises en charge par le SMUR et par les urgences dites vitales.
01:58Et bien évidemment, il va y avoir ce genre de drame qui va se passer.
02:01Ce genre de drame qui va se passer peut aussi se passer ailleurs.
02:03Je prends l'exemple d'Aix-en-Provence, il y a deux ans,
02:05où une personne est décédée dans l'attente des urgences.
02:10Donc on voit aussi que cette problématique-là touche tous les hôpitaux de France,
02:14pas seulement les hôpitaux dits ruraux dans notre territoire alpin,
02:18mais globalement, il manque des urgentistes sur tout le territoire français.
02:21Je le redis, nous devrions former 1500 urgentistes par an,
02:24il y en a 500 qui sont formés.
02:26Donc on voit bien que la problématique qui nous touche ne touche pas seulement Manosque,
02:29ne touche pas seulement Dignes-les-Bains ou Sistorons,
02:31ça touche tous les hôpitaux de France.
02:33Et on arrive à un seuil critique.
02:35Ce seuil critique, ça fait trois ans qu'on le vit réellement et concrètement sur le territoire Manosquin.

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