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  • 23/06/2025
Les chroniqueurs du Cercle débattent autour d'un film sortant en salles ou en diffusion sur CANAL+
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00:005 ans après le très remarqué tout simplement noir, Jean-Pascal Zaddy revient devant et derrière la caméra
00:06avant le grand déplacement, une mission spatiale africaine par explorer la planète Nardal.
00:12Mais que cherche-t-il exactement Simon ?
00:14Il cherche une posture qui est très difficile à tenir mais qui est assez passionnante,
00:19qui est une espèce de grand écart, de numéro d'équilibriste entre quelque chose qui est vraiment de l'authentique comédie
00:25avec de la mécanique de comédie, quelque chose qui pourrait être un peu plus anglo-saxon
00:29avec une logique qui serait celle du cringe, de l'embarras, et aussi j'ai envie de dire un espèce de doigt d'honneur politique et poétique
00:37parce que le grand déplacement ça fait évidemment référence, évidemment écho à une idéologie assez mortifère et néo-fasciste
00:44et en même temps l'idée c'est pas forcément de la traiter on va dire avec un mélange de bon sentiment et de droiture.
00:51C'est un film qui se veut un petit peu, j'ai envie de dire, mutant et un peu impur, exactement comme l'était tout simplement noir.
00:57Je veux dire, tu compares à tout simplement noir qui était son premier film, je pense qu'il y avait quand même une...
01:04On était beaucoup plus sur la corde raide dans tout simplement noir et surtout ça jouait de l'ambiguïté
01:09parce que c'était lui-même tout simplement noir, donc il y avait quelque chose de beaucoup plus sensible
01:14sur la question du racisme, sur la question de la place des noirs en France.
01:19Ici c'est la question de la place des noirs français en Afrique, donc je pense que c'est plus loin de lui, je sais pas, il y a moins cette ambiguïté
01:26et moi j'ai plutôt vu une galerie un peu de caricatures, voilà.
01:30En fait, il y a toute une galerie de personnages de sa troupe, moi je la trouve très sympathique, voilà cette première mission spatiale avec des Africains.
01:40Il y avait vraiment moyen de se marrer et surtout avec le casting que Zadie réunit devant l'écran, c'est Déborah Loukou Mouena, Claudia Taqbo, Farid, j'en oublie...
01:50Reda Kateb.
01:50Reda Kateb, etc.
01:52Sauf qu'il faut qu'il y ait des personnages qui soient à minima écrits, auxquels on puisse se connecter et là le problème c'est que...
01:59Il y a un personnage, il y a un personnage, c'est Zadie, il joue un personnage, moi il m'a fait penser un peu à OSS 117, c'est-à-dire un personnage qui est tellement idiot
02:09que soudain il va révéler les impensés colonialistes, les impensés racistes et exactement quelle était la fonction d'OSS 117 dans les films.
02:18C'est la bonne idée du film, c'est sur lui, le problème c'est peut-être que, comme dit Simon, c'est que le film mélange trop de genres, trop de registres de comédies.
02:25Et il en parle comme une comédie écologique, c'est une grande comédie populaire.
02:28Oui, non mais il a le droit, on voit bien les failles du film.
02:31Pardon, ils font le projet d'Elon Musk d'aller presque sur Mars et non.
02:34C'est un film où il y a trop d'idées en fait.
02:36Non mais je veux dire, c'est un paradoxe de dire ça.
02:39Mais il y a trop de choses qui sont mises dans la centrifugeuse et qui ne sont pas assez maîtrisées.
02:43Mais il y a des moments où on est dans la science-fiction pure, c'est-à-dire où on est, j'allais dire, presque chiant comme dans un mauvais film de science-fiction
02:49où il s'agit d'arrimer la fusée sur la navette spatiale ou sur la base spatiale.
02:55Et là, les effets spéciaux, on voit qu'il y a de l'argent, c'est très bien fait.
02:58Sauf qu'on dit, mais so what ? C'est un moment où ce n'est plus du tout rigolo.
03:01D'ailleurs, tous les personnages sont évacués du cadre, aussi bien Zadie que les autres.
03:06Et on est dans un moment de science-fiction pure.
03:09Et ça, ça ne va pas avec le projet.
03:12Dans Tout Simplement Noir, il était là en fil rouge.
03:15Là, c'est un film d'équipe.
03:16Et il y a des moments où je trouve qu'il n'est pas assez mis en valeur.
03:20Alors, c'est très généreux de sa part de dire, il y a six personnages et on va donner de la place à tous.
03:25Mais non.
03:27Marie, le film commence comme de la télé-réalité.
03:33On pense un peu à la flamme, à des choses comme ça.
03:35Et on se dit, est-ce qu'on aura les six caricatures possibles comme dans ce type de sitcom ?
03:40Est-ce qu'on aurait préféré ?
03:41Parce qu'en fait, je suis tout à fait d'accord avec Philippe.
03:44Il y a des moments où on se dit, mais bon, il n'essaye pas de faire Interstellar.
03:48Ce n'est pas raisonnable.
03:50Voilà.
03:51D'autres moments, il y a un petit côté Black Panther comme ça, bon, d'une espèce d'union panafricaine
03:56qui aurait inventé une station orbitale incroyable, secrète.
03:59Oui, c'est très brille.
04:00Elle a quelque chose de fascinant.
04:02Et tout étant peut-être jeté en vrac, on a l'impression d'avoir quelqu'un qui aurait tourné une V1.
04:06C'est-à-dire un scénario pas fait, en fait.
04:08Et donc, il ne suffit pas de dire à un moment une vanne sur l'esclavage, une question sur l'excision, je ne sais pas quoi,
04:14pour dire, ça y est, l'Afrique est présente.
04:16Or, il y a cette ambition-là quand même de venir sur le terrain du grand film américain,
04:23mais en s'excusant de demander pardon, de faire un truc un peu rigolo, un peu je ne sais pas quoi.
04:29Et donc, tout est de briques et de brocs.
04:31Voilà, c'est une grosse déception parce qu'on aime beaucoup Zadie.
04:36Et qu'on avait beaucoup ri.
04:39Et qu'on avait beaucoup ri, tout simplement Noir.

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