00:01Un an, un an sans la moindre trace de Laure Zakello, 43 ans, cette mère de famille installée avec ses trois jeunes enfants à Urune n'a plus donné signe de vie depuis le 21 juin 2024.
00:11C'est son mari qui est soupçonné de l'avoir tué, d'avoir caché son corps dans un contexte de divorce douloureux.
00:15Mais du fond de sa prison, où il était en détention après une mise à un examen pour meurtre sur conjoint, Alexis Juré clame son innocence encore et encore en dépit des charges et des soupçons.
00:25Son avocat Antoine Tugas est l'invité d'ici Pays Basque ce matin, il est votre invité, Bichon Tvergnon.
00:29Oui, vous venez de rappeler le contexte, Lucas, le 21 juin 2024, Laure Zakello disparaît, plus de nouvelles, comment une mère de famille peut disparaître comme ça, sans donner de nouvelles, même pas à ses trois enfants, Antoine Tugas et sans aucun indice ?
00:45Bonjour, je vous remercie de recentrer un peu le débat, parce que je crois qu'aujourd'hui ça, effectivement, on a besoin de recentrer ce débat.
00:54Disparition, c'est une disparition dont nous parlons.
00:58Aujourd'hui, et que je sache, quoi que l'on ait pu faire en termes d'annonce, en termes, j'allais dire, d'annonce fracassante, de rebondissement, que sais-je,
01:08ce que l'on sait, c'est que Mme Zakello a disparu.
01:13Il y a effectivement une implication de son mari, dans le cadre d'une séparation dont on peut dire, en fonction de sa situation dans le dossier,
01:22qu'elle est douloureuse, qu'elle est compliquée, ou qu'elle est, comme je le pense, en fait, une séparation comme une autre.
01:29Alors, peut-être, effectivement, avec des anicroches, peut-être avec des désaccords, mais, en tout cas, et pour ce qui me concerne,
01:37c'est un divorce, j'allais dire, de monsieur et madame tout le monde.
01:42Enfin, il n'y a pas un des deux membres du couple qui disparaît dans tous les divorces, heureusement.
01:46Je suis d'accord avec vous. En revanche, par rapport au mode de règlement, j'allais dire, de cette séparation,
01:52on n'est pas sur quelque chose d'extravagant, on n'est pas non plus sur quelque chose qui a amené l'un ou l'autre des protagonistes
01:59à déposer des plaintes de manière continuelle, pour des violences, pour du harcèlement, etc.
02:04On n'est pas du tout là-dessus. Et je le disais, d'ailleurs, à des collègues, à certains de vos collègues,
02:10je crois que pour l'essentiel, parce qu'il ne faut pas oublier que dans ce dossier, il y a effectivement la disparition de Mme Zakello,
02:15mais il y a également un enjeu qui est un enjeu majeur, c'est-à-dire les trois enfants du couple,
02:20dont on parle, à mon sens, pas suffisamment, mais en toute hypothèse et autour de ces enfants,
02:26de ces trois enfants, il y a une entente.
02:30Et qu'est-ce qui, dans un divorce, peut, j'allais dire, générer le plus de tensions ?
02:34C'est la garde des enfants.
02:35Alors, Alexis Juré, il a demandé plusieurs fois sa mise en liberté, vous le défendiez à ces occasions-là,
02:43il ne comprend pas qu'on le retienne prisonnier, il dit « moi, je n'ai rien fait »,
02:47mais au cours des différentes audiences et des communications du parquet,
02:50on a quand même vu qu'il y a quand même un paquet d'indices troublants, pour ne pas dire plus.
02:55Alors, la mauvaise ambiance au sein du couple, vous en avez parlé, c'est un divorce.
02:59Lors Zakello, elle, elle dénonce un climat de peur, c'est ce qu'a dit le procureur de la République,
03:04il y a des traces de sang retrouvées à Urugne, il y a des traces de poudre sur Alexis Juré,
03:07ça fait un peu beaucoup quand même.
03:09Oui, on peut considérer les choses de la manière dont vous les énoncez,
03:15mais ça, en réalité, vous ne faites que reprendre les éléments de langage
03:19qui ont été utilisés par le parquet, par les partis civils, en dernier lieu par le directeur d'enquête.
03:25Je vous le dis, le procès médiatique, il a déjà eu lieu,
03:28et c'est vrai qu'il est déjà condamné de ce point de vue-là.
03:30Sauf que la problématique qui est la mienne aujourd'hui, c'est de dire,
03:331. On est dans le cadre d'une information judiciaire,
03:36information judiciaire dont on sait tous qu'a priori,
03:39a priori, bien évidemment, elle doit être couverte par un secret.
03:43Ce secret a été totalement dévoyé,
03:46c'est-à-dire qu'en réalité, aujourd'hui, j'ai l'impression que l'instruction se fait plus
03:50en dehors du palais de justice de Bayonne qu'en son sein,
03:53ça c'est un premier élément qui, à mon sens, est un élément qui est choquant.
03:57Le deuxième point sur lequel je voudrais insister,
03:59c'est le fait de dire de quoi parle-t-on.
04:03Je ne peux pas, aujourd'hui, vous révéler des éléments d'enquête
04:06qui, par ailleurs, ont été révélés, ou pas d'ailleurs,
04:09parce que ça, on le saura le jour où on aura une audience,
04:12où tout le monde pourra entendre et être confronté à des éléments de preuve.
04:16Mais, aujourd'hui, on me demande une sorte de défense impossible de M. Juré
04:20par rapport à des éléments que je ne veux pas,
04:23et ne veux, ni ne peut d'ailleurs dévoiler.
04:26C'est un peu compliqué, si vous voulez.
04:27Vous parliez tout à l'heure de traces de poudre.