Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page

Recommandations

  • 23/06/2025
Un an après la disparition de Laure Zacchello, le point avec Antoine Tugas, l'avocat du principal accusé, Alexis Juré.

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:01Un an, un an sans la moindre trace de Laure Zakello, 43 ans, cette mère de famille installée avec ses trois jeunes enfants à Urune n'a plus donné signe de vie depuis le 21 juin 2024.
00:11C'est son mari qui est soupçonné de l'avoir tué, d'avoir caché son corps dans un contexte de divorce douloureux.
00:15Mais du fond de sa prison, où il était en détention après une mise à un examen pour meurtre sur conjoint, Alexis Juré clame son innocence encore et encore en dépit des charges et des soupçons.
00:25Son avocat Antoine Tugas est l'invité d'ici Pays Basque ce matin, il est votre invité, Bichon Tvergnon.
00:29Oui, vous venez de rappeler le contexte, Lucas, le 21 juin 2024, Laure Zakello disparaît, plus de nouvelles, comment une mère de famille peut disparaître comme ça, sans donner de nouvelles, même pas à ses trois enfants, Antoine Tugas et sans aucun indice ?
00:45Bonjour, je vous remercie de recentrer un peu le débat, parce que je crois qu'aujourd'hui ça, effectivement, on a besoin de recentrer ce débat.
00:54Disparition, c'est une disparition dont nous parlons.
00:58Aujourd'hui, et que je sache, quoi que l'on ait pu faire en termes d'annonce, en termes, j'allais dire, d'annonce fracassante, de rebondissement, que sais-je,
01:08ce que l'on sait, c'est que Mme Zakello a disparu.
01:13Il y a effectivement une implication de son mari, dans le cadre d'une séparation dont on peut dire, en fonction de sa situation dans le dossier,
01:22qu'elle est douloureuse, qu'elle est compliquée, ou qu'elle est, comme je le pense, en fait, une séparation comme une autre.
01:29Alors, peut-être, effectivement, avec des anicroches, peut-être avec des désaccords, mais, en tout cas, et pour ce qui me concerne,
01:37c'est un divorce, j'allais dire, de monsieur et madame tout le monde.
01:42Enfin, il n'y a pas un des deux membres du couple qui disparaît dans tous les divorces, heureusement.
01:46Je suis d'accord avec vous. En revanche, par rapport au mode de règlement, j'allais dire, de cette séparation,
01:52on n'est pas sur quelque chose d'extravagant, on n'est pas non plus sur quelque chose qui a amené l'un ou l'autre des protagonistes
01:59à déposer des plaintes de manière continuelle, pour des violences, pour du harcèlement, etc.
02:04On n'est pas du tout là-dessus. Et je le disais, d'ailleurs, à des collègues, à certains de vos collègues,
02:10je crois que pour l'essentiel, parce qu'il ne faut pas oublier que dans ce dossier, il y a effectivement la disparition de Mme Zakello,
02:15mais il y a également un enjeu qui est un enjeu majeur, c'est-à-dire les trois enfants du couple,
02:20dont on parle, à mon sens, pas suffisamment, mais en toute hypothèse et autour de ces enfants,
02:26de ces trois enfants, il y a une entente.
02:30Et qu'est-ce qui, dans un divorce, peut, j'allais dire, générer le plus de tensions ?
02:34C'est la garde des enfants.
02:35Alors, Alexis Juré, il a demandé plusieurs fois sa mise en liberté, vous le défendiez à ces occasions-là,
02:43il ne comprend pas qu'on le retienne prisonnier, il dit « moi, je n'ai rien fait »,
02:47mais au cours des différentes audiences et des communications du parquet,
02:50on a quand même vu qu'il y a quand même un paquet d'indices troublants, pour ne pas dire plus.
02:55Alors, la mauvaise ambiance au sein du couple, vous en avez parlé, c'est un divorce.
02:59Lors Zakello, elle, elle dénonce un climat de peur, c'est ce qu'a dit le procureur de la République,
03:04il y a des traces de sang retrouvées à Urugne, il y a des traces de poudre sur Alexis Juré,
03:07ça fait un peu beaucoup quand même.
03:09Oui, on peut considérer les choses de la manière dont vous les énoncez,
03:15mais ça, en réalité, vous ne faites que reprendre les éléments de langage
03:19qui ont été utilisés par le parquet, par les partis civils, en dernier lieu par le directeur d'enquête.
03:25Je vous le dis, le procès médiatique, il a déjà eu lieu,
03:28et c'est vrai qu'il est déjà condamné de ce point de vue-là.
03:30Sauf que la problématique qui est la mienne aujourd'hui, c'est de dire,
03:331. On est dans le cadre d'une information judiciaire,
03:36information judiciaire dont on sait tous qu'a priori,
03:39a priori, bien évidemment, elle doit être couverte par un secret.
03:43Ce secret a été totalement dévoyé,
03:46c'est-à-dire qu'en réalité, aujourd'hui, j'ai l'impression que l'instruction se fait plus
03:50en dehors du palais de justice de Bayonne qu'en son sein,
03:53ça c'est un premier élément qui, à mon sens, est un élément qui est choquant.
03:57Le deuxième point sur lequel je voudrais insister,
03:59c'est le fait de dire de quoi parle-t-on.
04:03Je ne peux pas, aujourd'hui, vous révéler des éléments d'enquête
04:06qui, par ailleurs, ont été révélés, ou pas d'ailleurs,
04:09parce que ça, on le saura le jour où on aura une audience,
04:12où tout le monde pourra entendre et être confronté à des éléments de preuve.
04:16Mais, aujourd'hui, on me demande une sorte de défense impossible de M. Juré
04:20par rapport à des éléments que je ne veux pas,
04:23et ne veux, ni ne peut d'ailleurs dévoiler.
04:26C'est un peu compliqué, si vous voulez.
04:27Vous parliez tout à l'heure de traces de poudre.
04:30Moi, j'attends, effectivement, qu'on puisse disserter,
04:34qu'on puisse avoir des éléments concrets et précis,
04:37qui puissent déterminer en quoi cette poudre,
04:41sa quantité, son placement, où était-elle,
04:44à quel moment...
04:45Tous ces éléments-là méritent une discussion,
04:48et le problème, c'est qu'à juger à l'emporte-pièce,
04:51on arrive, effectivement, à des raccourcis
04:53qui permettent de dire, c'est le meurtrier,
04:55et c'est normal qu'ils soient incarcérés.
04:57Ici Pays Basque, il est 8h21 ce matin,
04:59Antoine Tugas, l'avocat d'Alexis Juré,
05:02soupçonné du meurtre de Lorz Akelof,
05:04et notre invité.
05:05Alors, il y a un autre élément
05:06que Paul Nicolai nous révélait ce matin.
05:10Alexis Juré dit qu'il a été assommé,
05:11qu'il est resté inconscient plusieurs heures devant sa maison.
05:14Ce jour-là, il pleuvait,
05:15il faisait mauvais, comme souvent, au Pays Basque,
05:18et quand les secours sont arrivés,
05:19il était totalement sec, Alexis Juré.
05:21Oui, enfin, les secours arrivent auprès de M. Juré
05:26plusieurs heures après qu'il ait été assommé,
05:29selon ce qu'il dit.
05:29Oui, oui.
05:31Chacun jugera au mois de juin,
05:33avec les températures qu'il fait,
05:34si on peut demeurer mouillé,
05:38ou bien être sec lorsque les secours arrivent.
05:41Il y a plusieurs heures qui ne s'est pas.
05:42Un jour comme aujourd'hui, ça aurait été compliqué quand même.
05:44Écoutez, là encore, là encore,
05:46est-ce que dans le cadre de ce meurtre qu'on lui impute,
05:50on peut considérer que l'élément qui consiste à dire
05:53qu'il était sec,
05:54avec les approximations,
05:55qui peuvent être celles de gens qui arrivent
05:58pour porter secours dans la précipitation, etc.
06:00Enfin, je pense que les secours,
06:03lorsqu'ils arrivent sur place,
06:04leur souci n'est pas de savoir si les vêtements sont secs ou mouillés,
06:07mais plutôt de savoir quel est l'état
06:08de la personne qui va secourir.
06:10Ce qui est troublant dans ce dossier,
06:13ce qui interpelle, c'est qu'il n'y a pas de corps,
06:16il n'y a pas d'aveu, il n'y a pas de témoin.
06:19Ça rappelle l'affaire Jubilard, d'autres affaires,
06:21et c'est pour ça que c'est très médiatique,
06:22parce qu'on cherche, et pour chercher,
06:24il faut quand même donner quelques pistes.
06:26Oui, ça rappelle l'affaire Viguier aussi.
06:32Alexis Juré, vous disiez,
06:33il y a quand même quelques éléments de personnalité
06:35qui interrogent aussi.
06:36Il sera jugé en septembre pour avoir agressé
06:38une collègue de travail au lycée Louis-de-Foy.
06:40Je vous corrige, mois de novembre.
06:43Pour avoir agressé une collègue de travail
06:44au lycée Louis-de-Foy,
06:46et il est accusé de l'avoir étranglé,
06:49si mes informations sont bonnes.
06:51Oui, alors il est effectivement poursuivi
06:53pour des violences.
06:55On verra ce que contient le dossier
06:57au moment où, là pour le coup,
06:59on aura une audience publique.
07:00C'est quelque chose qui sera intéressant
07:02pour tout le monde, je crois.
07:04Et puis surtout, on pourra s'interroger
07:06sur la concomitance,
07:08le hasard qui fait qu'il y ait quelqu'un
07:11qui, dans quel cadre, on va le déterminer,
07:15puisse aujourd'hui dire que
07:16M. Juré a été, à son encontre,
07:20auteur de violences.
07:21On verra.
07:22La concomitance, si vous voulez,
07:23elle n'est pas tout à fait anodine.
07:25C'est-à-dire qu'on a aujourd'hui,
07:27en 2025, quelqu'un qui a déposé plainte
07:29pour des faits, on verra dans quel cadre,
07:32pour des faits qui auraient été commis
07:34avant son incarcération.
07:36Oui, parce que dans tous les enfers,
07:38quand on cherche, on finit par trouver.
07:40C'est vous qui le défendrez aussi sur ce dossier-là ?
07:42Alors oui, je le défendrai.
07:43Je ne pense pas être le seul à le défendre.
07:45D'ailleurs, je pense qu'il y aura
07:46une défense à deux.
07:48Mais je rebondis sur ce que vous disiez.
07:51Quand on cherche, on trouve.
07:54Oui.
07:55Quand on veut vraiment trouver,
07:57on cherche aussi là où on n'a pas cherché aujourd'hui.
07:59C'est-à-dire concrètement que, pour ce qui me concerne,
08:02je considère qu'on parle d'une disparition.
08:05J'attends de voir, de manière concrète et effective,
08:08les actes qui concernent cette disparition.
08:11Merci Antoine Tugas d'avoir répondu à nous.
08:12Merci à vous.
08:13Je rappelle que vous êtes l'avocat d'Alexandre.

Recommandations