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Le portrait sonore d'Alexia Laroche-Joubert, PDG de Banijay France et Justine Ryst, DG de YouTube
Europe 1
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23/06/2025
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🗞
News
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00:00
Europe 1, 9h31, Culture Média.
00:03
Thomas Hille.
00:04
Merci beaucoup d'être avec nous pour la suite de Culture Média.
00:06
Dans un instant, nous recevrons la chanteuse Nadia,
00:09
qui fait son retour ce matin sur Europe 1.
00:11
Mais on est toujours avec Alexia Larrojoubert,
00:14
PDG de Banidjay France,
00:16
et Justine Rist, la directrice générale de YouTube France,
00:18
pour parler de cette initiative commune que vous prenez,
00:22
où vous allez essayer de rassembler des YouTubers et des formats télé.
00:26
Et c'est assez intéressant, je le disais,
00:28
parce que vous essayez de bâtir un pont entre deux mondes
00:31
qui sont assez cloisonnés pour l'instant.
00:33
Il y a eu des petites tentatives pour faire venir des YouTubers à la télé.
00:36
À une époque, McFly et Carlito s'y sont essayés.
00:39
Hugo Décrypte récemment.
00:41
Michou aussi sur TF1.
00:43
Dans l'autre sens, on a eu aussi des animateurs télé,
00:45
comme Élise Lucet ou Claire Chazal, par exemple,
00:47
qui ont créé leur chaîne YouTube.
00:49
Mais tout ça reste assez timide.
00:50
Dimitri Pavlenko.
00:51
Dimitri Pavlenko.
00:52
Il a rétré sa chaîne YouTube la semaine dernière.
00:54
Interessant pour un exclamation.
00:56
Je fais sa petite pub.
00:57
Vous faites bien de la vivre, effectivement.
00:58
Allez voir les vidéos de Dimitri sur l'économie.
01:01
Mais c'est vrai que ce sont deux mondes qui ont encore beaucoup de mal à se parler.
01:04
Comment est-ce que vous l'expliquez, ça ?
01:05
Je pense que c'est vraiment...
01:07
Alors, moi, cette initiative, elle me tient d'autant plus à cœur
01:10
qu'en fait, avec Alexia, on se connaît depuis plus de 20 ans.
01:13
Moi, je viens de la télé.
01:14
J'ai commencé mes armes, on va dire, chez Andemol France,
01:17
sous la présidence de Stéphane Courby et d'Arthur.
01:21
Et en travaillant avec Alexia, je m'occupais de tout le digital.
01:23
Et c'était un peu, d'ailleurs, on appelait ça les produits dérivés à l'époque,
01:27
c'était il y a plus de 20 ans, un peu le greffon qu'on rajoutait au format télé.
01:31
C'était l'époque de Lycos, de Caramel.
01:34
Oui, c'est ça.
01:34
Exactement.
01:35
J'ai entendu une Lycos.
01:36
C'est toujours l'époque de Lycos.
01:37
Lycos.
01:38
Lycos.
01:39
Lycos.
01:39
Et en fait, en effet, ce sont des mondes assez cloisonnés,
01:43
alors qu'on voit tous ces mouvements de convergence.
01:47
Donc, je suis hyper contente de cette expérimentation qu'on est en train de faire,
01:50
à deux titres.
01:51
Parce que ce monde de la télé, d'où je viens,
01:53
est en train de pivoter vers ce monde beaucoup plus ouvert,
01:57
tout public confondu.
01:59
Et puis, moi, je suis H.T. Chauvine.
02:01
J'espère vraiment, j'ai vraiment envie que tous les acteurs du PAF français,
02:06
du cléonasme, du paysage audiovisuel français,
02:09
prennent ce virage et cette opportunité YouTube.
02:12
Parce que ce sont des mondes complètement complémentaires,
02:15
fondamentalement différents,
02:17
donc fondamentalement complémentaires.
02:19
Et quand Banijé fait ça,
02:20
c'est donner un peu les clés de la créativité,
02:23
ce qui est quand même très audacieux, très innovant.
02:25
Donner les clés de la création à des talents YouTube.
02:28
Après, c'est une manière aussi de raccrocher un peu les wagons
02:31
avec YouTube.
02:32
Parce qu'on peut arriver sur les chiffres,
02:34
mais globalement, YouTube est largement leader aujourd'hui sur les jeunes.
02:38
C'est-à-dire que YouTube est en train d'écraver un peu la télévision
02:40
et donc votre business avec la RGP.
02:42
Alors, je redémarre.
02:44
Mon business, c'est d'être créateur aussi de contenu.
02:48
Donc, je me sens probablement moins attaquée
02:51
que des chaînes de télévision
02:53
dont leur métier est d'être éditeur.
02:56
C'est une petite subtilité, mais qu'elle a son importance.
02:58
C'est vrai que vous vous produisez pour la télévision.
03:00
Nous, on produit pour la télévision,
03:01
mais on produit aussi, par exemple, du contenu
03:03
sur YouTube ou sur TikTok.
03:05
Je pense à la Star Academy.
03:07
On a fait 3,3 milliards de vues sur TikTok.
03:09
Ou encore LOL sur les plateformes payantes.
03:12
Ce que je veux dire, c'est que
03:12
cette transformation, on la sent depuis longtemps.
03:15
Je pense qu'il y a eu un problème,
03:17
comme toujours, c'est marrant,
03:17
parce qu'on a pêché par quelque chose qu'on a détesté.
03:20
C'est-à-dire qu'on a été très longtemps méprisé
03:22
par le cinéma,
03:23
en tant que producteur de télévision.
03:26
Et je pense que les créateurs de contenu YouTube
03:28
se sont sentis méprisés par la télévision.
03:31
Et je pense que ça a été une erreur fondamentale
03:34
de ne pas voir le switch qui était en train de s'opérer.
03:36
Et surtout que la technologie, elle a pris le pas avant vous.
03:39
Parce qu'aujourd'hui,
03:39
moi je le vois, j'ai une ado à la maison,
03:41
quand on allume la télévision,
03:42
on a l'icône YouTube tout de suite.
03:44
Aujourd'hui, les jeunes vont presque plus sur YouTube
03:47
que sur TF1 en utilisant les télécommandes.
03:49
Et c'est pour ça qu'on est ravis
03:50
que Banijé tende la main
03:52
et ouvre ses IP à ses talents YouTube.
03:55
C'était la suite logique.
03:56
Bien sûr.
03:58
Tu as raison,
04:00
quand tu dis qu'il y avait cette espèce de condescendance,
04:03
en vrai,
04:04
que les talents ressentent.
04:05
Mais la vérité, c'est que les talents aujourd'hui,
04:08
attention,
04:09
ils n'ont pas besoin
04:10
des chaînes de télévision
04:12
pour se déployer,
04:13
pour trouver leur audience.
04:14
Ils ont leur propre chaîne sur YouTube
04:16
et ils trouvent complètement
04:17
leur territoire d'expression.
04:19
Ils testent plein de formats.
04:19
Ils sont en mode laboratoire en permanence.
04:21
Je mets un petit bémol.
04:22
Non, non, mais du coup,
04:23
je mets un petit bémol parce que
04:24
cette passerelle qu'on est en train de créer,
04:27
elle est formidable
04:27
parce qu'elle va faire se rejoindre
04:29
les deux mondes.
04:29
Mais moi, je me demande
04:29
s'ils ont même besoin de Banijé, en fait.
04:31
Parce que vous parliez de Squeezie tout à l'heure
04:33
avec son format qui est l'imposteur.
04:34
On parle toujours de Squeezie.
04:35
Il y a quand même,
04:36
évidemment, j'adorerais que Squeezie participe,
04:38
en l'occurrence,
04:39
c'est sans part d'une des IP qui est proposée.
04:41
Mais il y a énormément aussi
04:42
de créateurs de contenu
04:43
qui ne sont pas au niveau de Squeezie.
04:45
Et c'est pour ça, d'ailleurs,
04:46
qu'on a juste mis un plancher
04:47
qui est relativement atteignable.
04:49
Non, la différence quand même,
04:51
et ça, je vais prendre,
04:53
je vais défendre un peu
04:53
mes partenaires historiques,
04:55
c'est qu'actuellement, quand même,
04:56
ceux qui financent des gros programmes
05:00
tels que Koh Lanta, Star Academy, etc.,
05:02
ça reste encore TF1
05:03
ou pour France Télévisions, Fort Boyard.
05:05
Et donc, c'est ça qu'il faut
05:08
essayer de faire comprendre
05:09
à tout le monde.
05:10
C'est-à-dire qu'on a besoin
05:11
de tous les écosystèmes
05:13
qui sont en jeu.
05:14
C'est-à-dire à la fois les éditeurs
05:15
qui, d'un seul coup,
05:16
produisent des gros programmes,
05:18
donc les éditeurs linéaires,
05:19
qui coûtent très cher,
05:20
donc en effet,
05:21
là, il y a besoin
05:21
de l'investissement.
05:22
Et qui peuvent mettre
05:22
à la fois chez toi,
05:24
comme Channel 4 le fait,
05:25
ou en Angleterre,
05:27
ou des extraits, etc.
05:28
Mais à la fois,
05:29
on a besoin de cette audence
05:30
de YouTube
05:30
parce que ça nous permet
05:31
de toucher un public plus jeune,
05:33
de tester des choses,
05:34
d'être international.
05:36
Donc, tout ça est en train
05:37
de se mélanger.
05:38
Et il faut donc arrêter
05:39
de penser qu'il y a
05:40
des channels walls
05:40
entre tous ces domaines-là.
05:42
Des murailles de Chine.
05:42
Des murailles de Chine.
05:44
Je cherche la traduction, exact.
05:46
Mais est-ce que pour aller plus loin,
05:48
est-ce que demain,
05:48
c'est envisageable
05:49
que YouTube produise directement
05:51
et achète des programmes
05:52
à Banijé ?
05:53
Alors, vous savez,
05:53
on l'a testé ça.
05:54
On l'a testé il y a 9 ans
05:56
quand on a lancé
05:57
notre offre payante
06:00
à l'abonnement
06:00
qui s'appelle
06:01
YouTube Premium.
06:02
On s'est complètement planté.
06:03
Pourquoi on s'est planté ?
06:04
Parce que c'est un autre métier.
06:06
Parce que quand vous commencez
06:07
à acheter,
06:08
commissionner des formats
06:10
et prétendre déployer
06:11
une grille de programmes,
06:13
il faut avoir
06:14
une proposition éditoriale
06:15
tous les jours,
06:16
toutes les heures.
06:17
C'est d'autres types de métiers,
06:19
c'est d'autres skills,
06:21
d'autres compétences
06:22
dans l'organisation.
06:23
On a testé un an
06:24
et en fait,
06:26
on a complètement abandonné le truc.
06:27
Et aujourd'hui,
06:28
on est vraiment à notre place.
06:30
Une plateforme
06:30
qui est à disposition
06:31
de tous ces acteurs
06:32
de la création
06:33
qui ont un dénominateur commun,
06:34
une passion commune,
06:35
tu l'as dit,
06:36
c'est la création,
06:37
c'est le contenu.
06:38
Et donc,
06:38
quand on voit des acteurs
06:39
traditionnels
06:40
et même iconiques,
06:41
on parlait de l'INA tout à l'heure.
06:43
L'INA,
06:43
c'est un des acteurs
06:44
extraordinaires sur YouTube
06:45
qui a réussi
06:46
à complètement s'emparer
06:47
des codes de la plateforme
06:48
en prologement
06:49
de tout ce qu'ils ont fait
06:50
d'habitude.
06:50
France Télévisions,
06:51
on en parlait,
06:52
la Maison Europe 1,
06:53
Arte.
06:54
Arte,
06:54
on a lancé,
06:55
on produit nous le 28 minutes
06:56
et vous avez fait une annonce
06:57
avec le patron d'Arte
06:59
comme quoi
07:00
on allait justement
07:01
proposer le 28 minutes
07:03
sur YouTube.
07:04
Exactement.
07:05
Vous avez des producteurs
07:06
TF1 Studio,
07:07
ex-Newen,
07:08
qui produisent des émissions
07:09
originales pour YouTube.
07:10
Je pense à Safe Zone
07:11
de Faustine Bollard.
07:13
Donc,
07:13
voilà,
07:13
tout ce monde-là
07:14
est en train de pivoter.
07:15
Mais est-ce que tout ça,
07:15
ça ne risque pas
07:16
ce que vous êtes en train
07:16
de prendre aussi
07:17
comme initiative
07:17
d'accélérer justement
07:19
cette décroissance
07:21
de la télévision ?
07:22
Et moi,
07:22
je me demande même
07:23
si vous n'êtes pas
07:24
en train de scier
07:24
la branche sur laquelle
07:25
vous êtes assise,
07:26
Alexia Rojoubert.
07:26
Je pense que toute théorie
07:27
de protectionnisme
07:29
n'est pas une bonne théorie
07:30
dans un monde
07:30
qui bouge énormément.
07:32
Je pense que si
07:33
on ne va pas de l'avant
07:34
et qu'on ne va pas
07:35
tester des choses,
07:36
parce qu'on parle là aussi
07:37
de tests.
07:38
C'est une expérimentation.
07:39
C'est une expérimentation.
07:40
Donc,
07:40
on espère qu'elle sera
07:41
reproduisible à l'international.
07:43
On se trompe.
07:44
Moi,
07:45
je pense que tout peut
07:46
coexister dans la mesure
07:47
où justement,
07:48
on crée ses passerelles.
07:49
Eh bien,
07:50
tentez le coup.
07:50
Alors,
07:51
si vous êtes youtubeur,
07:52
il suffit d'avoir
07:53
100 000 vues
07:54
à deux vidéos.
07:54
Donc,
07:55
c'est vrai que la barre
07:55
est assez basse.
07:57
Vous pouvez tenter le coup
07:58
en allant sur
07:58
creatorlab.banijay.com
08:01
C'est jusqu'au 16 juillet.
08:03
Vous avez quelques jours
08:04
pour vous emparer
08:04
d'un des cinq formats
08:05
qui sont proposés
08:07
par Banijay.
08:08
Et je le dis bien,
08:08
des formats
08:09
ou d'un élément mécanique
08:10
du format.
08:11
Voilà.
08:11
Sortez-vous libre.
08:12
Et ensuite,
08:12
vous pouvez vous amuser avec.
08:13
Merci beaucoup
08:14
à toutes les deux.
08:15
Merci beaucoup.
08:16
Alexia Laroujoubert
08:16
et Justine Ries
08:17
d'être venus ce matin
08:18
sur Europe 1.
08:19
Et Culture Média,
08:20
Thomas,
08:20
il continue dans un instant
08:21
sur Europe 1.
08:22
Oui,
08:22
je vais recevoir
08:23
la chanteuse Nadia.
08:24
Mais avant ça,
08:25
on va aller faire
08:25
un petit tour à Biarritz
08:26
avec la maîtresse
08:26
de cérémonie
08:27
du festival de cinéma
08:28
Nouvelle Vague,
08:29
la comédienne Anna Girardot.
08:30
A tout de suite.
08:30
Merci.
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