Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • 19/06/2025
La justice a ordonné un nouvel interrogatoire de la grand-tante de Grégory Villemin, tué en 1984, en vue de sa possible mise en examen pour "association de malfaiteur criminelle", a annoncé le procureur général de la Cour d'appel de Dijon. Regardez la réaction de François Saint-Pierre, avocat de Jean-Marie et Christine Villemin.
Regardez L'invité pour tout comprendre avec Yves Calvi du 19 juin 2025.

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Yves Calvi et Agnès Bonfillon, RTL Soir.
00:03Il est 18h43, bonsoir Maître François Saint-Pierre.
00:07Bonsoir.
00:08Vous êtes l'avocat de Jean-Marie et Christine Villemin, merci beaucoup de prendre la parole sur RTL
00:12pour réagir à ce nouveau rebondissement dans l'affaire du petit Grégory assassiné il y a plus de 40 ans.
00:17Nous l'avons appris ce matin Jacqueline Jacob, donc la grande tante de l'enfant va être à nouveau interrogée dans les prochains mois.
00:23L'annonce a été faite par le procureur général près la cour d'appel de Dijon, Philippe Astruc.
00:28C'est une surprise ?
00:30Non, la cour d'appel avait tenu une audience il y a quelques semaines
00:35et nous comprenions bien que l'intention des juges était d'aller de l'avant.
00:43Ce qui est surprenant, c'est que la cour d'appel a changé de stratégie.
00:49Avant, la question était de savoir si Mme Jacob pouvait être mise en examen pour complicité de l'assassinat du petit Grégory
00:56et maintenant la cour d'appel parle d'association de malfaiteurs,
01:00c'est-à-dire qu'elle aurait participé à la préparation de ce crime.
01:05Vous savez qu'on ne sait pas ce qui s'est passé exactement.
01:08On n'a pas la scène de crime détaillée.
01:11Et donc là, les juges se placent en amont de cela.
01:14Et il se trouve qu'ils ont réuni des nombreux indices, des éléments de preuve incriminants, Mme Jacob.
01:21Mais attention, elle est présumée innocente.
01:23Elle pourra se défendre, n'est-ce pas, d'avoir été l'autrice de lettres anonymes, d'appels anonymes, etc.
01:30Et par conséquent, les juges ont décidé de la mettre en situation de mise en examen.
01:36Enfin, c'est ce qui sera décidé à l'issue d'une prochaine audience
01:41pour qu'elle réponde à ces questions qui se posent très légitimement à nos yeux.
01:47Comment vos clients Jean-Marie et Christine Villemin réagissent-ils, Mme, à cet interrogatoire annoncé ?
01:53Vous savez, cela fait tant d'années qu'ils recherchent la vérité sur l'assassinat de leur petit Grégory qui avait 4 ans.
02:04Ils sont déterminés.
02:06Leur vie, elle est consacrée à cela.
02:09Alors bien entendu, toute étape nouvelle, toute nouvelle décision est chargée d'émotions pour eux.
02:17Pour autant, ils sont très reconnaissants.
02:20Ils ont beaucoup de gratitude envers la justice
02:21et notamment le juge d'instruction, M. Brault, qui mène l'affaire de main de maître.
02:26Et ils seront présents avec leurs avocats, moi-même, Marie-Christine Chastain-Morand, Katia Gabriel,
02:34pour que nous participions à toutes les audiences qui vont maintenant se dérouler,
02:39je l'espère, dans les semaines à venir, en tous les cas à la rentrée de septembre.
02:43Donc, cet interrogatoire de Jacqueline Jacob est extrêmement important pour eux ?
02:47Oui, tout à fait.
02:48Comment les choses vont se passer ?
02:50Mme Jacob va être convoquée avec ses avocats.
02:52À une date qu'on ignore, les choses se passeront dans le secret de l'instruction.
02:56Et même si je savais cette date, je ne vous la dirai pas.
02:59Mais je ne la connais pas.
03:00À ce moment-là, elle sera devant le juge et elle aura eu accès au dossier.
03:05Elle aura pu préparer son interrogatoire.
03:08Tout cela se déroule dans des conditions parfaitement équitables.
03:11Elle pourra faire valoir ses arguments, ses avocats aussi.
03:14Et le juge va décider s'il la met en examen ou bien s'il la place, comme l'on dit, sous le statut de témoin assisté.
03:22Alors, elle sera assistée par un excellent avocat, notamment Stéphane Jurana,
03:26qui ne va pas manquer de faire valoir des arguments, notamment juridiques,
03:30auxquels nous répondrons ensuite, puisque je pense, moi, que le juge d'instruction la mettra en examen.
03:36Ils exerceront des recours et nous aurons de vrais débats.
03:40Et c'est ça, ce que nous voulons, nous.
03:42Des débats judiciaires pour qu'on puisse discuter du fond du sujet,
03:46en espérant que la vérité se fasse jour.
03:50Maître, il y a quelques instants, vous nous parliez d'une mise en examen éventuelle
03:54pour association de malfaiteurs criminels.
03:57Ça, c'est un tournant.
03:59Mais puisque l'on parle d'association de malfaiteurs,
04:01vous espérez que la justice convoque d'autres personnes ?
04:04Et si oui, lesquelles ?
04:06Alors, vous savez que souvent, on l'a associé à son mari, Marcel Jacob.
04:10Les juges, là, ont fait un travail extrêmement minutieux
04:13pour définir les éléments de preuve, les sous-peser.
04:16Et il se trouve qu'actuellement, ils considèrent qu'il y a plus d'indices
04:21là concernant elle que lui.
04:25Et c'est la raison pour laquelle elle seule est convoquée.
04:27Vous vous souvenez qu'il y a quelques années,
04:29une présidente magistrate avait mis en examen monsieur et madame Jacob plus Muriel Paul.
04:33En 2017, oui.
04:34Exact. Et tout ça avait été annulé pour un problème de vice de procédure,
04:39de mon point de vue bien excusable,
04:41parce que la loi n'était pas claire.
04:43Bref, tout ça a été annulé.
04:44Le juge Brault, lui, a mené un travail de fond considérable.
04:48Il s'est forgé une certaine idée du sujet
04:50qui le motive de cette façon-là.
04:53Nous, on a toujours dit, entendons-nous bien, pour Jean-Marie et Christine Villemin,
04:57nous sommes partie civile, victime, on n'est pas le procureur,
05:00ce n'est pas nous qui menons l'accusation, on suit cela pour que la vérité soit dite.
05:04Mais nous avons toujours dit, ce qui concerne Muriel Paul,
05:08qui avait 15 ans à l'époque, elle était beaucoup trop jeune,
05:11elle était mineure, elle n'a pas réalisé ce qui se passait.
05:14On ne souhaite absolument pas qu'elle soit remise en cause.
05:17Monsieur Jacob, c'est autre chose et nous verrons ensuite.
05:20Pour l'heure, c'est Madame Jacob qui est convoquée et nous verrons bien.
05:23Vous nous confirmez qu'elle a été désignée par deux expertises graphologiques
05:27comme pouvant, je dis bien pouvant, avoir écrit les lettres du Corbeau en 1989 ?
05:32Oui, c'est exact.
05:33Mais à ce stade-là, moi, je pense qu'il était très important
05:37que le procureur général informe notre société
05:40de cet arrêt de la Cour d'appel
05:43qui marque une étape fondamentale.
05:45Quant à parler du détail du dossier,
05:47des éléments de preuve éventuellement retenus contre elle,
05:50je serais beaucoup plus prudent
05:51parce que là, on rentre un peu dans le secret de l'instruction
05:53et je pense préférable qu'elle s'en explique d'abord.
05:57Mais comme à chaque étape importante,
05:59nous en parlerons publiquement après.
06:00Vous savez, on dit toujours que la justice à l'instruction
06:03doit être secrète.
06:04Ce n'est pas vrai.
06:05La justice, elle doit toujours être publique.
06:07Le procureur s'est expliqué sur la base de la loi.
06:10Je crois que c'est important que chacun comprenne
06:12qu'aujourd'hui, quand il y a un événement judiciaire important,
06:15tout le monde doit en être informé.
06:16C'est la raison pour laquelle on en parle ce soir.
06:18Mais du détail des choses, soyons très prudents.
06:22C'est vrai qu'il y a eu des expertises.
06:23Nous, on se méfie des expertises.
06:25Il y a un faisceau d'indices, comme on dit,
06:28qui nécessite qu'elles soient interrogées,
06:30qu'elles s'en expliquent.
06:31Et on se fera une conviction ensuite.
06:33Maître, on a un peu de mal à comprendre,
06:35parce que l'avocat des époux Jacob estime, lui,
06:37qu'il s'agit d'une non-information,
06:40qu'il n'y a aucune charge, rien de neuf.
06:42C'est faux, ce qu'il dit ?
06:44C'est un avocat talentueux.
06:46Il utilise un art de la rhétorique consommée.
06:50Je le connais bien et je l'apprécie.
06:52Mais moi, je vais vous dire une chose.
06:53Le juge d'instruction, lui,
06:55est un grand professionnel
06:57et il n'a pas agi à la légère.
06:59Alors, il y a un ensemble d'éléments de preuve
07:03dont Mme Jacob devra s'expliquer.
07:09Il y a également des questions juridiques
07:12qui sont un peu complexes,
07:14mais auxquelles nous aurons des réponses.
07:17Et je crois que l'initiative
07:19qu'a prise la Cour d'appel
07:21est vraiment une bonne initiative.
07:23Je sais que le procureur général
07:24a pris un peu de distance.
07:26Il est moins d'accord,
07:27mais pour les questions juridiques.
07:29Nous en débattrons.
07:31Une toute dernière question,
07:32M. Saint-Pierre.
07:33Avez-vous espoir
07:34que la vérité dans cette affaire
07:35soit bientôt connue ?
07:37Nous restons totalement motivés
07:40parce que nous défendons
07:41des personnes très remarquables,
07:44Jean-Marie et Christine Villemin.
07:46Et pour elles,
07:47pour la mémoire de leur enfant,
07:48nous nous battrons jusqu'au bout.
07:49Je voudrais vous dire un dernier mot.
07:51Dans une société comme la nôtre,
07:53aussi éduquée, civilisée,
07:55il est hors de question
07:56de refermer comme cela
07:58le dossier de l'assassinat
07:59d'un gosse de 4 ans
08:00au motif que c'est trop tard.
08:02On continuera jusqu'au bout.
08:03Merci infiniment,
08:04M. François Saint-Pierre,
08:06avocate de Jean-Marie
08:07et Christine Villemin,
08:08les parents du petit Grégory.
08:09Dans un instant,
08:10nous allons retrouver
08:10Marc-Antoine Lebray.
08:11RTL Soir
08:14Yves Calvi

Recommandations