- 20/06/2025
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00:1018h36, c'est la dernière lune droite
00:12pour votre Punchline Weekend jusqu'à
00:1419h, toujours à mes côtés ce soir,
00:15Véonique Jacquet, Lisbeth Kémoun, Louis Doragnel
00:17et Guil Mihaeli. Pour terminer,
00:20on va revenir sur l'un
00:22des plus grands mystères
00:23judiciaires en France
00:25qui a marqué des générations,
00:28c'est l'affaire du petit Grégory
00:30avec ce remondissement, je vous le disais,
00:31les cours d'appel de Dijon estiment que
00:33Jacqueline Jacob, la grande-tante
00:36du garçonnette de 4 ans, serait
00:37le corbeau qui s'est vanté
00:39de l'enlèvement et de l'assassinat du petit garçon.
00:42Invité exceptionnel, je vous le disais, dans Punchline Weekend,
00:44Maître Gérard Welser,
00:46que je salue. Bonsoir Maître Gérard Welser,
00:48merci d'avoir accepté notre invitation
00:50d'être l'invité exceptionnel
00:51de notre émission. Je rappelle pour nos éditeurs
00:54et nos téléspectateurs que vous êtes l'avocat de la famille
00:56Laroche, Bernard Laroche,
00:57assassiné en 1985.
01:00On regarde le résumé de ce
01:02rebondissement pour faire un petit peu
01:04de pédagogie, puisque cette
01:06affaire a passionné
01:07les Français depuis de nombreuses années.
01:10On voit tout ça avec Michael Dosantos et on échange
01:12sur ce rebondissement avec vous, si vous le voulez bien.
01:14D'abord, Michael Dosantos.
01:16Qui se cache derrière ces mystérieuses lettres anonymes ?
01:24Depuis 40 ans, la justice tente d'identifier
01:26le ou les corbeaux dans l'affaire
01:28du petit Grégory. L'une d'entre elles
01:30a été envoyée aux parents le lendemain
01:32du meurtre. Leur fils de 4 ans avait été
01:34retrouvé noyé et ligoté dans une rivière
01:36des Vosges. Les mots sont glaçants.
01:39Je me suis vengé, j'ai pris
01:40l'enfant. J'espère que tu mourras
01:42de chagrin, le chef. Ce n'est pas ton argent
01:44qui pourra te redonner ton fils.
01:46Derrière ces mots pourrait se cacher
01:48Jacqueline Jacob. A la suite de nouvelles
01:50expertises, la justice a ordonné
01:52une nouvelle audition de la grand-ante de Grégory
01:54Villemin en vue d'une possible
01:56mise en examen. Pour ses
01:58avocats, cette décision n'a aucun sens.
02:01Nous réaffirmons sa
02:02totale innocence et souhaitons
02:04que sa présomption d'innocence
02:06ainsi que sa vie privée soient respectées.
02:08Le parquet général considère
02:10qu'aucun élément n'est de nature
02:12à constituer des indices graves
02:14ou concordants dans son implication.
02:17Nous partageons cette position.
02:19En 2017, Jacqueline Jacob
02:20avait été interpellée avec son époux.
02:23Une expertise en graphologie
02:24l'avait désignée comme l'auteur de l'une des lettres.
02:27Les poursuites avaient finalement
02:28été annulées pour vice de forme.
02:30Merci Maître Belzer d'avoir accepté
02:33notre invitation ce soir.
02:36On a besoin d'y voir un peu plus clair.
02:38Je le disais, c'est une affaire
02:40qui a passionné les Français.
02:42Que pensez-vous de ce rebondissement ?
02:45Vous, personnellement,
02:4640 ans après ?
02:48Écoutez, depuis le 16 octobre
02:501984,
02:52à intervalle régulier,
02:54on nous promet
02:54une semaine décisive,
02:56on nous promet la vérité.
02:57Et à intervalle régulier,
02:58on nous annonce des révélations
02:59et des rebondissements.
03:01Alors là, en l'espèce,
03:03on dit,
03:04ah ben cette dame,
03:05il y a une lettre
03:05qui la désignerait
03:08comme celle
03:08qui a écrit la lettre
03:09du 16 octobre 1984.
03:11Une expertise.
03:12Alors, il faut savoir
03:13que depuis le 16 octobre 1984,
03:16pas moins de 4 personnes
03:18différentes,
03:19ont été désignées
03:20comme étant,
03:21par les experts,
03:23l'auteur de la lettre
03:24du 16 octobre 1984.
03:254 personnes.
03:27Et à chaque fois,
03:28on s'est aperçu
03:28qu'on se trompait.
03:30Donc, aujourd'hui,
03:31je dis prudence,
03:33dans une affaire
03:33aussi ancienne,
03:36aussi dramatique,
03:37la mort d'un enfant,
03:37et qu'a connu
03:38des dérapages
03:39et d'autres victimes,
03:40eh bien,
03:41si on a quelque chose
03:42de déterminant,
03:43c'est très bien.
03:44Si on a quelque chose
03:45de fondamental,
03:46c'est très bien.
03:47Mais en l'espèce,
03:48vous vous rendez compte,
03:49la Défense le dit,
03:50M. le procureur général
03:51a pris une position contraire
03:54en disant,
03:54selon nous,
03:55il n'y a pas d'indice grave.
03:57Donc, vous voyez
03:57qu'on risque encore
03:59d'avoir des révélations
04:00qui vont faire pchit.
04:02Donc, vous n'y croyez
04:03absolument pas,
04:04M. Velser,
04:04au moment où on se parle ?
04:06Au moment où on se parle,
04:08je vois que M. le procureur général
04:09de Dijon n'y croit pas.
04:10Que moi, j'y crois ou pas,
04:12ça n'a aucune importance.
04:14Je pense que M. le procureur général
04:15de Dijon
04:15paraît important.
04:17Et puis, vous savez,
04:18depuis 40 ans,
04:20régulièrement,
04:21on fait du sensationnel,
04:23on jette en pâture
04:24les noms des uns et des autres
04:25pour arriver
04:26à de nouvelles victimes.
04:27Bernard Laroche,
04:28dont j'étais l'avocat,
04:29a été présenté
04:31comme le corbeau
04:32et l'assassin.
04:33Il a été innocenté,
04:35assassiné.
04:37Par la suite,
04:38on a un juge d'instruction
04:39qui a été montré du doigt.
04:40le juge Lambert,
04:42malheureusement,
04:42ce magistrat s'est suicidé.
04:44Donc,
04:45après Grégory Villemin
04:46qui est la première victime,
04:47il y a eu d'autres victimes.
04:48Attention,
04:49cette dame,
04:50on montre son visage,
04:51on la montre du doigt.
04:53Elle a 80 ans,
04:54je ne suis pas son avocat,
04:56mais depuis 40 ans,
04:58on procède
04:58à intervalles réguliers
04:59par ce genre de choses.
05:00Visiblement,
05:02Christine et Jean-Marie Villemin
05:03ont accueilli
05:04cette décision
05:05de la Cour d'appel
05:06avec une grande émotion.
05:07Est-ce que vous avez pu échanger
05:09avec Marie-Ange Laroche
05:10suite à ce rebondissement
05:12et si c'est le cas,
05:14quelle est sa réaction,
05:16son état d'esprit ?
05:18Marie-Ange Laroche,
05:19elle veut la vérité,
05:21mais elle est fatiguée.
05:22Depuis 40 ans,
05:24le 5 novembre 1984,
05:25son mari a été,
05:27à l'époque,
05:27inculpé,
05:29mis en prison,
05:29libéré car innocenté,
05:32assassiné car Jean-Marie Villemin
05:33disait que c'était l'auteur,
05:36le responsable
05:37et l'assassin
05:38de Grégory Villemin.
05:39Aujourd'hui,
05:40les nouveaux enquêteurs,
05:41y compris eux-mêmes,
05:42viennent dire
05:42« Ah ben non,
05:43ce n'est pas Bernard Laroche,
05:44lui, on ne sait pas trop
05:45ce qu'il a fait,
05:46mais ce n'est pas lui ».
05:47C'est-à-dire que,
05:48et dans 30 ans,
05:48on dira que ce n'est pas
05:49Bernard Laroche
05:50qui a écrit les lettres.
05:51D'ailleurs,
05:51on le dit déjà.
05:53Donc, voyez-vous,
05:54Marie-Ange Laroche,
05:55elle veut la vérité,
05:57mais elle est fatiguée
05:57parce qu'à intervalle régulier,
06:00défendre la mémoire
06:01d'un mort,
06:02c'est très difficile.
06:0440 ans après,
06:05Maître Welser,
06:06je le disais,
06:07c'est une affaire
06:07qui a touché
06:08la France entière,
06:10évidemment,
06:11il y a un mystère immense.
06:14Quelle empreinte reste-t-il
06:1540 ans après
06:16de cette affaire Grégory ?
06:17Nous sommes en 2025.
06:20Écoutez,
06:21c'est dramatique.
06:22Un enfant mort
06:23dont on ne connaît
06:25toujours pas
06:25le nom de la personne
06:27qui a donné la mort.
06:29Une justice discréditée aussi
06:31parce qu'à intervalle régulier,
06:33on promet des choses
06:34et puis il y a des nouvelles victimes
06:36et on ne connaît pas la vérité.
06:37Et puis,
06:38les relations médias-justice.
06:40Voyez-vous,
06:41à l'époque,
06:42les relations étaient
06:44très particulières.
06:47Les enquêteurs
06:48ne pouvaient pas faire un pas
06:49sans être poursuivis
06:50par des journalistes.
06:52Aujourd'hui,
06:53ce qui est sûr,
06:53c'est que la mémoire
06:54de Grégory Villemin
06:55mérite la vérité,
06:57mais la vérité,
06:58pas une vérité
06:59où tous les 5 ans,
07:01on nous promet
07:02des révélations
07:02et qui ne donne rien.
07:05On a vécu
07:06l'affaire du petit Émile
07:08qui demeure également
07:09un mystère.
07:11On a souvent fait
07:11le parallèle
07:13en 2025
07:15avec l'affaire
07:16du petit Grégory.
07:18Comment avez-vous
07:19vécu tout cela ?
07:20Vous vous êtes dit
07:21qu'on recommence
07:22avec les mêmes erreurs,
07:23etc.
07:25Je ne me permets pas
07:26de juger.
07:26Vous savez,
07:27ce que je constate aujourd'hui,
07:28en plus,
07:29vous en êtes une
07:29et vous êtes une chaîne sérieuse,
07:31c'est que les chaînes infos
07:33ont développé les médias.
07:35Et il y a souvent,
07:37on veut être le premier
07:39à donner une information.
07:41Et donc,
07:42certains vérifient,
07:43d'autres vérifient moins.
07:44Et puis,
07:45aujourd'hui,
07:45le public,
07:46comme il a toujours été,
07:47vous savez,
07:47au début du XXe siècle,
07:49Jean-Paul Sartre
07:50écrivait dans Détective,
07:51le journal Détective,
07:53les gens sont avides
07:54de sensationnels.
07:56Et donc,
07:56malheureusement,
07:57ce n'est pas d'aujourd'hui.
07:58Ils veulent du sensationnel,
08:00ils n'ont pas de mémoire.
08:01Rendez-vous compte
08:02qu'aujourd'hui,
08:02on fait des sondages d'opinion
08:03et on demande aux gens
08:04croyez-vous qu'un tel
08:05ou un tel est coupable
08:06alors qu'ils n'ont pas accès
08:08au dossier ?
08:09La justice,
08:09c'est quelque chose
08:10qui demande de la sérénité,
08:12de la réflexion
08:13et c'est quelque chose
08:15qui demande
08:15de ne pas jeter en pâture
08:16les photos
08:17ou les noms de personnes
08:18qui ne sont même pas
08:20mises en examen.
08:21Et vous avez
08:22mille fois raison.
08:23Gérard Wendzer,
08:25Louis de Ragnel
08:25qui est à mes côtés,
08:26une question à vous poser.
08:27Oui, une question.
08:29J'en appelle
08:29à ce qui se passe
08:31au fond de vous.
08:32Est-ce que dans votre
08:32fort intérieur,
08:34vous savez
08:34qui a tué
08:35Grégory Vimain ?
08:37On me pose souvent
08:39cette question
08:39et je vais,
08:40alors si je le savais,
08:41je ne vous le dirai pas,
08:42bien sûr,
08:43mais très sincèrement,
08:45non,
08:45je ne le sais pas
08:46et vraiment,
08:48je ne le sais pas.
08:49En plus,
08:50ce que je pense
08:51de vous à moi,
08:52M. Ragnel,
08:53n'a aucune importance
08:54parce que ce qui compte,
08:55c'est le dossier.
08:57Ce qui compte,
08:58c'est la réalité du dossier.
09:00Une affaire criminelle,
09:01rechercher un criminel,
09:03c'est quoi ?
09:04Ce n'est pas partir
09:05d'une personne
09:06que l'on croit coupable
09:07et puis remplir
09:09au fur et à mesure
09:09avec des pièces
09:10que l'on croit,
09:11c'est mener une enquête,
09:13une instruction
09:14sans a priori
09:15et puis arriver
09:17à un résultat
09:17ou pas,
09:18même si celui-ci
09:19ne nous plaît pas.
09:20Pour répondre précisément
09:21à votre question,
09:21non,
09:22je ne le sais pas
09:22et vous n'êtes pas
09:23le premier à me poser
09:24la question.
09:25Mes amis m'ont souvent
09:27posé cette question,
09:28non,
09:28je ne le sais pas.
09:28Vous ne savez pas
09:29mais je me permets
09:30quand même
09:31de vous relancer
09:31parce que vous faites partie
09:32des rares personnes
09:33que vous connaissez,
09:35vous faites partie
09:35des 10-15 personnes
09:36en France
09:37qui connaissent le mieux
09:38cette affaire.
09:38Est-ce que vous avez
09:39une intime conviction ?
09:41Aucune
09:42et je m'en interdis.
09:44Je m'en interdis
09:45parce que dans ce dossier
09:46depuis 40 ans,
09:47les enquêteurs
09:48différents,
09:50les magistrats
09:50différents
09:51ont parfois
09:52eu une intime conviction
09:53qui les a amenés
09:55à faire des erreurs.
09:56Les journalistes,
09:57il y a eu des clans,
09:59un tel,
10:00un tel
10:00et donc non,
10:02je n'ai pas
10:02d'intime conviction
10:03si ce n'est que
10:04Bernard Laroche
10:05à mon avis
10:06était innocent.
10:08Je l'ai rencontré
10:08en prison
10:09au mois de novembre 1984
10:10quand il a été incarcéré.
10:11J'ai examiné le dossier,
10:13j'ai vu tout le dossier
10:14et tout le metteur de cause
10:15et d'ailleurs
10:16les experts en écriture
10:17l'ont tous mis hors de cause
10:18et son alibi
10:19a été vérifié.
10:20Mais vous savez,
10:21l'intime conviction
10:22d'un avocat,
10:23nous ne sommes pas des jurés.
10:24Nous sommes là
10:25pour regarder un dossier,
10:27travailler sur le dossier,
10:28amener des éléments
10:29et combattre
10:30lorsqu'il y a
10:31des éléments à charge
10:32si notre client
10:33dit qu'il est innocent.
10:34Seul le dossier
10:35a comme résultat
10:37l'innocence
10:37ou la culpabilité.
10:39Je vais donner la parole
10:40à Véronique Jacqui
10:41dans quelques instants
10:42mais puisque vous évoquiez
10:42Bernard Laroche
10:43que vous défendiez
10:44à l'époque,
10:46c'est l'histoire
10:47qui veut ça
10:48mais aux yeux des Français,
10:50il était quand même
10:51le suspect numéro un
10:52et encore,
10:54il y a 40 ans,
10:55il n'y avait pas autant
10:55de médias
10:56qu'aujourd'hui
10:57et c'est ce qui reste aussi.
10:59Comment vous vivez
11:01cette situation
11:03malgré tout ?
11:05Vous savez,
11:05le 5 novembre 1984,
11:07Bernard Laroche
11:08a été à l'époque
11:09on disait inculpé.
11:11Le 9 novembre 1984,
11:12il est passé
11:13au palais de justice
11:13d'Épinale
11:14avec des centaines
11:15de personnes,
11:16on était proche
11:16de l'abolition
11:17de la peine de mort,
11:17qui hurlaient à mort.
11:19Et puis,
11:20la presse titrait
11:22« Les expertises d'écriture
11:23désignent Bernard Laroche ».
11:25On a été voir le juge,
11:26on dit « Elles ne sont pas là
11:28les expertises ».
11:28Et puis après,
11:29on s'est aperçu
11:30que les expertises
11:32d'écriture
11:32faites régulièrement
11:33l'ont mis hors de cause,
11:35pas moins de sept expertises.
11:38On a vérifié son alibi,
11:39son alibi était vérifié
11:42par les témoins
11:42le 9 novembre 1984.
11:44Après,
11:45il a été libéré
11:46le 4 février 1985,
11:47puis assassiné.
11:49Après son assassinat,
11:51vous savez,
11:51ce que pensent les Français,
11:53ce n'est pas ça la justice.
11:54La justice,
11:55c'est le dossier.
11:56Après son assassinat,
11:57le juge d'instruction avait dit
11:58« Il aura un non-lieu ».
11:59Malheureusement,
12:00l'assassinat n'a pas permis
12:01d'aller au bout.
12:03Mais par la suite,
12:04les éléments du dossier,
12:05rien ne montre
12:07la culpabilité éventuelle
12:09Bernard Laroche.
12:10Bien mieux, monsieur.
12:11Aujourd'hui,
12:1240 ans après,
12:13les nouveaux enquêteurs,
12:15les nouveaux gendarmes,
12:15qui ont leur travail
12:17le plus correctement possible,
12:19d'après ce que j'ai lu
12:20dans la presse,
12:20puisque nous n'avons pas
12:21accès au dossier,
12:22disent « Ah non,
12:23ce n'est pas Bernard Laroche
12:24qui a tué l'enfant ».
12:25Voyez-vous ?
12:26Et dans 30 ans,
12:27on dira peut-être
12:28« Ah, mais il n'est pour rien
12:30du tout dans ce dossier ».
12:32Voilà.
12:33La justice,
12:34c'est un dossier
12:35d'épreuve,
12:37la sérénité.
12:39Mais ce n'est pas
12:39l'intime conviction,
12:41ça c'est pour les juges,
12:43mais ce n'est pas
12:43pour les enquêteurs.
12:45Qu'est-ce que vous pensez ?
12:46« Oh, mais moi,
12:47je suis persuadé
12:47que c'est une telle,
12:48un telle. »
12:48Ah non,
12:49je suis des Français,
12:50ils n'ont pas accès au dossier.
12:52Véronique Jacquier
12:52est à mes côtés.
12:53Véronique.
12:54Oui,
12:55j'aimerais vous poser
12:56une question
12:56pour compléter
12:57ce qui vient d'être dit.
12:58Vous dites que vous n'avez pas
12:58d'intime conviction.
13:00Pour autant,
13:01est-ce que vous dites
13:02« Le meurtre a pu être perpétré
13:04par quelqu'un
13:05qui est à l'extérieur
13:06de la famille ? »
13:07Parce que tous ceux
13:07qui ont étudié le dossier
13:09disent « La piste intrafamiliale
13:10est celle qui tient la route.
13:12Si on sait qu'on sait
13:13quelque chose,
13:14c'est cela.
13:14Qu'en pensez-vous ? »
13:16Alors,
13:17vous savez,
13:18il y a eu un procès contradictoire.
13:20La contradiction
13:20en matière judiciaire,
13:22c'est très important.
13:22Il y a eu un procès contradictoire
13:23aux Assises de Dijon.
13:25C'était Jean-Marie Villemin
13:26qui était jugé
13:27pour l'assassinat
13:27de Bernard Laroche.
13:29Et moi,
13:29j'avais conclu ma plaidoirie
13:30parce que certains disaient
13:32que c'était Bernard Laroche,
13:33d'autres disaient
13:34que c'était Christine Villemin.
13:35Et j'avais conclu ma plaidoirie
13:36en disant
13:37« Mais si c'est
13:38ni l'un ni l'autre,
13:40que direz-vous ? »
13:42Et aujourd'hui,
13:43vous me dites
13:43« Est-ce que c'est
13:44une piste intrafamiliale ? »
13:45Je ne sais pas.
13:46Ce que je peux dire,
13:48c'est que le fait
13:49que celui
13:50qui a écrit
13:50la lettre de revendication
13:52le 16 octobre 1984,
13:54le corbeau,
13:55qui connaissait
13:56la famille,
13:57c'est quelqu'un
13:57qui connaissait
13:58les habitudes
13:59de Jean-Marie
14:00et Christine Villemin.
14:01Donc,
14:02c'est quelqu'un
14:02de forcément proche.
14:03Est-ce que c'est quelqu'un
14:04qui est membre de la famille ?
14:06Je ne sais pas.
14:06Une dernière question
14:09et je pense
14:10qu'un grand nombre
14:11de Français
14:11qui nous regardent
14:13ont envie de vous la poser.
14:14Est-ce qu'on saura
14:15un jour ?
14:16Est-ce qu'on saura
14:17un jour ?
14:19Alors,
14:19cette question,
14:21on me la pose
14:21depuis 40 ans.
14:23Il y a 40 ans,
14:24j'étais plutôt optimiste.
14:27Il y a 40 ans,
14:28j'étais plutôt optimiste.
14:29Il y a 30 ans,
14:30je commençais.
14:31Aujourd'hui,
14:34je doute.
14:35Je doute.
14:36et vous savez,
14:38disons les choses simplement,
14:39une affaire criminelle
14:40lorsque les constatations
14:41matérielles de départ
14:42sont mal faites,
14:43lorsque les témoins
14:44ne sont pas entendus
14:45tout de suite,
14:46lorsqu'on prend
14:47quatre hypothèses différentes,
14:49lorsqu'on fait venir
14:49des experts
14:50qui concluent
14:50dans tous les sens,
14:52c'est difficile
14:52s'il n'y a pas
14:53quelque chose
14:53de déterminant.
14:55Une preuve
14:56comme un ADN
14:57incontestable.
14:59Une preuve
14:59qui ne souffre
15:00aucune discussion.
15:02Mais certainement
15:02pas une expertise
15:04alors que les experts
15:05ont déjà
15:06désigné
15:07quatre personnes
15:07différentes.
15:08Guilmé et Élie,
15:10une histoire incroyable
15:11qui a défruit
15:12la chronique
15:12et on en parle,
15:13vous imaginez,
15:1440 ans après.
15:15Une observation
15:16qui n'est pas
15:17sur la dimension
15:18policière-justice,
15:21police-justice.
15:22Qu'est-ce qu'on a
15:23ici ?
15:24En fait,
15:24ce qu'on a ici,
15:25c'est un plongé
15:26dans notre âme
15:28en tant que peuple.
15:29on a des gens
15:31qui sont de la classe
15:32ouvrière
15:34et il y a
15:36parmi eux
15:36le père de Grégory
15:37qui sort un peu
15:38de l'eau,
15:39qui a une petite ambition,
15:41qui a un boulot
15:43qui paye un petit peu plus.
15:46Il sort de l'eau
15:46de 3 mm,
15:48ça déchaîne,
15:49une machine
15:50des passions tristes,
15:53peu importe
15:53qui a tué l'enfant.
15:55Rien que l'atmosphère
15:56au sein de cette famille
15:57est épouvantable.
16:01Et on regarde
16:02autour de nous
16:03et on se dit toujours
16:04chez nous,
16:04les Français,
16:05on a ces trucs-là,
16:06cette jalousie de l'autre.
16:08Pourquoi on ne peut pas
16:09afficher les signes
16:09extérieurs de succès ?
16:11Pourquoi ?
16:12On voit là
16:13comme une pathologie
16:14qu'on partage tous.
16:15Et je vais finir
16:16par quelque chose
16:17qui est beaucoup plus récent,
16:19c'est les gilets jaunes.
16:20Quand ça commence,
16:20ça suscite beaucoup,
16:21beaucoup d'espoir.
16:23Et qu'est-ce qui se passe
16:24très vite ?
16:25Dès qu'il y a
16:26un vilement,
16:27dès que quelqu'un
16:28parle mieux
16:29avec les médias,
16:30quelqu'un devient
16:31porte-parole,
16:32quelqu'un commence
16:34à dépasser d'une tête,
16:35qu'est-ce qu'on fait ?
16:36Paf !
16:37Guillotine.
16:38Avec une violence
16:39physique et symbolique
16:41énorme.
16:41Non, non, non,
16:42personne ne doit sortir
16:43d'où l'eau.
16:45Et ça,
16:46c'est une grande leçon
16:46pour nous tous,
16:47à commencer par moi-même.
16:49Réaction,
16:50M. Welser,
16:51et dernière parole
16:52à Véronique Jacquier.
16:54Un mot,
16:54un mot de fin.
16:56Oui,
16:57vous savez,
16:57je n'ai pas de réaction
16:59sur l'intervention
17:00de monsieur.
17:01Un mot de fin,
17:02c'est tout le monde
17:03veut la vérité,
17:04mais il faut la vérité
17:05et celle-ci ne doit pas
17:07être
17:08l'occasion
17:11de créer
17:11de nouveaux dégâts.
17:12Cherchons la vérité,
17:14mais si on ne la trouve pas,
17:16ayons malheureusement
17:16le courage
17:17de ne pas
17:18prétendre
17:19qu'il y a des révélations
17:20quand il n'y en a pas.
17:21Merci,
17:22M. Gérard Welser,
17:23d'avoir accepté
17:23d'être l'invité exceptionnel
17:25de ce punchline.
17:26On voulait revenir
17:26sur cette affaire,
17:27Grégory,
17:28qui a des frillies
17:29et chroniques
17:29et qui,
17:3040 ans après,
17:30continue.
17:31Véronique Jacquier.
17:32Oui,
17:33je voulais dire deux choses.
17:34La première,
17:35c'est que si cette affaire fascine,
17:37c'est que,
17:38bon,
17:39que la piste familiale
17:40soit avérée ou non,
17:42il y a effectivement
17:42un climat familial
17:44tellement abominable.
17:45Il a acheté
17:46en canapé un cuir.
17:47Non,
17:47non,
17:47mais qui fait que ça...
17:49Horreur.
17:50Qui fait que ça suscite
17:51tous les fantasmes.
17:52Il y a par ailleurs
17:53des errements de la justice
17:55qui ont fait que
17:56Christine Villemin,
17:58à un moment,
17:58a été incriminée.
17:59La mère de l'enfant
18:00a été incriminée.
18:02comme étant la responsable
18:04quand même du crime.
18:05Et Marguerite Duras,
18:06souvenez-vous,
18:06avait écrit
18:07« sublime »,
18:08forcément sublime.
18:09C'est-à-dire qu'on essayait
18:10d'expliquer l'inexplicable.
18:11C'est-à-dire qu'une mère
18:12ait pu tuer son enfant.
18:13Enfin,
18:14la dernière chose,
18:15c'est que c'est un enfant
18:16de 4 ans
18:16qui a été tué.
18:18C'est dire quand même
18:19la haine,
18:20la haine qu'il faut avoir
18:21au fond du cœur
18:22et au fond de l'âme
18:23pour tuer un enfant
18:25de 4 ans.
18:26Ça reste un grand mystère.
18:28En fait,
18:28cette histoire,
18:29c'est le miroir
18:30de la noirceur
18:31de l'âme humaine
18:32et de ce qu'est
18:34intrinsèquement le mal.
18:36Et de nos jours,
18:37dans notre société,
18:37on n'est plus capable
18:38d'expliciter le mal.
18:40Et là,
18:40on n'est pas capable
18:41d'en parler,
18:42mais il nous saute
18:42à la figure.
18:43Ça sera le mot de la fin.
18:45Merci les amis
18:46de m'avoir accompagné
18:47durant ces deux heures.
18:48L'actualité était très réjouée
18:49par ce coup de projecteur
18:50sur l'affaire Grégory.
18:52Merci à l'équipe
18:52qui m'a entouré
18:53pour préparer ces deux heures.
18:54David Brunet,
18:55évidemment,
18:55la fidèle Sabrina Slimani,
18:57Samuel Vasselin,
18:58Arthur Bastille,
18:58Alexis Prince,
18:59Mourine Vidal pour l'information.
19:00Merci à la programmation.
19:01Magdalena Dervich,
19:03merci aux équipes en régie.
19:04Tout de suite
19:04sur Europe 1,
19:05Pascal de la Tour du Pain.
19:08Et puis sur CNews,
19:10l'équipe Fibre de Villiers,
19:12Eliott de Val,
19:12Geoffroy Lejeune.
19:14J'ai oublié personne.
19:15Ah oui,
19:15n'oubliez pas non plus
19:16le QR code,
19:17évidemment,
19:18qui est important.
19:19Si vous voulez tout savoir
19:19sur notre chaîne,
19:21sur CNews,
19:21on va voir les émissions,
19:22etc.
19:23Je salue également
19:23les auditeurs d'Europe 1.
19:25Bye bye
19:26et belle soirée.
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