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  • 18/06/2025

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00:00Europe 1, 16h-18h, on marche sur la tête, Jean-Marc Morandini.
00:0516h-18h, on marche sur la tête tout à l'heure, à partir de 16h30, on ouvrirait une page spéciale consacrée à la situation en Israël, bien évidemment, et surtout, dernière déclaration de Donald Trump.
00:14Donald Trump qui a affirmé que l'Iran était entré en contact avec les Etats-Unis pour négocier, et Donald Trump qui a également dit à propos des frappes sur l'Iran,
00:24« Je vais peut-être le faire, peut-être pas ». On n'est pas beaucoup avancé dans cette affaire, mais on va avoir l'occasion d'en parler tout à l'heure à partir de 17h30.
00:32Mais tout d'abord, je voulais qu'on parle de la France en particulier, de ce qui se passe avec l'influenceur Doualem.
00:37Alors cet influenceur, vous le connaissez peut-être, il avait été placé en centre de rétention après que le ministère de l'Intérieur ait signé un arrêté d'expulsion contre lui en janvier.
00:46Le ministère lui reprochait, comme à d'autres influenceurs algériens, ses propos tenus sur sa chaîne TikTok,
00:51où il appelait à donner, je cite, « une sévère correction aux opposants au régime algérien ».
00:56Alors il y avait eu une première tentative d'expulsion vers l'Algérie qui avait eu lieu le 9 janvier dernier.
01:02L'influenceur avait alors atterri en Algérie, mais les autorités algériennes l'avaient immédiatement renvoyé en France, déclenchant une véritable crise avec Paris.
01:10Et à ce moment-là, Gauthier Lorette, c'est vrai qu'on avait vu le ministre de l'Intérieur monter au créneau.
01:14Oui, et puis il avait été mis sous OQTF, sous obligation de quitter le territoire français,
01:18parce que je rappelle que lors de sa première expulsion, il n'était pas sous OQTF parce qu'il n'y en avait pas besoin.
01:23Il a un passeport algérien.
01:25Donc l'Algérie a refusé son propre ressortissant en en faisant un petit peu un apatride.
01:31En plus, il appelait en France à s'en prendre aux opposants de M. Teboun, le dictateur algérien.
01:36Donc il avait été mis sous OQTF.
01:38L'OQTF a ensuite sauté, parce qu'il y a une loi en France qui ne permet pas de mettre quelqu'un sous OQTF
01:44quand il a été expulsé sans OQTF.
01:48Donc il était mis dans un premier temps en cras.
01:50Il est ressorti, puis on l'a remis en cras.
01:53Et là, qu'est-ce qui s'est passé ?
01:54Le fameux délai de 90 jours.
01:57C'est-à-dire qu'en France, on ne peut pas vous mettre plus de 90 jours en centre de rétention administratif.
02:01Donc il a été libéré.
02:03Il est libre.
02:04Il est dans la nature.
02:05Alors normalement, il est chez lui.
02:08Il est assigné à résidence.
02:11Il est assigné à résidence, effectivement.
02:13Vous avez entendu Maître Asseline, qui a pris la parole.
02:18Bonjour Maître, merci d'être avec nous.
02:20Il est assigné à résidence, c'est ça ?
02:21Voilà, donc a priori, oui, il n'est pas libre de ses mouvements en intégralité.
02:27Mais néanmoins, l'assignation à résidence est quand même très différente d'une détention
02:33ou d'une rétention aussi dans un centre.
02:36C'est quoi une assignation à résidence ?
02:38Moi, spontanément, j'ai envie de dire qu'on n'a pas le droit de sortir de chez soi.
02:40Mais je suis sûr que c'est beaucoup plus libre que ça.
02:42C'est beaucoup plus libre, évidemment.
02:43Parce que là, je crois que de toute façon, une assignation à résidence aussi,
02:47je crois qu'il n'a même pas de bracelet électronique.
02:50Ou si vous êtes sous bracelet, vous avez des horaires qui sont vraiment très stricts et définis,
02:56sur lesquels il faut que vous respectiez ces horaires pour vos sorties hors de votre domicile.
03:01Donc là, ça veut dire quoi ?
03:02Simplement, il doit dormir chez lui, en fait ?
03:04Non, mais c'est-à-dire qu'on se moque de nous.
03:07Il est complètement libre.
03:08Ils ont essayé de mettre comme s'il y avait un cadre, mais il n'y a aucun cadre.
03:15Juste, il est libre d'aller et venir et de dormir chez lui.
03:19Mais est-ce qu'il y avait la possibilité de prendre une autre décision judiciairement ?
03:23Alors là, on est dans une situation de blocage, malheureusement.
03:26Parce qu'effectivement, la France, là, elle a retenu dans ce centre de rétention au maximum de ce que notre législation le permettait.
03:37Les fameux 90 jours.
03:40Il faut savoir qu'aussi, la France n'exerce pas le maximum que les normes européennes permettent.
03:48Parce que les normes européennes, on peut aller jusqu'à 18 mois.
03:52Donc, on est quand même très loin.
03:54Renaud Rotaillou voulait aller jusqu'à 18 mois.
03:56Il avait promis une proposition de loi.
03:58La proposition de loi n'est toujours pas arrivée.
03:59Il y a d'autres pays qui vont plus qu'à 90 jours.
04:01Oui, voilà, exactement.
04:03Par exemple, l'Allemagne, elle, c'est un des seuls pays qui va jusqu'à ses 18 mois.
04:09Mais quoi qu'il en soit, le fait de prolonger indéfiniment les délais de rétention,
04:15ce n'est pas forcément la solution non plus.
04:17Ça repousse le problème, simplement.
04:18C'est-à-dire que ce n'est pas parce que ce monsieur, on le garde 18 mois,
04:22que l'Algérie, elle va plus l'accueillir.
04:24Enfin, je pense qu'il faut régler les problèmes en amont.
04:26Donc, ça veut dire que judiciairement, aujourd'hui, on n'a pas de solution.
04:29Malheureusement, moi, je n'en vois pas particulièrement.
04:33Et surtout, ce qui est quand même assez inquiétant,
04:36c'est que ce monsieur qui, alors même qu'il rejette quand même la France,
04:46qu'il appelle à la haine,
04:49c'est nous qui devons l'accueillir sur notre territoire.
04:52Et quand même, ironie suprême,
04:54il faut quand même se souvenir que l'Algérie l'a refusé sur son territoire.
04:59Au motif que celui-ci serait une menace potentielle pour le pays,
05:04alors même que celui-ci prend la défense du gouvernement actuel.
05:11Donc, c'est vraiment...
05:13Il n'y a pas de logique.
05:15On va écouter Bruno Rotaillot.
05:16Il était ce matin sur CNews.
05:18Si, il y a une très très grande logique.
05:20Ça s'appelle l'hostilité de l'Algérie envers la France.
05:22C'est aussi simple que ça.
05:23Ça, on va parler tout à l'heure des conséquences politiques.
05:25On va écouter Bruno Rotaillot, qui était ce matin sur CNews,
05:28et qui a réagi justement à cette affaire de Doualem.
05:30L'influenceur algérien Doualem a été libéré après la durée légale de 90 jours de rétention.
05:37Cet influenceur, je le rappelle, qui avait envenimé les relations entre Paris et Alger.
05:41Il avait appelé à la violence.
05:43Il est donc sorti libre.
05:44Il va être assigné à résidence.
05:46Il est en situation irrégulière.
05:48Impossible à expulser ce matin.
05:50Ceux qui nous écoutent, ils nous regardent.
05:52Qu'est-ce qu'ils se disent, monsieur le ministre ?
05:53Que c'est votre chèque ?
05:54Que l'on marche sur la tête.
05:56Que l'on marche sur la tête.
05:58Moi, d'abord, un, bientôt, dans quelques jours, la semaine prochaine, en commission des lois,
06:03un texte que j'avais poussé au Sénat va, j'espère, être adopté,
06:06qui va passer de 90 jours à 210 jours, la rétention pour les individus les plus dangereux.
06:13Voilà, Bruno Rotaillot qui était ce matin sur CNews et Europe 1,
06:16bien évidemment, avec Sonia Mabrouk.
06:19Qu'est-ce qu'on va faire aujourd'hui ?
06:20Qu'est-ce qu'on va faire avec cet homme ?
06:21On va le garder ?
06:22Ah bah oui, on va le garder.
06:23On a essayé de l'expulser, l'Algérie n'en veut pas.
06:26Il n'y avait même pas besoin d'OQTF, je vous l'ai dit tout à l'heure.
06:28Il avait un passeport algérien, il est algérien,
06:30et il appelle à s'en prendre aux opposants de monsieur Tebboune.
06:32Mais on est en plein bras de fer avec l'Algérie.
06:36Je vous rappelle qu'il y a des fonctionnaires algériens et des fonctionnaires français
06:40qui ont été expulsés de part et d'autre, encore assez récemment,
06:44qu'on a un otage.
06:45Nous avons un otage en Algérie, il s'appelle Boilem Sansal.
06:48Personne n'en parle, ou presque.
06:50Ou quand il y a une résolution pour sa libération,
06:52la France Insoumise vote compte à l'Assemblée Nationale.
06:55Donc on a entendu le ministre qui espère que sa proposition de loi passera,
06:59c'est-à-dire son envie d'augmenter le délai en cras,
07:02mais c'est repousser le problème parce qu'à la fin il sort.
07:06Ce qui est intéressant, c'est que Bruno Rotaillot a parlé ce matin de Boilem Sansal.
07:08Il a expliqué que s'il était prudent avec cet influenceur,
07:12c'était justement parce qu'il y avait Boilem Sansal qui était en prison,
07:14donc il voulait faire attention à ce qui était dit.
07:16On réécoute Bruno Rotaillot ce matin sur Europe 1 et sur CNews.
07:19Je suis très prudent aujourd'hui,
07:21parce que vous savez que le jugement qui va concerner Boilem Sansal,
07:25grand écrivain que je soutiens depuis des mois,
07:28emprisonné injustement,
07:29devrait tomber à la fin de ce mois
07:32et on verra s'il y a une libération ou une autre, ou non.
07:35Je tiens ma langue.
07:38C'est la première fois que vous le dites ainsi,
07:39c'est-à-dire qu'il peut y avoir là des tractations
07:41qui peuvent aboutir à un résultat ?
07:42Non, mais on sait très bien qu'il y a un jugement
07:45qui devrait intervenir la semaine du 24 juin
07:48et on verra si, avant la fête nationale,
07:51le régime algérien le libère ou pas.
07:53Moi, ce qu'on note ce matin,
07:54on en tirera ensuite...
07:55Monsieur Sansal est dans les jaunes algériennes,
07:56mais monsieur...
07:57Mais Doilem...
07:59...est assigné à résidence.
08:01Exactement.
08:01Donc là, c'est la capacité de la France
08:04pour faire appliquer l'accord de 94 avec l'Algérie.
08:07Vous savez ce que j'en pense.
08:09Je me suis exprimé.
08:10J'attends 15 jours.
08:11Et puis ensuite, je retrouverai ma liberté de parole
08:15de ce point de vue-là.
08:16Voilà, c'était ce matin sur Europe 1 et sur CNews.
08:19Mathias Leboeuf, la France est humiliée.
08:20Honnêtement, la France est humiliée dans cette affaire.
08:22Oui, effectivement.
08:23L'Algérie instrumentalise cette situation
08:25pour infliger un camouflet à la France.
08:28Et de ce point de vue-là,
08:30pardon de le dire comme ça,
08:32mais c'est elle qui mène la danse.
08:34Et là, il y a une leçon politique aussi pour Bruno Rotaillot.
08:37Il a raison d'être prudent.
08:39Et effectivement, pour le coup...
08:41Il dit je tiens ma langue.
08:42Vous l'avez entendu.
08:42Je trouve assez sage.
08:44Il m'écarte sur table en disant je suis prudent.
08:47Mais il n'a pas toujours été.
08:48Et la leçon politique est la suivante.
08:50C'est que quand Bruno Rotaillot était dans l'opposition
08:52et qu'il disait il n'y a qu'à Faucon,
08:55quand je serai au pouvoir, vous allez voir,
08:57avec moi, ça ne va pas être la même musique.
08:59On s'aperçoit que là, il est coincé.
09:02Et justement, il a raison aujourd'hui d'être prudent,
09:05même s'il ne l'a pas toujours été,
09:07en faisant des déclarations à l'emporte-pièce
09:09qui n'ont pas été très prononcées.
09:13La politique de la carpette ne fonctionne pas, Mathias Leboeuf.
09:16Ce qui fonctionne, c'est le rapport de force avec l'Algérie.
09:19Attendez, laissez-moi terminer.
09:20Comment ça, la preuve que non ?
09:21Il y a un rapport de force aujourd'hui en France avec l'Algérie.
09:24Vous trouvez que le Quai d'Orsay est dans une optique
09:26de rapport de force avec Alger.
09:27Monsieur Barraud est allé saluer Monsieur Téboun à Alger.
09:32Il espérait récupérer Boilem Sansal.
09:34Une semaine plus tard, il y avait des fonctionnaires du consulat
09:37en Algérie à Alger qui étaient expulsés.
09:40Donc là, Bruno Rotaillot, très bien,
09:43il a décidé de baisser d'un ton face à l'Algérie
09:46parce qu'il a un espoir dans deux semaines
09:48de voir Boilem Sansal libéré.
09:50On l'a bien entendu aussi, il n'est pas dupe non plus.
09:53Il prend le pari de baisser d'un ton avec l'Algérie,
09:58mais il n'a absolument pas l'assurance
09:59de récupérer Boilem Sansal dans deux semaines.
10:02Et après, on verra si le Quai d'Orsay et l'Elysée
10:05mettent en place un rapport de force.
10:06Mais je vous rappelle juste que François Berrou,
10:08il y a quelques semaines, nous promettait
10:09de dénoncer les accords de 68.
10:11On ne l'a absolument pas fait.
10:13Absolument pas fait.
10:14On en fait la loi du taillon,
10:16œil pour œil, dent pour dent.
10:18Quand vous expulsez 12 Français,
10:19on expulse 12 Algériens,
10:21mais on est toujours en réaction à l'Algérie.
10:23On ne prend jamais une initiative.
10:24Réponse de Mathias Leboeuf sur Europe.
10:26Alors moi, je crois que le rapport de force
10:29avec l'Algérie, on sera toujours perdant
10:31parce que l'Algérie n'a pas la même logique que nous
10:33et n'a pas les mêmes valeurs que nous.
10:35Et que de ce point de vue-là,
10:37on sera toujours perdant.
10:38C'est un peu d'ailleurs ce que disait Dominique de Villepin,
10:40c'est-à-dire que Dominique de Villepin disait...
10:42Donc la carpette.
10:43Donc on fait la carpette.
10:44Non, ce n'est pas la carpette.
10:46On reste touché.
10:47C'est un peu plus fin que le rapport de force direct.
10:51On a remis 250 000 visas par an,
10:53on les a baissés, on les a remis.
10:54On envoie Jean-Noël Barreau quasiment s'excuser
10:57auprès de M. Théboune.
10:59On ne récupère pas Boilem Sansal.
11:01On ne les récupère pas quand on est gentils.
11:02Justement, on n'a pas d'argument de négociation.
11:05Vous rigolez ?
11:06Vous rigolez ?
11:07Les visas, c'est un argument de négociation.
11:10Excusez-moi.
11:11Ça peut l'être, mais si on le fait...
11:12L'argent qu'on donne chaque année à l'Algérie
11:14pour le développement, ce n'est pas un argument ?
11:15L'élite de ces pays qui vient se faire soigner
11:17dans nos hôpitaux sans régler la note.
11:18Oui, apparemment, ce n'est plus le cas aujourd'hui.
11:20Mais encore une fois, je ne suis pas en train de...
11:22Juste Mathias, Mathias.
11:23Je ne suis pas en train de vous dire
11:24ce que l'Algérie a raison.
11:26Mathias, je pense qu'il se fasse de fond
11:26avec l'Union.
11:28Au moins l'argent, au moins les visas,
11:31au moins ces choses-là,
11:31au moins l'argent qu'on donne chaque année
11:33à l'Algérie pour son développement,
11:34au moins les visas,
11:35tout ça, c'est au moins deux gros points d'appui
11:37sur lesquels on peut faire pression.
11:38On ne le fait pas.
11:39On s'écrase.
11:40Ce que je veux dire,
11:42c'est que si on le fait de manière ouverte,
11:46c'est-à-dire, entre guillemets,
11:48l'Algérie, c'est un pays...
11:50À un moment, il faut s'imposer aussi.
11:52Je vais le dire comme ça.
11:54Mais au bout d'un moment,
11:55il faut s'imposer aussi.
11:56Ça veut dire que là,
11:57on reste en position couchée,
11:58on ne se lève même pas.
11:59On est resté en position couchée
12:00et vous vous dites qu'on est dans un rapport de force.
12:02Non, un rapport de force,
12:03c'est qu'on active tous les leviers
12:04qui viennent d'être explicités
12:05et là, ce sera un rapport de force.
12:06Mais en ne faisant rien,
12:08vous ne pouvez pas dire que ne rien faire,
12:09c'est le rapport de force.
12:10Justement, précisément,
12:11nous n'avons jamais expérimenté
12:13le rapport de force.
12:14Le vrai rapport de force.
12:15Là, on n'est pas du tout respecté.
12:17Pardon, maître Avrilissime.
12:19Non, mais effectivement,
12:20je suis tout à fait d'accord avec Sarah,
12:22on n'est pas du tout respecté.
12:24De toute façon,
12:25les échanges ne vont que dans un sens
12:29et l'Algérie se moque ouvertement
12:32du gouvernement français.
12:34Bien sûr.
12:35Donc, il faut passer à la méthode forte.
12:36Là, je pense que maintenant,
12:37effectivement, on a vu que
12:38la méthode douce ne fonctionne pas.
12:42Donc, effectivement,
12:42il va falloir maintenant
12:43avoir des mesures répressives.
12:45Ça veut dire qu'il fallait écouter Bruno Rotaillot ?
12:47Là, je pense que maintenant,
12:48il va falloir être plus attentif.
12:50Bruno Rotaillot est au pouvoir.
12:52Non, il n'est pas au pouvoir.
12:53Il est ministre de l'Intérieur.
12:54Excusez-moi.
12:55Mais ce n'est pas lui
12:56qui va décider des aides au développement.
12:58Excusez-moi.
12:59Ce n'est pas son métier.
12:59D'accord.
13:00Ce n'est pas son métier.
13:00Il n'est pas là pour ça.
13:01Il a quand même un certain nombre
13:02de cartes en main.
13:03Et ces cartes sont plus difficiles
13:05à jouer que ce qu'il ne l'a annoncé.
13:07Mais il a le président de la République
13:07qui le prenne.
13:08Vous avez vu,
13:09quand il a commencé à hausser le ton,
13:10vous avez vu la réaction
13:11du président de la République
13:12qui a dit tout de suite
13:12« Oh là là,
13:13non, il ne faut pas hausser le ton comme ça. »
13:15Sur le fait qu'il faille être ferme,
13:19bien évidemment,
13:20ce que je veux dire,
13:22c'est qu'il faut le faire
13:23d'une façon qui soit un peu plus
13:25maligne et diplomatique
13:27que d'être dans un rapport de force direct.
13:30Mais là, on ne fait rien.
13:30C'est quoi ?
13:31Malin et diplomatique,
13:33ça veut dire quoi ?
13:34Où, en fait,
13:35vous allez systématiquement avoir
13:37une réaction d'orgueil
13:39du pouvoir algérien
13:40qui, encore une fois,
13:41n'en a rien à faire.
13:43Vous croyez qu'il n'en a rien à faire
13:44si on arrête les aides au développement ?
13:46Vous croyez qu'il n'en a rien à faire
13:47si on arrête les visas ?
13:50Ce n'est pas vrai.
13:51Ce n'est pas vrai ce que vous dites, Mathias.
13:52Si on arrête les visas,
13:53il en aura à faire.
13:54Si on arrête les aides au développement,
13:55il en aura à faire.
13:55Ça représente beaucoup d'argent.
13:56Juste, on essaye.
13:58On essaye six mois
13:59et on voit ce qui se passe.
14:00On ne dit plus aucun visa,
14:01plus d'aide au développement,
14:03plus un responsable algérien
14:05qui vient se faire soigner en France.
14:07Vous bloquez les avoirs
14:08des dignitaires algériens.
14:10Vous saisissez les biens immobiliers.
14:13Vous bloquez les transferts de fonds
14:14par Western Union
14:15et vous voyez ce qui se passe.
14:16Parce que quand on ne fait pas tout ça,
14:18Voilem Sansal,
14:18il est toujours dans sa jaune.
14:19Juste, le seul point faible,
14:20c'est Voilem Sansal.
14:21Mais il est toujours dans sa jaune.
14:22Mais si on fait ça,
14:23qu'est-ce qui se passe ?
14:23Mais ça ne peut pas être pire que là.
14:25Attendons deux semaines
14:25et on se parle dans deux semaines.
14:27Si dans deux semaines,
14:27en ayant fait la carte bête,
14:28il n'est pas libre...
14:28Moi, je suis plutôt d'accord avec vous.
14:29Vous l'avez compris,
14:30je suis plutôt d'accord avec vous
14:30sur le fait qu'il faut passer
14:31à la méthode dure.
14:32J'ai juste peur pour Voilem Sansal.
14:34Mais là, il n'est pas libéré.
14:35Non, il n'est pas libéré,
14:36mais il risque sa vie.
14:38Mais moi, je pense qu'il n'y a plus de chance
14:40qu'il soit malade.
14:41Attendez, pas en même temps.
14:42Mais travaillez-vous ici.
14:42Non, je disais juste que le temps compte.
14:44Parce que c'est quand même quelqu'un
14:46qui est quand même âgé
14:47et qui est gravement malade.
14:49Donc, il a besoin de soins indéniablement.
14:52Et il suffit que l'Algérie décide
14:53de me soigner un peu moins.
14:55Mais moi, je pense qu'il y a plus de chance,
14:57Jean-Marc, qu'il soit libéré
14:58si on est fort
14:59que si on est faible.
15:00On est faible depuis des mois.
15:02Et depuis des mois,
15:04ça gèle.
15:04Donc, la faiblesse n'a absolument pas payé.
15:06Vous imaginez le gouvernement algérien
15:07céder par rapport à sa population ?
15:09Mais là, il cède.
15:10Est-ce que vous l'imaginez céder ?
15:12Est-ce que vous l'imaginez dire
15:13parce qu'on vous a coupé les visas,
15:14on va libérer Boile M. Sansal ?
15:16Vous l'imaginez ?
15:16J'imagine que le rapport de force
15:19fonctionne mieux que le rapport de faiblesse.
15:21C'est-à-dire que là,
15:22on leur a remis 250 000 visas.
15:24On a envoyé Jean-Noël Baron
15:25en avion privé
15:25pour mission de récupérer Boile M. Sansal.
15:28Il ne l'a pas récupéré.
15:29Par contre, ce qu'on a récupéré,
15:29c'est 10 fonctionnaires français
15:31qui étaient en Algérie au consulat.
15:32Moi, je suis très embarrassé par ça
15:34parce que je serais entièrement d'accord
15:36avec vous à 100%
15:36si Boile M. Sansal n'était pas en prison.
15:37Mais Boile M. Sansal,
15:38ça fait 6 mois qu'il est dans sa zone
15:40et qu'on n'a rien fait.
15:41Donc, qu'est-ce qui peut être pire que là ?
15:42La mort.
15:43Oui.
15:44Mais le temps tourne, de toute façon.
15:46Donc, ne rien faire,
15:46c'est absolument pas l'assurance
15:47de le récupérer.
15:48Faire quelque chose,
15:49c'est prendre un risque,
15:50mais c'est prendre le risque
15:51de le récupérer.
15:52Là, on est quasi sûr
15:52de ne pas le récupérer.
15:53On verra dans deux semaines.
15:55Maître Avrilissime.
15:56Non, moi, ce qu'il y a,
15:57c'est que par rapport à cet écrivain,
15:59je suis vraiment scandalisée
16:00sur le fait que tout le monde,
16:02tout le monde,
16:03devrait soutenir sa libération.
16:06Et en parler tous les jours.
16:07Voilà, exactement.
16:07Alors que la plupart des médias
16:08n'en parlent plus.
16:09Et malheureusement...
16:09Moi, on le traite mal,
16:10comme sur le site.
16:11Malheureusement,
16:12à part votre média,
16:15ses news, etc.,
16:16il y a peu de gens qui en parlent.
16:19Et je pense qu'il faudrait
16:20en parler tous les jours
16:21pour faire une pression.
16:23Pourquoi est-ce qu'ils n'en parlent pas ?
16:26Moi, je sais.
16:28Ce n'est pas la bonne victime.
16:29Gauthier ?
16:30Voilà, Sarah l'a dit.
16:31Ce n'est pas la bonne victime.
16:32Ils en ont parlé
16:33sur le service public
16:34pour faire son procès
16:35et dire que c'était
16:35un homme d'extrême droite
16:37et pour donner tous les arguments
16:39aux Algériens
16:40pour le garder
16:40le plus longtemps possible en prison.
16:42Il n'y avait que des procureurs.
16:43Il y avait juste
16:44une journaliste courageuse
16:45de Marianne
16:45qui s'appelle Rachel Binas
16:46qui a osé être seule
16:48contre tous.
16:49Ils ont tous fait son procès.
16:51Franchement,
16:52ce qui s'est passé ce soir-là
16:52sur le service public,
16:54ça vaudrait une amende
16:56à l'ARCOM
16:56bien plus puissante
16:58que quand il y a un échange
16:59entre Cyril Hanouna
17:00et Louis Boyard.
17:00Mais non,
17:01il ne se passe rien
17:01parce que ça,
17:02c'est bien plus dangereux.
17:03Vous mettez en danger
17:04un ressortissant français
17:05au moment où il est otage.
17:07Mais non,
17:08visiblement,
17:09puisque c'est le France 5,
17:10ça passe.
17:10Mathias Leboeuf,
17:11je pense que la gauche
17:12là-dessus
17:13a une lourde responsabilité
17:14et qu'elle a capitulé
17:16et que c'est la honte
17:17de la gauche
17:18pour le coup
17:18de son silence,
17:20au moins son silence
17:21est coupable.
17:23Et je n'imagine pas
17:2330 secondes
17:25Camus
17:25réagir comme ça
17:26il y a quelques années.
17:28Et en plus,
17:29vous avez des paroles sages
17:29là-dessus,
17:30donc on les souligne
17:31bien évidemment,
17:32mais aujourd'hui,
17:32c'est pareil
17:33dans tous les domaines.
17:34C'est-à-dire un journaliste
17:34de droite
17:35qui se fait frapper,
17:36aucun journaliste de gauche
17:37ne va en parler.
17:38C'est pareil
17:39dans absolument tous les domaines,
17:40dans les gens
17:40qui sont menacés.
17:41Il y a une espèce
17:44d'unité corporatiste
17:46mais que de la gauche
17:47entre elles.
17:47Parce qu'effectivement,
17:47Boilem Sansal
17:48est considéré
17:49comme la mauvaise victime
17:51et encore une fois,
17:53c'est une question
17:54de principe
17:55et la gauche
17:56a toujours historiquement
17:57défendu
17:58un certain nombre
17:58d'intellectuels.
18:00Je n'imagine pas
18:01dans les années 50
18:02ou dans les années 60
18:03des gens comme Camus
18:05rester silencieux
18:07et finalement cautionnés
18:09cette détention
18:10et moi pour le coup
18:12qui suis de gauche
18:13je trouve ça
18:13pathétique.
18:14Mais qu'est-ce qui leur est arrivé
18:15à vos amis ?
18:16Il faut croire
18:17qu'ils ont perdu
18:17une partie de leur âme ?
18:19Ce sont toujours vos amis ?
18:20Ceux qui ne disent rien,
18:22le silence coupable,
18:24oui,
18:24moi vous savez
18:25je ne suis de gauche
18:26pas par amitié,
18:27je suis de gauche
18:27par conviction,
18:28par un certain nombre
18:30de principes.
18:31Donc je ne suis pas de gauche
18:31parce que j'ai des copains
18:32à gauche.
18:33Donc voilà,
18:34sur ce plan-là,
18:35je trouve que c'est
18:36pathétique.
18:37En tout cas,
18:37le résultat de cette affaire
18:38c'est qu'on a Boilem Sansal
18:39qui reste en prison
18:40et on a Doualem
18:41qui est l'influenceur
18:42qui lui est libre en France.
18:43Enfin,
18:43c'est pour ça que je...
18:44Le mot est fort
18:45quand je parle d'humiliation
18:46mais c'est vraiment
18:46comme ça que je le ressens
18:47moi Gautier.
18:48Moi j'ai vraiment le sentiment
18:49que dans cette affaire
18:50on est humilié par l'Algérie
18:51et ça fait des semaines
18:53que ça dure
18:53pour ne pas dire des mois.
18:54C'est plus qu'un sentiment,
18:55c'est une réalité.
18:57Et puis je vous le disais,
18:57on est toujours en réaction,
18:58c'est-à-dire que les premiers
18:59à avoir expulsé,
19:01c'est pas les Français,
19:02c'est les Algériens
19:03qui ont pris des mesures
19:04de rétorsion contre nous
19:05en expulsant 10 Français
19:07ou un peu plus
19:08du consulat.
19:09Et alors après nous
19:10en réplique,
19:11là on expulse
19:12mais il faut que
19:13les Algériens
19:14prennent la première mesure
19:15de rétorsion
19:16pour qu'on en prenne
19:16une derrière.
19:18On n'est jamais
19:18à l'initiative.
19:20Jamais.
19:21Et quel...
19:21Mais qu'est-il arrivé à la France ?
19:23Qu'est-il arrivé à la France ?
19:24Ça s'appelle la lâcheté.
19:25Ce grand pays.
19:26Pendant longtemps ça a été
19:26un grand pays,
19:27ça a été un modèle la France.
19:28Ça s'appelle la lâcheté
19:29et donc vous n'êtes plus crédible.
19:30Quand vous faites
19:31une conférence de presse
19:32et que vous êtes Premier ministre
19:33et que vous dites
19:34si l'Algérie ne fait pas
19:36ça et ça
19:36et si on ne récupère pas
19:37Boilem Sansal,
19:38on va prendre toutes ces mesures
19:39de rétorsion,
19:40conférence de presse
19:41de François Bérou,
19:42ça a été filmé
19:42et on se donne
19:43un peu moins d'un mois
19:46et que vous ne le faites pas,
19:48vous n'êtes plus crédible.
19:48Vous ne faites peur à personne
19:49puisque vous ne mettez pas
19:50en application
19:51vos menaces.
19:52Quand vous faites une menace,
19:54si vous n'avez pas un résultat,
19:55il faut la mettre en application.
19:56C'est comme le soir
19:57de la Ligue des Champions.
19:58On a dit
19:58si ça se passe mal
20:00sur les Champs-Elysées,
20:00pas de parade le lendemain.
20:02Ça se passe mal
20:02sur les Champs-Elysées
20:03et il y a la parade le lendemain.
20:05Vous n'êtes plus crédible.
20:06Vous n'êtes plus crédible.
20:07Bon, écoutez,
20:08on va suivre de toute façon
20:09le résultat du procès
20:10de Boilem Sansal.
20:11Et on espère qu'il sortira.
20:12Mais bon,
20:13je suis hélas assez pessimiste
20:15sur ce dossier.
20:17Merci Maître.
20:17En tout cas,
20:18merci Maître Orgélique
20:18d'avoir été en direct
20:19avec nous
20:20dans un instant,
20:21dernière partie
20:21d'En marche sur la tête
20:23et on va bien évidemment
20:24revenir sur Israël
20:25mais en particulier
20:26sur les déclarations
20:27il y a quelques instants
20:28de Donald Trump.
20:29Donald Trump qui dit
20:29à propos des frappes sur l'Iran
20:30je vais peut-être le faire
20:32ou peut-être pas.
20:33Voilà,
20:33on n'est pas bien avancé.
20:35C'est le moins qu'on puisse dire
20:35mais on va avoir l'occasion
20:36d'y revenir
20:37et puis on ira en Israël
20:38comme on le fait tous les jours
20:38pour savoir quelle est
20:39l'ambiance sur place.
20:40Merci d'écouter Europe 1.
20:41Merci d'être avec nous.
20:42On se retrouve dans un instant.
20:4416h-18h
20:45Jean-Marc Morandini
20:46sur Europe 1

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