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Style de vieTranscription
00:00Alors, Cécile est avec nous, et Cécile, vous allez témoigner donc d'une fausse couche,
00:05ce qui n'est pas tout à fait la même chose, mais votre parcours, visiblement, a été assez traumatique.
00:11Bonjour.
00:13Bonjour Brigitte, bonjour Regan.
00:15Je vous remercie de me prendre à l'antenne, je vous écoute depuis très longtemps,
00:19et voilà, je suis ravie de pouvoir témoigner.
00:21Et en fait, je vous raconte un petit peu mon histoire, j'ai 49 ans, mais à l'époque j'en avais 32,
00:25donc c'était en 2008.
00:26J'avais déjà un enfant, et avec mon ex-mari, enfin, mari de l'époque, on voulait un autre enfant,
00:34j'étais pas tout à fait prête.
00:36Je tenais à le dire aussi, parce que ça peut avoir une incidence sur la suite.
00:40Moi, je voulais attendre un petit peu avant d'avoir un enfant, mais bon, voilà,
00:44comme on était compatibles, et qu'on arrivait facilement, on va dire, à procréer, on va dire ça,
00:50je suis tombée enceinte, donc ma fille avait deux ans,
00:54et en fait, jusqu'alors, ça allait bien, dans le sens où j'étais assez malade,
00:58parce que j'ai beaucoup de nausées, donc j'ai broqué, j'avais fait les tèches, je suis enceinte, impeccable.
01:04Et puis, donc, je vais faire de la première échographie à 12 semaines.
01:09Et alors là, ça a été un choc terrible, parce qu'on a découvert, pendant l'échographie,
01:17que le fœtus était mort.
01:20Voilà, donc j'ai eu cette image de l'échographie avec un bébé qui ne bouge pas.
01:24Alors, un fœtus, parce que 12 semaines, c'est pas bien gros,
01:27mais bon, on voit déjà bien la forme, quand même, du fœtus.
01:29Oui, et puis pour vous, c'était votre futur bébé,
01:32enfin, je veux dire, votre mot n'est pas choquant, Cécile.
01:37Oui, voilà, donc c'était, on ne s'y attendait pas du tout,
01:40parce que ma première grossesse, c'était absolument bien passé.
01:42Donc là, ça a été un traumatisme, heureusement que mon mari était avec moi.
01:47Donc tous les deux, on a été très, très, enfin voilà,
01:50à la sortie de cette échographie, ça a été très, très dur.
01:53Et en fait, c'était un vendredi, et on m'a dit,
01:55bah écoutez, on va vous opérer seulement lundi.
01:58Et donc là, moi, je ne me voyais pas du tout rester
02:00avec un enfant mort en moi tout le week-end.
02:03Donc j'ai insisté, et j'ai été opérée par curtage,
02:07donc avec anesthésie générale, le lendemain.
02:12Voilà, donc je suis restée une nuit avec ce fœtus en moi.
02:16Donc un sentiment terrible de culpabilité,
02:18parce qu'effectivement, pourquoi cet enfant est mort ?
02:23Qu'est-ce qu'on a bien pu faire ?
02:24En fait, ça arrive, donc j'ai essayé de...
02:26Mais voyez, Cécile, je relève ce que vous venez de dire.
02:29D'abord, vous avez dit un enfant mort,
02:31donc ça montre bien que pour vous, c'était votre enfant,
02:34ce n'était pas un fœtus, et ça, c'est important.
02:36Et ensuite, on entend, ça fait deux fois que vous parlez de culpabilité,
02:41et on entend Marjorie Orlan, elles ont aussi parlé de culpabilité.
02:44Oui, tout à fait.
02:45Et je trouve, alors je ne sais pas, Hugrène,
02:49qu'est-ce qui fait que les femmes ont ce sentiment de culpabilité ?
02:54Parce que dans les trois témoignages qu'on entend,
02:58il n'y a pas à se sentir coupable.
03:01Comment vous analysez ça, vous,
03:02qui avez certainement entendu tellement de femmes en parler ?
03:06Je ne dis pas qu'on peut faire le tour de la question comme ça en une seule fois,
03:09mais par contre, ce qui me semble, c'est qu'il y a un poids sociétal.
03:12C'est-à-dire que la société a développé, depuis très longtemps maintenant,
03:16le fait que la femme, elle est faite pour procréer,
03:21et que quand elle ne fait pas ça, du coup, ce n'est pas vraiment une femme,
03:25ce qui est une aberration totale, pour moi.
03:27Donc, je répète juste ce que porte un peu cette société.
03:31Je n'adhère absolument pas à cette vision-là, et très loin de là.
03:34Et je pense que ça, du coup, c'est inscrit dans l'inconscient
03:38ou dans le subconscient collectif,
03:41et que du coup, la fausse couche, c'est dire,
03:45finalement, tu n'es pas vraiment une femme,
03:46il y a quelque chose qui ne marche pas.
03:49Et encore, je répète bien que c'est une idée, pour moi,
03:51totalement folle de dire ça.
03:53Il y a aussi, je pense aussi, après une blessure,
03:55peut-être que les psychologues diraient qu'il y a une blessure un peu narcissique,
03:58c'est-à-dire que, voilà, j'étais parti pour faire une belle chose,
04:02et puis ça ne se termine pas très bien,
04:03et comme si ça atteignait l'être dans ce qu'il a d'essentiel,
04:08ce qui n'est pas le cas.
04:09La femme n'est pas faite que pour faire des enfants,
04:11loin, loin, loin, loin de là.
04:14Voilà, donc, il y a un petit peu ça.
04:15Et puis, il y a le contexte aussi social,
04:17mais plus proche de la famille qui va agir.
04:20Il y a beaucoup de choses comme ça.
04:21Le contexte personnel, le contexte social,
04:23et le contexte aussi de la famille.
04:26Oui, et justement, Cécile, je suppose,
04:28que, à 12 semaines, vous aviez déjà dit autour de vous
04:32que vous étiez enceinte.
04:34Oui, tout à fait.
04:35Et donc, ça, ça doit être difficile aussi d'en parler.
04:39Je ne sais pas. Qu'est-ce que vous en direz ?
04:41Disons qu'on a averti tout de suite nos parents respectifs
04:46de ce qui arrivait.
04:47D'ailleurs, tout le monde a été très triste pour nous,
04:49mais moi, ce n'est pas tellement ça.
04:53Moi, c'est surtout, en fait, la prise en charge.
04:55Je ne voulais pas m'en parler.
04:56Donc, j'ai été prise en charge dans un hôpital privé
05:01qui, donc, m'a opéré.
05:02Bon, tout s'est presque bien passé, on va dire ça.
05:05J'ai eu quelques complications après,
05:06mais malheureusement, ça ne peut pas arriver.
05:08Mais c'est surtout la prise en charge psychologique
05:11qui n'a pas été du tout présente.
05:13à savoir qu'en fait, on ne sait pas ce qui est arrivé au fœtus.
05:19Alors, je comprends bien qu'on n'a pas les moyens de faire des analyses génétiques
05:24à chaque fous-fous, ça, je le conçois complètement.
05:26Mais je n'ai pas su le sexe, je n'ai pas su pourquoi.
05:30Je ne sais même pas ce qui était devenu du corps du fœtus.
05:34Parce qu'effectivement, là, 12 semaines, on ne sait pas de déclaration
05:37comme quoi l'enfant est mort-né.
05:39Enfin, c'était trop jeune.
05:42Mais c'est vrai qu'après, je me suis posé beaucoup de questions.
05:45Qu'est-ce qu'il a devenu de ce fœtus ?
05:46Est-ce qu'on le jette aux ordures comme...
05:48Enfin, c'est peut-être un peu violent, ce que je viens de dire.
05:51Mais c'est vrai qu'il y a quand même des questions
05:53qui me sont apparues beaucoup plus tard.
05:55Mais ça me paraît...
05:56Oui, oui, non, mais je...
05:57Enfin, je crois qu'en effet, ça me paraît évident
06:00que c'est des questions qui devraient être soulevées avec vous
06:05et le corps médical, Hugrène ?
06:07Je vous laisse réagir parce que vous connaissez bien mieux que moi ce domaine.
06:11Oui.
06:12Alors d'abord, je veux dire une chose,
06:13c'est que quand, en tant que gynécologue obsétricien,
06:16on a une femme comme ça qui vient à 12 semaines faire son écho
06:19et qu'on doit lui annoncer que finalement,
06:22contre toute attente, l'enfant s'est arrêté de se développer,
06:25c'est chaque fois un choc, même pour nous.
06:27C'est-à-dire qu'on sait très bien qu'on est annonciateur d'une mauvaise nouvelle,
06:31que jusque-là, tout allait très bien
06:32et qu'en quelques secondes, il faut dire des choses qui peuvent être de l'ordre de l'horreur
06:36pour être vécu de façon horrible.
06:38Donc, c'est déjà pas confortable, mais nous, on a à l'assumer.
06:41Ce n'est pas un problème, on peut l'assumer.
06:43Mais on essaye de faire ça le plus délicatement possible,
06:46mais n'empêche que c'est quand même un choc
06:47parce qu'une fois qu'on a posé la sonde et que c'est arrêté,
06:50on ne peut pas dire que ça va bien.
06:51Donc, ça va quand même assez vite.
06:54Alors après, en effet, il y a quand même quelque chose que je voudrais dire,
06:57c'est que, parce que je l'ai vu de très nombreuses fois,
07:00ce que vous dites, c'est, bon, puisqu'il est mort,
07:03voilà, débarrassez-moi, faites l'interruption tout de suite et tout.
07:06Et je le comprends complètement.
07:08Ce que je vais dire, je le comprends.
07:10Mais ce n'est pas parce qu'on fait l'interruption de grossesse
07:12et qu'on évacue cet enfant que le problème, il est réglé.
07:15C'est qu'il reste une blessure.
07:17Et je vais vous raconter une autre histoire pour vous faire sentir ça,
07:21parce que, pour moi, un souvenir extrêmement fort.
07:24Alors, ce n'est pas dans le cadre d'une fausse couche de 12 semaines,
07:28mais c'est dans le cadre d'une femme qui est venue pour accoucher.
07:31Elle était presque à terme.
07:33Et c'était 2 heures du matin.
07:34Les sages-femmes m'appellent et me disent,
07:35ben voilà, on ne trouve pas le cœur.
07:37Donc, on ne trouve pas le cœur, ça ne veut pas dire que l'enfant est mort.
07:39Ça veut dire peut-être qu'il est un peu dans une position difficile
07:41pour les ultrasons.
07:43Donc, je viens et, en effet, l'enfant était mort.
07:45Et cette femme, elle avait fait 3 tentatives de fécondation in vitro.
07:49Elle était enceinte, enfin.
07:51Donc, vous voyez l'investissement qu'il y a.
07:53Et je dois lui dire, donc, en quelques secondes,
07:55que son enfant est mort.
07:57Et je commençais à lui dire quelque chose qui ne va pas.
07:59Donc, elle se crispe.
08:00Et puis, bien évidemment.
08:01Et elle se met...
08:03Bon, ça s'est terminé par des hurlements, bien évidemment.
08:06On peut le comprendre.
08:07Et à la fin, dans un silence,
08:09elle me dit, enfin, pas dans le silence,
08:10elle me dit, mais voilà, maintenant, il faut me débarrasser de cet enfant, etc.
08:13Ce que vous dites un petit peu.
08:15Et je lui ai dit, parce que c'était 2h du matin,
08:18on ne pouvait pas faire l'interruption comme ça.
08:20Je lui ai dit, écoutez, on va voir ça demain matin.
08:22Mais je lui ai dit, je ne suis pas sûr que ce soit bien de se précipiter.
08:25C'est tout ce que j'ai dit.
08:26Et cette femme, après, je ne l'ai pas revue.
08:28Elle a été suivie par un collègue, je ne l'ai pas revue.
08:29Et un mois après, elle a demandé à me rencontrer.
08:32Et je n'étais pas très, très, comment dire...
08:34Je ne savais pas trop ce qu'elle voulait me dire.
08:36Et elle m'a dit qu'elle s'était souvenue de cette phrase
08:38et qu'elle avait pris son temps.
08:39Et que finalement, elle me remerciait d'avoir dit cette phrase.
08:42Alors que moi, j'avais l'impression de sauver les meubles
08:45et de dire une phrase qui n'avait pas beaucoup de sens.
08:47Et vous voyez, le simple fait de dire quelque chose
08:50qui n'est pas une incitation, qui est une proposition,
08:53a permis à cette femme-là, et donc c'est un exemple,
08:55il peut y avoir des contre-exemples, bien évidemment,
08:57mais de faire un certain cheminement.
08:59Et du coup, les choses vont s'élaborer.
09:01Parce que ce qu'on comprend bien, c'est que c'est la douleur
09:03qui fait qu'on veut se débarrasser de la douleur.
09:06Mais on se sépare de la douleur.
09:08Alors certes, non, parce que la douleur, elle est en vous.
09:12Mais en fait, c'est une sorte de déplacement qui agit.
09:18Mais en revanche, je suis désolée,
09:21Cécile aurait pu savoir quand même
09:24si ça aurait été une fille ou un garçon.
09:25Parce que je pense qu'elle aurait aimé, peut-être,
09:28dans son imaginaire, le laisser, le créer, si je puis dire.
09:35Oui. Alors je vais répondre à cette question, Brigitte.
09:36Oui, elle est essentielle.
09:37Alors d'abord, quand on fait une échographie à 12 semaines,
09:41il aurait fallu savoir à quel moment la grossesse s'est arrêtée.
09:44Parce que la grossesse, elle peut être arrêtée depuis déjà un mois
09:46et ne pas s'être évacuée.
09:47Ça, ça peut arriver.
09:48Donc ça veut dire que le fœtus n'a pas du tout
09:49la taille d'un enfant de 12 semaines.
09:52Et là, je crois que, Cécile, vous avez l'air de dire
09:55qu'il avait une forme qu'on retrouvait un petit peu un fœtus, quand même.
09:59D'après l'échographiste,
10:02le fœtus avait quelques calcifications, je crois, autour.
10:06Donc ça faisait quelques jours.
10:08Mais il était quand même assez développé,
10:10quasiment à la taille d'un fœtus de 3 mois.
10:14D'accord.
10:15Alors si vous voulez, pour parler du sexe,
10:18ce n'est pas toujours facile déjà de faire un diagnostic de sexe à 12 semaines.
10:22On peut le faire, mais ce n'est pas toujours facile.
10:23Donc quelquefois, on ne le fait pas.
10:23Et en plus, si l'enfant était déjà décédé depuis un petit moment,
10:27il y a une lise des tissus qui fait que c'est encore plus compliqué.
10:30D'accord.
10:30Et pour entrer dans le vif du sujet,
10:34qui est peut-être un petit peu, j'allais dire, pas le plus agréable,
10:36mais c'est que quand on fait une interruption de grossesse,
10:38on fait une aspiration.
10:40Et l'aspiration, elle se fait avec une pompe.
10:43Et cette pompe, elle va liser le fœtus.
10:46Elle va le détruire.
10:47Donc ça sort un petit morceau.
10:49C'est un peu horrible ce que je dis, mais c'est comme ça.
10:50Et quand on parle d'interruption de grossesse tardive,
10:53on parle avec une certaine légèreté de ça.
10:55Mais quand les gynécologues, eux, ils savent de quoi ils parlent
10:58et comment ça se passe, ce n'est pas du tout drôle pour personne
11:00et même pas pour ceux qui font l'acte.
11:03Donc il y a un geste qui est par aspiration
11:05et qui fait qu'on ne peut pas reconnaître les tissus après.
11:08Donc si vous voulez, soit on a le diagnostic avant
11:09et ce n'est pas forcément, et soit on ne peut pas l'avoir après.
11:13On va en rester là, mais c'est bien d'avoir précisé tout ça
11:17pour Cécile et pour ceux qui nous écoutent.
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