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  • il y a 3 jours
Dans cette archive rare de l’émission Vidéo Club diffusée sur TLT en avril 1993, Johnny Hallyday et Nathalie Baye évoquent avec émotion le cinéaste Jean-Luc Godard. Un témoignage précieux et spontané sur l'influence du réalisateur, entre confidences et admiration artistique.
Transcription
00:00D'autant qu'une jolie Delpy, qui était totalement inconnue en 1985 à la sortie de ce détective,
00:04est devenue une actrice de plus grande envergure.
00:07Bon, détective, comme le nom l'indique, c'est un polar, ça se passe dans un hôtel
00:11où se mélangent plusieurs histoires de boxe, un couple, ces bailles et brasseurs qui ont des dettes à recouvrir.
00:18Et puis Alain Cuny qui passe en prince de la mafia là-dedans, ténébreux.
00:23Il y a un côté très très attachant dans le film, c'est l'attention que porte Godard au personnage.
00:29C'est-à-dire qu'ils ont à la fois une espèce d'intensité rare, à travers les rares bribes de dialogues soulignés par la musique,
00:35et en même temps ils ont une fragilité qui les rend très très attachants.
00:38Donc c'est le bon côté du film.
00:41Il y a par exemple ces moments où Johnny Hallyday qui joue un manager de boxe, qui a tous les ennuis de la terre,
00:46incarne vraiment la fatigue, dès qu'il se met quelque part pour lire un livre de Conrad,
00:49qu'il essaie de lire depuis 20 ans, quelqu'un vient de couper.
00:52Ah c'est un rôle de composition ça, porte Johnny peut-être ?
00:53Je ne suis pas sûr, vous ne me ferez pas dire du mal de Johnny Hallyday.
00:58Nathalie Baye, bon à des moments elle est arrêtée comme ça au chambran d'une porte,
01:03des espèces d'émotions passent sur son visage, c'est imperceptible,
01:06on n'est pas sûr d'avoir vu passer quelque chose sur son visage,
01:08et pourtant quelque chose est passé, c'est comme l'ombre d'un nuage sur un champ.
01:12Enfin bon c'est un film comme ça, très intense par moments, et en même temps burlesque,
01:17parce qu'il y a des côtés totalement cinéma muets dans les films de Godard,
01:20notamment comme celui-ci, et Jean-Pierre Léo est totalement hilarant.
01:23Pour mieux découvrir, donc Détective, ou le redécouvrir,
01:26je vous propose de suivre des interviews de Johnny Hallyday et Nathalie Baye,
01:30que j'avais rencontré pour d'autres films,
01:31et qui j'avais demandé de revenir sur 85, et de leur rencontre avec Johnny Hallyday,
01:35ils parlent autant du réalisateur que du film.
01:38Détective.
01:38Oui, ça me va, en fin d'après-midi.
01:46Il y a quelque chose pour vous à la réception.
01:50A tout à l'heure.
02:03Qu'est-ce qu'il y a encore ?
02:04J'ai perdu le pot de ma clavinelle.
02:09Au moins une enveloppe.
02:10Le Master Jim.
02:12On avait sept semaines de tournage.
02:13Puis Claude Brasseur, Nathalie Baye et moi, et Jean-Pierre Léo,
02:16on se retrouve le premier jour du tournage, à l'heure prévue, sur le lieu de tournage.
02:21Il arrive le premier jour, on va commencer à 10h,
02:23il arrive à midi, il regarde le temps par la flûte,
02:26il me fait...
02:26C'est pas beau aujourd'hui, hein ?
02:28Vous le sentez aujourd'hui ? Non.
02:30Bon, on se retrouve demain à la même heure.
02:31Ça a duré comme ça pendant...
02:33Ça a duré comme ça pendant...
02:35Pendant trois semaines.
02:37Et pendant trois semaines, on venait tous les jours,
02:39et puis il disait, il fait pas beau, je sors pas,
02:40on se retrouve demain.
02:42Tout le monde commençait à s'inquiéter,
02:44parce qu'au bout de trois semaines, on se dit, bon, on le fera jamais ce film.
02:46Et puis, à la quatrième semaine,
02:48il a dit, ah ben, aujourd'hui, c'est mieux,
02:50le temps est bien, bon, on commence.
02:52Et au lieu de faire le film en sept semaines,
02:53on a fait le film en quatre semaines.
02:54Je ne sais pas ce qu'il y a, patron.
03:00La machine dit qu'elle n'a pas envie de nous le dire.
03:05Et les fleurs, jeune ?
03:06Qu'est-ce qu'on a mieux ?
03:07Quand on commence ce métier,
03:12et puis même maintenant,
03:13on peut arriver avec des tas de bagages,
03:14des tas d'idées,
03:15des tas de...
03:16Sur un plateau, comme ça,
03:17avec une idée très précise de ce qu'on peut faire.
03:19Et avec Godard, on est dépouillé de tout.
03:25Puisqu'on ne sait pas totalement ce qu'on va tourner dans une heure.
03:28Donc, il vous apprend la disponibilité,
03:30ça, c'est passionnant.
03:33Au moins que je profite de Paris,
03:37il n'y a qu'à le prendre où il est d'abord, l'argent.
03:40C'est ce qui avait décidé.
03:44Oui, c'est d'accord, Françoise.
03:49Rien n'a changé.
03:58On le voit ce soir.
03:59C'est-à-dire Jean-Luc Godard,
04:00c'est un instinctif, je pense, comme moi.
04:03Il a pris des choses chez moi que...
04:07dont je ne me suis pas rendu compte d'abord.
04:10Donc, c'est pas mal, ça.
04:12Il y a une chose qu'il m'a dit,
04:13qui m'a énormément surpris,
04:14parce que ça, on ne me l'avait jamais dit.
04:16Il m'a dit,
04:17Johnny, tu es un vrai professionnel,
04:20parce que tu es le seul acteur que je connaisse
04:22qui écoute le son après chaque prise.
04:29Alors, impossible, patron.
04:32Ils nous interdisent la salle.
04:34Mais ils ont leur chaque dimanche.
04:37Pas d'argent, pas d'entraînement.
04:39Ils volent du liquide.
04:42T'as droite, t'as droite !
04:44Je n'aime pas tous les films de Godard,
04:45mais je pense que c'est l'homme avec qui j'ai...
04:48j'ai une tendresse infinie pour lui
04:52et j'ai beaucoup aimé travailler avec lui.
04:56Ça, j'ai compris.
04:59Ça fait 20 fois que tu le dis depuis ce matin !
05:02La première fois, c'est tout ce que j'avais trouvé à dire.
05:06Moi aussi.
05:08Moi aussi.
05:10C'est vrai.
05:11Détective Godard s'est tiré d'une collection
05:15Johnny Hallyday
05:16chez UGC.
05:17On peut voir un exemple.
05:19Non, là, ici, c'est Michel Laguerre derrière la cassette.
05:21Johnny Hallyday et Eddie Constantine
05:23à tout casser.
05:24Ça a l'air d'être encore un chef-d'oeuvre avec Johnny Hallyday.
05:26Qu'est-ce que c'est ce film, Franck ?
05:27Oui, parmi tous les films qui a tourné Johnny Hallyday,
05:29il y en a qui feraient se suicider des magnétoscopes.
05:32Mais celui-là, en l'occurrence,
05:33c'est un film de John Berry,
05:35qui est un réalisateur américain qui a fui en France
05:36à l'époque du McCartis,
05:37mais qui a réalisé des espèces de comédies
05:39complètement survoltées comme Ok Mambo
05:41et ceux à tout casser,
05:43ça se laisse tout à fait regarder.
05:44Alors, c'est avec Eddie Constantine,
05:45Michel Serrault, Catherine Allegret, etc.
05:47Voilà, les années 50.
05:49Dernière précision sur Jean-Luc Godard.
05:50On va voir, je pense,
05:52son nouveau film,
05:54ça s'appelle Hélas pour moi.
05:55C'est un film, c'est un film, c'est un film.

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