Batti Pregliasco était euphorique après la victoire de la Ferrari n° 83, dimanche, aux 24 Heures du Mans. L’Italien, team manager des Ferrari n° 50 et 51, a salué le travail d’équipe qui a permis à la troisième Ferrari, de l’écurie privée AF Corse, de s’imposer sur le circuit du Mans.
00:03C'est la troisième, ça ressemble à une chose normale.
00:07Parce que c'est la troisième, mais non, c'est le contraire.
00:10La première, c'est un peu la première fois qu'on vient au Mans avec un hypercar, avec une voiture comme ça.
00:17Et donc c'était un peu la découverte du Mans au niveau top.
00:23Le retour après 50 ans de Ferrari dans la catégorie reine.
00:26Avec un nouveau team, toute une structure faite sur mesure pour un hypercar.
00:31Et donc c'est un peu la surprise de gagner la première fois.
00:34La deuxième, c'est la confirmation d'avoir fait un bon travail, que la voiture est vraiment bien née.
00:41Et que toute l'équipe, Ferrari, le team AF Corse, tous les mécanos, tous les pilotes font un super travail et on gagne la deuxième.
00:50La troisième, c'est vraiment...
00:53Alors c'est quoi la troisième ?
00:55C'est le rêve, ça devient la réalité.
00:58Et en plus avec la voiture qui l'année passée, il a eu la malchance de faire 80...
01:02Il a le numéro 83, il a fait 83 tours en tête à la course et puis il a cassé une pièce.
01:10Et donc il a dû se retirer.
01:11Donc avoir gagné avec celle-là, c'est encore plus spécial.
01:16Donc voilà.
01:17C'est la plus belle des trois ? C'est donc la voiture privée qui s'est imposée ?
01:21Vous, vous êtes le team manager chez Ferrari de la 51, plus précisément ?
01:24Oui, 50-51, oui.
01:2650-51.
01:27Alors ça vous fait quoi ?
01:27Et Gabriel Marazzi, qui n'est pas là maintenant, il est le team manager de la 83.
01:32Mais on est une équipe très unie.
01:35On travaille pour Ferrari, pour une marque magnifique et pour une voiture qui est vraiment très spéciale.
01:43Donc, pas importe laquelle il gagne.
01:45Nous, on travaille tous ensemble.
01:47Les mécanos, ils cèdent.
01:49C'est vraiment l'esprit des AF-Course et des Ferrari.
01:52Donc, sanguignes, comme les Italiens.
01:55Donc voilà, c'est pas important quelle voiture.
01:59C'est sûr que c'était encore une fois une très belle course.
02:03Les 50-51, c'est vraiment dommage qu'ils n'ont pas eu la chance d'arriver vraiment au plus grand step du podium.
02:12Et ils ont eu des petits problèmes.
02:15Et voilà, la course de 24h, c'est comme ça.
02:17C'est magnifique parce que jusqu'au dernier moment, tu ne sais pas qu'est-ce que ça vient, ça donne.
02:22On a eu des petits soucis à deux heures de la fin.
02:27On a pris une pénalité.
02:28Il y avait Porsche qui revenait.
02:30Il y avait Cadillac qui revenait.
02:32Donc, la stratégie, les gommes, la chaleur qui vient de...
02:35C'est compliqué.
02:35Il y en a de partout.
02:36Il y a la tête qui s'accueille.
02:38Ça fume dans la tête.
02:39Les derniers 4h de la 24h, c'est impressionnant.
02:41C'est vraiment difficile.
02:41On revoit les images avec Thibault également de la victoire de cette Ferrari.
02:46Alors, vous l'avez dit, c'est le rêve qui devient réalité pour Ferrari.
02:49Qu'est-ce qu'elle a de symbolique, de spécial ?
02:51Le fait que ce soit cette Ferrari jaune qui s'impose aujourd'hui.
02:54Le spécial, c'est que...
02:56C'est la F-Corse, oui, bien sûr.
02:58Donc, c'est le côté plus technique, basse, si tu veux.
03:04Le fait que Ferrari, c'est le grand nombre, ce sont eux qui ont fait le projet et le développement de toute une voiture, de cette voiture.
03:15Et à F-Corse, c'est le côté humain qui exploite un peu la côté mécanique, la côté simple.
03:22Donc, c'est une voiture privée avec des pilotes qui ne sont pas à usine.
03:26Il y a Yifeye qui est à usine et les autres deux qui ne sont pas à usine.
03:29Donc, pour eux, c'est encore plus important et ça démontre que la voiture, elle est vraiment une voiture magnifique.
03:36Et que même une équipe privée, une team un peu moins structurée, il peut gérer jusqu'à la victoire.
03:43Robert Kouwitsa, les images en direct, qui sort de la conférence de presse.
03:47Thibaut.
03:48Bati, vous parliez de petits soucis, Antonello Coletta nous l'a dit aussi.
03:52De l'extérieur, on n'a rien vu, on a eu des pénalités pour la 50 à la 51.
03:55De quelle nature était-il ?
03:57Giovinazzi, pour exemple, les sorties avec le pneu neuf, il a eu une touchette avec une corvette, je pense, une voiture jaune.
04:08Je ne me rappelle plus, j'étais jaune et il a cassé une jante.
04:10Donc, il est rentré et avec les jantes cassées, il a fait un speed limit.
04:15Donc, tu prends un drive-thru et tu perds déjà 30 secondes.
04:18Il n'y avait pas de soucis techniques ?
04:20Non, on a eu aussi des petites choses techniques, mais ce sont des petites choses que c'est normal à voir pendant la course.
04:27On a eu une autre pénalité pendant la nuit, des petites choses.
04:37Mais c'est une course sprint maintenant de 24 heures.
04:40Donc, perdre 5 secondes en plus au pistole parce que tu as coupé un peu la chicane, ça change déjà le rythme.
04:49Tu es déjà arrière, tu sors, tu avais doublé des autres voitures et tu sors de la pétrine, tu dois recommencer ton travail et redoubler.
04:58Donc, c'est impressionnant.
04:59Le niveau de pilotage sur l'hypercar, c'est vraiment très difficile.
05:04Alors, justement, est-ce que vous connaissez l'écart entre les 4 premiers, Bati, après ces 24 heures du Mans ?
05:10Non.
05:10Vous savez que les 4 premiers se tiennent en 30 secondes.
05:13Ah oui, oui, non.
05:14Je connais que ça dans le dernier...
05:1629 secondes 6 même, précisément.
05:18Alors, autre petite question, Bati.
05:21On connaît votre bonne humeur.
05:24Est-ce que la Ferrari numéro 83 gagne aujourd'hui parce que vous avez fait quelques petites bêtises ?
05:31De l'autre côté ?
05:31De l'autre côté, la 50 et la 51.
05:33Est-ce que c'est aussi parce que vous avez fait des bêtises ?
05:36Comment dire ?
05:38Si tu ne prends pas de risques, tu n'arrives pas à gagner des courses.
05:42Donc, les stratégies, les choses que tu fais, c'est toujours finaliser à faire le mieux.
05:47Et c'est sûr que des choix de pneus, des choix de petits risques, même les pilotes.
05:55Comment tu fais à dire un pilote qui est concentré à donner les 100% de sa capacité de conduire ?
06:02Ah, tu as fait une erreur.
06:04C'est facile.
06:05Avant l'écran ou avec la PlayStation, c'est très facile.
06:09On n'a pas de mal à imaginer à quel point c'est compliqué.
06:13On a d'admiration.
06:13Et en plus, je vous dis, là maintenant, les pilotes, ils ne sont pas seulement pilotes,
06:18ils sont aussi ingénieurs.
06:20Parce que la technologie, les maps, les volants, il est tellement compliqué.
06:25Toutes les possibilités de setup sont incroyables.
06:29Thibaut.
06:30Durant toute la semaine, on a Antonello Coletta, le patron du range de Ferrari, qui a dit qu'on n'est pas les favoris.
06:35Il y a un minimum de trois constructeurs qui sont plus rapides.
06:37Vous avez à tel point que vous avez agacé vos concurrents.
06:40Ils s'en sont agacés.
06:41Vous avez trouvé quelque chose ?
06:42Expliquez-nous un petit peu ce que vous avez raconté cette semaine et pourquoi on a vu quand même des Ferrari assez dominatrices durant l'épreuve.
06:47Durant l'épreuve, je ne pense pas qu'on était très dominatifs.
06:51En moyenne, dans tous les cas, vous l'étiez.
06:52Non, on était là, mais on savait que dans le tour single, donc dans la qualif, il y avait des autres voitures qui pouvaient faire mieux.
07:01Et ils ont fait mieux.
07:02Nous, on a travaillé.
07:03Ils ont travaillé pour la course.
07:05Et on savait qu'on avait la possibilité d'être compétitifs, bien sûr.
07:12Après, tu ne sais jamais le rythme des autres.
07:15Donc hier, la température est descendue un peu.
07:19Ce matin, avec les fraîches, on était vraiment beaucoup, beaucoup mieux.
07:23La chaleur de la semaine, ce n'était pas super bien pour nous.
07:26Oui, ce n'était pas top pour nous.
07:29Mais ça, c'est des choses que tu ne peux pas prévoir.
07:31Et ce matin, on commence et on voit que le rythme, c'est bon.
07:35On peut faire des doubles relais, des triples relais, presque des quatre relais et sur les médiums.
07:40Donc ça commence à changer un peu la stratégie.
07:43Et les ingénieurs, tout de suite, ils sont preneuses.
07:46Donc ils commencent à réfléchir et à faire des...
07:50Et encore une fois, quand tu as des stratégies qui changent comme ça, c'est normal de faire aussi des erreurs.
07:55C'est humain.
07:56Alors, Thibaut disait que vous aviez agacé les concurrents.
07:59On va écouter Kevin Estre. C'était ce matin aux alentours de 8 heures.
08:03Kevin Estre, l'un des pilotes de la Porsche numéro 6 qui termine donc deuxième de ces 24 heures.
08:07Écoutez, bâti et vous réagissez juste après.
08:10Après, là, on voit les Ferrari sont devant.
08:13Et pour l'instant, nous, on n'a rien pour eux.
08:16On fait tout ce qu'on peut, mais ils se calent toujours sur notre stratégie.
08:19Ils ont de la perfo. Ils ont un peu plus de perfo que nous.
08:23Et ils contrôlent. Ils font beaucoup d'erreurs.
08:25Donc, ça ferait vraiment mal de voir la victoire de nouveau chez Ferrari.
08:33Parce que pour moi, ils font trop d'erreurs pour pouvoir gagner une course au Mans.
08:37Mais voilà, ils ont plus de perfo que tout le monde.
08:39Et ça les sauve.
08:41Bati, comment vous le prenez quand un pilote dit
08:43« Cette équipe-là, elle fait tellement d'erreurs qu'elle ne mérite pas de gagner les 24 heures du Mans ? »
08:48C'est chacun. Il doit regarder dans sa maison et faire le mieux qu'il peut.
08:54C'est la compétition dans le sport, dans le football, dans le basketball.
08:59Dans la piste, on se tape.
09:01Et puis, on finit, c'est fini.
09:03Et on boit bien ensemble.
09:05Je pense que c'est frustrant.
09:07Quand tu es pilote, de voir que tu n'arrives pas à faire ton travail comme t'aimé, t'aimérait.
09:16Donc, voilà.
09:18C'est sûr que...
09:20Je ne pense pas que la jaune 83 a fait beaucoup d'erreurs.
09:24Parce qu'ils n'ont pas pris une pénalité au pit.
09:26Ils n'ont pas pris de speed limit.
09:27Ils n'ont pas sorti une fois sur la piste.
09:30Ils n'ont pas pris de track limit.
09:31Donc, je pense qu'ils ont vraiment fait une course très propre et très intelligente.
09:36Et la 50 et la 51, ils ont poussé un peu plus parce qu'ils voulaient attaquer plus.
09:42Donc, c'est venu quelques erreurs.
09:45Mais je trouve que le potentiel de la Porsche et surtout de Kevin,
09:52parce qu'il est un très bon pilote et très vite,
09:54s'est montré dans les dernières trois heures.
09:56Il remontait exceptionnellement.
09:57Il remontait.
09:58Il a passé la 50 fois qu'il a passé Giovinazzi.
10:02Et c'était impossible pour nous d'attaquer.
10:04Sinon, on l'aurait fait.
10:05Parce qu'un, deux, trois, c'était encore mieux, bien sûr.
10:10Un partout avec la réponse de Baty, entre Kevin Estre et Ferrari.
10:14Moi, j'ai une petite question pour vous, Baty.
10:15Dernière question.
10:16On a beaucoup parlé de Robert Kubica.
10:18Est-ce que vous pouvez nous dire quelques mots sur ce pilote
10:20qui a quand même une trajectoire assez extraordinaire ?
10:22C'est impressionnant.
10:26Ça te suffit.
10:26C'est un bon pilote.
10:31Un super bon pilote.
10:33Tout le monde l'a laissé.
10:34Mais son attitude, sa concentration et l'envie de gagner, c'est énorme.
10:42C'est impressionnant.
10:43C'est vraiment un personnage particulier.
10:46Merci.
10:47À vous.
10:48Merci infiniment, Baty.
10:49On vous remontre une dernière fois l'image avant de vous laisser
10:51parce que, honnêtement, vous pouvez l'encadrer.
10:53Vous voulez la revoir ?
10:54Oui.
10:54Allez, revoyons cette image.
10:56On vous voit célébrer cette victoire avec cette image fantastique.
10:59Vraiment, ce sera l'une des images de célébration.