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00:00Europe 1 Soir, 19h-21h, Pierre de Villeneuve.
00:04Europe 1 Soir avec mes camarades de la première heure.
00:06Bonsoir Jules Torres, journaliste politique au JDD.
00:09Bonsoir Sébastien Ligné, chef du service politique de Valeurs Actuelles.
00:13Bonsoir Jean-Yves Leborgne.
00:14Bonsoir.
00:14Merci d'être avec nous.
00:16Vous êtes l'avocat qu'on connaît, avocat pénaliste.
00:18Vous avez défendu, je ne sais pas si vous voulez compter les dossiers
00:21depuis le début de votre carrière, mais...
00:24Il y a un moment où on ne compte plus ni les dossiers ni les années.
00:27On vient d'apprendre la mise en examen pour meurtre de ce collégien de 14 ans
00:33sur cette surveillante qui est décédée à l'âge de 31 ans.
00:40On va dans quelques instants écouter un camarade du prévenu
00:44qui va nous donner peut-être un début de portrait psychologique de ce jeune Quentin.
00:48Mais d'abord, puisque ça vient de tomber, ce collégien mis en examen pour meurtre à l'âge de 14 ans.
00:54On sait qu'il encourt une peine de 20 ans de prison du fait de sa minorité.
01:00Dans le sens large de la question, Jean-Yves Leborgne,
01:03qu'est-ce que ça signifie pour un enfant ?
01:06Je ne me trompe pas, je pense, en disant encore un enfant à 14 ans, c'est encore un enfant.
01:10Qu'est-ce que ça fait d'être mis en examen pour meurtre ?
01:14Je ne peux pas me mettre dans son état d'esprit.
01:18J'ignore comment il prend les choses.
01:19A l'évidence, déjà, la notion de donner la mort est une notion qui, semble-t-il, ne l'a pas effrayée, ne l'a pas arrêtée.
01:31D'après ce qu'a dit le procureur de Chaumont, en effet, sur les premiers éléments de sa garde à vue.
01:35Oui, il semblait qu'il voulait donner la mort, d'où cette mise en examen pour meurtre, pour homicide volontaire, qui me paraît normal.
01:43Il voulait surveiller un surveillant n'importe lequel.
01:45Oui, mais justement, cette idée de donner la mort à un surveillant, n'importe lequel, interroge quand même.
01:52On se pose la question de savoir si ce garçon est tout à fait équilibré.
01:57Bon, je sais que le procureur a aussi dit que les premiers examens psychiatriques l'avaient considéré comme normal.
02:04On verra par la suite des choses, puisque d'autres examens seront effectués.
02:09Cela étant, ce qui me paraît le plus extraordinaire, c'est qu'un enfant, parce que je suis d'accord avec vous, Pierre Devineau, c'est un enfant à 14 ans.
02:19Et cette volonté de donner la mort à autrui est quelque chose qui est extraordinaire.
02:23Alors, ce n'est pas en interdisant la vente des couteaux qu'on va régler le problème, ça c'est clair.
02:29Les scouts, dans ma génération, avaient tous un couteau dans la poche et ils ne tuaient personne.
02:35Le vrai problème, il n'est pas dans des interdits matériels, il n'est pas dans des difficultés concrètes, il est dans l'éducation.
02:44Il y a un phénomène, le « tu ne tueras point » est quand même quelque chose qu'il faut inscrire dans les esprits.
02:51Alors, si on me dit que c'est une prescription religieuse, je dirais, d'accord, oui, à l'origine, mais au fond, elle est passée dans la morale républicaine, cette prescription-là.
03:00De telle sorte que le vrai problème, c'est la faillite de l'éducation.
03:05Et également celle des parents.
03:07Je voudrais qu'on écoute un ami de Quentin, qui le côtoyait dans son lycée, qui le côtoyait aussi lors de parties de jeux vidéo.
03:18Alors, attention, on prend beaucoup, beaucoup de pincettes en écoutant ce témoignage.
03:24Ça n'est d'abord qu'un témoignage.
03:26Il est au micro de Mélina Fachin, la correspondante d'Europe 1 dans l'Est, et qui s'est rendue devant le collège Françoise Dolto.
03:33Mais évidemment, d'après les éléments qu'a donnés le procureur, on a bien compris que c'était un adolescent qui jouait aux jeux vidéo,
03:43qui était fasciné par la mort, qui était fasciné par les personnages les plus sombres de certains jeux vidéo violents et séries télévisées violentes.
03:52Je vous propose donc d'écouter ce jeune homme, ami de Quentin.
03:56C'était plutôt une ambiance un peu triste, pas trop bien, il y a des gens qui pleuraient.
04:01Du coup, voilà.
04:02À midi, on a fait une minute de silence pour rappeler sa maman et que c'était une personne très gentille, très adorable.
04:08Et tu es en quelle classe ?
04:09Je suis en classe de 3e, dans la classe de Quentin.
04:11Donc tu le connaissais ?
04:12Oui, je le connaissais, c'était un de mes meilleurs potes.
04:14Quand j'ai vu que Quentin s'est fait arrêter, j'y croyais pas.
04:17Je pensais pas qu'il aurait fait ça.
04:19C'était un bon élève.
04:20Il n'y avait pas de problème.
04:21On discutait, on travaillait tous les deux.
04:24Je sentais très bien qu'il me disait des trucs.
04:25Par exemple, il jouait à des jeux violents.
04:27Moi, des fois, je joue à Fortnite.
04:30Mais dès que ça commence à m'énerver, je coupe direct.
04:34Alors que lui, ça l'énerve, ça lui casse tout.
04:37Bon, voilà.
04:38Ça l'énerve, il casse tout.
04:39Ça veut pas dire qu'on tue quelqu'un.
04:41Mais bon, voilà, il y avait ce tempérament qui visiblement était...
04:45J'arrive le borne.
04:46Qu'est-ce que vous pouvez dire là-dessus ?
04:48Je pense que s'il y a une mesure à prendre,
04:50parce qu'évidemment, dans des tragédies de ce genre,
04:52on se dit, que fait l'État ?
04:54Quelle est la mesure à prendre ?
04:55Il faut que le législateur intervienne.
04:57C'est lui donner peut-être un pouvoir qu'il n'a pas
05:00que d'interdire ou d'empêcher ce genre de situation épouvantable.
05:05En revanche, l'idée qu'on donne à des gamins des téléphones
05:10sur lesquels il y a des spectacles qu'on ne contrôle pas,
05:13que les parents ne contrôlent pas, ne peuvent pas contrôler,
05:16même s'ils en ont l'intention,
05:18que les éducateurs ne contrôlent pas non plus,
05:20là, il y a peut-être un problème.
05:22Moi, l'idée qu'on interdise l'accès à ces jeux
05:27qui, visiblement, sont porteurs d'idées noires
05:30est totalement déstructurante pour un enfant,
05:33ça ne me choquerait pas.
05:34C'est censé être le cas, normalement.
05:36C'est censé être le cas.
05:37Aujourd'hui, il y a des restrictions,
05:39des catégories d'âge dans les jeux vidéo
05:41en fonction du degré de violence.
05:43En fait, la réalité, on sait très bien.
05:44Nous, on l'a connue plus jeune.
05:46C'est-à-dire que les parents, à Noël,
05:47ils l'achètent à la place de leur enfant.
05:49C'est comme les films interdits de 16 ans.
05:52Et puis le fameux pictogramme.
05:54Tu cliques, dites que vous avez plus de 18 ans.
05:57C'est pour ça que je pense qu'au fond,
05:59la question, ce n'est pas est-ce qu'il faut interdire
06:00les réseaux sociaux,
06:01est-ce que les films, les séries, les jeux vidéo,
06:03le téléphone peut provoquer chez certains
06:07des accès de violence comme ça.
06:09Je pense que c'est la question de l'âge.
06:10C'est à partir de quand est-ce qu'on donne accès
06:13à des jeunes enfants chez qui, on le sait,
06:15les études l'ont montré,
06:16le cerveau n'est pas encore totalement constitué
06:18jusqu'à l'âge de 12-13 ans.
06:19Est-ce qu'à cet âge-là, on peut les exposer
06:22à des images de violence
06:23qui peuvent provoquer chez certains des pulsions ?
06:25Moi, je pense que tous ces réseaux,
06:28ces jeux vidéo, ces films,
06:28ce sont des catalyseurs qui peuvent allumer
06:30une mèche qui existe déjà en réalité.
06:33Honnêtement, j'ai du mal à croire,
06:34on va faire confiance aux experts psychologiques.
06:36C'est difficile, mais on a le droit
06:38de se poser la question.
06:39J'ai du mal à croire que cet homme,
06:40et je vous invite vraiment à lire
06:42les conclusions des enquêteurs
06:43qui sont assez affolantes.
06:45Ils ont face à lui un jeune homme de 14 ans
06:47qui n'exprime aucun remords,
06:49aucun,
06:50qui dit qu'il n'a aucun grief
06:52contre la surveillante,
06:53qui nous dit finalement, oui,
06:54alors j'étais pas content
06:55contre les surveillants en général,
06:56parce qu'une d'entre elles m'avait
06:58empêché, réprimé,
07:01pendant que j'embrassais ma petite copine.
07:02À l'intérieur de l'établissement.
07:04Et donc, ce serait ça le mobile.
07:05Ce qui arrive à tous les collégiens de France.
07:06Donc, honnêtement, on a du mal à croire
07:08que cet homme soit complètement sain d'esprit,
07:10parce qu'en plus, d'habitude,
07:11on connaît ces profils de jeunes en général.
07:14Ce sont des jeunes qui sont socialement exclus
07:16ou qui ont des problèmes
07:17dans le cercle familial.
07:19chez cet enfant-là,
07:20il n'y a absolument rien de ça.
07:21Il avait une petite copine,
07:22il avait des amis,
07:23il avait un cercle familial.
07:23Ah oui, mais alors justement...
07:24J'ai peur que ça vienne d'autre part.
07:26Jean-Yves Le Borne,
07:27c'est intéressant,
07:28mais c'est le fameux Jekiele Haïd.
07:30Oui, vous en avez connu,
07:32des fois qu'il est comme ça.
07:33Mais bien sûr,
07:34j'en ai connu beaucoup.
07:35Je dirais même qu'il y a,
07:37chez la quasi-totalité des criminels,
07:41une dimension psychiatrique.
07:42Alors, elle n'est pas toujours de nature
07:44à abolir la responsabilité,
07:46ni même à la diminuer
07:48dans le sens du code pénal
07:50d'une manière forte.
07:51Mais je pense qu'un homme normal
07:54et un enfant normal,
07:56je suis content que ce ne soit pas moi
07:57qui l'ai dit,
07:58parce qu'on taxe un peu les avocats
08:01de vouloir toujours soutenir
08:02l'irresponsabilité.
08:04Je pense qu'il y a probablement
08:07une difficulté.
08:09D'ailleurs, j'entendais sur un plateau télévisé
08:11quelqu'un qui soutenait,
08:12un psychiatre qui soutenait
08:14la probable difficulté
08:17de nature pathologique
08:19qu'il faudrait repérer.
08:21Cela étant,
08:22comme on ne peut pas guérir
08:23la maladie psychiatrique,
08:25il faut se poser la question
08:27de savoir quels sont
08:29les éléments matériels
08:30qu'il faudrait juguler
08:32ou en tout cas contrôler.
08:34Et je pense qu'il faut
08:36que les parents s'habituent
08:37à ne pas donner ces appareils
08:40qui laissent la possibilité
08:42d'accéder à quelque chose
08:43qu'on ne contrôle pas.
08:44Parce que moi,
08:45qui est le triste privilège
08:47d'être le plus vieux ce soir,
08:49j'avais quoi ?
08:49Comme dans mon enfance,
08:51comme moyen de communication,
08:52on avait la télévision.
08:53Mais la télévision,
08:54tout le monde la regardait.
08:56Les parents la regardaient.
08:57Il n'y avait pas les mêmes programmes.
08:59Mais justement,
09:00on ne pouvait pas programmer
09:01n'importe quoi.
09:02Là, c'est n'importe quoi.
09:0419h26,
09:04on continue de parler
09:05de ce dossier terrible
09:07avec Jean-Yves Leborgne,
09:09avec Jules Torres
09:10et Sébastien Ligné sur Europe.
09:11A tout de suite.
09:14Quentin, 14 ans,
09:16qui a donc tué
09:17mardi à coups de couteau
09:20cette surveillante
09:20à Nogent,
09:21en Haute-Marne,
09:22a été mise en examen.
09:24On l'a appris
09:25il y a un petit quart d'heure maintenant.
09:27Mise en examen
09:27pour meurtre
09:28et placée en détention.
09:30Meurtre sur une personne
09:31chargée d'une mission
09:32de service public,
09:33circonstance aggravante,
09:34placée sous le statut
09:35de témoin assisté
09:36pour des violences aggravées
09:38sur un gendarme
09:39lors de son interpellation
09:40immédiatement
09:41après l'effet.
09:44Encore une fois,
09:44je prends des pincettes,
09:45je prends des parenthèses,
09:46je prends tout le coton
09:48pour l'emballage.
09:50Mais bon,
09:51voilà,
09:51souvenez-vous
09:52de cette affaire
09:53du 7 février
09:54de cette même année.
09:56Owen L,
09:5623 ans,
09:58qui après une partie en ligne
09:59à Fortnite
10:00qu'il avait perdue,
10:01où il était
10:02très très énervé,
10:03énervé,
10:04sort de chez lui
10:05et tue la petite Louise
10:07collégienne en 6ème
10:09dans un bois de l'Essonne,
10:10c'était à Épinay-sur-Orge.
10:12Bon,
10:12voilà,
10:13c'est ce qu'on appelle,
10:15je crois,
10:16mettre des faisceaux d'indices
10:17chez vous,
10:19en droit.
10:20Il y a toujours eu
10:21dans la société
10:22un certain nombre
10:23d'individus
10:24qui commettaient
10:25des actes irréparables
10:27et dont on s'apercevait,
10:29mais évidemment
10:29trop tard,
10:30qu'ils n'étaient pas
10:31en possession
10:32de leurs moyens.
10:33Mais ce que je veux dire,
10:34c'est qu'il y a quand même
10:36une référence
10:37à ce qui se fait
10:39et ce qui ne se fait pas.
10:42Et j'irai plus loin,
10:44il y a une référence
10:45au sacré.
10:46Ne parlons pas
10:47d'un sacré religieux
10:48puisque aujourd'hui,
10:50c'est paraît-il interdit
10:51et que ça choquerait
10:52les consciences.
10:52Qu'est-ce qui est interdit ?
10:53Pas ici.
10:54Le sacré religieux.
10:55Mais il y a un sacré,
10:56il y a un sacré laïque.
10:57Je suis d'accord
10:58avec Jules Thores,
10:58ici,
10:59vous pouvez parler de sacré.
11:00Oui,
11:00non,
11:01mais je pense que si...
11:02Sur Europe 1...
11:03Non,
11:03mais je sais.
11:05Si on veut être relativement universel,
11:09il ne faut peut-être pas trop
11:10s'engager dans un sacré spécifique,
11:13même si c'est le mien,
11:14ça ne regarde que moi.
11:16C'est votre choix,
11:17maître.
11:17Non,
11:17mais il y a un sacré laïque.
11:20Et le sacré laïque,
11:21c'est cette interpellation
11:23que vous faites à votre enfant
11:24en disant
11:24ça,
11:25ça ne se fait pas.
11:26Et pourquoi ça se fait ?
11:27Parce que c'est comme ça.
11:28Et je pense que de temps en temps,
11:30il faudrait se référer
11:32à ces règles absolues.
11:34Mais finalement,
11:35la liberté,
11:36c'est bien,
11:37mais la liberté
11:38ne peut pas aller
11:39jusqu'à déboulonner
11:40ces éléments fondamentaux
11:42que sont les règles sociales.
11:44Je dirais,
11:45bon,
11:45les dix commandements,
11:46ou oublions,
11:47si vous voulez,
11:47d'où ils viennent.
11:48il y a quand même
11:49des éléments
11:50qui sont sacrés
11:51et qui doivent être respectés.
11:52J'ai beaucoup de mal
11:53à parler de sujet
11:54puisque je ne perçois pas
11:55tout de suite
11:56de responsables.
11:57Bien souvent,
11:57dans les faits divers
11:59ou de sociétés
12:00qu'on a commentés,
12:01on a des responsables,
12:02qu'ils soient politiques,
12:04juridiques,
12:05migratoires.
12:06Là,
12:07bon,
12:07j'ai un peu du mal
12:07à comprendre
12:08comment un enfant de 14 ans,
12:10certes,
12:11se met à aller
12:12tuer une surveillante.
12:14La seule explication
12:15que j'aurais,
12:15c'est que depuis 40 ans,
12:17il n'y a pas eu
12:17cette transmission,
12:19ce relais
12:20d'une morale
12:21de sacré laïque.
12:24Vous dites,
12:24moi,
12:24je parle plutôt
12:25de sacré français,
12:26c'est-à-dire qu'on a
12:26des valeurs dans notre pays,
12:27des valeurs d'autorité,
12:28des valeurs de transmission,
12:29des valeurs de respect,
12:30une sorte de morale élémentaire.
12:32Et le problème,
12:33et je pense que c'est celui-là,
12:34c'est que depuis 40 ans,
12:35on a complètement détruit
12:37cette transmission-là
12:38et cette valeur si française.
12:41Et c'est sans doute ça
12:42le problème
12:43et j'ai l'impression
12:43que vous partagez plutôt
12:44ce constat.
12:45Mais tout à fait,
12:46tout à fait.
12:46je considère,
12:47si vous voulez,
12:48que s'il y a une cause
12:51dans ces débordements,
12:53dans ces divagations criminelles,
12:56c'est peut-être parce que
12:57l'arrêt qui est intégré,
13:00si vous voulez,
13:01le fait que la pulsion
13:02n'est pas conduite
13:03jusqu'à son terme,
13:04parce qu'il y a quelque chose
13:06qui m'arrête,
13:07parce que j'ai intégré la règle.
13:08Mais la règle,
13:09on ne l'enseigne pas.
13:12Il est interdit
13:12d'interdire.
13:13Mais c'est justement
13:15ce qu'il faut peut-être
13:16faire cesser.
13:18C'est qu'il y a finalement
13:19un certain nombre
13:20d'interdits
13:20qui ne sont que
13:22la philosophie de base
13:23du vivre ensemble
13:24et qu'il faut l'enseigner.
13:27Alors,
13:27si on ne veut pas
13:28que ce soit
13:29les aumôniers
13:30qui l'enseignent,
13:31que des laïcs
13:32l'enseignent,
13:33qu'on dise qu'il y a...
13:35C'est pour ça
13:35que je parlais
13:36de sacrés laïcs
13:37pour ne pas faire en sorte
13:39pour pas qu'une religion
13:42confisque la morale.
13:43On peut parler...
13:44Les professeurs
13:45pourraient le faire,
13:46évidemment,
13:46mais il y a quand même
13:47le premier maillon de la chaîne.
13:49Pardon,
13:49c'est quand même les parents.
13:50Je veux dire...
13:51Moi, je n'ai pas ce que vous disiez
13:52tout à l'heure.
13:52Je n'ai pas le droit de contrôle,
13:53mais enfin...
13:54Mais vous avez été enfant.
13:55Évidemment.
13:56Moi, j'ai fait des bêtises
13:57dans ma vie,
13:58des bêtises extrêmement minimes
14:00par rapport à ceux
14:00dont on parle,
14:01mais justement,
14:02avec des bêtises minimes,
14:04j'ai pris...
14:04Pardon,
14:05j'ai pris des claques
14:05dans la gueule,
14:06il faut dire les mots.
14:06Et aujourd'hui,
14:07depuis...
14:08Mais si,
14:08mais ça participe aussi.
14:10On rentre dans un débat,
14:11Sébastien Ligné,
14:12est-ce que des claques ?
14:13Non, mais on comprend
14:14très rapidement,
14:14c'est-à-dire qu'on met
14:15tout de suite des barrières,
14:16des barrières morales
14:17à son enfant.
14:18Mais c'est surtout
14:19qu'on ne connaît pas
14:19le dossier,
14:20Sébastien Ligné.
14:21C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
14:22on ne sait pas
14:23si ce gamin était
14:24peut-être un ange
14:26à la maison
14:26et peut-être
14:28qu'il ne s'est jamais
14:28rien passé, en fait.
14:30S'il a été exclu
14:31deux fois dans l'établissement,
14:32j'ai du mal à croire
14:33qu'il n'ait jamais
14:33fait une bêtise de sa vie.
14:34Il y a ce copain qui dit
14:34très volontiers
14:35qu'il cassait tout
14:37quand il perdait
14:37une partie.
14:39Bon, voilà,
14:40ça c'est un premier
14:40indice qu'on a,
14:42j'allais dire,
14:42c'est le tout premier
14:43dans une procédure
14:45où il y a un secret
14:46de l'instruction,
14:47et je parle sous votre contrôle,
14:48Jean-Yves Leborgne,
14:49où c'est difficile
14:50d'avoir aussi
14:50des choses vérifiées.
14:52Est-ce que ce gamin
14:53dit vrai ?
14:54Ça c'est toujours pareil.
14:55Que vaut un témoignage
14:56comme celui-ci
14:57qu'on a entendu à la radio
14:58devant un tribunal,
14:58Maître Leborgne ?
14:59Bah, il vaut
15:00s'il est confirmé
15:01par d'autres témoignages
15:03qui viennent dire
15:03la même chose.
15:04Et là, on est
15:05au tout début de l'affaire.
15:06La mise en examen
15:07est d'aujourd'hui.
15:10En tout cas,
15:10on verra dans quelques mois.
15:12En tout cas,
15:12ce qu'on peut aussi
15:14commenter à ce stade,
15:15les amis
15:16Torres, Ligné et Leborgne,
15:18c'est que
15:19ce qu'il y a de dément,
15:21c'est que le jour d'après,
15:23tout le monde s'est précipité
15:24parce que tout le monde
15:25voulait trouver une solution.
15:27Et le jour d'encore après,
15:29tout le monde s'est précipité
15:30pour dire que l'autre
15:31avait tort de proposer ça.
15:32C'est-à-dire qu'il y en a
15:33un qui a proposé des portiques,
15:34l'autre qui a proposé...
15:35Il n'y en a pas un qui a proposé des portiques.
15:36Non, mais c'est le principal.
15:37Il y a le premier ministre
15:39de notre pays
15:39qui a proposé des portiques
15:41et l'interdiction
15:43des couteaux en vente
15:45pour les mineurs
15:46de moins de 15 ans.
15:47Et aussi abracadabrantesque
15:49que ça peut paraître,
15:51le lendemain,
15:52Attal,
15:53Bronpivet,
15:54et sans doute
15:55plusieurs autres...
15:56On critique Elisabeth Borne,
15:58on dit
15:58ça n'est pas une solution,
16:00les portiques,
16:01ça n'a jamais marché,
16:02Madame Bronpivet
16:03qui dit
16:03dans ce cas-là,
16:05il faut vraiment
16:05un mur d'enceinte
16:06parce que la plupart du temps
16:08il n'y a pas de mur d'enceinte
16:08parce qu'on ne peut pas.
16:10Cette affaire nous montre
16:11que ce n'est pas possible.
16:13Qui ?
16:13De quoi ?
16:14Cette affaire nous montre
16:15que le contrôle des sacs,
16:17le fait qu'il y avait
16:17des gendarmes à 15 mètres,
16:19mais oui,
16:19ils n'ont rien pu faire.
16:20Il y en a un qui a été blessé
16:20et d'ailleurs,
16:21il y a une circonstance
16:21aggravant pour ça.
16:22On met un policier
16:23et un gendarme
16:23derrière chaque citoyen français
16:25ou derrière chaque élève français.
16:26C'est pas ça
16:26qui va arriver par un sujet.
16:27Owen, 23 ans,
16:28qui a tué la petite Suisse,
16:28il sort de chez lui.
16:30Il y a une collégienne
16:31qui passe
16:31et il se retrouve dans le bois
16:33à 5 mètres du domicile d'Owen
16:35et c'est là
16:36et les portiques
16:37qui ont été créés
16:38aux Etats-Unis.
16:39Aux Etats-Unis,
16:39on a des problèmes
16:40d'armes à feu lourdes
16:41beaucoup plus importants
16:42et le nombre
16:43de fusillades
16:45dans les écoles
16:46est constant
16:47sur les années.
16:48On ne peut pas empêcher cela.
16:50Les Etats-Unis ont tenté
16:52et ça ne marche pas.
16:53Ce qui me paraît essentiel,
16:54c'est que nous évoquons
16:55des moyens
16:57de s'opposer
16:58à la tragédie de demain
16:59parce que c'est ça le sujet,
17:01qui sont tous
17:02des moyens matériels.
17:04Qu'il s'agisse
17:04d'un portique,
17:05de l'interdiction
17:06de couteaux,
17:07le vrai problème,
17:08si on veut juguler
17:10dans une certaine mesure
17:12le crime,
17:13c'est que l'interdit
17:15soit intégré.
17:17Donc le problème
17:18n'est pas
17:18d'une solution
17:19matérielle,
17:21mais d'une solution
17:21psychologique
17:23et d'une solution
17:24qui fasse que
17:25la morale
17:26m'interdit d'eux.
17:27Bon,
17:28il y a des milliers
17:29de gens
17:29qui ont des couteaux
17:30dans la poche
17:30qui s'en servent
17:31pour bricoler
17:32ou pour tailler
17:32leur crayon.
17:33Donc ce n'est pas ça
17:34le problème.
17:35Le problème,
17:36c'est que le passage
17:36à l'acte
17:37me soit interdit,
17:39que ce soit inconcevable
17:40de porter la mort
17:41à autrui.
17:42Un homme sage
17:43comme vous,
17:44Jean-Yves Lebarne,
17:44quand vous avez vu
17:45le Premier ministre
17:46avec ses deux propositions,
17:49vous êtes tombé
17:49de votre chaise.
17:50Disons que j'ai trouvé
17:51ça un peu dérisoire
17:53et puis surtout
17:54l'abandon,
17:56le fait que le réflexe
17:58soit dans cette
18:00proposition matérielle
18:01et non pas
18:02dans un appel
18:03à la conscience
18:04et non pas
18:05dans un appel
18:06à la morale.
18:07Ça,
18:07c'est un problème.
18:08Et je pense que
18:09le véritable sujet,
18:11ce n'est pas les portiques,
18:12c'est l'enseignement
18:13de la morale.
18:14Merci Jean-Yves Lebarne
18:16d'avoir été avec nous
18:17en direct ce soir
18:19sur Europe 1.
18:20Sachez que la semaine prochaine,
18:21votre radio préférée
18:21réunit la grande famille
18:22Europe 1.
18:23Semaine exceptionnelle,
18:24venez rencontrer
18:25vos animateurs,
18:26découvrez comment
18:26les journalistes travaillent
18:27et prépare l'information
18:29libre que vous entendez
18:31assister aux émissions.
18:33Pénétrez dans les coulisses,
18:34célébrez les succès
18:35d'Europe 1.
18:35Entrez dans la grande
18:36famille Europe 1
18:37pour en savoir plus.
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18:39sur Europe 1.fr
18:40rubrique
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18:42A tout de suite
18:43dans Europe 1 Soir
18:44avec Jules Thorez,
18:45Sébastien Ligné.
18:46On continue de parler
18:47de l'actualité du jour.
18:48A tout de suite.

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