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  • 15/06/2025
Dans C'est Excellent, Judith Beller reçoit Brigitte Fossey, sur la scène du 29e festival de la Correspondance de Grignan avec "Une plume sur le souffle de Dieu" le 2 juillet à 21h30 & Jacques Forgeas, auteur "Les Fantômes de Versailles" aux éditions Albin Michel

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##C_EST_EXCELLENT-2025-06-15##

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Transcription
00:00C'est dimanche, il est 19h et vous avez rendez-vous avec le meilleur de l'excellence française.
00:09Bienvenue dans C'est Excellent sur Sud Radio.
00:11Elle fait partie de ces voix qui marquent autant que les visages révélés très jeunes.
00:15Elle traverse le cinéma français avec une intensité qui ne faiblit pas.
00:18La comédienne Brigitte Fosset est avec vous ce soir.
00:21Brigitte, vous allez prêter votre voix justement pour la 29e édition du festival de la correspondance de Grignan du 30 au 5 juillet.
00:28Vous, ça sera le 2 juillet à 21h30 dans une plume sur le souffle de Dieu.
00:33Une mise en scène de Stéphanie Tesson.
00:35On va en parler évidemment.
00:35Bienvenue dans C'est Excellent Brigitte Fosset.
00:39On va y arriver.
00:39Oui bonjour, mais j'aime Stéphanie Tesson comme ma soeur, donc ça va très bien.
00:42Donc ça va.
00:44C'est un auteur passionné d'histoire et de récits policiers.
00:47Jacques Forjas-Belle avec brio, intrigue, reconstitution historique et suspense dans des romans où les époques prennent vie.
00:53Et ça marche vraiment, on s'y croit en tout cas.
00:55Ce fut pour mon cas, moi, avec Les Fantômes de Versailles qui est sorti chez Albain Michel.
00:59Jacques, vous nous plongez dans le Paris du XVIIe siècle, au cœur de la naissance de la police sous l'ancien régime.
01:06Bienvenue sur Sud Radio, Jacques Forjas.
01:08Merci.
01:08Avec plaisir.
01:09C'est excellent, chères toutes et tous.
01:10Bienvenue chez vous.
01:14Alors Brigitte Fosset, la 29e édition du festival de la correspondance de Grignan a lieu donc du 30 juin au 5 juillet.
01:20Elle est placée cette année sous la présidence d'Éric-Emmanuel Schmitt autour du thème Enquête de sang, c'est deux sacrés.
01:26Un sacré programme d'ailleurs.
01:28Et alors vous, ça sera, je le disais, le 2 juillet à 21h30, vous donnerez vie aux lettres d'Hildegarde de Bingen,
01:33qui est une figure exceptionnelle du XIIe siècle dans une plume sur le souffle de Dieu.
01:38C'est avec Claude Hofford et c'est une mise en scène de Stéphanie Tesson.
01:42Est-ce que vous voulez raconter un petit peu ce que c'est ?
01:44Vous voulez que je fasse le pitch pour nos auditeurs ?
01:48Je vous laisse la parole.
01:49Je dois vous dire que c'est une correspondance qui a été écrite par Beverly.
01:57Vous voyez son nom de famille ? Beverly Charpentier.
02:03Oui, qui a été adaptée donc.
02:05Oui, et donc nous avons travaillé déjà tous les quatre ensemble autour de cette adaptation.
02:14On essaye de donner, si vous voulez, l'essentiel des préoccupations de cette dame.
02:23C'est-à-dire, elle a un problème, c'est vraiment intéressant d'ailleurs, un problème important.
02:32Dois-je ou ne dois-je pas parler de mes visions ?
02:35Depuis qu'elle est toute petite, elle a des visions depuis l'âge de trois ans.
02:40Elle voit ce qu'elle appelle la lumière vivante.
02:44Elle entend cette lumière vivante qui lui parle au travers de la réalité.
02:49Elle voit, elle a des images.
02:50Elle sait que c'est Dieu qui lui parle et c'est comme si elle avait une conscience sur un écran géant, à l'état pur.
03:00Mais en même temps, elle est dans un siècle de hiérarchie.
03:04Donc elle doit obéir à ses supérieurs.
03:06Et elle a parfois des initiatives qui leur déplaisent.
03:10Et elle arrive à les convaincre que c'est Dieu qui lui a demandé de le faire.
03:14Mais ce n'est pas facile parce qu'elle est très malade depuis qu'elle est toute petite.
03:17Elle est rachitique, elle a du mal à respirer.
03:20Elle a été très isolée aussi, dès l'âge de huit ans, c'est ça ?
03:22Voilà.
03:24Oui, mais comme on n'allait pas la marier parce qu'on voyait bien qu'elle était très attirée par l'autre monde, par le monde spirituel.
03:34Donc elle a été chez ces jeunes jeunes femmes pendant dix ans dans un couvent.
03:38Elle était oblate, donc elle était enfermée.
03:41Mais elle vivait comme ça de la transcendance et du contact avec cette femme qui l'a formée.
03:50Et quand ensuite on l'a mise dans un couvent avec une femme extraordinaire qu'elle suivait avec les bancs et qui est morte,
03:58toutes les jeunes filles ont voté pour elle pour qu'elle devienne abbesse alors qu'elle ne le demandait pas du tout.
04:04C'est un sacré destin.
04:06Elle est donc née il y a 850 ans dans l'ouest de l'Allemagne actuelle.
04:10Et c'est devenu une figure majeure du XIIe siècle.
04:12Abbesse, compositrice, mystique, philosophe, écrivaine, botaniste, physicienne.
04:17Médecin.
04:18Médecin aussi, voilà.
04:20C'est une femme qui avait une vraie influence, une vraie autorité.
04:24Je vais dire presque exceptionnelle d'ailleurs pour une femme de son époque, malgré cette condition que vous nous racontez, Brigitte Fosset.
04:31Oui, ce qui est inouïe, c'est qu'on ne lui a pas appris à lire et à écrire.
04:34Elle a appris peu à peu au contact des personnes cultivées qui l'ont formée.
04:41Mais elle avait du mal à s'exprimer.
04:44Mais elle avait une vision très claire de ce qu'elle avait à faire.
04:49D'ailleurs, à la fin de chaque vision, elle entendait cri et écrit.
04:56Seulement, elle a lutté très longtemps contre le fait de dire ce qu'elle voyait.
05:00Parce qu'elle avait peur de l'opinion des autres.
05:03Et comme elle ne pouvait pas le raconter, sauf à Saint-Bernard qui la comprenait, elle est tombée malade.
05:11Elle devait enfouir ce monde à la Jérôme Bosch, tout un univers qui était là.
05:16Il fallait le partager.
05:19Et à partir du moment où elle l'a partagé, les choses se sont simplifiées.
05:23Mais elle a toujours dû agir et écrire.
05:27C'est-à-dire qu'il ne suffisait pas d'écrire son œuvre.
05:30Elle en a écrit cinq, je crois.
05:32Elle a écrit Skivias, plus son recueil de correspondances.
05:38Il y a 300 lettres dans ce recueil.
05:40Oui.
05:41Mais ces lettres étaient des aides, des mises en garde vis-à-vis des gens les plus importants.
05:47Aliénor d'Aquitaine, Barberousse, l'Empereur, le Pape, tout ça.
05:51Impressionnant.
05:52Mais parallèlement à ça, elle a quand même écrit toutes les théories et tous les fondements divins
05:59qu'elle a appris dans ses visions.
06:01Et elle est maintenant considérée comme un docteur de l'Église.
06:04Mais il a fallu quand même attendre Jean-Paul II pour qu'elle soit sanctifiée.
06:09C'est quand même assez extraordinaire.
06:10C'est quand même du temps.
06:11Elle a été très écoutée par tout ce que ça.
06:14C'est ce que je voulais vous dire.
06:15Et très respectée.
06:16C'était une voix rare au Moyen-Âge, il de garde.
06:19Et alors nous raconter ça en tant que femme, c'est un engagement pour vous aussi.
06:21Parce que c'est une femme qui a été, pas invisibilisée,
06:24mais ce n'était pas forcément très simple pour une femme de s'exprimer à cette époque-là.
06:28Je pense qu'à partir du moment où elle était guidée par ses visions et ses convictions,
06:34c'était simple de s'exprimer.
06:36Mais ce qui était difficile, c'était d'avouer cela.
06:41Parce qu'en fait, on aurait pu ne pas la croire.
06:46Se moquer d'elle, il y avait quand même beaucoup de jalousie aussi de la part des autres abèses.
06:50Il y a par exemple dans la lecture que nous allons faire avec Clodofort,
06:55Clodofort qui joue Vollmar, son conseiller, son ami,
07:00qui l'aide à écrire et à formuler,
07:03qui corrige ses fautes d'orthographe et ses fautes d'allemand.
07:07Eh bien, il lui lit des lettres où il y a vraiment des gens qui sont d'une jalousie incroyable
07:15et d'une hypocrisie incroyable avec elle.
07:18Et elle ne se laisse pas faire.
07:19Elle ne se laisse pas faire.
07:20Par exemple, à un moment donné, elle offre l'hospitalité dans son cimetière
07:25à un homme qui a été excommunié.
07:28Alors, ses supérieurs lui interdisent de chanter à la messe.
07:33Or, le chant, la musique, sa musicalité, sa créativité musicale,
07:38ça fait partie de son état de grâce et de sa manière de célébrer Dieu et de célébrer la vie.
07:43Et d'ailleurs, ce qui est très intéressant dans sa première vision, c'est que la voix lui dit
07:51« Je suis la vie, je suis la force, la force de feu et je suis Dieu en même temps. »
07:58Oui, c'est beaucoup, c'est fort.
08:00Et ça veut dire que pour elle, tout est dans tout, que les forces universelles...
08:06Elle est presque spinoziste.
08:07C'est exactement ce que j'ai pensé.
08:10C'est impressionnant.
08:11Dieu, c'est la nature.
08:11J'ai toujours adoré Spinoza.
08:14Quand j'ai fait philo et là, dans Hildergarde, je retrouve ça.
08:18Mais avec une certaine humilité, parce qu'elle raconte le film qui se déroule devant ses yeux.
08:23Et elle y croit complètement.
08:25Elle l'est dedans.
08:26Et après, elle essaye de vivre en fonction de ça.
08:29Très intéressant.
08:31Jacques Forges, ça serait peut-être un personnage de roman incroyable à écrire.
08:34Est-ce que ça vous inspire tout ça ?
08:35Vous la connaissiez déjà.
08:36Oui, je connaissais ce personnage, qui est quand même un personnage connu au Moyen-Âge.
08:40Et puis, sans attendre, c'est Jean-Paul II, vous avez dit tout à l'heure.
08:46Elle avait quand même une certaine aura pour les gens qui s'intéressent un peu à la religion, tout de même.
08:54Et puis ses visions...
08:57Et encore une fois, c'est quelqu'un qui est diminué.
09:00Ce n'est pas la première qui a accès à un raccourci avec Dieu, ce qu'on appelle les visions.
09:09Il y en a eu d'autres qui étaient des enfants malades, qui sont devenus religieuses, et à Lisieux, par exemple.
09:17Et ce n'est pas un hasard si Dieu s'intéresse à eux d'abord, et s'ils ont une communication privilégiée avec lui.
09:24Donc, elle, c'est sûr que c'est un personnage, je dirais connu, très riche, passionnant, et qui doit passionner tout le monde.
09:33Et en plus, elle est très actuelle.
09:36Alors, ce qui était très intéressant aussi, c'est que c'était à la fois une figure spirituelle et une femme très engagée, finalement, Brigitte Fosset.
09:44Elle était engagée dans la mesure où elle prenait ses responsabilités.
09:49Elle se sentait investie d'une responsabilité.
09:52La seule responsabilité qui lui coûtait vraiment, c'était d'écrire ce qu'elle voyait.
09:57Bien sûr.
09:57Parce que ça lui posait vraiment un problème.
10:01C'était une douleur, c'était presque tragique.
10:04C'était la contradiction qui souffre.
10:07Il fallait raconter, il fallait construire.
10:10Mais pendant ce temps-là, elle ne pouvait pas soigner.
10:12Pendant ce temps-là, elle ne pouvait pas accueillir.
10:15Elle était partagée entre toutes ses envies de transmission, quoi.
10:19C'est ça ?
10:20Elle le faisait pour la transmission, oui.
10:22Et aussi parce qu'on lui demandait de le faire.
10:24On le dit toujours, après chaque vision, crie et écrit.
10:28Crie, ça veut dire assume.
10:29C'est ce qu'elle entendait, en fait, c'est ça ?
10:31Elle avait la vision et en même temps, elle entendait la voix.
10:35Mais ce qui est extraordinaire, c'est de se dire que c'était une femme comme les autres.
10:38C'est-à-dire qu'elle avait accès à tous les gens les plus simples.
10:40Elle soignait les bobos, elle soignait les blessures.
10:43Elle a fait énormément de guérisons invraisemblables, inattendues.
10:47On appelait ça des miracles, mais effectivement, il y a eu des...
10:50Il y avait un peu de savoir-faire quand même dans tout ça, non ?
10:53Bien sûr, il y avait des potions.
10:55C'était une érudit, quoi.
10:56Oui, elle connaissait les plantes comme personne.
10:59Et ça, c'est très très très actuel.
11:01Elle était écolo comme pas d'eux.
11:03C'est une figure écolo, vous nous le disiez hors antenne, ça, tout à l'heure.
11:06Mais en même temps, c'était doublé d'un mysticisme et d'une croyance incroyable.
11:11Mais ça ressemble énormément à ce que faisait le Christ, en fait.
11:14Parce que quand le Christ soignait les gens, il priait le Père pour qu'il les guérisse.
11:21Mais en même temps, il leur disait lève-toi et marche.
11:25C'est-à-dire que c'était à la fois de l'ordre du corps et de l'ordre de l'esprit.
11:31Magnifique.
11:32C'est excellent sur Sud Radio.
11:34Et on va vous retrouver dans quelques instants avec la comédienne Brigitte Fosset et le romancier Jacques Forgeat.
11:38Vous restez avec nous sur toi, tout de suite.
11:42Sud Radio, c'est excellent, Judith Bélair.
11:44Chaque dimanche à 19h sur Sud Radio, c'est excellent, vous ouvre ses portes.
11:47Pour vous ce soir, la comédienne Brigitte Fosset qui prête sa voix pour la 29e édition du Festival de la Correspondance de Grignan.
11:54Ça sera du 30 juin au 5 juillet.
11:57Et puis on est aussi avec Jacques Forgeat qui est auteur passionné d'histoire et de romans policiers.
12:01Et son dernier livre, Les Fantômes de Versailles, c'est sorti chez Albain Michel.
12:05Alors Jacques, un petit pitch quand même.
12:07Ça se passe en 1673, c'est à Paris.
12:10C'est un lieutenant général de police qui s'appelle Larénie, qu'on connaît,
12:13qui lance une enquête autour d'une série de meurtres mystérieux.
12:16Et en fait, ça marque les débuts de la police moderne.
12:19Est-ce que ça vous va comme résumé ?
12:21Oui, c'est bien.
12:21On peut s'arrêter là, c'est parfait.
12:23Vous voulez ajouter autre chose ou pas ?
12:24Non.
12:24Non, ce qui m'a intéressé, c'est que Larénie est le premier dans l'histoire de la police
12:28et en France, le premier lieutenant général de police.
12:34Avant lui, il n'y en avait pas.
12:36Et après, il y a eu Sartine, sur Louis XV, etc.
12:39Donc c'est quelqu'un qui a été proposé par Colbert à Louis XIV
12:44et qui a assumé sa mission au Châtelet
12:47et qui a construit toute la police qui existe aujourd'hui.
12:51Alors évidemment, on voit les racines.
12:53Avec quelques nuances.
12:54Oui, avec quelques nuances.
12:56Mais si vous voulez, cette vision-là de ce que doit être une police, entre guillemets,
12:59indépendante et efficace, voit le jour à ce moment-là.
13:04Voilà, ça m'a intéressé.
13:05Alors sa figure à lui, elle est quand même assez passionnante et fascinante aussi.
13:08C'est un pionnier en fait.
13:09C'est lui qui met en place les premières techniques.
13:12Oui, parce que Louis XIV, on sait pourquoi il n'aimait pas Paris.
13:15C'est qu'évidemment, il y a eu la fronde et il a fallu qu'il quitte Paris dans la précipitation.
13:20Donc il a été traumatisé.
13:22Et Paris est une ville qui, à l'époque, est la ville la plus peuplée d'Europe.
13:28La plus sale aussi, à priorité.
13:30Et la plus puante.
13:31Il y a 600 000 habitants.
13:32C'est immense.
13:35Il n'y a pas de trottoir, il n'y a pas de rue, il n'y a pas de lumière.
13:37Ça sent atrocement mauvais.
13:39Tout le monde balance.
13:40Les excréments par la fenêtre.
13:42Enfin, c'est invivable.
13:44Les étrangers qui viennent à Paris, comme les Anglais, n'ont qu'une envie, c'est de fuir.
13:50Et c'est un coup de gorge.
13:51Donc Louis XIV a beau ne pas trop aimer Paris, il se décide quand même à mettre tout ça au clair et à reconstruire Paris.
14:03On fera tomber toutes les ceintures de Paris.
14:05Et puis on va surtout s'appliquer à mettre de la lumière qui deviendra la vie de lumière.
14:08C'est un premier petit Haussmann en fait.
14:10Absolument.
14:11La Réunie a un projet et il pense que la sécurité passe par la lumière.
14:16Donc il va falloir mettre des lanternes.
14:18Il a un projet de 6 000 lanternes dans Paris.
14:21Et on va éclairer les nuits parisiennes.
14:24On va mettre des patrouilles la nuit qui circulent, etc.
14:27Donc on va commencer à...
14:29Ça c'est une de ses premières tâches.
14:31Mais il en a beaucoup, beaucoup, beaucoup d'autres.
14:33Parce que le XVIIe siècle, qui est un siècle absolument passionnant.
14:38Parce que c'est la confluence de toutes les religions.
14:43Il ne faut pas oublier la révocation de l'édit de Nantes.
14:48C'est vrai.
14:48Les oppositions entre les catholiques et les protestants.
14:52Il ne faut pas oublier les gens sinistres.
14:54Port Royal.
14:55Et là, en force, avec des gens comme Racine, qui portent la voix des gens sinistres.
15:03Il y a les jésuites qui sont omniprésents à Versailles.
15:07Et qui mettent en place des systèmes d'éducation.
15:10Qui sont conseillers du roi.
15:12Qui ont une vision sur l'Orient, etc.
15:15Donc ce sont des visionnaires de ce côté-là.
15:18Il y aura aussi les quiétistes.
15:20Qui sont soutenus par Fenlon.
15:22Donc il y a ce monde-là.
15:24Et puis de l'autre côté, c'est le deuxième phare du XVIIe siècle.
15:28C'est le théâtre.
15:29Et d'un seul coup, ils sont tous là.
15:32Il y a Racine, il y a Molière, il y a Corneille, il y a Rotrou.
15:35Racine qui est le cousin de la fontaine.
15:38Ah, vous nous apprenez quelque chose.
15:39Non mais on l'oublie souvent.
15:40C'est vrai qu'on le dit peu.
15:42C'était son cousin.
15:43D'accord.
15:43Et ils étaient un peu lointains.
15:45Mais ils se connaissaient, ils s'appelaient Mon Cousin.
15:48C'est drôle.
15:48Voilà.
15:49Donc c'est ce siècle-là où il y a le siècle du théâtre.
15:52Et le siècle des religions.
15:53Tout à l'heure, on a évoqué les visions.
15:56Et de l'écriture.
15:57Et du cri et de l'écrit.
15:59Mais celui qui a été un maître en la matière,
16:02c'est Pascal et son mémorial.
16:03Oh, quelle merveille.
16:04Parce que lui, non seulement il est là-dedans,
16:07mais il est dans l'urgence.
16:09C'est-à-dire qu'il s'aperçoit qu'entre le cri et l'écrit,
16:13il y a de la tiédeur.
16:14Ah ben voilà, cri et écrit.
16:16Il y a de la tiédeur entre les deux.
16:17Parce qu'on passe à la matière.
16:19Oui, bien sûr.
16:20Et d'un seul coup, le feu,
16:23si vous voulez, qui permet de fabriquer beaucoup d'objets et des outils,
16:26mais devient matière.
16:27Et là, d'un seul coup, il se refroidit.
16:30Et vous souvenez du mémorial, feu, feu, etc.
16:32C'est que lui, il comprend que si l'écriture n'est pas immédiate
16:36et si elle n'est pas dans le cri lui-même,
16:39elle perd de l'intensité.
16:41C'est Pascal.
16:42Et alors, il y a un autre truc qui m'intéresse beaucoup,
16:45c'est Emilio, qui est ce jeune artiste
16:46qui met en lumière l'importance de la représentation visuelle dans l'enquête.
16:50Alors, c'est passionnant parce qu'on y apprend notamment
16:52l'usage de la peinture avant les photos, évidemment,
16:55pour représenter les scènes de crime, etc.
16:56Il se servait des peintres.
16:58Oui, absolument.
16:58Parce que ce peintre quitte l'Italie
17:01parce qu'il en a marre de l'Italie.
17:03Pensant que de toute façon, pour rattraper les maîtres
17:08qui sont devant lui, il n'y arrivera jamais.
17:09Et puis, il perçoit aussi que dans les Flandres,
17:12se passe une peinture qui l'intéresse.
17:14C'est la peinture du quotidien.
17:16On arrête les anges, les apparitions, les annonciations, etc.
17:21Donc, la peinture du quotidien, celle de Vermeer et des autres,
17:24une paire de pantoufes dans un coin, etc.
17:27Je dirais que ça le branche.
17:29Donc, il y va.
17:30Mais il s'arrête à Paris parce que la route est longue.
17:33Et à Paris, où la peinture n'est pas très développée.
17:38Franchement, il y a l'Italie, l'Espagne.
17:40Bon, il y en a d'autres.
17:41Georges de Latour, c'est quand même un immense peintre.
17:43Mais il a envie de quitter tout ça.
17:45Et alors, en Italie, les jeunes artistes pouvaient aller dans les morgues,
17:51qu'on appelle aussi mornes, pour dessiner les cadavres.
17:55Et il va au Châtelet, parce qu'en dessous du Châtelet,
17:58c'est là où on faisait des autopsies.
18:00Et les corps qui n'étaient pas réclamés restaient un certain temps dans le sel,
18:05la morne.
18:06Et lui, il a eu l'autorisation de venir par des inspecteurs de police
18:10pour dessiner les corps.
18:12Et il a le talent de les transformer.
18:14C'est-à-dire que les blessures n'apparaissent pas.
18:17Les corps sont dans une beauté encore.
18:19Et un jour, la réunie descend.
18:22Et il dit, mais qu'est-ce que vous faites là ?
18:23Alors, il dit, je dessine les corps, les visages, etc.
18:28Mais il dit, dehors, pour dessiner un corps, il faut avoir l'autorisation.
18:32Alors, comme ils sont mûrs, il ne peut pas l'avoir, l'autorisation.
18:35Alors, il demande ses croquis, tout de même.
18:38Puis il regarde ses croquis, puis il trouve qu'on est quand même dans la ressemblance.
18:43Et que des visages comme ça, si on savait les montrer à des témoins,
18:49à des voisins, à des gens qui passaient dans la rue au moment où la personne a été tuée,
18:53on pourrait peut-être s'en servir.
18:55Et ça commence par le portrait robot.
18:58C'est incroyable.
18:59Brigitte Fosset, vous qui êtes comédienne,
19:02si on vous propose un rôle dans l'univers de Jacques Forges au cœur du grand siècle,
19:06à la cour de Louis XIV, j'ai envie de vous demander quel personnage ?
19:08Par exemple, une courtisane, une espionne, une femme savante, vous auriez envie de jouer quoi ?
19:12Moi, je rêve d'interpréter la femme de monsieur,
19:18c'est-à-dire la belle-sœur de Louis XIV,
19:20qui allait à la chasse quatre heures par jour avec lui,
19:23et qui est de la Palatine donc,
19:26et qui a écrit des lettres absolument extraordinaires sur sa vie,
19:29pour connaître vraiment la vie à la cour,
19:31avec un œil très caustique, très gourmand, très intelligent.
19:36Elle était folle de théâtre.
19:37Elle allait au théâtre tous les jours.
19:39Et en même temps, elle a souffert le martyr.
19:42Mais comme elle adorait Louis XIV, elle ne pouvait pas lui dire qu'au moment où il a écrasé le Palatina,
19:48c'était son père, le Palatina.
19:51Elle était dans une situation tragique,
19:54mais son amour de la vie a toujours dépassé le fait qu'elle avait, par exemple,
19:58la Marie qui était complètement homosexuelle.
20:00Tu ne s'intéressais absolument pas à elle, d'ailleurs.
20:02Oui, oui, oui.
20:04Mais quelle ressource culturelle !
20:06Quel amour de la vie !
20:08Quelle drôlerie !
20:09D'ailleurs, j'espère faire un spectacle là-dessus,
20:11parce que j'ai un ami qui s'appelle Bruno Villien,
20:13qui a écrit une pièce sur elle que j'ai jouée une fois,
20:16et j'aimerais beaucoup le rejouer.
20:18C'est une manière formidable de faire connaître les habitudes du XVIIe.
20:22Bien sûr.
20:23Alors justement, sur ces habitudes,
20:25vous nous avez dit quelques mots sur Paris,
20:26mais ce qui est intéressant aussi,
20:27c'est que nous, on a toujours une vision romanesque d'un Paris avec des fastes, etc.
20:32Mais en fait, ce n'était pas du tout ça.
20:34Et l'époque elle-même, même à Versailles ensuite,
20:36ce n'était pas si fastueux que ça.
20:38Ce n'était pas si simple que ça non plus, d'ailleurs.
20:40Oui, moi, ça m'a intéressé,
20:41parce que la police va faire un va-et-vient entre Versailles et Paris.
20:46Paris, c'est la ville, j'ai envie de dire,
20:49de l'ombre, de l'obscurité, du travail, de la misère.
20:52Il ne faut pas oublier qu'il y a à peu près 50 000 mendiants dans les rues à Paris,
20:56à l'époque, vous vous rendez compte, 50 000,
20:58avec des hordes d'enfants qui dorment dans la rue,
21:02qui sont 10, 15, et qui circulent en bande pour survivre.
21:06C'est-à-dire que le matin, ils ne savent pas s'ils seront encore vivants le soir,
21:09et qui ont subi des sévices incroyables.
21:11Et puis de l'autre côté, le deuxième pôle magnétique,
21:14c'est Versailles, qui est un lustre allumé toute la journée.
21:17C'est-à-dire que là, il y a une ville lumière,
21:20où là, il y a quand même...
21:22Ils jetaient les pots de chambre par la fenêtre aussi à Versailles.
21:24Un peu aussi, ils avaient même oublié de construire des cabinets pour les gens.
21:30Et puis, c'était la fête permanente.
21:34Donc, il y avait une insouciance totale.
21:36Il y avait une mise au pas de la noblesse, bien voulue par Louis XIV.
21:41Et entre-temps, on sent déjà dans Paris le vent de la révolte.
21:49C'est-à-dire que la misère est trop grande.
21:52Il y a trop grande différence entre ceux qui dépensent des fortunes sur les tables à Versailles,
21:57et ceux qui, dans la rue, mangent des pierres.
21:59Et qui travaillent 17-18 heures par jour, et qui n'arrivent à rien.
22:04Et Ariane Mouchkine, vous vous souvenez, elle avait fait un film, il y a longtemps, sur Molière,
22:08où on voyait, dans les campagnes françaises, l'extrême misère des gens.
22:12Et ça, j'ai voulu le mettre, parce qu'il ne faut pas croire que, bon, Versailles, oui, sans doute, c'est une splendeur.
22:19Mais à côté, il y a Paris, et toute la France, qui est plongée dans une grande misère.
22:25Et cette cour de Louis XIV, qui était quand même connue pour ses intrigues, ses secrets, etc.,
22:30c'est un choix de décor idéal pour un roman policier.
22:32C'est un peu pour ça que vous l'avez.
22:34Ou c'est une époque qui vous passionne, ou c'est juste...
22:36Ah oui, non, c'est une passion...
22:37Enfin, sur le plan artistique, c'est d'une richesse incroyable.
22:40On en parlait tout à l'heure, mais on peut parler de la Rochefoucauld,
22:43on peut parler de Fédelon, on peut parler de Pascal...
22:46Mais pour revenir, justement, à ces bruits de cours, à toutes ces intrigues qu'il y avait, etc.,
22:50c'est un terrain idéal pour vous ?
22:52C'est un terrain idéal, et en même temps, le secret participe aussi de l'art de la conversation.
22:58C'est-à-dire qu'il y a une aristocratie dans le langage à Versailles,
23:02qui pousse jusqu'à l'extrême.
23:03Les précieuses ridicules de Molière, ce n'est pas un hasard.
23:06Mais, si vous voulez, il y a un soin dans la langue, participant à l'idée que l'esprit est au niveau de l'expression.
23:16C'est-à-dire que si on pense bien, on parle bien, on s'applique.
23:19Et puis, quand on voit les conversations qui sont entre eux, ils s'écoutent.
23:23Alors qu'aujourd'hui, tout le monde parle des personnages des oreilles.
23:27Et là, à l'époque, on sent les allers-retours qui sont passionnants.
23:31Très intéressant, tout ça, c'est excellent, j'ai envie de dire.
23:35La comédienne Brigitte Fosset et le romancier Jacques Forges sont avec vous sur Sud Radio.
23:39Vous restez à l'écoute, chers auditeurs.
23:40A tout de suite.
23:43Sud Radio, c'est excellent, Judith Bélair.
23:46Merci de votre fidélité à Sud Radio.
23:48Chaque dimanche à 19h, c'est excellent, l'émission qui crée le lien.
23:51Vous êtes aujourd'hui en compagnie de la grande actrice, Brigitte Fosset.
23:54Une des voix du 29e Festival de la Correspondance de Grignan.
23:56Ça sera du 30 juin au 5 juillet.
23:58Et puis l'auteur Jacques Forges avec son nouveau thriller, Les fantômes de Versailles, chez Albain Michel.
24:03Alors Brigitte Fosset, je voudrais qu'on écoute des petites choses quand même.
24:06Mais avant cela, vous m'avez confié que vous avez participé à la première édition du Festival de Grignan.
24:13Et que c'était avec Georges Sand, des lettres de Georges Sand.
24:17Et donc, c'est pour vous très émouvant en fait de vous retrouver à nouveau sur scène à ce festival.
24:23Oui, c'est très émouvant parce que ça a été le point de départ.
24:27Grâce à Grignan, je suis tombée amoureuse des correspondances et j'ai commencé à travailler avec des musiciens autour de la littérature.
24:37À partir essentiellement des correspondances, grâce à Grignan.
24:40Et ça me touche énormément, je leur dois beaucoup.
24:44Parce que juste après ce Georges Sand, où j'avais moi-même un stylet du Chopin,
24:50je suis allée à Nohant et là, j'ai pas cessé de travailler au Festival de Nohant.
24:54Alors il faut dire aux auditeurs, qui était Chopin pour Georges Sand quand même ?
24:57Parce qu'ils ne le savent pas forcément.
24:59Oui, alors Georges Sand était très amoureuse de Chopin.
25:03La première fois qu'elle l'a vue, elle lui a écrit un petit mot.
25:08« On vous adore ».
25:10La première fois qu'elle a dîné avec lui et Francis, pour une fois, elle a mis une robe blanche.
25:16Alors petit à petit, il est tombé amoureux d'elle.
25:19Et puis elle l'a emmené à Nohant.
25:21Et six mois sur douze, il écrivait à Nohant.
25:24Et six mois sur douze, ils étaient à Paris.
25:26Et là, il donnait des leçons.
25:27Et puis il est tombé très malade.
25:29Et puis il est parti, il a quitté Georges Sand parce qu'il a été choqué par la manière dont elle traitait sa fille.
25:38En fait, sa fille était absolument infernale.
25:40Elle vivait avec un sculpteur épouvantable, très intéressé.
25:44Et qui, à un moment donné, a voulu tuer Georges Sand.
25:48Ça s'est très mal terminé.
25:50En tout cas, j'ai envie de dire, c'est un beau rendez-vous que ce festival de Grignan pour vous, 29 ans après.
25:57Mais c'est merveilleux.
25:58Et puis de voir aussi qu'ils ont choisi quand même un sujet qui me tient à cœur.
26:04Et qui tient à cœur de beaucoup de gens et qui n'est pas très souvent traité.
26:09Puisque la direction d'Éric Emmanuel Schmitt a souhaité cette année que ça s'appelle Enquête de Sens et de Sacré.
26:17Il est vrai qu'en ce moment, ça peut nous faire du bien.
26:20Ça peut nous faire du bien.
26:21Il y a une rencontre avec Sylvain Tesson.
26:24Il y a une rencontre justement avec Pierre Assouline et Éric Emmanuel Schmitt.
26:32Il y a un très beau programme.
26:34Il y a un auteur musulman qui se demande pourquoi on ne peut pas vivre dans l'amitié des trois religions.
26:39Surtout dans un pays laïque.
26:40Moi, je trouve que c'est vraiment très très intéressant.
26:44Bon.
26:45Allez, on vous écoute un petit peu quand même sur Sud Radio.
26:48Deux petits extraits, Brigitte Fosset.
26:50Michel !
26:51Michel !
26:52Michel !
26:53Michel !
26:55Michel !
26:57Michel !
26:58Michel !
26:59Michel !
27:01Vous pouvez la chercher maintenant.
27:10Mais pourquoi ?
27:11Pourquoi ?
27:13Qu'est-ce qui se passe ?
27:13Parce que c'est vraiment minable.
27:15Il n'y a que dessin qui aime une pente de petits mecs.
27:17Pas possible.
27:19Ah bon ?
27:20Si vous êtes couchés ?
27:21Dans une demi-heure en bas ?
27:24Ok.
27:25Allô ?
27:26Et après, on ira à la boue d'Antoine et prendre un verre à la main jaune.
27:29Deux extraits de films cultes avec vous, Brigitte Fosset.
27:32Votre tout premier, je vous interdis.
27:34Il fallait quand même que j'en parle.
27:36Parce que moi, c'est un film qui m'a énormément touchée.
27:37Qui est sorti en 1952.
27:39Un film de René Clément.
27:40Et puis deuxième, évidemment, la boue de Claude Pinotten en 1980.
27:44Alors, en fait, à seulement 5 ans, pour ceux qui vous découvrent,
27:47vous avez bouleversé le monde entier dans ce rôle de Paulette.
27:50Vous étiez une toute petite fille.
27:51C'est un film culte qui a été lu en dehors à la Mostra de Venise en 1952.
27:55Et qui parle de la douleur silencieuse de l'enfance en temps de guerre, des orphelins, etc.
27:59Vous y incarnez déjà à 5 ans une intensité rare qui m'a marqué.
28:03Moi, petite fille, je vous le dis sincèrement.
28:05Moi, j'avais envie de savoir si c'est un tournage dont vous vous souvenez.
28:09Comment ça vous a marqué ?
28:10Et comment vous avez fait à cet âge-là pour rayonner de cette manière ?
28:14Mon père était professeur d'anglais et d'allemand.
28:17Il adorait le théâtre, le cinéma.
28:20Ma mère voulait être chanteuse d'opéra.
28:22Donc, à la maison, c'était la fantaisie, le théâtre, le chant, la danse, tout le temps.
28:27Et quand mon père est parti à l'école, moi, j'ai voulu étudier.
28:30Donc, j'ai demandé à un prof particulier.
28:32À l'âge de 3 ans, à 5 ans, je lisais, j'écrivais.
28:35Et quand j'ai rencontré René Clément, parce que mon père était cinéphile,
28:39et donc, il avait vu la bataille du rail.
28:42Et quand on a vu que René Clément cherchait une petite fille de 9 à 11 ans,
28:46j'en avais 5, il a dit, ah, mais la bataille du rail, c'est très, très, très bien.
28:51Donc, ma mère et ma tante ont fait un pari.
28:53Elles m'ont présenté René Clément.
28:55Et René Clément voulait me prendre, parce que les petites filles de 12 ans étaient déjà intimidées,
28:59tandis que moi, j'étais totalement étonnée.
29:00Vous étiez très, très, très à l'aise.
29:02C'est très étonnant, d'ailleurs.
29:03Et donc, il m'a demandé de jouer une scène, normalement,
29:07et une en pleurant, et une en riant.
29:10Mais j'avais l'habitude de vivre comme ça.
29:11On vivait comme ça, à la maison.
29:13C'est très impressionnant, parce que vous êtes, effectivement, tellement à l'aise.
29:17Et puis, tellement touchante, quoi.
29:19Et ça m'a fait pleurer.
29:20Et moi, je dois dire que c'était très intéressant,
29:24parce que Georges Paujoli, il avait quand même 5 ans de plus que moi,
29:28donc j'étais en admiration devant lui.
29:30Et c'était exactement le contraire de ce qui se passe dans le film.
29:32Dans le film, Georges Paujoli, il veut faire tout ce que je veux.
29:37C'est une espèce de Lady Macbeth qui n'en a jamais assez.
29:40Jamais assez de croix, jamais assez d'animaux morts.
29:44Ça, c'est terrible.
29:45C'est une vraie Lady Macbeth.
29:46Elle est traumatisée complètement.
29:49Et lui, il fait tout pour la rendre heureuse.
29:52Alors que dans la vie, ce n'était pas ça.
29:53Ce n'était pas ça.
29:54Elle ne voulait même pas jouer à cache-cache avec moi.
29:55Bon, et puis la boum, je les interdis comme la boum.
29:59Deux styles très différents, évidemment, mais ça traverse les générations.
30:02Vous avez fait des films qui marquent le temps.
30:04Vous le savez, ça.
30:05Oui, j'adore la boum.
30:06J'adore Claude Pinotto.
30:09J'étais très amie avec Claude Brasseur.
30:11On avait le même prof.
30:13On avait un coach américain qui s'appelait Andreas Boutchinas,
30:17avec qui on travaillait en atelier quand on ne travaillait pas.
30:20Donc, on se connaissait très, très, très bien.
30:22Et Pinotto était un amour de compréhension.
30:25Et puis, Sophie.
30:26Oui, Sophie.
30:27J'ai Sophie Marceau, jeune.
30:28C'était une explosion de naturel sur ce plateau à l'âge de 13 ans.
30:32Elle se comportait vraiment déjà sans le savoir.
30:35Comme une pro, quoi.
30:35Elle disait, ce mot-là, je ne le sens pas très bien.
30:38Est-ce que je peux en dire un autre ?
30:40Et Pinotto l'écoutait, mais avec l'espèce de ferveur.
30:44C'était magnifique de les voir ensemble.
30:46Vraiment magnifique.
30:47Jacques Forjas, marquez l'histoire du cinéma français.
30:49C'est ce qu'a fait Brigitte Fosset.
30:51Vous, écrire avec passion notre histoire, c'est ce que vous faites.
30:54Qu'est-ce qui fait, selon vous, qu'un destin devient romanesque
30:57et qui mérite d'entrer en littérature, j'ai envie de dire ?
31:01Il faut y ajouter l'imagination.
31:03C'est-à-dire que, vous voyez, dans le livre que j'ai fait,
31:07je n'ai pas voulu faire une reconstitution historique.
31:10Les romans policiers historiques, pour moi, ils ont de l'intérêt,
31:12ils ont un effet miroir avec aujourd'hui.
31:15Il faut y retrouver des thèmes que l'on retrouve dans notre société.
31:20Parce que sinon, ça devient empesé, ça devient miteux.
31:24Vous voyez ce que je veux dire ?
31:25On est trop loin de tout ça.
31:27Donc, si ça résonne chez nous aujourd'hui, c'est intéressant et vous pouvez vous y écrire.
31:31Pour moi, oui.
31:32Pour moi, c'est intéressant.
31:33Il faut électrifier un petit peu la période.
31:36Et alors, vous qui interrogez quand même souvent la mémoire dans vos romans,
31:39qu'est-ce que l'histoire oublie trop souvent, selon vous ?
31:44Moi, j'ai été prof de l'être au départ, avant de faire autre chose.
31:50Avant d'accélériser tes auteurs.
31:52Mais l'histoire, moi, tel que je l'ai découverte sous le siècle de Louis XIV,
31:59on ne regarde que les événements forts.
32:03C'est-à-dire que les batailles, les moments de négociation, les traités, etc.
32:10Mais on oublie toutes les couches qui stratifient un petit peu les périodes que l'on vit.
32:16Et là, je me suis intéressé à l'art, je me suis intéressé à la religion, c'est vrai.
32:20Mais je me suis intéressé aussi à la sociologie de l'époque.
32:23Qu'est-ce que les gens mangeaient ?
32:25Comment ils vivaient ?
32:26A quelle heure ils se levaient ?
32:27Quel était leur mobilier ?
32:28Comment ils allaient de Paris à Versailles ?
32:31Combien de temps ils prenaient ?
32:32Combien de temps ils mettaient ?
32:33Comment aller de Paris à Versailles ?
32:35C'était combien de temps à cheval ?
32:37À cheval, on pouvait peut-être y arriver en deux heures, deux heures et demie.
32:42Mais ils prenaient surtout des diligences.
32:44Chacun payait un petit billet.
32:46Ils allaient en trois heures, trois heures et demie à Versailles.
32:50Et là, c'était intéressant aussi.
32:53Et puis, comment les gens s'habillaient ?
32:55Quelle représentation ils avaient ?
32:56Moi, ça m'a vraiment ouvert sur l'histoire.
32:59On comprend certaines choses.
33:00Après, on comprend le comportement des gens.
33:02Vous voyez, par exemple, les imprimeurs, combien on sortait de livres.
33:06On a parlé de La Fontaine tout à l'heure.
33:08Il y avait un éditeur qui s'appelait Barbain, qui était plutôt un imprimeur.
33:13Et bien, quand Barbain sortait 300 exemplaires vendus, il était fou de joie.
33:20Ce n'était pas du tout la même chose.
33:21Fou de joie.
33:22En résonance avec aujourd'hui, c'est étonnant.
33:25Et alors, vous, vous avez, on l'a dit, écrit pour le cinéma, la télé, notamment le film Jean de La Fontaine, d'ailleurs.
33:30Le défil avec Laurent Dutch.
33:32Les torétons aussi.
33:33Il y avait pas mal d'acteurs très intéressants.
33:36Il y avait Dreyfus, que j'aimais bien.
33:38Et alors, ce que je voudrais savoir, c'est est-ce que vous êtes aussi libre quand vous écrivez un scénario qu'un roman ?
33:44Qu'est-ce que sinon, qu'est-ce que l'écriture romanesque vous permet ?
33:47Toutes les libertés.
33:49Oui, c'est ça.
33:49C'est-à-dire que là, il n'y a pas d'argent au jeu.
33:51Il n'y a pas de casting.
33:52Il n'y a pas de décor.
33:53Il n'y a pas de durée obligatoire de cinq semaines ou six semaines ou je ne sais pas combien.
33:58Donc, le livre, c'est ouvert.
34:00Et puis, si au bout de, je vais dire, un mois ou deux, ça ne marche pas, j'arrête, je fais autre chose au cinéma.
34:06Quand c'est parti, c'est parti.
34:07Comme disaient les producteurs, moi, quand un film se lance en production, je suis au départ du bateau et après, je les attends à l'arrivée.
34:14Ce qui va se passer pendant la traversée, je ne peux rien y faire.
34:18C'est parti.
34:19Tous les deux, finalement, vous êtes des transmetteurs, j'ai envie de dire, des passeurs d'images, de passeurs de mémoire.
34:24Est-ce que ça vous va, Jacques Forjas, comme définition ?
34:26Oui, oui, parce que j'ai fait des documentaires aussi sur Cocteau et Guy Debord.
34:31Et à chaque fois, si vous voulez, il y a un travail de passage des idées des autres et voir comment ils réagissent.
34:39Est-ce que vous considérez un petit peu comme ça aussi, Brigitte ?
34:41Parce que quand on est comédien, finalement, on passe, on raconte, on est conteur, quoi.
34:47Moi, ce qui me passionne dans ce métier, c'est l'interprétariat.
34:50C'est-à-dire, d'abord, essayer d'aller au fond de la pensée de l'auteur.
34:55Donc, autant en avoir des bons, que ce soit des scénaristes ou des auteurs littéraires.
35:01Et essayer de savoir pourquoi, comment il a écrit ça.
35:05Je me souviens que mon prof d'histoire en Hippocagne disait toujours,
35:10quand vous lisez un auteur, lisez tout.
35:13Et puis, il disait aussi, lisez les grands phares.
35:16Lisez les grands phares, ça vous restera toujours.
35:17Mais c'est vrai que, pour jouer une scène, il faut vraiment, d'abord, se pencher sur l'auteur.
35:23Pourquoi il l'a écrit comme ça ? Qu'est-ce qui l'a intéressé ? Etc.
35:27Et après, vous allez au personnage.
35:29Mais vous êtes d'abord dans l'histoire, dans le sujet, dans le style aussi.
35:34Et après, vous allez au personnage.
35:36Et là, vous voguez.
35:38Vous voguez sur cet univers, à votre façon.
35:42Et c'est ça que j'aime.
35:43C'est me prêter entièrement à un personnage dans un univers.
35:46C'est-à-dire, je voyage et j'essaye de faire voyager les gens.
35:49Et vous le faites voyager, tout à fait.
35:51Allez, c'est excellent, évidemment.
35:52Et c'est sur Sud Radio.
35:53La comédienne Brigitte Fosset et le romancier Jacques Forges vous embarquent ce soir.
35:56On vous retrouve tout de suite après une petite pause.
35:59A tout de suite.
36:02Sud Radio, c'est excellent.
36:03Judith Bélair.
36:04Créer du lien, c'est donner du sens.
36:06C'est excellent sur Sud Radio.
36:07C'est bientôt la fin de l'émission.
36:08Même si, comme vous, je serais bien restée avec la comédienne Brigitte Fosset,
36:11qui est à l'honneur lors du 29e Festival de la Correspondance de Grignan.
36:14Ça sera du 30 juin au 5 juillet.
36:17Puis l'écrivain Jacques Forges et son dernier roman,
36:19Les fantômes de Versailles, c'est sorti chez Albain Michel.
36:22Alors, c'est l'heure du portrait chinois.
36:24Avant de retrouver votre chronique, parlons de vous.
36:27C'est parti, vous êtes prêts tous les deux ?
36:28Oui.
36:29Alors, je commence avec vous, Brigitte Fosset.
36:31Si vous étiez un personnage de théâtre ?
36:34Arleuk.
36:35Pourquoi ?
36:37Parce que ça change tout le temps, parce que c'est drôle, même quand c'est grave.
36:41J'adore.
36:42Si vous étiez un personnage historique, Jacques Forges ?
36:45Un personnage historique ?
36:47Ça serait difficile de trouver un personnage historique.
36:51Il n'y en a pas un qui vous interpelle plus qu'un autre ?
36:52Il y en a plusieurs, c'est ça le problème.
36:54Après, il faut exclure quand on choisit.
36:57Le choix est une exclusion.
36:59Un personnage historique, je ne dirais pas Louis XIII.
37:03D'accord, pourquoi ?
37:04Louis XIII, parce qu'il fait la jonction entre la Renaissance et ce qu'on va appeler le monarchique.
37:14Et lui, il essaie de garder un passage intéressant.
37:20Ce n'est pas un monarque absolu.
37:21C'est quelqu'un qui aime la chasse, qui a des traditions, qui croit en valeurs, qui est très religieux.
37:30Mais une religion qui ne va pas devenir la religion espagnole de son fils plus tard, Louis XIV.
37:36Il passera de l'Italie avec la comédia de l'Arte à ses débuts à l'Espagne, après profondément chrétienne.
37:43Mais c'est quelqu'un de beaucoup plus léger, Louis XIII.
37:46C'est ce qu'on a peu de temps, hélas.
37:49Merci en tout cas.
37:50Brigitte Fosset, si vous étiez une émotion ?
37:52L'étonnement.
37:56Pourquoi donc ?
37:58Parce que je suis tout le temps étonnée d'être en vie.
38:01Je suis surprise d'être là.
38:02Je trouve ça magique.
38:03J'y pense tout le temps.
38:04Je veux dire, quand vous pensez à l'éternité, quand vous pensez au cosmos,
38:08vous vous rendez compte qu'on est là ensemble, on s'écoute, qu'on se regarde.
38:11Je suis étonnée par les gens surprises.
38:14Et c'est magique de vivre et de partager.
38:19Magnifique.
38:20Jacques Forges, si vous étiez un secret ?
38:24Si j'étais un secret ?
38:26Qu'est-ce que j'étais un secret, c'est ça ?
38:28Si j'étais un secret ?
38:31C'est une question un peu piège, celle-là.
38:32Ouais, un peu.
38:35La confession, alors.
38:36D'accord.
38:37Vous êtes religieux ?
38:40Tout à l'heure, tout à fait au début de l'entretien,
38:42il y a eu, on a parlé du sens.
38:44C'est vrai qu'il y a un effondrement du sens aujourd'hui.
38:48Et que beaucoup de gens essayent d'en trouver un,
38:50c'est-à-dire flécher un peu leur vie.
38:52Et il faut dire que le christianisme, en particulier le Christ,
38:57si vous voulez, est un personnage absolument lumineux
39:00et qui peut conduire des vies intéressantes.
39:02Et j'ouvre juste une parenthèse.
39:04Rapidement, s'il vous plaît.
39:05Je suis des cours au Bernardin.
39:07Oui, au collège des Bernardins, donc.
39:09Sur les évangiles.
39:10Et je dois dire que ça m'apporte beaucoup,
39:12même dans les livres.
39:13Bon, alors, vous êtes en confidence, là.
39:16On n'est pas en confession, mais presque.
39:19Brigitte Fossé, si vous étiez un film culte ?
39:22West Side Story.
39:23Yeah.
39:25Vous auriez voulu jouer dedans ?
39:27La la la la la la la la la la la la la.
39:29Ben voilà, ça résume.
39:32Si vous étiez un livre, Jacques Forges ?
39:34Oui, alors là, il y a tellement de gens allés au-dessous du volcan.
39:40OK.
39:41De ?
39:42Alcoblory.
39:43Il faut dire pour les auditeurs.
39:45De 2666.
39:46Am.
39:47Du chilien Bonalo.
39:49OK.
39:50Si vous étiez un acteur, Brigitte Fossé ?
39:53Ah, si j'étais un acteur, j'aimerais être Bénicio Delton.
39:57Ah oui, on l'adore.
39:59Je valide, je survalide.
40:01C'est un magnifique homme, un magnifique producteur, un magnifique acteur.
40:06Il peut tout jouer.
40:08Et Nick Nolte aussi, j'adore Nick Nolte.
40:11Mais enfin, c'est quand même Gérard Philippe, mon premier amour.
40:14Bon.
40:14Jacques Forges, si vous pouviez rencontrer Louis XIV, qu'est-ce que vous lui diriez ?
40:21Ben, je lui demanderais un pass pour être là tous les soirs.
40:27Et vous, Brigitte Fossé, si vous pouviez rencontrer un personnage de fiction, qui ça serait ?
40:33J'aimerais bien rencontrer...
40:41Comment s'appelle cette dame extraordinaire ?
40:45Voilà, celle qui est partie au Tibet, là.
40:49Alexandra David-Nil.
40:50Voilà, Alexandra David-Nil, oui.
40:52J'aurais aimé explorer le Tibet avec Alexandra David-Nil.
40:56Et surtout, revenir dans les Alpes et m'installer définitivement.
40:59Allez, et si vous étiez une époque, Jacques Forges ?
41:03En le 17ème.
41:04Bon, ben voilà.
41:05Merci à tous les deux pour cette belle émission.
41:08Vous le savez, on parle vrai sur Sud Radio.
41:11Alors, parlons vrai, parlons de vous.
41:12La chronique qui vous raconte, c'est tout de suite.
41:16Sud Radio, parlons de vous.
41:19Judith Bélair.
41:20Parce que derrière chaque entreprise, il y a une histoire.
41:23Parlons de vous sur Sud Radio.
41:25On parle vrai avec Maxime Ayache.
41:27Maxime Ayache, vous êtes président du groupe Domia.
41:30Donc, vous venez aujourd'hui, d'ailleurs, nous raconter un peu l'histoire et les valeurs.
41:33À savoir, comment, de quelle idée est né ce groupe, déjà.
41:39Bonjour Judith.
41:40Bonjour.
41:41Merci pour vos questions.
41:43Avec plaisir.
41:44D'abord, c'est une formidable entreprise, un formidable projet qui a été initié maintenant,
41:50il y a plus d'une trentaine d'années.
41:52À l'origine, c'est Academia.
41:55Academia, c'est pour accompagner les enfants, les aider à réussir à l'école.
41:59Et là aussi, on était dans des métiers où tout se faisait de manière par petite annonce,
42:04dans les gratuits, ça se faisait un peu par le bouche à oreille.
42:07Et puis, il y avait ceux qui étaient un petit peu plus privilégiés,
42:09qui avaient l'accès d'être dans les meilleurs établissements, dans les meilleurs lycées,
42:12qui avaient accès aux meilleurs professeurs, puisqu'ils étaient forcément dans les meilleurs lycées.
42:15Moi, je trouvais ça assez injuste.
42:16L'idée, c'était de se dire, tous les élèves ont la possibilité, ont le droit de réussir à l'école.
42:21Il suffit simplement de leur donner un accompagnement.
42:24Et c'est comme ça qu'est née Academia, de la volonté de faire un accompagnement scolaire,
42:27quelque chose de très sérieux, très structuré, très professionnel,
42:32de façon à aider nos enfants à réussir à l'école, à se sentir bien dans leur peau,
42:36à exploiter leur potentiel.
42:37Et c'est comme ça qu'est né le groupe, je dirais, le groupe Academia et l'enseigne Academia.
42:42Alors aujourd'hui, Academia, ce sont à peu près 150 000 élèves qui nous accompagnent
42:48aux conférences chaque année.
42:50Alors que les pédagogies se sont considérablement sophistiquées.
42:55On fait des cours particuliers dans nos centres, on organise des...
42:59Il y a des écoles, il y a des centres de soutien scolaire dans des établissements.
43:03On fait des cours en distance, on a des disciplines comme l'anglais.
43:07Bon, c'est assez classique, mais on fait parfois des cours de codage,
43:10on est présent dans le domaine du sport.
43:11Et en fait, on est un groupe présent dans le monde de l'éducation.
43:15Et puis, dans cet univers-là, il y a également...
43:18On a développé une enseigne qui s'appelle Shiva.
43:20Alors vous allez me dire quel rapport entre Academia qui est un...
43:22Le service à la personne, j'ai envie de dire.
43:25Exactement.
43:26Alors c'est tout ce qu'on ne voit pas.
43:27Alors il n'y a rien à voir entre tout ça, sauf ce qu'on ne voit pas,
43:30c'est-à-dire la partie organisation et la partie réglementation.
43:34Et c'est à partir de là, finalement, ces savoir-faire qu'on a développé
43:38dans un réseau complètement distinct, avec des équipes complètement distinctes,
43:42l'activité de Shiva.
43:43Et là, sur la partie de Shiva, on est sur autre chose.
43:47Toujours le côté très qualitatif, très premium,
43:51de délivrer des prestations de très grande qualité pour nos clients.
43:55Mais cette fois-ci, les intervenants sont des gens qui sont différents de nos professeurs.
44:00Nos professeurs sont Bac plus 5, Bac plus 6, Bac plus 7 ou 8.
44:04Le personnel de maison, c'est autre chose.
44:06C'est des gens qu'on a accompagnés dans la vie professionnelle,
44:08qui sont des gens formidables, qu'on a professionnalisés, qu'on a formés
44:12et qui font un métier qui est celui de vous aider à vous sentir bien dans votre domicile.
44:16Oui.
44:17Et alors ce qui est intéressant, justement, c'est que vous y redonnez du sens à ce service à domicile.
44:21D'ailleurs, c'est une vision qui vous guide en général et qui vous a guidé au moment de la création, j'imagine.
44:27Alors le sens, dans une activité comme la nôtre,
44:33je vais surtout m'apesantir sur la partie Shiva.
44:36C'est des métiers qui sont dépréciés, des métiers qui sont difficiles,
44:39c'est des métiers qui sont compliqués, c'est des métiers de l'ombre.
44:41Et en plus, c'était des métiers qui étaient des métiers, je dirais, dépréciés.
44:45Petit boulot, petit job, tout était petit.
44:48Enfin, c'était pas zola, on n'en était pas finalement s'éloigné.
44:51C'était une forme de zola moderne.
44:52Et nous, nous avons pris le parti de dire, d'abord, le consommateur, il doit avoir une prestation de qualité.
44:57Il doit être en sécurité lorsque les gens viennent chez lui.
45:00Il a un devoir d'exigence.
45:02Mais il a aussi des droits, mais il a des devoirs.
45:06Et les devoirs, c'est de pouvoir respecter d'abord les gens qui viennent.
45:10Et les gens qui vont venir à son domicile, ce sont des gens qui font des métiers,
45:14qui sont difficiles, qui sont exigeants.
45:16Il faut venir chez vous, il faut tenir compte de vos habitudes, il faut tenir compte de vos besoins.
45:20C'est un métier vraiment pas si facile.
45:22Parce que pour vous, votre maison, c'est votre maison.
45:25Mais ce n'est pas la même conception de la maison et de votre intérieur,
45:28et de votre confort et de votre magie de maison que celle qui peut être la mienne, par exemple.
45:33Et donc, il a fallu recruter, former, animer.
45:38Et là, si vous voulez, ce que nous avons fait comme point qui est très important,
45:41c'est de les mettre en lumière.
45:42D'où les campagnes à recours.
45:43Vraiment de valorisation.
45:44Oui, alors je me dis, pour les auditeurs, vous avez fait photographier votre personnel de maison
45:49sur des affiches d'ailleurs très très belles, que vous avez placardées partout dans la France, je crois.
45:54En tout cas à Paris, moi je les ai vues.
45:56Avec votre personnel de maison pris en photo par Arcours.
45:58Exactement, on a voulu leur dire, vous faites un métier formidable, vous méritez le meilleur,
46:03parce qu'on va vous sortir, on va vous sortir de l'ombre et on va vous mettre en lumière.
46:06Qu'est-ce qui vous rend plus fière, pardon je vous coupe,
46:08dans cette aventure collective et humaine, Maxime Ayage du coup ?
46:12C'est de valoriser ces individus aussi.
46:16Ce qui rend fière, c'est d'avoir créé, d'abord d'accompagner de 150 à 300 000 familles
46:22qui sont toutes contentes, dans l'immense majorité qui sont extrêmement, extrêmement contentes.
46:27C'est de sortir de l'ombre des dizaines de milliers de personnes
46:31et finalement d'avoir créé une profession.
46:33En fait, la satisfaction c'est de se dire, quand on regarde le parcours effectué,
46:37tout ça c'était des petits boulots, tout ça c'était de l'ombre, tout ça c'était du black,
46:40tout ça c'était de l'économie informelle.
46:42Et derrière l'extraordinaire réussite du groupe Demia, Academia, Chivan, Euse-Aimé,
46:47derrière tout ça, il y a toute une économie qui s'est développée,
46:51des confrères qui sont venus faire des métiers comme le...
46:54et en fait on a créé, entre guillemets, toute une économie et toute une industrie
46:58autour de ces métiers.
46:59Et ça c'est formidable, c'est formidable.
47:01Bravo.
47:02C'est être entrepreneuriat, mais c'est également formidable pour toute notre nation.
47:06Et c'est ça qui me rend fier.
47:07Bravo, bravo.
47:08C'est excellent j'ai envie de dire, Maxime Ayache.
47:10Bravo.
47:10Il faut nous faire confiance, pardon je vous interromps, il faut nous faire confiance.
47:15Laissez-nous travailler, on va continuer à réussir, c'est une fierté française tout ça,
47:20une fierté entrepreneuriale pour beaucoup d'entre nous.
47:22Laissez-nous travailler, ne changez pas d'oreille, ne perturbez pas notre consommateur,
47:27on va vous rapporter, vous pouvoir public, beaucoup d'argent.
47:30Laissez-nous faire nos emplois tranquillement et faites-nous confiance.
47:33On vous a bien entendu, on espère que l'État vous aura entendu en passant aussi, Maxime Ayache.
47:37On vous remercie, je rappelle que vous êtes président du groupe Domia
47:42et vous venez aujourd'hui nous raconter son histoire et vos engagements.
47:46Très bonne journée, très bonne fin de soirée plutôt même.
47:49A très vite.
47:49Merci Julie.
47:50Merci Maxime.
47:51A bientôt, au revoir.
47:52C'était excellent, merci à tous les deux.
47:54Merci à vous.
47:54Merci beaucoup.
47:56Je rappelle aux auditrices, aux auditeurs que la comédienne Brigitte Fosset sera présente pour nous enchanter
48:00et vous enchanter lors du 29e Festival de la Correspondance de Grignan.
48:04C'est du 30 juin au 5 juillet.
48:06C'est le 2 juillet à 21h30 et que vous avez tout le programme du Festival sur grignan-festival-correspondance.com.
48:13Le dernier roman, Les fantômes de Versailles de l'écrivain Jacques Forjas, que je vous recommande fortement,
48:17est sorti chez Abin Michel.
48:19Et il est dans toutes les librairies de surcroît, n'est-ce pas ?
48:23Merci à tous de votre fidélité à cet excellent, votre émission sur Sud Radio.
48:27Je vous embrasse.
48:27On se retrouve samedi à 13h30 prochain pour Parlons Femmes.
48:30Bye bye.

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