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00:00Europe 1 Soir, 19h21, Pierre de Villeneuve.
00:04Toujours avec Louis Halter, Georges Fenech, on revient bien sûr sur le drame de nos gens
00:08avec cette conférence du procureur de la République de Chaumont, David Devalois, qui s'est exprimé tout à l'heure.
00:16Il a indiqué aux enquêteurs avoir voulu s'en prendre à une surveillante, sensiblée en particulier l'une d'entre elles.
00:22Il indique avoir agi ainsi parce qu'il ne supportait plus le comportement des surveillantes en général,
00:27qui aurait eu, selon lui, une attitude différente selon les élèves.
00:31Il ne peut pas toutefois relater précisément les événements qui expliqueraient ses sentiments d'injustice subie et de colère.
00:37Il établit peut-être lui-même un lien entre le fait d'avoir été sermonné par une surveillante vendredi 6 juin
00:44alors qu'il embrassait sa petite amie au sein du collège.
00:47A la suite de cet incident, il déclare avoir ressassé, dès le lendemain samedi 7,
00:51le projet de tuer une surveillante et selon ses propres termes, n'importe laquelle.
00:56Voilà, n'importe laquelle, et il se saisit d'un couteau de 34 cm, le plus grand qu'il a trouvé dans la cuisine.
01:04Alors, M. Bayrou dit qu'on va interdire la vente des couteaux,
01:10mais c'est assez étonnant, parce que des couteaux on en trouve dans n'importe quelle cuisine, chez soi.
01:19D'ailleurs, c'est un couteau de cuisine qu'il a utilisé de chez ses parents.
01:22C'est ce que c'est, il a pris le plus grand.
01:24Il n'a pas commandé sur internet, ni dans une coutellerie.
01:26Ni dans une coutellerie, ni dans une brocante.
01:29Il a pris le couteau de chez ses parents, comme on a tous des couteaux de cuisine.
01:32Georges Fenech, alors à quoi bon interdire la vente des couteaux ?
01:35Non, mais je crois que les responsables politiques sont, comme nous tous d'ailleurs,
01:40totalement sidérés par ce qui vient de se passer,
01:43et qu'ils cherchent peut-être des solutions.
01:47Ils sont dépassés ?
01:48Je pense, oui.
01:49Je pense que c'est beaucoup plus profond qu'on voudrait le croire,
01:54et qu'il y ait des mesures de protection,
01:57d'entrée dans les lycées, de fouilles, de caméras, etc.
02:02Il faut le faire.
02:03Mais vous n'empêcherez jamais, définitivement,
02:06ces passages-là qui peuvent avoir d'ailleurs lieu aux abords même
02:09de l'enceinte du collège ou du lycée.
02:13Donc, voilà, M. Bayrou a proposé cela.
02:17Cela ne changera rien, tout le monde le comprend.
02:19Moi, j'attendais plutôt une annonce forte, vous voyez.
02:23Nous allons abroger, et inscrire au calendrier de l'Assemblée nationale,
02:28nous allons abroger la loi de 2021 de Mme Belloubet
02:32sur la réforme des mineurs, qui ne correspond plus aujourd'hui
02:35à l'état de la grande criminalité de certains mineurs.
02:38Voilà.
02:38Donc, il faut rétablir effectivement les comparutions immédiates,
02:41dans tous les cas, pas uniquement pour les civistes.
02:43Il faut arrêter avec la césure du procès pénal,
02:45c'est-à-dire les condamner tout de suite, après l'audience,
02:48et non pas au calendrier grec,
02:49rétablir les courtes peines d'emprisonnement.
02:52J'attendais cela.
02:53Mais là, ce n'est pas un grand féminin, le genre.
02:55C'est ça le drame.
02:57Je ne remets pas en cause ce que vous dites sur le fond,
02:59la justice des mineurs, mais il était inconnu des services.
03:01Oui, mais ce que je veux dire, c'est qu'il y a, bien sûr,
03:05mais il y a un contexte général dans notre pays aujourd'hui,
03:08d'un sentiment d'impunité, c'est plus qu'un sentiment,
03:10une impunité des mineurs.
03:12D'absence d'autorité.
03:13D'autorité, ça ne fait pas peur.
03:14La justice, la police, regardez qu'il a sorti son couteau
03:18sous les yeux des gens, ils n'ont plus peur de rien.
03:21Et s'ils n'ont plus peur de rien, c'est parce qu'ils n'ont jamais reçu...
03:24D'ailleurs, on ne va pas en faire l'histoire,
03:27mais au moment où il sort le couteau,
03:30il n'y en a pas un qui dit, attention, il a un couteau ?
03:32Il n'y en a pas un qui alerte ?
03:33Il y a les gendarmes autour.
03:35Il y a apparemment, ça allait assez vite quand même.
03:37Vu le nombre de coups, le procureur a détaillé l'optopsie
03:40de la malheureuse Mélanie, la victime de l'attaque.
03:44Elle a sept plaies, dont une plaie de 18 centimètres.
03:46C'est-à-dire la violence courue après.
03:49Le couteau jusqu'à la garde.
03:51Le couteau fait 34 centimètres et la lame fait 18 centimètres.
03:54Donc, il a enfoncé de tous ses forts jusqu'à la garde.
03:56C'est-à-dire la rapidité, la violence de la...
03:58Pardon de vous parler de ces détails qui sont difficiles à supporter,
04:01mais c'est ça.
04:02Il y a eu une violence, une volonté de tuer qui est absolument incontestable.
04:05Alors, en attendant de supprimer, par exemple,
04:08comme le suggère Georges Fenech sur Europe 1 ce soir,
04:11la loi Belloubet sur les mineurs,
04:14c'est la cacophonie au gouvernement,
04:16parce qu'on a entendu les uns, les autres,
04:19écouter par exemple Yaël Braun-Pivet ce matin sur RTL,
04:24elle critique l'idée de François Bayrou de mettre des portiques.
04:27Je n'y crois pas, parce que les pays qui l'ont essayé,
04:30j'ai regardé les Etats-Unis, Israël ou d'autres pays,
04:33ont des bilans extrêmement mitigés.
04:35Le portique, c'est une fausse impression de sécurité.
04:39Nos établissements scolaires ne sont pas des prisons,
04:41il n'y a pas de mur d'enceinte.
04:43Je regardais dans la ville où j'habite,
04:45c'est des simples grilles,
04:46donc il n'est très facile d'introduire des objets
04:49autrement que par la porte d'entrée et par le portique.
04:52Donc moi, je n'y crois pas,
04:53c'est coûteux, ça semble inefficace
04:56et ça donne une fausse impression de protection
04:58et d'après ce qu'on vous lit dans les études,
05:00c'est même anxiogène et donc ça n'aurait pas d'utilité.
05:03Voilà, et puis on a entendu tout à l'heure,
05:05dans le journal de 19h,
05:06Jacques Serret du service politique d'Europe 1
05:08a fait tout un papier,
05:10on entendait M. Attal, Mme Brun-Pivet,
05:14les uns, les autres.
05:15Il n'y a personne qui n'est d'accord, Mme Borne,
05:18personne n'est d'accord dans ce gouvernement
05:20pour prendre une décision dans ce genre,
05:23et je parle sous votre contrôle, Georges Fenech,
05:25il faut parler d'une seule voix,
05:27il faut avoir une seule décision, de bon sens.
05:30Oui, c'est d'autant que je voudrais le rappeler
05:32que la loi de Mme Biloubet,
05:35en fait, c'était une ordonnance.
05:37Vous savez que le gouvernement peut légiférer
05:38par voie d'ordonnance.
05:39Bien sûr, on a connu ça sous...
05:41Il n'y a pas eu de débat
05:42sur une réforme aussi majeure
05:44où on a réformé l'ordonnance de 1945
05:47qui correspondait à une époque
05:49où tout était centré sur le primat de l'éducatif.
05:53Aujourd'hui, moi j'ose le dire,
05:55vous voyez, là ça va vraiment heurter des sensibilités.
05:58Allez-y, lâchez-vous.
05:59Je le dis, il faut arrêter avec ce primat de l'éducatif.
06:04C'est-à-dire ?
06:04Parce que l'ordonnance de 1945
06:07privilégie à tous les coups
06:09une mesure préventive, éducative,
06:12une mesure éducative quand il y a une infraction qui se commet,
06:15au détriment de la sanction pénale.
06:18D'accord ?
06:18Donc il faut arrêter avec cela,
06:20il faut remettre à égalité,
06:21il ne faut plus parler de prix mal éducatif.
06:23Il faut une réforme de délinquance des mineurs
06:26qui met sur le même pied d'égalité
06:27à la fois la prévention et l'éducation,
06:31mais la répression qu'on a oubliée.
06:32Parce qu'on l'a oubliée volontairement,
06:34parce qu'on estime qu'un mineur,
06:36il ne faut pas le condamner,
06:37il ne faut pas l'emprisonner.
06:39Voyez-vous ?
06:40Donc on voit les résultats.
06:41Regardez la moyenne d'âge des émeutiers
06:43de 2023, de juin 2023,
06:46c'était 17 ans.
06:48Regardez aujourd'hui ces crimes abominables,
06:51on ne peut pas les reciter comme
06:52Elias et Thomas et d'autres,
06:54qui se commettent de manière,
06:56mais vraiment désinhibée totalement.
06:58C'est parce qu'il n'y a aucune crainte de la justice,
07:01parce que la justice a oublié la sanction, voyez-vous.
07:05Or, dans la sanction,
07:06il y a un aspect éducatif évident.
07:09C'est quelques jours de prison,
07:11les Pays-Bas l'ont essayé, ça a marché.
07:13Une semaine, 15 jours dans un lieu pénitentiaire,
07:17je vous assure que ça fait prendre conscience
07:19aux mineurs de 14-15 ans,
07:20parce que j'en ai eu l'expérience,
07:21j'ai été chez l'instruction des mineurs,
07:23je l'ai testé, moi.
07:24Et je peux vous dire que ça arrête,
07:26ça donne un coup d'arrêt, vous voyez.
07:28Mais si vous continuez avec des peines
07:31qui n'en sont pas à leurs yeux,
07:33voyez-vous, des stages, etc.,
07:35eh bien non, vous ne les arrêterez pas
07:37jusqu'au jour où l'irréparable se commet.
07:39Louis Zalter, d'accord avec ça ?
07:40Oui, mais en fait, je ne vous contredirai pas,
07:42bien sûr, sur cet aspect-là.
07:45C'est l'une de vos grandes spécialités,
07:47c'est évidemment la chose judiciaire.
07:48Vous évoquez la chose judiciaire des choses.
07:52Je ne remets pas du tout en quoi ce que vous dites,
07:53mais le grand problème de ce drame,
07:55et c'est d'ailleurs pour ça que
07:56toutes les représentants de la classe politique
07:57semblent courir comme des canards sans tête
07:59quand c'est arrivé
08:01et ne pas savoir comment y répondre.
08:03Le grand problème, c'est qu'il échappe
08:04aux catégories habituelles des débats
08:06que nous avons
08:07quand vous avez un fait divers,
08:09un acte de délinquance.
08:10La police, on dirait,
08:11il n'y a pas assez de policiers.
08:12Là, ça s'est passé sous le nez,
08:14sous les yeux des gendarmes
08:15qui procédaient à la fouille des sacs.
08:17Vous évoquez la justice.
08:20Effectivement, on voit bien
08:21qu'il y a un problème de délinquance des mineurs,
08:23mais encore une fois,
08:24il était connu pour être un peu turbulent
08:25dans son établissement,
08:26mais inconnu des services de police
08:28et de justice.
08:30On évoque souvent,
08:31comme il y a un lien évident
08:32entre l'immigration et la sécurité,
08:33l'immigration dans ses affaires d'insécurité.
08:35Là, il se trouve que
08:36c'est quelqu'un d'intégré,
08:37qui n'est pas issu de l'immigration récente.
08:38Il n'est pas issu d'un quartier...
08:40Ce que je veux dire, Georges,
08:42ça échappe à toutes nos catégories
08:43de réflexions habituelles
08:44quand nous avons un fait divers.
08:46Il y en a beaucoup trop dans ce pays.
08:48En général,
08:49on voit des causes
08:50assez répétitives.
08:53Vous avez parlé
08:54du dysfonctionnement de la justice,
08:55qui en est une.
08:56On peut parler du chaos migratoire,
08:57c'en est une.
08:58Il y a des causes
08:59qu'on identifie
09:00dans la délinquance dans ce pays.
09:01Mais là,
09:02le fait qu'on ait cette série noire...
09:03François Bayrou a dit
09:04épidémie,
09:05je pense que c'est un assez bon terme,
09:06parce qu'en plus,
09:07ça a rapport à la santé.
09:08On a cette série noire
09:10de violences avec des morts
09:12au sein des établissements scolaires.
09:13Ça me paraît raconter
09:15quelque chose
09:15de beaucoup plus profond
09:17qu'un seul de ces sujets
09:19pris séparément.
09:21Et pour revenir
09:22sur ce que disait
09:22Yann Bompilé,
09:23sur les portiques.
09:23Les portiques,
09:24même Bruno Retailleau
09:25a expliqué qu'il n'y croyait pas trop.
09:27C'est vraiment...
09:27Gabriel Attal
09:28qui dit qu'il va y avoir
09:29un attroupement
09:30et que c'est en cas d'attaque terroriste.
09:32Laurent Bocquet
09:33les a mis en place
09:33dans certains lycées
09:34d'Auvergne-Rhône-Alpes.
09:35Ça ne repère pas
09:36les cotons céramiques.
09:38Ça ne règle pas le problème
09:39des affrontements
09:39dans le lycée ou dans la rue.
09:41Bon, en fait...
09:42Mme Brode-Pivet dit
09:43qu'on peut passer
09:44un objet
09:44par un autre...
09:45Oui, et le céramique
09:46ça n'est pas détecté...
09:47Exactement,
09:48le céramique n'est pas détecté
09:49par ses portes aux motifs.
09:50Beaucoup mieux,
09:51malheureusement,
09:52que le fait.
09:52Et puis,
09:52qu'est-ce que ça produit
09:52comme réponse ?
09:53C'est-à-dire qu'en fait,
09:53la société,
09:54on produit une société
09:55barricadée.
09:56C'est-à-dire qu'on va
09:56tout barricader
09:57et donc,
09:58les honnêtes gens
09:58vont devoir vivre
09:59dans une société
10:00comme celle-là
10:01à cause de jeunes
10:02qu'on a laissés
10:03aller à la dérive.
10:05Et moi,
10:05j'ai été assez frappé,
10:06j'oublie juste un extrait
10:07d'une tribune
10:08de Valérie Rialand.
10:09Alors,
10:09c'est une enseignante
10:10à Toulon.
10:11Et dans le Figaro,
10:12sur le site du Figaro,
10:13vous pouvez retrouver
10:14sa tribune,
10:14c'est aussi une conseillère
10:15départementale du Var,
10:17qui est des Républicains.
10:18Et elle évoque justement
10:19cette propension
10:20que pendant ce temps,
10:21on multiplie les portiques,
10:22les badges des caméras,
10:23a écrit-elle.
10:23Ça peut rassurer,
10:24mais ça ne protège pas.
10:25La vérité,
10:26c'est qu'on construit
10:27une société de confinement
10:28pour les honnêtes gens,
10:29faute d'avoir le courage
10:30d'interdire la violence,
10:31de bannir les incivilités.
10:33Bref,
10:34faute de rétablir l'autorité
10:35là où elle a déserté.
10:37Et je pense qu'elle touche
10:38assez juste.
10:3920h42,
10:40on marque une pause
10:40sur Europe 1
10:41et dans un instant,
10:43on parlera
10:44de la suite
10:45de l'épisode
10:46de la flottille.
10:47Ça s'est réglé
10:47à l'Assemblée nationale.
10:49Et les filles
10:49ont quitté
10:50les bancs de l'Assemblée.
10:51A tout de suite sur Europe 1.
10:5319h21h,
10:54Europe 1 Soir.