00:05Avec pour cette première heure Gilles-William-Golnadel, bonsoir maître, bonsoir Jules Tess,
00:10journaliste politique au journal du dimanche, pour parler de ce drame qui a donc eu lieu
00:16à Neugean en Haute-Marne, je voudrais qu'on écoute trois sonores.
00:19Le premier c'est M. Macron, il y a deux jours, qui parlait de l'inutilité, visiblement
00:27de parler de ce qu'il appelle les faits divers, le deuxième c'est la maman d'Elias
00:30qui notamment a rencontré Mme Borne et Mme Borne qui lui dit qu'il ne fallait surtout pas réagir à chaud.
00:38Et le troisième c'est une archive d'Europe 1, c'est M. Bayrou quand il était ministre de l'éducation en 1996.
00:45Je vous propose d'écouter tout cela, on commence par le Président de la République.
00:48Chaque jour on court après des événements, des petites polémiques, il y a en effet de la violence
00:53mais qui vient aussi de division, tout ça sont des problèmes de fond.
00:58Et moi je trouve dans nos débats publics d'abord on ne s'intéresse qu'à ce qui va mal.
01:02Et on a cette espèce de passion pour le drame permanent et pas assez aux débats qui nous permettent collectivement de faire mieux.
01:09La passion pour le drame permanent dit Emmanuel Macron il y a 48 heures, il a changé de discours.
01:14La maman d'Elias ce matin chez Apolline de la Malherbe sur BFM TV.
01:17Elisabeth Borne nous a terriblement choqués, le père d'Elias et moi.
01:22Je la cite, on ne doit ni légiférer à chaud ni dans l'émotion.
01:26Ce serait bien d'éviter la surenchère de mesures éculées qu'on trouve sur l'étagère à chaque actualité dramatique.
01:32On doit s'attacher à identifier les causes qui conduisent à ces faits à apporter avec sang-froid des réponses cohérentes, efficaces et réalistes.
01:40De qui se moque-t-on ?
01:41Elisabeth Borne est ministre de l'éducation nationale, elle est au gouvernement depuis 2017.
01:46Elle a été premier ministre.
01:49Elisabeth Borne veut réfléchir, mais on n'a plus le temps de réfléchir.
01:53Les meurtres par arme blanche, c'est une réalité.
01:56Notre fils, il est mort, on le sait.
01:58Mais il y a plein d'autres enfants, il y a plein d'autres adolescents.
02:01Il faut agir, il faut arrêter de réfléchir.
02:04Il faut arrêter de réfléchir.
02:06Monsieur Bayrou propose l'expérimentation de Portique.
02:10Ce qu'a expérimenté, et je crois qu'il y a un certain succès en région Auvergne-Renal par Laurent Wauquiez, sur un collège en tout cas.
02:19Écoutez ce que disait Monsieur Bayrou en 1996, il était ministre de l'éducation nationale.
02:25Un sanctuaire, c'est un lieu où la violence n'a pas le droit de rentrer.
02:29Je considère qu'en effet notre mission à tous, c'est que l'école soit un lieu où la violence soit bannie.
02:34Bon, la violence, on veut bien qu'elle soit bannie, on le veut tous autour de cette table.
02:39Mais visiblement, ça ne fonctionne pas.
02:41Alors, Jules Therès, même si vous n'allez pas apporter de réponse immédiate, par où prend-on le problème en fait ?
02:48Déjà en dressant un réel constat, et en écoutant ceux qui connaissent ces drames-là.
02:53Et moi, j'ai écouté les 45 minutes d'interview de la maire d'Elia ce matin.
02:57Et je pense, et même si c'est la concurrence, j'invite tout le monde à aller écouter.
03:01Puisque c'est 45 minutes d'un très bon niveau.
03:06C'est 45 minutes où la maire d'Elia se dissèque tous les errements de notre politique, de notre justice, de notre système médiatique.
03:14Puisqu'elle, elle a connu ces personnes qui ne souhaitent pas dire la vérité.
03:20C'est-à-dire que son fils a été tué d'un coup de machette.
03:22Il a fallu une semaine pour que les médias acceptent de le prononcer.
03:26Elles accablent le système politique qui, depuis 30 ou même 40 ans, ont refusé de dire que l'ensauvagement de notre société était réel, qu'il était là.
03:37Qu'on a une augmentation des tentatives d'homicide, des homicides.
03:40Mais surtout que la violence dans notre pays, elle s'est rajeunie.
03:43Il y a 40 ans, il y a 30 ans, on ne sortait pas avec une machette zombie d'aide.
03:47Puisque c'est comme ça que ça plaît la machette de 40 cm qui a été utilisée pour tuer Elias, un enfant de 14 ans, le 24 janvier dernier.
03:55Ça n'existait pas.
03:56Donc la première des choses, c'est de poser ce constat, de poser cette violence.
04:02Je ne fais pas partie de ceux qui pensent qu'en mettant des portiques devant les écoles, en fouillant dans les sacs et en mettant un policier par élève, on y arrive.
04:12Le problème, c'est qu'on a créé les moyens d'une contre-société dans notre pays.
04:17Et on a des gens qui font régner la suprématie de la violence sur la suprématie du loi et du droit et qui n'en ont rien à faire de tout ce qu'on peut leur dire.
04:25Donc le sujet, ce n'est pas de poser des conditions, c'est de proposer un projet.
04:29C'est pourquoi aujourd'hui tous ces jeunes, tous ces jeunes qui sont violents, tous ces jeunes qui agressent, c'est le cas de ceux qui ont tué Elias,
04:35c'est le cas de ceux qui ont agressé, pillé et violenté dans les rues de Paris après le sacre du Paris Saint-Germain.
04:41Et c'est le cas de tous ceux qui ont tué aujourd'hui en France.
04:43Donc le sujet, c'est qu'est-ce qu'on a à leur proposer, pas forcément à ceux-là, mais à ceux qui pourraient faire la même chose dans les prochains mois, les prochaines semaines.
04:51Il y en a marre de mettre des noms à chaque fois à tous ces drames.
04:54Gilles William, qu'est-ce qu'on peut faire ?
04:57D'abord, la violence, c'est les polymorphes.
05:00Ce n'est pas la même chose, la violence des supporters de Paris Saint-Germain et la violence du monde d'aujourd'hui.
05:08Oui, c'est les mêmes.
05:09Non, je ne pense pas.
05:10Vraiment, je ne pense pas.
05:12Il y a un aspect politique et anti-français dans la violence de Paris Saint-Germain que je ne décèle pas dans cette histoire-là.
05:19Oui, puisque visiblement, c'est un enfant, Quentin, 14 ans, bon élève, délégué harcèlement, alors ça, il faudra quand même qu'il s'explique.
05:28Je crois, non mais alors d'abord, d'abord, pardon mais nous avons vraiment un président assez déplorable.
05:38Je suis désolé d'avoir à le dire, mais aujourd'hui, il nous sort un communiqué qu'il répudiait et qu'il répugnait à faire la veille.
05:49C'est quelque chose de pitoyable s'il y avait encore un peu de pitié dans mon cœur, d'abord.
06:00Ensuite, en ce qui concerne la mère d'Elias, qui est une femme vraiment remarquable, là, encore une fois, quelquefois je critique le système politique,
06:09quelquefois je critique le système médiatique, quelquefois je critique le système judiciaire.
06:14Alors, pardon, mais les deux garçons qui l'ont tué à la machette, c'était des garçons qui n'avaient pas le droit de se voir les deux ensemble,
06:28et bien entendu qu'ils étaient tranquillement en train de...
06:32On n'a pas le suivi ? Ils habitaient dans la même résidence ?
06:35Mais parce que tout simplement, ils savaient bien que s'ils se faisaient gauler, pardon pour l'expression, il ne leur arriverait à rien.
06:41Et troisièmement, pour le drame d'aujourd'hui, c'est encore, pardon, autre chose, et là je questionne beaucoup le système éducatif.
06:51Les enseignants d'aujourd'hui n'ont strictement rien à voir quand j'entends la déléguée de Sudéducation m'expliquer ce qu'il faudrait faire,
07:02c'est pitoyable, là encore une fois, ça n'a rien à voir avec les...
07:07Pardon, je suis obligé de parler de moi, les hussards.
07:13Moi j'ai connu encore les hussards noirs de la République qui étaient des gens de gauche,
07:18c'était des gens de gauche, mais pardon, ce n'était pas la même gauche, ça n'avait strictement rien à voir.
07:23Moi, quand on a enterré mon prof de gym, de l'époque, son fils courait derrière le cercueil en disant
07:31« Vive l'école laïque, vive le sport ! »
07:34On n'a plus les mêmes éducateurs.
07:36Pardon, je crois que les propos de la maire d'Elias, quand elle cible Mme Borne,
07:44l'audio que vous nous avez fait écouter de M. Bayrou, tous ces gens gouvernent depuis 30 ans,
07:49tous ces gens n'ont rien fait, et c'est plus particulièrement le cas pour Emmanuel Macron,
07:53qui en deux jours nous a montré à quel point le en même temps était dramatique pour la vie des Français.
07:58On ne peut pas dire, vous parlez des faits divers, vous parlez de l'invasion,
08:03vous « brainwashez » là-dessus et ensuite dénoncer la violence insensée qu'il y a dans notre pays deux jours plus tard.