- 11/06/2025
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00:0011h-13h sur Europe 1, Pascal Praud
00:03Vous avez entendu peut-être Sarah Salman qui a dit
00:07et moi vous ne me saluez pas l'usage, chère Sarah Salman, avant le premier générique
00:12c'est de saluer notre troupe avec laquelle nous travaillons et ensuite de saluer nos invités
00:16dont vous faites partie, et je vous remercie d'être avec nous.
00:18Vous saluez d'abord les gens qui travaillent avec vous, ensuite l'invité.
00:22Sarah Salman est avec nous, il est 11h06, cette émission commence sur les chapeaux de route
00:28Que peut-on faire, que faut-il faire face à des jeunes qui prennent des couteaux pour tuer ?
00:32Et le sujet est dramatique, et nous allons nous éloigner évidemment de la légèreté
00:37qui était celle de ce début d'émission.
00:39Mélanie avait 31 ans, elle était surveillante, vous le savez,
00:42elle a été poignardée par un élève de 14 ans hier matin à Neugent
00:45et aujourd'hui on entend les mêmes phrases, les mêmes mots, quelques semblantes solutions.
00:49Interdiction de la vente des couteaux mineurs, expérimentation des portiques,
00:54interdiction des réseaux sociaux avant l'âge de 15 ans.
00:56La ministre de l'éducation nationale, Elisabeth Borne, demande une minute de silence
01:00dans tous les établissements scolaires demain midi.
01:03Sur l'effondrement de l'autorité dans le pays, on fait quoi ?
01:05Comment la rétablir ?
01:06Il y a un besoin d'un choc d'autorité, déclaré ce matin le préfet de police de Paris,
01:11Laurent Nunez.
01:13Il était sur CNews et sur Europe 1, on va être avec Wilfried de Villers,
01:18journaliste d'Europe 1 qui est sur place à Neugent.
01:21Mais peut-être peut-on écouter tout d'abord ce que disait François Bayrou,
01:24Premier ministre, c'était hier soir sur TF1.
01:26On va élargir la liste des armes.
01:29Pour l'instant, il n'y a que les poignards, pour simplifier, qui sont interdits.
01:33Et on va interdire tout couteau qui peut constituer une arme.
01:37On a vu aujourd'hui que ça peut être un couteau de cuisine, hélas.
01:40Quand cela va-t-il entrer en vigueur ?
01:42Je suis favorable à ce que, en tout cas dans les établissements dans lesquels il y a du désordre,
01:47on expérimente les portiques comme ceux qu'on a dans les aéroports.
01:52Mais vous voyez l'inconvénient que ça ralentit l'entrée des élèves au moment de l'entrée dans l'établissement.
02:00Emmanuel Macron, vous le savez, était hier soir sur France 2.
02:02Ça a été un désastre en termes d'audience.
02:04Et c'est sans doute la plus faible audience d'un président de la République
02:08qui prend la parole en prime time.
02:10Il y avait un million et demi de personnes.
02:12C'est un clash comme il n'est jamais arrivé dans l'ère moderne de l'audience et des présidents de la République.
02:19Écoutez ce qu'il a dit, son analyse du moment.
02:22Comment on en est là ?
02:23Moi j'ai quelques explications qui sont maintenant documentées,
02:26en tout cas qui ont été consolidées là aussi par les observateurs, les chercheurs.
02:29D'abord l'explosion des familles.
02:30Nous vivons dans des sociétés où depuis 20 ans, les familles ont explosé.
02:34Et souvent chez ces jeunes qui sont très violents, c'est des familles qui ont explosé.
02:37C'est souvent des mamans seules, dans 90% des cas qui élèvent les enfants, qui peuvent être débordées.
02:42C'est très dur d'élever un enfant et un ado.
02:44Et donc moi j'incrimine personne.
02:46Mais c'est une réalité de notre société.
02:47On n'a pas fait assez attention à ça.
02:49La deuxième chose, ce sont les réseaux sociaux.
02:51En fait, on vit avec la génération qui, ça a commencé hier, c'était en 2015,
02:56qui de manière native est sur Instagram, sur X, sur TikTok.
03:00Et donc on doit interdire les réseaux sociaux au moins de 15 ans.
03:03Parce qu'en vérité...
03:04Et vous allez le faire quand ?
03:05Eh bien, je vais vous dire, c'est simple, je nous donne quelques mois pour arriver à faire la mobilisation européenne.
03:10Sinon, je négocierai avec les Européens pour que nous, on commence à le faire en France.
03:14Mais on ne peut pas attendre.
03:15Oui, alors si on ne peut pas attendre, on se demande pourquoi quelques mois, en fait ça ne veut rien dire.
03:18Ou c'est important, on le fait demain matin, ou on ne le fait pas.
03:21C'est ça qui est très étrange.
03:22Et puis Elisabeth Borne, ministre de l'Éducation nationale, elle était ce matin sur France Inter.
03:26Moi, je vais vous dire, je pense que quand on a des jeunes qui passent 5 heures par jour sur les écrans,
03:32qui consultent des sites, des séries, des jeux vidéo dont on n'a pas idée,
03:39et qui ensuite ont une forme de perte de repère entre le réel et le virtuel,
03:44avec une banalisation de la violence sur les réseaux sociaux,
03:47oui, je pense qu'il faut protéger nos jeunes de la surexposition aux écrans,
03:51de la banalisation de la violence.
03:52Alors on peut nous dire, c'est très compliqué,
03:54on a face à nous des plateformes qui ont tous les moyens technologiques,
03:59il y a des identifiants qui peuvent leur permettre de connaître l'âge des élèves,
04:02c'est leur responsabilité aussi de nous aider à protéger nos jeunes de ces contenus violents.
04:07Sarah Salman est avec nous, et je l'entendais dire en écoutant Madame Borne,
04:11le problème n'est pas les écrans.
04:13Ah non, le problème n'est absolument pas les écrans.
04:15Moi-même, j'ai passé énormément de dizaines d'heures sur les jeux vidéo
04:18quand j'étais plus jeune, là je passe un peu moins de temps effectivement,
04:21mais j'ai passé vraiment beaucoup de temps,
04:22j'ai jamais commis le moindre acte délictuel, ou criminel évidemment,
04:27donc je pense que ça c'est un faux problème,
04:28ça veut dire qu'ils nous proposent deux axes,
04:31réduire les écrans, les interdire, alors un, c'est pas possible,
04:33deux, ça ne change rien, et les couteaux de cuisine.
04:36Vraiment, je ne sais pas ce qui se passe dans la tête de ces personnes.
04:39En fait, ça peut être très simple, vous mettez de la fermeté.
04:41de la fermeté, ça veut dire que si l'enfant sait que quand il commet une infraction,
04:46la sanction est très lourde, et bien il ne la commet pas,
04:49et c'est pareil pour les adultes.
04:50Comme on sait qu'il y a une, enfin, c'est même pas un sentiment d'impunité,
04:53c'est une impunité, et bien les gens font n'importe quoi à tous les niveaux,
04:57voilà, tout simplement.
04:57Il est 11h10, on marque une pause,
04:59et nous serons en direct avec Wilfried de Villers,
05:02qui est donc sur place à nos gens.
05:05A tout de suite, il est 11h10, vous êtes sur Europe 1.
05:07Restez bien avec nous, on a su de Pascal Proé,
05:08vous c'est dans un instant, et vous pouvez réagir, bien sûr,
05:10au 01 80 20 39 21.
05:13Et puis Wilfried de Villers, qui est journaliste dans la rédaction d'Europe 1,
05:28et qui est sur place à nos gens.
05:29Bonjour Wilfried.
05:31Bonjour Pascal, bonjour à tous.
05:32Quels sont les témoignages que vous avez recueillis ce matin,
05:34et l'émotion, j'imagine, est toujours extrêmement importante ?
05:39Oui, évidemment, une émotion importante.
05:41Beaucoup de gens viennent depuis ce matin,
05:44notamment pour aller dans la cellule psychologique,
05:47qui est ouverte depuis 8h,
05:49la cellule d'accompagnement psychologique,
05:51pour accompagner ceux qui le souhaitent.
05:53Des élèves, bien souvent accompagnés de leurs parents,
05:56viennent se confier aux psychologues.
05:57J'ai vu ce matin des adolescents, visiblement,
05:59profondément touchés, choqués par cette attaque.
06:02Je pense notamment à cette jeune fille en pleurs,
06:04et pour cause, de nombreux collégiens ont assisté à l'attaque hier matin,
06:07alors qu'elle s'est déroulée devant l'établissement,
06:10tout juste avant le début des cours,
06:11au moment où les élèves se rendent en clash.
06:13Je parlais hier à l'un d'entre eux,
06:14qui me confiait avoir vu l'agresseur,
06:16ce jeune de 14 ans,
06:17frappé de plusieurs coups de couteau,
06:18la surveillante,
06:19Mélanie, qui avait 31 ans.
06:21Depuis ce matin,
06:22de nombreuses personnes,
06:23des collégiens,
06:23des parents,
06:24mais aussi de simples habitants de nos gens,
06:26viennent lui rendre hommage,
06:27en déposant des roses sur les grilles du collège.
06:29Et puis,
06:30la mère de la victime,
06:31est elle aussi venue tout à l'heure,
06:34elle s'est effondrée en larmes,
06:36devant les grilles de l'établissement,
06:37entourée de ses proches.
06:38Vous savez,
06:39c'est en fait,
06:39ici,
06:39toute une commune,
06:40une région même,
06:41qui est en deuil.
06:42Ici,
06:42de nombreuses personnes connaissaient la surveillante,
06:45que tout le monde décrit comme une personne toujours souriante,
06:48avenante,
06:48à la joie,
06:48communicative,
06:49et très investie dans sa commune.
06:51Elle était mère d'un petit garçon de 4 ans.
06:54Wilfried de Villers,
06:55en direct de nos gens,
06:56à 11h17,
06:56vous êtes sur Europe 1,
06:58vous parlez de la mère de Mélanie,
06:59qui est venue donc ce matin,
07:01et on comprend,
07:02bien sûr,
07:02on devine en tout cas son chagrin.
07:05Est-ce que vous avez pu recueillir des témoignages,
07:08sur les conditions,
07:10dans lesquelles s'est déroulé cet acte invraisemblable ?
07:13C'est-à-dire qu'on devine,
07:15ou on comprend,
07:16que des policiers,
07:18étaient en train de fouiller,
07:19des policiers ou des gendarmes d'ailleurs,
07:21étaient en train de fouiller,
07:22les sacs des jeunes collégiens,
07:25lycéens,
07:26qui entraient,
07:27et manifestement,
07:28le jeune homme a quitté cette file d'attente,
07:32et se serait précipité sur cette assistante d'éducation.
07:38On ne sait d'ailleurs pas pourquoi,
07:39et on ne sait pas forcément comment.
07:42Est-ce que là-dessus,
07:43vous avez pu recueillir des témoignages, Wilfried ?
07:46Alors, sur les faits,
07:49sur comment s'est déroulée cette attaque,
07:50en fait, Pascal, vous l'avez expliqué,
07:53les gendarmes étaient présents
07:54pour réaliser un contrôle aléatoire des sacs,
07:56ça c'est ce qui se fait
07:57dans de nombreux établissements
07:58depuis ces dernières semaines
08:01ou ces derniers mois.
08:02Donc, ils étaient à l'entrée,
08:03ils contrôlaient les sacs,
08:04et apparemment,
08:05le jeune homme faisait
08:06les 400 pas devant l'établissement,
08:09il hésitait justement à rentrer,
08:11ça c'est ce que m'ont raconté
08:12plusieurs témoins de la scène,
08:14et puis,
08:14au moment du contrôle de son sac,
08:17c'est là où il s'en serait pris
08:18à Mélanie,
08:20à la surveillante.
08:21C'est-à-dire que son sac,
08:22à ce moment-là,
08:22n'a pas été contrôlé
08:23par les gendarmes ?
08:24Alors, ça,
08:25je ne suis pas certain,
08:26je ne vais pas m'avancer sur ce point,
08:28ce que j'ai compris,
08:29et ça, c'est un adolescent
08:31qui me racontait ça
08:32il y a quelques minutes,
08:33qui a vu la scène,
08:34c'est que ça s'est déroulé
08:35vraiment devant les grilles,
08:36et avant que son sac
08:37ne soit contrôlé,
08:38c'est là où il s'en est pris
08:39à la surveillante,
08:40qui, elle,
08:40ne faisait pas
08:41le contrôle des sacs.
08:42Elle était à l'intérieur,
08:43alors elle était à l'extérieur.
08:45Elle était entre les deux,
08:46si vous voulez,
08:46elle était vraiment
08:47au niveau de la grille,
08:48et le jeune garçon
08:49à qui je parlais tout à l'heure
08:50me disait qu'en fait,
08:51il a vu l'agresseur,
08:54alors c'est très cru,
08:55mais lui planter le couteau
08:56dans le dos,
08:57entre les épaules.
08:58Et les gendarmes
08:58étaient à deux pas,
08:59à ce moment-là ?
09:00Les gendarmes étaient à deux pas,
09:01et en fait,
09:01les gendarmes ont maîtrisé
09:03très rapidement,
09:03ça s'est passé en quelques secondes,
09:05les gendarmes ont très rapidement
09:06maîtrisé cette adolescente
09:08de 14 ans
09:09pour évidemment
09:10l'arrêter,
09:11et puis depuis,
09:12il est placé en garde à vue.
09:14Et on ne connaît pas évidemment
09:15les raisons,
09:16si tant est qu'elles existent d'ailleurs,
09:17de cet acte invraisemblable.
09:20Alors oui,
09:21le mobile,
09:22les motivations,
09:22pour l'instant,
09:23elles sont inconnues.
09:24Le procureur de Chaumont
09:25doit tenir une conférence de presse
09:26en fin d'après-midi
09:27à 17h
09:28pour faire un point justement
09:29sur l'enquête
09:29et peut-être avancer un mobile.
09:32Ce qu'il faut savoir
09:32sur le profil
09:33de cet adolescent,
09:34c'est qu'il n'était pas connu
09:35des services de police,
09:36qu'il avait donc
09:37un casier judiciaire vierge,
09:38et puis il est décrit
09:40par plusieurs de ses camarades,
09:41mais aussi par le personnel
09:42de l'établissement
09:43comme un élève intégré
09:44avec un bon niveau de scolarité.
09:46Il faisait même partie
09:46de la section internationale
09:48de l'établissement
09:49et puis on sait aussi
09:50qu'il était le référent
09:51harcèlement de sa classe.
09:52Alors,
09:53un profil,
09:54disons,
09:54de collégien normal.
09:55Mais il y a eu quand même
09:55des sanctions disciplinaires.
09:58Oui,
09:58exactement.
09:58Il y a eu un conseil de discipline.
10:01Oui,
10:01j'allais y venir Pascal.
10:02C'est ce qu'a précisé
10:03Elisabeth Borne hier.
10:05En fait,
10:05le jeune homme a été exclu
10:07deux fois
10:08de sa classe
10:10en début d'année,
10:11donc en début d'année scolaire.
10:13Il a été exclu deux fois
10:14pour avoir perturbé sa classe.
10:16La ministre de l'éducation nationale
10:17n'en a pas dit beaucoup plus.
10:18On n'en sait pas beaucoup plus
10:19pour l'instant.
10:20Ça ne veut pas dire,
10:21ça ne veut rien dire.
10:22Est-ce que c'est un voie de fait ?
10:23Est-ce que c'est un point ?
10:24Est-ce qu'il s'en est pris
10:27un de ses camarades ?
10:27On ne sait rien.
10:28Pour l'instant,
10:29on ne sait pas.
10:30Il y a évidemment
10:31des rumeurs
10:32qui circulent
10:33sur le fait que peut-être
10:34il s'en serait pris
10:35à un de ses camarades,
10:36à des enseignants
10:37qui leur ont essayé
10:38de mettre un coup de poing
10:39à quelqu'un.
10:40Mais ça,
10:40pour l'instant,
10:41ce ne sont encore
10:42que des rumeurs.
10:43Donc,
10:44les faits,
10:44je pense,
10:45seront détaillés
10:45tout à l'heure
10:46par le procureur
10:47de la République.
10:47La conférence est à quelle heure,
10:49d'ailleurs ?
10:49La conférence est prévue
10:50à 17h.
10:51C'est-à-dire qu'à partir
10:52de 17h30,
10:53on devrait en savoir
10:55beaucoup plus,
10:56en tout cas,
10:56sur son mobile.
10:57Bon,
10:57Wilfried,
10:57est-ce que vous avez eu
10:58des informations
10:59sur la famille
11:00de ce jeune homme ?
11:01S'il a des frères et sœurs ?
11:03Si ses parents
11:04sont venus ?
11:06Ou si on a des informations
11:08concernant la vie
11:09personnelle de ses parents ?
11:11Alors,
11:11sur ses parents,
11:12on a très peu d'informations.
11:13Tout à l'heure,
11:14je vous parlais de la mère.
11:16Ah non,
11:16vous parliez de l'agresseur.
11:18Oui.
11:18Sur l'agresseur,
11:19on a...
11:19Justement,
11:20ce qui est intéressant,
11:21je fais juste une parenthèse,
11:22dans cette série Adolescence,
11:24que vous avez peut-être vue,
11:26ce qui est intéressant,
11:28entre autres,
11:28c'est que c'est le point de vue
11:29de la famille
11:30de l'agresseur.
11:33C'est-à-dire qu'on ne parle toujours,
11:34on ne parle jamais,
11:35en fait,
11:35de la famille
11:36de l'agresseur.
11:37On parle toujours
11:38de la famille
11:39de l'agressé,
11:40la famille qui est victime.
11:42Et ce qui est absolument
11:43intéressant,
11:45c'est de voir
11:45ses parents
11:46qui sont confrontés,
11:48évidemment,
11:48à une réalité,
11:49un fils
11:49qui a fait ce qu'il a fait,
11:51qui cherche à comprendre,
11:53qui au départ,
11:53comme tous les parents
11:54sont forcément
11:55dans la négation,
11:56disent
11:56ça ne peut pas être
11:57mon fils,
11:58et dans la série Adolescence,
12:00c'est ce qui se passe.
12:01Le père,
12:01il imagine,
12:03il dit
12:03c'est pas toi,
12:03et le fils dit
12:04d'ailleurs,
12:05je ne l'ai pas fait,
12:05ce n'est pas moi
12:06qui l'ai tué,
12:07papa.
12:08Et puis finalement,
12:08il y a des vidéos,
12:09et je ne veux pas spoiler,
12:10mais il y a des vidéos
12:12sur un parking,
12:13et on voit que c'est
12:14effectivement
12:14ce jeune homme
12:15qui a tué
12:15d'un coup de couteau
12:16une de ses petites camarades.
12:19Voilà pourquoi
12:20je vous demandais
12:21ces questions,
12:22est-ce que ces parents,
12:23vous avez pu avoir
12:24Wilfried de Villers
12:25des informations ?
12:26Alors,
12:27les parents ne se sont pas
12:28exprimés pour l'instant,
12:30ce que je sais,
12:31c'est que j'ai rencontré
12:31en fait une mère de famille
12:33tout à l'heure
12:34qui me disait
12:34qu'elle connaissait
12:35autant la famille de la victime
12:36que la famille de l'agresseur,
12:38et qu'en fait,
12:38pour les deux familles,
12:39c'est un choc,
12:40et que pour les deux familles,
12:41c'est évidemment
12:42une sidération
12:43et une grande tristesse,
12:44et elle me disait
12:45qu'en fait,
12:45ce garçon était
12:46d'une part sans histoire,
12:48je vous parlais
12:49de son profil
12:49tout à l'heure,
12:50et donc ça crée
12:51forcément un choc
12:52parce qu'on ne comprend pas
12:54pourquoi il a pu faire ça
12:55et comment il en est venu
12:56justement
12:57à ce passage
12:58à l'acte terrible,
13:00et puis
13:00la dame à qui je parlais
13:02me disait
13:02qu'en fait,
13:02il y a beaucoup de tristesse
13:03de la part des parents
13:04qui, pour l'instant,
13:05je vous le redis,
13:06ne s'expriment pas.
13:08Écoutez,
13:08je vous remercie
13:08Wilfried de Villers,
13:10vous êtes en direct
13:11de Nogent,
13:12vous êtes journaliste
13:13bien sûr
13:13à la rédaction
13:14d'Europe 1,
13:15et puis pour ceux
13:16qui ne connaissent pas
13:17cette série
13:19Netflix,
13:20je crois,
13:20en quatre épisodes
13:22qui s'appelle
13:22Adolescence,
13:24Elisabeth Borne
13:25a proposé,
13:26je ne sais pas
13:26si c'est une bonne idée
13:27ou pas,
13:28qu'elle soit visionnée,
13:30qu'elle soit regardée
13:31en cours
13:32par les collégiens
13:33et par les lycéens.
13:34Il faut qu'il débat après
13:36avec le professeur.
13:37Oui,
13:38je ne l'ai pas vue.
13:39Elle est très bien.
13:40Elle est intéressante,
13:42elle peut agacer parfois
13:44parce qu'elle peut être caricaturale
13:46sur certaines...
13:48D'abord,
13:48il y a un niveau de comédien
13:50et un niveau de jeu
13:51et notamment
13:51le père
13:52de l'agresseur,
13:54le père de l'agresseur
13:56est tout à fait exceptionnel.
13:58Merci Wilfried,
14:00il est 11h24.
14:02On va marquer une pause
14:03mais avant cela,
14:05on va être déjà
14:06avec Lisa Kamen-Hirzig
14:08qui est professeure des écoles.
14:09Je crois qu'elle est déjà
14:10en ligne avec nous.
14:11Bonjour Lisa Kamen-Hirzig.
14:14Bonjour Pascal Praud.
14:15Et vous nous écoutiez,
14:17vous avez peut-être vu vous-même
14:18cette série Adolescence.
14:22Tout à fait,
14:23je l'ai vue,
14:24effectivement très bien faite.
14:26Il me semble que ce sont
14:26des plans-séquences en plus
14:28donc il n'y a pas de coupure.
14:30Chaque épisode est tourné
14:31d'une seule traite.
14:34Techniquement,
14:35c'est une prouesse
14:36et le propos
14:37est très intéressant,
14:38effectivement.
14:39Après,
14:40on ne peut pas d'un côté
14:40dire que les enfants
14:42sont trop sur les écrans
14:43vouloir leur interdire
14:44les réseaux sociaux,
14:45les écrans en général
14:46et les mettre devant
14:49la télévision.
14:49C'est un écran à l'école.
14:52Et je rappelle
14:52que l'éducation nationale
14:53a mis tous les élèves
14:54de France devant les écrans
14:55en 2016
14:56sous le ministère
14:58de madame
14:58Najat Vallaud-Belkacem.
15:00Donc,
15:01comment dire,
15:01le rétro-pédalage,
15:03je trouve le rétro-pédalage
15:04assez comique.
15:05Je vous ai entendu
15:06effectivement
15:07ces dernières heures
15:08et vous incarnez
15:09une ligne,
15:10j'ai envie de dire,
15:11d'enseignement
15:12à l'ancienne
15:13et vous réclamez
15:14plus d'autorité
15:15et de fermeté.
15:16Mais je le disais
15:17déjà hier,
15:18est-ce que,
15:19évidemment,
15:19il y a des responsabilités
15:20politiques,
15:21mais est-ce que vous trouvez
15:22qu'il y a une responsabilité
15:24également des enseignants
15:25qui,
15:26depuis des années,
15:27peut-être,
15:27ont privilégié
15:29un autre type
15:30d'enseignement
15:31qui soit plus
15:33ou moins autoritaire ?
15:36Alors,
15:36la responsabilité
15:37n'est pas
15:38individuellement
15:39celle de chaque enseignant.
15:40Les enseignants,
15:42pour la plupart d'entre eux,
15:43font ce que l'institution
15:44leur dit de faire.
15:46Et l'institution,
15:46depuis des décennies,
15:48leur demande
15:48non plus d'instruire
15:50les enfants,
15:50mais de lutter
15:50contre les inégalités,
15:51ce qui ouvre la porte
15:53à toutes les excuses
15:54sociales que vous pouvez
15:55imaginer,
15:57en tout cas pas
15:57à une voie
15:58vers l'excellence.
16:00Et,
16:01au passage,
16:03on oublie
16:04de sanctionner
16:05les enfants
16:06dès la première
16:07incartade.
16:08J'allais dire,
16:09on oublie
16:09volontairement,
16:10évidemment,
16:11puisque tout est fait,
16:12tout le système,
16:13tous les règlements
16:13d'école sont faits
16:14pour ne pas exclure
16:15les élèves.
16:16On met en place
16:16des contrats,
16:17des permis à points,
16:19enfin,
16:19on a beaucoup
16:20d'inventivité
16:21pour ce genre de choses,
16:22pour ne pas exclure
16:23les élèves,
16:23tout simplement
16:24parce qu'un chef
16:24d'établissement
16:25qui exclut un élève
16:26doit lui trouver
16:27une place
16:28dans un autre établissement.
16:29Donc,
16:29en fait,
16:30on s'échange
16:30les fauteurs de troubles.
16:31C'est comme ça
16:32que ça se termine.
16:33Et,
16:34effectivement,
16:34c'est toute une institution
16:35qui oblige
16:36les enseignants
16:37à se comporter
16:38de la sorte.
16:39Il est 11h26,
16:40on marque une pause
16:41et vous allez pouvoir,
16:42bien sûr,
16:43pourquoi pas interroger,
16:43d'ailleurs,
16:44Lisa Kamen-Hirzig,
16:45vous êtes professeure
16:46des écoles,
16:47vous êtes donc en contact
16:49quotidiennement
16:51avec les plus jeunes
16:52professeurs des écoles.
16:53Ce n'est pas collège,
16:55ce n'est pas lycée.
16:56C'est 7-10 ans.
16:59Donc,
16:59c'est a priori,
17:00je l'espère,
17:01en tout cas,
17:01à l'abri
17:01de ce genre de drame.
17:04Il est 11h27,
17:05à tout de suite.
17:05Appelez-nous,
17:06réagissez au 01-80-20-39-21.
17:08Vous écoutez Pascal Praud
17:09sur Europe 1.
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