Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • 11/06/2025
Mettez vous d'accord avec Alexandra Szpiner, Mathias Leboeuf, Boris Intini et Mehdy Raïche

---

🎧 Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
🔴 Nous suivre sur les réseaux sociaux 🔴
▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
☀️ Et pour plus de vidéo du Grand Matin Sud Radio : https://youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDRJgbMndsvDtzg5_BXFM7X_

##METTEZ_VOUS_D_ACCORD-2025-06-11##

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Expert.
00:04Avec vous sur Sud Radio pour les débats, évidemment nous allons revenir en grande partie sur ce qui s'est passé à Neugean,
00:10le meurtre, l'assassinat de cette conseillère d'éducation par cet adolescent de 14 ans avec cette réaction à chaud des politiques.
00:21Moi je avoue qu'hier j'ai eu l'impression de voir un canard sans tête, enfin des canards sans tête,
00:24qui se lançaient dans tous les sens avec une sorte de boîte à outils pour trouver des solutions immédiates.
00:31On va évidemment y revenir. On va parler aussi de Rima Hassan.
00:34On n'a pas eu le temps de le faire hier et des trois autres Français détenus en Israël.
00:40C'est relatif.
00:41Je ne sais pas vraiment détenus, c'est qu'ils n'ont pas eu envie de repartir.
00:45Bref, tous ces sujets avec vous et bien d'autres.
00:48Alexandre Aspiner, enseignante déléguée spéciale en charge du décrochage scolaire à la région Île-de-France.
00:52Mathias Leboeuf, journaliste et philosophe.
00:55Bonjour.
00:56Boris Santini, bonjour.
00:57Merci d'être là.
00:58Directeur général du groupe Praxifinance.
01:01Et Mehdi Raich, vous êtes analyste politique.
01:04Tous ces sujets avec vous.
01:06On va commencer avec vos coups de cœur et vos coups de gueule.
01:09Commençons avec vous Boris.
01:11Honneur au nouveau et c'est un livre.
01:13Vous vouliez faire un coup de cœur à un livre ?
01:14Oui, je voulais chercher longuement entre un coup de cœur et un coup de gueule.
01:17J'ai lu dernièrement un livre de Giuliano d'Ampoli qui s'appelle « L'heure des prédateurs »
01:26qui m'a beaucoup marqué parce que je l'ai trouvé simple à lire.
01:29Je l'ai trouvé profond.
01:30Je trouve qu'il décrit relativement bien la société dans laquelle on est,
01:34dirigé par des hommes principalement aujourd'hui, avec un fond de violence.
01:39Il nous explique qu'il y a des milliardaires de la tech, qu'il y a des dirigeants chinois, américains,
01:47il y a des influenceurs de l'ombre.
01:48Et on rentre en fait dans son livre, dans un système de reportage un petit peu,
01:54où c'est une suite de faits qui nous met en lumière la façon dont la violence a complètement changé,
02:00dont elle est aujourd'hui plus habillée, plus rapide, plus technologique.
02:03Et je trouve que ce livre, c'est une ouverture d'esprit sur les choses qui ont changé,
02:10le rapport aux choses fondamentales qu'on avait avant, le droit, la transparence,
02:15les institutions où on ne se sent plus vraiment protégé.
02:19Et j'ai trouvé qu'aujourd'hui, son livre tombe dans une conjoncture tout à fait particulière.
02:25Et que celui qui se pose des questions, ça répond à beaucoup de choses.
02:31Vous l'avez lu, je crois, Alexandra ?
02:32Oui, oui, je l'ai lu, j'aime d'abord beaucoup cet auteur, dont il faut rappeler qu'il est italien,
02:38mais qu'il écrit en français.
02:40C'est quand même tout à fait remarquable.
02:43Le livre, comme toujours, ce qui est incroyable, c'est que ces livres correspondent toujours au tombe à pique.
02:49Il y avait le précédent qui parlait de Poutine.
02:51Le précédent, c'était incroyable.
02:53C'était visionnaire.
02:54Et là, celui-là est vraiment...
02:58Alors, je ne sais plus qui le disait avant que nous commencions l'émission.
03:02Je l'ai là, oui.
03:04Vous l'avez avec vous, et ça se lit très facilement, avec quand même des passages assez truculents, si je puis dire.
03:14Notamment le récit du banquet d'inauguration de la Fondation Obama, qui m'a beaucoup marqué, je dois dire.
03:22Le banquet Wook.
03:23Oui, le banquet Wook, absolument.
03:27Donc, un petit livre qui dit tout des mots de notre époque.
03:32Oui.
03:32Il y a quelque chose d'inquiétant dans ce livre quand même, parce que c'est souvent drôle.
03:36Mais le point de comparaison que fait Darren Polly, c'est qu'on revient en Borgia.
03:41Et l'archétype des nouveaux dirigeants qui arrivent sur scène aujourd'hui, il le compare au Borgia,
03:47avec quelque chose de très machiavélique et dans un rapport de force permanent.
03:52Alors, il prend plusieurs...
03:54Et ça, effectivement, c'est un décryptage du temps qui est quand même un peu inquiétant.
03:59Moi, son livre, je le trouve léger, facile à lire, mais le fond est quand même très sombre.
04:03Et ça nous renvoie, effectivement, à une actualité à laquelle on est confronté aujourd'hui.
04:11Oui, et puis il nous fait comprendre une chose, c'est que ce n'est pas l'avenir, ce n'est pas ce qui nous attend.
04:17C'est ce qu'on est en train de vivre aujourd'hui.
04:18C'est ce qu'on est en train de vivre, c'est ça.
04:20Et c'est ça qui nous marque le plus.
04:21Vous l'avez lu, Mehdi, non ?
04:22Non, moi, j'ai lu Le Maje du Crémien que j'avais beaucoup aimé.
04:25Mais tu as abordé le thème de la violence dedans.
04:28C'est vraiment très présent dans le livre.
04:29Oui, oui.
04:30C'est ce qui fait le bruit du mal.
04:32Oui, non, mais c'est...
04:33La violence...
04:34Il y a violence physique et il y a violence par l'effet.
04:38Oui, par l'effet, par l'attitude, par le comportement.
04:40À un moment donné, il parle de MBS...
04:43Ben Salman, moi, Ben Salman...
04:45Avaient initié un banquet où il avait réuni les influents de son pays sous forme d'une réception notable.
04:55Et en fait, il les a complètement séquestrés, torturés.
04:59Il y en a un qui est mort.
05:01À qui il a demandé une rançon pour rendre l'argent à l'État, finalement ?
05:05Et on est au XXIe siècle.
05:07Et on retourne dans les Borgéas, c'est ce qu'on disait.
05:09Et il le dit, on est vraiment dans ce système-là.
05:12Ça s'appelle l'heure des prédateurs.
05:15Oui, Giuliano d'Armpoli.
05:16Et si vous n'avez pas lu Le Maje du Kremlin, vous encouragez-moi à le lire.
05:20Les ingénieurs du chaos aussi.
05:21Oui, la peste d'Eure-Biode.
05:23Beaucoup moins connue.
05:24Je connais bien du tout.
05:26Et tout existe en collection.
05:29Je pense qu'ils existent tous en collection de poches.
05:31Mehdi, un coup de cœur.
05:32Oui, je voulais mettre en avant deux associations.
05:34La semaine dernière, il y a eu notamment la condamnation de deux médecins suite à une circoncision.
05:39Un enfant est mort.
05:40Et donc, je voulais mettre en avant l'association Droits au corps,
05:43qui justement parle de la circoncision comme d'une mutilation génitale, mais aussi de l'excision.
05:48Je tiens à signaler qu'en Ile-de-France, en Seine-Saint-Denis,
05:50il me semble qu'entre 7 et 10% des femmes sont excisées.
05:52Donc, c'est un vrai sujet, la mutilation génitale.
05:55Je voulais absolument les mettre en avant,
05:57parce qu'à mon sens, la première des libertés, c'est celle de l'intégrité de votre corps.
06:02Et certains enfants, certaines femmes n'en bénéficient même pas en 2025, y compris en France.
06:07Donc, je voulais absolument mettre en avant cette association.
06:10Et la deuxième, c'est le MELP,
06:11le Mouvement pour l'émancipation et les libres penseurs.
06:15Alors, je voulais reconnecter ça à l'actualité politique.
06:18On va parler tout à l'heure peut-être de Rima Hassan,
06:20mais de manière générale, je n'aime pas la manière dont on voit ce sujet.
06:24Alexandra, tu vois que je le maîtrise bien sur l'islam et les musulmans,
06:28mais il faut arrêter de les voir comme un bloc homogène.
06:30Et on ne parle pas assez des personnes qui quittent les religions.
06:33J'avais notamment mis en avant le podcast de Soraya Féministe,
06:37le livre d'Ali Babal sur les apostas de l'islam.
06:38Oui, mais c'est des gens qui ont quitté l'islam.
06:40Qui ont quitté l'islam, justement.
06:41Et on ne se rend pas compte aussi que ce sont des personnes
06:43qui se trouvent dans des situations absolument désastreuses.
06:46Et le MELP parle de toutes ces personnes-là,
06:48pas que des apostas de l'islam,
06:49des personnes qui veulent quitter des dérives sectaires,
06:50des dérives religieuses,
06:51qui se retrouvent dans le dénuement le plus total.
06:54Et je voulais absolument mettre en avant cette association,
06:56le MELP.
06:57Donc M-E-L-P, vous pouvez les suivre sur les réseaux sociaux.
07:01Et j'estime que c'est d'utilité publique.
07:03On se retrouve dans un instant.
07:04On va évidemment revenir sur le drame
07:07qui s'est déroulé à Nogent hier.
07:09Les solutions, les interrogations autour de cet assassinat.
07:14A tout de suite.
07:15Sud Radio.
07:16Sud Radio.
07:17Parlons vrai.
07:17Parlons vrai.
07:18Sud Radio.
07:19Parlons vrai.
07:19Midi, mettez-vous d'accord, Valérie Expert.
07:23On se met d'accord aujourd'hui autour d'Alexandra Spiner,
07:26enseignante déléguée spéciale en charge du décrochage scolaire
07:29à la région Île-de-France.
07:30On en parlait du décrochage scolaire
07:32et des difficultés d'apprentissage pendant le journal.
07:36Mathieu Leboeuf, journaliste et philosophe.
07:38Mathias.
07:39Mathias, je dis Mathieu.
07:40Mathias.
07:41Boris Intini.
07:42On dit Intini ou Intini ?
07:43Comme on veut.
07:44Comme on veut.
07:45En Italie, ils disent Intini.
07:47En France, ils disent Intini.
07:48On va se...
07:48Intini.
07:49Alors, on va respecter.
07:50Tout est bon.
07:51J'ai une directeure générale du groupe Praxifinance.
07:53Et Medi-Realis, vous êtes analyste politique.
07:56On va revenir sur ce qui s'est passé à Nogent.
07:59La réponse politique.
08:00L'interdiction des couteaux proposées par François Bayrou.
08:04J'avoue que j'étais assez consternée.
08:07Vente de couteaux aux mineurs.
08:08Et Emmanuel Macron, lui, veut s'attaquer aux réseaux sociaux.
08:11Bref, beaucoup de sujets encore avec vous autour de ce drame.
08:15Dites-nous ce que vous en pensez.
08:16Vous savez que vous pouvez réagir sur notre compte Facebook et sur YouTube.
08:21Alors, Mathias, vous vouliez votre coup de gueule.
08:24Ça concerne l'influenceur Alex Hitchens.
08:28Je dois vous avouer.
08:29Je ne connais.
08:30J'ignorais l'existence.
08:31Il est très, très, très connu.
08:34Ça concerne justement les réseaux sociaux.
08:35Puisque en ce moment, se tient une commission parlementaire sur les effets psychologiques de TikTok sur les mineurs.
08:42Et donc, plusieurs influenceurs sont interrogés.
08:46Alors, dans un climat assez curieux.
08:48C'est quand même un climat déjà assez tendu.
08:50Parfois surréaliste.
08:52À tel point qu'on se demande un peu si cette commission n'est pas une usine à gaz.
08:55Mais bon, ce n'est pas vraiment le sujet que je voulais aborder.
08:59Effectivement, il y a un certain Alex Hitchens qui est, comment dire, auditionné.
09:04De son vrai nom, Isaac Mayembo.
09:06C'est un ancien basketteur de haut niveau qui est reconverti en coach de séduction.
09:14Et notamment à travers des vidéos de dragues de rue qui sont, pour le coup, un peu offensives.
09:21Alors justement, cette commission reproche à Bameau des propos sexistes, misogynes, haineux.
09:28Et on lui reproche notamment, durant cette audition, d'avoir déclaré que...
09:34Vous voulez qu'on l'écoute, qu'on écoute l'extrait ?
09:35On va écouter l'extrait.
09:37Donc oui, d'avoir eu certains propos que va rappeler l'un des...
09:41On va écouter.
09:43Je parlais du fait que dans ce monde qui est dur, que fait une femme dehors après 22h ?
09:47Et je poursuivais ensuite.
09:49Il est préférable de sortir avec une amie ou avec deux amis ou avec un homme.
09:52Vous, vous avez pris 10 secondes de mon propos, vous l'avez isolé et vous venez de me le balancer à la gueule.
09:57C'est le problème de TikTok.
09:57Balancer à la gueule, excusez-moi, mais vous prenez son téléphone, si elle refuse, c'est une pute fin de relation, c'est pas moins problématique.
10:02Sur TikTok et sur YouTube, les conditions...
10:04Excusez-moi, je vais finir.
10:04C'est moi qui mène l'audition, je suis président de la commission d'enquête.
10:07Excusez-moi, on va couper le son de M. Hitchin.
10:09Je vous disais...
10:10Au revoir, monsieur.
10:11Bonne journée.
10:12Je finis mon propos.
10:15Voilà, donc c'est...
10:17Tout est dit.
10:17Tout est dit.
10:18C'est hallucinant.
10:18Effectivement, on reproche donc à Hitchin d'avoir des propos sexistes, d'avoir...
10:24Il les a.
10:25Il les a, oui.
10:25Non mais il les a, bien sûr.
10:27Ce qu'il conteste.
10:29C'est-à-dire que lui, et c'est son droit de le contester, moi là-dessus, je lui reconnais ce droit-là.
10:33Il dit que ses propos ont été tronqués.
10:35Enfin, il se justifie en disant, j'ai juste dit qu'une femme ne doit pas sortir après 22h sans une copine ou un mec.
10:40Et que si elle ne veut pas donner son portable, c'est une pute.
10:43Il essaye de recontextualiser.
10:46Mais surtout, ce qui est édifiant, c'est que face à l'obstination des enquêteurs parlementaires,
10:53de ceux qui l'auditionnent, il était en visio, il raccroche, il se déconnecte, en va monsieur au bout de 15 minutes.
11:01Et ça m'a profondément choqué parce que ça montre le mépris total de cet influenceur et peut-être des autres sur le travail parlementaire.
11:10Ça montre aussi la toute puissance de l'ego de ces gens qui sont suivis par des millions de personnes et qui ne supportent pas la contradiction.
11:19Et puis, ça marque aussi l'irresponsabilité totale de ces gens qui sont, encore une fois, suivis par de nombreuses personnes et qui donnent un exemple déplorable.
11:29Voilà.
11:29Enfin, ça peut lui coûter deux ans de prison et 7500 euros d'amende, mais je pense qu'il n'en sera rien.
11:38Oui, c'est ça.
11:39Et les parlementaires ont l'air complètement démunis face à ça, c'est-à-dire qu'ils sont restés un peu pantois.
11:47Mais digne.
11:47C'est Arthur de Lapportin, de la France Insoumise, qui l'interrogeait.
11:55C'est un PS.
11:56Pourquoi j'ai dit France Insoumise ?
11:57Parce que parfois, il y a confusion.
12:01Mais c'est vrai que l'attitude qu'il a de dire, vous me balancez ça à la gueule à un député dans une commission d'enquête et de quitter, ça rejoint un peu le sujet.
12:11Ça m'a vraiment stupéfait et ce qui m'a aussi interrogé, c'est la tétanie des membres de la commission, c'est-à-dire qu'ils sont restés...
12:20On a quand même l'impression que, face à ce genre d'attitude, le politique ou les politiques sont un peu largués.
12:27Il y a un décrochage.
12:28Oui, c'est ça.
12:29Ils ne parlent pas la même langue.
12:30Il y a une espèce de dichotomie, il y a deux mondes parallèles qui s'affrontent.
12:36Mais moi, ce qui m'a surpris dans tout cela, surpris ou désolé ou chagriné, comme on veut, c'est que ce sont les commentaires, après, sur les réseaux sociaux.
12:47C'est-à-dire qu'il n'y avait absolument aucun commentaire de soutien pour ces parlementaires, mais pour ces influenceurs.
12:56Avec des insultes à l'amplifier.
12:58C'était même plutôt à l'égard des parlementaires, c'est un procès stalinien, on est en RSS...
13:03Alors là, pour ce stalinien, tu es un petit peu dans le haut de gamme, je ne pense pas parlementarisme.
13:07Un anti-parlementarisme très clair, hein ?
13:09Boris, c'est une tini sur ce sujet.
13:11On est...
13:13Les réseaux sociaux, il y a des gens à qui on ne devrait pas toujours donner la parole, je pense.
13:19Il y a tout le problème des réseaux sociaux.
13:20Voilà, et chaque personne peut avoir un micro et une caméra.
13:24Il y a forcément des dérives, il y a des personnes qui n'ont pas les codes, qui n'ont pas forcément l'éducation pour.
13:29Et il y a des gens qui se rattachent à ce qu'il fait, ce qu'il dit, qui ne trouvent pas qu'il y a d'aberrance dans ses propos.
13:36Lui non plus, visiblement.
13:37Il se sent porté par une communauté qui est la sienne.
13:40Pour peu qu'ils aient gagné quelques sous avec ce qu'ils font en monétisant leur chaîne, ils se croient intouchables.
13:47Et derrière, quand ils se retrouvent devant une enquête, une commission parlementaire,
13:51on se retrouve dans ces dérives où l'autorité n'a plus de sens.
13:56Donc finalement, il se dit, je suis convié, je ne suis pas obligé d'y aller.
13:59C'est un conseil, quelque part.
14:01Et puis il se dit, la visio n'arrange rien.
14:04Il n'a plus qu'à cliquer, puis il part.
14:06Il y a un espèce de petit paradoxe cynique.
14:09C'est que cette commission qui enquête sur les dérives ou sur les effets psychologiques néfastes sur les mineurs
14:14est filmée et finalement finit par alimenter elle-même le buzz.
14:20Absolument.
14:20C'est le monstre qui s'auto-alimente.
14:22Oui, c'est ça.
14:22Donc c'est un peu le serpent qui se mord la cul.
14:25Pour ce qu'Alexis Tchens, il est très connu sur les réseaux sociaux, notamment TikTok.
14:29Et même Booba, le rappeur, l'avait qualifié de misogyne.
14:31Quand même Booba vous qualifiez de misogyne, c'est vraiment que vous êtes déjà dans un d'alère particulier.
14:35Et sur la communauté, ce qui est intéressant, c'est que déjà c'est une communauté très jeune,
14:41c'est une communauté très masculine qui le suit, et ils formatent des esprits.
14:44Et on parlait de quelques chiffres, il me semble qu'après il y a le Nasdaq,
14:48qui est aussi un autre influenceur qui a passé,
14:50et il disait que par mois il se fait jusqu'à 100, 150 000 euros de chiffre d'affaires.
14:54Non mais comment, il y a une auditrice qui pose la question,
14:55comment est-ce qu'on peut sur les réseaux faire de la pub en disant aide psychologique et des choses comme ça ?
15:00Il n'y a aucune réglementation sur c'est totalement libre, on fait ce qu'on veut.
15:04C'est de la prédation de la jeunesse, vraiment, il y a un aspect de prédation de la jeunesse.
15:10Et ce qui est intéressant juste après, c'est qu'il me semble qu'il a relancé un live.
15:14Pour faire réagir.
15:15Il a récupéré le truc et effectivement il a alimenté.
15:20C'est là qu'il y a l'effet communautaire, on est tous avec toi, on est derrière toi, c'est exactement ce principe.
15:23C'est assez différent.
15:24Allez, vous savez que dimanche c'est la fête des pères et à cette occasion, cette semaine et tous les jours sur Sud Radio, dans chaque émission,
15:33nous vous offrons un bracelet de la collection Lettres de la marque Le Vent à la Française.
15:37Donc c'est un joli bracelet qui est fabriqué en France, unisexe, résistant à l'eau, sans allergène, enfin bref,
15:45un très joli cadeau que vous offre Sud Radio, 0826 300 300, on vous donnera le nom du gagnant dans un instant.
15:53Une petite page de pub et on revient avec vous Alexandra sur la grande émission sur les océans avec le Président de la République
15:59qui a été une catastrophe d'audience, un million et demi de téléspectateurs du jamais vu pour une interview de Président de la République.
16:06Puis moi j'ai vu la courbe, vous avez vraiment une chute vertigineuse de l'audience au moment où il prend la parole, à tout de suite.
16:14Sud Radio, parlons vrai, parlons vrai, Sud Radio, parlons vrai.
16:19Cette semaine, écoutez Sud Radio tous les jours entre 7h et 8h pour tenter de remporter votre bon pour un séjour d'une valeur de 1200 euros
16:27pour vos prochaines vacances dans les clubs et hôtels Bélambra, en famille ou entre amis.
16:31Choisissez parmi 45 clubs et hôtels situés dans les plus beaux endroits de France.
16:36En club, vous profiterez d'équipes aux petits soins.
16:3910h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Expert.
16:42On se met d'accord aujourd'hui autour d'Alexandra Spiner, Mathias Leboeuf, Boris Intini et Mehdi Raich.
16:49Alors Alexandra, on va revenir avec vous sur les propos du Président de la République hier.
16:54Il était donc invité de la grande émission de France 2 pour parler des océans, la sauvegarde des océans.
17:01Déjà, est-ce qu'il aurait dû aller dans cette émission hier, compte tenu du drame de nos gens ?
17:06La question se pose effectivement, est-ce que c'était la place du Président de la République hier soir,
17:11après que toute la France s'émeuve du drame de l'assassinat de cette surveillance ?
17:20Ça, c'est vraiment une question qu'on peut se poser.
17:23Mais moi, il y a une séquence qui a retenu mon attention,
17:27et où on voit bien qu'en même temps, Macron s'est transformé en schizophrénie.
17:34Alors on a d'un côté le Président des océans,
17:36celui qui nous explique sa fierté de la politique écologique conduite, selon lui, depuis 8 ans.
17:42Et de l'autre, nous avons son lieutenant historique,
17:45qui devient le lobbyiste en chef de l'ultra-fast fashion,
17:49qui incarne le monde ultra-polluant et carboné.
17:53Alors, Macron nous explique qu'il aurait conduit une politique écologique exemplaire,
18:00et pourtant, de l'autre côté, on a une multiplication des contraintes et des normes,
18:09la voiture électrique, la transition forcée vers la voiture électrique,
18:17une politique anti-nucléaire un jour, il faut s'en souvenir quand même,
18:22et de l'autre, on a le macronisme qui s'engréchit sur une folie industrielle et écologique avec la fast fashion.
18:31Alors, bien sûr, évidemment que M. Christophe Castaner est libre,
18:34mais on aimerait vraiment entendre une réprobation au Président de la République.
18:38On va écouter, donc, il n'a pas lâché, Hugo Clément, il lui a posé la question
18:42de savoir ce qu'il pensait du fait que Christophe Castaner soit lobbyiste de Chine,
18:47et le Président le tacle de façon assez violente,
18:50il est un peu paumé quand même, on sent qu'il est...
18:53Il rame, il rame, écoutez.
18:55On a une haute autorité de la transparence de la vie publique,
18:57qui est déjà, par rapport à tous les pays du monde,
19:00qui fait que tous les ministres, tous les parlementaires, tous les maires,
19:03tous ceux qui servent la République,
19:04c'est très compliqué de retrouver une vie normale pour eux dans leur secteur d'activité.
19:07Et après, pour beaucoup d'entre eux, c'est très dur de trouver un job.
19:10Vous pensez qu'il n'a pas eu le choix ?
19:10Non, mais je n'ai pas eu la discussion avec lui.
19:13Mais je ne suis pas là pour le juger lui.
19:15Et donc, je n'ai pas envie de rentrer dans ce débat un peu stigmatisant et un peu personnel.
19:18Les débats méritent mieux que ça, si vous me permettez.
19:21Et voilà.
19:22Je n'aime pas ces méthodes.
19:23Vous dites qu'il faut pouvoir faire.
19:24Ah, c'est légitime comme question.
19:26Mais vos questions, c'est légitime, mes réponses se sont tout autant.
19:29Alors, plusieurs choses que j'ai vues sur les réseaux, j'ai vérifiées.
19:33Donc, il dit que c'est très compliqué de retrouver un boulot.
19:36Donc, on lui rappelle Bruno Le Maire, qui a commencé une carrière de professeur de politique en Suisse.
19:42Christophe Castaner, qui est directeur du port de Marseille et conseiller stratégique chez Chine.
19:46Olivier Véran, qui a créé une société de lobbying.
19:49Stéphane Séjourné, qui est à la Commission européenne.
19:52Dominique Fort, qui est pressenti pour l'Agence nationale pour la rénovation.
19:56Jean Castex à la RATP.
19:57Pape Ndiaye, ambassadeur auprès du Conseil de l'Europe.
20:00La liste, je ne veux pas toutes vous la faire.
20:02Brune Boirson, qui est au Conseil d'administration de Jetlink.
20:04Emmanuel Wargon, qui est à la tête de la Commission de la Réunion.
20:08Enfin bon, ça va quoi.
20:10Ça va, ça va.
20:11Et puis, et puis...
20:12Franchement, on pourrait en discuter.
20:14Mais moi, ce qui me sidère, c'est que le président de la République, à un moment, n'ait pas dit simplement sa réprobation.
20:21Parce qu'on peut quand même imaginer que M. Castaner puisse trouver un métier qui soit plus en adéquation avec ce qui a fait sa carrière.
20:27Je vous rappelle qu'on parle d'un homme de gauche, que là, il se transforme en porte-parole de la concurrence biaisée et destructrice.
20:35Et on voit bien toutes les procrisées, quand même.
20:38Mais ça aurait été à l'honneur d'Emmanuel Macron ?
20:39Non, M. Castaner n'est pas en mission pour transfermer Chine selon les règles de la responsabilité écologique.
20:45Je crois que personne ne va croire à cela.
20:47Il monnaie en réalité un carnet d'adresses obtenu à coups de promesses écologiques et sociales.
20:51C'est ça la réalité.
20:53Et là où les intérêts émergent, la conscience s'efface.
20:57Et j'ai quand même l'impression que c'est un peu la morale de la fable macroniste.
21:02Oui, je ne sais pas ce que vous en pensez.
21:04Moi, j'ai trouvé qu'Emmanuel Macron était très mauvais dans sa réponse.
21:07Parce qu'il sort des éléments de langage qui émanent de vieux médiatrainings.
21:13On sent que vraiment, il est un peu acculé.
21:17Ce n'est pas une méthode.
21:19Je n'aime pas vos questions.
21:20Oui, c'est ça.
21:21Si je n'aime pas vos questions, il ne répond pas en fait.
21:23Il ne répond pas.
21:24Et ça montre bien justement le grand écart auquel se livre, effectivement, notamment la Macronie.
21:31Il n'y a peut-être pas que la Macronie, mais en l'occurrence, ils sont au pouvoir.
21:35Donc c'est quand même...
21:36Oui, sur cette séquence, Boris Intini.
21:38Sur la forme en elle-même, il est acculé sur une question qui le dérange.
21:44Et on sent à fond de l'agressivité dans la réponse.
21:47Qui peut se comprendre, parce que quand on n'est pas à l'aise sur une réponse, parfois on a des dérives.
21:51Sur le fond, on en discutait tout à l'heure avec Mme Spiner, quand on a été ministre, ce n'est pas toujours évident de retrouver du travail derrière.
22:01Pour deux choses.
22:02Non, mais c'est vrai que ce n'est pas toujours évident.
22:04M. Dupont-Moretti, par exemple, qui a été quatre ans ministre de la Justice ?
22:09Six.
22:10Six, oui, pardon.
22:11Six.
22:11Au moins quatre ans.
22:12Au moins quatre ans, en tout cas, voilà.
22:15Typiquement, c'est très compliqué pour lui de redevenir avocat.
22:18Je veux dire, on n'est pas obligé de tomber dans le populisme qui contribue quand même à discréditer la classe politique.
22:27Il semble dire, en gros, il est à la rue, il peut accepter ce boulot.
22:32Non, mais ce n'était pas le bon argument.
22:33Moi, je pense qu'il aurait tout à fait pu dire, écoutez, j'aurais aimé que M. Castaner trouve un autre job,
22:39même si c'est vrai que c'est difficile quand on a été ministre.
22:41Il ne l'a pas fait, c'est pour ça qu'il aurait dû être honnête.
22:43Il aurait dû dire, je suis content.
22:44Évidemment, tout ce que je viens de dire sur M. Castaner qui a quand même construit sa carrière
22:48sur des valeurs qui sont à l'opposé du job qu'il a accepté.
22:52Enfin, je veux dire, comment voulez-vous que les gens nous respectent ?
22:55Comment voulez-vous que les gens respectent la parole publique ?
22:58Comment voulez-vous que les gens respectent les hommes et les femmes politiques
23:01quand il n'y a pas de cohérence ?
23:03À un moment, une vie, c'est quand même une cohérence.
23:06Il faut être à peu près aligné avec ce qu'on souhaite, ce qu'on dit, ce qu'on défend.
23:10Surtout quand on fait des sons après aux gens, c'est compliqué de venir cette barre.
23:13C'est surtout que l'argument n'est pas valable.
23:14Non, mais l'argument n'est pas valable, mais l'argument existe.
23:17Oui, mais l'argument existe.
23:18Mais Christophe Castaner, en l'occurrence, il est président du conseil d'administration
23:21de la société concessionnaire autoroute et tunnel du Mont-Blanc.
23:23Il est président du conseil d'administration de la société.
23:25Tout va bien pour lui.
23:26Donc, ça va.
23:28Donc, ce n'est pas le bon argument.
23:29C'était tellement simple pour lui de dire, écoutez, oui, j'étais un petit peu étonnée.
23:33Enfin, il n'y a pas que lui.
23:35Il y a Mme Gage et d'autres qu'on a déjà cités ici avec vous, Valérie.
23:40Oui, mais je veux dire, il faut à un moment juste admettre que ça n'est pas défendable.
23:46Et le président de la République, moi, je trouve bien qu'il défende les siens.
23:49C'est quelque chose que je respecte.
23:51Mais à un moment, il faut quand même...
23:52Mais la réponse est mauvaise.
23:53Voilà, c'est la mauvaise réponse.
23:55Sans faire de populisme, on peut rappeler aussi et dire qu'il y a des gens pour qui
24:00c'est beaucoup plus dur de retrouver du travail...
24:02Mais bien sûr, quand ils se sont virés et qu'on n'a pas la retrouver.
24:06Donc, moi, j'ai trouvé qu'il y avait quand même quelque chose d'un peu indécent,
24:09c'est ça, dans cette réponse.
24:13Tout est dans la déconnexion, mais c'est la fabrique du Macron.
24:16C'est pour ça qu'il ne répond pas à la question.
24:18Ça aurait été tout à l'honneur d'Emmanuel Macron de dire, il est libre de le faire,
24:22mais moi, je ne l'aurais pas fait.
24:24Je trouve ça incohérent avec ce qu'on a pu faire pour produire depuis des années.
24:27Il vit dans les éléments de langage, dans la communication.
24:30Et là, on perd petit à petit les gens sur ça.
24:33Et en posant cette question, on attend quoi comme réponse, finalement ?
24:35C'est-à-dire ?
24:36Quand Hugo Clément, il pose la question au président, qu'est-ce qu'il attend comme réponse ?
24:39Il attend qu'il s'explique la question, moi, je trouve qu'elle était légitime.
24:42C'est-à-dire qu'on parle des océans.
24:44Oui, on connaît la réponse.
24:44Elle est provocatrice.
24:46Parce qu'il y a deux choix pour le président.
24:47Il y a soit de dire, j'ai un ancien des miens, je vais me mettre à dos cette personne,
24:51en l'occurrence Castaner.
24:53Et c'est une seule personne avec qui je me mets à dos,
24:54et puis je peux lui passer un coup de fil derrière en lui disant, tu comprends bien politiquement...
24:57On est français dans du politiquement correct, tu parlais dans ton sens.
25:00Est-ce que M. Castaner n'a pas réfléchi au fait peut-être qu'il a mis le président de la République en difficulté ?
25:05Oui, dans une position qui est pas bonne.
25:06Je veux dire, quand on est au service d'un président,
25:10eh bien aussi, on veille à ce que nos choix soient cohérents
25:16et ne mettent pas en difficulté celui qui nous a conduits l'arrière à nous.
25:20Ce que pointe Hugo Clément aussi, c'est la dichotomie entre les beaux discours et les actes.
25:27Et il a raison de le faire.
25:29Vous, vous trouvez que la question, il n'aurait pas dû la poser ?
25:32Je trouve qu'elle est légitime.
25:34Je n'enlève pas cette question.
25:36Je vois de l'autre côté aussi la difficulté pour un ancien ministre de se recaser.
25:40Je le sais.
25:40Il a déjà eu du boulot.
25:42Ça ne tient pas la route.
25:43J'entends bien, mais la question, elle est posée au bon endroit au bon moment.
25:47Je la comprends.
25:49Mais la réponse, on est forcément là pour essayer de faire vaciller celui qui répond.
25:53Et on est forcément là, parce que si on voulait faire les choses correctement,
25:56le président aurait dû aller dans votre sens.
25:58Mais je ne suis pas là pour porter juste mon point de vue.
26:01Il aurait simplement dû dire, oui, en effet, c'est une bêtise.
26:04Il y avait peut-être d'autres opportunités.
26:05Et puis il aurait dû clôturer.
26:06J'entends ce que vous dites, mais il était si facile pour lui de fermer le banc.
26:11De dire, j'étais très étonné, je n'y serais pas allé, j'étais un petit peu étonné.
26:18D'ailleurs, je lui ai fait part de mon étonnement.
26:21C'est même Pierre, il sénère, il sénère, il est agacé par la question.
26:26Mais c'est là où il n'y a le sens politique de sa réponse.
26:30C'est-à-dire qu'il est dans des éléments de langage au tac au tac,
26:33et il n'a pas la réponse politique.
26:35Mais ça devient personnel, il n'a rien à dire.
26:37C'est là que c'est problématique.
26:38Mais là, ce n'est pas tellement qu'il y a un autre boulot,
26:40c'est ce boulot-là qui pose question.
26:42C'est-à-dire Chine, la fast fashion, on parle des océans,
26:44on parle de la pollution, on parle du plastique.
26:48Et donc c'est en ça, moi je trouve que c'est question.
26:49Dans le même temps, une loi qui passe au Sénat,
26:51enfin je veux dire, c'est lunaire.
26:53Réponse un peu à côté de l'article.
26:54Et ça a fait un crash en termes d'audience.
26:58Mais oui, parce que les Français ne s'y trompent pas, en fait.
27:00Mais les gens n'y croient plus.
27:01Il y a une vraie défiance sur le politique.
27:03Est-ce que vous pensez que s'il n'avait pas été dans l'émission,
27:06ça aurait fait plus d'audience ?
27:07Non.
27:08Et le fait que le président y soit indique quand même
27:10que même si le président y est, il y a un crash au niveau des audiences.
27:13C'est-à-dire que les gens ne se préoccupent plus de ce que pensent Mme Macron.
27:16C'est dommage parce que c'est un sujet important et intéressant.
27:19On marque une pause et on va parler de ce qui s'est passé à nos gens,
27:24de cette adolescente de 14 ans qui a poignardé son enseignante
27:28et des réactions politiques qui ont été annoncées,
27:32enfin des décisions concrètes qui ont été annoncées par les politiques.
27:35A tout de suite.
27:35Hier, en Haute-Marne, au lycée Françoise Dolto,
27:55certains font le collège.
27:59Oui, c'est le collège, Françoise Dolto.
28:01Certains font référence au nom du collège en disant...
28:05Oui, je pense, moi j'étais sidéré,
28:08enfin je sais qu'on peut donner cette dénomination à des collèges,
28:14mais je trouve que ça dit beaucoup aussi.
28:17Vous y voyez un symbole.
28:18Oui, j'y vois un symbole, oui absolument.
28:20Donc ce jeune de 14 ans a poignardé une surveillante,
28:25une assistante d'éducation devant le collège
28:28lors d'un contrôle de sac effectué par des gendarmes.
28:33Visiblement, quand il a vu les gendarmes,
28:35il s'est précipité sur la conseillère d'éducation
28:38et il l'a poignardée.
28:39Elle en est morte.
28:40Donc évidemment, réaction immédiate de tous les politiques.
28:45Et en particulier hier, donc, du Premier ministre
28:48qui était au 20h de TF1.
28:50Écoutez ce qu'il a annoncé.
28:52Le port d'armes, celui qui détient un couteau dans son sac ou sur lui,
28:56ça doit être strictement interdit et ça doit être contrôlé.
28:59Ça n'empêchera pas tous les drames.
29:01On est en train, vous le savez, sur les sites pornographiques
29:03de proposer ce contrôle de l'âge.
29:05Il va être étendu là et que les armes seront des armes de cette nature.
29:09Il faudra qu'un adulte signe la réception.
29:11L'élargissement de la liste des armes blanches, des couteaux,
29:17c'est tout de suite.
29:18Et l'imposition, que ce soit une vérification d'âge
29:22de celui qui reçoit le colis, c'est tout de suite aussi.
29:25Alors je signale au Premier ministre que l'acquisition
29:28et la détention d'armes, toutes catégories confondues,
29:30sont interdites aux mineurs, à de rares exceptions près
29:33pour certains sports, effectivement.
29:35Donc le port d'armes pour des mineurs est déjà interdit.
29:38Et on a l'impression qu'il fallait trouver tout de suite
29:40des choses à annoncer.
29:43Et moi, le sentiment que j'ai eu en le voyant,
29:45c'est que ce sont des gens qui ne sont pas dans la vie.
29:48Alors il a pourtant eu cinq enfants,
29:49mais qui ne sont pas dans la vie,
29:50qui ne voient pas comment fonctionnent les jeunes.
29:53Je veux dire, se trouver un couteau...
29:55J'entendais Maurice Berger ce matin qui disait
29:56que les couteaux, ce sont les kalachnikovs des lycéens.
30:00C'est-à-dire qu'aujourd'hui, c'est très facile
30:02de se procurer une kalachnikov.
30:04Pour des jeunes, c'est facile de se procurer un couteau.
30:06Et un couteau, il y en a dans toutes les cuisines.
30:08J'ai fait l'exercice tout à l'heure
30:10d'aller voir les couteaux sur Amazon.
30:12Vous pouvez en acheter comme vous voulez.
30:13Les machettes aussi.
30:14Mais ça va être quoi après ?
30:15Ça va être les...
30:16Est-ce que vous avez remarqué quand même
30:18quelque chose de très frappant pour moi ?
30:20C'est que depuis ce drame, évidemment,
30:23on commente beaucoup, on interdit,
30:26on annonce des mesures spectaculaires.
30:29Mais il y a un mot que je n'ai pas entendu,
30:32et je crois que c'est très symptomatique
30:34de toute cette société gangrénée par la violence
30:37sont les parents.
30:40Ce sont les grands absents du débat.
30:42Qui sont les grands, grands, grands absents du débat.
30:45Pardon, mais...
30:46Alors, vous dites que les deux parents travaillaient,
30:47on ne sait pas grand-chose.
30:48Non, mais les deux parents travaillaient très bien.
30:50Comme si c'était un gage...
30:51Pour vos auditeurs qui ont des enfants,
30:54on sait très bien quand même qu'il semblerait
30:57qu'il s'agit d'un jeune adolescent
30:59qui a déjà des soucis,
31:02qui est déjà un petit peu perturbé,
31:04qui avait publié...
31:05Pas pour Elisabeth Borne, hein ?
31:06Non, mais bon, écoutez,
31:07je crois que Mme Borne ne vit pas
31:09dans la même dimension que nous.
31:11Voilà, je...
31:13Mais en tout cas,
31:14en tout cas,
31:15elle ne vit pas dans la même dimension
31:16que la communauté éducative.
31:17Et c'est quand même très inquiétant.
31:19Mais voilà un jeune homme quand même...
31:21Alors, sous réserve,
31:23mais il semblerait quand même
31:23qu'il ait publié des choses
31:25assez terrifiantes sur Telegram.
31:28Je ne pense pas que ses parents
31:29aient pu l'ignorer.
31:31Si.
31:31Enfin, je veux dire...
31:32Non, mais à un moment...
31:32C'est possible.
31:33C'est possible.
31:34Très bien.
31:35Mais enfin, on peut s'inquiéter
31:36et quand même déplorer
31:38que ses parents l'ignorent.
31:41Enfin, je veux dire,
31:41c'est quand même un jeune homme
31:42qui avait besoin d'être, disons...
31:45Encadré.
31:46Encadré.
31:46Et en tout cas,
31:47la communauté scolaire
31:48avait manifestement besoin
31:50d'être protégée de lui.
31:51Et ça pose aussi la question...
31:53Enfin, je veux dire,
31:54c'est tout le sujet.
31:55C'est tout le sujet.
31:56La réaction de Bérou
31:58est hallucinante.
31:59Moi, quand j'entends François Bérou,
32:00je pense au Chadoc.
32:01J'ai l'impression de déconnexion
32:04et d'absurdité totale.
32:06Parce que cette histoire de couteau,
32:08effectivement, des couteaux,
32:09on peut interdire la vente,
32:10mais il y en a dans toutes les cuisines.
32:12Tous les restaurants.
32:13Et puis après,
32:13vous prendrez un tournevis.
32:15Vous avez une fourchette
32:17sous prétexte de sécurité.
32:19Vous pouvez toucher tout le territoire.
32:21Et puis, il y a une autre chose.
32:23Et là, on a l'impression
32:24qu'il réagit à chaud
32:25et qu'il n'a même pas connaissance
32:26vraiment de ce qui s'est passé.
32:28C'est qu'il dit
32:28qu'on va multiplier les contrôles.
32:29Or, justement...
32:31C'était à l'occasion d'un contrôle
32:33où la gendarmerie était présente.
32:35Donc, c'est dire à quel point
32:36il est décalé
32:39par rapport à la situation.
32:40C'est-à-dire...
32:41Et à quel point ils sont démunis.
32:42À quel point on n'a pas de réponse.
32:43Voilà.
32:45Et sur ce cas,
32:45j'ai lu que ce collégien
32:48avait eu deux incidents.
32:51Il avait été exclu deux fois.
32:52Tenté d'étrangler un autre élève
32:54et que les parents
32:55ne pouvaient pas ignorer, pardon.
32:57Voilà.
32:57Ce qui veut dire que
32:59on peut interdire,
33:01on peut faire du répressif,
33:02on peut condamner.
33:03Mais le préventif,
33:05comment se fait-il
33:05que ce gamin
33:06qui a eu deux incidents
33:09qui ont entraîné
33:10deux exclusions temporaires
33:12n'aient pas été encadrés
33:14et qui n'aient pas eu un crime ?
33:15Il s'est fait tranquille
33:16depuis le mois de novembre.
33:17C'est ce que j'ai lu ce matin.
33:19Il disait,
33:19« Bande,
33:20il ne s'est pas remonté au rectorat. »
33:21J'en ai discuté
33:22avec un enseignant
33:22qui me dit,
33:23« Nous, on a plein d'incidents
33:24dans notre collège
33:26et c'est le pas de vague
33:27parce qu'on est mal noté. »
33:28Il est menace de mort
33:29sur du personnel.
33:31On l'entend toujours.
33:32Tout ça, ce sont des années
33:33de renoncement,
33:34des années de lâcheté,
33:37des années aussi
33:38de perte de repères.
33:39parce que vous voyez bien
33:41que dans notre société
33:43de façon générale
33:44et pas seulement à l'école,
33:47on voit bien
33:47que l'autorité
33:48n'est plus une notion clé.
33:50L'autorité n'est plus
33:51le principe hiérarchique
33:53immobile.
33:53Il y a un problème
33:54de frustration.
33:55C'est quand même le sujet.
33:57Je veux dire,
33:58c'est terrible.
34:00On a des drames
34:01d'enseignants,
34:03de personnels éducatifs
34:04qui sont tués.
34:07Je veux dire,
34:07on a...
34:08On ne se passe rien.
34:10On parle de l'autorité,
34:11mais c'est aussi la frustration.
34:12Je le vois chez les gamins
34:14qui n'est plus gérée.
34:16Très bien.
34:16Oui, et tout de suite,
34:17on passe à la case violence
34:18parce qu'on ne sait pas communiquer.
34:19On parlait du langage tout à l'heure,
34:20on ne va pas faire du Wittgenstein,
34:21mais en gros,
34:21c'est ça.
34:22Quand vous n'avez plus
34:23ce rapport au réel
34:25que vous n'êtes plus
34:25en capacité de formaliser
34:26les mots,
34:27on avait eu un débat
34:28sur le rapport à la lecture.
34:29Là, on parle du déclassement
34:30de l'école.
34:31Le vocabulaire.
34:32Le vocabulaire.
34:33Quand vous n'avez plus tout ça,
34:35il n'est plus capable
34:35de dire ce qu'on ressent.
34:37L'alternative,
34:38c'est la violence.
34:40Il y a cette capacité
34:41à pouvoir s'exprimer
34:42et il y a l'occasion
34:43de pouvoir le faire.
34:44Moi, j'ai un fils
34:45qui est en collège.
34:47Dans ce collège,
34:48il est censé y avoir
34:49une psychologue
34:50et une infirmière.
34:52Il n'y a ni psychologue
34:53ni infirmière.
34:54Donc, quand il y a un problème
34:55et quand il y a un malaise...
34:56Il y a un gros manque
34:57de psychologue
34:57et des infirmières à l'école.
34:58Il y a un énorme manque.
34:59C'est terrible.
35:00Et ça, c'est des questions...
35:01On a renié sur ces budgets-là.
35:03On laisse les enseignants
35:04gérer par eux-mêmes
35:06avec des bouts de ficelle
35:07parce qu'ils sont démunis.
35:08Et c'est terrible
35:09parce qu'ils sont en première ligne.
35:10Non, mais c'est pour ça
35:11que j'entendais.
35:12Je crois que c'est le Premier ministre
35:13hier qui disait
35:13on va développer...
35:17On va aider les enseignants
35:18à prendre en charge...
35:20Non, mais il y a les enseignants tranquilles.
35:22Il n'y a pas un bon mot.
35:23C'est ça.
35:23Il n'y a pas un bon mot.
35:24Il demande aux enseignants
35:25de régler tous les maux
35:26de la société.
35:27C'est ça, le problème.
35:28Boris Sintini.
35:29Moi, je pense qu'il y a
35:30un problème de fond
35:31qui est celui
35:32de l'éducation parentale.
35:33Oui, vous avez raison.
35:34Vous avez raison.
35:34Et quand on dit
35:37qu'il n'y a plus de psy
35:39avant d'aller voir un psy,
35:41c'est aux parents
35:41d'expliquer qu'un psy
35:42c'est un médecin.
35:43Aujourd'hui, quand on parle
35:44d'un psy de manière générale,
35:45on a honte d'aller le voir
35:46ou de dire qu'on va voir un psy.
35:47C'est aux parents
35:48d'expliquer que le psy
35:49sert à quelque chose.
35:50C'est un tout bip
35:52qui sert à soigner aussi.
35:54C'est aux parents
35:55de donner le vocabulaire nécessaire
35:58pour qu'un gamin
35:58puisse s'exprimer correctement
36:00quand il arrive au CP.
36:01Il y a des études
36:01qui disent que
36:02des gamins de cadre
36:03ils ont 60% de plus
36:05de mots, de vocabulaire
36:06que des enfants
36:07de classe populaire
36:07quand ils arrivent en CP.
36:08Donc, on revient toujours
36:09à l'origine des choses.
36:11C'est qu'il y a des enfants...
36:12Moi, je suis né à Annecy,
36:14en Savoie.
36:15J'ai ensuite grandi
36:15un peu plus tard à Paris.
36:17Quand on était gamin,
36:18il y avait aussi des élèves
36:19qui avaient des couteaux
36:19dans leur sac.
36:21Il n'y avait pas de violence,
36:21mais il n'y avait pas
36:22de réseaux sociaux.
36:23Mais il n'y avait pas de violence.
36:24Mais ils venaient quand même
36:25pour faire les malins,
36:26pour montrer qu'ils avaient ça,
36:27pour peut-être
36:27se différencier des autres.
36:28Mais il y a aussi,
36:31je pense,
36:31je suis parfaitement d'accord,
36:32mais je pense aussi
36:34qu'il faut qu'on fasse
36:34une vraie révolution.
36:37Il faut qu'on remette à zéro
36:39en fait notre logiciel.
36:40Parce que typiquement,
36:41nous, à la région,
36:41quand on a mis en place
36:42les brigades régionales
36:43de sécurité,
36:44qui sont plébiscitées
36:46par les proviseurs,
36:47ce sont les proviseurs
36:48qui demandent
36:49à ce que les brigades
36:50régionales de sécurité
36:51viennent assurer
36:52la sécurité,
36:54la sérénité
36:55et la tranquillité
36:57en milieu scolaire.
36:58bien.
36:59Qu'est-ce qu'on n'a pas entendu ?
37:00On s'est fait insulter,
37:02mais insulter.
37:03On était des réacs,
37:05on était des fascistes
37:06et encore aujourd'hui,
37:08une certaine gauche
37:09ne voit pas l'intérêt
37:11à ces brigades
37:13régionales de sécurité
37:13qui sont un vrai plus
37:15en milieu scolaire
37:16et qui sont plébiscitées
37:17par la communauté éducative.
37:20Allez-y.
37:20J'ai temps ?
37:21Oui, allez-y.
37:22Non, allez-y.
37:25Non, mais pour moi,
37:26c'est systémique.
37:28Je n'aime pas trop ce mot,
37:29mais le premier,
37:31c'est pour ça que l'intervention
37:32de François Bayreau,
37:33pour moi,
37:33elle est totalement
37:33à côté de la plaque,
37:35c'est qu'on est face
37:35à une situation
37:36où l'État n'est même plus
37:37en capacité de protéger
37:38ses propres fonctionnaires.
37:40Alors que c'est sa première mission,
37:42protéger les élèves
37:43et protéger les fonctionnaires.
37:45On ne le fait même plus.
37:47Et on va nous sortir
37:48quelque chose
37:48sous prétexte de sécurité,
37:50on va vous restreindre
37:50la liberté.
37:51On peut faire,
37:52pour la sécurité,
37:53vous pouvez restreindre
37:54toute la liberté du monde.
37:55Le deuxième point
37:56qui est directement relié
37:57au premier,
37:58c'est le déclassement
37:59de l'école.
37:59Ça fait 40 ans
38:00qu'on va venir sur l'école
38:01alors que ça devrait être
38:01le premier poste de dépense
38:02de l'État.
38:03L'enfance,
38:05ça peut être aussi relié
38:06à tout ce qui est ASEE,
38:06mais tout ce qui est
38:07protection d'enfance,
38:08tout ce qui est éducation,
38:09c'est ce que vous devez mettre
38:10en priorité dans un État.
38:11Aujourd'hui,
38:11on ne le fait même plus.
38:12Et le dernier point,
38:13c'est ce que tu disais,
38:14c'est sur l'éducation,
38:16sur le rôle des parents
38:17et sur l'autorité
38:18qu'ont les parents
38:18sur leurs propres enfants.
38:20Aujourd'hui,
38:20ce n'est plus le cas.
38:21Les trois font système
38:22et on n'a aucune solution.
38:23La seule chose
38:23que nous propose le politique,
38:25c'est qu'on va mettre
38:25des portiques
38:26pour les couteaux
38:27à l'entrée de l'école.
38:27C'est terminé,
38:28tu n'as pas résolu le problème.
38:29C'est absolument absurde.
38:30Écoutez également
38:30le président de la République
38:31qui s'exprimait
38:33sur le sujet hier.
38:35Comment on en est là ?
38:36Moi, j'ai quelques explications.
38:37D'abord,
38:38l'explosion des familles.
38:39Nous vivons dans des sociétés
38:40où depuis 20 ans,
38:41les familles ont explosé.
38:42Et souvent,
38:43chez ces jeunes
38:43qui sont très violents,
38:44c'est des familles
38:45qui ont explosé.
38:46C'est souvent des mamans seules
38:47dans 90% des cas
38:48qui élèvent les enfants
38:49qui peuvent être débordées.
38:50C'est très dur
38:50d'élever un enfant et un ado.
38:52Et donc moi,
38:52j'incrimine personne.
38:53Mais c'est une réalité
38:54de notre société.
38:55On n'a pas fait assez attention à ça.
38:57La deuxième chose,
38:58ce sont les réseaux sociaux.
38:59Et ça, on le sait.
38:59Il y a une commission écran
39:00qui m'a rendu ses travaux.
39:02On a lancé la mobilisation.
39:03Moi, je porte
39:04l'interdiction des réseaux sociaux
39:06pour les moins de 15 ans.
39:07Et on peut le faire
39:08parce que toutes ces plateformes
39:09ont la possibilité
39:10par la reconnaissance faciale
39:11ou des identifiants
39:12de vérifier l'âge.
39:13Et donc, on doit interdire
39:15les réseaux sociaux
39:16au moins de 15 ans.
39:16Et vous allez le faire quand ?
39:17C'est simple.
39:17Je nous donne quelques mois
39:18pour arriver à faire
39:20la mobilisation européenne.
39:21Sinon, je négocierai
39:23avec les Européens
39:23pour que nous,
39:24on commence à le faire en France.
39:25On ne peut pas attendre.
39:26Il y a une avocate,
39:27Julie Courvoisier,
39:28sur X,
39:29qui dit
39:30que c'était déjà interdit
39:30au moins de 13 ans
39:31pour le résultat que l'on connaît.
39:33En CM2,
39:34l'immense majorité
39:35des enfants à un portable
39:36et un TikTok,
39:37c'est la première question
39:38que je pose aux enfants
39:38dans les écoles
39:39dans lesquelles j'interviens
39:40pour une association
39:42pour laquelle elles parlent.
39:44Avec la complicité des parents.
39:45Bien sûr.
39:46Mais le nombre d'enfants
39:47qu'on voit avec des portables
39:48à la main.
39:50Mais c'est un tout, en fait.
39:51On ne peut pas dire
39:52que c'est les réseaux sociaux,
39:52c'est les couteaux.
39:53C'est effectivement
39:54une faillite totale.
39:54Il y a des facteurs
39:55aggravant
39:55et il y a des facteurs
39:56qui sont structurels.
39:58Je voulais revenir
39:58sur ce que disait Mehdi
40:00parce que ça me paraît
40:01très juste
40:01et philosophiquement dense.
40:03C'est qu'effectivement,
40:04il y a une rupture
40:04du contrat social
40:05mais par le bas.
40:07Donc les jeunes
40:08ne reconnaissent plus
40:09l'autorité de l'État
40:13mais aussi par le haut.
40:15C'est-à-dire que
40:15l'État lui-même
40:16ne remplit plus
40:17ses fonctions.
40:19Et ça, c'est...
40:20C'est le régalien.
40:21C'est-à-dire que sur le régalien,
40:21on n'est même plus...
40:22On a assuré la sécurité.
40:23Effectivement,
40:24le premier principe
40:25du contrat social,
40:26c'est la confiscation
40:27de la violence
40:28pour assurer
40:29la sécurité des citoyens.
40:31Et ça, on a l'impression
40:32que l'État, aujourd'hui...
40:33Oui, le monopole
40:34de la violence
40:35passe de plus en plus
40:35à l'individu
40:36et plus à l'État.
40:37Mais pourquoi la violence ?
40:38On parle d'ensauvagement.
40:40Pourquoi un ensauvagement ?
40:41Qu'est-ce qui a fait
40:42qu'on est passé
40:43à cette violence ?
40:44Mais parce que
40:44je pense aussi
40:45que c'est ce que
40:47disais tout à l'heure,
40:48je pense vraiment
40:49que la notion
40:50d'autorité
40:51dans notre pays
40:53a été complètement
40:54effacée.
40:56Quand il n'y a plus
40:56d'autorité,
40:57comment voulez-vous
40:58que des jeunes
40:59se disciplinent ?
41:01Et de contraintes, oui.
41:03Il y a aussi
41:04une formation
41:04de l'esprit...
41:06Pour moi,
41:06il y a aussi
41:06une énorme formation
41:08de l'esprit critique.
41:11On avait parlé
41:11sur la lecture,
41:12mais le rapport
41:13au monde,
41:14le rapport au réel,
41:15je rappelle quand même
41:15que la réalité,
41:16il n'est qu'une seule,
41:17c'est celle qu'on partage tous.
41:18Et l'impression que les gens
41:19n'ont plus ce rapport
41:20justement à cette réalité
41:21et à la violence.
41:23Alexandra enseigne,
41:24moi j'enseigne également
41:25dans une école de droit.
41:28Le fait de demander
41:29à des étudiants
41:30qui sont des étudiants
41:31supérieurs
41:32de ne pas regarder
41:35leur téléphone portable,
41:36de ne pas être
41:36sur leur téléphone portable
41:37pendant les cours.
41:38Et je le fais gentiment
41:39en plus,
41:40parce qu'en général,
41:41je dis,
41:42tiens, c'est marrant,
41:42vous êtes en train
41:43de vérifier si ce que je dis
41:44est vrai sur votre téléphone,
41:45c'est amusant.
41:46Ah, c'est pas mal ça.
41:48Rien que ça.
41:50Mais c'est insupportable.
41:51C'est-à-dire qu'on a
41:52l'impression
41:53de demander
41:55un truc.
41:55Oui, c'est une prothèse numérique.
41:56C'est une prothèse.
41:57C'est une extension du corps
41:58le téléphone portable.
41:59C'est très compliqué, quoi.
41:59C'est-à-dire qu'à un moment donné,
42:01la moindre contrainte
42:03est perçue
42:07comme quelque chose
42:08d'attentatoire
42:09à la liberté.
42:10Vous vous rendez compte
42:10quand même
42:10de ce qui s'est passé
42:11et de ce qui se passe.
42:12C'est-à-dire des gosses
42:13de 14 ans
42:13qui poignardent
42:14une femme de 31 ans.
42:16C'est pas un événement nouveau.
42:18Non, c'est pas nouveau.
42:19Mais c'est...
42:20Elle avait un enfant
42:21de 14 ans
42:23et lui, il ne reverra pas
42:24ça va vraiment revenir.
42:25La violence,
42:27c'est la limite
42:28finalement
42:28de l'humain.
42:30On a beau faire
42:32tout ce qu'on veut.
42:32D'abord,
42:32on a la pensée.
42:36Il y a le dialogue
42:37ensuite
42:37pour essayer
42:37d'exprimer cette pensée.
42:38Puis quand on n'a pas
42:39forcément les mots
42:40dans le dialogue,
42:40comme on disait tout à l'heure,
42:41il y a la violence derrière.
42:43Je pense,
42:43moi je reste persuadé
42:44d'une chose,
42:44que ça ne me regarde que moi,
42:46mais ce n'est pas véritablement
42:48le problème de l'État.
42:48C'est le problème
42:49d'abord des parents.
42:51Normalement,
42:51l'État,
42:51il est là
42:52pour que tout se passe bien.
42:52C'est quand même
42:55le problème de la société.
42:56C'est le problème
42:57de l'école
42:58où vous avez,
42:59je ne sais plus
42:59quel est le chiffre,
43:00en sixième,
43:01X% d'élèves
43:02qui ne savent pas lire.
43:03Quand vous voyez
43:04les copies,
43:05vous voyez dans le supérieur
43:06mais aussi au collège.
43:07Moi,
43:08j'ai interrogé
43:08un enseignant
43:09qui m'a dit
43:09il y a une copie sur cinq
43:10que je ne peux pas déchiffrer
43:12donc je mets une note approximative.
43:14Déchiffré.
43:14Il m'a dit
43:15je mets une note approximative.
43:17C'est bien sûr
43:18le problème.
43:20Quand on a un problème
43:21à l'école,
43:22on convoque les parents.
43:23Parce qu'il y a
43:24une autorité de tutelle derrière
43:26et puis parce qu'on s'en remet
43:27finalement
43:28à ceux
43:29qui font l'éducation
43:30des enfants.
43:30Donc c'est un effondrement
43:31général.
43:32C'est un effondrement général.
43:33Après,
43:33le système éducatif
43:35il est fait pour poursuivre
43:36ce que les parents
43:37ont donné
43:37pendant ces premières années
43:38et puis ce qu'ils donneront
43:39tout au long de la vie.
43:40Mais derrière,
43:41le système scolaire
43:42ce n'est pas le système scolaire
43:44qui amène la violence.
43:45Ce n'est pas ça.
43:46Ce sont les individus
43:47qui...
43:47On peut quand même
43:48questionner le système scolaire.
43:49Par exemple,
43:50quand vous avez en sixième
43:51des jeunes qui sont
43:53autorisés à rentrer
43:54en sixième
43:55et qui ne savent
43:56ni lire ni écrire,
43:57je suis désolée,
43:58il y a un vrai sujet.
43:59Il y a plein de tabous
44:00qu'il faudrait qu'on ait
44:00le courage d'affronter.
44:02Typiquement,
44:03la grille de notation.
44:05Non mais,
44:05j'invite les professeurs
44:07à expliquer
44:09les grilles de notation
44:10qui sont imposées.
44:12C'est-à-dire,
44:13le niveau de laxisme,
44:14de tolérance
44:15à la nullité
44:16est telle que...
44:18Moi, je pense
44:18que quand on respecte
44:19les jeunes,
44:20on exige beaucoup d'eux.
44:21Et quel que soit
44:21leur niveau social.
44:23C'est ça le grand tabou.
44:24On se retrouve
44:25dans un instant.
44:26Sud Radio,
44:27votre avis fait la différence.
44:29Vous êtes une super radio,
44:31vraiment,
44:31vous êtes la radio du moment.
44:32Continuez,
44:33c'est super.
44:34Sud Radio,
44:35parlons vrai,
44:36mettez-vous d'accord,
44:37Valérie Expert.
44:38On continue de commenter
44:40ce drame hier à Neugean.
44:43Écoutez,
44:43hier,
44:43la mère d'Elias,
44:45ce jeune qui a été assassiné
44:46alors qu'il rentrait
44:48d'un entraînement de foot
44:49par deux délinquants
44:51qui étaient avec des bracelets électroniques
44:54qui avaient interdiction de se voir
44:56et qui ont assassiné,
44:58comme elle l'a rappelé,
44:59Elias avec une machette.
45:01Elle était hier
45:02chez nos confrères de BFM TV.
45:04Elisabeth Borne,
45:05qui est ministre
45:06de l'Éducation nationale,
45:07nous a terriblement choqués
45:09le père d'Elias et moi.
45:11Elle a tenu ses propos.
45:12Je la cite.
45:13Le rapport sur le frérisme,
45:16la mort d'Elias
45:17ou les violences en marge
45:18du match du PSG
45:20choquent à juste titre les Français.
45:21Mais on ne doit
45:22ni légiférer à chaud
45:24ni dans l'émotion.
45:26Ce serait bien
45:26d'éviter la surenchère
45:28de mesures éculées
45:29qu'on trouve sur l'étagère
45:30à chaque actualité dramatique.
45:33On doit s'attacher
45:34à identifier les causes
45:35qui conduisent à ces faits
45:37à apporter avec sang-froid
45:38des réponses cohérentes,
45:40efficaces et réalistes.
45:42De qui se moque-t-on ?
45:44Elisabeth Borne
45:45est ministre
45:45de l'Éducation nationale.
45:47Elle est au gouvernement
45:48depuis 2017.
45:50Elle a occupé
45:50plusieurs postes
45:51de ministre.
45:53Elle a été
45:53premier ministre.
45:54On nous dit
45:55qu'elle est la numéro 2
45:56du gouvernement.
45:57Elle est ministre
45:58de l'Éducation nationale.
46:00Madame Elisabeth Borne
46:01veut réfléchir,
46:03veut prendre le temps
46:04de réfléchir.
46:05Mais on n'a plus
46:06le temps de réfléchir.
46:08Oui,
46:08et ça fait 20 ans
46:09voire 30 ans
46:10qu'on réfléchit.
46:11Elias a été assassiné
46:12en janvier,
46:14fin janvier.
46:14On est en juin.
46:16On n'était plus
46:17dans l'urgence.
46:19Et on ne voit pas bien
46:20ce qu'elle a trouvé.
46:21Alors,
46:21c'est difficile,
46:22on ne va pas leur jeter
46:23la pierre non plus,
46:23mais ne pas réagir
46:24dans l'urgence.
46:25C'est pourtant
46:25ce qui a été fait hier.
46:27Elle a parfaitement raison.
46:29Et il y a un point
46:30que je veux juste
46:30mettre un peu en exergue,
46:31c'est que le politique
46:33devient le commentateur
46:35de sa propre inaction
46:36ou de sa propre action.
46:38Alors qu'il est là
46:39pour agir.
46:40C'est à nous
46:40de commenter l'action politique.
46:41Ce n'est pas au politique
46:42de le faire lui-même.
46:43Donc,
46:43une inversion des rôles.
46:44Et c'est précisément
46:44ce qu'elle dit.
46:45Et pour moi,
46:45c'est le point le plus important
46:47dans son discours.
46:48Le politique,
46:50et l'exemple d'Elisabeth Borne
46:51est parfait,
46:52commande sa propre action.
46:53Elle veut se mettre
46:54en hauteur.
46:55Mais non,
46:55ce n'est pas ton rôle
46:55d'être en hauteur.
46:56Tu es là pour être
46:58dans l'action,
46:58tu es là pour agir,
46:59tu es là pour répondre
46:59aux problématiques.
47:00Tu es au milieu du ring.
47:01Tu es au milieu du ring.
47:02Tu as voulu être là,
47:03maintenant tu prends les coups.
47:04Tu es là pour prendre les coups.
47:05Et là,
47:05pareil,
47:06l'indécence du propos
47:07vis-à-vis des parents.
47:09C'est-à-dire que
47:10dire un truc pareil,
47:12c'est...
47:13Comment...
47:15Placer Elias
47:16entre le PSG...
47:17Ça n'a rien à voir.
47:19Tout est indécent.
47:21Mais vous savez,
47:22par exemple,
47:22à juste titre,
47:24on s'émeut
47:25du meurtre
47:26de cette jeune...
47:28enseignante,
47:30évidemment,
47:31moi,
47:32je suis bouleversée,
47:33comme tous les Français,
47:35par le meurtre
47:37de cette jeune femme.
47:38En revanche,
47:39on a l'air de découvrir
47:40que...
47:41Je veux dire,
47:42voilà,
47:42je vous rappelle quand même
47:43qu'Agnès Lassalle,
47:45cette enseignante
47:46de Saint-Jean-de-Luz,
47:47elle a quand même été tuée
47:48par un de ses élèves.
47:50Je veux dire,
47:50on a l'air de découvrir,
47:51c'est-à-dire que
47:52nos responsables politiques
47:54sont effectivement
47:55dans le commentaire
47:56et tout le monde
47:57est choqué
47:58et surpris.
47:59Mais en fait,
47:59on va presque finir
48:01par s'y habituer.
48:02Parce que les enseignants
48:03qui sont tués
48:03par leurs élèves,
48:06c'est...
48:07Là,
48:08on parle de...
48:08Tu parles d'une personne
48:10qui est morte,
48:12on parle d'un meurtre,
48:13mais on oublie
48:14au quotidien
48:15toutes les menaces de mort,
48:16les tentatives,
48:18les intimidations,
48:19que ce soit aussi
48:19des fois par les parents
48:20d'élèves eux-mêmes.
48:21Absolument.
48:22Et on se demande
48:26quand est-ce que
48:26va être mis
48:26vraiment un vrai plan
48:28avec une vraie politique.
48:30Mais qu'est-ce qu'on peut faire
48:31concrètement ?
48:31Je pense que moi,
48:32je suis très pessimiste.
48:33Je pense qu'on est foutus.
48:35Enfin,
48:35on a une génération foutue.
48:36Aussi,
48:37je vous assure.
48:37On a une génération...
48:38Il faut au moins
48:39augmenter effectivement
48:40le suivi en termes
48:42de sécurité,
48:43le suivi en termes
48:44psychologiques
48:45et l'encadrement.
48:47Déjà pour délester
48:48les enseignants
48:49de ces problèmes-là.
48:50C'est-à-dire que les parents
48:52et les profs...
48:52Mais essayez de trouver
48:54un psy aujourd'hui.
48:55Essayez de trouver un psy.
48:56Mais déjà dans l'idée
48:57d'y aller.
48:58Vous avez raison là-dessus.
49:00Les enseignants
49:01voient s'empiler
49:02une liste d'injonctions.
49:04Chaque année,
49:06ils ne sont plus
49:07en charge
49:07de ce qui est fondamental,
49:09c'est-à-dire
49:09enseigner,
49:10transmettre.
49:11Mais quelle solution ?
49:13Parce qu'elle n'est pas
49:14chez le politique unique.
49:14Par exemple,
49:15voyez ce jeune élève,
49:17à deux reprises,
49:21il a été sanctionné.
49:22Soyons courageux.
49:23Vous savez quoi ?
49:24On le vire.
49:24Et il ne retrouve pas
49:26un système scolaire classique.
49:27Il va dans un sang.
49:29On crée
49:29ou on imagine
49:31des centres spécialisés
49:32pour ces jeunes.
49:33C'est-à-dire qu'on les extrait
49:34du cadre scolaire.
49:36Soyons courageux.
49:37Mais pourquoi pas ?
49:38Là, c'est un cas.
49:39Il a frappé.
49:41Vous discutez
49:42avec des enseignants
49:44qui vous racontent.
49:45L'enseignant de Seine-Saint-Denis
49:46m'a raconté qu'il y avait
49:47des élèves qui tasaient
49:48d'autres élèves.
49:49C'est-à-dire qu'on est confronté
49:51au quotidien
49:51à des actes de violence.
49:52On s'attaque à un enseignant.
49:53Vous n'allez pas mettre
49:54tous les deux en conséquence
49:55immédiate.
49:56Comment on peut penser
49:5730 secondes
49:57qu'un gamin
49:58qui en étrangle un autre,
50:00ça va se régler tout seul,
50:01qu'il n'y a pas de problème
50:02et que finalement,
50:03c'était il y a 3 mois.
50:05Il y a peut-être deux sujets aussi.
50:09Il y a des actes isolés.
50:10Celui qui arrive avec un couteau
50:11et qui est dans une phase
50:13tout à fait particulière
50:14et qui va donner violence
50:15à cette dame avec ce drame.
50:16Il y a les règlements de comptes
50:17qu'on peut aussi avoir
50:18dans des cas.
50:19Il y avait déjà eu
50:19des règlements de comptes.
50:20Il y a beaucoup.
50:21Donc on ne peut pas les mettre
50:22dans le même système.
50:23Et puis après,
50:24trouver les réponses
50:24à des questions,
50:25c'est comment on redonne
50:26l'autorité de manière générale
50:28et comment on prévient
50:29cette violence.
50:30Parce que ce n'est pas
50:30parce qu'elle a existé
50:31qu'elle réexistera.
50:32Ce n'est pas parce que
50:32quelqu'un a essayé
50:33d'étrangler quelqu'un.
50:34Ça peut être indifférent
50:34dans une école.
50:35Ça peut être tout et n'importe quoi.
50:36Ça peut être une amourette
50:37ou quoi que ce soit.
50:38Mais comment on fait
50:39pour prévenir cette violence-là
50:40et puis comment on fait
50:41pour redonner,
50:41je reviens sur le sujet,
50:42mais comment on fait
50:42pour redonner aux parents
50:43le pouvoir de parents ?
50:45La place de père.
50:48Plus les lycées
50:49et les collèges
50:50seront des zones de violence,
50:51moins on arrivera
50:52à transmettre le savoir
50:53et plus ça favoriserait...
50:55J'ai ajouté un dernier point.
50:56Peu importe les mesures
50:57qui seront prises,
50:58il faut qu'elles soient structurelles.
50:59Il ne faut pas juste
50:59l'interdiction des couteaux.
51:01Les résultats seront dans 20 ans.
51:02Garde à vue prolongée
51:03pour le lycéen,
51:04pour le collégien,
51:05garde à vue prolongée
51:06de 24 heures.
51:06Et nous avons notre gagnant,
51:08c'est Raphaël de Cachon
51:08qui remporte un bracelet
51:10de la collection Lettres
51:11de la marque
51:13Le Vent à la Française.
51:14Très joli bracelet à offrir
51:15pour la fête des pères
51:17qui sont intégralement fabriqués
51:20en France.
51:20Allez voir sur le site
51:21Le Vent à la Française.
51:22Made in France.
51:23Absolument.
51:24Merci à vous.
51:25Très bonne journée.
51:26Bonne journée sur Sud Radio.

Recommandations