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  • 11/06/2025
Mahfoud Aomar le président de l'association des maires de France dans l'Yonne est en colère après l'avantage fiscal octroyé aux agriculteurs. Les communes n'ont pas reçu de compensation.

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Transcription
00:00En réalité, on ne nous demande rien et on agit derrière nous.
00:04Et oui, ça va vraiment créer des problèmes dans certaines communes, de gros problèmes financiers.
00:09Si on reprend depuis le début, cette mesure visait à alléger la trésorerie des agriculteurs
00:13en augmentant leur exonération de taxes foncières sur le non-bâti agricole.
00:19Finalement, la bonne idée se transforme en casse-tête budgétaire pour vous ?
00:24Si vous voulez, c'était pas une...
00:26Qu'ils aient cette idée ? C'était une bonne chose à la limite.
00:28Mais qu'il y ait une compensation pour les communes.
00:30C'est-à-dire que faire plaisir avec l'argent des autres, et particulièrement avec l'argent des communes,
00:35c'est quand même pas logique.
00:36Nous, on a voté nos budgets.
00:38Nos budgets sont votés en équilibre.
00:40Et d'un seul coup, on nous dit, écoutez, vous n'aurez pas ces rentrées-là.
00:44Mais par contre, si vous voulez, vous pouvez augmenter les impôts
00:47pour récupérer l'argent que vous allez perdre.
00:49Il y avait une compensation de prévu au début ?
00:51Il y avait une compensation de prévu.
00:53Il y avait une compensation de prévu.
00:54Et ce qui était prévu, c'était que normalement l'État compensait.
00:57Mais comme par hasard, la petite ligne compensation, elle a disparu.
01:01Il y a simplement le paiement et il n'y a pas la compensation.
01:03C'est un oubli parce qu'on a voté tout ça très rapidement.
01:07On connaît les problèmes qu'il y a eu au gouvernement pour trouver une majorité, etc.
01:12C'est un oubli ou c'est volontaire ?
01:16Écoutez, au pire, c'est un manque de professionnalisme
01:18et un manque de connaissance de ce qui se passe dans la ruralité.
01:21Et puis moi, je pense que ça n'a pas été oublié.
01:24C'était volontaire.
01:25C'est volontaire.
01:27On a saisi le moment où, justement, peut-être tout le monde n'était pas focalisé,
01:31n'avait pas son attention sur ce budget,
01:34qu'on avait du mal à faire voter pour faire passer ça en douce.
01:37C'est ça.
01:38Et vous avez des communes qui ont des conséquences financières
01:41qui sont extrêmement graves, vraiment extrêmement graves.
01:44Comment on fait, justement, quand on se trouve...
01:45Alors, on entendait tout à l'heure Chablis un trou de 100 000 euros.
01:48C'est ça. Chablis, 100 000 euros.
01:50Et si vous voulez, vous comprenez qu'à Chablis,
01:53ils avaient fait leur budget, ils avaient dit qu'on n'augmentera pas les impôts.
01:57Et comment on fait quand on a 100 000 euros en moins ?
01:59On a prévu des choses, ça veut dire qu'il y a des choses qu'il ne faut peut-être pas faire.
02:03Ça veut dire qu'il y a des services qu'il ne faudra pas faire.
02:05Mais tout ça, ce qui me rend en colère,
02:08tout ça, c'est que ce n'est pas la liberté de gestion de la commune.
02:11C'est l'État qui décide ça.
02:13Ça veut dire que les communes, elles sont vraiment sous tutelle de l'État.
02:15Et l'État nous dit derrière, vous, vous augmentez trop les impôts.
02:21Écoutez, c'est eux quand même qui nous créent ce problème-là.
02:24Est-ce qu'il y a une possibilité, par une mobilisation par exemple des élus,
02:28puisqu'il n'y a pas que Lyon qui est touché,
02:31il y a d'autres départements ruraux,
02:34d'obtenir cette compensation, peut-être un peu plus tard,
02:38mais est-ce que c'est dans les tuyaux ?
02:41Écoutez, en tout cas, moi c'est ce que j'espère,
02:43et c'est ce que je vais demander à l'association des maires de France.
02:46On va réagir, et les maires de France, c'est toute la France.
02:49Et puis j'espère que les sénateurs, j'espère que les députés,
02:53auront le courage de revenir sur cette décision,
02:55et de trouver des compensations aux communes.
02:58Vous êtes président de la communauté de communes de l'Ayanté.
03:01C'est ça.
03:01Chez vous, comment ça va se passer ?
03:05Est-ce que le manque à gagner est important ?
03:07Le manque à gagner n'est pas énorme, il est aux alentours de 14 000 euros.
03:11Donc on a décidé qu'on n'augmenterait pas les impôts,
03:14mais on a 14 000 euros en moins dans les comptes de la communauté de communes.
03:19Et ce manque budgétaire intervient aussi au plus mauvais moment pour un élu.
03:27Il y a les élections municipales.
03:29Complètement.
03:29Ça peut avoir quand même une incidence.
03:32C'est-à-dire que vous prenez, vous avez des élus qui ont dit
03:34on n'augmentera pas les impôts, et qui se retrouvent avec ce problème-là,
03:39et il faut qu'ils trouvent des solutions.
03:41Et il y a des endroits, où il y a des communes,
03:43où il n'y aura pas d'autres solutions que d'augmenter.
03:46C'est de toute façon ou augmentation ou coupe budgétaire.
03:49C'est ça.
03:50Il n'y a que deux solutions en fait.
03:52C'est exactement ça.
03:53C'est exactement ça.
03:54Et donc, comment vous voyez les choses, vous,
03:57justement à quelques mois des élections municipales,
03:59c'est quoi la moins mauvaise solution ?
04:02La moins mauvaise solution...
04:03Vous savez, moi je suis pour le principe de réalité.
04:06Si seulement, quand on a 100 000 euros en moins,
04:09on ne peut certainement pas boucler le budget.
04:11Donc si on a 100 000 euros en moins, il n'y a pas 50...
04:14Là, il n'y a pas 50 solutions.
04:15Si on n'a pas les moyens de...
04:17Et puis sinon, il faut faire...
04:19Si c'est une petite somme, il faut faire des économies.
04:22Mais vous allez avoir les gens qui vont dire,
04:24bah ouais, mais ça, ça, ça, ça vous le faites plus, ça vous le faites plus, ça vous le faites plus.
04:27Parce que d'un côté, on a les impôts qui créent forcément du mécontentement de la part des administrés.
04:32Et quand on sucre un petit peu une subvention,
04:36on a ceux qui profitaient, entre guillemets, de cette subvention,
04:40qui sont forcément en colère.
04:41Il n'y a pas de solution, en fait, pour ne pas s'attirer la colère de l'un ou de l'autre.
04:45Oui, on nous demande, en fin de compte, d'être des magiciens.
04:49David Copperfield, on demande aux élus d'être des David Copperfield.
04:53On n'est pas des magiciens.
04:54Si vous voulez, il y a le principe de réalité qui est là.
04:57Merci Mafouda Omar.
04:58Je rappelle que vous êtes le président de l'association des maires de France dans Lyon.
05:02Merci pour votre coup de gueule ce matin.

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