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  • 11/06/2025
Lors de l'émission La Matinale du 11/06, le journaliste Amaury Bucco est revenu sur l'enfer vécu par certains habitants la nuit du 31 mai ou 1er juin, lors des violences survenues à Paris et dans toute la France, après le sacre du PSG en Ligue des champions.

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Transcription
00:00Non, tout à fait, c'est assez méconnu. En fait, je me suis rendu hier effectivement dans le 16 arrondissement
00:04entre la place du Trocadéro et la place de l'Étoile, pour faire ce qu'on appelle une enquête de voisinage,
00:08une enquête de terrain, et j'ai pu échanger avec des dizaines de riverains, des commerçants, des habitants,
00:12des gardiens d'immeubles, et tous évidemment m'ont raconté une nuit d'une extrême violence,
00:17des rues entières avec des commerces pillées, des voitures brûlées, des terrasses saccagées,
00:21et même par exemple un tractopelle dont les émeutiers ont pris le contrôle pendant une demi-heure
00:25pour saccager des voitures.
00:26Il y a aussi par exemple ce père de trois enfants qui est réveillé vers 2h du matin,
00:30il y a un pavé qui traverse la baie vitrée de son salon, où cette femme, cette habitante,
00:34réveille aussi en pleine nuit par une explosion, puisque le scooter de son mari,
00:37une autre voiture et un autre scooter ont explosé au pied de son immeuble et ont mis le feu à la porte de l'immeuble.
00:42Mais le plus inquiétant vraiment, ce sont les intrusions dans les immeubles,
00:45j'en ai décompté un grand nombre, au moins une dizaine en déambulant dans les rues.
00:50Écoutez par exemple le récit de cette gardienne d'immeubles, elle a été réveillée en pleine nuit,
00:54les émeutiers sont rentrés dans son hall et ont tambouriné à sa porte,
00:58elle a été obligée de se réfugier avec sa fille de 6 ans à la cave pendant près de 2h,
01:02plus de 2h même, pour échapper aux émeutiers, parce qu'elle l'appelait à la police,
01:05mais la police était débordée, elle ne pouvait pas intervenir.
01:07Écoutez-la.
01:09Voilà, comme j'ai l'écran, on l'a vu entrer à force à la porte d'entrée,
01:13et il s'est pris sur ma porte, sur la deuxième porte,
01:15qui donne accès au deuxième hall pour aller dans les étages.
01:21Et est-ce que vous pouvez me montrer que vous êtes réfugiée ?
01:23Donc on est descendu tout le toit, paniquée, donc on est descendu tout le toit,
01:28et quand j'ai la porte sortie de secours,
01:33ça donne directement l'accès à la cave,
01:37on s'est réfugiée à la cave.
01:41J'ai la cave d'accès, la mienne, donc on s'est réfugiée sur la cave.
01:48D'accord, pendant combien de temps ?
01:50Ça durait au moins deux heures, deux heures et demie.
01:55D'accord.
01:55Vous aviez pris une arme ou quelque chose pour vous défendre au cas où ?
01:58Comment ça s'est passé ?
01:59Non, franchement, on n'arrivait pas à réfléchir,
02:05qu'est-ce qu'on va prendre, qu'est-ce qu'on ne va pas prendre.
02:08C'était juste pour sauver la petite, on s'est dit, on se va réfugier.
02:11S'ils entrent, ils saccagent l'appartement, ils saccagent,
02:14s'ils cassent, ils cassent, mais nous, on se protège pour la petite.
02:17C'est effrayant, effrayant.
02:21Est-ce que vous avez eu d'autres témoignages similaires ?
02:24Oui, alors il y a le témoignage de cette jeune femme qui s'appelle Louise,
02:27qui est âgée d'une vingtaine d'années.
02:28Elle, elle a assisté d'abord à tétaniser une partie de la soirée au saccage de sa rue.
02:33Et il y a un de ses voisins, excédé probablement,
02:36qui a jeté un liquide par la fenêtre sur les émeutiers.
02:38Et résultat, les émeutiers ont pris en cible son immeuble.
02:41Elle a reçu des mortiers d'artifices sur sa fenêtre,
02:43jusqu'à ce qu'ils décident de s'en prendre, de rentrer dans l'immeuble.
02:47Ils ont défoncé la porte cochère,
02:49puis ils ont tenté de franchir la deuxième porte qui mène dans les étages.
02:53Résultat, elle a passé sa nuit à ne pas dormir avec un couteau à proximité de son lit.
02:58Et pour elle, vraiment, ces gens voulaient semer la peur et le chaos.
03:02Écoutez-la, elle a accepté de témoigner aussi.
03:05C'était un état juste de stress constant.
03:08Encore là, j'ai encore du mal un peu à endormir, même à en parler.
03:11Après, je ne pense pas que l'objectif était de venir cambrioler,
03:14parce que je pense que c'est tout, ils auraient pu le faire.
03:16Je pense que c'est vraiment de casser, de voir que les gens ont peur.
03:18Donc nous, on est en état de stress, on peut juste survivre en fait.
03:22On se dit, on ne sait pas ce qui peut se passer.
03:24Et j'ai un ami qui m'a même dit, fais gaffe au couteau,
03:26parce qu'une fois qu'il y a la personne en face,
03:28d'instinct, personne ne peut pas l'honneur de quelqu'un.
03:31Donc ça peut se retourner contre nous.
03:33Mais en fait, on était tous dans un état de stress.
03:35Et même les gens qui j'étais, ils étaient complètement paniqués.
03:37Et j'ai ma cousine avec moi qui est venu me voir à la fin,
03:39et qui essaie de garder son sang froid, et qui m'a dit,
03:41Louise, je suis tétanisée.
03:43Je suis tétanisée.
03:44Vous nous dites, Amaury, qu'il y a eu des cambriolages commis toujours cette nuit-là.
03:49Pas seulement à l'encontre de commerce,
03:51mais également à l'encontre d'immeubles d'habitation.
03:53Voilà, parce que là, on parle d'intrusion ou de tentatives de cambriolages.
03:56Mais il y a bien eu des cambriolages qui ont été réalisés.
03:58Là, c'est le témoignage, vous allez voir, d'une autre gardienne d'immeubles.
04:02Des émeutiers sont parvenus à rentrer, à forcer la porte.
04:05Ils sont montés dans les étages.
04:06Ils ont cambriolé le premier et le deuxième étage.
04:09Et plus troublant, le lendemain, l'un des cambrioleurs,
04:12l'un des émeutiers cambrioleurs, serait revenu déguisé en livreur
04:14pour finir le travail et écouter son témoignage.
04:16Ils ont entré dans la porte principale.
04:20Je pense qu'ils avaient un badge.
04:22Après, ici, ils ont donné un peu de pied, comme ça.
04:26Et là, après, ils ont rentré au deuxième étage pour ouvrir.
04:32Là, il y a même un peu depuis des jours-là.
04:35Ils ont passé par là, au deuxième étage, au premier étage et au deuxième étage.
04:45Et ils ont fait quoi ?
04:45Ils ont vraiment cassé la porte blindée, une grosse porte blindée.
04:50Ils ont rentré.
04:51Au premier étage, ils n'ont pas réussi, mais ils ont mis un tête de biche.
04:54À l'intérieur, tout est cassé.
04:56La porte, je ne sais même pas comment ils n'ont pas terminé cassé.
05:00Le lendemain, il est revenu comme si c'était un livreur.
05:02Malik, il voulait livrer, un paquet, or qu'il n'avait pas de paquet dans la main.
05:07Je pense qu'il est venu voir si vraiment, il pouvait encore terminer le travail.
05:12Ils sont revenus le lendemain.
05:15Ça veut dire qu'ils ont vraiment absolument peur de personne.
05:17Ils étaient déjà venus en demi-finale.
05:18Pour l'instant, forcément, vu la réponse pénale qu'il y a, on les comprend.
05:22Ils auraient peur de quoi, d'ailleurs ?
05:23Et là, ils étaient déjà venus en demi-finale, pour la demi-finale, dans ce même meuble.
05:26Et effectivement, moi, j'ai interrogé tous ces habitants pour leur demander
05:29si les suites judiciaires les satisfaisaient.
05:31Ils me disent, mais en fait, on ne comprend pas.

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