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  • 10/06/2025

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Transcription
00:00Je m'excuse d'être très direct, mais on a un peu honte de commenter, de prendre la parole.
00:09Parce qu'on est tous des impuissants verbaux, en dehors de commenter.
00:16J'écoute les déclarations de notre personnel politique.
00:23C'est tellement répétitif, c'est tellement récurrent que c'est désespérant.
00:27Ce qui est heureux, c'est que Macron ne parle pas de faits divers.
00:31Il a évité de parler de faits divers.
00:33Mais on entre dans une nouvelle catégorie de victimes.
00:38Le XXIe siècle nous aura apporté la catégorie que j'aurais jamais imaginée dans ma carrière de criminaliste et de criminologue.
00:48J'ai quand même présidé le Collège de Criminologie Clinique, donc je me suis penché sur ces questions.
00:52« Je n'aurais jamais imaginé qu'un jour, il y aurait la catégorie des victimes psychiatriques ».
01:00Voilà, on en est là maintenant.
01:03Macron, du reste, le président, dans son communiqué, parle de violences insensées.
01:08La folie est devenue le mobile actif du crime.
01:13Alors nous, on sait, en criminologie, qu'il y a ce qu'on appelle pompeusement les prolégomènes,
01:20c'est-à-dire, pour parler un langage simple, des signes toujours avant-coureurs.
01:25Malheureusement, on n'a plus aucun système de dépistage.
01:30Le système de dépistage classique, c'était la discipline.
01:32L'individu qui n'arrivait pas à s'adapter à une discipline d'école, de formation, de politesse, de comportement,
01:42qui sortait du rang, pour employer une formule classique,
01:45il était tout de suite signalé et pris en charge autoritairement.
01:51Depuis mai 68, on peut reprendre toute la littérature là-dessus,
01:55on a renoncé à l'intervention formatrice, correctrice de l'autorité.
02:01Et à partir de là, on a laissé aller toutes les dérives qu'on aurait pu peut-être corriger.
02:10Alors, que faire ? Que faire ?
02:12Je vais être brutal, hein.
02:14D'abord, se débarrasser du blabla, quoi.
02:17Je veux dire, le droit des mineurs, on doit le réformer depuis 25 ans, on ne le réforme pas.
02:23On a eu un ministre de la Justice qui prétendait que la violence était un fantasme.
02:28On a un président de la République qui accuse ceux qui dénoncent la violence de faire du lavage de cerveau
02:34et qui appelle les crimes qui nous environnent comme des fantômes de faits divers.
02:40Bon, on est dans une espèce d'abandon absolu, quoi.
02:43Alors, que faire ?
02:46Alors, si on en revient à la criminologie classique,
02:49on a deux théories vers lesquelles on devrait retourner.
02:53Et c'est celle de Gabriel Tarde qui évoque le principe d'imitation.
02:57Ce qui est fait, se refait.
02:58Et puis, on a tous les travaux de Girard sur le mimétisme.
03:03On est en plein mimétisme criminel.
03:06Alors, ça réclamerait un courage politique monumental, monumental.
03:11Mais personne n'est capable.
03:12Quand on entend madame Borne, on est désespéré, quoi, d'entendre sa déclaration.
03:19Je vous coupe, mais vous dites courage monumental pour faire quoi ?
03:22Parce que j'entends dans le courage monumental que vous imaginez des solutions.
03:28Oui.
03:29Lesquelles ?
03:29Rétablir d'abord, prioritairement, une autorité dans les écoles.
03:37Une autorité à l'ancienne.
03:39Tant pis, si le mot déplait, je m'en fous, moi, personnellement, le prix Nobel de la paix médiatique,
03:43je ne le veux pas, je les emmerde, je m'en fous.
03:45Il faut rétablir une autorité classique dans les écoles.
03:48Quand le professeur entre dans l'école, on se lève.
03:52C'est comme ça qu'on apprend à ne pas faire des refus d'obéissance.
03:57C'est comme ça qu'on apprend à respecter plus tard le policier qui fait un contrôle.
04:01On se lève quand le maître arrive.
04:03Mais ça, je pense que ça existe pour tout vous dire.
04:07Je pense qu'aujourd'hui, ça, ça a été rétabli.
04:10Mais ce qui est très difficile, c'est, comment dire,
04:15ce qui est très difficile parfois, c'est ce que nous disent en tout cas les profs,
04:20c'est les parents qui viennent lorsqu'un élève, par exemple, est mal noté.
04:26Ça, c'est quelque chose de fréquent.
04:29C'est certains sujets qui ne veulent pas être abordés pour des raisons X ou Y.
04:35Oui, bien sûr.
04:35Mais pour des motifs communautaristes, il faut le dire.
04:39Donc, la difficulté, c'est de trouver la bonne solution.
04:45Alors, ce que vous dites, oui, mais je pense que ça se fait déjà.
04:48Moi, je suis d'une famille d'enseignants.
04:50Donc, je connais bien.
04:52Ma belle-sœur est enseignante.
04:54Mon beau-frère est enseignante.
04:55Ma femme est issue d'une famille d'enseignants.
04:57Alors, je peux vous dire que je connais le milieu.
04:59Et croyez-moi, ce n'est pas toujours facile.
05:01Et quand on discute avec eux, on se rend compte que,
05:06même s'ils veulent le rétablissement d'une autorité,
05:09ils admettent que pendant des années et des années et des années,
05:12ils ont accepté une pédagogie de la conciliation.
05:15Ils ont...
05:15Ils ont...

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