Alors que débute le sommet des Nations Unies pour les océans, avec des négociations pour protéger les ressources marines, focus sur ces artisans-pêcheurs de la Côte d'opale en première ligne. Franck Antson est allé à leur rencontre dans le port de Boulogne-sur-Mer. Ces professionnels doivent souvent cohabiter avec des gros navires industriels. Et ils constatent une diminution de certains poissons...
Regardez RTL Événement avec Franck Antson du 09 juin 2025.
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00:00RTL événement
00:02Et alors que débute aujourd'hui à Nice le sommet des Nations Unies sur les océans,
00:06on a choisi, et c'est notre événement ce matin sur RTL,
00:09de donner la parole aux artisans pêcheurs, les artisans pêcheurs de la côte d'Opale.
00:12Et ils sont parmi les premières victimes de la surpêche et de ces gros bateaux industriels
00:17qui ramassent tout ce qui nage sur leur passage.
00:19Bonjour Franck Hanson.
00:20Bonjour.
00:21Franck, vous êtes rendu pour RTL sur le port de Boulogne-sur-Mer.
00:24Là-bas, tous les pêcheurs font le même constat.
00:27Certaines espèces sont purement et simplement en train de disparaître.
00:30Oui, qu'est Gambetta près des Obètes où les artisans vendent directement leur pêche.
00:35Les filetilleurs déchargent leur prise de la nuit.
00:37Mathieu Pinto, le patron de l'Ophéléa, l'un de ces petits bateaux boulonnais, est dépité.
00:42Tout le long de nos côtes, on n'a plus de ça, on n'a plus de poisson plat.
00:44Tout ce qui est carrelé, on le voit sur les étals, beaucoup de clients nous demandent
00:48ils sont où les carrelés, c'est la saison de ça, on n'en voit plus.
00:51Les turbos, les barbus, les sols, tout ce qui est poisson plat a été impacté.
00:54Même constat dans le bassin d'en face où accostent les chalutiers qui partent à la semaine.
00:59Denevan Leprêtre et son équipage, toujours passionné, n'en sont pas moins inquiets.
01:03Nous on pêche principalement la sardine macro en saison.
01:06C'est tout, en ce moment il n'y a que ça à pêcher.
01:07Oui, il y a eu une baisse de ressources forcément.
01:10Il y a eu des espèces qui ont migré aussi par rapport à haute température, à de l'eau.
01:14Et la tendance s'est aggravée ces dix dernières années selon ces professionnels de la mer.
01:18Et les principaux responsables selon eux, ce sont les dégâts provoqués par la pêche industrielle.
01:24Alors même s'il y a bien sûr des causes liées au réchauffement climatique,
01:28les techniques destructrices des gros navires industriels, notamment néerlandais, sont pointées du doigt.
01:32Ces pêcheurs boulonnais dénoncent les ravages des filets qui ratissent les fonds.
01:36Il y a eu du ravage de fées dans chez nous.
01:38Pêche très performante.
01:39Ils ramassent tout.
01:40Il n'y a pas de survie.
01:41Tout le poisson qui est là dans leur carré, c'est ramassé.
01:43Et puis maintenant ils travaillent la nuit aussi.
01:45On voit des escombrus, des princes bernards, tous des grands bateaux type industriel
01:49qui font plus de 80 mètres arriver dans des fonds de 20 mètres.
01:52Ce n'est pas possible.
01:52Pour vous donner une idée, en Manche, 6 à 7 fois par jour,
01:56ces navires-usines entourent l'équivalent d'une ville comme Boulogne, selon l'un de ses marins.
02:00Des industriels étrangers qui investissent aussi dans les flottes françaises ou anglaises
02:03pour avoir davantage de quotas, nous explique Jean-Baptiste Descharles,
02:07matelot sur le chalutier Saint-Philippe.
02:09C'est comme le cas sur Boulogne.
02:11Il y a déjà des bateaux qui ont été rachetés par des Hollandais.
02:13C'est des bateaux qui tournent à une vingtaine de millions d'euros de chiffre d'affaires à l'année.
02:17On n'est pas comparables.
02:18On fait bien attention quand même à la ressource.
02:20Et la tension peut parfois monter d'un cran au large.
02:22En début d'année, un de ses artisans pêcheurs a été sauvagement accosté
02:26par un équipage néerlandais dans les eaux britanniques.
02:29Bon, mais aujourd'hui, Franck, qu'attendent ces pêcheurs nordistes de ce sommet des océans à Nice ?
02:34Eh bien, un soutien face au lobby industriel de la pêche.
02:37Ils n'ont pas envie non plus d'être stigmatisés,
02:39alors qu'au niveau local, des efforts sont faits pour préserver les ressources.
02:43Olivier Leprêtre, le président du comité régional.
02:46Pour tout ce qui est sauvegarde des océans, il ne faut pas de mesures radicales.
02:50Ça, c'est une certitude.
02:51Alors, les associations prêchent la fin du monde.
02:54On peut très bien travailler ensemble.
02:56Et d'ailleurs, c'est ce qu'on fait déjà depuis pas mal d'années.
02:58Il ne faut pas perdre de vue que les professionnels eux-mêmes se réglementent
03:01et essayent toujours d'améliorer leur technique de pêche.
03:04Pour moi, chaque taille de bateau a sa place.
03:07Ce qu'il y a, c'est qu'un bateau de 150 mètres n'a rien à faire ici, au pied des côtes.
03:11Il faut un équilibre.
03:13Ils sont encore 600 environ.
03:14Aujourd'hui, c'est marins pêcheurs en activité à Boulogne
03:17qui essayent de s'adapter et de maintenir le cap au quotidien.
03:21Et ici, un homme en mer fait travailler 5 à 6 personnes à terre.
03:25RTL événement signé Frank Hansson sur le port de Boulogne sur mer.