00:00Europe 1, il est 6h moins le quart, votre invité, Alexandre et Anne Souris, sénatrice écologiste de Paris.
00:06Bonjour Anne Souiris.
00:07Bonjour messieurs.
00:08La ville de Nice accueille aujourd'hui la conférence mondiale des Nations Unies sur les océans.
00:13Alors on sait qu'ils se réchauffent vite, parfois plus vite encore que les projections.
00:17Les scientifiques vont remettre leurs recommandations aux politiques.
00:22Quel est le problème, Anne Souiris, avec les océans ?
00:24Écoutez, le problème depuis un certain temps déjà, c'est que les océans sont devenus plutôt le vivier, l'endroit où on met tous nos déchets, tous nos problèmes,
00:35plutôt que d'un endroit qu'il faut impérativement préserver pour la survie de l'humanité et d'ailleurs de notre planète.
00:42Donc c'est surtout ça le sujet, je crois que ça va être le sujet ces jours-ci, c'est ce qui est le plus important.
00:47On a vu le plastique présent dans les océans, on voit tous les métaux lourds présents et on voit les chalutiers qui continuent à être présents,
00:57y compris dans les zones préservées, beaucoup plus que ce qui est légal,
01:01y compris des subventions qui vont à 80% dans des endroits qui ne devraient pas l'être.
01:06Donc il y a des choses à changer, oui.
01:07Bon, alors il y a ce sommet mondial indispensable naturellement, mais il y a aussi les attentes des électeurs,
01:13alors qu'approche des échéances électorales majeures, or la protection des océans, c'est loin.
01:18En revanche, ce qu'il reste à la fin du mois dans les foyers, ça reste beaucoup plus concret.
01:23Hansoui, il est là aussi le problème.
01:25Alors là, je ne vois pas bien le rapport avec les océans.
01:28Ce que je peux vous dire quand même, c'est qu'à force de polluer les océans,
01:32à force de mettre des centaines de millions pour aider les chalutiers,
01:38alors qu'après, derrière, on est obligé de dépolluer, ça coûte beaucoup d'argent.
01:43Vous voyez, donc je pense que pour la fin du mois, c'est aussi ça qui compte.
01:47C'est-à-dire qu'à un moment donné, il y a une corrélation en effet de qu'on gaspille l'argent à gaspiller la planète
01:53et au fait que les gens n'ont pas d'argent pour pouvoir acheter quelque chose qui leur permet de bien vivre,
02:00y compris qui vient de la mer.
02:02Vous voyez, c'est-à-dire que c'est possible aussi d'aider une pêche artisanale,
02:07une pêche qui coûte moins d'argent et qui coûte aussi moins la santé des personnes.
02:13À l'occasion de ce sommet, Emmanuel Macron a répondu aux critiques sur son bilan.
02:17Il dit « je n'ai pas de leçons d'écologie à recevoir ».
02:20Ça vous fait réagir ?
02:21Oui, je crois que M. Macron, en 2017, il avait un programme écologique.
02:26Il n'y a pas de doute.
02:27Le problème, c'est qu'il ne l'a pas mis en œuvre.
02:30C'est que cette écologie dont il parlait, qui était normalement une écologie,
02:35justement, comme il appelait ça à la française,
02:37qui était une écologie qu'il disait non punitive.
02:40D'ailleurs, l'écologie n'est jamais punitive.
02:42Il faut quand même le dire.
02:43Ce qui est puni, c'est quand on ne fait pas d'écologie.
02:45En tout cas, il n'a pas mis l'investissement qui était nécessaire.
02:49Il n'a pas tenu les promesses du fameux « en même temps » qui était là en 2017.
02:55Donc, c'est ça.
02:56Alors après, il peut se mettre en colère,
02:57mais il devrait être en colère contre lui-même, vous voyez.
02:59Alors, en colère, en l'occurrence, on l'a entendu critiquer en retour
03:02le détricotage par le gouvernement et par le Parlement
03:05de plusieurs mesures pour l'environnement.
03:07Les ZFE en sont une, les zones à faible émission.
03:10Alors, pardonnez-moi, Anne-Suri,
03:11mais quand vous dites que l'écologie n'est jamais punitive,
03:13ce n'est pas du tout comme ça que c'est perçu par l'opinion.
03:16Ces ZFE, les automobilistes, les familles modestes,
03:20ont l'impression de payer, en réalité, pour les autres,
03:24n'ont pas les moyens de renouveler leurs véhicules
03:26et se voient exclus de ces ZFE.
03:28Est-ce que c'est vraiment comme ça qu'on va faire adhérer l'opinion,
03:31les Français, les citoyens, les électeurs,
03:33à une écologie juste, équitable ?
03:36On est d'accord, il faut une écologie juste et équitable,
03:38ça, absolument.
03:40Il y a 2,4% des ménages qui ne peuvent pas,
03:46qui sont trop précaires,
03:47en tout cas qui n'ont pas assez d'argent
03:48pour pouvoir remplacer leurs voitures.
03:50Eh bien oui, il fallait mettre l'argent
03:52qui a été enlevé fin 2024
03:54pour acheter des voitures neuves
03:56auprès de ces familles-là.
03:57C'est sûr, ça n'a pas été fait par le gouvernement.
04:01Voilà, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
04:03Là, le problème, c'est de faire l'un sans l'autre.
04:06Eh bien, ça aboutit à une catastrophe,
04:08parce que c'est ni l'écologie, ni le social.
04:11Alors oui, c'est la catastrophe,
04:12mais on peut encore la réparer,
04:13et M. Macron pourrait le dire dès aujourd'hui.
04:16C'est quand même lui qui a choisi son Premier ministre.
04:18Anne Souhery, le conclave des retraites sur les retraites
04:21touche à sa fin.
04:22On est à 10 jours de la fin des discussions
04:24entre partenaires sociaux,
04:26et l'on apprend que le Conseil d'orientation des retraites,
04:29dans son rapport qui sera publié ce jeudi,
04:31préconise, lui, de repousser encore l'âge de départ.
04:34On ne parle même plus de 64 ans comme objectif,
04:37mais de 66 ans et demi.
04:39Oui, écoutez, on pourra dire 70 ans.
04:42Je sais qu'il y a des pays qui commencent à le penser.
04:44Alors, quand on voit que, déjà,
04:48les gens, à partir de 60 ans,
04:50n'arrivent plus à travailler en France,
04:51et donc que c'est simplement pousser l'âge du RSA
04:55ou de gens qui n'ont pas encore accès à la retraite,