Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • 03/06/2025
[#Interview] Éric Mombo Boukinda : « Mon pays, le Gabon, m’a abandonné »

Découvrez le récit d’Éric Mombo Boukinda, qui, après avoir été agressé au Congo voisin, a obtenu réparation là-bas mais reste en attente de justice au Gabon. Depuis six ans, il multiplie les démarches auprès de toutes les juridictions gabonaises : le dossier piétine, et il se sent abandonné par son pays. Un témoignage poignant sur l’obstination et la quête d’une réparation légitime.

📱066441717 📞 011775663

̂ :

🔗 https://lc.cx/9dgPhl

#GMTTv
#GMT
#Gabon

Catégorie

📺
TV
Transcription
00:00Bonjour M. Mombo Bokinda, merci d'avoir accepté notre invitation.
00:04Aujourd'hui, vous avez choisi de prendre la parole publiquement sur une affaire douloureuse que vous avez vécue au Congo en 2019.
00:11Une histoire d'injustice, d'agression et une quête toujours en cours pour obtenir la réparation.
00:18Merci de nous accorder votre conscience pour livrer ce témoignage.
00:21Pouvez-vous nous raconter ce qui s'est passé ce jour-là où tout a basculé pour vous ?
00:26Je suis arrivé le 31, je suis allé le 30, je suis arrivé le 31.
00:32Quand je suis arrivé sur le sol congolais, j'étais logé non loin d'un carrefour, qu'on peut essayer d'avoisonner à Petit Paris, ici au Gabon.
00:42Alors je me suis levé à 9h pour prendre un déjeuner et arrivé, j'ai croisé une dame qui avait des enfants, qui était dans une difficulté de se prendre une tasse de lait.
00:54Vous étiez dans quelle localité du Congo ?
00:55J'étais à Diveni, Diveni précisément, Diveni.
00:59Et à Diveni, j'ai donné aux enfants quelques pièces avec des beignets.
01:06Cette femme aussi, j'ai essayé d'apporter ma contribution pour soulager cette femme.
01:11Et à 100 mètres, il y a des hommes, un groupe de personnes qui m'ont confondu à quelqu'un qu'on cherchait.
01:17Donc c'est un délit de faciès.
01:20Parait-il que je ressemblais à cette personne dont on recherchait parce que cette personne avait des actes fétichistes.
01:28Quand il sortait avec des femmes, après ces femmes se décomposaient et étaient en vivant.
01:34Donc sans chercher à savoir si j'étais la bonne personne, tout le monde a basculé sur moi et dit non, j'ai dû ressembler, il fallait bien qu'on en finisse.
01:42D'autres ont émis le vœu d'aller au commissariat.
01:44Ils ont dit non, il faut qu'on passer, parce que s'ils vont au commissariat, les autorités vont le mettre vraiment à l'abri.
01:48Donc on m'a fait la ronde et il y a un monsieur qui s'approchait, il m'a donné un coup de poing, je n'ai plus rien compris.
01:55Du coup, j'étais assommé, il y avait des coups de bâton, on me tapait partout, on voulait même me brûler.
02:02Ma grâce a été ce jour l'intervention des députés congolais et l'office d'un pasteur de la vie très respectée,
02:10qui a confronté la population à une confrontation.
02:14La population, malgré elle, était obligée, puisqu'il y avait deux autorités qui étaient là.
02:20Nous sommes allés au commissariat, qui était à 30 mètres, puisque le commissaire était là, il assistait à la scène,
02:25il avait les attributs de l'État, mais il a laissé Métabassin.
02:28Et quand nous sommes arrivés, ces derniers ont été appelés, les trois filles, c'est là où elles ont dit non,
02:35on a fait fausse route, on n'était pas vraiment la personne indiquée.
02:39Mais malchance, le malheur avait déjà fait.
02:41Ils m'ont émis, ils ont émis le vœu que j'aille à l'hôpital, mais je me suis dit qu'on allait m'achever parce que le premier était grave.
02:48Ils m'ont même menti que la route était coupée parce qu'ils ne voulaient pas que j'aille chez mon ambassadeur.
02:53Donc du coup, j'ai dû louer deux motos ce jour pour rentrer chez nos pays, arriver à la gendarmerie de Malinga.
02:58Et on m'a encore confronté, encore resté, pour qu'on vérifie si réellement c'est à fait que là, parce qu'ils ont dit, si vous allez dans le Gabon, le Gabon est grand, vous vous retrouvez, c'est difficile.
03:07Je suis rentré au pays, quand je suis arrivé chez moi, j'ai commencé à faire des fièvres.
03:12Et malheureusement, je suis allé me faire consulter.
03:14Et on m'a dit, mais au moins, j'étais bousillé.
03:16Et j'ai dû passer par le bloc opératoire.
03:20Vous êtes sorti de là, finalement vous êtes rentré au Gabon, où maintenant que vous êtes, une fois que vous êtes en sécurité, quelle démarche avez-vous entrepris pour obtenir justice ?
03:32J'ai engagé une procédure au moins auprès d'Interpol.
03:35Interpol a saisi la partie adverse.
03:37Il a fait son travail.
03:38Il a dit, nous avons envoyé le message à la partie adverse, ce sont eux qui doivent maintenant réagir.
03:43J'ai saisi le ministère des Affaires étrangères, qui a commencé à passer via notre chef d'émission diplomatique au Congo-Prasa, pour, n'est-ce pas, rencontrer les autorités pour cette réparation.
03:54Voilà, ça a fini, comme je vous le disais, la partie adverse a réagi en demandant le transfert du dossier médical.
04:02J'ai saisi le droit de l'homme, sans succès.
04:07J'ai saisi le président de la transition, ce problème, et sans succès depuis un an.
04:13J'ai saisi le ministre, l'ancien premier ministre, M. René Lancima, sans succès.
04:19J'ai saisi le président de la cour constitutionnelle pour essayer de joindre le debout, malheureusement, sans succès.
04:26Donc, je suis abandonné à moi-même, et vraiment, je ne sais à quel est-ce que ça me voulait.
04:33Quel a été le rôle de l'État gabonais dans cette affaire ? Vous vous êtes, vous, senti soutenu ?
04:39Non, l'État gabonais vient de violer un pacte international.
04:44L'article 7 du pacte international.
04:46Si vous permettez, je peux le lire pour que nous tous nous voyions un peu.
04:49Un peu, qu'est-ce que ce pacte dit ?
04:51Ce pacte dit ce qui suit.
04:52Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou à des traitements cruiels inhumains ou dégradants.
05:01Alors, ce pacte dit ici qu'on ne peut pas, moi, qui suis gabonais, compatriote, me soumettre à un traitement inhumain.
05:08Le Gabon, représenté par ses autorités, je parle, par exemple, à la personnalité de son excellence,
05:14le président de la République, chef d'État, monsieur, qui est prescriteur Ligui, que j'ai saisi.
05:18Mais on ne peut pas saisir un président de la République, même si le dossier en ce domaine des collaborateurs,
05:23qui sont censés apprécier, puisque vous avez la même vision, doit aussitôt anticiper pour dire non,
05:28il y a un Gabonais qui a été violenté, il a abusé dans son amour propre, il faut qu'on nous réparassions,
05:33en nous réparons. Et alors, comment voir, jouer les deux bouts, voir peut-être la partie adverse,
05:38voir peut-être le Congo, puisqu'on nous entretourne les bonnes relations, et puis jusqu'alors,
05:42où en est la procédure ? Mais il y a un silence total.
05:48Je suis passé le 10 août 2024 à l'émission Gabon Weekend, mais avec vraiment une grande interview comme ça,
05:58j'ai cru, parce que j'ai vu des réactions après, j'ai cru que ça devait suivre.
06:03Mais malheureusement, je suis abandonné à moi-même.
06:05Mais cette opération que j'ai traversée demande toujours d'entretenir,
06:12on demande toujours des contrôles, on demande toujours...
06:16Donc, sur le plan financier, je suis épuisé, le Gabon ne m'a pas accompagné,
06:19malgré que j'ai demandé une prise en charge.
06:21Le Gabon m'a abandonné à moi-même.
06:25J'ai une psychologie vraiment touchée.
06:27Vous dites, vous parlez d'un sentiment d'abandon par votre pays.
06:31Oui, par mon pays.
06:32Ça paraît grave, mais c'est ce qui vous permet de dire ça.
06:35C'est très grave.
06:37Parce que l'article...
06:39Quand le Gabon prend des engagements devant...
06:42Je vais prendre l'exemple...
06:44Ce qui m'a mis, c'est le pacte.
06:45Attendez.
06:46Le pacte civil et politique.
06:50Le pacte relatif aux droits civils et politiques.
06:53Le Gabon a ratifié ce pacte.
06:55En septembre 2000.
07:00Le Congo aussi, Braza, a ratifié ce pacte.
07:02Dans ce pacte, il dit ce qui suit.
07:04Les États partis au présent pacte s'engagent à prendre un accord avec leur procédure constitutionnelle et avec les dispositions du présent pacte.
07:11Les arrangements devront permettre l'adoption de telles mesures.
07:14D'autres législatives ou autres propres à donner effet aux droits reconnus dans le présent pacte qui seraient déjà en vigueur.
07:21Ça veut dire que l'État gabonais, l'État congolais s'engagent dans ce pacte à prendre cette loi, les libertés, à ne pas soumettre les compatriotes à une souffrance aiguë.
07:33Donc, dans la constitution gabonais, c'est l'article 11 et l'article 9 qui traduisent cela.
07:38Et l'article 9 et l'article 11 disent quoi en ce qui nous concerne le Gabon ?
07:42L'article 9 dit le respect de la dignité humaine, le patriotisme, la loyauté et la probité, la justice, l'impartialité et la dignité.
07:51Alors, l'article 11 dit « Chaque citoyen a le droit à la vie, libre, développement de sa responsabilité au respect de la dignité physique et morale. »
08:03Alors, vous voyez ici que ma dignité, je suis touché sur le plan moral, physiquement, financier, à tous les niveaux.
08:12Parce que mon pays m'a abandonné, je ne suis pas soutenu.
08:16On ne parle pas de la restauration des institutions, c'est bon.
08:19On ne parle pas de la restauration des dignités, mais quel dignité nous parle pour un Gabonais qui est passé sur les médias ?
08:25Ça a été visible, toutes les autorités ont été saisies. Jusqu'à l'heure, il n'y a pas de suite.
08:30On ne parle pas de qui. Et derrière moi, il y a une famille, il y a des amis de connaissance.
08:34J'ai saisi même le ministre de l'Intérieur pour une marche qui a une popularité au moins de 300 personnes.
08:40Jusqu'à l'heure, les autorités sont insensibles. Pour moi, je qualifie ça comme une complicité passive.
08:46C'est-à-dire qu'il y a comme un silence qui accompagne vraiment ce laisser-aller.
08:53Ça veut dire que le président n'a pas tapé la main sur la table.
08:56Et pourtant, lui-même, quand il est allé à Chibanga, il a tapé la main sur la table, il a accompagné des mauvais collaborateurs.
09:02Il a dit, c'est moi qui vous ai choisi.
09:04Si vous n'êtes pas la même vision que moi, démissionnez.
09:08Alors moi, j'ai dit aujourd'hui, les mêmes collaborateurs ont ce dossier.
09:13Pourquoi ne pas trouver les solutions et les douanes pour un Gabonais que je suis ?
09:16Ça serait une preuve de montrer que le Gabon a changé à travers la réparation.
09:21Les gens qui nous suivent, ma famille, toutes les connaissances, tous ceux qui ont suivi ce dossier,
09:26si vous regardez la vidéo sur mon mur ou bien sur YouTube, elle est virale.
09:32Tout le monde a liké dessus.
09:34Donc moi, j'ai dit, monsieur le président de la République, moi, je ne crois pas à cette vision.
09:39Mais j'ai un de vos collaborateurs, que j'étais le nom, qui m'a convaincu.
09:42Il dit, non, vous êtes la personne qu'il faut. Il faut vous accompagner.
09:45Nous avons fait le revoir, dernièrement au vote.
09:49Et nous avons dit à ses collaborateurs, nous voulons voir la réparation de monsieur Mbukinda.
09:54Que j'ai fait pour que l'État Gabonais ne m'accompagne pas ?
09:57Que j'ai fait pour que je ne sois pas restauré ?
09:58Monsieur Mbukinda, dites-nous, qu'est-ce qui vous fait le plus souffrir aujourd'hui ?
10:03C'est les faits en eux-mêmes, l'impunité ou l'oubli ?
10:09Alors, ce qui me fait beaucoup souffrir, c'est l'abandon de mon pays.
10:13Subir est un acte, je comprends que ça peut arriver dans la vie.
10:18Mais il n'est pas soutenu par le pays quand on sait que la personne n'est pour une a été innocentée.
10:24Et quand on a un document par le pape juridique où l'autre état dit d'envoi le dossier médical pour la réparation,
10:31et on n'est pas soutenu, c'est vraiment grave.
10:33Et un pays prend l'engagement devant un pacte international et transmet ce pacte au niveau de la Constitution,
10:41et viole ce pacte, vraiment, j'ai dit, il y a une gravité.
10:44À qui vous adressez-vous à travers ce pays ?
10:46Je m'adresse au Président de la République, son Excellence, le Président, le Président, le Guignema.
10:50Je m'adresse à son Excellence, Denis Sassou Nguessou, qui est un sage au niveau de l'Afrique centrale.
10:58Je m'adresse aux autorités gabonaises et congolaises qui sont en charge de ce dossier.
11:04Donc, j'ai dit, est-ce que nous pèsons ?
11:06Je ne voudrais pas, moi, M. Mboboukina, être au centre des difficultés de deux nations.
11:11Parce que l'impact, la violation d'impact, nous oblige forcément, comment je peux appeler ça, une des sanctions.
11:20Et je ne voudrais pas être autre, puisque le Gabon est en train de redémarrer son histoire.
11:24Mais ce n'est pas de ma faute.
11:25La souffrance m'oblige à saisir.
11:27Vous avez la preuve ici.
11:30J'ai déjà préparé ma plainte pour les Nations Unies.
11:32Cette plainte a été déjà faite.
11:34Elle est prête.
11:35Mais jusqu'alors, j'hésite.
11:37Malgré que vous ne me soutenez.
11:39J'hésite parce que je ne voudrais pas être au centre des difficultés des deux nations.
11:42Je demande la réparation.
11:44Je demande votre sagesse.
11:46Je demande que vous entrez en vous-même et que vous dites, ce Gabonais a longtemps souffert.
11:50Ce Gabonais mérite d'être réparé.
11:52Ce Gabonais mérite d'être vraiment...
11:56Qu'on trouve les solutions et douanes pour la réparation de ce Gabonais.
12:00M. Mbou Goukinda, et à ceux qui doutent et qui minimisent votre histoire, que voulez-vous dire ?
12:06J'ai dit ceux qui doutent et qui minimisent cette histoire.
12:09La seule chose que je peux leur dire, s'ils peuvent permettre, quand nous allons péter devant un carrefour,
12:15que je peux demander péter à 70 personnes, de leur frapper dessus et puis proposer même qu'on leur brûle,
12:21ils auront au moins la réalité de ce que Mbou a vécu.
12:24M. Mbou Goukinda demande la réparation du préjudice qu'il a subi.
12:29En ces marques, il y a la libre-séliculation.
12:31Je suis allé dans un pays pour observer le climat des affaires.
12:35J'ai été mal reçu parce que j'ai été tabassé, confondu à une autre personne.
12:39Je suis rentré dans mon pays, j'ai demandé à mon état, je devais aller sur place,
12:44mais on m'a dit que la route est coupée.
12:46J'ai demandé à mon pays de joindre, d'interpréter la partie adverse pour la réparation.
12:53Effectivement, la partie adverse n'a pas fait, n'a pas, ne se proposait à demander le transfert du dossier médical.
12:59J'ai la preuve qui prouve que le dossier médical a été transmis.
13:02Mais jusqu'à là, il n'y a pas de suite.
13:04J'ai dit non, je m'adresse à mon président, la République,
13:07je vais m'adresser aux autorités qui sont censées trouver la solution à ce problème.
13:11Mais les autorités que j'ai saisies ne m'ont jamais reçu et n'ont jamais ménagé aucun effort pour dire nous allons trouver la solution.
13:20Même dans la caisse de l'État, il est prévu comme un soutien pour les Gabonais qui vivent ce genre de situation.
13:28Moi, j'ai vu des Gabonais qui ont été dégrapés, être dédommagés, être réparés.
13:32Mais pourquoi M. Mombo, qui est Gabonais, le maire et le père, ne mérite pas vraiment qu'on fasse attention à ce préjiste qu'il a subi ?
13:43Merci pour votre courage et votre confiance, M. Mombo Boukinda.
13:48En partageant cette épreuve, vous avez posé un acte fort.
13:52Nous espérons que votre voix sera entendue et que justice, un jour, pourra être rendue.
13:57Je le souhaite vraiment.
13:58Merci à vous.
13:59Merci.

Recommandations