Alors que le Tour d'Italie vient de rendre son verdict dimanche dernier, notre chroniqueur Cyrille Guimard revient sur Cyclism'Actu afin de nous livrer son analyse du Giro... mais pas que ! L'ancien coureur, directeur sportif, manager d'équipe et sélectionneur de l'équipe de France a bien entendu évoqué la lutte renversante pour le maillot Rose, de la victoire revancharde de Simon Yates (Visma | Lease a Bike) aux promesses d'Isaac Del Toro (UAE Team Emirates-XRG), en passant par la bataille sans intérêt pour les classements annexes ou encore les performances peu reluisantes des Français. Mais "Le Druide" s'est également projeté sur la suite et la préparation du Tour de France, qui va débuter ce dimanche avec le Critérium du Dauphiné, théâtre d'un premier affrontement alléchant entre Tadej Pogacar, Jonas Vingegaard et Remco Evenepoel ! Comme toujours, on aime ou on n'aime pas... mais c'est à lire ci-dessous et/ou à regarder en vidéo.
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00:00Bonjour Cyril Guimard, re-bienvenue sur Ciflisme Actu pour ta traditionnelle chronique.
00:09On sort d'un giro de trois semaines en Italie, en Albanie puis en Italie,
00:13qui se sont révélées fort intéressantes et on a hâte d'avoir l'analyse du druide sur ce giro de manière générale.
00:22Déjà, qu'est-ce que tu as pensé de ces trois semaines de course ?
00:24Simon Nietzsche a renversé le général ce week-end à la toute fin du giro dans le collet des Finestrés.
00:31On a eu une édition assez étonnante, assez serrée en termes de classement général.
00:36Qu'est-ce que toi tu retiens comme ça à chaud de ce tour d'Italie ?
00:40Il y a sur trois semaines, il se passe toujours beaucoup de choses.
00:43Il y a plusieurs points intéressants.
00:47Comme d'habitude, ou j'ai envie de dire comme souvent, le giro est une épreuve où il y a beaucoup plus d'échappées,
00:57voire d'échappées jusqu'à plus de 30 coureurs.
01:01Donc des étapes qui sont plus intéressantes qu'on peut avoir sur d'autres tours,
01:07et le Tour de France qui est quand même un peu trop cadenassé.
01:10Là, il y a du mouvement et c'est intéressant à suivre, ne serait-ce qu'à la télévision,
01:17pour ceux qui peuvent le regarder à la télévision.
01:20Ça, c'est une chose.
01:23En dehors de cela, il y a deux autres points que l'on peut souligner.
01:30C'est la domination d'Astana sur le caisson de la montagne,
01:36puisqu'ils prennent les deux premières places.
01:38Et puis, la domination de placement par point de Pedersen,
01:44Pedersen qui fait une saison d'ailleurs absolument extraordinaire.
01:48Il lui manque une grande victoire sur les classiques de début de saison.
01:54Est-ce qu'on peut presque le qualifier de fantastique avec ce qu'il a fait sur le giro ?
01:58Oui, aujourd'hui, on peut dire qu'il a pris la place de Woodman Hart,
02:02qui s'est d'ailleurs fait une belle petite santé sur ce Tour d'Italie,
02:05qui a été très efficace, mais qui a surtout été l'élément déterminant,
02:13du moins dans cette étape de samedi, sur la victoire de Simon Yates.
02:18La question qu'on peut se poser aussi, c'est quand on voit une telle domination d'un coureur sur les classements annexes,
02:30est-ce que les classements annexes, comme le classement par point ou le classement de la montagne,
02:36correspondent à quelque chose qui peut servir à quelque chose dans le déroulement de la course ?
02:43J'ai l'impression qu'il faudra peut-être réfléchir au modèle de ces classements annexes.
02:51Alors, on savait que Aslan, très rapidement, ferait tout pour aller chercher la gagne,
02:57voir les deux premières places qu'ils ont fait.
02:59Vous savez qu'ils sont à la bagarre pour rester dans le World Tour,
03:04et qu'ils ont besoin de points.
03:06Donc là, ils sont allés chercher plus de 300 points, rien que sur le classement de la montagne,
03:13ce qui fait le malheur, pour l'instant, de l'équipe française de Côte-Fudis,
03:17qui est sortie, ou pratiquement sortie, du panier des 18.
03:23Alors, il faudra voir la précision demain, mardi,
03:28parce que c'est le mardi qu'on a les comptes exacts.
03:30Voilà, donc, je me pose la question de savoir si c'est encore utile de faire des classements de la montagne,
03:36ou s'il faut revoir le modèle.
03:40Ensuite, on s'attendait à un grand match entre les deux grands favoris,
03:47Roglic et Ayuso, ni l'un ni l'autre,
03:51n'ont terminé pour des raisons diverses,
03:54chutes, maladies,
03:56comme quoi, il faut toujours être très prudent lorsqu'on veut faire des pronostics
04:02ou des commentaires sur ce que l'on va peut-être vivre pendant ces trois semaines.
04:07Et puis, en fait, on s'est retrouvé avec une course quand même très intéressante,
04:13avec deux jeunes loups,
04:17Ayuso dans un premier temps,
04:19et puis Del Toro,
04:22et puis
04:23plus que trentenaires,
04:28Carapace et Simoniette.
04:30Et finalement,
04:31c'est les anciens qui l'ont
04:34emporté,
04:36je dirais que c'est presque
04:37logique,
04:40il y a eu une telle effervescence
04:42sur les jeunes,
04:44ils ont peut-être
04:46un petit peu eu du mal à gérer
04:47la pression,
04:49j'irais peut-être même sur le plan stratégique,
04:53parce qu'un des points essentiels,
04:56me semble-t-il,
04:57ça a été un moment où ils ont été
04:59Ayuso et Del Toro,
05:01qu'on le dise ou non,
05:03en opposition.
05:05En opposition,
05:07parce que, bon,
05:08ils sont allés changer les maillots,
05:09ils sont allés chercher des victoires d'État,
05:11et visiblement,
05:14ce n'est pas ce qui était prévu au départ,
05:16et la charge émotionnelle,
05:19et la pression sur ces deux courants,
05:21on ne parlait même plus des autres d'ailleurs,
05:23à mon avis,
05:24a coûté cher.
05:27Alors bien sûr,
05:27on ne vous dira pas que,
05:29mais c'est la réalité,
05:30la réalité humaine,
05:31elle est comme ça,
05:33quand vous avez un taureau d'un côté
05:34et un taureau de l'autre,
05:36il y a un moment où ça ne va pas,
05:38il y a un moment où ça ne va pas le faire.
05:39Voilà ce qu'on peut retenir globalement de tout ça.
05:45Le dernier point, malheureusement,
05:47ce n'est pas celui dont on peut être le plus fier,
05:52c'est l'absence des Français dans la cour.
05:57Ils n'ont jamais été acteurs
05:59ou ont eu un rôle essentiel
06:01dans le déroulement du Tour d'Italie.
06:02Il faut quand même le dire
06:05et le féliciter Nicolas Prodom,
06:09comme Romain Bardet,
06:11qui malheureusement est passé
06:12tout près d'une victoire,
06:15les deux seuls Français
06:16qui ont été présents,
06:17même s'ils n'ont pas eu d'implication
06:19sur le classement général.
06:22Mais ils ont été présents,
06:23ils se sont battus
06:23et ce sont les deux seules satisfactions
06:27que l'on peut avoir.
06:27Isaac Del Toro, tu en penses quoi ?
06:31La véritable révélation de ces trois semaines,
06:33on se disait qu'il allait craquer
06:34à un moment donné.
06:35Finalement, il a tenu,
06:36il a tenu, il a tenu.
06:37Il a cédé le dernier jour aux finestres
06:39devant la roublardise un petit peu
06:41de la Visma et de Simon Yates
06:43face à Richard Perrapaz.
06:45Mais on a eu l'impression
06:47de voir un petit Tadej Pogacar
06:51sur le vélo,
06:53très en danseuse,
06:54à répondre un peu partout
06:56à toutes les attaques.
06:58Oui, alors Pogacar,
07:01Pogacar,
07:03de par les performances qu'il a,
07:04mais surtout la façon
07:05dont il va chercher ses victoires,
07:09par obligation,
07:10il y a une envie de mimétisme.
07:12Et on le voit, par exemple,
07:13cette année,
07:14de plus en plus,
07:15on voit des coureurs attaquer
07:16loin de l'arrivée
07:17et de prendre des risques
07:18et quelquefois ça marche.
07:21Et puis, bon,
07:23à son âge,
07:23s'il n'a pas cette fougue,
07:26ce n'est pas à 35 ans
07:28qu'il a 35 ans qu'il aura.
07:30Et puis, bon,
07:32j'ai envie de dire,
07:33entre guillemets,
07:34il est tout neuf,
07:37il a la passion,
07:38il a l'envie.
07:40J'ai envie de dire,
07:41c'est parfait.
07:43Mais s'il perd,
07:44à mon avis,
07:45ce n'est pas ça.
07:46On évoquait le problème
07:47de la pression.
07:48il y a eu des erreurs stratégiques,
07:51mais vous savez,
07:51pour ne pas faire
07:53d'erreurs stratégiques,
07:54il faut être le plus fort.
07:57Et celui qui a été
07:59le plus sobre
08:01sur l'ensemble
08:01de ce Giro,
08:04c'est Yette.
08:05Il n'a bougé que deux fois
08:07sur l'ensemble du tour.
08:08Il s'est presque fait oublier
08:10comme étant un véritable adversaire
08:11pour la gagne.
08:12et l'adversaire désigné
08:15véritablement celui
08:16qui était dangereux
08:17et que l'on surveillait
08:21comme l'eau sur le gaz,
08:22c'était Carapace.
08:25Carapace,
08:25dont on connaît
08:26sa capacité
08:27à attaquer,
08:29y compris de loin.
08:31Donc,
08:31ils se sont bien mis
08:32sur la gueule,
08:35sur le pied du col.
08:37Et celui qui a été,
08:38là encore,
08:39le plus sobre,
08:40ça a été Yette.
08:40Et quand Yette s'est sorti,
08:42un,
08:43il avait les jambes
08:44et derrière,
08:45qui fait l'effort ?
08:49Carapace
08:50ou Ayuso ?
08:52Logiquement,
08:52c'est Ayuso
08:53qui doit le faire
08:53parce que c'est lui
08:55qui a le maillot.
08:57Si Ayuso retient,
08:59c'est qu'il n'a pas les jambes
09:00pour aller chercher.
09:01C'était plus Ayuso.
09:03Et là,
09:03après,
09:03il va rester
09:04sur une course de marquage
09:05et puis,
09:06ni l'un ni l'autre
09:07n'ont été capables
09:09de faire la différence
09:11ou d'assurer un tempo
09:12qui leur aurait permis,
09:15qui leur aurait permis
09:16éventuellement,
09:17dans la dernière
09:17ascension cestrière,
09:19eh bien,
09:19de remettre
09:20les compteurs à zéro.
09:22Là,
09:22en plus,
09:23lorsqu'ils ont laissé
09:25Saïmoniès
09:27prendre plus d'une minute
09:28d'avance,
09:29il y avait vous
09:29de Van Aert
09:30qui était devant.
09:30C'était une erreur,
09:31ça,
09:31d'ailleurs,
09:31de laisser partir Van Aert
09:32dans les châtés,
09:33non ?
09:33Oui,
09:35mais bon,
09:37non,
09:37c'est,
09:37oui,
09:38aujourd'hui,
09:39on peut dire
09:39que c'était une erreur.
09:41Pendant la course,
09:42ceux qui pensent
09:43que Van Aert
09:45va passer la cestrière
09:47comme il l'a passée,
09:50les finestres,
09:51et puis donc,
09:52et d'être capable
09:54de rouler aussi vite après.
09:56Mais,
09:58après l'analyse,
09:59quand la course est finie,
10:00oui,
10:00ça a été une erreur
10:01ou alors il aurait fallu
10:03rapprocher plus près
10:04au pied du dernier col
10:05de façon à ce que
10:07Yès ne puisse pas
10:08bénéficier
10:08du soutien d'eux.
10:11Mais c'est une stratégie
10:12qui,
10:13quand elle est bien faite,
10:14marche.
10:15Vous savez,
10:15Ino,
10:15il gagne aussi
10:17un tour d'Italie
10:17de cette façon-là
10:19avec Jean-René Bernodeau
10:20qui était sorti
10:21avec la dernière montée
10:24qui était le Stelvio.
10:27On l'a fait
10:28dans d'autres circonstances.
10:30Mais le jeu
10:31ne demande toujours
10:31que faute.
10:33S'il n'y avait jamais
10:33de faute.
10:35Oui,
10:35évidemment.
10:37Mais moi,
10:37j'aurais un peu persuadé
10:38que l'un comme l'autre
10:41n'avait pas les moyens
10:43d'accompagner
10:43Saïmouni Aïtso.
10:46Et en dehors
10:47des moyens,
10:48on a vu Del Toro,
10:49du coup,
10:49le carapace se regarder
10:50dans la descente derrière
10:51et il y en a beaucoup
10:52qui ont critiqué
10:52Del Toro
10:54sur son attitude
10:56et le fait
10:56de ne pas du tout
10:57défendre le maillot rose,
10:58d'abandonner littéralement
10:59alors qu'il était
11:00en situation
11:01de gagner le giro.
11:03Toi,
11:03comment tu vois
11:04cette attitude,
11:04ce manque de panache
11:05entre guillemets
11:06là-dessus ?
11:07Je crois qu'on est plus
11:08sur le manque de panache.
11:11C'est lui
11:11qui descend le mieux.
11:12C'est un super descendeur.
11:13On l'a vu
11:14quand il va chercher
11:15sa gagne d'étape
11:18devant Romain Bardet.
11:19il a une capacité
11:22à virer très vite,
11:22ses trajectoires
11:23sont propres.
11:25Il ne doit pas
11:25s'occuper de carapace
11:26dans la descente.
11:27Carapace,
11:27il le sort
11:28dans les virages.
11:30Ce qui veut dire
11:30qu'il n'est plus
11:31en confiance.
11:33S'il est en confiance,
11:35il fait la descente
11:36mais après,
11:36il faut qu'il fasse
11:37la montée.
11:38Et à mon avis,
11:39à partir du moment
11:40où ils n'ont pas
11:41été capables
11:42soit de s'entendre,
11:44soit de réagir,
11:45soit de prendre
11:47leur destin en main,
11:48ça veut dire
11:50qu'ils n'avaient pas
11:50les gens pour y aller.
11:51Et la descente,
11:52si tu la fais à fond,
11:55comment tu fais la montée ?
11:57Mais même par rapport
11:58à Yates,
11:58Yates n'est pas
11:59un grand descendeur.
12:01Donc tu pouvais
12:02refaire une partie
12:02du retard
12:03mais après,
12:03il fallait faire la montée.
12:05Et Yates avait quand même
12:05un avantage
12:06sur ses deux coureurs,
12:08c'est que un,
12:08il est plus léger
12:09sur des colles longs
12:10avec des pourcentages
12:11importants
12:12comme dans les finestrés,
12:14eh bien,
12:14il a quand même
12:16un petit plus.
12:17et donc une fois
12:18qu'il était parti,
12:19qu'il se mettait
12:19dans son rythme,
12:21qu'il lissait
12:23son effort
12:23jusqu'en haut,
12:25pour faire l'effort
12:26et revenir sur lui,
12:27il fallait être
12:28au-douette.
12:30Est-ce qu'on n'appellerait
12:31pas le collet des finestrés
12:32le col des Britanniques
12:35au final ?
12:35Parce qu'on a eu
12:35le grand solo
12:36de Chris Froome
12:38il y a quelques années
12:38en 2018,
12:39où d'ailleurs
12:40Simon Yates
12:40avait totalement
12:42défailli
12:44et avait perdu
12:44le Giro
12:45ce jour-là,
12:47c'est une belle revanche.
12:47Je me souviens bien
12:48de ce que je commentais
12:49à l'époque.
12:50Oui,
12:50sur l'équipe.
12:52Et c'est une belle revanche
12:54là-dessus de Simon Yates.
12:55On va toujours poser
12:56des questions
12:56sur le règne de Froome,
12:59d'une part,
13:00parce que derrière,
13:02derrière,
13:04ça a roulé
13:04quand même
13:05pendant des kilomètres
13:06et des kilomètres.
13:07et c'était l'année
13:12aussi où Pinot
13:14pouvait l'emporter
13:15où Pinot
13:15a aussi
13:16explosé.
13:19Alors,
13:19c'est un col
13:20qui est
13:20très,
13:22très difficile
13:23à gérer
13:25parce que,
13:26d'abord,
13:27on est
13:27sur
13:29du gravel
13:31parce que le gravel,
13:34d'ailleurs,
13:34pour la petite histoire,
13:35on a inventé
13:37les courses de gravel.
13:38Non,
13:38les courses de gravel,
13:39c'est celles qui existaient
13:40quand on faisait le tour
13:41en 1903,
13:43mais même après la guerre,
13:44rappelez-vous,
13:45les tours mallets
13:46ou bisques
13:47ou les grands cols,
13:47on les faisait
13:48sur les gravillons.
13:51Et ça complique
13:53les choses.
13:54Ça complique les choses
13:55sur les coureurs lourds
13:56parce que vous avez
13:59moins de motricité,
14:01donc vous avez
14:02une déperdition
14:03de...
14:04si vous pesez
14:0410 kilos de plus,
14:06c'est un handicap
14:07sur du revêtement
14:11sur lequel
14:12il y a
14:13énormément
14:13de patinage.
14:15Voilà.
14:16Donc,
14:16les finestrés,
14:17il faudra peut-être
14:18les remettre
14:18plus souvent.
14:22Surtout la veille
14:23de l'arrivée,
14:24c'est pas mal
14:25puisqu'il s'y passe
14:26toujours quelque chose.
14:28Mais je pense
14:28que les organisateurs
14:29le savent aussi bien
14:30que nous.
14:31si on conclut
14:33un petit peu
14:33sur ce Giro,
14:34on a eu
14:35une bataille
14:36qui a tardé
14:37à se lancer
14:38avec une dernière semaine
14:39comme toujours
14:39très dense en Italie,
14:41mais un final
14:42assez fou
14:43sur cette dernière étape.
14:44Et si on compare
14:44par rapport
14:45à l'année dernière
14:45et l'écrasante domination
14:47de Tadej Pogacar,
14:49ce qu'on peut en conclure,
14:49c'est que
14:50un grand tour
14:53sans fantastique,
14:53c'est peut-être
14:54un grand tour
14:54bien plus passionnant
14:55à suivre
14:55en 2025.
14:58Oui,
14:59on va dire aux coureurs
15:01non plus de mettre
15:01un moteur,
15:02mais on va leur mettre
15:02un rupteur,
15:04surtout pendant
15:05un Pogacar.
15:07Mais en fait,
15:07ce qu'a provoqué
15:08cette dernière semaine
15:10aussi intense,
15:12aussi imprévisible,
15:17c'est que les deux
15:17grands favoris
15:18n'étaient plus là.
15:19Or,
15:22si Ayuso
15:23et Roglic
15:26sont là,
15:27c'est quand même
15:27deux grosses équipes
15:29qui allaient bloquer
15:30la course.
15:31Avec un
15:33Del Toro
15:34bloqué
15:35par Ayuso
15:37et donc
15:37dans une position
15:38d'équipier,
15:41et donc après,
15:43il restait qui ?
15:43Il restait que Yette.
15:47Donc,
15:47le fait que
15:49les deux
15:49grands favoris
15:50quittent la course
15:52le 16e
15:53ou je ne sais plus
15:53aux environs
15:54de la 16e étape,
15:56après l'étape
15:56de repos d'ailleurs,
15:58la course
15:59s'est complètement
16:00débridée.
16:02Il n'y avait plus
16:03de véritables patrons,
16:05puis il y avait
16:05quand même des équipes
16:06à qui il manquait
16:07un ou deux coureurs
16:08et pas n'importe
16:08lesquels.
16:10Donc là,
16:11oui,
16:12une course
16:12est quelquefois
16:13plus intéressante
16:14quand on a
16:15des coureurs
16:15qui sont
16:16quelque part
16:18du même niveau
16:19ou du moins
16:21pas loin
16:21les uns
16:21des autres
16:22où la stratégie
16:23devient importante.
16:26Quand vous avez
16:27Pogacar,
16:27si Pogacar,
16:28il n'y a pas
16:28de problème,
16:30c'est difficile
16:31de le battre.
16:32Mais il a déjà
16:34été battu.
16:35Il n'a pas toujours
16:35été le plus fort
16:36sur les grands tours
16:37comme le Tour de France.
16:38Évidemment.
16:39Mais d'ailleurs,
16:39tu me fais une transition
16:40parfaite
16:40puisque tu parles
16:41de coureurs
16:42au même niveau,
16:43etc.
16:43On a évidemment
16:45le Tour de France
16:45qui arrive dans un mois
16:46mais la course
16:48de préparation
16:49pour le Tour de France,
16:49le Critérium du Dauphiné
16:50va être très intéressante
16:51à suivre cette année
16:52puisqu'on a
16:53les trois membres
16:54du podium
16:54de l'année dernière
16:55qui sont présents
16:55au départ.
16:56Les absents d'Italie.
16:58Voilà,
16:58en quelque sorte,
16:59Tadej Pogacar,
17:00Jonas Vingegaard
17:00et Remco Yvvenepoul
17:01qui vont entamer
17:02leur préparation
17:03en course
17:04sur ce Critérium du Dauphiné
17:05qui vont se défier
17:06pour la première fois
17:06depuis très longtemps
17:07tous les trois.
17:09Qu'est-ce qu'on
17:09en pense
17:10de cette tête d'affiche
17:13de cette semaine
17:14qui arrive sur le Dauphiné ?
17:16Est-ce qu'on va avoir
17:17un match à trois intéressant
17:20ou alors quelque chose
17:20de totalement différent
17:21pour toi ?
17:23Bien,
17:24c'est celui qui est capable
17:27de le dire
17:28parce que
17:30est-ce qu'on se découvre
17:31ou est-ce qu'on se découvre pas ?
17:33Le Dauphiné,
17:34c'est vrai par le passé
17:35mais je dis bien
17:36par le passé,
17:38les hommes forts du Dauphiné
17:39étaient les hommes forts
17:41du Tour.
17:44Aujourd'hui,
17:44ça n'est pas obligatoirement
17:46le cas.
17:47On se prépare plus
17:49à l'entraînement
17:49qu'avec le nombre
17:54de compétitions
17:55que vous faites.
17:57Pogacar,
17:58il n'a pas couru
17:58depuis je ne sais pas
17:59combien de temps.
18:01Évenepoul aussi.
18:04Donc là,
18:05on est face
18:06à des coureurs
18:06qui sortent
18:07de blocs de travail.
18:09Vingegaard,
18:12on ne sait même plus
18:13s'il a couru d'ailleurs
18:14depuis le début de l'année.
18:15À Paris-Nice.
18:19Donc,
18:20ils vont être
18:21dans l'obligation
18:22soit de masquer,
18:26soit de bluffer,
18:28mais de bluffer
18:28en faisant croire
18:29qu'ils sont plus forts
18:30qu'ils ne le sont.
18:30Je pense,
18:34si on prend
18:34le tempérament
18:35de Pogacar
18:37qui est quand même
18:39un coureur
18:39qui veut gagner,
18:41s'il a décidé
18:43et qu'il a les jambes
18:44de passer à l'offensive
18:47dans les étapes de col,
18:50là,
18:50on aura
18:50une vision
18:53un peu plus
18:53un peu plus claire
18:57que celle
18:57qu'on a aujourd'hui.
18:58S'il ne bouge pas
19:00et qu'il reste en dedans
19:00et qu'il attend,
19:03pour moi,
19:03ça ne vous aura rien dire.
19:06Pour toi,
19:06il n'y a pas d'avantage
19:07psychologique
19:07qui peut être pris
19:08sur cette course-là
19:08avec un Pogacar
19:09qui marque au fer rouge
19:10Vingegaard
19:11et Vendepoel ?
19:12Non,
19:12ce n'est pas
19:13parce que vous allez
19:13gagner le Dauphiné
19:14devant...
19:15Ce n'est pas
19:15Vendepoel
19:16ou si Vendepoel
19:17gagne le Dauphiné
19:17devant Vendepoel
19:18gagne le Pogacar,
19:20ça ne veut pas dire
19:21qu'il gagnera le tour.
19:24Ça ne veut pas dire
19:25qu'il y a un tour.
19:26Mais on aura
19:26des indices quand même.
19:27Mais il faut surtout
19:28regarder au tour,
19:29pas au milieu.
19:30Et entre les équipes aussi,
19:33entre Visma et UE,
19:34on va commencer
19:34à se jauger
19:36un petit peu également.
19:37Oui,
19:37si on prend par exemple
19:39Evenepoel,
19:39il a perdu Landa.
19:41Oui.
19:43Mais bon,
19:43on peut encore
19:43en perdre d'autres
19:44d'ici l'arrivée.
19:45Et puis,
19:46souvent,
19:47en début de saison,
19:48on nous dit
19:49« Ah oui,
19:49mais en présentation du tour,
19:51il y a un tel,
19:51un tel,
19:51un tel,
19:52ils vont être
19:52sur le tour,
19:53on va voir. »
19:54Il y a entre 30 et 50%
19:56des coureurs
19:57qui sont les favoris potentiels
19:59ou ceux qui doivent agir
20:00sur la course
20:00qui ne sont pas au départ
20:01parce qu'ils sont soit malades,
20:03soit ils sont en rééducation.
20:08Donc,
20:08qui en aura exactement
20:10au départ du tour,
20:12on n'en sait rien.
20:12On pensait
20:13une grande saison
20:14d'Evénopoul
20:14et puis à l'entraînement,
20:16c'est pour une portière
20:17de voiture.
20:18Bon,
20:19il est revenu
20:20au moment
20:20de l'Iège-Bastognaise,
20:21mais on a vu
20:22qu'il n'était pas encore
20:22dans le coup.
20:23Voilà.
20:25Donc,
20:26de toute façon,
20:27c'est bien
20:27qu'on ne puisse pas dire
20:27ce qui va se passer.
20:30Oui,
20:30sinon,
20:30les pronostics
20:31seraient trop faciles.
20:31les paris,
20:33c'est ce qui fait le sel
20:35aussi de la course,
20:36mais on a quand même
20:37hâte de voir
20:38ces premiers affrontements.
20:40Et puis,
20:41tu l'as dit toi-même,
20:42on ne connaît pas
20:42leur niveau
20:43en sortie de stage,
20:44est-ce qu'ils vont être
20:45à plein potentiel
20:46ou pas,
20:47mais on a du coup
20:47potentiellement
20:48des outsiders
20:49comme un certain
20:50Léni Martinez
20:50qui pourraient peut-être
20:51arriver en grande forme
20:54sur cette Dauphiné
20:55et surprendre
20:56avec un podium
20:56ou voir plus peut-être,
20:57non ?
20:58Oui,
20:59et je pense
21:00qu'il va marcher
21:00parce que je pense
21:02qu'il l'a dans la tête
21:03parce que pour lui,
21:05c'est son grand tour
21:06cette année.
21:08C'est une épreuve française
21:10qu'il connaît bien
21:11et où les Martinez
21:15ont déjà marqué
21:18de leur empreinte.
21:20Donc,
21:20je pense que,
21:22oui,
21:22il va arriver au départ,
21:23je pense,
21:24en très bonnes conditions
21:25et avec envie
21:27d'aller chercher la gagne.
21:27ça,
21:28c'est évident.
21:30Et pour lui,
21:31s'il bat
21:32les grands favoris,
21:37il deviendra
21:37l'un des coureurs
21:39sur lequel
21:40il faudra compter
21:40à l'avenir.
21:42À l'avenir proche
21:44sur le Tour de France
21:45en 2025,
21:45déjà peut-être ?
21:47Je ne suis pas sûr
21:49que ce soit
21:50une bonne idée
21:50de le mettre.
21:52On avait déjà eu
21:53un peu ce débat
21:54fil rouge
21:54l'année dernière
21:55sur le Tour de France
21:55en 2024
21:56de Lenni
21:57qui avait un peu
21:57traversé
21:57le Tour 2024
22:00comme un fantôme.
22:03Mais on verra
22:03ce que ça donne
22:04là-dessus
22:05sur la suite.
22:06On va finir
22:07sur un petit mot
22:07peut-être sur
22:07la derre
22:08de Romain Bardet.
22:10On a eu la derre
22:10de Romain Bardet
22:11sur le Giro
22:11sur un grand tour.
22:13On a désormais
22:14la derre
22:15de Romain Bardet
22:17sur une course.
22:18qu'est-ce que tu penses
22:18de sa décision
22:19d'arrêter comme ça
22:20en plein milieu
22:21d'année
22:21sur sa course
22:22autour de chez lui
22:24et est-ce qu'il peut
22:26faire une sortie
22:27à la hauteur
22:28de sa carrière ?
22:30Alors,
22:31d'arrêter
22:31soit après le Tour de France
22:33soit après le Tour d'Italie
22:34soit après le Tour des Flandres
22:35c'est devenu une mode.
22:38Le nombre de coureurs
22:38qui arrêtent
22:39en milieu de saison
22:40en accord
22:42avec leurs employeurs
22:43avec leur équipe
22:44vraisemblablement
22:46que ça a été décidé
22:48avec un avenant
22:49au contrat.
22:52Je le répète
22:52c'est devenu une mode
22:53avant
22:54jamais on sera arrêté
22:56sauf accident.
22:58Mais sur le plan médiatique
23:00effectivement
23:01il y a un plus.
23:03C'est-à-dire que
23:03vous le faites
23:05dans un cadre
23:05bien précis
23:06où ça va devenir
23:08un événement.
23:11Et pour Romain Bardet
23:13en plus
23:14les Alpes
23:16il connaît bien
23:17le Dauphiné
23:18c'est dans les Alpes
23:19c'est donc ça
23:19non pas sa région
23:21de naissance
23:22mais d'adoption
23:23donc il va avoir
23:25envie de briller
23:27et c'est très bien
23:30sur le Tour d'Italie
23:31c'est dommage
23:32que
23:32quand on gagne
23:33le Tour de France
23:33il ne va pas chercher
23:34une gagne d'État.
23:36C'est un coureur
23:36qui aura marqué
23:37son époque
23:40au travers
23:41de sa personnalité
23:42de son charisme
23:44de sa façon
23:46aussi
23:46d'analyser
23:47les choses
23:49les événements
23:50avec
23:51avec
23:53quelquefois
23:55on va dire
23:56sans langue de bois
23:57un homme intéressant
23:59qui a encore
23:59beaucoup de choses
24:00je pense à apporter
24:00au cyclisme
24:01s'il veut y rester
24:02mais je lui souhaite
24:03un bon Dauphiné
24:04et
24:05il peut être fier
24:08de sa carrière.
24:09C'est sur ces
24:10sages paroles
24:10qu'on va
24:11on va clore
24:12cette chronique
24:13ces mots
24:15d'encouragement
24:16pour Romain Bardet
24:17à qui on souhaite
24:18évidemment
24:18de réussir
24:19le mieux possible
24:20sa sortie
24:21sur le Dauphiné
24:21et on va suivre ça
24:22avec attention
24:23toute la semaine
24:23en plus
24:24de suivre
24:25la bataille
24:26au sommet
24:26entre
24:27Pinguegaard
24:29et Pogacar
24:30évidemment
24:30et puis
24:32on se retrouvera
24:33potentiellement
24:33après le Dauphiné
24:34et avant le Tour de France
24:35Cyril
24:36pour analyser
24:37peut-être
24:38les derniers détails
24:39avant le
24:39grand moment
24:40de la saison
24:41et sur ce
24:42on te souhaite
24:43une bonne fin de journée
24:44et à une prochaine.
24:46Merci
24:47ciao ciao
24:48et bonsoir à tous.
24:49Sous-titrage Société Radio-Canada