Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00Alain Guinamant, le directeur de la délégation des Pyrénées-Atlantiques de l'Agence Régionale de Santé
00:04et notre invité, l'ARS, souvenez-vous, on a beaucoup entendu parler pendant le Covid,
00:08en question ce matin le service des urgences de la polyclinique de Saint-Jean-de-Luz
00:11qui dysfonctionne depuis septembre dernier avec des fermetures à répétition.
00:16L'ARS qui espérait une solution avant le début de la saison touristique.
00:19Nous y sommes, on va voir si ça a avancé, Yves Tussaud.
00:21Alain Guinamant, bonjour.
00:22Bonjour.
00:22Avant que vous nous donniez la réponse sur les urgences de la polyclinique de Saint-Jean-de-Luz,
00:26un mot sur l'actualité de cette journée, la décision du tribunal de commerce hier
00:31de placer en redressement judiciaire la clinique d'Urchouïa de Cambo
00:35que vous avez décidé, l'ARS, de fermer pour des dysfonctionnements.
00:41C'était la bonne solution, tant pour le personnel que pour les patients de cet établissement
00:46qui accueillaient notamment des malades d'Alzheimer ou de Parkinson.
00:50La décision de l'ARS était fondée sur des questions de qualité et de sécurité pour les patients.
00:55Donc cette décision, elle est intervenue en avril dernier à l'issue d'une très longue histoire
01:02de très nombreuses procédures d'inspection qui confirmaient toutes la nécessité d'agir
01:11et d'agir d'abord au bénéfice des patients.
01:13Donc la clinique a cessé de prendre en charge des patients à la fin du mois d'avril dernier
01:19et ensuite derrière, c'est une autre procédure qui est engagée
01:24et en particulier celle qui s'est traduite hier par la décision du tribunal de commerce.
01:28Que les salariés vivent très mal ?
01:30Que les salariés qui sont directement concernés par le devenir de la clinique
01:35sont aujourd'hui directement concernés par cette décision du tribunal de commerce
01:40ce qui ne m'appartient pas à moi de commenter
01:43et j'espère que pour eux, l'avenir leur permettra de repartir sur une nouvelle activité.
01:52Quid de l'accueil des patients qui souffrent d'Alzheimer, de Parkinson notamment,
01:57sur des périodes d'urgence ?
01:58Tout cela est assumé ici au Pays Basque ?
02:01Alors c'est vrai, vous avez raison de le rappeler,
02:03la clinique de Cambo avait cette particularité
02:06de prendre en charge des patients qui souffrent de troubles Alzheimer
02:12dans une unité destinée à prendre en charge des épisodes de crise.
02:17Nous travaillons depuis plusieurs mois avec d'autres acteurs sur le Pays Basque
02:23pour trouver une alternative, une alternative de qualité,
02:26une alternative pérenne à la prise en charge de ces patients.
02:29Pour l'instant, vous n'avez pas la solution.
02:30Alors pour l'instant, on ne l'a pas, mais on y travaille vraiment activement.
02:33Alors le 7 mars dernier, ici même dans ce studio,
02:35vous nous avez dit concernant le service des urgences
02:37de la polyclinique de Saint-Jean-de-Luz
02:39qui dysfonctionne depuis septembre 2024
02:42des fermetures régulières, un service qui n'est pas assuré.
02:45Vous nous avez dit, je ne doute pas que la polyclinique
02:47saura trouver les moyens.
02:48Le calendrier, c'était avant le début de la saison touristique.
02:52Visiblement, vous n'en doutiez pas,
02:54mais les moyens, la polyclinique ne les a pas trouvés.
02:56La polyclinique, les urgences étaient fermées mardi, mercredi dernier.
03:00Elles étaient fermées ce dimanche.
03:02Elles seront fermées le week-end prochain,
03:04qui est un week-end férié.
03:05Rien n'a changé.
03:06Alors, rien n'a changé, je ne sais pas.
03:09J'aurai-t-il qu'effectivement, il appartient,
03:11et c'est de la responsabilité de la clinique,
03:13de trouver les solutions pour permettre,
03:15le plus rapidement possible, d'assurer la continuité
03:17du fonctionnement de ces urgences,
03:18qui sont absolument indispensables.
03:20Oui, ils n'ont pas fait le travail.
03:21Il n'y a aucune solution.
03:22Ils n'ont pas fait le travail, ils y travaillent.
03:23En tout cas, on est très vigilants.
03:25Au quotidien, on est attentifs aux solutions qu'ils peuvent trouver.
03:30Les solutions, c'est le recrutement de médecins urgentistes,
03:33qui constitue une équipe jusqu'en septembre dernier,
03:37vous l'avez rappelé tout à l'heure.
03:38Il se trouve que pour des décisions qui ont été prises
03:40par la direction de la clinique elle-même,
03:42de réorganisation du temps de travail,
03:45des tableaux de service,
03:46les médecins urgentistes ont quitté cette polyclinique.
03:48Donc, il n'y a pas de médecins urgentistes en France
03:51qui ont envie de travailler à Saint-Jean-de-Luz ?
03:52Si, il y a des médecins urgentistes,
03:54mais pas en nombre suffisant.
03:55Effectivement, c'est un constat.
03:56C'est un constat que, personnellement, je regrette.
04:01Les fermetures qui interviennent de façon régulière
04:05au sein de la clinique ne correspondent pas
04:07à un mode de fonctionnement normal
04:08pour la population et pour cette clinique.
04:11Ce dimanche, un homme d'un certain âge
04:13sur le secteur de Saint-Jean-de-Luz
04:14s'est retrouvé en détresse respiratoire.
04:16La prise en charge a été compliquée.
04:18Il n'a pas pu être pris en charge à Saint-Jean-de-Luz
04:20puisqu'il n'y a pas d'urgence.
04:22Qu'est-ce que vous dites à la famille de cet homme aujourd'hui ?
04:25C'est précisément pour éviter ce type de difficultés
04:29que nous travaillons.
04:30On travaille, bien entendu, en étant très vigilants
04:32auprès de la clinique elle-même,
04:34mais auprès de l'ensemble des acteurs de santé
04:37qui, aujourd'hui, supplé aux carences de fonctionnement
04:42de la polyclinique.
04:43Je pense aux établissements,
04:46l'hôpital de Bayonne
04:48ou les cliniques Bellara et Aguilera,
04:51mais également l'ensemble des médecins généralistes
04:53qui travaillent sur le secteur de Saint-Jean-de-Luz
04:55et qui essaient de trouver au quotidien
04:58des solutions pour éviter des difficultés pour les patients.
05:01Ici Pays-Basqu'il est 8h22.
05:02Notre invité ce matin, c'est le directeur
05:04de la délégation des Pyrénées-Atlantiques
05:05de l'ARS.
05:06Alain Guinamant.
05:07Dites-moi, Alain Guinamant, si je me trompe,
05:09le remplacement ponctuel par un urgentiste intérimaire,
05:12la garde de 12h, coûte 1500 euros.
05:15Vous ajoutez le transport, l'hébergement,
05:17ça va durer longtemps à ce rythme-là ?
05:20Écoutez, c'est pour ça que je rappelais
05:22la responsabilité de la direction de la polyclinique.
05:24C'est aujourd'hui eux et eux seuls
05:26qui doivent assumer d'abord le fonctionnement
05:30en continu d'un service d'urgence
05:31puisque par définition un service d'urgence
05:33est censé fonctionner 24h sur 24.
05:35Donc il leur appartient de prendre
05:37leur responsabilité et d'assurer par tout moyen
05:41le fonctionnement de leur clinique
05:43même si c'est au prix des tarifs
05:46que vous venez d'évoquer.
05:48En règle générale,
05:49trentaine de personnes accueillies
05:51toute l'année sur la polyclinique de Saint-Jean
05:53aux urgences.
05:54L'été, ça va jusqu'à 90,
05:56100 personnes au quotidien.
05:58Vous avez des inquiétudes pour la saison qui arrive ?
06:01Alors les informations dont on dispose aujourd'hui
06:03sur l'organisation du fonctionnement des urgences
06:05pour juillet et pour août
06:07puisque c'est effectivement à ce moment-là
06:09que l'activité la plus importante
06:12c'est une ouverture prévisionnelle
06:15le jour et la nuit
06:17entre 85 et 90% du temps.
06:20Ce qui veut dire que pendant 10 à 15%
06:22des journées de la période estivale la plus chargée,
06:26la polyclinique sera fermée.
06:28Alors ça, ce sont aujourd'hui des données prévisionnelles.
06:31Si les tableaux de service sont respectés
06:33et si les médecins sont là,
06:34ce qui n'est pas assuré.
06:34Oui, mais c'est pour ça que je rappelle
06:36la responsabilité de la direction de la polyclinique.
06:40Ça, pour l'instant, ce sont des engagements prévisionnels
06:43et on s'assurera que ces engagements sont tenus.
06:46Sinon, il y aura des sanctions financières
06:47que l'ARS peut prendre.
06:48Je crois que vous pouvez ponctionner jusqu'à 5%
06:50du chiffre d'affaires de l'établissement
06:52si la règle n'est pas respectée.
06:53C'est ce qui a été rappelé à la direction de la clinique,
06:57aux responsables de cet établissement
07:02au début du mois d'avril
07:03lors d'une réunion qui était organisée
07:04en présence du directeur général de l'ARS
07:06et en présence également du préfet
07:08du département des Pyrénées-Atlantiques.
07:10C'est une possibilité ?
07:12Oui, c'est une possibilité
07:13qui est permise à l'Agence régionale de santé
07:17lorsqu'un établissement, durablement,
07:20n'est pas en mesure de respecter ses engagements.