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  • 02/06/2025
DB - 02-06-2025

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Transcription
00:00Qui ne sait jamais laisser enchaîner
00:30Oh, faut-il pour voir un jour un ciel tout bleu ?
00:42Oh, supporter un ciel noir trois jours sur deux
00:46Je l'ai supporté, je suis un évadé
01:00Ça fait tout le même plaisir de changer de linge, hein ?
01:16Tu parles ? C'est quatre ans de cabane que je fiche en l'air, moi
01:19Dis-donc, il est toujours là, le flambard, hein ?
01:21Puis il se rapproche drôlement même
01:23Grouille, mon Dieu ! Grouille !
01:28Attends, je vais lui donner un coup de main
01:29Oh, le salaud ! Ils nous tirent dessus
01:43La soudane !
01:46La quoi ?
01:47La soudane !
01:52Salut, flambard !
02:01Merci, mon père
02:03Eh ben, après ce coup-là, il faut un petit supplément, hein ?
02:06Sinon, je fais la sieste !
02:08On vous a déjà donné deux cents francs de plus !
02:10Les radins avec ça !
02:11Ce train-là, on n'aura même pas de quoi aller jusqu'à Palaiso
02:14Oh, la vache !
02:20Bon ben, il n'y a qu'un moyen, je vais m'occuper de lui
02:22Vous autres, continuez sans moi
02:24Et rendez-vous demain, chez le père Schmaltz
02:26À la barrière d'enfer, hein ?
02:27Comme d'habitude
02:28François !
02:29François !
02:35C'est parti.
03:05C'est parti.
03:35Allez ! Allez, monsieur Flambard, rendez-vous !
03:49Allez, collez-vous contre cet arbre.
03:52Je vais vous ficeler comme un saucisson.
03:54Avec quoi ?
03:55Avec ce joli petit chapelet qui ne vous quitte jamais.
04:13Allez, les poignées d'abord.
04:16Voilà.
04:17Merci.
04:22Voilà.
04:34Bon papier.
04:35Et depuis quand les gardes champêtres sont-ils armés ?
04:39Le garde champêtres, monsieur, il est armé, monsieur, quand il y a eu crime avec mort d'homme.
04:46Un crime.
04:47Allez, allez, vos papiers.
04:50Oh, bon.
04:50Police d'État ?
04:58Police d'État ?
05:00Monsieur le maire !
05:02Monsieur le maire !
05:03Qu'est-ce qu'il y a ?
05:06Tenez.
05:08Police d'État.
05:10C'est lui.
05:10Monsieur Flambard !
05:15Eh bien, on peut dire que vous autres, à Paris, vous êtes vite renseignés.
05:18Alors, vous savez déjà qu'il y a eu un crime à la mule noire ?
05:21C'est-à-dire que je ne vais que passer.
05:23J'ai eu une enquête à faire un peu plus loin.
05:25Alors, je suis désolé, mais il n'est pas question que je m'arrête.
05:27Oh, vous n'allez pas laisser passer ça.
05:30Oh, c'est un beau crime, vous savez, monsieur Flambard.
05:32Un homme comme vous, qui avait arrêté Vidoc trois fois de suite...
05:36Évidemment.
05:38Ce serait assez amusant.
05:39Vous dites ?
05:40Rien, rien.
05:42Eh bien, monsieur le maire, je suis votre homme.
05:45Ah, j'en étais sûr.
05:46Mais je vous le répète, je suis presse.
05:48Tiens, Émile, attache ce cheval de monsieur Flambard.
05:51Pour vous, monsieur Flambard, ça sera l'affaire d'un instant.
05:53D'autant plus que, sans avoir votre compétence, bien sûr,
05:55je dois vous dire que j'ai déjà pratiquement arrêté le coupable.
05:58Ou plutôt, la coupable.
06:00Ah oui ?
06:00Oui, voilà, le crime a eu lieu cette nuit.
06:02La victime, c'est un habitué de la mule noire.
06:04Le baron de Flochcombe, une noblesse ruinée, célibataire, 52 ans.
06:07Il vient ici une fois par semaine pour ses affaires
06:09et il descend la mule noire.
06:11Je dois vous dire, monsieur Flambard,
06:12que je suis également le patron de la mule noire.
06:15Venez, nous allons monter dans sa chambre pour interroger Justine.
06:18Justine, c'est la servante de la mule noire
06:20et c'est elle sûrement qui a tué le baron.
06:22Écoutez, monsieur le maire,
06:24vous allez m'expliquer tout cela calmement.
06:27Ah bon, bon.
06:28Eh bien, je vous disais donc que notre servante Justine
06:32avait sûrement pu le baron.
06:33Mais qu'est-ce que je vous ai fait à vous ?
06:35Ce que tu nous as fait ?
06:36Tu nous as déshonoré, tu as déshonoré le pays.
06:38Une fille d'auberge, une mari, couche-toi là.
06:40Vouloir épouser le baron de Flochrombe.
06:42Et maintenant un crime ici à Dampierre.
06:44Il ne manquait plus que ça.
06:45Non, c'est pas moi.
06:46J'ai rien fait, non, j'ai rien fait.
06:49Décidément, tu dis tout le temps la même chose.
06:50Parce que je ne peux rien dire d'autre.
06:52Si ce n'est pas moi, ce n'est pas moi.
06:54C'est clair tout de même ?
06:56Tellement clair que nous allons être obligés de t'arrêter.
06:58Mes amis, j'ai la joie de vous présenter
07:00le célèbre inspecteur Flambard
07:01qui vient tout spécialement s'occuper de notre affaire.
07:03Maître Bardou, notaire du pays.
07:04Je connais M. Flambard de réputation.
07:06M. Charveau, banquier à Paris.
07:08Ancien banquier.
07:09Oui, c'est un enfant du pays
07:10qui nous est revenu après fort une fête.
07:12Enchanté, inspecteur Flambard.
07:13Elle, c'est Justine.
07:15C'est elle qui a tué M. de Flochrombe.
07:16C'est pas vrai.
07:17Eh bien, pratiquement, j'ai rien fait.
07:18Non, non, non, monsieur, je vous en prie un peu de calme.
07:23Et reprenons les choses dans leur ordre.
07:26Bon, voyons, le baron Flochrombe
07:29débarque chez vous hier soir à...
07:327h30.
07:34Comme d'habitude, il avait son sac de voyage
07:35et c'est Justine qui lui a monté.
07:37Le baron et elle sont restés un bon moment dans cette chambre.
07:40Ils avaient fermé la porte,
07:41mais en bas, je les entendais discuter tous les deux.
07:44Et à propos de quoi, cette discussion ?
07:46Vous avez répondu ?
07:50Non.
07:52Non, je ne veux pas.
07:53Elle ne veut pas répondre
07:54parce qu'il aurait trop de choses à dire.
07:56Mais chaque semaine, quand le baron venait,
07:57c'était des reproches et des menaces.
07:59Il lui avait dit un jour, comme ça, en l'air,
08:02qu'il la prendrait à son service.
08:04Et elle s'était mise dans la tête qu'elle allait l'épouser.
08:06Pour son argent, naturellement.
08:07Son argent ?
08:08Il n'avait plus rien.
08:10Pour un peu, c'est moi qui lui en aurais donné de l'argent.
08:14Pourquoi vous êtes-vous discuté ?
08:16Parce que...
08:22Il m'a dit que c'était fini entre nous
08:25et qu'il ne voulait plus me voir.
08:28Jamais.
08:30Et il a été méchant ?
08:33Oh oui.
08:35Oui, il m'a dit qu'il avait besoin de faire un bon mariage.
08:39Et comme je pleurais,
08:40il s'est moqué de moi.
08:41Il m'a dit que de pleurer, ça me rend de l'aide.
08:44Alors, le sang m'a monté à la tête
08:45et puis, je lui ai dit...
08:47On ne sait plus ce que je lui ai dit, je l'aurais tué.
08:49Voilà un mot malheureux.
08:53Oui.
08:55J'ai eu tort de dire ça.
08:56Ben, plutôt...
08:57Allons, tu ferais mieux d'avouer tout de suite.
09:00Non !
09:00Chut !
09:01Reprenons.
09:03Après cette discussion, le baron s'en va.
09:05Oui.
09:05Où ça ?
09:06Chez moi, où il devait dîner.
09:07Pour parler affaires ?
09:09Oui, enfin, pour m'emprunter encore une fois de l'argent.
09:12Que vous n'y avez pas prêté, j'imagine ?
09:13Pardon, que je lui ai prêté sous la forme d'une lettre de crédit.
09:16On a retrouvé cette lettre de crédit signée par M. Charveau
09:18dans le portefeuille de la victime.
09:20La voici.
09:23À un ami d'enfance, on ne peut pas refuser.
09:29Vous étiez seul à dîner, tous les deux ?
09:31Non.
09:31Maître Bardot était là, nous étions trois.
09:33M. Charveau est veuf.
09:34Et mon épouse, un peu souffrante, avait dû rester à la maison.
09:38Vous vous occupiez de ces affaires ?
09:40Mon Dieu, j'essayais surtout de calmer ces créanciers, oui.
09:43Mais ce dîner qui nous réunissait chaque semaine n'était pas un dîner d'affaires, non.
09:46C'était plutôt une occasion de nous réunir.
09:48Nous avons été au collège ensemble, tous les trois.
09:51Et n'oublions pas que j'ai une cave bien fournie
09:53et que ce pauvre Édouard aimait à taquiner la bouteille.
09:56Oui. Et après dîner ?
09:59Nous avons joué aux cartes, comme d'habitude.
10:01Aux cartes ? Et qui a gagné ?
10:02Aux personnes, non.
10:03Étant notaire, je suis prudent.
10:05Je refuse de jouer de l'argent.
10:06Et moi, je n'allais pas essayer de regagner au jeu
10:09ce que j'avais prêté par cette lettre de crédit.
10:11Et vous êtes revenu ici tous les trois ?
10:12Plus tôt, nous l'avons raccompagné.
10:14Et il en avait besoin.
10:15Ah ça, ils étaient plutôt gays tous les trois.
10:17Ils sont rentrés bras dessus, bras dessous.
10:19Ils ont même eu du mal pour monter l'escalier.
10:20Oh, voyons !
10:21Ah, je les ai bien vus.
10:22J'étais encore dans la salle en bande, en train de faire mes comptes.
10:25Les autres clients étaient partis ?
10:26Ah oui.
10:27D'ailleurs, il n'y avait pas grand monde.
10:28Vous avez combien de chambres de voyageurs en tout ?
10:38Trois.
10:38Mais les deux autres n'étaient pas occupés.
10:40Vous savez, à part les jours de marché...
10:42Donc, vous avez raccompagné le baron jusqu'à sa porte, c'est-à-dire jusqu'ici ?
10:46Oui.
10:46Et ensuite ?
10:47Bon, nous avons continué à raconter des histoires.
10:49Il y a un tir des bêtises.
10:50Pendant combien de temps ?
10:51Je ne sais pas, moi.
10:52Ah, moi, je le sais.
10:53J'avais sommeil, je les entendais rire tous les trois en haut et j'avais l'œil sur la pendule.
10:57Vous êtes partis à minuit 35 exactement.
10:59Alors, vous avez fermé ?
11:00Oui, les verrous, la grosse barre et je suis allé me coucher.
11:03Votre chambre est à l'étage ?
11:04Non, en bas.
11:06Les volets ?
11:07Ah, tous fermés.
11:08En bas, comme à l'étage.
11:09De vraies portes de coffre-forts.
11:11Et ce matin, c'est moi qui les ai ouverts.
11:12Voilà pourquoi je dis que c'est elle qui...
11:14Chut, minute.
11:16La chambre de Justine se trouve où ?
11:18Au fond du couloir, par là, à l'étage.
11:20Oui.
11:21Donc, si elle avait frappé doucement à cette porte-ci, vous n'aurez rien entendu ?
11:27Absolument pas.
11:27Puisque je vous dis que je ne suis pas allée.
11:30Puisque je vous le dis.
11:33Bon.
11:36Et quand avez-vous découvert le crime ?
11:39Ce matin, en ouvrant les contrevents,
11:40je me suis aperçu qu'il y avait encore de la lumière dans cette chambre.
11:43Alors ?
11:44Je suis monté.
11:45J'ai collé un oeil contre le trou de la serrure.
11:49Et j'ai vu.
11:49Mais qu'est-ce que vous avez vu ?
11:51Mais il était allongé, là, sur le lit.
11:54Bon.
11:54Faites-moi un.
11:57Il était comme ça.
11:58Il avait une main qui pendait.
11:59Il ne bougeait pas.
12:00Et il avait les yeux ouverts.
12:02J'ai frappé plusieurs fois.
12:03Il ne répondait pas.
12:04Alors, j'ai ouvert avec mon passe.
12:06La porte était fermée à clé ?
12:07Ah oui.
12:08Et j'ai trouvé la clé ici.
12:09Sur la cheminée.
12:11D'où je conclue que la porte a été fermée à clé de l'extérieur
12:13et avec un passe.
12:14Il y a deux personnes dans la maison qui ont un passe.
12:16Moi et Justine.
12:19Alors ?
12:21Non, monsieur.
12:22Non, je ne suis pas venue ici.
12:25Non.
12:26Alors, continuez.
12:27Vous êtes resté sur le seuil de la porte.
12:29Le baron est toujours immobile.
12:30Je m'approche.
12:32Et qu'est-ce que je vois ?
12:33Vous allez me le dire.
12:33Il avait ce poignard planté là.
12:42La chemise n'est pas trouée ?
12:45Bien oui, c'est vrai.
12:47Ça alors, je ne comprends plus.
12:48Mais c'est pourtant bien simple.
12:50On a frappé sur la poitrine nue.
12:51On a relevé la chemise ensuite.
12:54Je n'y aurais pas pensé.
12:56Et vous avez retiré le poignard vous-même ?
12:57Oui, oui, tout doucement.
12:59Et je l'ai posé là.
13:00Personne d'autre ne l'a touché ?
13:02Absolument personne.
13:05C'est un poignard qu'il avait toujours dans son sac.
13:07Il le posait à côté de lui avant de s'endormir.
13:09L'étui est encore là, sur la table de nuit.
13:11Le médecin a constaté le décès ?
13:12Nous n'avons pas de médecin ici.
13:14J'ai envoyé quelqu'un en ville pour en chercher un,
13:16mais je l'attends encore.
13:25Je voudrais faire un tour dans la chambre de Justine.
13:26Non, non, avec Justine toute seule.
13:31Eh bien, vas-y, puisqu'on te le dit.
13:36Monsieur le maire, vous voudrez bien parler très fort.
13:38Mais sans crier, je veux savoir ce qu'on peut entendre
13:40dans la chambre de Justine.
13:49Allez-y !
13:49Quand le baron venait, c'était des rapports, des menaces.
13:52Il lui avait dit un jour, comme ça, en l'air,
13:55qu'il apprendrait à son service.
14:01Merci !
14:01Et vous, vous dites que vous n'avez rien entendu.
14:08Je dormais.
14:09Vous dormiez ?
14:11Montrez-moi le pass.
14:12Ça vous gêne pas de m'en dire tout le temps ?
14:23Non.
14:24Non, c'est pas moi.
14:26C'est pas moi, j'ai rien fait !
14:28Je vous jure que j'ai rien fait !
14:29J'ai rien fait !
14:30C'est fini, non ?
14:31Non !
14:31C'est fini !
14:32Écoute, j'ai pas le temps.
14:44Pourquoi t'as fait les dires cette nuit ?
14:46Hein ?
14:47Pourquoi ?
14:47Bon papier !
15:01Mais tu me connais ?
15:03Dans le service, on connaît personne.
15:05On a encore bu le coup ensemble hier soir.
15:07Bon, admettons.
15:09Mais celui-là, je connais pas ?
15:10C'est un malheureux que j'ai ramassé dans les voies.
15:13Il m'a dit qu'il cherchait la route de Paris,
15:15qu'il voulait parler au professeur de police.
15:16Il a l'air un peu...
15:17Je suis l'inspecteur Flambard de la police parisienne.
15:22Et quand est-ce qu'il t'a donné cette lettre, le baron ?
15:24Avant-hier.
15:26Il m'avait dit de bien la garder.
15:27Et tu pouvais pas le dire plus tôt ?
15:29Je sais pas, Léon.
15:30Ben, il veut que ça t'appelait à ton faire !
15:32Alors, vous allez leur dire que c'est pas moi ?
15:34Ben, bien sûr, voyons.
15:36Puis ne pleure plus, petite sainte.
15:39Monsieur Flambard, il y a en bas un homme,
15:41une espèce de vagabond.
15:42Il prétend être l'inspecteur Flambard.
15:45Oh !
15:46Vous savez, il y a beaucoup de gens maintenant
15:47qui se font passer pour l'inspecteur Flambard.
15:49C'est vrai, vous êtes célèbre.
15:52Il veut absolument vous voir et vous parler, monsieur Flambard.
15:54Ah, pas question pour le moment.
15:56D'abord, il nous gênerait pour l'enquête.
15:58Alors qu'on enferme n'importe où,
15:59à la cave, dans l'écurie.
16:01Dans les tables.
16:02Oui, dans les tables, avec les vaches.
16:03Bon, bon, je vais donner les oeuvres.
16:05C'est court.
16:11Elle donne sur la rue ?
16:12Eh bien, oui.
16:13Qui, là ? Ça donne où ?
16:15Ça donne par derrière, dans le petit chemin.
16:19Oh, non !
16:20Non, vous n'allez pas faire ça,
16:21vous n'allez pas me laisser toute seule.
16:23Vous m'avez promis de tout arranger.
16:26Mais je ne peux pas faire autrement.
16:26C'est pas bien.
16:30C'est pas bien.
16:36Allez, pleure.
16:38Pleure pas.
16:40Il faut faire vite.
16:42Allez, vite.
16:45Mais puisque je vous dis que j'ai tout l'inspecteur Flambard !
16:47Je vous dis que j'ai tout l'inspecteur Flambard !
16:57Mais cette clé, j'en suis...
16:58Messieurs, je n'ai que quelques instants à vous accorder,
17:02mais je sais maintenant qui a tué monsieur de Floucheron.
17:05Eh bien, je l'avais dit !
17:06Et voilà.
17:07Ce qu'il y a de curieux,
17:09c'est que dans ce crime,
17:10il n'y a pas eu une seule goutte de sang versée.
17:13Mais voyons, elle, coup de poignard !
17:14Une goutte de poignard ?
17:15Pas une goutte de sang, ni sur le poignard,
17:17ni sur la chemise.
17:18Tenez, messieurs, vérifiez vous-mêmes.
17:20Voyez.
17:21C'est vrai ?
17:22Oui, c'est vrai.
17:24Mais ça prouve quoi ?
17:26Ça prouve que le baron a été mort depuis au moins deux heures
17:28quand on lui a enfoncé le poignard dans la poitrine.
17:32Ah, ça alors !
17:34Et où était monsieur de Floucheron ?
17:36Deux heures avant d'arriver à la mule noire.
17:40Monsieur le maire, j'espère que vous ne croyez pas
17:41à un mot de toutes ces édécuprations.
17:43Monsieur Flambard,
17:45je suis regret de vous dire que monsieur Charvoix a raison.
17:46Vous n'avez pas le droit.
17:47Mais ce droit, je le prends.
17:49Seulement, je suis pressé, moi, terriblement pressé.
17:51Et si nous attendions pour continuer l'arrivée du médecin légiste ?
17:54Non, non, non, non, non, non, j'ai pas le temps d'attendre.
17:55Tenez,
17:56je vous ferai remarquer au médecin légiste
17:58ses cheveux collés.
18:00Voyez ?
18:02Là,
18:02il y a eu une imperceptible tache rouge
18:04à la racine des cheveux.
18:06D'où je conclue que cet homme a reçu un terrible coup
18:08au-dessous de la tempe
18:10chez monsieur Charvoix.
18:12Je crois que nous allons être obligés de...
18:14De déposer une plainte contre monsieur l'inspecteur Flambard.
18:17L'inspecteur Flambard, il vous prie de fermer vos gueules.
18:21L'inspecteur Flambard n'a pas une minute à perdre.
18:23Alors d'après vous, il y aurait eu discussion entre le baron et ses messieurs.
18:27Oui.
18:27Et l'un d'eux aurait assommé le baron.
18:29Oui.
18:30Et je parie que c'est monsieur Charveau.
18:32Monsieur Bardot n'a pas les épaules qu'il faut.
18:35Eh bien, monsieur Flambard, j'ai la preuve que vous faites une erreur.
18:38Écoutez, je vous répète que je suis pressé.
18:39Et cette preuve, elle est là.
18:42Là.
18:43Si monsieur Charveau s'était mis en colère, il n'aurait pas prêté de l'argent au baron.
18:46C'est évident.
18:48La lettre de crédit prouve bien qu'il n'y a pas eu dispute.
18:51Hein ?
18:52Qu'est-ce que vous en dites ?
18:54Ce que j'en dis ?
18:55Asseyez-vous, monsieur le maire, je vous en prie.
18:57Asseyez-vous ici.
18:59Voilà.
19:01Prenez cette plume.
19:03Et écrivez.
19:05Quoi ?
19:05N'importe quoi.
19:09Voyez.
19:09Vous pouvez constater que le bec de la plume est légèrement aplati sur la droite.
19:16Regardez.
19:18Regardez la forme des lettres.
19:21Comparez maintenant avec la lettre écrite par monsieur Charveau.
19:24Vous constaterez que cette lettre n'a pas été écrite là-bas, mais ici, à côté du cadavre.
19:34Vous savez, dans une enquête, il suffit de réfléchir un peu et de se mettre à la place des gens.
19:47Et je commence à le voir comme si j'y étais, ce crime.
19:53Oui.
19:54Comme si j'étais à ce soi-disant dîner d'amis chez monsieur Charveau.
20:01N'oubliez pas, cher ami, que vous n'avez plus rien à vendre.
20:06Ou vous payez, ou c'est la prison.
20:08Ça n'est tout de même pas de notre faute si vous êtes ruiné.
20:12Vous oubliez simplement que c'est vous qui m'avez ruiné.
20:15Comment ? Qu'est-ce que vous dites ?
20:17Parce que vous croyez que je ne savais rien.
20:20Que je ne savais pas que vous me prétiez à un taux d'usurier.
20:24Et que vous, notaire, vous aviez volontairement sous-estimé mon domaine de la sablière.
20:31Seulement, là où vous avez été trop loin, c'est quand vous avez falsifié le montant des hypothèques.
20:37Pour les faire ensuite racheter en sous-main par Charveau.
20:40Et de tout ceci, j'ai les preuves.
20:42Et demain, je porterai plainte auprès du procureur.
20:44Vous, Charveau, vous irez en prison.
20:46Quant à vous, Bardot, nous verrons ce qu'en pensera la chambre des notaires.
20:50Vous ne ferez rien de tout cela.
20:52Et qui m'en empêchera ?
20:54Moi.
20:55Voilà.
20:58Voilà comment j'imagine que vous avez tué M. de Flocheron.
21:01M. Flambard a beaucoup d'imagination.
21:03Mais pas beaucoup de preuves.
21:05Ma preuve ?
21:06Enfin, voilà.
21:08La plainte signée de M. de Flocheron au procureur.
21:12Évidemment, vous ne saviez pas que vous connaissant bien,
21:15il l'avait déjà écrite.
21:16Et qu'il l'avait confiée à sa seule amie véritable.
21:22À Justine.
21:24Oui.
21:26Tenez, M. le maire.
21:27Lisez vous-même.
21:28Mais c'est impossible.
21:38Mais enfin, je les ai vus.
21:40De mes yeux vus.
21:41Tous les trois.
21:42J'ai monté l'escalier derrière eux.
21:44Je les ai même suivis dans le couloir.
21:46Mais ils chantaient et ils n'arrêtaient pas de rigoler.
21:47Pardon, M. le maire, vous les avez vus de dos ou de face ?
21:52Mais de dos, évidemment, puisque j'étais derrière.
21:56Si vous aviez été devant eux, j'imagine ce que vous auriez vu de face.
22:00Parce que votre baron, votre pauvre baron, ne devait pas rigoler beaucoup.
22:05Et une fois arrivés ici même, ils ont tué le maire.
22:18C'est pas bête ?
22:20Ils savent, enfin, tout le monde sait que Justine a des discussions avec le baron.
22:25Des reproches à lui faire.
22:26Et peut-être même une vengeance à exercer.
22:29Alors c'est facile de reporter les soupçons sur elle.
22:31Justine a seulement le baron, non, non, ça personne n'y croirait.
22:36Mais un coup de poignard, hein ?
22:38Facile.
22:40Alors on connaît les habitudes du baron.
22:43On fouille dans son sac.
22:45Et puis on poignarde le corps.
22:48Mais à force de vouloir trop prouver les choses,
22:50les preuves finissent par se retourner contre vous.
22:53Ils ont voulu prouver qu'ils s'étaient quittés bons amis.
22:56Et Charveau a rédigé sur cette table, ici même,
22:59la lettre de crédit qu'il a ensuite glissée dans le portefeuille du mort.
23:04Hein ?
23:05Ça alors !
23:06Et tout ça en riant et en chantant à tue-tête.
23:09Deux jolis saligots.
23:13Vous êtes un fameux policier, monsieur Flambard.
23:16Mais il y a un détail qui me gêne dans votre raisonnement.
23:19Lequel ?
23:20La porte.
23:21Je l'ai trouvée fermée à clé, de l'extérieur et avec un passe.
23:26Alors ?
23:27Monsieur le maire !
23:28Dites-donc, monsieur le maire, c'est l'excité, là, en bas.
23:31On a beau se mettre à tous, on n'arrive pas à le tenir.
23:34Il est dans le couloir et il veut vous parler.
23:38Empêchez-le d'entrer.
23:39Oui, encore une minute. Le temps d'en finir.
23:41Eh oui.
23:44Justine est venue dans la chambre,
23:46après le départ de ces messieurs.
23:49Mais pourquoi ?
23:50Et pour reprendre sa discussion à elle.
23:53Seulement, monsieur Leflachon était déjà là, sur le lit, étendu.
23:57Comme vous l'avez trouvée vous-même, monsieur le maire.
23:59Alors elle a eu peur.
24:01Peur d'être accusée.
24:02Et elle s'est sauvée.
24:05Seulement, Justine, vous avez fait une bêtise.
24:07Vous avez refermé la porte derrière vous.
24:09Oui.
24:11Oui, j'ai refermé la porte sans y penser,
24:13comme je le faisais chaque nuit quand je venais le voir.
24:19Tu me paieras ça, Vidocq.
24:21Vidocq ?
24:22Eh oui, monsieur le maire.
24:23Vidocq.
24:24Vous ne fâchez pas flambard.
24:25Allons, allons, allons.
24:26Vous devriez être contents.
24:27J'ai fait votre boulot.
24:29Et puis vous me paierrez une bonne bouteille la prochaine fois.
24:31Allez, allez, à la prochaine.
24:34Au revoir, Justine.
24:36Au revoir, monsieur le maire.
24:37Laissez-moi tout !
24:40Laissez-moi tout !
25:07Oh, oh, oh, qui ne s'est jamais laissé enchaîner
25:12Oh, oh, oh, on ne saura jamais ce qu'est la liberté
25:20Moi, oui, je le sais, je suis un évadé
25:37Sous-titrage Société Radio-Canada

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