00:00Alors, Reda Belad, j'ai porte-parole du syndicat de police Unité Île-de-France.
00:03Non mais, alors je vais quand même dire une phrase qui ne vous mettra pas en difficulté.
00:08Vous disiez, j'ai vu la mort.
00:10Voilà ce que vous disiez, j'ai vu la mort sur le périphérique.
00:13Je rappelle que vous êtes porte-parole du syndicat de police Unité Île-de-France.
00:16Depuis combien de temps vous êtes dans la police ?
00:1827 ans, le 2 juin.
00:20Bon, et vous dites vous-même, j'ai vu la mort.
00:22Alors, je vous assure, j'aimerais que ceux qui nous gouvernent prennent conscience de ce qui se passe dans ce pays.
00:31Parce que nous-mêmes, journalistes, nous sommes accusés aujourd'hui de noircir parfois le tableau pour des raisons parfois idéologiques.
00:38C'est le procès qui nous est fait.
00:40Et vous, vous étiez sur le périphérique samedi.
00:44Oui, j'ai dit par... j'ai fait comme pour n'aller.
00:48C'est-à-dire que j'estime que... je ne suis plus sur le terrain, mais j'estime qu'à partir du moment où un média me sollicite, même en milieu de la nuit,
00:54pourquoi mes collègues seraient rappelés pour bosser la nuit ?
00:56Moi, je ne le ferais pas.
00:57Donc, du coup, j'ai fait un média.
00:58Et du coup, j'ai pris un VTC depuis le 95.
01:04Et oui, j'ai vu la mort sur le périphérique.
01:06En fait, les mecs, ils étaient en T-Max.
01:10On aurait dit une Brave M.
01:11C'est choquant, mais on aurait dit une Brave M.
01:13Des mecs super organisés.
01:14Ils avaient tous des mortiers.
01:16Ça a tiré sur les voitures.
01:17C'était... la porte maillot était fermée.
01:19Bon, pour créer des raisons de sécurité.
01:21J'ai eu le malheur que OAS nous sorte au Parc des Princes.
01:26Et là, j'ai vu une favelas, en fait.
01:28J'ai vu une favelas.
01:29J'ai vu des fumigènes partout.
01:31J'ai vu des collègues courir partout.
01:32J'ai vu des individus violentés, des policiers.
01:35J'ai vu des familles qui étaient là pour s'amuser, qui ne pouvaient pas s'amuser, qui ne pouvaient pas s'exprimer.
01:40J'ai vu des mecs qui regardaient.
01:41J'étais obligé de...
01:42Je ne vais pas vous le cacher, j'ai enlevé mes lunettes.
01:44Parce que j'ai dit, au moins, si on me reconnaît et que je pense que l'Uber, le pauvre, sa voiture, elle va se faire défoncer.
01:49Moi, peut-être aussi.
01:51Du coup, voilà, on a pris les mesures qu'il fallait.
01:54Et puis, on a réussi à s'échapper parce que c'était compliqué.
01:57Ça commence à monter sur les voitures et tout.
01:59Et puis, pour rentrer et sortir de Paris, on n'avait plus le droit.
02:03C'était devenu une zone de non-droit, en fait, Paris, tout simplement.
02:06Vous avez dit deux mots que les uns et les autres, peut-être, ne comprennent pas.
02:09Vous avez dit T-Max ?
02:11Oui, c'est des jeunes, voilà, c'est les véhicules qui aiment bien, sans faire de mauvaise pub, mais...
02:15C'est quoi, T-Max ?
02:16C'est un Yamaha T-Max.
02:17Vous savez, c'est les maxi-scooters.
02:18D'accord.
02:19Donc, ça, je ne connaissais pas et j'imagine peut-être que des jeunes gens qui nous écoutent
02:22ou même moins jeunes ne savent pas.
02:24Et puis, vous avez parlé de Bravem.
02:25Alors, ça, c'est les policiers.
02:26Quand vous dites on dirait une Bravem, c'est-à-dire qu'ils sont aussi bien organisés que la police.
02:30C'est ça que vous voulez dire ?
02:31C'est ça, c'est-à-dire qu'ils se déplacent en groupe, en fait.
02:35Bon, quand ils ont accompagné le bus le dimanche, on a vu que c'était Bonenfant
02:38parce que c'était encadré par les policiers.
02:41Mais, en fait, c'était comme ça sur le périph.
02:44Les gars étaient en moto, en maxi-scooter, ils étaient à 10, 20.
02:51Voilà, ils étaient, nous, la Bravem, je crois que c'est 18 de mémoire.
02:5518 effectifs, eux, c'était pas plus, pas moins.
02:58Et puis, ils avaient des mortiers, ils s'arrêtaient, ils allumaient les mortiers.
03:00Et dès qu'on est arrivé dans un tunnel au niveau du périph,
03:05là, ça balançait les mortiers à fond sur les véhicules et tout.
