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  • 31/05/2025
Avec Stéphane Abeilhou, Porte-parole de l'organisation syndicale des taxis de Haute-Garonne (OST31)


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Transcription
00:00Sud Radio, le grand matin week-end, 7h-10h, Laurence Garcia.
00:05Et nous sommes en ligne avec Stéphane Abbeyou, porte-parole de l'organisation syndicale des taxis de Haute-Garonne-Ouest et 31 à Toulouse. Bonjour.
00:15Oui, bonjour à vous.
00:16Merci d'être avec nous. Alors après une dizaine de jours de mobilisation, hier vous avez déposé un nouveau préavis de grève à partir du 10 juin pour une durée illimitée.
00:25en quoi les réunions entre les représentants syndicaux, les ministères des Transports et de la Santé ne sont pas satisfaisantes pour vous pour justement continuer le mouvement aujourd'hui ?
00:37Ce n'est pas satisfaisant parce que d'abord ça ne répond pas aux exigences que nous avions imposées dès le départ.
00:43C'est-à-dire que nous voulions un retrait immédiat de la convention CPM, alors que là au moment où nous parlons, ça n'a pas été obtenu
00:51puisque nous allons seulement participer à de nouvelles réunions ministérielles sur lesquelles nous allons de nouveau devoir parlementer
00:58pour essayer de modifier quelques textes de cette loi qui s'annonce néfaste pour notre profession.
01:04Alors il faut rappeler cette loi, cette nouvelle tarification de l'assurance maladie sur les transports de malades.
01:09Absolument, qui va mettre en péril le bon nombre de nos entreprises et qui va mettre sûrement à bas beaucoup de taxis et de ruraux notamment,
01:17alors que nos taxis font des liens essentiels avec la population, nous assurons un maillage du territoire exceptionnel.
01:24Il n'y a que les taxis en France qui occupent 100% du territoire français.
01:30Il n'y a que notre profession qui fait ça. Il n'y a pas un autre commerce qui fait la même chose.
01:33Donc vous voyez l'importance que ça représente pour notre activité.
01:37Et au-delà de ça, nous avons aussi négocié sur la réglementation des plateformes de mise en relation
01:43qui aujourd'hui, un constat à effet est avéré, c'est qu'elles abusent en ne respectant pas les lois.
01:50Il y a des lois qui régissent le transport des personnes et c'est pour cela que ça provoque une...
01:55Comment je vais dire ?
01:57Une... Allez, je vais le sortir.
02:00Allez-y.
02:02Une quoi ?
02:03Une concurrence déloyale, pardon.
02:06Une fameuse concurrence déloyale.
02:07Mais en même temps, vous avez entendu le ministre des Transports, Philippe Tabarro,
02:11qui semble vous avoir entendu, mais qui plaide pour une concurrence équitable
02:16qui doit notamment rencontrer les VTC.
02:19Ce n'est pas suffisant ?
02:21Mais une concurrence équitable, vous avez dit le mot juste, on est bien d'accord.
02:24Mais il faut que les acteurs qui pilotent les plateformes respectent les lois.
02:28C'est ce que je vous disais à l'instant.
02:29Il se trouve qu'aujourd'hui, nous avons affaire à des plateformes qui mettent en avant
02:34des chauffeurs qui ne sont pas réglementés, qui n'ont pas d'examen, qui n'ont aucune capacité.
02:39Il y a des transports illégaux aujourd'hui.
02:41Et les gens qui sont transportés ne le savent même pas, au risque d'avoir un accident,
02:46et les personnes transportées ne se sont même pas assurées.
02:48C'est grave.
02:50C'est grave.
02:50Il faut plusieurs...
02:51Et avec des réglementations tarifaires, à part son...
02:54Il y a des algorithmes de tarification qui sont à l'emporte-pièce,
02:59parce qu'on peut trouver des fois des courses moins chères que le taxi, effectivement.
03:03mais souvent, en fonction de leur fondement, des courses bien plus chères.
03:07Et tout ça, nous, on est impuissants par rapport à ça.
03:09Et c'est pourquoi on demande à ce que le gouvernement mette les poings sur les îles,
03:12une bonne fois pour toutes.
03:13Il faut aussi plus de contrôle, aussi, pour limiter la maraude et le racolage des VTC.
03:19Alors, bien sûr qu'il faut des contrôles des VTC, mais ce n'est pas ça l'objet du problème.
03:22Parce que les VTC sont aussi victimes de ce système, tout comme nous, les taxis.
03:26Le véritable nœud du problème, l'origine du problème, ce sont les plateformes nécessaires dessus.
03:31Parce que, je vous le dis, je vous le redis, depuis 15 ans qu'on se bat avec ça,
03:35on sait que les plateformes sont protégées par des intérêts.
03:40On le sait.
03:41Mais maintenant, il faut que ça suffit.
03:42Maintenant, c'est trop.
03:43Ça met trop le monde de notre profession en danger pour qu'on puisse continuer à travailler comme ça.
03:47Ce n'est pas possible.
03:48Tout à l'heure, vous parliez de cette nouvelle tarification de l'assurance maladie
03:51et de l'importance, notamment, de ce maillage dans les zones rurales.
03:55Ces trajets, pour vous, Stéphane, à Bayou et pour votre organisation,
03:59ces trajets vers les hôpitaux ou les cabinets médicaux,
04:02ça représente quel chiffre d'affaires pour vous, alors ?
04:05Alors, pour certains de nos taxis, c'est 100% de leur activité.
04:09À 100% ?
04:10Oui, les taxis en milieu rural ne travaillent qu'avec ça.
04:15Ils ne font que du médical.
04:17C'est exceptionnel quand ils transportent quelqu'un pour l'amener à l'aéroport.
04:20Non, non, nos taxis en milieu, j'insiste, le milieu de montagne, le milieu de campagne,
04:24c'est souvent 100% de leur activité.
04:26Après, une autre partie des taxis, pour la plupart même,
04:29les taxis urbains qui ne faisaient jamais de médical il y a encore une quinzaine d'années,
04:32avec l'apparition des plateformes et la mise en concurrence,
04:35ils ont été obligés de trouver une voie de secours pour pouvoir survivre.
04:38Donc, même les taxis urbains, maintenant, on peut considérer qu'entre 50-60% de leur activité
04:43sont du transport médicaux, maintenant.
04:46Vous avez demandé, je crois savoir, vous avez demandé à rencontrer le Premier ministre François Bayrou, c'est ça ?
04:52Tout à fait, on l'a rencontré.
04:55Mais c'est un personnage qui a été attentif à nos doléances, bien sûr.
05:01Mais on n'oublie pas que c'est un politique, avant tout.
05:03Donc, pour le coup, les promesses rendent des fous joyeux, ça ne suffit pas.
05:07Même s'il nous a programmé en tous ces réunions à venir,
05:11trois réunions pour le transport sanitaire et trois réunions pour la réglementation des plateformes,
05:17on n'est pas certain encore qu'au bout du compte, on obtienne ce que nous avons demandé dès le départ.
05:21Donc, c'est pour ça que nous maintenons l'impression, nous voulons faire entendre au gouvernement
05:24que nous sommes une force vive de ce pays des taxis,
05:27puisque nous sommes quand même 60 000 entreprises, 33 000 salariés.
05:32si jamais demain, on devait mettre la clé sous la porte,
05:35les économies que veut faire la Sécurité sociale se transformeront par une gabegie,
05:39parce que ça sera l'effet inverse.
05:42Alors, vous, je pense que vous allez me poser la question,
05:45mais vous dépensez de l'argent à la Sécurité sociale, c'est un faux problème.
05:49Tout l'argent qu'on a fait dépenser en plus récemment,
05:51c'est parce que bon nombre de services hospitaliers ont été fermés dans beaucoup de villes.
05:55Je prends un exemple, dans la région d'Occitanie,
05:58vous prenez Espalillon.
05:59Espalillon, il y avait un service hospitalier qui a été fermé.
06:02Nos taxis d'Espalillon, qui a amené les patients dans le coin,
06:05on va dire à moyenne, ça a coûté une course à 30 euros.
06:08Aujourd'hui, ces mêmes patients qui ont amené à l'Espalillon,
06:10ils sont obligés de les amener soit à Rodez, soit à Montpellier, soit à Toulouse.
06:14Et bien, de 30 euros, on est passé à 300 ou 400 euros.
06:17Est-ce que c'est la faute du taxi ?
06:19Et bien, au contraire, on devrait se poser la question,
06:21si les taxis coûtent plus d'argent,
06:22c'est parce qu'on a permis de faire des économies de la sécurité sociale sur d'autres postes.
06:26En fait, ce n'est qu'une question de ventilation de postes
06:28qui font qu'on accuse aujourd'hui à tort les taxis
06:31de quelque chose dont ils ne sont pas responsables.
06:33En tout cas, merci, le message est passé.
06:35Merci, bon courage à vous, Stéphane Abeilloux.
06:37Je rappelle que vous êtes porte-parole de l'organisation syndicale des taxis de Haute-Garonne.
06:42Merci à vous.

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