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  • 29/05/2025

Anne Rosencher revient sur la lettre de la mère du jeune Elias qui a été assassinée à Paris il y a tout juste cinq mois, un texte paru lundi dans le Figaro.

Retrouvez « En toute subjectivité » avec Anne Rosencher sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/anne-rosencher-en-toute-subjectivite

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Transcription
00:00En toute subjectivité, ce matin, Anne Rosanchère, vous revenez sur une lettre parue ce lundi dans le Figaro,
00:07celle de la mère du jeune Elias qui a été assassinée à Paris il y a tout juste cinq mois.
00:12Oui, c'est une affaire bouleversante qui nous touche tous forcément et qui me terrifie personnellement en tant que mère.
00:19Alors la tentation peut être parfois de fuir le sujet, de peur que l'émotion n'obscurcisse le jugement,
00:26mais on ne peut se dérober aux questions légitimes que pose la mère d'Elias dans cette lettre que le Figaro donc a fait paraître ce lundi.
00:34D'abord, rappelons les faits.
00:36Elias a été assassiné à la sortie de son entraînement de football dans le sud de Paris le 24 janvier dernier.
00:42Il n'avait pas encore 15 ans.
00:44Il était beau garçon.
00:45Sur l'unique photo de lui qui circule, on le voit avec la dégaine familière de beaucoup d'adolescents d'aujourd'hui,
00:51cheveux coupés courts sur les côtés et les boucles sur le dessus.
00:54Elias fréquentait un club de foot près de la porte d'Orléans, un club sportif qui est un îlot de société dans une société qui se délite.
01:03A la sortie, il a croisé le chemin de deux adolescents de 16 et 17 ans, deux habitants des environs,
01:09tous deux multirécidivistes pour vol avec violence et qui marchaient avec sur eux une machette.
01:16Ils lui ont demandé son portable, Elias a donné son portable et malgré tout, l'un d'entre eux l'a frappé avec la machette.
01:22Elias est mort dans les heures qui ont suivi.
01:25Et que dit la lettre de sa mère, Anne ?
01:28En dehors du cri universel de douleur d'une mère, cette lettre pose, je le disais, des questions précises.
01:34Parmi lesquelles, pourquoi ces deux adolescents, malgré une interdiction juridique d'entrer en contact,
01:40ont continué de se retrouver régulièrement autour du stade pour commettre des délits ?
01:45Pourquoi la décision des juges qui, par deux fois, ont interdit à ces deux adolescents d'entrer en contact,
01:51ne semble-t-elle pas avoir tenu compte du fait qu'ils habitaient l'un et l'autre dans la même résidence ?
01:57Pourquoi la mère d'arrondissement n'a-t-elle pas mieux sécurisé les abords du stade alors qu'elle les savait ?
02:03Problématique.
02:04Il y a d'autres questions dans la lettre de cette mère, mais celle-là interroge l'action publique,
02:09ses impardonnables défaillances.
02:10Ces questions-là bousculent le fatalisme du fait divers, celui qui dit qu'on n'y peut rien.
02:16Elle déchire les silences, les euphémismes, consentis par peur de l'instrumentalisation,
02:21cette peur qui ferait bien de se méfier, car elle nourrit souvent ce qu'elle entend combattre.
02:26La demande de régalien n'est pas le monopole d'un segment de citoyens radicalisés,
02:30elle est l'aspiration de l'écrasante majorité dans les villes, les campagnes et aussi les cités.
02:35C'est le contrat premier, que ce qui est prévu pour assurer la paix et la sécurité de tous soit appliqué.
02:42On ne peut pas détourner les yeux, on ne peut pas se dérober à ces questions.
02:47Merci Anne Rosanchère.
02:49A jeudi prochain.

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