Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • 29/05/2025
Avec Antoine Peenaert, agriculteur

Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
______________________________________

Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
______________________________________

Nous suivre sur les réseaux sociaux

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr

##LA_VIE_EN_VRAI-2025-05-29##

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Le petit matin Sud Radio, Maxime Trouleau.
00:056h42 sur Sud Radio, c'est le printemps le plus sec en France depuis 1959.
00:10Pourtant, il y a un an, 2024, c'était même quelques mois de ça,
00:14c'était l'année la plus humide jamais observée sur le nord de l'Europe.
00:17Bonjour Antoine Pénard.
00:19Bonjour.
00:20Merci infiniment d'être notre invité ce matin.
00:22Vous êtes agriculteur du côté du Pas-de-Calais.
00:25Vous êtes donc touché en ce mois de mai par de la sécheresse.
00:30Expliquez-nous quelle est votre situation actuellement, M. Pénard.
00:35Là, depuis le mois de février, on n'a eu que 30 mm sur la région.
00:40Donc moi, je cultive juste à côté de Calais.
00:42C'est pire que 1976, donc les cultures souffrent de la sécheresse.
00:47Comment on gère cette situation quand, je le disais,
00:50on a eu des mois et des mois et des mois de pluie intense soutenue
00:54et qu'on se retrouve avec des mois sans pluie ?
00:57Comment, quand on est agriculteur en France, on gère cette situation-là ?
01:02On est un peu frustré parce qu'on a eu des inondations.
01:06Nous, on est en dessous du niveau de la mer,
01:07donc on a dû pomper énormément d'eau parce qu'on était inondés.
01:11Et là, maintenant, on est dans une période de sécheresse.
01:13Donc ça s'appelle le changement climatique des périodes
01:15avec des pluies intenses et des périodes de sécheresse.
01:18Ce genre de situation, vous le voyez de plus en plus, Antoine Pénard ?
01:22Ça vous arrive de plus en plus, finalement, ces extrêmes ?
01:25D'un côté, trop de pluie et de l'autre côté, pas assez de pluie, trop de sécheresse ?
01:31Nous, le changement climatique, alors certaines personnes se sont réveillées là
01:34depuis une dizaine d'années, mais nous, ça fait 25-30 ans qu'on le voit arriver
01:39avec ces phénomènes de sécheresse et ces phénomènes aussi de vent du Nord
01:42qui dessèchent les terres au printemps.
01:44Quand on a ces excès d'eau, plus à voir quoi en faire,
01:50on se demande, on essaye d'anticiper la sécheresse.
01:53On se dit que ces excès d'eau peuvent nous servir, peuvent servir les agriculteurs.
01:58Quand on a un excès d'eau comme ça, comment on s'organise, Antoine Pénard,
02:03quand on est agriculteur et qu'on se dit peut-être que cette eau va pouvoir me servir dans le futur ?
02:07Là, ce qu'on demande au pouvoir public, on a pompé 400 millions de mètres cubes
02:11lors des inondations de l'hiver 2023 et l'irrigation pour l'agriculture,
02:17c'est seulement à peu près 10 millions de mètres cubes que l'on a besoin en été.
02:21Et là, le paradoxe, c'est qu'on est en sécheresse, mais on est déjà en vigilance irrigation.
02:27Donc on demande justement à réfléchir pour les années futures de pouvoir stocker cette eau.
02:32Nous, on essaye déjà par nos pratiques culturales de l'infiltrer un peu plus
02:35pour dire qu'elles rechargent plus vite les nappes.
02:38Mais on sait qu'avec le réchauffement climatique,
02:41on aura besoin de plus en plus d'irrigation pour pallier à ces phénomènes de sécheresse.
02:45Il y a la question évidemment des méga-bassines, Antoine Pénard.
02:48Est-ce que ces méga-bassines, vous en avez assez ? Est-ce qu'il en faut plus ?
02:54Une méga-bassine, c'est un mot qui ne veut rien dire.
02:58Nous, ce qu'on veut, c'est un peu des déstockages d'eau,
03:00comme il y a dans le Gers, des petits lacs collinaires adaptés à chaque exploitation
03:04pour pouvoir pallier à ces phénomènes de sécheresse.
03:07C'est une méga-bassine, on sait très bien que ça fait peur à l'opinion publique
03:12et on n'est pas toujours d'accord.
03:14Il faut que ça soit réfléchi et concerté avec tout le monde.
03:16Et même là, quand nous disons que nous voulons stocker de l'eau,
03:19c'est pour la partager avec l'adduction,
03:22c'est pour la partager avec les industriels,
03:24c'est la partager aussi avec la biodiversité
03:26pour qu'il y ait toujours des poissons dans les cours d'eau.
03:28Alors, stocker de l'eau en surface,
03:30mais de l'eau, il y en a beaucoup dans les nappes phréatiques.
03:33Est-ce que vous, en tant qu'agriculteur, vous pouvez l'utiliser, cette eau ?
03:38Oui, alors moi, je ne pompe pas dans les nappes phréatiques
03:40puisque je suis en dessous du niveau de la mer,
03:42donc c'est un système avec de l'eau qui est en surface.
03:45Mais oui, les nappes, il faut qu'elles se rechargent
03:48et qu'elles puissent les utiliser.
03:50Mais elles sont rechargées, là.
03:52En tout cas, vous voyez, finalement, ces quarts de la France
03:55avec ces nappes en bleu, gorgées d'eau.
03:58Ces nappes-là, vous ne pouvez pas les utiliser, vous, en tant qu'agriculteur,
04:01pour essayer, justement, d'arroser vos cultures qui manquent cruellement d'eau ?
04:05Si, là, on peut les arroser.
04:06C'est pour ça qu'on est en vigilance,
04:08que, justement, il faut faire attention de ne pas trop l'utiliser.
04:11Mais nous, en agriculture, on travaille avec le vivant.
04:14On ne fait pas des boulons.
04:15Donc, d'une année sur l'autre, les nappes sont plus ou moins rechargées.
04:18Et c'est là où il faut pallier, justement,
04:20lorsqu'il y a des années déficitaires en eau,
04:22qu'on ait des moyens de stockage, justement,
04:25pour dire d'atténuer le manque d'eau à une certaine période.
04:29Du coup, vous avez eu des pertes, j'imagine, pendant la période d'inondation.
04:33Vous avez déjà estimé vos pertes pour cette période de sécheresse, Antoine Pénard ?
04:37Moi, sur des cultures comme de l'orge, du lin,
04:41on estime qu'on va perdre entre 20 et 30 %.
04:43Donc, il faut un véritable...
04:46Même en arrosant.
04:47Même en arrosant.
04:48Il faut un véritable changement.
04:49Ça, on l'aura compris.
04:50Merci infiniment, Antoine Pénard,
04:52en espérant que les pouvoirs publics, justement,
04:54prennent conscience de ce qui se passe aujourd'hui pour nos agriculteurs.
04:57Merci beaucoup, Antoine Pénard, d'avoir été notre invité ce matin sur Sud Radio.

Recommandations