- 25/05/2025
CNEWS vous propose un rendez-vous 100% politique présenté par Olivier de Kéranflec’h du vendredi au dimanche de 22h à minuit.
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00:00Voilà pour ce long format et on va continuer à débattre de ce sujet dans 100% Politique.
00:06Bonsoir à tous et merci de nous suivre avec moi pour ce premier débat et pour m'accompagner.
00:11Anne Vivien, bonjour.
00:12Bonjour.
00:13Vous êtes médecin, vice-présidente de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité.
00:16Farouk Jaoussini, bonjour.
00:17Bonjour.
00:18Vous êtes psychiatre, psychanalyste et auteur avec Bruno Dallaporta de Tuer les gens, tuer
00:23la terre, l'euthanasie et son angle mort.
00:25Et Olivier Benkemoun du service politique de CNews est là aussi.
00:28Bonsoir Olivier.
00:29D'abord, toutes les deux, vous avez pu justement regarder ce grand format.
00:32Quels sont peut-être les questions ou ce qui vous a marqué de ce documentaire ?
00:37En fait, je le connaissais.
00:39Je croyais que c'était un documentaire nouveau, que je n'avais jamais vu.
00:43Mais en fait, je le connaissais.
00:45Donc, ce qui m'a marqué, c'est qu'il est entièrement à charge contre l'aide à mourir
00:50et qu'un certain nombre des arguments qui sont présentés ne sont pas vrais.
00:57On va justement en débattre, évidemment, et vous permettre de réagir.
01:00Voilà.
01:01Donc, pour moi, tout le monde a le droit de s'exprimer.
01:06Tout le monde a le droit d'avoir des convictions.
01:08Mais on les écoute beaucoup, les convictions.
01:11Ça fait des années qu'on les écoute.
01:13Oui, c'est un vieux débat.
01:14Et qu'on discute autour et qu'on entend tout le monde.
01:17Mais les convictions ne sont pas des certitudes.
01:19Et il ne faut pas les présenter comme telles.
01:21Brouk Jaoussini, j'imagine qu'on n'avait pas forcément la même lecture.
01:25Qu'est-ce qui vous a marqué dans ce que vous avez vu pendant ces presque une heure de grand format ?
01:29Bonjour.
01:30Pour une fois, ce n'est pas un document à charge à l'opposé.
01:36Puisque j'étais sur LCP pour un débat où c'était un documentaire à charge.
01:42Et en face de moi, deux personnes à charge.
01:45La documentariste qui était prête à euthanasier des personnes en dépression.
01:49Et Jean-Louis Touraine, dont on sait très bien qu'il est très engagé dans tout cela.
01:54Qui, le 30 novembre 2024, par exemple, dans une présentation publique, disait
01:59il nous faut commencer par une loi, peu importe les conditions.
02:02Ce sera un pied dans la porte.
02:03Et ensuite, nous élargirons aux autres indications.
02:08Mineurs, cas psychiatriques, Alzheimer, etc.
02:13Je suis contente qu'on puisse discuter ici.
02:16Merci.
02:17Anne Vivien, justement, on va revenir aussi, puisque c'est l'actualité prétexte.
02:22Ce texte qui arrivera en vote solennel à l'Assemblée mardi.
02:26Est-ce que d'abord, vous vous félicitez de la manière dont se sont tenus les débats ?
02:29On a dit que finalement, les débats avaient été peut-être plus calmes
02:32que ce à quoi on pouvait s'attendre.
02:34Oui, je pense que les débats ont été effectivement calmes, respectueux.
02:40Et se sont déroulés tout à fait dignement.
02:45Franchement, il n'y a pas eu de perte de contrôle nulle part.
02:52Et je pense que tous les arguments ont été extrêmement pesés, extrêmement écoutés.
02:58Et que surtout, cette loi est en deux parties.
03:01Et en même temps, c'est extrêmement important au niveau de l'Association pour le droit de mourir et dans la dignité.
03:07On a toujours dit ça.
03:09Il est tout à fait essentiel que les soins palliatifs et d'accompagnement se développent
03:14en même temps qu'éventuellement, on ouvre une liberté de choisir sa fin de vie.
03:21Olivier Benkemoune, effectivement, on fait ce petit pas de côté sur les soins palliatifs
03:25parce qu'on rappelle qu'à l'origine, il n'y avait qu'un texte.
03:27François Bayrou a dû préférer le syndet 1.2 pour avoir deux votes.
03:31Parce que sur les soins palliatifs, certes, il y a une augmentation de budget.
03:34Mais on est encore très très loin du compte.
03:36C'est mieux que rien, on peut dire.
03:38Il manque tous les mois, tous les mois.
03:40Il y a 15 000 personnes qui n'ont pas accès aux soins palliatifs.
03:44C'est énorme.
03:46Vous considérez que le documentaire est à charge.
03:49Mais en tout cas, il y a une chose qui montre ce documentaire, c'est l'importance des soins palliatifs.
03:53C'est l'ambition de chacun des médecins d'accompagner ces personnes
03:59qui, parfois, rentrent de manière désespérée dans des unités de soins
04:04et qui, parfois, retrouvent un peu l'envie de vivre.
04:07Et puis pour les familles, c'est aussi important.
04:09Moi-même, je l'ai vécu et je sais à quel point ça peut être important, ces soins palliatifs.
04:16Je crois qu'effectivement, c'est très intéressant d'avoir scindé en deux.
04:22Ça a rendu plus sereins les débats, de mon point de vue.
04:26Et puis c'est ce qu'on a vu.
04:28Mais c'est le deuxième texte qui pose beaucoup encore d'interrogations.
04:31Farouja Houssini, on sait que Catherine Vautrin voulait un texte équilibré.
04:35Elle estime qu'un certain nombre de garde-fous ont été mis en place
04:38pour les critères, pour ce qu'on appelle désormais les éligibles.
04:42J'imagine que pour vous, il faudrait encore plus de critères.
04:45Qu'est-ce que vous craignez dans ce texte qui sera peut-être voté mardi à l'Assemblée,
04:49en tout cas où les députés s'exprimeront ?
04:51D'abord, les critères sont extrêmement flous.
04:55Là, on n'est plus du tout chez une personne en fin de vie.
04:59On parle d'affection incurable.
05:02Aujourd'hui, c'est bien qu'il y a quand même beaucoup d'affections incurables.
05:06Ce qui nous inquiète le plus, nous, psychiatres,
05:09c'est qu'on est quand même l'année de la santé mentale 2025, rappelez-vous.
05:15Il se trouve que les personnes qui souffrent de troubles psychiques
05:20sont surexposées à la maladie somatique,
05:24à la maladie chronique, aux maladies incurables.
05:27Elles ont par exemple une espérance de vie de 10 à 15 ans de moins
05:32par rapport à des personnes qui ne souffriraient pas de ça.
05:35Quand on va cumuler une maladie du registre psychiatrique
05:39et une maladie physique, les deux maladies s'aggravent l'une l'autre.
05:46Les personnes sont tout à fait incluses dans cette question.
05:53Quand elles deviennent malades d'une maladie physique ?
05:56Ce que je suis en train de vous dire, c'est que les deux maladies sont présentes
06:00et que la difficulté d'accès aux soins psychiques
06:04s'aggrave leur maladie somatique.
06:06On est aujourd'hui quand même à 2025, année de la santé mentale.
06:11La première grande proposition qui nous est faite, c'est celle du suicide assisté.
06:16Ne l'oublions pas, ça s'appelle un suicide assisté.
06:19Nous, on est quand même très fâchés de ça,
06:21c'est-à-dire que l'hôpital public va mal,
06:24les services de psychiatrie sont vraiment en grande difficulté
06:29pour accéder à des soins psychiques,
06:31pour avoir la possibilité d'un simple accès aux soins.
06:35Il y a la santé tout court, n'en parlons pas.
06:37C'est vraiment une proposition qui est pour nous scandaleuse,
06:43c'est-à-dire qu'il y a de quoi vraiment s'inquiéter.
06:46Anna Vivian, on l'a entendu d'ailleurs dans ce documentaire
06:49et on l'entend beaucoup dans ceux qui sont contre ce texte,
06:52de dire qu'il faut choisir et qu'il faut être libre.
06:55Est-ce que j'imagine que pour vous, le fait de choisir aussi le moment où on part,
06:59quand on respecte ces critères, c'est une certaine forme de liberté, sans doute ?
07:03Bien sûr, c'est une certaine forme de liberté,
07:05mais le droit de choisir sa fin de vie fait partie des droits des malades
07:10qui a été énoncé en 2002 par Kouchner.
07:14Chacun a le droit d'être soulagé de ses souffrances
07:17et de décider pour lui-même en ce qui concerne son état de santé.
07:21Quand on est en fin de vie parce que cette loi s'applique bien à des personnes en fin de vie,
07:26il s'agit dans le texte de la loi de personnes qui sont atteintes d'une affection grave et incurable
07:33à un stade avancé ou terminal, engageant le pronostic vital.
07:38Et être réfractaire au traitement, c'est-à-dire qu'aucun traitement ne puisse soulager sa maladie.
07:42Ou les avoir refusées.
07:44Oui, en ayant des souffrances physiques ou psychiques,
07:51ou réfractaire au traitement, ou intolérable,
07:55ou dans les cas où le patient refuse les traitements.
07:59C'est là où le problème est grave.
08:01Je voulais juste terminer, je vous fais l'agir, mais je voudrais juste que madame termine sa phrase.
08:04Dans la loi Kouchner aussi, on doit donner son accord au traitement.
08:08Le malade doit donner son consentement libre et éclairé au traitement qu'on lui propose.
08:16Je ne vois pas pourquoi, en fin de vie, on n'aurait pas le droit de refuser les soins palliatifs,
08:21ou de refuser certains traitements de cancer qui entraînent des effets secondaires qu'on ne veut plus subir,
08:29ou des traitements très forts contre la douleur,
08:33qui vous mettent dans un état de conscience altéré,
08:37avec des effets secondaires du type constipation, nausée, perte totale d'appétit.
08:45Tout ce qu'on peut avoir déjà expérimenté et qu'on ne veut plus supporter,
08:50parce que chacun a un seuil de tolérance à la douleur et à la souffrance,
08:55qui n'est pas le même pour vous ni pour moi,
08:58et qu'on ne connaît pas tant qu'on n'y a pas été confronté.
09:01Absolument. En fait, il faut absolument respecter l'autonomie de la personne,
09:05de pouvoir arrêter ses traitements, ce qui existe déjà, en effet, dans la loi.
09:11Si ce n'est qu'aujourd'hui, en tout cas, tant que cette loi n'est pas passée,
09:15quand la personne décide d'arrêter ses traitements,
09:18par exemple, vous avez un jeune homme de 20 ans qui a une drépanocytose
09:22et qui est en insuffisance rénale sous dialyse,
09:25il a donc une maladie, une infection effectivement grave, incurable,
09:29et cette maladie peut entraîner des douleurs insupportables.
09:32S'il décide d'arrêter sa dialyse, nous, on va avoir une temporalité
09:37pour le convaincre, justement, que ça ne va pas se passer comme ça,
09:40qu'il est hors de question qu'on lui donne la mort,
09:42qu'il doit bien réfléchir à tout ça, etc.
09:45Or, avec cette proposition de loi, effectivement,
09:48ce jeune homme pourrait recevoir la mort,
09:50alors que dans une autre temporalité, dans d'autres propositions,
09:53il pourrait vivre encore plusieurs dizaines et dizaines d'années.
09:56Donc ça, c'est un point important.
09:58Maintenant, ce que je souhaite préciser,
10:00et ça, c'est Bruno Dallaporta qui le précise dans le livre,
10:02parce que c'est essentiel et on ne le dit jamais,
10:04il y a des confusions terribles, parce qu'aide à mourir,
10:07tout le monde veut aider et être aidé.
10:09Le problème, c'est que ça dissimule trop mal de quoi il est question.
10:12Il y a cinq cas qui unissent l'acte médical et la mort.
10:15Il y a d'abord l'abstention.
10:17On ne transfère pas une personne de 95 ans en réanimation
10:20si elle a le COVID, on sait qu'elle ne supportera pas ce traitement,
10:23donc on s'abstient au risque que la mort survienne,
10:25tout en l'accompagnant, bien sûr.
10:27Deux, vous avez l'anthalgie, des douleurs hyper-algiques terribles,
10:30de métastase, par exemple.
10:32Vous avez le droit de donner un traitement sédatif
10:34au risque que la mort survienne.
10:36Troisièmement, vous avez les limitations à l'arrêt de traitement,
10:38ce que Madame a indiqué.
10:40Effectivement, le médecin peut arrêter un traitement qui est disproportionné,
10:43c'est pour lutter contre l'acharnement thérapeutique,
10:45où la personne a le droit de dire,
10:47voilà, la dialyse c'est trop, je ne peux plus, etc.
10:49Et donc là, nous l'accompagnons.
10:51Quatre, c'est le suicide assisté, ce qui nous est proposé ici,
10:54c'est-à-dire que vous remettez à la personne un poison mortel,
10:56on l'appelle Kilpil aux Etats-Unis,
10:58ou alors elle déclenche une perfusion
11:01avec ce même poison.
11:02Cinq, c'est l'euthanasie.
11:04Là, c'est le médecin qui injecte le produit mortel.
11:07Or, ce qu'on ne comprend pas, c'est que l'interdit de donner la mort
11:10se situe très précisément entre les cas 1, 2, 3 et 4, 5.
11:13Abstention, anthalgie, limitation à l'arrêt de traitement,
11:16euthanasie et suicide assisté.
11:17Pourquoi c'est l'intention ?
11:18Dans les cas 1, 2, 3, vous avez l'intention
11:20de soulager au risque que la mort survienne.
11:22Dans les cas 4 et 5, vous avez l'intention
11:24de donner la mort pour soulager.
11:26Ce point est extrêmement important
11:28parce qu'il y a une confusion terrible.
11:30Chez les médecins aussi, dont j'étais,
11:32je confondais aussi tout ça,
11:34et j'étais tout à fait favorable, comme tout le monde,
11:36au progrès.
11:37Je suis une femme de gauche, féministe, progressiste,
11:39et vraiment, la gauche se plante sur ce point.
11:42Les gens vont dire
11:43« Ah, mais l'acharnement thérapeutique, c'est scandaleux,
11:45les médecins ont un pouvoir abusif. »
11:46Or, c'est le cas numéro 3,
11:48les limitations à l'arrêt de traitement.
11:49On peut arrêter ces traitements.
11:51Ou encore, ils vont dire
11:52« Mais quand on a des douleurs atroces,
11:53il faut être soulagé, etc. »
11:55C'est le cas numéro 2.
11:57Vous voyez, il y a une grande confusion,
11:59il faut les clarifier.
12:00Parce que si vous faites tomber l'interdit de donner la mort
12:02et que vous dites tout vos tous,
12:03effectivement, on arrive au tragique.
12:06Je vous interromps juste quelques petites minutes
12:09dans nos débats,
12:10puisqu'il est 23h,
12:11c'est l'heure de faire le tour de l'actualité
12:13avec Isabelle Piboulot.
12:14Bonsoir Isabelle.
12:17Bonsoir Élodie, bonsoir à tous.
12:19Les récents sabotages d'installations électriques
12:21en région PACA ont été revendiqués.
12:24Un communiqué anonyme, non authentifié,
12:26a été posté sur un site internet alternatif.
12:29Le texte évoque deux bandes d'anarchistes.
12:32Il fait désormais l'objet d'une évaluation,
12:34selon le procureur de Grasse.
12:36Le ministre de l'Intérieur, lui,
12:38a demandé une protection renforcée du réseau électrique.
12:41Pour l'heure, aucun lien n'a été établi
12:43entre les incidents de Nice et de Cannes.
12:45La FNSEA et les jeunes agriculteurs
12:47manifesteront demain matin devant l'Assemblée nationale
12:50où débutera l'examen de la proposition de loi,
12:53dite du plomb.
12:54Le texte vise à lever des contraintes
12:56pour leurs professions,
12:57mais les paysans dénoncent un mépris à leur égard.
13:00Plus d'un millier d'amendements ont été déposés
13:02par les écologistes et les insoumis.
13:04La ministre de l'Agriculture déplore un débat obstrué.
13:08Et puis présent jusqu'à mardi en Arménie,
13:10le chef de la diplomatie française
13:12s'entretiendra demain soir à Yrevan
13:14avec son homologue de l'autorité palestinienne.
13:17Cette rencontre intervient à un mois
13:19de la conférence sur Gaza,
13:21co-présidée par Paris et l'Arabie saoudite.
13:23Ce dimanche à Madrid,
13:25Jean-Noël Barrault a insisté sur la nécessité
13:28d'une pression coordonnée pour aller vers un cessez-le-feu,
13:31une entrée massive d'aide humanitaire
13:33et la libération des otages à Gaza.
13:37Merci beaucoup Isabelle Piboulot.
13:39On va continuer dans ce débat sur le texte de Fin de vie.
13:43Il y a notamment quelque chose qui a animé
13:45l'hémicycle de l'Assemblée nationale hier,
13:47Olivier Benkaymoun,
13:48c'est ce fameux délit d'entrave.
13:50Parce que, en réalité,
13:51tout le monde n'a peut-être pas bien compris
13:53de quoi il s'agissait.
13:54Racontez-nous le délit d'entrave concrètement.
13:56Qu'est-ce que c'est ?
13:57Le délit d'entrave, c'est pour empêcher
13:59qu'on fasse pression sur des médecins
14:02qui, dans le cadre de la loi,
14:04seraient autorisés à pratiquer l'aide à mourir.
14:09C'est copier-coller de ce qui se passe pour l'ILGC.
14:12Vous avez parfois des groupes de pression
14:14et des gens qui sont contre ces médecins,
14:17qui leur mettent la pression,
14:18qui sont prêts à les dénoncer, etc.
14:21Ceux qui pratiqueraient ces pressions
14:27seraient passibles d'amende et de prison.
14:30C'est vraiment quelque chose
14:31pour protéger les médecins.
14:33Mais il me semble que la ministre
14:34n'a pas été très claire, en réalité,
14:36lorsqu'elle a voulu expliquer
14:37ce que c'était que le délit d'entrave.
14:39On comprenait un peu l'inverse
14:40avec l'explication qu'elle se fait.
14:42Ça a créé des commentaires,
14:44même de la part de Bruno Rotailleau,
14:46mais à ce moment-là,
14:47si un proche essaie de vous convaincre
14:51de ne pas utiliser ce qui sera apporté de loin,
14:57à priori,
14:58ça pourrait être un délit d'entrave.
15:00Il y a un petit hiatus,
15:03une petite incompréhension là-dessus.
15:05Il faut être très clair
15:06sur ce qu'est le délit d'entrave.
15:08C'est la protection des médecins.
15:10Anne Vivien, c'était aussi important
15:12de pouvoir protéger le médecin
15:15qui pourra décider
15:16si ou non il pratique cet acte,
15:17mais qu'en tout cas,
15:18quand il l'aura décidé,
15:19qu'il puisse être protégé
15:20de toute pression,
15:21parce qu'on imagine
15:22qu'elles vont être nombreuses,
15:23les pressions.
15:24Elles le sont d'ailleurs déjà.
15:25Oui, il faut qu'il soit protégé.
15:27Il doit être aussi libre
15:30de pratiquer ou pas une aide à mourir
15:34que le malade est libre
15:36de la demander ou pas.
15:38Il y a la clause de conscience
15:41qui est essentielle
15:42avant le délit d'entrave.
15:44Et le délit d'entrave,
15:46je pense que de toute façon,
15:48on n'en est vraiment pas là
15:49et que la loi n'a pas fini
15:50d'être réécrite, rediscutée.
15:53On n'est pas encore totalement
15:54à l'application de la loi.
15:55Voilà.
15:56Je pense que ce n'est pas
15:57une des priorités
15:58dans les discussions actuelles,
16:02le délit d'entrave.
16:04Mais si on pense au délit d'entrave
16:07concernant l'interruption volontaire
16:09de grossesse,
16:10ce n'est pas seulement auprès des médecins,
16:12c'est aussi auprès des femmes
16:14qui demandent cette interruption,
16:17qu'il y a des personnes
16:19qui les intimident,
16:20qui les empêchent d'accéder
16:22au centre de consultation ou d'IVG,
16:26qui publient des fausses informations
16:29sur Internet, etc.
16:31Et c'est ça, le délit d'entrave.
16:33Donc, on aura le temps de voir
16:35ce que ce sera
16:36pour le droit à l'aide à mourir.
16:38Si je peux vous permettre,
16:39ce point est très intéressant.
16:40C'est pour ça qu'on en parle.
16:41Oui, c'est très intéressant,
16:42parce que si vous voulez,
16:43dans cette histoire,
16:45on s'est imaginé qu'il y avait deux camps,
16:47c'est-à-dire un camp conservateur,
16:49religieux ou politique,
16:51pour le dire vite,
16:52et un camp progressiste, libéraux,
16:53dont je suis.
16:54Et en fait,
16:56il y a une troisième voie qui s'est levée,
16:58celle des valeurs du soin,
17:00qui réalise la question
17:03non seulement de la personne singulière,
17:05mais aussi des conséquences à long terme
17:07et pour les plus vulnérables
17:09et pour notre vie collective.
17:10Autrement dit,
17:12c'est très important,
17:13parce que les opposants, souvent,
17:15sont ramenés au camp conservateur.
17:17Et du coup, par exemple,
17:19le nombre de fois où on m'a dit
17:20« Mais enfin, vous êtes une cathoriaque,
17:22je suis ni catho ni réac,
17:23le truc est hallucinant ! »
17:24Ou on m'a dit, avec des gens comme vous,
17:26« L'IVG ne serait jamais passé. »
17:28Non, mais on hallucine.
17:29Évidemment que l'IVG
17:30réouvre les horizons d'une femme.
17:32Par contre,
17:33quand on éuthanasie Chanty de Corté,
17:34dont on parle dans le film
17:35qui, à 23 ans,
17:36avait une dépression borderline,
17:38ou encore Lilou, à 17 ans,
17:40qui avait une dépression borderline
17:41aux Pays-Bas fin d'année dernière,
17:43expliquez-moi quels horizons
17:44vous réouvrez à ces jeunes femmes.
17:46Et donc, elles trouvent
17:47des psychiatres experts pour dire
17:49« Oui, vous êtes incurables,
17:51vos souffrances sont intolérables, etc. »
17:54Or, nous, dans notre pratique,
17:55ces dépressions borderline,
17:57nous savons qu'il y a un tunnel
17:59pendant lequel la personne
18:00est tout à fait à son discernement.
18:02Elle vous parle comme je vous parle
18:03et elles veulent mourir.
18:04Elles font des tentatives de suicide
18:05à répétition, etc.
18:07C'est souvent des femmes
18:08qui sont jeunes,
18:09qui ont eu des abus sexuels
18:10dans l'enfance,
18:11et pendant ce tunnel,
18:12elles veulent fermement mourir.
18:13Or, nous, nous savons
18:14qu'en les accompagnant,
18:15en leur disant
18:16« Je suis là pour toi,
18:17je serai là pour toi,
18:18quoi qu'il arrive,
18:19une fois passé le tunnel,
18:20elles vous remercient
18:21d'avoir tenu bon
18:22et de ne pas les avoir abandonnées. »
18:23Donc, c'est ça, la vraie question.
18:24C'est les conséquences à long terme
18:26pour les plus vulnérables,
18:27c'est-à-dire ceux
18:28qui n'ont pas encore de voix aujourd'hui.
18:30Parce que là, on nous dit
18:31« Les critères sont stricts,
18:3218 ans, pas de maladie psychiatrique. »
18:35Ce qui est faux,
18:36puisque pour la raison
18:37que je vous ai dit tout à l'heure
18:38avec l'histoire des comorbidités.
18:39Mais en fait,
18:40la Belgique aussi s'était engagée,
18:42comme la France,
18:43à ne pas concerner les mineurs,
18:44à ne pas concerner
18:45les personnes souffrant
18:46de troubles psychiatriques
18:47ou démentiels.
18:48Or, ces chiffres
18:49ne font qu'augmenter.
18:50Donc, en fait,
18:51une fois que vous avez supprimé
18:52l'interdit de donner la mort,
18:53parce que c'est de ça
18:54dont il s'agit,
18:55il faut que les Français comprennent
18:56que cette aide à mourir,
18:57c'est « on vous remet
18:58un poison mortel »
18:59ou « vous déclenchez
19:01un poison mortel ».
19:02Donc, ce point est très important.
19:04C'est de la mort
19:05dont il s'agit.
19:06Donc, arrêtons de cacher ça
19:07vers « aider »
19:08avec ce terme « aider à mourir ».
19:09Non, c'est un suicide assisté
19:11et c'est très clair.
19:12Et l'autre question,
19:13c'est la question économique
19:14dont on ne parle jamais,
19:15quand même,
19:16ça l'est un peu soulevé
19:17dans ce film.
19:18C'est scandaleux.
19:19Il y a une inégalité
19:20sur les territoires.
19:21Vous savez qu'aujourd'hui,
19:22il faut 6 à 9 mois
19:23pour avoir un rendez-vous
19:24en centre antidouleur
19:25et vous devez remplir
19:26toute une lettre,
19:27tout un dossier, etc.,
19:28pour espérer avoir un rendez-vous.
19:30Il y a la liberté.
19:31Moi, je veux bien, madame,
19:32mais il y a la liberté des riches
19:33et la liberté des pauvres.
19:34Il faut quand même le reconnaître.
19:35Ce n'est pas du tout la même chose
19:36quand vous avez accès aux soins
19:37et comme moi,
19:38je les aurais avec des massages
19:39antalgiques, etc.,
19:40que quand vous n'avez pas,
19:41justement,
19:42la possibilité de vous payer
19:43des soins, etc.
19:44Donc, la question
19:45de l'accès aux soins
19:46est cruciale
19:47et c'est assez obscène,
19:48quand même,
19:49de proposer
19:50du suicide assisté
19:51alors que les moyens du soin
19:52et que l'hôpital
19:53est en si grand désarroi.
19:54Je vous laisse
19:55un dernier mot chacune.
19:57Je suis saoulée.
20:00Au moins, c'est clair.
20:01Vraiment saoulée et effarée
20:06de ce que vous dites.
20:07Alors, dis-toi.
20:08Parce que les médecins belges
20:10et les médecins des Pays-Bas
20:12n'ont aucune éthique.
20:13Pas du tout, pas du tout.
20:15On s'habitue à tout.
20:16L'histoire le prouve.
20:17On s'habitue à tout,
20:18je vous assure.
20:19Mais il faut questionner
20:20les médecins pour lesquels…
20:21Je voudrais juste
20:22qu'elle puisse terminer.
20:23Effectivement,
20:24j'ai dit un dernier mot chacune
20:26de sa phrase.
20:27Moi, je respecte
20:28les qualités des médecins
20:30qui nous entourent
20:31dans les pays qui nous entourent.
20:32Je suis sûre
20:33qu'ils ont une éthique.
20:34Que ça fait 20 ans
20:35que ces lois d'aide à mourir,
20:37d'euthanasie,
20:38de suicide assisté,
20:39je n'ai absolument pas peur
20:40des mots
20:41et ça ne me fait pas peur du tout.
20:44Eh bien, ils les ont votés
20:46de façon démocratique
20:48dans un pays démocratique.
20:50Aucun pays non démocratique
20:51ne les a votés.
20:53C'est une démocratie néolibérale.
20:55On va s'écouter chacune
20:57sinon on n'y arrive pas.
20:58C'est assez curieux
20:59pour une psychanalyste
21:00d'être incapable d'écouter.
21:05Les médecins de Belgique
21:08et des Pays-Bas
21:09ont autant d'éthique que nous.
21:11Les citoyens des Belgiques
21:13et des Pays-Bas
21:14ne contestent pas leurs lois
21:16qu'ils ont votées il y a 20 ans
21:18qui a évolué à leur demande
21:21de façon extrêmement progressive.
21:23Confrontée à la réalité aussi.
21:25Confrontée à la réalité du terrain
21:27de façon extrêmement progressive,
21:29de façon extrêmement prudente.
21:32Les maladies psychiatriques pures
21:34ne sont absolument pas concernées
21:36par la loi.
21:37En France,
21:38les souffrances psychologiques
21:40sont prises en charge
21:41si elles accompagnent
21:44une souffrance physique.
21:47Donc, je ne vois pas
21:49la raison de partir en guerre
21:51de cette façon extrémiste.
21:53L'aide à mourir,
21:55suicide assisté en France,
21:57euthanasie,
21:58à titre d'exception,
22:00en cas d'incapacité physique
22:02constatée par un médecin,
22:04doit être considérée
22:07comme elle l'est en Belgique,
22:09à notre avis,
22:10comme un soin ultime
22:12lorsque tous les autres soins
22:15ont échoué,
22:16ont été proposés
22:17ou sont refusés
22:19pour une raison
22:20qui appartient à la personne
22:23et qui a le droit
22:25d'exprimer sa volonté
22:27jusqu'à la fin de son existence
22:29et pas simplement
22:30quand elle n'est pas en fin de vie.
22:32Le dernier mot,
22:33cette fois, c'est votre tour.
22:35Je vous laisse peut-être répondre
22:37ce que vous avez entendu
22:38ou rajouter quelque chose.
22:39En fait, la question,
22:40c'est quel univers symbolique
22:42nous construisons ensemble ?
22:43C'est ça, la vraie question.
22:44Est-ce qu'on veut faire tomber
22:45ou non l'interdit de donner la mort ?
22:47L'interdit de donner la mort,
22:48c'est comme l'interdit de l'inceste.
22:49Ça fait partie
22:50de cet univers symbolique.
22:51Si vous ne questionnez
22:52que les médecins
22:53qui trouvent ça formidable,
22:54évidemment que vous aurez cette réponse.
22:56Par contre,
22:57si vous questionnez d'autres personnes,
22:58on voit le docteur Beusling
22:59qui nous a envoyé
23:00des mails de collègues
23:01qui leur dit
23:02voilà pour cette patiente,
23:03option A, chimiothérapie,
23:06option 2, radio
23:07plus chimiothérapie,
23:08option 3, euthanasie.
23:09Ça devient une option thérapeutique,
23:11c'est ça qui devient grave,
23:12particulièrement dans un système de santé,
23:14je le répète,
23:15qui est en grande,
23:16grande difficulté.
23:17Donc les personnes
23:18doivent être protégées
23:20et elles doivent avoir accès aux soins
23:23plus facilement
23:24que d'avoir accès
23:26à ce suicide assisté.
23:28Je vous remercie toutes les deux,
23:29Anne Vivien,
23:30je rappelle que vous êtes médecin,
23:31vice-présidente de l'association
23:32pour le droit de mourir dans la dignité,
23:33Farouk Jaoussini, psychiatre et psychanalyste.
23:36Je rappelle votre livre coécrit
23:37avec Bruno Dallaporta,
23:38Tuer les gens,
23:39tuer la terre, l'euthanasie
23:40et son angle mort.
23:41Merci à toutes les deux.
23:42On va continuer nos débats.
23:43D'autres invités vont nous rejoindre
23:44dans un instant
23:45et je voulais vous livrer
23:46cette lettre poignante,
23:47c'est celle de la maman d'Elias.
23:49Elle s'appelle Stéphanie,
23:50vous vous en souvenez,
23:51Elias avait été tué au mois de janvier,
23:53il avait 15 ans
23:54pour une simple histoire de téléphone
23:56et aujourd'hui sa mère se confie
23:57et adresse une lettre
23:58dans les collines du Figaro
23:59avec cette question
24:00Qui s'est moqué de mon fils ?
24:02Le résumé de ce sujet est signé
24:04Barbara Durand.
24:06C'est dans une lettre ouverte
24:07que la maman d'Elias,
24:09cet adolescent de 14 ans
24:10tué sauvagement pour un téléphone portable
24:12prend la parole.
24:13Quatre mois après la disparition de son fils,
24:15elle se pose toujours autant de questions.
24:18Mais qui s'est moqué d'Elias ?
24:20Ces deux adolescents de 16 et 17 ans
24:22qui en toute impunité depuis 2021
24:24réitèrent des vols avec violence ?
24:26Ces deux adolescents
24:27qui malgré une interdiction juridique
24:28d'entrer en contact
24:29se retrouvent régulièrement
24:30autour du stade Jules Noël
24:31pour commettre des délits.
24:33Dans son récit,
24:34elle insiste également
24:35sur la responsabilité de l'Etat
24:37dans la mort de son fils.
24:38Les différents ministres de la santé,
24:40de l'éducation nationale,
24:41de la justice,
24:42de l'intérieur
24:43qui n'ont pas pris la mesure
24:44depuis des années
24:45de la dérive d'une partie de la jeunesse,
24:46de son ensauvagement,
24:47de l'impact des réseaux sociaux
24:49et de la banalisation de la violence
24:51chez les adolescents
24:52entre eux et contre eux-mêmes.
24:53Une lettre bouleversante
24:55dans laquelle elle évoque encore aujourd'hui
24:56le sentiment d'injustice
24:57qui l'étouffe,
24:58de cette souffrance
24:59qui ne la quitte pas
25:00depuis qu'elle a perdu son enfant.
25:02Je m'occupe de la sépulture
25:03de mon fils et de notre famille.
25:05Je veille sur mon fils.
25:06Je tente de survivre
25:07à l'absence de mon fils Elias,
25:09à ses coucou maman,
25:10à ses bisous maman,
25:11à cette carte
25:12et à ce petit cadeau
25:13que je n'aurais pas
25:14pour la fête des mères.
25:15Je patiente
25:16et je saurais
25:17qui s'est moqué de nous.
25:18Malgré la prise en charge des secours
25:20le 25 janvier dernier,
25:21Elias avait succombé à ses blessures
25:23après avoir été poignardé
25:24avec une machette
25:25à la sortie
25:26de son entraînement de foot.
25:28Et pour m'accompagner
25:29en ce 100% politique week-end,
25:30toujours à mes côtés,
25:31Olivier Benkemoun
25:32et sont arrivés en plateau
25:33Vincent Delamandière.
25:34Bonsoir.
25:35Vous êtes avocat,
25:36Brice Aucolle.
25:37Bonsoir.
25:38Politologue et Eliott Mamann.
25:39Bonsoir Eliott.
25:40Bonsoir.
25:41Chroniqueur politique,
25:42on vient effectivement
25:43de lire
25:44beaucoup de passages
25:45de la lettre
25:46de la maman d'Elias
25:47qui pose un certain nombre
25:48de questions
25:49et des responsabilités aussi.
25:50On va regarder
25:51un certain nombre
25:52ensemble.
25:53D'abord,
25:54elle parle de ses deux adolescents
25:55de 16 et 17 ans
25:56qui, en toute impunité
25:57depuis 2021,
25:58réitèrent des vols
25:59avec violence.
26:00Ces deux adolescents
26:01qui, malgré une interdiction juridique
26:02d'entrer en contact,
26:03se retrouvent régulièrement
26:04autour du stade
26:05Jules-Noël
26:06pour commettre des délits.
26:07Vincent Delamandière,
26:08on comprend effectivement
26:09aussi cette maman
26:10qui se dit
26:11qu'il y avait eu
26:12des décisions de justice,
26:13on est face à des jeunes mineurs
26:14délinquants,
26:15connus des services de police
26:16et pourtant,
26:17malgré les décisions de justice,
26:18le pire n'a pas été évité
26:19par manque peut-être
26:20de moyens
26:21ou aussi de bras
26:22pour vérifier
26:23que les décisions
26:24soient bien suivies des faits.
26:25Vous avez raison,
26:26en fait,
26:27c'est ça le problème.
26:28Le contrôle judiciaire,
26:29c'est vraiment une mesure
26:30qui a pour objet,
26:31pour finalité,
26:32d'éviter la récidive.
26:33Et en fait,
26:34on habitue les gens
26:35à un certain niveau
26:36de liberté
26:37pour que, justement,
26:38ils se réinsèrent.
26:39C'est ça l'idée
26:40du contrôle judiciaire.
26:41Sauf qu'en fait,
26:42le contrôle judiciaire,
26:43ce n'est pas
26:44une garantie absolue
26:45contre la récidive
26:46et surtout,
26:47une interdiction
26:48d'entrer en contrat
26:49entre deux jeunes,
26:50si vous voulez,
26:51c'est vraiment une mesure
26:52très légère
26:53de contrôle judiciaire.
26:54C'est-à-dire qu'en amont...
26:55Et quasiment invérifiable
26:56quand ils habitent
26:57au même endroit, quasiment.
26:58En fait, concrètement,
26:59ça pose un problème.
27:00Le contrôle judiciaire
27:01risque d'être évoqué
27:02quand ils se retrouvent
27:03à faire ensemble
27:04une nouvelle infraction
27:05et qu'ils se font
27:06interpeller ensemble.
27:07Et là,
27:08vous avez un deuxième motif
27:09pour les placer en détention.
27:10C'est-à-dire là,
27:11pour le coup,
27:12une révocation
27:13du contrôle judiciaire
27:14et un placement en détention
27:15pour où ils doivent.
27:16Olivier Nkemoun,
27:17la lettre de cette maman,
27:18on va la dérouler ensemble.
27:19C'est vrai qu'elle est poignante
27:20parce qu'elle dit tout.
27:21Elle dit tout
27:22des responsabilités,
27:23elle dit tout
27:24du questionnement
27:25d'une maman
27:26et bien sûr,
27:27derrière,
27:28d'une famille
27:29qui, un jour,
27:30ont été appelées
27:31par un ami
27:32pour qu'elle découvre
27:33son fils au sol
27:34qui ne s'en remettra jamais
27:35avec beaucoup de questions.
27:36Elle dit à la fin de sa lettre
27:37qu'elle espère des réponses
27:39Elle demande
27:40de comprendre.
27:41Elle demande
27:42de comprendre
27:43pourquoi on en est arrivé
27:44à ce point-là
27:45alors que,
27:46devant les yeux
27:47de tout le monde,
27:48le terrible
27:49mise en place
27:50des personnages
27:51et du drame
27:52était déjà
27:53sous les yeux
27:54de tout le monde.
27:55Elle dit,
27:56ces deux garçons
27:57étaient là,
27:58traînés,
27:59ils avaient déjà commis
28:00des violences
28:01et des vols
28:02et pourtant,
28:03ils continuaient
28:04à être près du stade
28:05que fréquentait mon fils
28:06et aujourd'hui,
28:07même après avoir été
28:08montré,
28:09prouvé
28:10qu'ils étaient
28:11les meurtriers,
28:12enfin,
28:13ils sont suspects encore,
28:14eh bien,
28:15ils continuent
28:16à pouvoir se voir
28:17parce qu'ils habitent
28:18au même endroit.
28:19Pourquoi ?
28:20Pourquoi mon petit garçon
28:21qui allait au football,
28:22qui fréquentait
28:23un lycée
28:24très, très correct
28:25de Paris,
28:26pourquoi il a été
28:27attaqué
28:28de cette manière
28:29et pourquoi
28:30il a été
28:31attaqué
28:32de cette manière
28:33et pourquoi
28:34il a été
28:35attaqué
28:37quasiment,
28:38la façon dont elle décrit
28:39le meurtre
28:41est terrible
28:42parce qu'elle dit,
28:43elle raconte
28:44et moi,
28:45ça m'a bouleversé
28:47un des camarades d'Elias
28:48l'appelle,
28:49elle était soignante,
28:50elle est soignante
28:51dans un hôpital
28:52juste à côté,
28:53elle a mis 10 minutes
28:54pour venir,
28:55elle a eu le temps
28:56de le prendre dans ses bras,
28:57de sa genouille
28:58à côté de lui,
28:59de lui parler,
29:00il était encore conscient
29:01de lui dire
29:02que son papa arrivait
29:03et puis ensuite,
29:04son état s'est dégradé,
29:06c'est terrible
29:07et elle se demande
29:08pourquoi,
29:09aujourd'hui,
29:10pourquoi
29:11on en est arrivé
29:12à ce point-là
29:13et pourquoi
29:14les meurtriers
29:15sont encore,
29:16en quelque sorte,
29:17dehors,
29:18pourquoi
29:19il n'y a pas
29:20de privation de liberté,
29:21enfin,
29:22ces deux garçons
29:23sont dehors,
29:24ce qu'elle réclame
29:25c'est un peu de justice,
29:26la justice totale
29:27même pour
29:28avoir tué
29:29ce qu'elle a
29:30de plus cher au monde,
29:31voilà ce qu'elle réclame.
29:32Aujourd'hui,
29:33c'est le jour
29:34et c'est ça
29:35son témoignage.
29:36Et d'autres,
29:37justement,
29:38cette question,
29:39vous le disiez
29:40dans cette lettre,
29:41c'est à chaque fois
29:42qui s'est moqué
29:43de son fils
29:44et elle cite notamment
29:45aussi les parents
29:46et l'instabilité
29:47des cellules familiales.
29:48Brice Socol,
29:49on parle beaucoup
29:50après les émeutes,
29:51on en a parlé
29:52après ce genre
29:53de faits de société,
29:54on en parle effectivement
29:55de l'importance
29:56de la responsabilité
29:57des parents.
29:58On sait que la loi
29:59qui va réformer
30:00la justice des mineurs
30:01propose la responsabilité
30:02financière
30:03alors c'est très bien
30:04de le dire.
30:05Maintenant,
30:06peut-être,
30:07faut-il passer
30:08à l'étape d'après ?
30:09Je pense qu'il est temps
30:10de passer à l'étape d'après.
30:11C'est une volonté
30:12d'une majorité de Français,
30:13on le voit de plus en plus
30:14dans les études d'opinion.
30:15Mais moi,
30:16j'ai envie de revenir
30:17à la lettre également
30:18de cette femme
30:19parce que ça m'a fait
30:20penser un peu
30:21au j'accuse de Zola.
30:22Parce qu'en fait,
30:23elle en appelle
30:24au pouvoir public,
30:25elle en appelle à l'État,
30:26elle en appelle
30:27aux élus locaux,
30:28elle en appelle
30:29à la société française,
30:30c'est un cri d'alarme.
30:31Il y a des sujets
30:32comme ça
30:33qui ne sont pas
30:34des faits divers
30:35mais qui sont des faits
30:36de société.
30:37Et c'est pour ça
30:38qu'on en parle.
30:39Et c'est pour ça
30:40qu'on en parle.
30:41On l'a vu avec Thomas
30:42à Crépole,
30:43c'était vraiment
30:44l'entrée de l'insécurité
30:45dans les campagnes
30:46et là,
30:47c'est vraiment
30:48l'appel d'une maire
30:49à l'ensemble
30:50des pouvoirs publics,
30:51à l'État,
30:52à son législateur
30:53et aussi aux élus locaux
30:54parce qu'on a senti
30:55dans cette affaire-là
30:56vraiment une déconnexion.
30:57Oui,
30:58elle parle de la maire
30:59notamment qui n'a pas
31:00accès à ce stade
31:01où il y avait quand même
31:02des jeunes qui traînaient.
31:03Il y a ce sujet-là
31:04et puis il y a la réaction
31:05des élus.
31:06Moi, au conseil de Paris,
31:07quelques jours après,
31:08il y avait un hashtag
31:09sans ton couteau.
31:10Est-ce que c'est ça
31:11la réponse à ce drame-là ?
31:12Il y a eu la mairesse,
31:13en effet,
31:14j'ai écouté moi-même
31:15la mairesse
31:16du 14e arrondissement
31:17qui parlait
31:18que nous avons
31:19de très très beaux
31:20équipements publics,
31:21nous allons discuter
31:22avec les associations.
31:23Je pense qu'il faut
31:24vraiment faire attention
31:25aujourd'hui
31:26à cette prise de conscience.
31:27Il y a une prise de conscience
31:28collective en France,
31:30c'est l'insécurité.
31:31Elle est importante,
31:32on est à 9 mois, 10 mois
31:33des élections municipales.
31:34Ce sera le thème
31:35de la campagne
31:36des prochaines municipales.
31:37Et ça repose
31:38la thématique aussi
31:39à quoi servent
31:40aussi les polices municipales.
31:41On va en parler d'ailleurs
31:42tout à l'heure.
31:43On en parlera tout à l'heure.
31:44Mais voilà,
31:45ce continuum de sécurité,
31:46cette réflexion
31:47sur cette thématique
31:48de l'insécurité
31:49à l'échelle nationale
31:50comme à l'échelle locale
31:51est une priorité
31:52pour les Français.
31:53Je voudrais qu'on regarde
31:54aussi ce qu'elle dit
31:55à propos des médias.
31:56C'est-à-dire
31:57qu'il y a des médias
32:00qui n'ont pas eu l'honnêteté
32:01d'écrire les mots
32:02« machette » et « hachette »
32:03préférant minimiser l'acte
32:04en parlant de couteau,
32:05en écrivant qu'Elias
32:06a refusé de donner
32:07son téléphone portable
32:08mais qui refuserait
32:09de donner son téléphone
32:10face à deux individus
32:11armés d'une hachette
32:12et d'une machette
32:13sorties de son étui.
32:14Effectivement,
32:15Eliott Mamann,
32:16le problème,
32:17c'est qu'on a
32:18des médias
32:19et une partie de la classe politique
32:20qui continuent de se dire
32:21que ce sont des faits divers,
32:22qui continuent de parler de cela
32:23sans mettre les mots
32:24qui fâchent, sans doute.
32:25Et quelque part,
32:26on voit derrière
32:30que pour un mauvais regard,
32:31il a été tué.
32:32Aucun mauvais regard
32:33ne mérite qu'on en arrive là.
32:34Oui, absolument.
32:35C'est vrai qu'il y a
32:36une forme d'euphémisation
32:37du réel à laquelle
32:38on assiste bien souvent
32:39dans ce genre d'affaires
32:40où les violences
32:41ne sont pas toujours
32:42caractérisées
32:43pour ce qu'elles sont
32:44véritablement
32:45et où le degré
32:46de décomplexion
32:47de la violence
32:48n'est pas toujours
32:49retranscrit
32:50comme il a été véritablement
32:51subi sur le terrain.
32:52C'est ça qui est très frappant
32:53et ça fait d'ailleurs
32:54le lien avec ce que vous rappelez
32:55tout à l'heure,
32:56la mère qui est mentionnée
32:57par la maman d'Elias
32:58puisqu'elle avait refusé
32:59en effet d'accroître
33:00les mesures de sécurité
33:01aux abords du stade
33:02en question
33:03alors même que
33:04des signalements
33:05avaient déjà été faits.
33:06On voit qu'en réalité,
33:07il y a tout de même
33:08un lien direct
33:09entre cette euphémisation
33:10du réel
33:11tel qu'on l'a retranscrit
33:12que ce soit
33:13dans l'arène politique
33:14ou dans le champ médiatique
33:15et le manque
33:16de décision politique
33:17qui s'ensuit derrière.
33:18Parce que si l'insécurité
33:19telle qu'elle était
33:20de toute évidence
33:21documentée
33:22et ressentie
33:23au sens positif du terme,
33:24en l'occurrence,
33:25c'est que l'insécurité
33:26du sens positif du terme
33:27en l'occurrence
33:28par les citoyens sur place
33:29avait été retranscrite
33:30telle qu'il le fallait
33:31et que les doléances
33:32avaient été véritablement
33:33retransmises
33:34avec la violence
33:35qu'elles impliquaient,
33:36peut-être que des mesures
33:37de sécurité
33:38auraient été prises
33:39sans qu'elles aient
33:40immédiatement été qualifiées
33:41par une partie
33:42de la classe politique
33:43comme étant
33:44le risque
33:45de l'expression
33:46d'une violence systémique
33:47structurelle
33:48que les policiers
33:49pourraient faire subir
33:50à la population.
33:51C'est en effet
33:52quelque chose
33:53d'extrêmement intéressant
33:54c'est-à-dire la capacité
33:55de véritablement
33:56voir ce que l'on voit
33:57et de dire ce que l'on voit
33:58selon la phrase.
33:59Surtout, pardon,
34:00on avait parlé de Rix
34:01au début,
34:02les premières dépêches,
34:03les premiers moments,
34:04pour revenir à la question initiale,
34:05est-ce que les médias
34:06ont minimisé ?
34:07On a parlé de Rix
34:08et on est partis
34:09dans cette voie-là,
34:10puis on n'a pas parlé
34:11de la machette,
34:12on a parlé d'un couteau,
34:13enfin on a eu
34:14un certain nombre
34:15de fausses informations.
34:16C'est vrai que,
34:17alors les deux adolescents
34:18je précise,
34:19parce qu'ils sont
34:20en détention provisoire
34:21en réalité,
34:22aujourd'hui,
34:23à l'heure actuelle
34:24ils sont en détention provisoire
34:25ils attendent leur procès
34:27et ils seront devant un juge
34:29pour un homicide.
34:31Vous voulez y réagir,
34:32Vincent ?
34:33Oui, je voulais réagir
34:34en tant qu'avocat pénaliste.
34:35Je vois une explosion
34:37des attaques au couteau
34:38commises par des très très jeunes hommes.
34:40C'est quelque chose
34:41qu'on voit actuellement
34:42que je n'explique pas encore.
34:44Vous savez,
34:45vous avez des délinquants
34:46qui ont eu
34:48un peu moins de 40 ans
34:50qui revendiquent le fait
34:52de savoir se battre,
34:53etc.
34:54qui disent qu'ils ont peur
34:55des très jeunes générations.
34:56Donc ça,
34:57c'est quelque chose
34:58qu'il faut vraiment intégrer.
34:59Il faut vraiment rappeler aux jeunes
35:01qu'il faut malheureusement
35:03être lâche
35:04et avoir le courage de fuir,
35:05entre guillemets,
35:06c'est-à-dire
35:07face à un couteau,
35:08il faut courir.
35:09Oui, le réflexe
35:10c'est peut-être aussi
35:11d'être tétanisé
35:12et de ne pas
35:13véritablement agir.
35:14Mais surtout,
35:15ne pas défendre
35:16un téléphone portable,
35:17ne pas défendre une monte,
35:18ne pas défendre une chaîne,
35:19partir en courant
35:20le plus vite possible,
35:21le plus loin possible.
35:22Ce qu'elle sous-entend,
35:23et pour la première fois,
35:24cette maman,
35:25c'est qu'en fait,
35:26quand elle dit
35:27qui n'aurait pas donné
35:28son téléphone portable,
35:29elle sous-entend
35:30qu'il a donné en réalité
35:31son téléphone portable.
35:32Oui, c'était peut-être,
35:33sans doute,
35:34en unique prétexte.
35:35Et qu'il y a peut-être
35:36une autre raison
35:37pour laquelle
35:38on l'aurait assassiné.
35:39Enfin, en tout cas,
35:40elle sous-entend
35:41que ce n'est pas
35:42qu'une question
35:43de téléphone portable.
35:44Que je comprends,
35:45en tout cas.
35:46Oui, en tout cas,
35:47c'est ce qu'elle sous-entend
35:48dans cette lettre.
35:49On va terminer
35:50sur ce sujet
35:51avec, justement,
35:52la fin de cette lettre
35:53que vous l'avez eue
35:54dans le sujet.
35:55Mais on va la relire.
35:56Depuis quatre mois,
35:57j'attends des réponses
35:58et je ne vois rien venir.
35:59Je m'occupe de la sépulture
36:00de mon fils
36:01et de notre famille.
36:02Je veille sur mon fils.
36:03Je tente de survivre
36:04à l'absence de mon fils Elias,
36:05à ses coucou maman,
36:06à ses bisous maman,
36:07à cette carte
36:08et à ce petit cadeau
36:09que je n'aurai pas
36:10pour la fête des mères.
36:11Je patiente
36:12et je saurai
36:13qu'il s'est moqué de nous.
36:14En tout cas, évidemment,
36:15c'est ce qu'on lui souhaite
36:16et on pense à la famille d'Elias
36:17et malheureusement
36:18de tous les autres
36:19qui ont vécu
36:20la même horreur.
36:21On va changer tout à fait
36:22de sujet
36:23parce qu'on vous parlait
36:24hier du sabotage
36:25de deux installations électriques
36:26qui ont coupé l'électricité
36:27à Cannes
36:28et aux environs.
36:29Et puis cette nuit,
36:30c'est un incendie volontaire
36:31qui a touché
36:32un transformateur électrique
36:33à Nice.
36:34Il a touché 45 000 foyers.
36:35Alors d'abord,
36:36on va se rendre sur place
36:37rejoindre Augustin Donatieux
36:38et Timothée Forget
36:39pour justement
36:40qu'ils nous expliquent
36:41un petit peu
36:42comment les faits
36:43se sont déroulés.
36:44Les individus
36:45qui ont saboté
36:46le pylône électrique
36:47à Villeneuve-Loubet
36:48n'ont pas choisi
36:49leur cible par hasard.
36:50Avec Timothée Forget
36:51derrière la caméra,
36:52nous nous trouvons
36:53sous cette ligne électrique
36:54de 225 000 volts.
36:55C'est celle-ci
36:56qui a été coupée de courant
36:57hier
36:58suite à ce sabotage
36:59et on est juste à côté
37:00d'un pylône
37:01quasiment identique.
37:02Celui-ci mesure
37:0321 mètres.
37:04Celui qui a été
37:05saboté
37:06mesure 7 mètres de plus,
37:0728 mètres.
37:08Et imaginez
37:09le matériel
37:10utilisé par ces individus
37:11pour sciller
37:12ces trois poteaux.
37:13Trois poteaux
37:14extrêmement épais,
37:15en acier.
37:16On imagine
37:17du matériel portatif
37:18puisque les individus
37:19ont procédé
37:20à ce sabotage
37:21en plein milieu
37:22de la forêt
37:23sur la montagne
37:24loin des habitations
37:25de ce quartier résidentiel
37:26par exemple.
37:27Ils ont pu
37:28procéder à leur sabotage
37:29sans éveiller
37:30le moindre soupçon.
37:31Alors,
37:32ces individus
37:33ont pris
37:34énormément de risques
37:35pour eux évidemment
37:36puisqu'une structure métallique
37:37comme celle-ci
37:38pèse entre
37:395 et 30 tonnes.
37:40Ils ont également
37:41pris des risques
37:42pour la faune
37:43puisqu'il faut savoir
37:44que cette ligne
37:45par exemple
37:46de 225 000 volts
37:47doit être surélevée
37:48de 7 à 8 mètres
37:49au-dessus du sol
37:50pour éviter
37:51tout arc électrique
37:52et donc éviter
37:53les incendies.
37:54En faisant pencher
37:55la structure
37:56comme ils l'ont fait,
37:57il y aurait pu avoir
37:58un incendie terrible
37:59puisqu'ici,
38:00il fait très chaud
38:01et il fait très sec.
38:02Le préfet de la région
38:03a indiqué que
38:04tout était mis en œuvre
38:05pour tenter
38:06de retrouver
38:07ces individus.
38:08Et justement,
38:09les deux sabotages
38:10ont été revendiqués
38:11par un groupe
38:12communiqué
38:13publié sur un site
38:14internet participatif.
38:15Il précise
38:16qu'il revendique
38:17ses attaques,
38:18qu'il en planifiait
38:19d'autres.
38:20On regarde d'abord
38:21les détails
38:22avec Thibault Marchoteau.
38:23C'est dans un communiqué
38:24anonyme
38:25posté sur un site
38:26de publication
38:27en libre accès
38:28que la revendication
38:29des actes de sabotage
38:30sur la ligne
38:31de haute tension
38:32et le transformateur
38:33électrique sont assumés
38:34par ce groupe
38:35qui se revendique
38:36comme deux bandes
38:37d'anarchistes.
38:38À la veille de la cérémonie
38:39de remise des prix
38:40du festival de Cannes
38:41au Canada,
38:42nous avons saboté
38:43le principal poste électrique
38:44alimentant l'agglomération
38:45de Cannes
38:46et scié la ligne
38:47de 225 kV
38:48venant de Nice.
38:49Dans cette publication
38:50qui reprend largement
38:51le lexique cinématographique,
38:52les cibles de ces sabotages
38:53sont clairement
38:54identifiées
38:55par les auteurs.
38:56Cette action
38:57visait non seulement
38:58à perturber le festival
38:59mais aussi à priver
39:00de courant
39:01les centres de recherche
39:02et les usines
39:03de Thales Alenia Space,
39:04ses dizaines de sous-traitants,
39:05les start-ups
39:06de la French Tech
39:07qui s'imaginent à l'abri,
39:08l'aéroport
39:09et tous les autres
39:10secteurs industriels,
39:11militaires
39:12et technologiques
39:13de la zone.
39:14Le procureur
39:15de la République de Grâce
39:16affirme que cette revendication
39:17est en cours d'évaluation.
39:18Le ministre de l'Intérieur
39:19lui a demandé
39:20un renforcement
39:21de la protection
39:22du réseau électrique.
39:23Les attaques
39:24contre ces installations
39:25ont privé
39:26160 000 foyers de courant
39:27pendant plusieurs heures.
39:28Eliott Mamann,
39:29ce qui est certain,
39:30on précise que ce sont
39:31des revendications
39:32qu'évidemment la justice
39:33va vérifier la véracité
39:34de ces revendications
39:35mais forcément,
39:36Augustin le disait très bien
39:37dans son plateau,
39:38ce sont des actes
39:39commis quand même
39:40par des professionnels,
39:41c'est-à-dire qu'ils s'en prennent
39:42dans une ligne à haute tension.
39:43Premièrement,
39:44il faut savoir faire,
39:45il faut savoir faire attention
39:46et on voit bien,
39:47c'est quand même la même logique
39:48que quand ils avaient scié
39:49des câbles SNCF,
39:50ils savent identifier les points
39:51pour faire finalement
39:52le plus de mal
39:53et les organiser
39:54le plus les environs.
39:55Oui, absolument
39:56et d'ailleurs,
39:57vous disiez que
39:58quoi qu'il en soit,
39:59même si ces revendications
40:00n'étaient peut-être pas véritables,
40:01on n'en sait rien à l'heure actuelle,
40:02on avait clairement
40:03affaire à des professionnels
40:04et qui montrent également
40:05leur capacité à intégrer
40:07un certain nombre de réseaux
40:08extrêmement sensibles
40:09parce que pour frapper
40:10au bon endroit
40:11et avec seulement
40:12deux installations ciblées
40:13parvenir à causer
40:14une onde de choc,
40:15des dégâts
40:16et des interruptions de courant
40:17sur une portion du territoire
40:18aussi importante,
40:19c'est tout de même
40:20qu'ils savaient très précisément
40:21où frapper
40:22et donc,
40:23que d'une certaine manière,
40:24ils avaient forcément eu accès
40:25à des renseignements.
40:26Alors évidemment,
40:27l'enquête suivra son cours,
40:28on n'a aucune information précise
40:29à ce sujet,
40:30mais on peut tout de même supposer
40:31et c'est d'ailleurs
40:32une hypothèse qui est émise
40:33à l'heure actuelle
40:34par des élus de l'État,
40:35une hypothèse qui est émise
40:36à l'heure actuelle
40:37par des élus locaux,
40:38qu'il y ait eu,
40:39pardonnez-moi,
40:40des relais au sein
40:41d'institutions extrêmement sensibles.
40:42Oui, il faut savoir quand même
40:43comment ça fonctionne,
40:44c'est-à-dire que moi
40:45je ne vais pas aller
40:46scier des bandes électriques,
40:47je ne sais pas où il faut aller.
40:48C'est ça,
40:49exactement,
40:50c'est un peu l'idée
40:51et donc,
40:52qu'il s'agisse en effet
40:53d'une association
40:54véritablement constituée
40:55ou d'individus,
40:56cela rappelle tout de même
40:57la capacité
40:58d'un certain nombre
40:59de réseaux militants
41:00à avoir des contacts
41:01au bon endroit
41:02pour mener à bien
41:03parce qu'on comprend bien
41:04qu'il y a un message
41:05qui va encore au-delà
41:06de la perturbation
41:07des festivités actuelles à Cannes,
41:08c'est l'intégralité
41:09du commerce
41:10qui a été interrompu
41:11pendant un certain nombre d'heures.
41:12Ils voulaient viser
41:13les aéroports quand même,
41:14ce n'est pas anodin
41:15d'arrêter un aéroport.
41:16Et ça a touché
41:17d'ailleurs l'intégralité
41:18du secteur économique
41:19puisque c'est tant
41:20les petits restaurateurs
41:21entre guillemets
41:22qui ont dû revoir
41:23à la baisse
41:24leur ambition de service
41:25qu'en effet
41:26des infrastructures
41:27beaucoup plus imposantes
41:28qui ont été perturbées.
41:29Donc on comprend
41:30quel est le tel message politique
41:31derrière,
41:32même si naturellement
41:33Cannes était un projecteur
41:34intéressant pour
41:35cette action-là.
41:36Je me suis sentie sceptique,
41:37j'ai envie de dire.
41:38Non, mais ils n'avaient pas
41:39toutes les informations,
41:40ils ne sont pas si professionnels
41:41que ça,
41:42ils n'avaient pas toutes les infos.
41:43Ils ne savaient pas
41:44que le Palais du Festival
41:45était autonome en électricité.
41:46C'est le loupé de l'histoire.
41:47C'est le raté.
41:48Mais cela dit,
41:49quand Augustin nous a montré
41:50comment c'était fait,
41:51le pied d'un poteau
41:52et puis quand on voit
41:53les images,
41:54c'est un bout de pont,
41:55un grillage
41:56qui empêche l'accès.
41:58Il n'y a pas besoin
41:59d'être un pro de tout.
42:00Il ne faut pas se prendre
42:01les voltes dessus quand même.
42:02Non, mais une scie circulaire
42:03pour couper trois fois.
42:04Ne donnez pas d'idées, Olivier.
42:05Non, mais c'est évident
42:08que ça a été fait
42:09avec une grande facilité.
42:10Comme c'est mis en ligne
42:11les uns derrière les autres,
42:12vous savez que si vous en faites
42:13tomber un,
42:14vous allez tout faire tomber.
42:15Mais ce qui est dramatique,
42:16c'est que ce n'est pas
42:17le Festival de Cannes
42:18qui a été visé,
42:19c'est les commerçants.
42:20Ce sont des gens
42:21qui avaient besoin d'assistantes
42:22parfois,
42:23d'assistance respiratoire
42:24à la maison.
42:25Ce sont des gens qui se sont
42:26lancés dans des ascenseurs
42:27et qui sont claustrophobes.
42:28C'était l'enfer,
42:29il n'y avait plus un feu électrique,
42:30il n'y avait plus
42:31un distributeur d'argent.
42:32Les gens se sont retrouvés
42:33complètement démunis,
42:34sans téléphone portable,
42:35sans pouvoir communiquer
42:36les uns avec les autres.
42:37À Cannes, ça a été
42:38le chaos absolu
42:39et parfois la peur.
42:40Donc, si c'était ça
42:41l'idée de faire peur
42:42à tout le monde,
42:43ils ont un tout petit peu
42:44réussi quand même.
42:45Et justement,
42:46ils n'ont aussi peut-être
42:47pas fait peur,
42:48en tout cas fait réagir
42:49le ministre de l'Intérieur,
42:50Bruno Retailleau,
42:51qui a dressé de nouvelles consignes
42:52au préfet.
42:56Il dit ceci, Bruno Retailleau,
42:57je vous demande dès à présent
42:58de prendre toutes les mesures
42:59nécessaires pour renforcer
43:00en lien avec les opérateurs
43:01concernés la sécurité
43:02des principaux sites
43:03et infrastructures
43:04du réseau électrique.
43:05Vous mobiliserez pour cela
43:06l'ensemble de vos services
43:07afin notamment de disposer
43:08d'une cartographie précise
43:09de ces sites,
43:10d'intensifier la recherche
43:11du renseignement
43:12pour détecter les menaces
43:13ou encore renforcer
43:14la surveillance des sites
43:15identifiés en renforçant
43:16les patrouilles.
43:17Vincent de la Mourandière,
43:18à chaque fois qu'il y a
43:19ce genre d'actes
43:20sur des câbles SNCF,
43:21sur des poteaux électriques,
43:22alors on en appelle
43:23la vigilance des préfets,
43:24il faut renforcer
43:25la sécurité.
43:26Oui, mais on ne va pas mettre
43:27un policier devant chaque
43:28poteau électrique,
43:29devant chaque câble SNCF.
43:30On comprend l'idée
43:31de Bruno Retailleau,
43:32on ne comprend peut-être pas
43:33la faisabilité de ce qu'il dit.
43:34Vous avez raison.
43:35C'est pour ça que
43:36dans la mesure où il y a
43:38une volonté de désorganiser
43:40gravement l'État,
43:41c'est ça qui est indiqué.
43:42On veut désorganiser
43:44une localité,
43:45une festivité
43:46et puis Thalès.
43:47Je veux dire,
43:48Thalès, ce n'est pas rien.
43:49C'est une entreprise importante.
43:52On voit très bien
43:53qu'il y a un projet
43:54avec une haine
43:55un peu trop générale,
43:56à mon goût,
43:57pour différentes catégories,
43:58que ce soit des paillettes.
43:59Oui, on met tout
44:00dans le même panier.
44:01Voilà, c'est les paillettes
44:02et les armes.
44:03Je veux dire,
44:04on va y aller clairement.
44:05C'est à gauche et à droite,
44:06on y va fort,
44:07mais c'est une volonté
44:08de désorganiser l'État.
44:09Ça, ça tombe quasiment
44:10sous le coup
44:11des enquêtes antiterroristes,
44:13en fait.
44:14Et donc,
44:15il ne faut pas oublier
44:16sur ce point-là,
44:17il faut peut-être rappeler
44:18un petit peu aux gens
44:19que le CNCTR,
44:21c'est-à-dire la Commission nationale
44:22des techniques de renseignement,
44:24a expliqué qu'actuellement,
44:27on mettait de nouvelles techniques
44:29pour identifier
44:31même la délinquance
44:32de droit commun
44:33dès qu'elle est organisée.
44:34Et là, c'est clairement
44:35une délinquance organisée,
44:36soit terroriste,
44:37soit en tout cas
44:38avec une grave atteinte
44:41aux structures,
44:42aux infrastructures.
44:43Je pense qu'ils vont voir
44:45un peu la puissance
44:46des enquêtes de l'État français
44:47quand ils veulent.
44:48Et sincèrement,
44:50ça ne serait que justice.
44:52Il faut rappeler
44:53qu'il y a des hôpitaux
44:54qui ont été touchés
44:55dans cette histoire.
44:56Donc en fait,
44:57c'est des gens qui ont des idées
44:58peut-être un petit peu trop générales,
44:59je le répète,
45:00mais en fait,
45:01qu'est-ce qui va trinquer le plus ?
45:02Les commerçants
45:03qui trinquent
45:04et qui travaillent comme des brutes.
45:05Oui, parce qu'à la fin,
45:06ce n'est pas le Festival de Cannes
45:07ou les grosses entreprises
45:08qui sont privées d'électricité.
45:09Eux ont déjà anticipé ce problème.
45:10C'est savoureux
45:11ce qu'ils écrivent.
45:12Ils s'en prennent
45:13au Festival de Cannes
45:14qui est une cérémonie obscène
45:15au bord d'une mer
45:16devenue un cimetière
45:17de réfugiés
45:18critiquant une société
45:19qui adore porter la révolte
45:20à l'écran
45:21mais qui réprime
45:22et emprisonne
45:23toute personne
45:24qui se soulève
45:25contre sa domination
45:26sur le monde.
45:27C'est du délire.
45:28On ne comprend rien surtout.
45:29Vous avez raison.
45:30On ne comprend pas bien
45:31la revendication.
45:32Vous en parliez justement
45:33à l'instant.
45:34Je dirais qu'on regarde
45:35la réaction d'Eric Ciotti
45:36puisque le patron
45:37des députés UDR
45:38est aussi député de Nice.
45:39Nouveau sabotage criminel
45:40cette nuit
45:41sur un transformateur EDF
45:42à Nice-Ouest.
45:43Ces dégradations
45:44peuvent raviter
45:45ils peuvent mettre en danger
45:46des vies
45:47et perturber massivement
45:48notre quotidien.
45:49Ces actes terroristes
45:50doivent être combattus
45:51sans faiblesse
45:52parce qu'ils se collent
45:53effectivement
45:54dans les actes terroristes
45:55il y a aussi la volonté
45:56de créer la terreur
45:57d'où le nom
45:58et la volonté de déstabiliser
45:59tout un pan de la société.
46:00Alors certes
46:01heureusement
46:02les choses ont été rétablies
46:03mais c'est la volonté
46:04qui est derrière.
46:05C'est la volonté
46:06qui est derrière
46:07et ça rejoint
46:08toutes les luttes
46:09de ce qu'on appelle
46:10l'activisme
46:11et l'éco-terrorisme
46:12dans différents domaines.
46:13On les a vu frapper
46:14des sites de fibre optique
46:15on les a vu menacer
46:16des sites nucléaires
46:17on les a vu attaquer
46:18des infrastructures agricoles
46:19et ça c'est un vrai sujet.
46:20Demain il y a un projet de loi
46:21qui arrive au Parlement
46:22très sensible
46:23et ce sujet-là
46:24on peut parler des bassines
46:25par exemple
46:26a été un sujet
46:27qui a fait l'actualité
46:28l'année dernière
46:29où vous avez
46:30je pense un peu
46:31ces mêmes personnes
46:32ces activistes
46:33qui ont mené
46:34des actions
46:35très très violentes
46:36à l'égard des agriculteurs
46:37qui ont mené
46:38des actions très très violentes
46:39à l'égard des agriculteurs
46:40qui ont mené
46:41des actions très très violentes
46:42à l'égard des agriculteurs
46:43donc ça c'est à souligner
46:44et deuxièmement
46:45je pense que
46:46Bruno Rutailleau
46:47a eu raison
46:48évidemment d'interpeller
46:49les préfets
46:50il est dans son rôle
46:51et les préfets sont
46:52dans le leur
46:53mais moi je voudrais souligner
46:54on en parle très très peu
46:55du rôle de la gendarmerie
46:56la gendarmerie
46:57a une section
46:58de renseignement
46:59pour justement
47:00identifier ces éco-terroristes
47:01je pense que
47:02le rôle de la police
47:03mais aussi la gendarmerie
47:04dans les territoires ruraux
47:05est prégnant
47:06pour lutter
47:07contre ce genre d'action.
47:08On va changer de sujet
47:09on va parler maintenant
47:10de ce qu'a déclaré
47:11Mathieu Cassovitz
47:12l'acteur
47:13vous l'avez peut-être
47:14entendu
47:15en tout cas
47:16sachez que
47:17si vous êtes issu
47:18de deux parents français
47:19vous êtes tout simplement
47:20une fin de race
47:21en tout cas
47:22c'est ce que pense
47:23Mathieu Cassovitz
47:24on écoute l'extrait
47:25dans sa totalité
47:26et évidemment
47:27on réagit
47:28avec mes invités.
47:29Chaque fois maintenant
47:30qu'on dit un truc
47:31moi ça fait 30 ans
47:32que j'ouvre ma gueule
47:33mais depuis quelques années
47:34dès qu'on ouvre sa gueule
47:35ça devient
47:36écoutez
47:37voilà je vous explique
47:38moi
47:39je suis français de souche
47:40elle vient de Reims
47:41une famille française
47:42qui doit venir
47:43depuis plusieurs générations
47:44je n'ai pas fait
47:45d'arbre généalogique
47:46mais je vois
47:47ma famille était
47:48très très populaire
47:49elle venait
47:50d'un milieu
47:51très populaire
47:52elle s'est mariée
47:53avec un Hongrois
47:54et ça donne moi
47:55quoi qu'il se passe
47:56que vous ayez
47:57des français de souche
47:58depuis plusieurs générations
47:59aujourd'hui
48:00je suis désolé
48:01messieurs, dames
48:02vos enfants
48:03vont faire
48:04des enfants
48:05avec des noirs
48:06des arabes
48:07des chinois
48:08des portugais
48:09dans le monde entier
48:10parce que
48:11on circule
48:12et le monde
48:13est fait pour ça
48:14le monde a des frontières
48:15que les hommes
48:16ont mis
48:17qui fait que
48:18de l'autre côté
48:19à 10 mètres près
48:20on ne devrait pas se mélanger
48:21avec ces gens là
48:22mais le monde
48:23n'est pas fait comme ça
48:24donc je pense
48:25qu'il n'y a plus
48:26de français de souche
48:27et que
48:28enfin si
48:29il y a des français de souche
48:30ça s'appelle
48:31des fins de race
48:32et ils vont se mélanger
48:33avec les autres
48:34et tant mieux pour nous tous
48:35c'est bienvenu quoi les gars
48:36il n'y a aucune raison
48:37d'être énervé
48:38c'est ça le problème
48:39de Mathieu Cassovit
48:40c'est qu'il y a un mélange
48:41et c'est très bien
48:42par contre
48:43pourquoi
48:44quand on est un enfant
48:45issu de deux parents
48:46nés en France
48:47on devient un fin de race
48:48c'est ça le problème
48:49alors ça
48:50sur l'expression
48:51fin de race
48:52vous voyez en plus mon nom
48:53j'ai un nom
48:54plutôt à propos
48:55d'un nom
48:56c'est aristocratique
48:57je ne vais pas
48:58me tirer moi-même
48:59une balle dans le pied
49:00ce n'est pas ça
49:01qu'il préfère
49:02on pourrait demander
49:03à Mathieu Cassovit
49:04ce qu'il pense de vous
49:05exactement
49:06vous êtes mal parti
49:07il n'y a pas d'origine unique
49:08ce n'est pas le cas
49:09mais ça
49:10ça pose un problème
49:11en législation française
49:12il y a des tests ADN
49:13qu'on peut faire
49:14dans plein de pays
49:15pour savoir justement
49:16avec notre ADN
49:17quelles sont
49:18nos différentes origines
49:19et toutes les personnes
49:20qui font ça
49:21font une expérience
49:22une forme de découverte
49:23de voir que
49:24il peut y avoir
49:25des origines
49:26sibériennes
49:27africaines
49:28et qu'il y ait
49:29une vraie multiplicité
49:30mais en France
49:31c'est interdit
49:32parce que ça fait partie
49:33des connaissances interdites
49:34regardez par exemple
49:35l'application
49:36qui s'appelle
49:37MyHeritage
49:38vous voyez
49:39c'est une application
49:40d'aristocrate
49:41un petit peu
49:42fin de race peut-être
49:43comme dirait
49:44Mathieu Cassovit
49:45sans doute
49:46mais qui cherche
49:47justement à nous aider
49:48à comprendre
49:49notre lignée
49:50et bien en France
49:51demander le kit
49:52génétique
49:53pour faire les tests
49:54c'est interdit
49:55c'est une interdiction
49:56locale
49:57donc parce que
49:58il y a des connaissances
49:59interdites en France
50:00c'est des choses
50:01qu'on ne peut pas chercher
50:02à connaître
50:03et à savoir
50:04voilà donc je pense que
50:05nous devons avoir
50:06le mérite
50:07d'amener le législateur
50:08à repenser ça
50:09et nous offrir
50:10la possibilité
50:11justement
50:12de refaire des tests
50:13pour savoir
50:14quelles sont
50:15véritablement
50:16scientifiquement
50:17nos origines
50:18Eliott Mamann
50:19dans ce qu'on entend
50:20c'est la fin
50:21des français de souche
50:22c'est des fins de race
50:23c'est dans les termes
50:24qu'il utilise
50:25on sent qu'il y a
50:26une volonté
50:27à la fois de choquer
50:28de provoquer sans doute
50:29et presque de dire
50:30tant mieux
50:31parce qu'il n'y a plus
50:32de français de souche
50:33c'est un peu comme ça
50:34dans son propos
50:35c'est le cas dans l'extrait
50:36qu'on vient de diffuser
50:37ça l'était également
50:38dans l'extrait
50:39en début de semaine
50:40qui avait déclenché
50:41cette polémique là
50:42c'est qu'on comprend mal
50:43selon quel paradigme
50:44il convoque
50:45cette dimension raciale
50:46qui à mon sens
50:47n'a pas lieu d'être
50:48dans le débat public
50:49parce que
50:50si c'est pour nous dire
50:51que c'est très bien
50:52d'avoir totalement
50:53ignoré
50:54ces questions là
50:55désormais
50:56alors précisément
50:57pourquoi évoquer
50:58une expression aussi
50:59outrancière
51:00que celle que français de souche
51:01qu'elle soit exploitée
51:02par l'extrême gauche
51:03ou par l'extrême droite
51:04j'estime que l'on n'a pas
51:05à faire référence
51:06nécessairement
51:07à cette dimension là
51:08pour caractériser
51:09des individus
51:10si au contraire
51:11c'est pour dénoncer
51:12précisément
51:13ce qui resterait de racisme
51:14et donc d'une société
51:15française de choses
51:16qu'il s'agirait
51:17de déconstruire
51:18selon un narratif
51:19un peu woke
51:20alors précisément
51:21il y a une contradiction
51:22extrême
51:23puisque
51:24la culture
51:25qui permet
51:26d'avoir une vision
51:27plutôt universaliste
51:28des gens
51:29et de dépasser
51:30ces catégories
51:31aussi archaïques
51:32comme la culture
51:33dont on est en train
51:34de se faire l'écho
51:35et précisément
51:36la culture universaliste
51:37notamment véhiculée
51:38par les lumières françaises
51:39dont on s'écarte
51:40desquelles on s'éloigne
51:41à partir du moment
51:42où on revient
51:43sur ce genre de catégories
51:44donc quel que soit
51:45le sens
51:46dans lequel on cherche
51:47à comprendre
51:48le propos de
51:49Mathieu Calassoviste
51:50on est quand même
51:51confronté à une impasse
51:52d'une certaine manière
51:53puisqu'il y a un problème
51:54dans la formulation
51:55du raisonnement
51:56c'est peut-être lui
51:57qui est dans une impasse
51:58d'ailleurs
51:59c'est peut-être pour ça
52:00qu'on n'arrive pas
52:01à comprendre
52:02la finalité de la chose
52:03Olivier Benkemu
52:04ne s'est pas le seul
52:05à aller sur ce genre
52:06d'arguments
52:07où on a l'impression
52:08de voir une certaine
52:09fierté de se dire
52:10il faut effacer
52:11les racines de la France
52:12il faut effacer
52:13d'où on vient
52:14il n'est pas question
52:15de dire que
52:16justement
52:17comme il le dit
52:18on peut avoir
52:19des parents
52:20d'origine étrangère
52:21c'est pas le sujet
52:22mais on a l'impression
52:23que tout ce qui ne ressemble
52:24pas à cette nouvelle société
52:25finalement doit faire
52:26un peu honte
52:27et c'est très réac
52:28finalement
52:29effectivement
52:30c'est une forme
52:31de réponse
52:32en quelque sorte
52:33au RN
52:34et il le dit
52:35avec ses mots
52:36en disant
52:37vous voulez fermer
52:38les frontières
52:39pas qu'au RN d'ailleurs
52:40vous voulez fermer
52:41les frontières
52:42et bien vous voulez
52:43ça veut dire
52:44la simplification
52:45c'est de dire
52:46vous voulez rester
52:47entre blancs
52:48en réalité
52:49donc c'est une attaque
52:50contre
52:51à la fois
52:52contre les blancs
52:53entre guillemets
52:54c'est ça
52:55ce que ça veut dire
52:56vous refusez le mélange
52:57vous refusez la fatalité
52:58c'est vous
52:59vous refusez
53:00des vieux réacs
53:01en réalité
53:02c'est ça le propos
53:03de Mathieu Cassovit
53:04qui est complètement
53:05à côté de la plaque
53:06en l'occurrence
53:07dans ce cas-là
53:08effectivement
53:09il y a cette tendance
53:10cette tendance-là
53:11plutôt convenue d'ailleurs
53:12qui est assez convenue
53:13bon il rentre de Cannes
53:14il est un peu énervé
53:15Mathieu Cassovit
53:16Peut-être qu'il a eu
53:17une coupure d'électricité
53:18hier
53:19ça l'a un peu agacé
53:20Brice Socol
53:21effectivement
53:22ce qu'on voit aussi
53:23c'est de plus en plus
53:24cette petite musique
53:25qui pousse à dire
53:26qu'il faut aller
53:27vers un nouveau modèle
53:28et qu'il faut oublier le reste
53:29comme si les deux
53:30n'étaient pas compatibles
53:31on a un peu l'impression
53:32que lui est en train
53:33de monter
53:34les fins de race
53:35ou les français de souche
53:36contre ceux
53:37qui ont des origines diverses
53:38il se pourrait aussi
53:39que les deux puissent
53:40cohabiter ensemble
53:41sans qu'il y ait de problème
53:42et sans qu'on se demande
53:43si on a une fin de race ou pas
53:44absolument
53:45moi en écoutant
53:46Mathieu Cassovit
53:47ça m'a fait penser
53:48un peu à la Nouvelle-France
53:49de Jean-Luc Mélenchon
53:50c'est-à-dire
53:51Jean-Luc Mélenchon
53:52il a écrit d'ailleurs
53:53il l'a dit à plusieurs reprises
53:54il a fait tout un discours
53:55autour de ça
53:57la France des banlieues
53:58la France populaire
53:59aujourd'hui
54:00c'est la France dominante
54:01c'est plus la France des campagnes
54:02c'est plus la France
54:03des villes moyennes
54:04c'est la France des banlieues
54:06et ce discours-là
54:08reprend cette dialectique-là
54:10c'est-à-dire qu'ils essaient
54:12de présenter un nouveau récit
54:14mais qui n'est pas
54:15un récit collectif
54:16qui est un récit identitaire
54:17communautaire
54:18et territorial
54:19alors qu'aujourd'hui
54:20comme vous le dites justement
54:22il faut pouvoir raconter
54:24un récit ensemble
54:26et que ce soit
54:27Mathieu Kassovitz
54:28ou Jean-Luc Mélenchon
54:29moi le sentiment que j'ai
54:30en les écoutant
54:31l'un et l'autre
54:32c'est qu'ils sont
54:33pour une France
54:34identitaire
54:35communautaire
54:36pas pour
54:37je l'écoutais
54:38il disait
54:39je suis patriote
54:40mais ce n'est pas ça
54:41être patriote
54:42patriote c'est
54:43embrasser l'ensemble
54:44des français
54:45dans l'ensemble
54:46de la communauté française
54:47et ça revient
54:48à ce que disait peut-être
54:49on en a parlé
54:50mais brièvement
54:51à ce que disait
54:52François Bayrou
54:53lorsqu'il est arrivé
54:54dans ce pays
54:55avoir peut-être
54:56un débat
54:57un débat
54:58sur l'identité
54:59qu'est-ce qu'être français
55:00ou qu'est-ce que ne pas
55:01être français
55:02où chacun
55:03pourrait apporter
55:04ses arguments
55:05alors j'ai vu que le débat
55:06avait filé au Conseil
55:07économique et social
55:08en douce
55:09et je pense que peut-être
55:10c'est un débat
55:11qui aurait mérité mieux
55:12oui quand ça file au Conseil
55:13économique et social
55:14en général ça veut dire
55:15qu'il n'en sortira pas grand-chose
55:16quand on entend
55:17les uns et les autres
55:18on aurait peut-être besoin
55:19d'avoir nous
55:20collectivement
55:21un débat
55:22sur cette notion
55:23qu'est-ce que la France
55:24aujourd'hui
55:25qu'est-ce que la France
55:26du XXIème siècle
55:27voilà
55:28je voyais à Caissier Vincent
55:29quand Brice Socol
55:30parlait justement
55:31de la volonté aussi
55:32que tout le monde
55:33puisse adopter
55:34le même récit national
55:35et de cesser
55:36que chacun ait sa vision
55:37parce que Mathieu Cassovis
55:38est en train d'incarner
55:39en fait ce qu'il rejette lui-même
55:40c'est-à-dire qu'il rejette
55:41une partie des français
55:42en voulant
55:43en intégrer d'autres
55:44ce qui du coup
55:45à la fin n'est pas forcément
55:46ni cohérent
55:47ni perspicace
55:48c'est le paradoxe
55:49qu'a relevé Eliott Mamann
55:50à l'instant
55:51la notion de récit
55:52de construction d'un récit
55:53me semble essentielle
55:54voire prioritaire
55:55parce qu'en fait
55:56on est une politique
55:57sans vision
55:58et sans récit
55:59on n'a plus d'histoire
56:00en fait
56:01notre politique
56:02c'est simplement des stats
56:03des sondages
56:04de réussite potentielle
56:05avec des noms
56:06en face de lignes
56:07et de pourcentages
56:08c'est tout
56:09il n'y a plus de récit
56:10il n'y a plus de vision
56:11et en fait
56:12on ne peut plus intégrer
56:13et c'est vrai que
56:14refaire un récit
56:15effectivement
56:16plus qu'une réflexion
56:17sur qu'est-ce que
56:18être français
56:19je veux dire
56:20je veux rentrer
56:21dans un récit
56:22ensemble
56:23avec des Mathieu Cassevite
56:24et avec des fin de la race
56:25comme peut-être
56:26comme moi
56:27je ne sais pas
56:28moi aussi rassurez-vous
56:29on est au moins deux
56:30autour de cette table
56:31et bien en fait
56:32qu'ensemble
56:33on arrive à construire
56:34un récit
56:35je trouverais
56:36que ce serait un beau défi
56:37et on va s'arrêter
56:38là-dessus
56:39merci messieurs
56:40à tous les quatre
56:41d'avoir été les invités
56:42de ce 100% politique
56:43un peu plus court
56:44que d'habitude
56:45évidemment
56:46la suite des programmes
56:47c'est juste après la pause
56:48sur CNews
56:49et je vous souhaite
56:50un très happy boulot
56:51bonne soirée sur CNews
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