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  • 24/05/2025
Regardez RTL Événement avec Nicolas Burnens du 24 mai 2025.

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Transcription
00:00RTL événement
00:01Et on vous emmène ce matin en Russie, un reportage rare, exceptionnel, sur ces soldats russes qui reviennent mutilés du front ukrainien.
00:11Moscou garde le silence sur le niveau de ses pertes, il n'y a pas de chiffre officiel,
00:15mais selon plusieurs communautés d'experts internationaux, près d'un million de soldats ont déjà été tués ou blessés.
00:22Bonjour Nicolas Burnan.
00:23Bonjour Antoine, bonjour à tous.
00:25Vous êtes notre envoyé spécial de retour de Russie, vous avez rencontré un vétéran blessé chez lui dans un village à 60 km de Moscou.
00:35Vous avez pu recueillir ce témoignage très dur, très fort, qui illustre toute l'horreur de cette guerre,
00:40mais aussi la détermination de l'armée russe à l'emporter face à l'Ukraine.
00:45De retour du front, Maxime vit désormais dans une chaise roulante, profite des fleurs et de la tranquillité de son jardin.
00:51Mâchoire carrée, cheveux coupés courts, ce vétéran de 47 ans porte fièrement son costume militaire qui laisse entrevoir ses moignons.
00:59Cette guerre lui a pris ses bras et ses jambes.
01:02L'homme raconte avoir été mobilisé deux ans dans une unité d'infanterie.
01:06En juillet 2024, il a été grièvement blessé près de Kupiansk,
01:11lorsque son groupe a reçu l'ordre de reprendre un village à l'armée ukrainienne.
01:15Quand nous avons rejoint notre position, nous avons été repérés par les Ukrainiens.
01:20J'ai été visé par un drone kamikaze, j'étais près d'un arbre à découvert, il a percuté mon casque et explosé au-dessus de moi.
01:26J'ai été soufflé par une pluie d'éclats et un mélange incendiaire, mon corps brûlait.
01:31J'ai vu mes bras et mes jambes en partie déchiquetés, je ne comprenais pas ce qui se passait.
01:34Mon objectif était de me sortir de là.
01:37Allongé par terre sous les tirs, ses camarades lui posent des garrots.
01:41Ils s'accrochent, tentent de fixer leur visage pour tenir le coup.
01:46Je perdais beaucoup de sang.
01:47Une première équipe d'évacuation a tenté de venir me chercher, mais ils ne l'ont pas réussi.
01:51Ils essuyaient des tirs de char.
01:53Je suis resté seul dans un champ durant 12 heures.
01:55J'ai beaucoup prié, je me suis dit que j'allais mourir ici.
01:58J'ai réussi à me traîner par terre pour me saisir d'un talkie-walkie et communiquer avec les miens.
02:03Ils croyaient que j'étais mort.
02:04Un véhicule est arrivé pour m'emmener à l'hôpital, mais il n'y avait rien à faire.
02:08J'ai été amputé des quatre membres.
02:10Le militaire passe 38 jours à l'hôpital en réanimation.
02:13A son réveil, l'armée lui annonce qu'il va rejoindre un centre de réhabilitation.
02:18Cet ancien professeur de sport, champion de karaté, se considère comme un miraculé.
02:23J'ai dû tout réapprendre, prendre conscience que ma vie ne serait plus jamais la même.
02:29Il a fallu d'abord pouvoir se redresser, s'asseoir et accepter que désormais je dépendrais jusqu'à la fin de mes jours de l'aide des autres.
02:35Mais à l'intérieur, je suis resté le même.
02:37Je suis une personne créative, j'ai encore tant de projets.
02:40Aujourd'hui, beaucoup de personnes trouvent une motivation à travers mon exemple, car j'ai prouvé que l'on pouvait s'en sortir.
02:45Et alors Nicolas, aujourd'hui, Maxime, fait la fierté et l'admiration de sa famille.
02:53Oui, ce soldat a été décoré, invité le 9 mai sur la place Rouge pour assister à la parade militaire aux côtés de Vladimir Poutine.
03:01Sa famille, ses trois enfants, le voient comme un héros, le considèrent comme la nouvelle élite de la nation.
03:07Son épouse, Svetlana, essuie ses larmes lorsqu'elle évoque le parcours de son mari.
03:13Elle ne pensait pas le voir revenir vivant du front.
03:17On m'a prévenu qu'il ne fallait pas que je pleure, qu'il ne fallait pas que je m'évanouisse.
03:20Quand je l'ai vu, ça a été un choc.
03:22Je me suis dit, bon, qu'est-ce qu'il faut faire ?
03:24Personne n'aurait pu imaginer une telle blessure, c'est Dieu qui décide.
03:28Il est vivant et c'est le plus important.
03:30Lorsque l'opération spéciale a commencé, il savait qu'il irait.
03:32Il n'était pas question de s'enfuir, de se cacher.
03:35Je l'aime et l'admire pour ça.
03:37Dans cette famille russe, dont les descendants ont combattu pour l'Union soviétique,
03:41le soutien à la ligne du Kremlin est inébranlable.
03:44Le vétéran reste discret sur le montant de son indemnisation, probablement plus de 60 000 euros.
03:50L'État lui a même réservé un poste de professeur au sein d'un institut militaire.
03:56Je sais pourquoi je suis allé combattre là-bas et ce que j'allais y faire.
03:59Je ne regrette rien.
04:00Mes grands-parents se sont battus en 1945 contre l'Allemagne nazie.
04:03J'ai fait la même chose.
04:04Le nazisme est une chose terrible dont nous devons nous débarrasser si on veut vivre dans un monde meilleur.
04:10Si ce n'est pas nous qui le faisons, qui le fera ?
04:12Beaucoup de gens me remercient aujourd'hui pour cela.
04:14Je suis fier d'avoir fait mon devoir, d'avoir servi dans l'armée russe et protégé mon pays.
04:19Aujourd'hui, Maxime est persuadé que Moscou gagnera son combat contre Kiev.
04:23Mais avec son argent, lui rêve aussi de s'acheter une maison pour passer du temps au bord de la mer, loin de cette guerre.
04:29Merci Nicolas.
04:31Nicolas Burnan, envoyé spécial de retour de Russie.
04:34Reportage, événement, témoignages extrêmement rares à retrouver sur RTL.fr.
04:39Et nous vous donnons les dernières informations sur le conflit ukrainien dans nos éditions.
04:43Merci.
04:44Merci.
04:45Merci.
04:46Merci.

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