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"Dans un monde un peu divisé, il fallait absolument être ensemble" : Joseph Chedid raconte son nouvel album "Hey Friend !"
franceinfo
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23/05/2025
Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Jeudi 22 mai : Joseph Chedid raconte la construction de son nouvel album "Hey Friend !" sorti en janvier en version digitale et prévu en physique dès octobre.
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Transcription
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00:00
Bonjour Joseph Chédide.
00:01
Bonjour.
00:02
Dans la famille Chédide, je voudrais Joseph, le troisième enfant.
00:05
Évidemment, c'est une bonne pioche, fils de Louis Chédide, frère d'Emily, Anna, alias Nash de Mathieu,
00:10
donc M, et petit-fils de la poétesse André Chédide.
00:12
C'est ce qu'on appelle être un enfant de la balle.
00:14
Depuis votre plus temps d'enfance, vous avez baigné dans cet univers
00:17
où toutes les formes d'art s'entremêlent, s'associent, se marient.
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Et mine de rien, ce n'est pas simple de trouver sa place et sa voix
00:23
quand on a, dans une même famille, autant d'artistes,
00:26
ou à quel point on chante d'ailleurs à l'unisson des histoires communes.
00:29
Vous avez mis du temps, Joseph, à trouver le bon ton
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et les mots justes à accepter d'emprunter une voix
00:33
qui allait vous permettre de trouver la vôtre,
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de l'affirmer, de la faire vibrer comme vous l'entendiez.
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Aujourd'hui, c'est chose faite avec votre dernier album,
00:40
Hey Friend, sorti en digital avant la sortie physique prévue le 16 septembre prochain.
00:45
On y découvre presque un nouveau Joseph.
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Le sourire est dans la voix, tout comme le plaisir de prononcer chaque mot.
00:51
Vous avez accepté de vous raconter, vous et vos pensées, vos émotions.
00:54
C'est ponctué de belles déclarations.
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Cet album semble d'une légèreté absolue.
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L'est-elle aussi pour vous, cette liberté absolue ?
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C'est vrai que c'est un album qui résonne avec une forme d'apaisement personnel en tout cas.
01:09
Et puis une grande envie surtout de fraternité.
01:15
Ça a été vraiment l'impulsion de ce disque,
01:19
de se dire que dans un monde un petit peu divisé,
01:22
il fallait absolument être ensemble,
01:24
il fallait absolument se retrouver
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et créer des choses ensemble.
01:28
C'était vraiment l'impulsion qui m'a donné envie de faire cet album.
01:31
C'est dur de dompter ses émotions, Joseph ?
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Vous avez toujours été à fleur de peau.
01:37
Disons qu'en tout cas, j'ai appris avec le temps,
01:39
avec vraiment la méditation,
01:42
toutes ces choses-là, ça m'a beaucoup aidé.
01:43
Je lis beaucoup de livres de Tich Nath-Anne, par exemple,
01:46
Mathieu Ricard, etc.
01:47
à plein de gens comme ça.
01:49
Et donc c'est vrai qu'aujourd'hui, mes émotions,
01:51
je les canalise vraiment beaucoup, beaucoup mieux qu'à une époque.
01:55
Et je trouve ça moins dur.
01:56
Après, ce qui est dur, c'est de glisser sur la vie
02:00
avec tous les imprévus, tous les changements,
02:03
toutes les choses qui sont parfois dures à accepter aussi,
02:06
des réalités complexes.
02:09
Mais en tout cas, c'est les émotions.
02:11
Je trouve que quand on commence à prendre un certain recul dessus,
02:13
à partir du moment où on ne s'identifie plus à nos émotions,
02:16
ça devient plus simple.
02:18
Les titres, quand on les écoute,
02:19
les uns après les autres,
02:21
on se rend compte que les titres des chansons,
02:23
justement, deviennent un peu des mantras.
02:25
Par exemple, je suis heureux pour toi.
02:27
Le fait de le prononcer, le fait de le dire,
02:29
le fait de le raconter, ça soulage ?
02:31
Oui, complètement.
02:32
C'est ça, c'est exactement.
02:33
C'est lié à toute cette période d'apprentissage aussi de méditation.
02:37
Je suis heureux pour toi.
02:38
Se réjouir du bonheur de l'autre.
02:39
C'est vrai qu'on est beaucoup dans la comparaison,
02:41
on est beaucoup dans les réseaux sociaux, dans tout ça.
02:44
Et finalement, ça fait du bien de se réjouir du bonheur de l'autre.
02:46
C'est plus constructif, c'est plus positif.
02:50
Et se réjouir du bonheur de l'autre,
02:51
c'est déjà plus accéder finalement à ce que la personne fait
02:54
que se dire, lui, il a ça, et puis moi, je n'ai pas ça, etc.
02:59
Donc non, je crois que c'est des choses qui sont importantes
03:02
parce que pourquoi envier ou jalouser des gens
03:06
s'ils ont des choses qui les rendent heureux ?
03:08
Je ne vois pas l'intérêt.
03:09
Je crois que ce n'est pas le sujet profond.
03:12
Le sujet, c'est vers quoi on va et de quoi on a besoin.
03:15
Vous êtes multi-instrumentiste.
03:17
Vous composez, vous enregistrez dans la maison familiale,
03:20
en Seine-et-Marne, dans laquelle vous avez grandi,
03:22
dans laquelle votre père a enregistré quelques-uns de ses albums.
03:26
C'est un lieu qui vous rassure ?
03:27
Un terreau d'inspiration aussi, de création ?
03:28
C'est vrai qu'il y a eu beaucoup de choses qui se sont passées dans cette maison.
03:32
Et puis, la force des choses a fait que j'ai racheté cette maison
03:35
avec ma compagne depuis dix ans maintenant.
03:37
Et on s'est approprié ce lieu, mais il a toute cette histoire.
03:41
Et j'aime bien cette idée de transmission.
03:44
Oui, c'est un lieu de calme aussi.
03:48
C'est un lieu créatif, bienveillant.
03:51
On s'y sent bien et on y partage beaucoup de choses.
03:54
Donc oui, c'est un lieu que j'aime beaucoup.
03:55
On parle justement de cultiver le bonheur que vous interprétez avec votre père.
03:59
Il y avait déjà eu effectivement des collaborations,
04:02
notamment sur la tournée Louis, Mathieu, Joseph et Anna en 2015.
04:06
Mais là, on sent une émotion à l'idée de vous retrouver tous les deux avec votre père.
04:12
Oui, c'est sûr.
04:13
Oui, parce que c'est vrai que cette chanson « Cultiver le bonheur »,
04:17
elle avait déjà pas mal de sens.
04:19
Parce que justement, c'est tellement compliqué aujourd'hui.
04:21
On se réveille le matin, il y a tellement de choses
04:23
qui commencent déjà dans nos têtes, dans nos trucs.
04:25
Cultiver le bonheur et tout, ça me semblait déjà un thème qui me tenait à cœur.
04:29
Et puis aussi d'inspiration, des lectures que je pouvais avoir aussi de toute façon.
04:33
Et d'un coup, de l'interpréter avec mon père,
04:35
je trouvais que c'était un très beau cadeau qu'il accepte de faire ça.
04:39
Parce que je trouvais qu'un père et son fils,
04:42
de parler de ça aussi, ça donnait une autre dimension,
04:46
un autre niveau de lecture.
04:47
Et puis je suis très heureux de me dire qu'on aura ce duo avec mon père
04:51
et c'est un truc qui reste et ça me fait chaud au cœur.
04:55
Vous avez toujours eu un peu...
04:56
C'est difficile d'être le fils d'eux.
04:59
On n'en parle pas assez, mais c'est vrai que c'est difficile
05:00
quand on a un père qui maîtrise autant le sens de la chanson,
05:03
de l'écriture de la chanson.
05:05
Votre père, c'est un art qu'il maîtrise réellement.
05:08
Là, on sent que vous avez eu besoin de vous affranchir avec ça
05:10
et que cette chanson, ce duo permet ça.
05:12
Comment parler de ça ?
05:18
C'est vrai que c'est difficile de faire partie d'une famille de musiciens
05:22
très exposés, etc.
05:24
Parce que surtout quand on n'est pas dans l'opposition
05:27
et qu'on est dans une forme de transmission,
05:30
il y a un moment où les comparaisons sont encore plus évidentes à faire, etc.
05:35
Donc ça prend du temps.
05:37
En même temps, c'est aussi ce qui renforce,
05:39
si on arrive à passer ces capes-là.
05:41
Je crois que c'est difficile pour être humain aujourd'hui.
05:46
Quel métier, quoi qu'on fasse,
05:48
parce qu'il y a des défis partout et dans la musique aussi.
05:50
Mais je crois que la notion du temps est très importante
05:53
et du chemin.
05:56
La tournée, justement, que vous avez faite en famille,
05:59
a-t-elle été un déclic ?
06:00
Je me suis posé la question.
06:01
Complètement.
06:01
Et d'ailleurs, c'est à ce moment-là que j'ai vraiment percuté
06:04
le fait de passer de mon pseudonyme Célim
06:06
à l'époque de mon premier album à Joseph Chédide
06:09
quand mon frère me présentait sur scène
06:11
en disant « Voilà, Joseph qui est aussi Célim ».
06:13
Et là, vraiment, je me suis dit « Mais non, ce n'est pas Célim,
06:15
en fait, c'est Joseph ».
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Et puis, je crois que le fait d'être côte à côte
06:19
les uns à côté des autres
06:21
montrait à quel point on a nos différences.
06:24
Ça mettait vraiment en exergue nos différences.
06:26
Et ça, je crois que ça a été aussi vachement bénéfique
06:29
pour moi.
06:30
et puis de voir aussi la beauté de cette réunion
06:33
et puis voilà, tous ces moments magiques, précieux
06:36
qu'on garde en mémoire pour la vie aussi.
06:37
Donc, c'était plein de choses.
06:38
Pour terminer, cet album, ce qui met en avant
06:41
et c'est ce qu'on attendait,
06:43
en tout cas, moi, personnellement, Joseph,
06:45
c'est votre côté rock.
06:46
Et votre côté rock nous montre justement
06:49
ce côté...
06:51
Cet amoureux de la scène que vous êtes.
06:54
Aujourd'hui, c'est assumer enfin
06:55
ce côté rock qui représente quoi pour vous, alors ?
06:59
Est-ce que ce n'est pas la clé ?
07:00
En tout cas, c'est vrai que c'est mon terreau,
07:03
c'est mes racines.
07:04
C'est un mélange de...
07:06
Je crois qu'on est des êtres multiples
07:08
et je crois que c'est ça que notre période
07:10
nous demande d'assumer tous les uns et les autres.
07:13
On est plein de choses
07:14
et il faut exister dans notre multiplicité,
07:17
dans notre créativité,
07:19
dans l'amour de la vie,
07:22
de ce qu'on fait, de ce qu'on est
07:24
et des autres aussi.
07:26
Et donc, je crois que le rock,
07:28
c'est fondamental pour moi, c'est sûr.
07:30
J'aime profondément ça.
07:31
La guitare m'électrige.
07:33
J'adore jouer de la batterie, etc.
07:35
Et en même temps, la douceur aussi me fait du bien
07:39
et tout ça, ça fait partie de moi, je crois, finalement.
07:41
Heureux, alors ?
07:43
Ouais, ouais, franchement.
07:45
J'ai beaucoup de chance.
07:46
J'ai une très belle vie.
07:47
J'ai beaucoup de chance.
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