Le monde d'Elodie : Jean-Jacques Debout

franceinfo

Regardez Le monde d'Elodie : Jean-Jacques Debout - franceinfo sur Dailymotion

Transcript

00:00 Bonjour Jacques Debout.

00:02 Bonjour.

00:03 Vous êtes à vous tout seul une immense mémoire de l'histoire de la chanson française.

00:07 Vous avez plusieurs casquettes, auteurs, compositeurs, interprètes et plusieurs vies réunies en

00:11 une seule.

00:12 Au départ, vous étiez interprète avec des chansons à succès.

00:14 On va citer "Les boutons dorés".

00:16 Puis vous avez embrassé une carrière d'auteur à succès encore une fois avec des chansons

00:20 emblématiques écrites pour les plus grands.

00:21 Vous êtes aussi le papa des tubes intergénérationnels et des spectacles de comédie musicale de

00:26 celle qui est devenue votre épouse, Chantal Goya.

00:28 Impossible de ne pas parler des génériques de télé que vous avez créées comme "Capitaine

00:32 Flamme", "Boubal petit ourson", "Les quatre filles" de Dr March.

00:35 Aujourd'hui, vous êtes de retour en tant qu'interprète avec l'album "Frida Kahlo".

00:39 14 chansons qui racontent votre vie, les personnages qui ont habillé d'ores et déjà votre existence.

00:44 Quel est votre regard d'ailleurs sur ce parcours, Jean-Jacques Debout, à la fois décousu et

00:48 constant ?

00:49 Mon regard, c'est que j'ai écrit ce disque-là, évidemment, en me disant que c'était peut-être

00:58 le dernier parce qu'à 84 ans, on sait bien qu'on a l'avenir derrière soi.

01:05 Votre père était un grand opticien.

01:07 Il s'occupait notamment du général de Gaulle.

01:09 Il était persuadé que vous alliez prendre la relève.

01:12 Un jour, vous lui annoncez que ce ne sera pas possible.

01:14 Il vous met carrément à la porte de l'appartement familial et il vous envoie en pension à juillet.

01:18 Il y a une chanson justement, là-dedans, où vous abordez cette période.

01:23 Comment vous la vivez, cette période, à ce moment-là ?

01:25 Pas bien, mais je n'ai pas bien vécu quand j'ai appris qu'il m'était en pension.

01:33 Mais quand je suis arrivé à la pension, je suis donc tombé sur Jacques Mérine.

01:39 Il était donc effectivement un compagnon, un camarade de Gaulle.

01:43 Il est devenu mon copain.

01:44 Avant d'être ennemi public numéro un.

01:47 Oui, mais après, à l'époque, je vais vous dire, il était plutôt l'ami public de tous

01:54 les orphelins de guerre.

01:56 Quand sa mère venait le voir le dimanche, il disait "Ah, il y a un tel, il a des chaussures

02:02 qui prennent l'eau, il y a de la neige, alors il y a la neige qui rentre dans ses chaussures.

02:06 Celui-là, il a un pull tout déchiré".

02:09 Et je revois sa maman, elle ouvrait son sac, qui était plein de billets de banque, et

02:17 il leur achetait tout ce qui leur manquait.

02:18 Ce qui est fou, c'est qu'au final, Jean-Jacques Debout, vous allez plus vous consacrer aux

02:24 autres qu'à vous-même.

02:25 Moi, je ne suis pas mon type d'homme, personnellement.

02:28 Non, mais c'est vrai.

02:29 Pour travailler pour soi, il faut quand même s'aimer un peu.

02:34 Et je ne m'aimais pas assez pour pouvoir faire une grande carrière d'interprète.

02:41 Et aujourd'hui ?

02:42 Aujourd'hui, je suis très content d'avoir fait ce disque.

02:46 C'est Chantal qui m'a poussé à le faire et qui l'a produit avec ses économies.

02:51 Et j'espère qu'elle ne sera pas déçue.

02:56 C'est le vœu que je fais.

02:59 Et la chanson que vous lui consacrez, c'est la dernière de cet album, "Ne dis rien, ne

03:04 ris pas".

03:05 "Ne ris pas", c'est une déclaration d'amour.

03:08 C'est vraiment l'amour de votre vie, la femme de votre vie.

03:11 J'adore.

03:12 Autant que vous êtes l'homme de sa vie, d'ailleurs.

03:14 Vous lui avez permis de se construire.

03:16 Vous le dites d'ailleurs que vous avez grandi ensemble à travers cette chanson.

03:19 Oui.

03:20 C'est exactement ce qui s'est passé.

03:21 On a grandi ensemble.

03:22 Il y en a qui vieillissent ensemble, mais nous, au lieu de vieillir, on a grandi.

03:26 Que pensez-vous de cette vie, alors, que vous avez déjà eue ?

03:31 Je l'aime, cette vie, parce qu'elle m'a permis d'être heureux par moments, d'être

03:41 malheureux à d'autres.

03:42 Et puis, tout d'un coup, il y a toujours un petit rayon de soleil qui réapparaît

03:46 et qui vous redonne l'envie de rechanter.

03:51 Merci beaucoup d'être passé par le monde d'Elodie.

03:53 "Frieda Kahlou" est donc disponible.

03:55 14 titres qui racontent votre vie.

03:56 À bientôt.

03:57 À bientôt.

Catégorie

Transcription

Recommandations