Reportage cinéma produit par CANAL+ autour d'un film disponible sur CANAL+ ou sortant en salles, un événement ou une actualité du 7ème Art
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00:00Musique
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00:10Musique
00:12Tu viens voir à côté d'elle.
00:13C'est ton tableau quand même.
00:15C'est une allegorie de la moisson.
00:18Il y a un vrai trait là, impressionniste.
00:20Celui des graines.
00:22C'est trop beau. Cédric, franchement,
00:24merci, bienvenue dans ma boulange.
00:27C'est un mélange
00:29entre Millet et Martine à la ferme.
00:30C'est tellement Martine, c'est dingue.
00:34Cette idée de boulangerie
00:35où Anatole va peindre
00:37des devantures qui sont devenues des symboles parisiens.
00:40Ces boulangeries, c'est vraiment une façon
00:42de faire des devantures
00:43qui étaient à l'époque très modernes
00:45et qui sont imitées encore aujourd'hui.
00:48Ça a toujours été une activité des artistes
00:49et des impressionnistes.
00:51D'ailleurs, quand ils étaient dans les années 60,
00:53quand ils étaient plus jeunes, ils l'ont fait.
00:54Ils ont peint des enseignes,
00:56ils ont peint Renoir à peindre des cafés.
00:58On regarde l'objectif.
01:00Donc, historiquement, c'est juste.
01:01Et on ne bouge pas.
01:03Cette idée de boulangerie,
01:05c'est de parler du début de la publicité.
01:07L'idée qu'il y aura plus de gens
01:08qui vont venir dans la boulangerie
01:09parce que la devanture, elle est jolie.
01:11Et en fait, c'est vraiment cette logique
01:13continue aujourd'hui
01:14qui est la logique d'Instagram.
01:15T'es pas trop loin, on voit pas trop le tableau ?
01:20Non ?
01:21Ben, on le voit, mais on te voit bien quand même.
01:24T'en fais pas.
01:25Et donc, on est toujours dans cette logique
01:26où très souvent, le visuel sert à vendre.
01:30Et cette question-là de
01:31est-ce que ça sert à vendre
01:32ou est-ce que ça sert à faire de l'art ?
01:34Et cette frontière-là aussi,
01:36elle peut être très ténue.
01:39Magnifique.
01:39On dirait presque une photo.
01:42Mais en couleur.
01:44Moi, j'ai eu la sensation assez rapidement
01:45que la photographie a fait bouger la peinture
01:48et que vraiment l'impressionnisme,
01:49c'est une espèce de moment d'extase de la peinture.
02:03J'avais envie de parler de la peinture
02:05et de la photographie.
02:06Très rapidement, il y a eu l'idée
02:07des deux jeunes garçons.
02:08Et Lucien fait de la photographie
02:09parce qu'il s'est pas dessiné.
02:10Mais n'importe quoi,
02:12mais j'ai très bien dessiné.
02:12Qu'est-ce que tu le racontes ?
02:13Tu fais ça.
02:14Non, non, non, non.
02:15Il dit ça parce que lui, il est peint.
02:16Il n'a toujours pas compris
02:17que la peinture, dans quelques années,
02:18ça n'existera plus.
02:19La peinture, ça n'existera pas ?
02:20Évidemment que ça n'existera plus.
02:21Ça ne sert plus à rien.
02:23Cette idée que la photo
02:23va détrôner la peinture,
02:25certains l'ont pensée
02:26parce que la photo,
02:27elle apporte une précision,
02:28parfois un effet de vérité
02:30que la peinture n'atteint pas.
02:32Ça a été finalement le cas progressivement,
02:34mais tout ça s'est fait très progressivement.
02:36Ça a été le cas pour les portraits.
02:38On commence sur cette séance
02:39de prise de vue.
02:41C'est super beau, les couleurs.
02:43En fait, ce que je veux bien que tu fasses,
02:45c'est que vous ne bougez pas,
02:47on ne bouge pas,
02:48on ne bouge pas,
02:49on ne bouge pas.
02:50Tu fasses comme ça.
02:51C'est à dire que tu le dises plusieurs fois.
02:52Au moment où les impressionnistes
02:54commencent à être impressionnistes,
02:56à la fin des années 1860,
02:58au début des années 1870,
03:00la photographie,
03:01elle a encore beaucoup de mal.
03:02Déjà, elle ne capte pas la couleur.
03:04Enfin, c'est très marginal.
03:06Et surtout,
03:07elle n'arrive pas encore
03:08à fixer le mouvement.
03:10Il faudra attendre plus tard,
03:11quand l'instantané se développe,
03:13à la fin du 19e siècle,
03:14pour que la photographie,
03:15d'une certaine façon,
03:17rattrape l'impressionnisme.
03:18Voilà.
03:18On ne bouge pas.
03:22On ne bouge plus.
03:24On ne bouge pas.
03:26On ne bouge pas.
03:27OK.
03:30Et tu peux dire,
03:31et voilà,
03:32et tu replaces l'objectif.
03:33Il faut que tu finisses.
03:35On a très vite vu
03:36qu'il y avait un rapport
03:37très fort entre Nadar
03:38et plein de gens
03:39de cette époque-là,
03:40notamment Monet.
03:41Et on s'est dit,
03:42en inventant le personnage d'Adèle,
03:44qu'il fallait qu'il y ait
03:45un personnage de fiction
03:45qui soit en rapport
03:46avec les deux personnages
03:47pour mettre en scène
03:48ce face-à-face
03:49entre la photographie
03:50et la peinture.
03:51Ah oui, d'accord.
03:54Ah oui, d'accord.
03:54Génial.
03:56Quand j'étais au lycée,
03:57disons,
03:57je ne savais pas
03:58si j'allais devenir
03:59plutôt photographe,
04:00chef opérateur
04:01ou réalisateur.
04:02C'était un peu
04:02les trois choses
04:03qui me dirigeaient
04:05et la photographie
04:06a été présente
04:08avant le cinéma.
04:11Peu à peu,
04:12le portrait photographique
04:13a remplacé
04:14le portrait peint,
04:15mais très tardivement.
04:17Maintenant,
04:18vous m'amenez la plaque,
04:19s'il vous plaît.
04:19Il n'y a pas quelque chose
04:20qui efface
04:21ce qui existait avant
04:22et c'est ça
04:23la venue de l'avenir.
04:24C'est le fait
04:25qu'il n'y a pas
04:25des choses qui se suppriment,
04:26il y a vraiment
04:27des choses qui s'additionnent.
04:28Et l'histoire du cinéma
04:29allait jonchée par ça.
04:30C'est-à-dire que
04:31le moment où le cinéma
04:32il est muet,
04:33puis il devient parlant.
04:35Les gens qui adoraient
04:35le cinéma muet
04:36disent que ça va tuer le cinéma
04:38d'avoir des paroles.
04:39Merci, monsieur Nadar.
04:40Je vous en prie.
04:41Je vous montrerai le résultat
04:43très rapidement
04:43d'ici deux semaines.
04:44J'ai hâte.