Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • 23/05/2025
Avec le chef cuisinier Christophe Marguin

Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
______________________________________

Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
______________________________________

Nous suivre sur les réseaux sociaux

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr

##C_EST_A_LA_UNE-2025-05-23##

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
00:04Donc, avec Christophe Marguin, chef cuisinier à Lyon, le président des toques blanches lyonnaises.
00:10Christophe Marguin, bonjour.
00:12Bonjour M. Bourdin.
00:13Merci d'être avec nous.
00:14Alors, avant de parler de ce livre en quête, ce livre d'une journaliste qui accuse les chefs de cuisine,
00:21notamment dans les grandes maisons, d'insultes, humiliations, violences physiques, parfois sexuelles.
00:26Donc, violence en cuisine, une omerta à la française, c'est chez Stock, la journaliste Nora Boisoni qui s'attaque à la grande cuisine.
00:36Christophe Marguin, un mot sur les métiers en tension.
00:39La liste, donc, est parue au journal officiel.
00:42Ce qui est très intéressant, c'est que, pour la première fois, les cuisiniers ou aides de cuisine apparaissent dans cette liste.
00:49Christophe Marguin, c'est bien ?
00:51Je pense que ça fait un petit moment qu'on ait des métiers en tension,
00:54parce que c'est vrai qu'on est des métiers où on vit un petit peu en décalé des autres,
00:57mais on est là pour donner du bonheur aux autres.
00:59Et si on veut donner du bonheur aux autres, il faut qu'on fasse à manger quand les gens ne travaillent pas.
01:03Donc, c'est vrai que c'est un des soucis numéro un de nos métiers.
01:06Mais malgré tout, je pense qu'on fait partie de ces métiers qui sont malgré tout attractifs
01:11et qui peuvent donner des belles réussites en partant de rien, en n'ayant pas de diplôme.
01:15Oui, vous, vous.
01:17Non, je vous dis ça parce que beaucoup sont soulagés.
01:20Parce qu'est-ce qu'il y a toujours des difficultés à trouver de la main-d'œuvre dans votre secteur, Christophe Marguin ?
01:28Alors, tout d'abord, on fait partie des métiers médiatiques.
01:31Donc, c'est vrai qu'on est très souvent cité en exemple.
01:33Je connais très peu de clients qui n'ont pas de problème de personnel.
01:37Oui, ça c'est vrai.
01:37Donc, je pense que c'est quelque chose de général.
01:39Je pense qu'il y a déjà une mentalité qui change et que les gens ont un problème avec le mot travail.
01:43Donc, le souci, il vient de la base et il vient de ce mot qui, des fois, est un vilain mot,
01:49alors qu'il est un super beau mot et qui peut nous donner beaucoup de bonheur.
01:52Ce métier de cuisinier, de service, il est un métier de service, comme je viens de le dire.
01:57Et c'est vrai que ce n'est pas toujours facile.
02:00Mais on revoit depuis quelques temps, il y a eu cette période Covid qui n'a pas été facile,
02:05puisque pour tous les métiers, ça a changé beaucoup de choses.
02:08Et puis, dans le nôtre, c'est vrai que la période après Covid a été difficile à recommencer.
02:12Et là, aujourd'hui, on commence à revoir des CV qui reviennent,
02:15la jeune génération qui, malgré tout, ont envie de faire ce beau de métier.
02:21Je pense qu'ils donnent envie.
02:22Je vous dis ça, Christophe Marguin, puis je vais passer à autre chose, à ce livre.
02:25Je vous dis ça, Christophe Marguin, parce que dans de nombreux, à Paris notamment,
02:29mais pas qu'à Paris, dans toutes les grandes villes et même en province,
02:32on voit chez les restaurateurs, dans les brasseries,
02:37si on va en cuisine, on voit beaucoup de travailleurs d'origine étrangère.
02:41Christophe Marguin.
02:42Oui, oui, c'est vrai.
02:44Mais depuis longtemps, ce n'est pas d'aujourd'hui.
02:47Il y a déjà une quinzaine d'années, vous alliez dans de belles brasseries parisiennes.
02:52S'il n'y avait pas les Pakistanais qui étaient en cuisine,
02:54il n'y aurait pas eu beaucoup de cuisiniers.
02:56Donc, ce n'est pas un phénomène nouveau.
02:59Et c'est des gens qui ont envie de travailler, c'est des gens qui font bien leur travail.
03:01Et c'est des gens d'une brigade qui s'incorporent facilement, et c'est important.
03:06Oui, et c'est important de les naturaliser.
03:08Je parle de ceux qui font bien leur travail.
03:11Ah ben, exactement.
03:12On est là pour accueillir les gens qui ont envie de travailler,
03:16et c'est toujours un plaisir.
03:18Quand vous avez...
03:19Nous, à Lyon, on a une école qui est importante, qui est l'Institut Life.
03:22Une école à la 70 nationalités, à peu près.
03:25Beaucoup de jeunes restent sur Lyon.
03:26Et c'est vrai que c'est super,
03:29parce que c'est des jeunes qui nous apportent aussi quelque chose de différent.
03:32Parce qu'ils ont une mentalité différente,
03:34ils ont une vision différente, ils ont une culture différente,
03:36et ils nous apportent aussi des choses à notre cuisine.
03:38Bien.
03:38Alors, je ne sais pas, vous n'avez pas lu ce livre, Choc.
03:42Je me méfie un peu de ces livres,
03:45vous savez,
03:45qui viennent dénoncer des pratiques,
03:48même s'il y a des réalités.
03:49C'est le livre d'une journaliste qui s'appelle Nora Boisoni,
03:53je ne l'ai pas lu, je suis clair,
03:55mais qui s'attaque dans son livre,
03:58qui a pour titre « Violence en cuisine »,
04:00une omerta à la française,
04:01qui s'attaque à ce qu'on appelle,
04:03à ce qu'elle appelle le mythe de la gastronomie française.
04:06Le mythe, c'est la haute cuisine exige,
04:08exige des horaires à rallonge,
04:11exige parfois un comportement un peu violent
04:14de la part des grands chefs,
04:17et elle publie plusieurs témoignages.
04:20Celui d'une jeune femme de 29 ans
04:22qui a travaillé dans un deux-étoiles parisien
04:24et qui raconte que le chef pâtissier
04:25essayait régulièrement de lui refermer le frigo sur les mains.
04:29Celui d'une jeune femme de 27 ans
04:31qui était employée par un établissement trois-étoiles
04:33dans le sud de la France
04:34qui travaillait de 7h à 1h du matin
04:36avec une heure de pause,
04:37le tout avec un contrat de 39h
04:39pour 1322 euros net par mois.
04:42Alors, est-il vrai
04:43qu'il y a de la violence
04:45dans les cuisines françaises ?
04:47Christophe Morgan.
04:49Alors, tout d'abord,
04:50on va recommencer,
04:51je suis de votre avis déjà,
04:53tous ces livres,
04:54par contre, ces témoignages,
04:55moi, de ce que je me suis un peu intéressé à ce livre,
04:58c'est des témoignages,
04:59il n'y a pas de nom,
05:00il n'y a pas de dépôt de plainte,
05:01il n'y a rien qui est fait.
05:03Aujourd'hui, on est en 2025,
05:04il y a les réseaux sociaux,
05:06vous faites à peine quelque chose,
05:07tout le monde est au courant.
05:08Je suis surpris qu'on n'ait pas d'image de ça.
05:11Pourquoi, sur les réseaux sociaux,
05:12il n'y a rien qui est sorti ?
05:13Les jeunes, aujourd'hui,
05:15ils ont tous leur téléphone,
05:16même dans la cuisine, dans la main.
05:17Si quelqu'un a brûlé quelqu'un,
05:20si quelqu'un a frappé quelqu'un,
05:21dans la seconde qui suit,
05:23on peut le savoir.
05:24Donc, je ne dis pas que ça n'existe pas.
05:26Nous, à notre époque,
05:27moi, j'ai commencé à travailler en 1983,
05:30mon chef d'apprentissage,
05:31c'est vrai qu'à cette époque,
05:33on a reçu des coups,
05:34on ne disait rien,
05:36parce qu'on n'allait pas appeler nos parents,
05:37déjà, à l'époque,
05:38il n'y avait pas de téléphone portable,
05:38donc vous alliez à la cabine téléphonique,
05:41mettre un franc pour appeler vos parents,
05:42« Mais si vous les appeliez,
05:43c'est vous qui allez vous faire engueuler,
05:44parce que c'est que vous aviez mal bossé. »
05:46Donc ça, je l'ai vécu.
05:48Mais je pense que, sincèrement,
05:49depuis 40 ans,
05:50on est un des métiers
05:51qui a fait le plus d'efforts
05:52dans les comportements des chefs,
05:54qui, aujourd'hui,
05:56sont vraiment, vraiment,
05:57vraiment totalement différents
05:58de cette époque.
05:59On a fait des gros efforts
06:00dans les horaires,
06:01même si c'est toujours difficile
06:02d'être exactement dans le cadre,
06:06mais je pense que,
06:06vraiment, des gros écarts,
06:07il y en a très, très, très, très peu.
06:09Je ne dis pas que ça n'existe pas,
06:10mais je pense qu'il y en a très, très peu.
06:12Et puis, surtout,
06:12je pense que les gens
06:13sont venus bienveillants
06:14parce que, comme vous l'avez dit tout à l'heure,
06:16si on veut garder son personnel,
06:18il faut être bienveillant.
06:19Et aujourd'hui,
06:19dans une période difficile,
06:20comme vous l'avez dit
06:21il y a deux minutes,
06:22sur les métiers en tension,
06:24si vous tenez bien
06:26avec vos personnels,
06:27vous avez moins de soucis.
06:28Moi, j'ai la chance
06:28d'avoir une personne en salle
06:29qui est avec moi depuis 25 ans.
06:30Mon plongeur, ça fait 14 ans.
06:32Mon chef, ça fait 6 ans.
06:34Donc, si vous gardez vos gens longtemps,
06:35je pense que ce n'est pas
06:36parce que vous les insultez
06:37qu'on leur parlez mal
06:38ou que vous touchez des fesses
06:40aux personnes féminines.
06:43Christophe Marguin,
06:44est-ce que ça veut dire
06:45que dans notre société,
06:46on n'accepte plus l'exigence ?
06:50Je ne pense pas.
06:51Je pense justement
06:51qu'il y a des gens,
06:53heureusement d'ailleurs,
06:54qui en ont envie de cette exigence.
06:56Et puis, à travers
06:56tous ces beaux métiers français
06:57qui représentent l'artisanat français,
07:00les exigences,
07:00elle est obligée d'être là
07:01dans tous les métiers.
07:02Et c'est vrai que
07:03ce n'est pas facile,
07:04ce n'est pas toujours facile.
07:06C'est vrai qu'on a des métiers
07:07où ça se passe en une heure le matin,
07:08une heure le soir.
07:09Parce qu'au moment
07:09où il y a tous les clients qui arrivent
07:11et les gens sont pressés,
07:12ils ne veulent pas traîner
07:13parce que soit
07:14il faut qu'ils retournent au travail après
07:17ou alors le soir,
07:18ils doivent aller à un spectacle
07:19ou aller ailleurs.
07:20C'est vrai qu'il y a une pression qui existe,
07:22on ne peut pas l'enlever.
07:23Mais je vous dis,
07:23le comportement a tellement changé
07:25que je suis surpris
07:27d'un livre autant à charge
07:29qu'il y ait des chefs.
07:31Vous me rendez compte ?
07:32Rien qu'à Lyon,
07:32il y a 2600 restaurants.
07:34Donc,
07:35qui est un chef peut-être,
07:37je ne sais pas.
07:37Mais peut-être qu'il y en est.
07:38Je ne veux pas dire
07:39que ça n'existe pas.
07:40Je comprends.
07:41Mais de là faire un livre à charge,
07:42je trouve que c'est énorme.
07:43Bon,
07:43dernière question,
07:44mais très vite la réponse.
07:46Dites-moi,
07:46vous êtes une figure lyonnaise,
07:48Christophe Marguin.
07:49Jean-Michel Aulas,
07:50candidat à la mairie ?
07:52Merveilleux.
07:53On va faire une belle équipe
07:54et je pense qu'on va...
07:55Donc vous confirmez,
07:56il sera candidat ?
07:57Bien sûr qu'il va être candidat
07:58et bien sûr qu'on va arriver
07:59à gagner cette belle ville de Lyon.
08:01Merci Christophe Marguin.
08:03Merci.
08:047h21.
08:05Vous entendez ?
08:06Jean-Michel Aulas,
08:07qui sera candidat
08:08à la mairie de Lyon ?
08:10Là,
08:10ça va être un pavé dans la mare,
08:12si je puis dire.
08:13Jean-Michel Aulas,
08:14j'en suis très heureux pour lui
08:14parce que
08:15j'ai beaucoup d'amitié
08:18pour Aulas.

Recommandations