- 22/05/2025
Politique Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, à Nice ce jeudi, a échangé pendant près d’une heure avec les lecteurs de Nice-Matin, dans le studio vidéo du groupe
Le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot était en déplacement, ce jeudi, à Nice, pour la tenue d’un comité de pilotage du Sommet des Océans de Nice, l’Unoc 3, qui se tiendra du 9 au 13 juin.
En fin de journée, il est venu à la rencontre des lecteurs de Nice-Matin, dans le studio vidéo du groupe.
Pendant près d’une heure, il a répondu aux questions de Michel Lafouasse, 83 ans, pilote de ligne à la retraite, à Nice, Jean-Louis Taylor, 65 ans, retraité, élu à Breil-sur-Roya, Frédéric Wagner, 45 ans, agent d’artistes et auteurs à Nice, Pierre Grand, 55 ans, enseignant à Paul-Augier à Nice, Odile Menozzi, 62 ans, chef d’entreprise à Nice et présidente de la maison de l’Europe Côte d’Azur.
Au cours de cet échange, de nombreux thèmes ont été évoqués: la protection de la Méditerranée face aux enjeux climatiques et à la pollution, le conflit israelo-palestinien, la dépendance économique et stratégique aux Etats-Unis, les relations de la France avec l’Algérie, l’immigration et les relations transfrontalières, la voix de la France au sein de l’Union européenne.
Retrouvez la vidéo de cette rencontre ici.
Le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot était en déplacement, ce jeudi, à Nice, pour la tenue d’un comité de pilotage du Sommet des Océans de Nice, l’Unoc 3, qui se tiendra du 9 au 13 juin.
En fin de journée, il est venu à la rencontre des lecteurs de Nice-Matin, dans le studio vidéo du groupe.
Pendant près d’une heure, il a répondu aux questions de Michel Lafouasse, 83 ans, pilote de ligne à la retraite, à Nice, Jean-Louis Taylor, 65 ans, retraité, élu à Breil-sur-Roya, Frédéric Wagner, 45 ans, agent d’artistes et auteurs à Nice, Pierre Grand, 55 ans, enseignant à Paul-Augier à Nice, Odile Menozzi, 62 ans, chef d’entreprise à Nice et présidente de la maison de l’Europe Côte d’Azur.
Au cours de cet échange, de nombreux thèmes ont été évoqués: la protection de la Méditerranée face aux enjeux climatiques et à la pollution, le conflit israelo-palestinien, la dépendance économique et stratégique aux Etats-Unis, les relations de la France avec l’Algérie, l’immigration et les relations transfrontalières, la voix de la France au sein de l’Union européenne.
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NewsTranscription
00:00Bonjour à tous, bienvenue dans ce face aux lecteurs du groupe Nice Matin.
00:17Nous avons le plaisir d'accueillir aujourd'hui Jean-Noël Barraud, ministre de l'Europe et
00:21des affaires étrangères.
00:22Bonjour Jean-Noël Barraud.
00:24Bonjour.
00:25Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:27Vous allez être interrogé par cinq de nos lecteurs que je vais vous présenter dès
00:32à présent.
00:33Donc avec nous Frédéric Wagner, agent d'artiste et d'auteur, Odile Ménozzi, présidente
00:42de la Maison de l'Europe Côte d'Azur, Pierre Grand, enseignant au lycée hôtelier Jeannet
00:48Pologier, Jean-Louis Taylor, retraité des conseils municipaux à Breil-sur-Roya et enfin
00:55Michel Lafoisse, retraité ancien pilote de ligne et très actif au niveau associatif.
01:02Jean-Noël Barraud, ce matin vous avez tenu un comité de pilotage du sommet de l'océan
01:08de Nice, l'UNOC 3, où en est-on à deux semaines de l'échéance ?
01:13Eh bien on est prêt à accueillir ici à Nice la plus grande conférence internationale
01:19jamais organisée pour la protection de l'océan.
01:22Pourquoi c'est important de s'occuper de l'océan ?
01:24Eh bien parce que la moitié de l'oxygène qu'on respire est produit par l'océan,
01:29que le quart des espèces vivant sur la planète sont hébergées par l'océan et qu'au
01:34fond l'océan c'est le continent dont on s'est jusqu'à présent le moins préoccupé
01:39dans la lutte contre le dérèglement climatique.
01:42Et donc la France, le président de la République, ont décidé de se saisir de cette question
01:48et d'accueillir toute la planète à Nice, qui est une grande ville de la Méditerranée,
01:53qui est une fenêtre ouverte sur l'océan, pour prendre des engagements résolus et faire
01:58en sorte que l'océan, qui est notre meilleur allié dans la lutte contre le dérèglement
02:03climatique, puisse être préservé.
02:04L'enjeu de ce sommet ?
02:06L'enjeu c'est justement d'amener le plus grand nombre de pays du monde à prendre des
02:13engagements fermes.
02:15De la même manière qu'il y a dix ans, la France a obtenu que plus de 190 pays du monde
02:22en entier prennent des engagements sur leur réduction de gaz à effet de serre.
02:26L'accord de Paris.
02:27L'accord de Paris, dont on fête les dix ans cette année.
02:30Et bien dix ans plus tard, c'est à nouveau la France qui se saisit de la question de
02:34l'océan, dont je le disais qu'elle est moins bien traitée que les autres questions
02:40liées au dérèglement climatique, pour amener sur la lutte contre la pêche illégale, sur
02:46la création d'air marine protégée, sur la décarbonation du transport, sur le développement
02:51de la connaissance de l'océan, sur le financement de la protection des océans, sur tous ces
02:57sujets, d'amener toutes les parties prenantes, que ce soit des états, que ce soit des entreprises,
03:03que ce soit des ONG, à prendre des engagements pour protéger l'océan.
03:07Que ce sommet se déroule à Nice était une évidence.
03:10Cela a été pour le président de la République, qui très tôt, lorsqu'il a décidé que
03:14la France accueillerait ce sommet, s'est tourné vers Christian Estreusy en lui proposant
03:20que Nice puisse accueillir cette manifestation d'envergure mondiale.
03:25Et je dois dire qu'en visitant le site tout à l'heure, ce site qui accueillera dans
03:32quelques jours les délégations venues du monde entier, au port de Nice, je me suis
03:38dit que sans doute aucune conférence des Nations Unies n'avait été organisée dans
03:44un cadre aussi somptueux.
03:46Justement, monsieur le ministre, comment la France compte-t-elle renforcer la protection
03:49de la Méditerranée face aux enjeux climatiques et à la pollution ? Et quelles actions concrètes
03:54seront prises à l'issue du Sommet des Nations Unies pour les océans ?
03:57Alors, il y a d'abord une initiative qui est déjà en cours et sur laquelle nous travaillons
04:04qui est l'initiative de Barcelone.
04:06Ma collègue Agnès Pannier-Runacher est en première ligne pour qu'on obtienne, grâce
04:12à cet accord, une limitation de la pollution plastique en Méditerranée.
04:15Mais à l'occasion de l'UNOC, se réuniront les ministres de l'environnement d'un certain
04:21nombre de pays de la Méditerranée pour qu'ils mettent en commun leur vision des choses,
04:27qu'ils puissent partager les actions qu'ils entendent mener pour préserver la Méditerranée
04:34qui est l'une des composantes, celle qui nous concerne au premier chef, de l'océan
04:38au sens large.
04:39Michel.
04:40Merci.
04:41Vous avez parlé tout à l'heure de la lutte contre la pêche légale.
04:44Une question, est-ce que la France est vraiment exemplaire en ce qui concerne le salitage
04:49dans les aires marines protégées ?
04:51La France montre l'exemple et si tous les pays du monde se comportaient comme la France,
04:58sans doute l'océan ne serait-il pas dans la situation aussi critique que celle dans
05:03laquelle il se trouve aujourd'hui.
05:05Je cite quelques exemples.
05:08L'année dernière, le 15 août, on a mesuré la température moyenne de la mer Méditerranée
05:16à 29 degrés à la surface.
05:18C'est un record historique et ça soulève énormément de questions très préoccupantes
05:24sur la survie des écosystèmes.
05:26Et puis bien sûr, vient s'ajouter à cela la montée du niveau de la mer qui, elle,
05:33va poser des problèmes non pas seulement pour les écosystèmes marins mais évidemment
05:36pour le littoral.
05:39Ce que nous entendons faire, même si je ne vais pas préempter ici les annonces qui
05:45seront faites à l'occasion de cette conférence, c'est de montrer que nous voulons aller
05:49plus loin encore sur la création d'aires marines protégées, d'une part, et puis
05:55d'autre part que nous voulons aller plus loin sur ce qu'on appelle les aires marines
06:00hautement protégées, celles dans lesquelles, effectivement, un certain nombre de scientifiques
06:07d'ONG nous alertent sur le fait que le degré de protection est insuffisant.
06:11Et puis, tout ça, ce que je viens d'évoquer, ça concerne les eaux, la partie de l'océan
06:21et des mers qui sont sous notre juridiction, mais il reste les deux tiers de l'océan
06:28qui ne sont pas couverts par les juridictions nationales.
06:30Et à ce sujet, nous espérons obtenir les ratifications nécessaires, les 60 ratifications
06:38nécessaires, ou les ratifications par 60 pays, d'un traité que nous avons porté sur
06:43la protection de la biodiversité en haute mer, donc au-delà des juridictions nationales.
06:48Ce traité, BBNJ, de son acronyme, lorsqu'il entrera en vigueur, il permettra d'engager
06:57la protection de cet espace qui couvre 50% de la planète et deux tiers de l'océan.
07:03Donc, vous voyez, à la fois sur ce qui relève des juridictions nationales et ce qui n'en
07:07relève pas, sur ce qui relève de la protection et ce qui relève d'une protection renforcée,
07:13nous serons en mesure, je l'espère, et nous allons jusqu'à la dernière minute nous
07:17battre pour obtenir le maximum, non seulement faire des annonces du point de vue français,
07:21mais aussi d'obtenir des engagements de la part d'un certain nombre de pays autour du
07:24monde.
07:25Pour finir, un petit tennis et s'intéresser à un sujet d'une actualité brûlante.
07:28Jean-Louis.
07:29Comment la France peut intervenir dans le règlement du conflit actuel israélo-palestinien ?
07:37D'abord, l'urgence, c'est le cessez-le-feu, c'est l'acheminement sans aucune entrave
07:43de l'aide humanitaire aux populations civiles qui en ont tant besoin, qui sont affamées,
07:47qui sont assoiffées depuis le début du blocage de l'aide humanitaire et puis c'est la libération
07:52des otages du Hamas qui doit être désarmée et dont les dirigeants doivent quitter la
07:58bande de Gaza.
07:59Ensuite, la seule solution au conflit israélo-palestinien, c'est une solution politique.
08:05Il n'y a pas de solution militaire à ce conflit, sinon cela se saurait.
08:09Et c'est pourquoi la France veut œuvrer à créer les conditions pour cette solution
08:15politique qui repose sur deux États vivant côte à côte en paix et en sécurité.
08:21Et c'est dans cet esprit que nous préparons la conférence des Nations Unies, une autre
08:26conférence des Nations Unies, que la France co-préside avec l'Arabie Saoudite, consacrée
08:31à la solution à deux États et qui doit nous permettre, je dirais, de lever les obstacles
08:38vers l'existence de cet État de Palestine, tout en créant également les conditions
08:47pour que la sécurité des Israéliens soit garantie.
08:49Odine Menzi.
08:50Oui.
08:51L'Union européenne peine à parler d'une seule voix sur la crise de Gaza et sur la
08:54reconnaissance de l'État palestinien.
08:56La France va-t-elle pousser pour une position commune plus ferme, y compris sur la suspension
09:01de certains accords de l'Union européenne avec Israël, dont le décret n°2 par exemple ?
09:05D'abord, il y a une très forte unité des Européens pour reconnaître qu'il n'y
09:09a nulle autre solution qu'une solution politique reposant sur deux États.
09:13Et ça, c'est important puisque c'est une perspective qui, aujourd'hui, est remise
09:18en question.
09:19Pas en Europe, mais ailleurs.
09:21Donc, il est très important que l'Europe continue de porter cette voix.
09:24Ensuite, il arrive que nous ayons effectivement des divergences d'appréciation sur la manière
09:28d'y parvenir.
09:30Certains pays européens ont décidé, il y a déjà quelques mois ou années, de reconnaître
09:35l'État de Palestine.
09:36Ce n'est pas le cas de la France.
09:38Certains pays, aujourd'hui, ont des réserves, lorsque nous leur proposons, y compris lorsque
09:43la France leur propose, de prendre des sanctions à l'encontre des colons extrémistes et
09:47violents, par exemple, qui minent par leur colonisation la Cisjordanie et fragilisent
09:53donc la perspective d'un État dont la continuité territoriale serait assurée.
09:57Ce que nous voulons faire, c'est de préparer les conditions pour que la France, avec d'autres
10:04pays européens, prennent une troisième voie qui est celle de la reconnaissance de l'État
10:11de Palestine, mais dans le cadre d'un mouvement plus large qui conduise les parties prenantes
10:16dans la région et ailleurs à prendre eux aussi leurs responsabilités.
10:20Que cette décision que nous pourrions prendre, elle permette d'obtenir ou de pousser certains
10:29de nos partenaires d'abord à prendre la même décision, certains pays arabes ou musulmans
10:34à s'engager dans une voie de normalisation avec Israël, qu'elles puissent encourager
10:39et même obtenir de l'autorité palestinienne des réformes en profondeur qui lui permettent
10:45le moment venu de jouer son rôle pour administrer ce futur État de Palestine, qu'elles prennent
10:50aussi des engagements sur la démilitarisation, la déradicalisation de cet État et qu'elles
10:55permettent enfin de tracer une voie vers le désarmement définitif du Hamas qui porte
11:01une lourde responsabilité dans la situation catastrophique dans laquelle se trouve Gaza
11:05aujourd'hui.
11:06Jean-Noël Barreau, vous avez très vivement réagi hier aux tirs effectués par l'armée
11:11palestinienne sur une délégation diplomatique internationale près du camp de réfugiés
11:15de Jenin en Cisjordanie, vous avez convoqué l'ambassadeur d'Israël, qu'allez-vous
11:21lui dire ?
11:22Nous allons d'abord lui demander des explications sur ces faits d'une extrême gravité.
11:26Les diplomates qui étaient en visite au alentour du camp de réfugiés de Jenin en Cisjordanie
11:38ne représentaient aucune espèce de menace et ne pouvaient en aucun cas être pris pour
11:43cible.
11:44J'ai appelé hier notre diplomate qui participait à cette visite pour lui témoigner de mon
11:51soutien après ce moment extrêmement éprouvant qu'il a dû traverser.
11:55Nous allons protester et demander des explications à l'ambassadeur d'Israël en France.
12:03Aux Etats-Unis, l'émotion est forte après la mort de deux membres de l'ambassade israélienne
12:09près du musée juif de Washington.
12:11Donald Trump a dénoncé une fusillade antisémite.
12:14Comment réagissez-vous et est-ce que vous craignez la multiplication de tels actes ?
12:19J'ai réagi, d'abord en envoyant un message à mon homologue Gideon Saar, ministre des
12:27affaires étrangères israélien, pour lui exprimer mes condoléances.
12:31Pour lui dire que mes pensées allaient aux familles de ces deux diplomates, mais aussi
12:37à tous leurs collègues qui ont dû être profondément choqués par ces actes ignobles
12:42qui relavaient effectivement de l'antisémitisme et qui sont purement et simplement révoltants.
12:49S'agissant de l'antisémitisme et des actes antisémites, nous sommes évidemment préoccupés
12:58par leur explosion dans notre pays depuis plusieurs années.
13:01Le gouvernement est mobilisé sous l'autorité du Premier ministre pour ne laisser aucune
13:06place à ces violences et aucune place à l'antisémitisme dans la République.
13:11Des instructions ont été passées au préfet d'y veiller tout particulièrement.
13:17Vous pouvez compter sur la mobilisation de tout l'appareil de l'État pour assurer
13:25à nos compatriotes de confession juive la sécurité à laquelle ils ont droit.
13:30Un mot sur l'Ukraine, Frédéric.
13:33Oui, monsieur le ministre, au vu de l'enlisement du conflit et de l'agression russe auprès
13:38du peuple ukrainien, devrons-nous prochainement apporter un soutien militaire de type armée
13:42de terre ou de l'air concret à l'Ukraine ?
13:46D'abord, il nous faut obtenir un cessez-le-feu et il nous faut obtenir de la part de Vladimir
13:52Poutine, qui est aujourd'hui le seul obstacle à la paix, qu'il consente de bonne foi
13:56à engager un dialogue, une négociation conduisant à une paix durable en Ukraine.
14:03Pour cela, puisqu'il n'y consente pas spontanément, il va falloir continuer à accroître la pression
14:10sur Vladimir Poutine.
14:11C'est pourquoi je plaide pour que nous puissions concevoir des mesures, des sanctions suffisamment
14:20dissuasives pour que Vladimir Poutine considère que de poursuivre sa guerre est beaucoup plus
14:26coûteux pour lui que d'y mettre fin.
14:29Ensuite, une fois que les négociations auront été ouvertes et qu'un accord de paix aura
14:36été trouvé, l'Ukraine aura besoin pour que cette paix soit durable, que toute nouvelle
14:42agression soit dissuadée, d'une forme de garantie sur sa sécurité auxquelles les
14:51Européens seront naturellement, comme voisins et alliés, appelés à contribuer.
14:56La première dimension de cette garantie pour la sécurité de l'Ukraine à l'avenir,
15:02c'est de renforcer l'armée ukrainienne, qui aura vocation à être suffisamment forte
15:09pour dissuader la menace.
15:10Ensuite, et je dirais en deuxième ligne, sans doute faudra-t-il que des capacités
15:17militaires qui pourront être invitées par l'Ukraine viennent consolider cette garantie
15:23de sécurité de manière à ce qu'elle soit la plus crédible possible et que plus
15:27jamais la guerre ne reprenne en Ukraine.
15:31Justement, au vu des négociations qui se passent entre M. Trump et M. Poutine dans
15:38le conflit de l'Ukraine, où est la place de l'Europe, vraiment ?
15:43Vous savez, il y a quelques semaines, c'est à Paris que pour la première fois, les Ukrainiens,
15:50les Européens et les Américains se sont assis autour d'une même table.
15:54Ça a été une rencontre extrêmement utile parce qu'elle a permis aux Ukrainiens et
15:59aux Européens de faire entendre à nos partenaires américains ce que sont nos exigences, ce
16:06que nous pouvons accepter, ce que nous ne pouvons pas accepter.
16:10Ensuite, l'Europe continue de jouer son rôle de soutien à l'effort de guerre ukrainienne,
16:17à la résistance ukrainienne d'une part, à la pression exercée sur la Russie d'autre
16:22part.
16:23Nous avons adopté cette semaine formellement le 17ème train de sanctions à l'encontre
16:28de la Russie qui ciblait des navires pétroliers utilisés par la Russie pour contourner les
16:34embargos sur le pétrole, qui ciblait des institutions financières, qui ciblait également
16:41des personnes ou des entités responsables des campagnes de désinformation, de déstabilisation
16:47ou des campagnes cyber qui ont pris pour cible l'Ukraine ou les pays européens.
16:51C'est à la fois dans le soutien à l'Ukraine, dans la pression sur la Russie et dans les
16:59messages passés aux Etats-Unis que l'Europe trouve sa place, mais disons-le, ce qui se
17:04joue en Ukraine, c'est notre avenir et c'est la sécurité de l'Europe et c'est la raison
17:10pour laquelle nous nous impliquons à ce niveau-là.
17:13Je vous propose de changer de continent, Pierre Grand.
17:17Monsieur le ministre, on se souvient de plusieurs années de relations plutôt glaciales entre
17:23la France et le Maroc, entre le président Macron et puis sa majesté le roi Mohamed
17:28Sisse.
17:29Et puis effectivement, il y a eu cette très belle visite d'Etat au mois d'octobre 2024,
17:34tout le FAST, une grande délégation française reçue par sa majesté le roi et la famille
17:41royale.
17:42On parle aujourd'hui de réconciliation diplomatique.
17:47Qu'en est-il ? Puisqu'on a l'impression que tous les clignotants sont plutôt ouverts
17:53entre nos deux pays.
17:55Et puis, à notre tour, quand va-t-on accueillir sa majesté le roi Mohamed Sisse ?
18:02Vous avez raison de souligner que nous avons commencé à écrire un nouveau chapitre de
18:09la relation entre la France et le Maroc.
18:12C'est une relation très dense qui s'appuie sur les liens humains très riches qui unissent
18:17nos deux peuples.
18:18Ce partenariat d'exception renforcé, je crois que c'est le terme qui a été retenu,
18:24il couvre l'ensemble des dimensions de la relation entre nos deux pays, les sujets
18:29économiques, les sujets scientifiques et culturels, les sujets des mobilités, les
18:35sujets migratoires également.
18:36Et sur tous ces sujets, nous sommes résolus à pousser notre coopération qui est au bénéfice
18:45de chacun de nos deux pays à son maximum.
18:48Et dans ce cadre, sa majesté le roi du Maroc devrait nous rendre visite cette année.
18:57Je ne crois pas que la date soit encore tout à fait fixée.
19:00Par la suite, vous pouvez vous attendre à avoir des visites de part et d'autre de la
19:08Méditerranée à une fréquence régulière pour consolider, cimenter cette relation refondée.
19:17Sur un autre pays africain, Pierre.
19:21Monsieur le ministre, après cette belle hospitalité marocaine et en attendant l'hospitalité
19:25française à venir pour le roi, on va se diriger vers l'hospitalité kenyan.
19:30Et les deux présidents, le président Macron et le président Rutto s'entendent plutôt
19:35bien et ils se voient régulièrement et à New York, ils ont décidé de fixer la date
19:41et un cap sur ce sommet africain, Afrique-France, qui aura lieu à Nairobi en avril 2026.
19:50L'environnement, la protection de la planète, la dimension financière en Afrique, on s'étourne
19:59plus sur les objectifs et la grande stratégie de nos deux présidents, Rutto et Macron.
20:06D'abord, on a commencé à préparer ce sommet important, le sommet Afrique-France,
20:12vous l'avez dit, à Nairobi au printemps 2026.
20:16Nous avons beaucoup à construire avec les pays africains ou plus précisément, nous
20:24avons à poursuivre un effort qui a été engagé depuis 2017 et le discours du président
20:29de la République à Ouagadougou qui consiste à transformer notre relation avec les pays africains.
20:35On parlait du Maroc à l'instant, on a profondément refondé, je le disais, notre
20:39relation avec le Maroc en partant de nos intérêts communs, en regardant notre avenir et la manière
20:47dont on peut se renforcer l'un et l'autre.
20:48C'est de cette manière-là désormais que la France aborde sa relation avec tous ses
20:53partenaires africains en respectant leur souveraineté, en respectant leurs intérêts et en construisant
21:00des coopérations mutuellement bénéfiques qui touchent à l'économie, qui touchent
21:05à l'environnement, à la culture, à l'éducation.
21:09Et puis, il y a une relation particulière que nous voulons consolider, renforcer entre
21:17la France et le continent africain lui-même puisque nous partageons une vision très claire
21:22de la manière dont nous voulons que le monde s'organise à l'avenir.
21:27Nous refusons, en Afrique comme en France, le réveil des empires, la logique de bloc
21:33et les guerres ou les nouvelles guerres de colonisation.
21:35Nous croyons au multilatéralisme pour résoudre les grandes questions du XXIe siècle, celles
21:42de l'environnement, celles des pandémies, celles de l'accès de tous à l'éducation
21:47ou à la nutrition.
21:48Sur toutes ces questions, nous croyons au multilatéralisme et nous voulons donc le
21:53soutenir dans un moment où il est pourtant menacé.
21:57Sur la question algérienne, Jean-Louis.
22:00Monsieur le ministre, quelle solution pour relancer le discours et les relations avec
22:04l'Algérie, surtout vis-à-vis des délinquantes qui ne sont pas prises en charge par le pays ?
22:10C'est une question qu'il faut adresser aux autorités algériennes qui ont pris
22:15une décision brutale, injustifiée, injustifiable, d'expulser 12 agents français en poste
22:23en Algérie, décision à laquelle nous avons répondu avec fermeté, avec stricte réciprocité
22:32et immédiatement, mais décision qui ne les a pas empêchés d'en prendre une deuxième,
22:39qui a consisté à dénoncer l'accord que nous avions trouvé en 2013 qui régit la délivrance
22:49et l'utilisation des passeports diplomatiques entre les deux pays, quand il y a quelques
22:55jours, ils ont renvoyé d'Algérie des agents titulaires de passeports diplomatiques qui
23:03étaient présents en Algérie pour une mission de courte durée.
23:06Par ces décisions brutales, les autorités algériennes ont rompu le dialogue.
23:13C'est déplorable, parce que ce n'est ni dans l'intérêt du peuple algérien,
23:17ni dans l'intérêt du peuple français, vous l'avez dit en creux dans votre question.
23:21Nous avons besoin de coopérer sur le plan de la sécurité, sur le plan migratoire également,
23:27pour pouvoir reconduire à la frontière les étrangers en situation irrégulière, et
23:32notamment ceux qui présentent des risques de troubles à l'ordre public.
23:36Pour ça, il faut dialoguer, mais pour dialoguer, il faut être deux.
23:41Jusqu'à présent, ou en tout cas ces derniers temps, les autorités algériennes ont fait
23:48un choix inverse de celui du dialogue, donc il leur appartient de nous dire si oui ou
23:54non elles souhaitent dialoguer, coopérer, au bénéfice de l'Algérie comme de la France.
24:00L'écrivain franco-algérien Bolem Sansel est toujours détenu en Algérie.
24:03Est-ce qu'une issue favorable est envisageable ?
24:06Bien sûr, nous ne perdons pas espoir, nous avons plaidé, j'ai plaidé personnellement
24:11lorsque je me suis rendu à Alger au début du mois d'avril, et que j'ai rencontré
24:16le président Tebboune.
24:17J'ai plaidé pour un geste d'humanité, étant donné l'état de santé et l'âge
24:23de notre compatriote, que nous n'abandonnerons pas.
24:25Frédéric.
24:27Oui monsieur le ministre, alors après une dépendance économique et stratégique aux
24:31choix états-uniens, serions-nous dépendants prochainement des choix de la Chine ?
24:36Très bonne question, qui doit nous interroger.
24:40Parce que nous avons face à nous le risque préoccupant d'un décrochage industriel
24:48et technologique alors que les Etats-Unis et la Chine sont lancés dans une course à
24:52la domination économique.
24:54Si nous ne faisons rien, alors oui, nous deviendrons progressivement une colonie industrielle
25:01des Etats-Unis ou une colonie industrielle de la Chine.
25:04Qu'est-ce que j'entends par là ?
25:05Progressivement, tout ce qui nous entoure, nous aurons à le solliciter, que ce soit
25:13des téléphones portables, des micros, des caméras, tout ce qui nous entoure dans ce
25:16studio, nous serons dépendants pour pouvoir en disposer, d'industries sur lesquelles
25:22nous n'avons aucun contrôle.
25:24A mesure que nous importerons dans nos vies quotidiennes tous ces objets conçus, produits
25:28ailleurs, nous importerons avec eux un certain nombre de normes, un certain nombre de références
25:34culturelles qui ne sont pas les nôtres.
25:36Si nous ne voulons pas perdre notre identité en perdant notre industrie, nous avons besoin
25:44d'un sursaut.
25:45Ce sursaut, ça suppose de simplifier la vie de celles et ceux qui créent des emplois,
25:52de celles et ceux qui créent des entreprises ou qui innovent dans notre pays.
25:55Cela suppose d'investir dans les secteurs d'avenir plutôt que de laisser les autres
26:00investir à notre place.
26:02Cela suppose aussi de faire preuve de réalisme et de pragmatisme en sachant protéger certaines
26:08de nos filières lorsqu'elles font l'objet d'une concurrence déloyale en provenance
26:13d'autres régions du monde qui ne se gênent pas, pour sursubventionner leur propre industrie
26:20et freiner l'accès à leur marché de nos entreprises.
26:23Jean-Louis.
26:24Alors moi, je vais vous parler de l'Italie, de la relation avec l'Italie, puisque je
26:29suis dans une vallée transfrontalière, une commune qui est à la frontière italienne.
26:36Je voulais savoir la relation avec l'Italie sur les relations transfrontalières, c'est-à-dire
26:40le tunnel de Tende, la ligne de chemin de fer Turin, Breil, Nice et Ventimille, et comment
26:47se comporter par rapport à l'immigration, bien qu'elle ait ralenti ces derniers temps.
26:53Merci pour cette question importante, qui était à l'ordre du jour de ma précédente
26:57visite à Nice, il y a quelques semaines de cela, où j'ai retrouvé mon collègue
27:03Antonio Tajani, le ministre des Affaires étrangères de l'Italie, pour un comité
27:08de coopération transfrontalière.
27:10Pourquoi est-ce que c'est important la coopération transfrontalière ? Je n'ai pas besoin de
27:13vous l'expliquer à vous.
27:14Peut-être y a-t-il des lecteurs de Nice ce matin qui, eux, ne vivent pas à la frontière,
27:18mais quand on vit à la frontière, on est confronté à tout un tas de difficultés
27:24qui supposent que les gouvernements puissent s'entendre pour qu'elles soient levées.
27:28C'est vrai en matière de mobilité, c'est vrai en matière de gestion des ressources
27:32naturelles, je pense à la gestion des eaux de la vallée de la Roya, c'est vrai en matière
27:36d'accès à l'éducation ou à la santé.
27:38Voilà tous les sujets dont nous avons parlé il y a quelques semaines à Nice avec mon
27:44homologue pour qu'on puisse, dans chacun de ces domaines, simplifier la vie de nos
27:50compatriotes transfrontaliers.
27:52Vous évoquez deux de ces points, celui des mobilités et celui, ou en tout cas les questions
27:57migratoires, les questions de transport.
28:01Sur les questions migratoires, notre coopération est excellente, elle se passe bien.
28:06Et vous vous souvenez peut-être que le ministre de l'Intérieur est venu rencontrer à la
28:12frontière son homologue italien il y a quelques mois, en présence du Premier ministre d'alors,
28:19Michel Barnier, qui ont pu constater à quel point les mécanismes de coopération entre
28:26nos polices aux frontières qui ont été mis en place ont produit des effets bénéfiques.
28:30Sur la partie transport, je ne veux pas préempter des annonces qui doivent être faites par
28:37les ministres des transports, mais je crois que nous sommes en bonne voie pour pouvoir
28:40espérer prochainement la réouverture du tunnel de Tende.
28:47Philippe Tabarro avait évoqué l'échéance du mois de juin, est-ce qu'elle pourrait
28:52être tenue ?
28:53Oui, je crois qu'on peut raisonnablement espérer que l'échéance soit tenue.
28:57Je crois qu'on peut espérer aussi que la partie italienne tienne ses propres engagements
29:04s'agissant du second tube du tunnel du Frejus.
29:08Et puis pour la ligne de chemin de fer, on l'a bien mise à l'ordre du jour des comités
29:13techniques qui vont faire suite à ce comité de coopération transfrontalière, donc le
29:17sujet est porté au plus haut niveau.
29:19Merci Michel.
29:20Oui, vous avez rappelé tout à l'heure, Monsieur le ministre, la tenue de cette conférence
29:26dite à deux États, au mois de juin, je crois que les dates ont été fixées, du 16 au
29:3117 juin à New York.
29:32Vous savez aussi combien l'Iran est importante dans ce fameux deal, ce fameux échange, peut-on
29:41dire, pour parvenir à cette solution à deux États ? Est-ce qu'on peut, peut-être avec
29:49votre homologue iranien, envisager une reconnaissance d'Israël par l'Iran en échange de reconnaissance
30:01de l'État palestinien par Israël ? Et puis peut-être une autre question qui va dans
30:08le même sens, Israël a besoin absolument de sécurité, voilà, vous le savez, et il
30:21faut absolument que l'Iran arrête d'enrichir l'uranium 235, et donc pour ça, est-ce qu'on
30:30peut aussi envisager un deal, qu'elle arrête, que l'Iran arrête, en contrepartie, elle
30:35aurait accès aux centrales nucléaires civiles, et puis aussi une reconnaissance internationale,
30:41et puis aussi, pourquoi pas, des aides au développement, voilà.
30:46Merci beaucoup pour votre question.
30:48D'abord, oui, Israël a droit à la sécurité, et je dirais même que la France est indéfectiblement
30:58attachée à la sécurité d'Israël, nous l'avons montré lorsque nous avons mobilisé
31:03nos moyens militaires pour concourir à la défense d'Israël lorsqu'Israël était
31:08pris pour cible par des attaques balistiques en provenance de l'Iran, et nous le démontrons
31:13par ailleurs en étant extrêmement ferme vis-à-vis de l'Iran sur son programme nucléaire,
31:21qui menace la sécurité d'Israël, qui menace aussi la sécurité européenne et la sécurité
31:26du territoire national.
31:27C'est pourquoi, dans le cadre de cette conférence sur la solution à deux États, je vous le
31:39disais tout à l'heure, nous voulons que cette décision que la France pourrait prendre
31:44de reconnaître l'État de Palestine soit le moyen d'obtenir pour Israël les garanties
31:52durables d'une sécurité et d'une stabilité.
31:56S'agissant du programme nucléaire iranien dont j'ai dit qu'il menaçait la sécurité
32:02d'Israël, qu'il menaçait également la sécurité européenne et celle du territoire
32:08national, nous avons, il y a dix ans, trouvé un accord avec l'Iran dans l'esprit de
32:14ce que vous dites, c'est-à-dire que l'Iran s'engage à contenir ses capacités d'enrichissement
32:24de l'uranium nécessaire, notamment au nucléaire civil, en contrepartie de quoi nous avions
32:31décidé il y a dix ans de lever les sanctions qui étaient alors appliquées sur l'économie
32:36iranienne.
32:38Cet accord arrive à expiration dans quelques semaines et nous avons une responsabilité
32:45avec l'Allemagne et le Royaume-Uni qui, avec nous, avons trouvé cet accord il y a
32:50dix ans.
32:51C'est soit de réappliquer les sanctions si, comme nous le pensons, l'Iran a violé
32:59ses obligations au terme de l'accord que nous avions trouvé il y a dix ans, soit de
33:03trouver un nouvel accord qui soit protecteur pour Israël comme pour les Européens et
33:08le territoire national.
33:09Nous avons accueilli favorablement l'ouverture d'une discussion entre l'Iran et les Etats-Unis
33:16et nous sommes en lien étroit avec les Etats-Unis au moment où ils engagent cette discussion
33:21pour leur dire ce que sont nos attentes sur un sujet qu'on connaît bien parce qu'on
33:25l'a négocié il y a dix ans et qu'on avait déjà commencé à mesure qu'on se rapprochait
33:28de l'expiration de cet accord à réfléchir à nos demandes vis-à-vis de la partie iranienne.
33:34Donc je souhaite vivement que l'accord ou en tout cas que les discussions engagées
33:39par les Etats-Unis aboutissent sur un accord protecteur et on fera ce qu'on pourra pour
33:46le faciliter.
33:47Mais quoi qu'il en soit, dans quelques semaines, lorsque nous toucherons à la fin de l'accord
33:54sur le nucléaire iranien qu'il y a trouvé il y a dix ans, nous réappliquerons toutes
34:00les sanctions qui avaient été levées si notre sécurité, la sécurité des Françaises
34:05et des Français n'est pas garantie.
34:07On repart dans l'Europe, alors que l'axe franco-allemand traverse une période d'incertitude
34:15et que l'on ne sait pas aujourd'hui si Paris et Berlin sont toujours pleinement alignés
34:18sur les grands dossiers, et ça c'est vrai qu'on l'ignore malgré la récente nomination
34:22du nouveau chancelier.
34:24Selon vous, quels seront les leviers concrets dont disposera la France pour défendre ses
34:28intérêts et faire entendre sa voix au sein de l'UE dans un contexte où le poids des
34:32Etats-membres évolue en permanence ?
34:34Le moteur franco-allemand, on l'a redémarré au quart de tour parce que le 7 mai, lorsque
34:41le chancelier Merz a été élu, il a consacré son premier déplacement international à
34:47la France.
34:48J'ai moi-même accueilli mon homologue, ministre des Affaires étrangères allemand,
34:55et nous sommes convenus de relancer dans tous les domaines la coopération entre la France
35:03et l'Allemagne.
35:04Et vous avez sans doute perçu dans les prises de position du nouveau chancelier que l'Allemagne
35:11a pris un virage qui la rapproche de certaines des positions françaises, que ce soit sur
35:17la défense, que ce soit sur l'autonomie stratégique, en matière industrielle notamment,
35:23ou que ce soit même sur les questions énergétiques, où nous avons parfois eu des divergences
35:30marquées.
35:31Eh bien on voit se réouvrir des champs de coopération entre la France et l'Allemagne,
35:35et c'est ce que nous voulons approfondir parce que l'Europe n'est jamais aussi forte que
35:40lorsque le moteur franco-allemand vrombit.
35:43Et je crois que c'est le cas aujourd'hui, en tout cas c'est dans cet esprit que depuis
35:49quelques semaines, avec Johann Waddefull, le ministre des Affaires étrangères allemand,
35:56nous nous coordonnons sur l'ensemble des sujets.
35:58Alors on arrive bientôt à la fin de cette séquence, une dernière question Frédéric,
36:06si vous voulez peut-être englober les deux questions que vous aviez prévues.
36:10Elles sont effectivement congréantes.
36:12Donc déjà dans un premier temps, de quel levier, monsieur le ministre, disposons-nous
36:16encore pour défendre les droits de l'homme et du citoyen à l'international ? Et dans
36:21le contexte belliciste qu'on connaît, quelle est l'image de la France à l'étranger ?
36:27Merci pour cette question.
36:29Ce sont des principes que nous avons inscrits il y a 80 ans dans la charte des Nations Unies.
36:37Ces Nations Unies qui ont été bâties sur les ruines de la Deuxième Guerre mondiale
36:42et qui ont une triple mission, la paix, les droits de l'homme et le développement durable.
36:50Aujourd'hui, les Nations Unies, ce que j'appelais tout à l'heure le multilatéralisme,
36:56c'est-à-dire la coopération entre les nations, est effectivement remise en question
37:01par des puissances qui se vivent aujourd'hui comme des empires et qui veulent remettre
37:09en question certains des principes fondateurs de cet ordre international fondé sur le droit
37:14et la justice.
37:15Tel qu'un principe simple, je ne touche pas à tes frontières, tu ne touches pas
37:19aux miennes.
37:20Voilà un principe inscrit dans la charte des Nations Unies qui, depuis 80 ans, ne nous
37:24a pas épargné de toute guerre mais qui a évité de si nombreux conflits à l'échelle
37:28planétaire.
37:30La France reste fondamentalement attachée à ces principes et aux missions des Nations
37:34Unies, la paix, les droits de l'homme, le développement durable.
37:38Comme membre permanent du Conseil de sécurité, nation fondatrice de l'ONU, la France a
37:45cette responsabilité mais elle est aussi entendue et attendue.
37:49Et partout où je me déplace, je vois des pays, en Asie du Sud-Est où le président
37:54de la République se rendra la semaine prochaine, ou encore en Amérique Latine, de très nombreux
38:00pays, de très nombreux peuples dans le monde qui, eux non plus, n'ont pas envie de se
38:04laisser entraîner dans des conflits, dans des tensions qu'ils n'ont pas choisies
38:10et qui croient comme nous dans les vertus de la coopération, dans le choix de la coopération
38:16plutôt que celui de la confrontation.
38:18Et qui regardent la manière dont la France va porter cette voie et qui regardent la manière
38:24dont l'Europe va se mobiliser pour la défendre.
38:27Je crois que notre responsabilité dans ce moment, c'est de ne pas nous laisser intimider
38:32par ceux qui voudraient nous faire croire que le XXIe siècle tourne la page de tout
38:36ce que nous avons bâti, et nos pères et nos mères avant nous, mais que nous pourrons
38:41au contraire ouvrir une nouvelle page de la coopération, du dialogue entre les nations
38:48parce que nous avons beaucoup de nouveaux défis devant nous, mais que c'est toujours
38:51par le dialogue plutôt que par la force qu'on trouve des solutions durables aux problèmes
38:57de notre époque.
38:58Merci beaucoup Jean-Noël Barrault, je pense qu'on aura l'occasion de vous revoir rapidement
39:03à Nice à l'occasion de l'UNOC, merci à nos cinq lecteurs et merci pour vos questions
39:09extrêmement pertinentes, merci à Sophie Doncé et Philippe Bertigny pour la réalisation
39:15de cette émission, bonne soirée à tous.
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