74% des voix contre Wauquiez : Bruno Retailleau s’impose en tant que président des Républicains… Mais est-il prêt pour la présidentielle 2027 ?
La déflagration est historique : avec 74% des suffrages face à Laurent Wauquiez, Bruno Retailleau signe une victoire écrasante à la tête des Républicains (LR), s’offrant un « KO technique » sans appel. Pourtant, l’homme reste un paradoxe. Lui qui se rêvait préfet, pas président, et qui avouait en 2021 manquer du « morphotype » pour l’Élysée, vient de basculer. Après des années à fuir les projecteurs, le sénateur vendéen a pris goût aux « Bruno ! Bruno ! » hurlés par les militants, et à la pression de ses proches : « Tu ne vas pas nous faire une Jacques Delors de droite ! ».
Aujourd’hui, Retailleau a les coudées franches pour remodeler LR… et se positionner en favori pour 2027. Mais le chemin vers l’Élysée est semé d’embûches. Élu par 72 000 militants, il devra séduire des millions d’électeurs, grimper de 8-11% à 20% d’intentions de vote, et éviter l’écueil de la « macronisation » en quittant le gouvernement au bon moment. Sa ligne conservatrice sur l’avortement ou la fin de vie, clé de son socle militant, pourrait aussi devenir un piège face à l’électorat national.
Analyse d’une ascension, des coulisses de sa blague à 47% à sa stratégie pour éviter le scénario Bellamy (7,2% aux européennes). Colline après colline, Retailleau a franchi la première étape. Mais sa course contre la montre pour incarner une droite réunifiée ne fait que commencer…
#LR #Retailleau #BrunoRetailleau #Politique #elections #Droite #France #Présidentielle #Présidentielle2027 #LesRépublicains
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Aujourd’hui, Retailleau a les coudées franches pour remodeler LR… et se positionner en favori pour 2027. Mais le chemin vers l’Élysée est semé d’embûches. Élu par 72 000 militants, il devra séduire des millions d’électeurs, grimper de 8-11% à 20% d’intentions de vote, et éviter l’écueil de la « macronisation » en quittant le gouvernement au bon moment. Sa ligne conservatrice sur l’avortement ou la fin de vie, clé de son socle militant, pourrait aussi devenir un piège face à l’électorat national.
Analyse d’une ascension, des coulisses de sa blague à 47% à sa stratégie pour éviter le scénario Bellamy (7,2% aux européennes). Colline après colline, Retailleau a franchi la première étape. Mais sa course contre la montre pour incarner une droite réunifiée ne fait que commencer…
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00:0074% c'est ce qu'on appelle un chaos technique.
00:03Quand il a découvert son score dimanche soir face à Laurent Wauquiez pour la présidence des Républicains,
00:08Bruno Retailleau n'a pas pu s'empêcher, il est comme ça, de faire une petite blague à ses collaborateurs.
00:14Il leur a fait croire qu'il avait perdu à 47%.
00:17Cette victoire à la Poutine, réélu lui je le rappelle quand même à 87%,
00:21dans des conditions qu'on ne discutera pas,
00:24eh bien ça lui donne à Bruno Retailleau les coups d'effranche pour piloter le parti.
00:27Et surtout, ça le place en pôle position pour devenir le candidat de la droite à la prochaine présidentielle.
00:34La question est, est-ce qu'il en a vraiment envie ?
00:37Il y a quelques mois, il aurait répondu plutôt non.
00:39C'est un homme politique qui n'est pas câblé comme les autres.
00:42Il n'est pas dévoré par le démon de l'ambition.
00:45Il ne rêvait pas, par exemple, gamin, de devenir président de la République.
00:49Lui, il voulait être préfet.
00:51En 2021 d'ailleurs, il ne s'était pas présenté à la primaire des Républicains pour l'Elysée.
00:56Il disait à l'époque qu'il n'avait pas le look, pas le morphotype pour ça.
01:01Et même après sa nomination au ministère de l'Intérieur, en septembre,
01:04il répétait qu'il n'avait pas le virus, mais il commençait déjà à y penser.
01:09Cette élection interne pour le parti a tout changé.
01:11Comme s'il avait pris goût à ces sales de militants qui scandent son prénom Bruno, Bruno,
01:16sur fond de musique électro.
01:17Ses fidèles lui ont aussi fait savoir qu'il ne pourrait pas se défiler.
01:20« Tu ne vas pas nous faire une Jacques Delors de droite », c'est ce que lui a dit un vieux copain
01:25en référence à l'ancien président socialiste de la Commission européenne
01:29qui avait renoncé à se présenter à la présidentielle de 1995.
01:34Comme dit Bruno Retailleau, colline après colline, il vient de franchir la première.
01:39Maintenant, la route va être encore très escarpée jusqu'au sommet de l'Elysée.
01:44Le Vendéen a été élu par 72 000 militants et il en faut des millions d'électeurs
01:50pour se qualifier au second tour d'une présidentielle.
01:52Pour le moment, il est crédité de 8 à 11 % d'attention de vote au premier tour.
01:57Il lui en faudrait 19 ou 20 %.
01:59Alors il a encore du temps, mais il ne faut pas se rater.
02:02Il devra notamment sortir au bon moment du gouvernement,
02:06ni trop tôt ni trop tard pour ne pas finir macronisé.
02:09Il devra aussi bien s'entourer et faire des choix programmatiques importants.
02:14Est-ce qu'il pourra notamment rester arc-bouté sur sa ligne conservatrice
02:18sur les sujets de société, de la fin de vie à l'avortement ?
02:21Sinon, le risque est grand de rester scotché au score de François-Xavier Bellamy
02:25aux dernières élections européennes, 7,2 %.