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Télématin reçoit Guillaume Gallienne pour la parution de son premier livre intitulé "Le buveur de brume".
Télématin reçoit Guillaume Gallienne pour la parution de son premier livre intitulé "Le buveur de brume".
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00:00On a que notre invité, Guillaume Gallienne, bonjour !
00:03Bonjour, bienvenue !
00:04Merci !
00:05La forme, ce matin, de bon matin, très bien, alors on reçoit un homme chic, un homme choc, un homme de théâtre, sociétaire de la comédie française,
00:13mais votre héros, dans le fond, c'est Paddington !
00:16Aussi, aussi, pas que, pas que, mais aussi, oui c'est vrai, j'aime beaucoup Paddington, je fais sa voix depuis quelques années maintenant.
00:24C'est pas ce qui vous définit évidemment, mais ça vous a permis de toucher, c'est vrai, un public un peu plus large,
00:28plein d'enfants, public très très familial autour de Paddington, très british aussi, comme vous, Guillaume.
00:33Vous publiez votre premier livre, et c'est aussi pour ça qu'on vous reçoit ce matin, avec beaucoup de plaisir,
00:39ça s'appelle Le Buveur de Brume, qui est un très joli titre, qu'on comprend en lisant le livre au début,
00:44dans la collection Manui, au musée, c'est chez Stock.
00:46Au fond, l'écriture, pour vous, qu'on connaît par la comédie, par le cinéma, c'est une suite assez logique,
00:50parce que vous avez écrit tout au long de votre vie, c'est le prolongement de ce que vous faites jusque-là.
00:54Alors, j'ai écrit, oui, j'ai écrit Les Garçons et Guillaume à table, j'avais co-écrit avec Lauraïl Macky,
00:59un été avec Victor Hugo, mais j'ai toujours raconté des histoires, j'ai toujours été plutôt un passeur de textes,
01:06avec 11 ans d'émissions sur France Inter, d'émissions littéraires, donc...
01:11Ça peut pas faire de mal.
01:12Voilà, j'ai toujours aimé ça.
01:14Là, il se trouve que j'avais peur d'y aller, parce que je me sentais pas légitime,
01:19parce que j'ai lu des chefs-d'oeuvre pendant 11 ans et que je me disais, mais non, c'est pas possible.
01:23Et puis, finalement, le fait que ce soit une commande, c'est plutôt rassurant,
01:28parce qu'il y a quelqu'un qui, en gros, vous dit, mais moi, je crois en toi, donc vas-y.
01:32Et puis, le fait aussi que ce soit une collection, de s'inscrire dans une collection, ça donne un cadre,
01:37bon, un cadre qui a un peu explosé, c'est ce que je raconte dans le livre,
01:40mais un cadre de départ, et ça aide, en tout cas.
01:44Et c'est vrai que le concept de cette collection, il est assez simple, il faut passer toute une nuit dans un musée,
01:49et vous, vous avez choisi d'aller en Géorgie, sur les traces de vos ancêtres,
01:53mais c'est vrai que ça s'est pas passé vraiment comme vous l'avez imaginé.
01:57Pas du tout, oui.
01:58Vous avez été accueillis un petit peu sèchement, c'était pas le musée de vos rêves,
02:02et il y a eu trois gardes, apparemment, qui vous suivaient un petit peu partout.
02:05Alors, la question que tout le monde se pose, ça fait quoi de passer la nuit dans un musée ?
02:09Eh bien, là, en l'occurrence, ce qui s'est passé, c'est que donc, je pensais,
02:13j'avais demandé le musée national, où se trouve un portrait assez célèbre de mon arrière-grand-mère,
02:19et sauf qu'en arrivant, on m'a dit, ben c'est pas là.
02:21Je me dis, comment ça, c'est pas là ?
02:23Et on m'a dit, ben non, vous allez à la Galerie nationale.
02:26Je me dis, mais c'est quoi la Galerie nationale ?
02:28Et en fait, c'est deux salles.
02:30Et en arrivant, j'ai dit, mais il est où le portrait de mon arrière-grand-mère ?
02:33Oh ben, il est là, ils l'ont monté ce matin.
02:35Et j'ai monté l'escalier, j'ai vu ce portrait au milieu de...
02:39Voilà.
02:41Magnifique.
02:41Et j'ai vu ce portrait, mais au milieu de deux salles, flanquées là, et j'ai hurlé.
02:45Et là...
02:46Vous faites un caprice.
02:47Ah non, c'est plus qu'un caprice.
02:48Non, non, c'est une irre.
02:49Non, non, une colère de dingue.
02:51Mais dont vous dites vous-même, après, qu'elle est beaucoup trop grande.
02:55C'était beaucoup trop, mais évidemment, c'était démesuré.
02:57Comme souvent ma colère, d'ailleurs.
02:59Et voilà.
03:01Et puis, il y a une femme très intelligente qui m'a dit, je comprends tellement, mais
03:04avez-vous vu les tableaux, les œuvres de Pierre Osmani qui sont dans une des deux salles ?
03:08Et je dis, oui, je les ai vus au mois de mai.
03:10Elle m'a dit, mais est-ce qu'on vous les a racontées ?
03:12Elle m'a dit, moi, je suis fan de Pierre Osmani, est-ce que je peux vous raconter ?
03:15Et elle m'a raconté.
03:16Je lui dis, madame, vous êtes très intelligente.
03:18Et donc, je suis restée, mais j'ai dit, vous n'aurez pas mes rêves.
03:21Et donc, j'ai refusé de dormir.
03:22Je n'ai pas dormi une minute dans ce musée.
03:25Il en était hors de question, vraiment.
03:27La colère est quand même restée en vous un petit bout de temps.
03:30C'est vraiment le fil de départ de ce livre.
03:33Oui, c'est d'où vient ma colère.
03:35En fait, je voulais raconter qu'on n'est pas forcément otage de toutes les névroses
03:41familiales, qu'il y en a qu'on peut décider de ne pas se trimballer toute sa vie.
03:46Et puis, on a beau décider de ne pas se les trimballer, on se les trimballe quand même.
03:49Et voilà, c'est entre l'atavisme et l'antiatavisme.
03:53Ce n'est pas vous seuls qui étiez en colère ce jour-là, en fait.
03:55Il y avait des générations avec vous derrière.
03:56Oh là là, on est plusieurs.
03:59Voilà, et dans ce livre, au-delà de votre arrière-grand-mère, vous rendez hommage
04:03à toutes les femmes de votre vie ?
04:06Oui, pas toutes, mais pas mal, oui.
04:09Oui, mais parce que d'abord, c'était des femmes extraordinaires.
04:14Par exemple, cette femme qui était une princesse assez célèbre, parce qu'elle a inspiré
04:20beaucoup de poètes, beaucoup d'écrivains au début du XXe siècle.
04:24Et tout d'un coup, dans l'exil, elle s'est retrouvée pendant un an à mourir de faim,
04:27littéralement mourir de faim.
04:29Et puis ensuite, son abnégation, son courage, le fait qu'elle ne se plaignait absolument
04:37jamais.
04:38Et puis son humour, surtout, sa culture.
04:42Elle avait toujours l'œil rieur, elle avait une autorité naturelle incroyable.
04:46Et le portrait ne lui ressemble pas du tout, parce qu'elle a un air autant qu'elle n'a
04:50jamais eu de sa vie.
04:51Et puis ensuite, ma grand-mère, qui était d'une grande culture, elle aussi, qui adorait
04:55les adolescents, qui adorait les confidences des adolescents.
04:58Donc, c'était génial.
04:59Et ma mère, qui a un humour aussi assez décapant, mais ça, j'en ai déjà parlé,
05:04j'en ai fait un film.
05:05Mais voilà, oui, c'est vrai.
05:06Alors, il y a d'autres femmes qui ont jalonné votre vie et ça a beaucoup inspiré
05:11votre voisin, figurez-vous, Adrien.
05:13Absolument.
05:13J'avais envie, en effet, de rendre hommage à ces femmes que vous avez croisées plus
05:17ou moins directement.
05:17Et quoi de mieux pour ça que de se servir, de s'inspirer du chef-d'œuvre de François
05:21Ozon, huit femmes.
05:23Alors, la bande originale va nous accompagner.
05:26Et regardez cette affiche que j'ai réinventée pour vous, uniquement des femmes que vous
05:32aimez peut-être.
05:33Alors, j'ai envie, puisqu'on ne pourra pas parler des huit, que vous en choisissiez
05:36d'abord une.
05:37Qu'auriez-vous envie de nous dire sur l'une d'entre elles, sur une de ces huit femmes ?
05:40Kate Winslet, parce que c'est la seule qui a été ma femme pendant six mois.
05:47Nous avons fait cette série ensemble qui s'appelle The Régime.
05:51Et qui a été ma femme, qui jouait une espèce de dictateur complètement barré.
05:56Vous étiez un peu Leonardo DiCaprio.
05:59C'était, ouais, ouais.
06:01Encore mieux.
06:02C'était vraiment le prince qu'on sort, mais dans tous les sens du terme.
06:06Mais je me suis énormément amusé avec elle.
06:08Vraiment, on a énormément ri.
06:10C'est devenu votre amie ?
06:11Oui, oui, oui.
06:12Et vous lui avez offert un collier, il paraît.
06:14Oui, c'est vrai.
06:15Vous êtes très informé.
06:16Et alors ?
06:16C'était quoi, ce collier ?
06:18Et c'est un collier de ma cousine Victoire de Casse-Lanne.
06:22Oui, je lui ai offert un collier, absolument.
06:25Il ne fallait pas le dire.
06:26Non, mais je ne savais pas du tout à ce que vous soyez informé de ça.
06:29Parce que je ne vois pas, je ne l'ai jamais dit.
06:30Mais voilà.
06:31Et donc, voilà.
06:33Et donc, elle l'a portée en promo.
06:34Tu l'appelais Kate, c'est elle que tu m'as raconté.
06:37Elle raconte tout.
06:38Elle est relou pour ça.
06:40Non, je rigole pas du tout.
06:41Elle est très discrète.
06:42Mais elle est d'une force incroyable et très drôle.
06:46Et elle aussi, elle ne se plaint pas.
06:48Elle y va.
06:49C'est une sacrée bosseuse.
06:51On reprend nos huit femmes.
06:52Je veux bien que vous en choisissiez une autre.
06:55Une autre, Jacqueline Maillon.
06:57Ah oui.
06:58Mais tellement drôle.
06:59Alors, pourquoi Jacqueline Maillon ?
07:00Mais parce qu'elle me fait hurler de rire encore aujourd'hui.
07:03Alors que c'était il y a combien de décennies.
07:07Elle, je ne sais pas, je la trouve extrêmement drôle.
07:12Avec rien.
07:14Elle me fait rire avec rien.
07:15Mais elle vous fait rire comment ?
07:17Vous regardez encore des vidéos d'elle ?
07:19Il y en a de temps en temps.
07:20Il y a même un mème sur Instagram qui est très drôle.
07:23Elle compare deux lettres de rupture.
07:26Une dans un langage comme ça, très châtié.
07:28Et l'autre au contraire, très direct.
07:31Mais elle est vraiment drôle.
07:33Elle m'a toujours fait rire.
07:34Toujours fait rire.
07:35Grande source d'inspiration.
07:36Une autre de ces huit femmes.
07:38Il en reste six donc.
07:39Une autre de ces huit femmes, Kirsten Dunst.
07:44Là, habillée en mari, déguisée en mari, costumée en mari et Antoinette.
07:48On a tourné pendant deux mois et demi.
07:49Je crois qu'on était à Versailles.
07:51C'était absolument somptueux.
07:53Mais là, je fais vraiment le figurant qui se cache.
07:56Vous étiez moulé dans ce costume du comte de Vergen.
07:59Ça devait être un souvenir extraordinaire.
08:01C'était merveilleux.
08:02Pendant deux mois et demi, on était à Versailles.
08:03On était dans un autre temps.
08:05Et Kirsten, elle m'a donné une leçon incroyable.
08:07Parce que je lui ai dit un jour, je lui ai dit.
08:08Mais comment tu fais pour être constamment d'une humeur égale ?
08:12Et elle me dit.
08:13Guillaume, j'ai le premier rôle de ce film.
08:15Qu'est-ce que tu veux que je dise ?
08:16Est-ce que j'ai mal à la tête ?
08:18Je ne vais quand même pas faire la gueule.
08:21Mais chapeau quand même.
08:23Elle avait quoi ?
08:23Avec 23 ans ?
08:25Belle leçon.
08:26Belle leçon.
08:27Alors, vous avez choisi trois de ces huit femmes.
08:30On salue évidemment les cinq autres.
08:32En tous les cas, on leur rend hommage.
08:33Puisque vous les aimez d'une autre manière.
08:36Mais il y en a une neuvième qui n'est pas sur cette affiche.
08:39Qui compte peut-être un peu plus que les autres.
08:41Bien qu'elles ne soient pas comédiennes ni stars hollywoodiennes.
08:43Et qui avaient un petit message pour vous.
08:45Ah bon ?
08:46Bonjour mon Guillaume.
08:47Juste quelques mots.
08:49Pour te souhaiter le même succès avec ton livre.
08:51Qu'avec par exemple les garçons et Guillaume à table.
08:54Cinq Césars, c'était pas mal.
08:56Un peu.
08:57Presque too much.
08:59Tu parles souvent de ta phoniâtre.
09:01Du rôle qu'elle a pu jouer dans ta vie personnelle et professionnelle.
09:05Alors c'est vrai, on a travaillé beaucoup.
09:07On a beaucoup ri.
09:08On a beaucoup pleuré.
09:09C'était très passionnant.
09:11Maintenant, il faut que je t'avoue quelque chose.
09:13Et mon égo va prendre une claque.
09:15Parce que je sais que même sans moi,
09:17tu serais arrivé là où tu es.
09:19C'est évident.
09:21Je t'aime beaucoup, beaucoup.
09:22Moi aussi.
09:23Mais non.
09:24Alors, on est expert qui sait.
09:25C'est Claude Fugin.
09:26Claude Fugin.
09:27Sœur de Michel.
09:28Sœur de Michel.
09:29Mais elle est surtout une très grande phoniâtre.
09:31C'est quoi une phoniâtre ?
09:31Une phoniâtre, en fait, c'est orthophoniste mais médecin.
09:34Et mon père, père à son âme, m'avait dit un jour, il me dit,
09:40si tu veux être comédien, il faut absolument que tu travailles ta voix.
09:43Et il me dit, j'ai rencontré une femme géniale.
09:45Et elle lui avait dit, si Chabat Andelmas m'avait connu,
09:47il aurait été président de la République.
09:50C'est-à-dire qu'évidemment, la voix, c'est la vitrine de l'âme.
09:53C'est la vitrine de l'inconscient.
09:55Et que si vous n'avez pas votre voix, ça se sent.
09:57Il y a un problème.
09:58Il y a un hiatus.
09:59Il se trouve que je n'avais pas ma voix,
10:01puisque j'avais la voix de ma mère.
10:02Bon, c'est un problème de psy, mais tout ça, c'est très vite réglé.
10:05Mais au-delà du psy, évidemment, c'était la voix.
10:07Et donc, j'ai travaillé pendant quatre ans,
10:11deux fois par semaine avec elle.
10:13Elle m'a servi autant de phoniâtre que de psy, évidemment.
10:16Et plein d'exercices.
10:17Ça vous touche de l'écouter, là.
10:19Mais je l'adore.
10:19Je l'adore.
10:20Non, mais évidemment.
10:21Non, mais je lui suis extrêmement reconnaissé.
10:24Et d'ailleurs, vous avez une voix très agréable.
10:26Guillaume Genguel, vous restez avec nous.
10:27C'est gentil, vous aussi, d'ailleurs.
10:28Dans un instant, on va parler d'un de vos auteurs fétiches.
10:31Mais pour le moment, on va partir en pub
10:33avec un groupe que vous adorez à tout de suite.
10:35Écoutez bien, tendez l'oreille.
10:36Écoutez bien, tendez l'oreille.
10:37Écoutez bien, tendez l'oreille.
10:37Écoutez bien, tendez l'oreille.
10:39t'est bien, tendez l'oreille.
10:42T'est bien, tendez l'oreille.
10:43On va travailler.
10:45T'est bien.