Invité exceptionnel de Rothen s'enflamme ce lundi sur RMC, le président de la Fédération française de football (FFF) Philippe Diallo a été interrogé sur la crise des droits TV, qui secoue le football français. Il a notamment expliqué qu'il avait demandé au président du PSG Nasser al-Khelaïfi une meilleure répartition des droits internationaux.
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00:00Aujourd'hui, bien évidemment, je pense que personne n'est prêt à payer 39,90 pour voir du championnat.
00:05Ça n'existe nulle part.
00:0539,90 plus l'abonnement habile.
00:08C'est pour ça qu'il y a eu certainement une erreur sur la tarification du marché.
00:14Et on va la corriger.
00:16Elle va être corrigée parce qu'on n'y était pas dans le marché.
00:19Et là, c'est pour ça que moi, je fais confiance à Nicolas Taverro.
00:22C'est un grand professionnel.
00:23Il a dirigé longtemps une grande chaîne de télé.
00:25Et donc, il connaît ça par cœur.
00:26Puisqu'aujourd'hui, une désorientation quand même forte de la Ligue, c'est demain de créer une chaîne.
00:32Alors du coup, cette chaîne, c'est la fédération qui va la chapeauter.
00:36Si on comprend bien la révolution que vous annoncez.
00:39Je précise juste par ailleurs que Nicolas Taverro est aussi toujours en fonction chez nous.
00:43Très concrètement, d'ailleurs, Nicolas Taverro va répondre.
00:48Il est sous votre responsabilité ?
00:50Moi, je ne suis pas président du football amateur.
00:53Je suis président du football français.
00:54Donc, je suis président de tout le football français.
00:57Mais ça, on ne l'entendait pas trop avant.
00:59Je le dis.
01:00Nous, on avait l'impression que le président, il s'occupait des bleus.
01:02Le football amateur, il envoyait un sac de ballon par an pour se faire élire.
01:08Encore une fois, la fédération, elle a délégué à une ligue professionnelle pour gérer le football professionnel.
01:14Donc, il est normal qu'elle ait son indépendance, qu'elle gère au quotidien.
01:17Ce n'est pas à la fédération de le faire.
01:18Mais quand elle est défaillante, on intervient.
01:20Donc, en gros, là, elle est un peu sous tutelle et vous reprenez les manettes.
01:23Elle n'est pas sous tutelle.
01:24Moi, je travaille en bonne collaboration avec la ligue.
01:27Simplement, elle rencontre une difficulté majeure.
01:30Et donc, le rôle de la fédération qui, elle, est garante du long terme,
01:33il est garante de l'intérêt général, de l'unité du football, c'est d'intervenir.
01:37Et donc, j'avais dit, dès l'automne, j'avais dit, le moment venu, je prendrai une initiative.
01:43Alors, peut-être que certains n'ont pas beaucoup écouté, mais une fois que ça a été passé,
01:47j'ai pris cette initiative à plusieurs titres.
01:50J'ai quand même, et je crois que c'est unique dans l'histoire, versé près de 20 millions d'euros au club professionnel.
01:56C'est vrai, on l'a peu dit.
01:58Et l'année prochaine.
01:59Vous avez filé un coup de main.
02:00Mais c'est normal.
02:00J'ai pris en charge l'organisation du Challenge des Espoirs,
02:04parce qu'il y a beaucoup de joueurs qui ne peuvent pas jouer dans l'équipe première
02:07et qui, pour continuer à progresser, ont besoin de jouer.
02:11La fédération a pris en charge ce championnat cette année pour qu'il ait lieu,
02:14et c'est un vrai succès.
02:16Et ensuite, j'ai dit, moi, je vais proposer un projet.
02:19Pourquoi ?
02:19Parce que quand CVC est venu créer cette société commerciale à la ligue,
02:24il y avait un projet.
02:26Il y avait un business plan, comme on dit,
02:29qui prévoyait qu'en dix ans, les revenus de la ligue devaient doubler, tripler.
02:34Oui, le milliard, le milliard et demi.
02:37J'ai dit aux clubs professionnels,
02:39quand j'ai pris cette initiative de les réunir le 3 mars dernier,
02:42je pense qu'il n'y a plus de projet pour le football professionnel français.
02:45Il n'y a plus de projet.
02:46Puisque ce projet de revenus n'est plus là,
02:51qu'une partie des hommes qui l'avaient porté n'est plus là.
02:54Et donc, s'il n'y a plus de projet,
02:56moi, je vais proposer avec les clubs un nouveau projet
02:58pour réenchanter l'avenir.
03:00Parce qu'en fait, depuis maintenant,
03:02et je vais dire depuis la Covid,
03:04avec tous les épisodes que vous avez rappelés,
03:06le football français subit que des impacts négatifs.
03:11Des crises financières.
03:12Des crises et des impacts négatifs.
03:15Et moi, je pense qu'il faut réenchanter notre football.
03:18Le football, c'est du plaisir,
03:20c'est de la passion.
03:21Et il faut qu'on raconte, quelque part, une autre histoire.
03:23Et pour ça, il faut avoir un projet.
03:24Il faut qu'on puisse le voir sans payer trop cher,
03:27que les gens reviennent alors qu'ils sont partis dans le piratage.
03:31Il faut peut-être...
03:32Alors, ça vint la fond,
03:35qui ont beaucoup bossé.
03:36On les a reçus, ils viennent très souvent ici,
03:38nous expliquent.
03:39Vous êtes main dans la main avec eux, sur leurs idées ?
03:40Mais je salue leurs travaux,
03:42parce qu'ils ont beaucoup travaillé.
03:43C'est vrai.
03:44Ils sont courageux dans un certain nombre de leurs propositions.
03:46Et moi, je discute avec eux pour leur faire des propositions.
03:50Vous ont tendu le bâton pour la révolution, quoi.
03:53Mais c'est très bien,
03:54parce que je crois que c'est le bon moment.
03:55La balle au bon, plutôt.
03:56On est aujourd'hui en période d'une crise.
03:58Voilà.
03:59Même si, encore une fois,
04:00il y a beaucoup d'aspects très positifs dans notre football.
04:02Et ce que je regrette, c'est qu'on ne puisse pas les mettre...
04:04On parle beaucoup de négatifs,
04:05mais quand même, je le disais à l'instant,
04:0628 000 spectateurs de moyenne dans nos stades.
04:10Et 86 % de remplissage cette année.
04:12Bien longtemps, on était souvent en dessous de 20 000 spectateurs de moyenne.
04:15Alors, répartition de l'argent.
04:16Il va falloir aller dans le dur.
04:17Oui, et puis il faut faire une pub par ailleurs.
04:20On parlait de répartition de l'argent.
04:22Eh bien, répartition de l'argent, c'est pareil.
04:23Moi, j'ai proposé au club,
04:25je me dis, aujourd'hui, ils ont fait une clé de répartition
04:27pour une somme de revenus qui était estimée à 1 milliard.
04:31Quand on a la moitié, voire moins,
04:34ça veut dire que cette clé ne fonctionne plus.
04:38Bien sûr.
04:38Donc, il y a, en fait, trois grands blocs.
04:40Il y a les droits UFA,
04:41ceux qui jouent les Coupes d'Europe
04:42et qui touchent des revenus importants
04:44parce qu'en fait, nos revenus ont été aspirés par l'international.
04:47Et donc, ceux-là, tant mieux.
04:49Et comme les clubs français ont performé...
04:50Ils le méritent, ils sont qualifiés en Coupes d'Europe.
04:51C'est parfait, ils le méritent
04:52et c'est tant mieux pour les clubs français.
04:54Et puis ensuite, il y a les droits internationaux
04:57qui sont la seule poche de croissance
04:58puisqu'on est passé, en gros, de 70 à 80 à 150.
05:02Et que le PSG préempte...
05:03Et on a les droits domestiques.
05:06Et ma difficulté...
05:06On peut rester sur ce qu'a dit Gilbert ?
05:09Est-ce que le président de la FEDE a le droit d'aller dire
05:11à Nasser Al-Rail-Alfik, c'est pas lui le patron ?
05:13C'est pas ce que je lui ai dit.
05:16Mais, pour vous faire une petite conviance,
05:17je l'ai vu il y a très peu de temps, là.
05:21Et je lui ai dit que c'est important
05:24qu'il n'y ait pas de club qui reste au bord de la route.
05:26Merci.
05:26Et donc, moi, je souhaite,
05:28et je l'ai dit publiquement devant tous les clubs,
05:31que ceux qui ont doivent donner
05:33à ceux qui n'ont peut-être rien.
05:34Et donc, il faut que les clubs se réunissent.
05:36Moi, j'impose rien.
05:37Mais il faut qu'ils se réunissent
05:39pour faire en sorte que ceux qui n'ont accès
05:41qu'aux droits domestiques,
05:43et aujourd'hui, les droits domestiques,
05:44pour l'année prochaine...
05:45Pour l'instant, ils sont que dalles.
05:46On sait pas très bien,
05:47mais c'est en tout cas pas loin de 0.
05:48Mais attention, parce que...
05:49Juste pour ça, après...
05:51Non, Flo, s'il te plaît.
05:52Alors, je garde ma question pour après la pub.
05:53Regarde-là, elle sera prioritaire
05:56dans quelques instants.
05:57On se retrouve avec Philippe Diallo,
05:58président de la Fédération Française de Foot
05:59dans l'auteur dans quelques...
06:00Flo, à toi comme prévu.
06:01Pour rebondir sur ce que vient de dire Philippe Diallo,
06:02puisqu'il a vu Nasser et le Rélaïfi cet après-midi,
06:06quand vous dites que vous lui avez parlé,
06:07moi, je vous dis, il ne va pas être d'accord.
06:09La clé de répartition, c'est fondamental.
06:11Et on sait que si vous laissez trop de liberté,
06:14c'est pour ça que je vous demandais
06:15si Nicolas Taverneau,
06:16si la Ligue, elle est entre guillemets
06:17sous votre tutelle,
06:18vous avez très bien répondu.
06:19Mais là encore, à un moment donné,
06:21il va falloir plus tordre le bras à Nasser
06:23que juste de lui dire ça.
06:24Vous parlez de la clé de répartition,
06:25on sait que dans d'autres championnats,
06:27c'est mieux fait.
06:27Ce n'est pas possible de rester
06:28sur ces répartitions-là.
06:30Et je suis certain que Nasser El-Rélaïfi
06:31ne sera pas forcément d'accord avec vous.
06:33D'abord, je l'ai dit tout à l'heure,
06:35la clé de répartition,
06:36elle n'a pas été faite dans le contexte actuel.
06:39Donc, il faut certainement la réviser.
06:40D'autant plus qu'encore une fois,
06:41ceux qui n'ont accès qu'à des droits domestiques,
06:43c'est-à-dire la grosse moitié de la Ligue 1,
06:46notamment,
06:47risquent de ne pas avoir grand-chose
06:49l'année prochaine.
06:50Donc, moi, je crois qu'il faut
06:51réviser ces clés de répartition.
06:53Il faut que les clubs se mettent autour d'une table
06:54pour, au-delà des cas personnels,
06:57essayer d'imaginer l'intérêt du championnat lui-même.
06:59Je vous relance juste.
07:01Se mettre autour d'une table,
07:02si vous laissez les clubs faire,
07:04vous avez vu ce qui s'est passé
07:05depuis quelques années.
07:06C'est quand c'est Nasser,
07:08on a vu la fameuse Visio,
07:10la fameuse Visio,
07:12c'est des Nasser qui coupent la parole.
07:14D'abord, je voudrais dire que, bon,
07:15ne faisons pas porter trop de responsabilités
07:19à Nasser et au PSG,
07:21qui aujourd'hui est quand même
07:22le porte-étendard du foot français.
07:24Et dans 15 jours,
07:24ils ne vont même pas,
07:25ils vont jouer une finale de Ligue des champions.
07:26Oui, mais M. Diallo,
07:27ça, on est tous d'accord là-dessus.
07:29Et on est tous contents de ça,
07:30enfin, les supporters du PSG.
07:32Mais dans le même temps,
07:32il ne peut pas écraser la...
07:34CVC, la répartition,
07:35elle est insupportable
07:36pour l'OM et Lyon
07:37qui se sont laissés marcher dessus
07:38et les autres.
07:39Mais si, en plus,
07:40les droits domestiques,
07:41il ne comprend pas qu'en plus,
07:42c'est bon pour le business,
07:42les Anglais.
07:43Comment sont les Anglais ?
07:44Ce ne sont pas communistes, les Anglais.
07:45Moi, je partage cet avis-là
07:47parce que je regarde
07:48le championnat anglais,
07:50une clé de répartition,
07:51en gros, de 1 à 2
07:52entre le premier et le dernier.
07:53L'Allemagne, pareil.
07:56Et ces deux championnats
07:57qui sont exemplaires.
07:58L'Angleterre,
07:59parce que c'est le premier championnat du monde,
08:01et les Allemands...
08:01Vous voulez arriver
08:02à une telle répartition ?
08:04Je crois qu'il faut que les clubs rediscutent.
08:06Et en tout cas,
08:06au moins temporairement,
08:07pour que tous les clubs
08:09puissent traverser la crise
08:10dans les moins mauvaises conditions possibles.
08:11Et puis ensuite,
08:12je pense qu'il va y avoir un rebond.
08:14C'est ça à quoi on travaille.
08:15À la fois sur le projet de gouvernance,
08:17sur le projet de chaîne
08:18avec Nicolas Taverneau,
08:20pour qu'on prépare un rebond.
08:22Mais ça ne va pas être ce rebond
08:23dans les 15 jours.
08:25Ça va prendre un peu de temps.
08:27Parce qu'il faut reconstruire
08:28et une confiance avec nos supporters,
08:31avec les téléspectateurs,
08:32avec les abonnés,
08:33avec tous les fans du foot.
08:34Il faut reconstruire ça
08:35et ça va nous prendre
08:35un tout petit peu de temps.
08:37Dans ce temps-là,
08:38il faut qu'il y ait une vraie solidarité
08:39qui s'exprime entre tous les clubs.
08:42Les auditeurs et téléspectateurs
08:43de l'Aftor sont évidemment
08:44toujours à l'écoute
08:45de la façon dont ils vivent le football.
08:46Donc évidemment,
08:47ils ne sont pas contents
08:47d'avoir à changer d'opérateur
08:48tous les ans depuis quelques années.
08:49Ça coûte trop cher.
08:51Il faut avoir plusieurs abonnements,
08:52etc.
08:53Cette future chaîne.
08:54Nous, on avait lancé une idée
08:55dans l'Aftor il y a quelque temps.
08:56On avait dit,
08:56mais en fait,
08:56il faut tout mettre.
08:57Il faut y mettre la Coupe de France,
08:58il faut y mettre la Ligue 1,
09:00la Ligue 2,
09:00la Ligue 3,
09:01les féminines.
09:01Est-ce que le projet
09:04que vous avez en tête
09:05va dans ce sens ?
09:07En tout cas,
09:08je pense que pour l'instant,
09:09le travail se fait autour
09:09de la Ligue 1
09:10parce que c'est le produit phare.
09:12Mais je pense que d'avoir,
09:15comme vous l'aviez suggéré,
09:17quelque chose qui permette
09:18à un fan de foot,
09:19peut-être demain,
09:20de voir des sélections
09:22de jeunes,
09:23de voir la chaîne
09:24du foot français,
09:25d'avoir du foot sale,
09:27de voir le foot français
09:28dans son ensemble,
09:29je pense que ça peut
09:30avoir du sens.
09:31Alors,
09:32je laisse les experts
09:33tels que ceux
09:34qui sont à l'œuvre aujourd'hui
09:35à la Ligue
09:36nous présenter des projets,
09:38mais je pense qu'à terme,
09:39il y a peut-être du sens aussi
09:40dans cette approche
09:41qui nous permet
09:41d'avoir accès
09:42à tout le football
09:43dans sa diversité.
09:44Les contenus de FFTV
09:45qui sont très regardés
09:47sur les championnats
09:48nationals
09:49et autres
09:50peuvent être aussi intégrés
09:51à cette offre-là.
09:52Je pense, moi,
09:52demain, par exemple,
09:53je vais, je pense,
09:54en 2026-2027,
09:55lancer une Ligue 3 professionnelle.
09:59On aura besoin
09:59d'un diffuseur.
09:59Pour des très beaux clubs
10:01qui vont jouer
10:02ce championnat,
10:04il y a là aussi
10:05peut-être une nécessité
10:06d'exposition
10:07pour ça.
10:08Parce que
10:09le football,
10:11malgré tout ce qui s'y passe,
10:13reste quand même
10:14formidablement populaire.
10:16C'est des dizaines
10:16de millions de gens
10:17qui aiment le football.
10:19Et donc,
10:20si on leur donne
10:20un accès
10:21où vous avez tout,
10:23où vous avez
10:24un prix attractif,
10:26raisonnable,
10:26qui corresponde
10:27à leur capacité,
10:28je pense qu'il y a
10:30une capacité
10:31importante de rebond
10:32et peut-être
10:32que les abonnés
10:34qu'on n'a pas eu là,
10:35peut-être que demain,
10:36on fera mieux.
10:36Sous-titrage Société Radio-Canada
10:41Sous-titrage Société Radio-Canada