Philippe Diallo, Président de la Fédération Française de Football, invité exceptionnel de l'After ! Droits TV, Présidence de la Ligue Professionnel de Football, Ligue 3… Le Président de la FFF vient développer la grande révolution du football français qu’il a annoncé il y a quelques jours.
Catégorie
📺
TVTranscription
00:00Messieurs, ce soir, nous avons avec nous dans notre studio de Lafter le président de la Fédération Française de Foot, Philippe Diallo.
00:05Bonsoir, Président.
00:07Bonsoir à vous.
00:08Merci d'être là. Je dis président parce que je suis même président d'un modeste club.
00:12Donc après tout, Philippe est mon président.
00:14Absolument.
00:15On se demandait, Daniel, depuis quand on n'avait pas eu en studio un président de la Fédération Française de Foot dans Lafter ?
00:21Ça fait une éternité.
00:22Le bilan est rapide, Lafter a démarré en 2006, Jean-Pierre Escalette était président de la 3F à ce moment-là.
00:28Il était venu et dans la foulée, Michel Duchossois ?
00:31Fernand, Fernand.
00:32Fernand.
00:33Fernand Duchossois.
00:33Ah oui, Michel, c'était un acteur.
00:34Un acteur.
00:35Pardon.
00:37Fernand.
00:39Et après, Noël Legrette.
00:41Noël Legrette, je ne sais pas pourquoi, peut-être il n'aimait pas notre émission.
00:45Il est moins venu, on l'a moins vu.
00:47On a eu Philippe Diallo juste avant la campagne, quand vous nous aviez présenté votre plan de développement.
00:56Absolument.
00:57D'ailleurs, vous aviez été meilleur que vos adversaires.
01:00Non, mais c'est vrai, on l'avait dit.
01:03Je ne sais pas, en tout cas, c'est ce qu'on semblait croire les électeurs.
01:07Bon, alors si vous êtes là, évidemment, c'est pour parler de tous les sujets du moment.
01:09Et il y en a plein, notamment la révolution à venir, la gouvernance du foot français, on va y venir dans quelques secondes.
01:15Je précise qu'après 23h, Marseille sera au programme après les déclarations du jour de Pablo Longoria et Mehdi Benatia.
01:21On fera le point également sur la valse annoncée des coachs en Ligue 1.
01:23Et Florent, qui veut toujours défendre ses provinces, veut nous faire ce soir son onze des fermiers de la Farmers League.
01:29Les fermiers sûrs, mais fermiers sûrs, méga sûrs.
01:32Tu nous expliques ton concept tout à l'heure, sans oublier le reste de l'actu de ce lundi.
01:37Bien sûr, le 32C est ouvert, Direct Studio également.
01:40Daniel, on peut y aller.
01:41Je pense que le premier gros dossier, c'est le dossier gouvernance, évidemment.
01:44Exactement. Et en introduction de ce dossier gouvernance, la semaine dernière, on en a beaucoup parlé.
01:50Alors, je ne sais pas si vous préférez le terme de réforme ou de révolution.
01:53Nous-mêmes, on était un petit peu entre les deux.
01:55On ne savait pas trop.
01:56Mais en tout cas, le sentiment que j'ai eu, c'est qu'on a parlé des anciens présidents de la FED.
02:04Entre ceux qui étaient des gens sympathiques, mais qui, à mon sens, ça n'engage que moi, n'étaient pas à la hauteur de la fonction,
02:12ou ceux pour qui la fonction se résumait à se regarder dans une glace, à signer des contrats et à s'occuper simplement de l'équipe de France et de ce qu'elle pouvait rapporter.
02:21On a été pauvres en présence de la FED.
02:25Quand j'ai vu ce que vous avez mis en place au moment de votre élection et cette réforme annoncée la semaine dernière,
02:30je me suis dit enfin, dans l'histoire de la FED, après 20 ans, on va peut-être avoir, ce que j'ai toujours espéré, un vrai patron dans le football français.
02:37Est-ce que c'est votre intention de montrer que vous êtes le patron du football français ?
02:42En tout cas, moi, ce que je souhaite, puisque le destin m'a amené à la tête de la Fédération française de football, c'est d'être utile et de faire des choses.
02:49C'est pour ça que depuis maintenant un peu plus de deux ans, je pense que j'ai lancé une série de réformes du football français amateur et puis plus récemment pro.
03:01J'ai créé une ligue féminine de football professionnel.
03:04Je viens de lancer le chantier pour créer une ligue 3 professionnelle.
03:09Je viens de lancer ce projet de réforme qui, je crois, a une vraie révolution pour la gouvernance du football professionnel.
03:15Donc, vraiment, l'idée, c'est de faire en sorte que la Fédération soit en phase avec son temps.
03:23Quand moi, je vais sur le terrain, j'entends les présidents de club, amateurs ou professionnels, j'entends leurs difficultés, les violences et donc, il faut essayer d'y répondre.
03:33Et quand j'ai vu la situation du football professionnel en très grande difficulté, eh bien, il m'a paru naturel que la Fédération agisse.
03:40Donc, moi, j'essaie dans tous les domaines de faire en sorte que la Fédération ne reste pas immobile, qu'on soit utile et qu'on soit au service des 2 400 000 licenciés qui, tous les week-ends, jouent au football parce qu'ils partagent une passion commune.
03:56Et moi, mon rôle, c'est d'essayer de faire qu'ils puissent partager cette passion dans les meilleures conditions.
04:02Alors, comment on ne va pas avoir beaucoup de temps ? On va laisser de côté les licenciés et le football amateur et s'intéresser à la réforme que vous voulez faire dans le football professionnel, suite au désastre, nouveau désastre des droits télé ou aux retraites d'Azone, à l'incompétence désormais affirmée, confirmée du patron de l'LFP.
04:20Donc, à cet LFP qui est amené à disparaître, qu'est-ce que vous récupérez ? De quoi vous avez besoin ? On va essayer d'être très concret pour que les gens comprennent tout.
04:29Comment vous voyez le football professionnel dès le mois de septembre ? Où est-ce qu'on va voir le foot ? Combien ça va coûter ? Mais ça a été un sujet toute l'année. Les gens étaient catastrophés du prix que ça coûtait. L'IPTV explose, ça n'a jamais été aussi important.
04:43Voilà, pour être très concret, vous parlez de l'IPTV. Pour le coup, la Ligue a poussé beaucoup ce dossier-là. Je la soutiens là-dessus. Il y a, le 10 juin, une proposition de loi qui va passer au Sénat et qui vise à renforcer la lutte contre le piratage pour que l'on puisse bloquer quasiment instantanément ce piratage.
05:02Parce qu'effectivement, la France est très en retard par rapport à l'Italie, par rapport à l'Angleterre, etc. Et donc, dès le mois de juin, il va y avoir des dispositions nouvelles qui vont être mises en place.
05:12Ensuite, deuxième sujet, on va voir la Ligue 1. On vient de nommer Nicolas Taverneau à la tête de LFP Média, qui est la structure qui gère les droits audiovisuels, et il a, jusqu'à la fin du mois de mai, pour discuter avec les différents opérateurs...
05:33Qui se sont à peu près tous positionnés pour en être.
05:35– C'est un peu le paradoxe dans lequel on est, parce que, justement, on parle des droits télés, et sincèrement, effectivement, les droits télés ne sont pas à la hauteur de ce qu'on pouvait espérer, mais aussi en décalage énorme avec l'Italie.
05:47Est-ce que vous pensez que l'Italie au championnat italien est trois fois meilleure que celui français ?
05:53– Malheureusement, ce n'est plus la question aujourd'hui, Monsieur Diallo. Aujourd'hui, il faut faire face à la difficulté, il faut déjà trouver un partenaire.
05:58– Il fait face de manière, je pense, très concrète. Donc, Nicolas Taverneau voit tout le monde, actuellement. Et ce qui est assez réjouissant, c'est qu'il y a énormément de candidats.
06:07– Ça, c'est vrai. C'est une high-five surprise. – Pour énormément de candidats. Mais ça montre que notre championnat est parfois sous-estimé.
06:14Vous, vous suivez le championnat, vous voyez des bonnes équipes, vous voyez des bons joueurs...
06:18– On va donner des chiffres tout à l'heure, il n'y a jamais eu autant de monde dans les stades.
06:21– Moi, je dis que la France, de ce point de vue-là, est parfois sous-estimée, 28 000 spectateurs quasiment de moyenne.
06:27Des stades que personne en Italie, par exemple, a. Une formation qui reste une des meilleures du monde, avec des joueurs qui jouent dans les meilleures équipes du monde.
06:36– Monsieur Diallo, ce n'est pas ça le problème. On peut tous être d'accord là-dessus. Le problème, c'est comment ça a été géré, ce qu'a fait le président de la Ligue,
06:43les partenaires qu'il a choisis, le prix qu'ils ont annoncé, à tel point que les gens qui vont dans les stades ne sont pas prêts à payer les sommes qu'on a données.
06:49Ça a été ça le drame, en fait.
06:51– Il y a eu au lancement certainement une erreur sur le marché, les tarifs.
06:55Aujourd'hui, bien évidemment, je pense que personne n'est prêt à payer 39,90 pour voir du championnat. Ça n'existe nulle part.
07:01– 39,90 plus l'abonnement...
07:04– C'est pour ça qu'il y a eu certainement une erreur sur la tarification du marché.
07:10Et on va la corriger, elle va être corrigée, parce qu'on n'y était pas dans le marché.
07:15Et là, c'est pour ça que moi je fais confiance à Nicolas Taverneau, c'est un grand professionnel, il a dirigé longtemps une grande chaîne de télé,
07:20et donc il connaît ça par cœur, puisqu'aujourd'hui, une des orientations quand même fortes de la Ligue, c'est demain de créer une chaîne.
07:28– Alors du coup, cette chaîne, c'est la Fédération qui va la chapeauter ?
07:32Si on comprend bien la révolution que vous annoncez là.
07:35Je précise juste par ailleurs que Nicolas Taverneau est aussi toujours en fonction chez nous, dans le groupe CLACGF.
07:39– Très concrètement d'ailleurs, Nicolas Taverneau, il est sous votre responsabilité ?
07:46– Moi, je ne suis pas président du football amateur, je suis président du football français.
07:50Donc je suis président de tout le football français.
07:52– Mais ça, on ne l'entendait pas trop avant.
07:54– Je le dis, nous on avait l'impression que le président, il s'occupait des bleus,
07:58et le football amateur, il envoyait un sac de ballons par an pour se faire élire.
08:03– Encore une fois, la Fédération, elle a délégué à une Ligue professionnelle pour gérer le football professionnel.
08:10Donc il est normal qu'elle ait son indépendance, qu'elle gère au quotidien,
08:13et ce n'est pas la Fédération de le faire.
08:14– Mais quand elle est défaillante, on intervient.
08:16– Donc en gros, là, elle est un peu sous tutelle et vous reprenez les manettes.
08:18– Elle n'est pas sous tutelle, moi je travaille en bonne collaboration avec la Ligue.
08:23Simplement, elle rencontre une difficulté majeure.
08:26Et donc le rôle de la Fédération qui, elle, est garante du long terme,
08:29qui est garante de l'intérêt général, de l'unité du football, c'est d'intervenir.
08:33Et donc j'avais dit, dès l'automne, le moment venu, je prendrai une initiative.
08:38Alors peut-être que certains n'ont pas beaucoup écouté,
08:40mais une fois que ça a été passé, j'ai pris cette initiative à plusieurs titres.
08:46J'ai quand même, et je crois que c'est unique dans l'histoire,
08:48versé près de 20 millions d'euros au club professionnel cette saison et l'année prochaine.
08:54– Vous avez filé un coup de main.
08:56– Mais c'est normal.
08:57J'ai pris en charge l'organisation du Challenge des Espoirs,
09:00parce qu'il y a beaucoup de joueurs qui ne peuvent pas jouer dans l'équipe première
09:03et qui, pour continuer à progresser, ont besoin de jouer.
09:07La Fédération a pris en charge ce championnat cette année pour qu'il ait lieu et c'est un vrai succès.
09:12Et ensuite, j'ai dit, moi je vais proposer un projet. Pourquoi ?
09:15Parce que quand CVC est venu créer cette société commerciale à la Ligue,
09:20il y avait un projet, il y avait un business plan, comme on dit,
09:25qui prévoyait qu'en dix ans les revenus de la Ligue devaient doubler, tripler.
09:29– Oui, le milliard, le milliard et demi.
09:33– J'ai dit au club professionnel, quand j'ai pris cette initiative de les réunir le 3 mars dernier,
09:38je pense qu'il n'y a plus de projet pour le football professionnel français.
09:41Il n'y a plus de projet.
09:42Puisque ce projet de revenu n'est plus là,
09:47qu'une partie des hommes qui l'avaient porté n'est plus là.
09:49Et donc, s'il n'y a plus de projet,
09:52moi je vais proposer avec les clubs un nouveau projet pour réenchanter l'avenir.
09:55Parce qu'en fait, depuis maintenant, et je vais dire depuis la Covid,
09:59avec tous les épisodes que vous avez rappelés,
10:02le football français ne subit que des impacts négatifs.
10:06– Des crises financières.
10:07– Des crises et des impacts négatifs.
10:10Et moi, je pense qu'il faut réenchanter notre football.
10:13Le football, c'est du plaisir, c'est de la passion.
10:16Il faut qu'on raconte quelque part une autre histoire.
10:18Et pour ça, il faut avoir un projet.
10:20Il faut qu'on puisse le voir sans payer trop cher,
10:22que les gens reviennent alors qu'ils sont partis dans le piratage.
10:26Il faut peut-être, alors ça va à la fond,
10:31qui ont beaucoup bossé.
10:31– Les deux sénateurs qui l'ont reçu plusieurs fois.
10:33– Ils viennent très souvent ici nous expliquer.
10:34Vous êtes maintenant la main avec eux sur leurs idées ?
10:36– Mais je salue leurs travaux, parce qu'ils ont beaucoup travaillé.
10:39– C'est vrai.
10:39– Ils sont courageux dans un certain nombre de leurs propositions.
10:42Et moi, je discute avec eux pour leur faire des propositions.
10:46– Ils vous ont tendu le bâton pour la révolution.
10:48– Mais c'est très bien, parce que je crois que c'est le bon moment.
10:52On est aujourd'hui en période d'une crise.
10:54Même si, encore une fois, il y a beaucoup d'aspects très positifs dans notre football.
10:57Et ce que je regrette, c'est qu'on ne puisse pas les mettre…
10:59On parle beaucoup de négatifs, mais quand même, je le disais à l'instant,
11:0228 000 spectateurs de moyenne dans nos stades.
11:05– Et 86 % de remplissage cette année.
11:07– Bien encore.
11:08– On était souvent en dessous de 20 000 spectateurs de moyenne.
11:11– Répartition de l'argent.
11:12Il va falloir aller dans le bureau.
11:14– Il faut faire une pub par ailleurs.
11:16– On parlait de répartition de l'argent.
11:17– Répartition de l'argent, c'est pareil.
11:19Moi, j'ai proposé au club, je me dis aujourd'hui,
11:21ils ont fait une clé de répartition pour une somme de revenus
11:25qui était estimée à un milliard.
11:27Quand on a la moitié, voire moins,
11:30ça veut dire que cette clé ne fonctionne plus.
11:33– Bien sûr.
11:34– Donc il y a, en fait, trois grands blocs.
11:36Il y a les droits UEFA, ceux qui jouent les Coupes d'Europe
11:38et qui touchent des revenus importants,
11:40parce qu'en fait, nos revenus ont été aspirés par l'international.
11:43Et donc ceux-là, tant mieux, et comme les clubs français ont performé…
11:45– Ils le méritent, ils sont qualifiés en Coupes d'Europe.
11:47– C'est parfait, ils le méritent, et c'est tant mieux pour les clubs français.
11:50Et puis ensuite, il y a les droits internationaux,
11:53qui sont la seule poche de croissance,
11:54puisqu'on est passé en gros de 70 à 80, à 150 pour le moment.
11:57– Et que le PSG préempte…
12:00– Et on a les droits domestiques.
12:01Et moi, difficulté…
12:02– Les droits internationaux, on peut rester sur ce qu'a dit Gilbert.
12:05Est-ce que le Président de la FED a le droit d'aller dire à Nasser Al-Raid al-Fiqh
12:08que ce n'est pas lui le patron ?
12:10– Ce n'est pas ce que je lui ai dit,
12:11mais pour vous faire une petite confidence,
12:13je l'ai vu il y a très peu de temps, là,
12:16et je lui ai dit que c'est important
12:20qu'il n'y ait pas de club qui reste au bord de la route.
12:22– Merci.
12:22– Et donc moi, je souhaite, et je l'ai dit publiquement devant tous les clubs,
12:26que ceux qui ont doivent donner à ceux qui n'ont peut-être rien.
12:30Et donc, il faut que les clubs se réunissent.
12:32Moi, je n'impose rien, mais il faut qu'ils se réunissent pour faire en sorte que…
12:35– Il est ouvert à ça ou… ?
12:36– Ceux qui n'ont accès qu'aux droits domestiques.
12:38Et aujourd'hui, les droits domestiques, pour l'année prochaine…
12:40– Pour l'instant, ils ne sont que dalle.
12:42– On ne sait pas très bien, mais c'est en tout cas pas loin de zéro.
12:44– Monsieur Diallo, juste pour ça, après…
12:46– Non, Flo, s'il te plaît.
12:47– Alors, je garde ma question pour après la pub.
12:49– Flo, à toi, comme prévu.
12:50– Pour rebondir sur ce que vient de dire Philippe Diallo,
12:51puisqu'il a vu Nasser El-Raylaifi cet après-midi,
12:55quand vous dites que vous lui avez parlé,
12:56moi, je vous dis qu'il ne va pas être d'accord.
12:58La clé de répartition, c'est fondamental,
13:00et on sait que si vous laissez trop de liberté,
13:03c'est pour ça que je vous demandais si Nicolas Taverneau,
13:05si la Ligue allait être, entre guillemets, sous votre tutelle.
13:07Vous avez très bien répondu, mais là encore,
13:09à mon avis, il va falloir plus tordre le bras à Nasser
13:12que juste de lui dire ça.
13:13Vous parlez de la clé de répartition,
13:14on sait que dans d'autres championnats, c'est mieux fait.
13:16Ce n'est pas possible de rester sur ces répartitions-là,
13:18et je suis certain que Nasser El-Raylaifi
13:20ne sera pas forcément d'accord avec vous.
13:22– Bon, d'abord, je l'ai dit tout à l'heure,
13:24la clé de répartition, elle n'a pas été faite dans le contexte actuel,
13:27donc il faut certainement la réviser.
13:29D'autant plus qu'encore une fois,
13:30ceux qui n'ont accès qu'à des droits domestiques,
13:32c'est-à-dire la grosse moitié de la Ligue 1 notamment,
13:36risquent de ne pas avoir grand-chose l'année prochaine.
13:39Donc, moi, je crois qu'il faut réviser ces clés de répartition,
13:42il faut que les clubs se mettent autour d'une table
13:43pour, au-delà des cas personnels,
13:46essayer d'imaginer l'intérêt du championnat lui-même.
13:48– Je relance juste.
13:50Se mettre autour d'une table, si vous laissez les clubs le faire,
13:53vous avez vu ce qui s'est passé depuis quelques années.
13:55C'est que quand c'est Nasser,
13:57on a vu la fameuse Vizio,
13:59la fameuse Vizio, c'est Nasser qui coupe la parole.
14:03– D'abord, je voudrais dire que, bon,
14:05ne faisons pas porter trop de responsabilité à Nasser et au PSG,
14:10qui aujourd'hui est quand même le porte-étendard du foot français,
14:13et dans 15 jours, ils vont jouer une finale de Ligue 1 champion formidable.
14:16– Ça, on est tous d'accord là-dessus,
14:18et on est tous contents de ça, enfin, les supporters du PSG,
14:21mais dans le même temps, ils ne peuvent pas écraser…
14:23CVC, la répartition, elle est insupportable,
14:25pour l'OM et Lyon qui se sont laissés marcher dessus,
14:27et les autres.
14:28Et si en plus, les droits domestiques,
14:30ils ne comprennent pas qu'en plus c'est bon pour le business,
14:31les Anglais, comment font les Anglais ?
14:33Ils ne sont pas communistes, les Anglais ?
14:34– Moi, je partage cet avis-là,
14:36parce que je regarde le championnat anglais,
14:38donc les répartitions, en gros, de 1 à 2,
14:41entre le premier et le dernier.
14:43L'Allemagne, pareil.
14:45Et c'est deux championnats qui sont exemplaires.
14:48L'Angleterre, parce que c'est le premier championnat du monde,
14:50et les États-Unis…
14:50– Vous voulez arriver à un tel répartition ?
14:53– Je crois qu'il faut que les clubs rediscutent,
14:54et en tout cas, au moins temporairement,
14:56pour que tous les clubs puissent traverser la crise
14:59dans les moins mauvaises conditions possibles.
15:00Et puis ensuite, je pense qu'il va y avoir un rebond.
15:03C'est ça à quoi on travaille,
15:04à la fois sur le projet de gouvernance,
15:06sur le projet de chaîne avec Nicolas Taverneau,
15:09pour qu'on prépare un rebond.
15:11Mais ça ne va pas être ce rebond dans les 15 jours.
15:14Ça va prendre un peu de temps,
15:16parce qu'il faut reconstruire,
15:17et avoir une confiance avec nos supporters,
15:20avec les téléspectateurs, avec les abonnés,
15:22avec tous les fans du foot.
15:23Il faut reconstruire ça,
15:24et ça va nous prendre un tout petit peu de temps.
15:26Dans ce temps-là, il faut qu'il y ait une vraie solidarité
15:28qui s'exprime entre tous les clubs.
15:31– Les auditeurs et téléspectateurs de Lafter
15:33sont évidemment toujours à l'écoute
15:34de la façon dont ils vivent le football.
15:35Donc évidemment, ils ne sont pas contents
15:36d'avoir à changer d'opérateur tous les ans
15:38depuis quelques années, ça coûte trop cher,
15:40il faut avoir plusieurs abonnements, etc.
15:42Cette future chaîne…
15:43Nous, on avait lancé une idée dans Lafter il y a quelque temps,
15:45on avait dit « mais en fait, il faut tout mettre ! »
15:46Il faut y mettre la Coupe de France,
15:47il faut y mettre la Ligue 1, la Ligue 2, la Ligue 3, les féminines…
15:50– Je crois que vous l'avez dit, non ?
15:52Est-ce que le projet que vous avez en tête va dans ce sens ?
15:56– En tout cas, je pense que pour l'instant,
15:58le travail se fait autour de la Ligue 1
15:59parce que c'est le produit phare.
16:01Mais je pense que d'avoir, comme vous l'aviez suggéré,
16:06quelque chose qui permette à un fan de foot, peut-être demain,
16:09de voir des sélections de jeunes, de voir des féminines,
16:14de voir du foot sale, de voir le foot français dans son ensemble,
16:18je pense que ça peut avoir du sens.
16:20Alors, je laisse les experts tels que ceux qui sont à l'œuvre aujourd'hui
16:25à la Ligue nous présenter des projets,
16:27mais je pense qu'à terme, il y a peut-être du sens aussi
16:29dans cette approche pour permettre d'avoir accès
16:31à tout le football dans sa diversité.
16:33– Les contenus de FFTV qui sont très regardés
16:36sur les championnats nationaux et autres
16:39peuvent être aussi intégrés à cette offre-là.
16:41– Je pense que demain, par exemple, je vais, je pense en 2026-2027,
16:44lancer une Ligue 3 professionnelle.
16:48On aura besoin d'un diffuseur pour débrouiller des très beaux clubs
16:51qui vont jouer ce championnat.
16:53Il y a là aussi peut-être une nécessité d'exposition pour ça,
16:57parce que le football, malgré tout ce qui s'y passe,
17:02reste quand même formidablement populaire.
17:05C'est des dizaines de millions de gens qui aiment le football.
17:08Et donc, si on leur donne un accès où vous avez tout,
17:12où vous avez un prix attractif, raisonnable,
17:15qui correspond à leur capacité,
17:17je pense qu'il y a une capacité importante de rebond.
17:21Et peut-être que les abonnés qu'on n'a pas eu là,
17:24peut-être que demain, on fera mieux.
17:26– Dites-moi, monsieur Delau, excusez-moi la petite parenthèse,
17:28parce que je pensais à un truc.
17:29Samedi soir, il y a la finale de la Coupe de France.
17:30– Finale de la Coupe de France.
17:31– Vous y serez, forcément.
17:32– Ah oui.
17:32– C'est vous qui remettez le trophée.
17:33– Absolument.
17:34Avec le président de la République, effectivement, traditionnellement, il y a...
17:37– Parce que samedi soir, le PSG était champion de France,
17:40le président de la Ligue, ce n'est pas lui qui a remis le trophée,
17:42c'est Nasser Al-Raleifi tout seul.
17:44– Oui, il s'est remis le trophée à lui.
17:45– C'est quand même quelque chose de complètement scandaleux, non ?
17:47– En tout cas, je pense qu'une institution doit remettre son trophée au vainqueur.
17:52– Et comment on explique ça ?
17:53Vous avez une explication ?
17:54On n'en a pas eu d'explication non plus.
17:55– Monsieur Delau, je me suis posé la question de savoir
17:57si c'était vous qui alliez remettre le trophée de la Ligue, samedi dernier.
18:00– Non, parce qu'on m'aurait accusé d'imposer...
18:02Donc je reste à ma place.
18:04– On a vu Gianni Infantino remettre le trophée de la Coupe d'Afrique récemment,
18:07donc tout est possible.
18:09– Je pense que c'est le trophée de la Ligue,
18:11et il est naturel qu'un représentant de la Ligue
18:15doive remettre ce trophée au club vainqueur.
18:18– J'en rebondis sur la finale de la Coupe de France,
18:20parce qu'il y a un sujet Stade de France.
18:22Le Stade de France, c'est a priori la maison numéro 1 de l'équipe de France,
18:26elle a été championne du monde, etc.
18:28Bon, aujourd'hui, il y a un nouvel opérateur au Stade de France,
18:32Gilles Eben, sur l'occurrence.
18:35L'accord ne semble pas tout à fait fluide,
18:37il faut que vous nous fassiez un point.
18:39Qu'est-ce qui va se passer dans les mois et les années qui viennent ?
18:41Est-ce que le Stade de France va rester la maison des Bleus ?
18:44Ou est-ce que, après tout, ce ne serait pas un scandale,
18:46l'équipe de France, comme par exemple ça se fait en Italie,
18:49va aller se balader un peu partout,
18:51à faute d'accords entre Gilles Eben et la FFF ?
18:55– Gilles Eben s'impatiente.
18:57– Moi en tout cas, je pense que comme beaucoup de fans des Bleus,
19:02j'adore le Stade de France,
19:03c'est là qu'elle a décroché quelques-uns de ses plus beaux succès,
19:06notamment cette fameuse Coupe du Monde.
19:09– Vous l'aimez vraiment le Stade de France ?
19:10Parce que vous savez qu'il y a, pour dire la vérité,
19:13on n'est pas de grands fans, même s'il y a le grand événement.
19:16– Cette année, vous savez,
19:17parce que le Stade a été pris pour les choses olympiques,
19:19on a amené, entre guillemets, l'équipe de France à Metz,
19:24à Marseille, à Bordeaux, à Lyon.
19:27Et moi j'adore ça.
19:29Parce qu'on a amené l'équipe de France au plus près de ses fans.
19:31Et les gens, quand vous allez en province,
19:33chez eux, avec l'équipe de France, c'est formidable.
19:37Donc ça, déjà, j'aime ça.
19:39Mais en plus, économiquement, parce qu'il faut parler un peu de ça,
19:44on a joué toute l'année avec une jauge moyenne
19:47qui était à 40 000 spectateurs.
19:48Stade de France, c'est 80 000.
19:50– Donc c'est moins intéressant ?
19:52– J'ai fait une marge cinq fois supérieure.
19:55Donc ça veut dire que...
19:56– En allant dans les Stades aux Provinces ?
19:57– Oui, parce que les conditions qui sont faites
20:00à la Fédération française de football,
20:02comme celles de rugby, mon collègue Florian Grille,
20:06ne sont plus du tout adaptées.
20:08Nous, nous avons pendant des années joué dans un stade de France
20:11où finalement, malgré le fait que l'équipe de France
20:14remplisse ce stade, nous n'en avons pas tiré les fruits.
20:16Et donc, j'ai dit aux opérateurs,
20:22nous, on veut venir,
20:23mais dans des conditions qui soient mieux équilibrées.
20:26– Il serait logique que l'argent que les supporters mettent
20:28pour acheter un billet aille dans les caisses de la Fédé
20:30plutôt que dans les caisses de GLM.
20:31– Ce n'est pas tout à fait le cas.
20:33Et c'est pour ça que je n'ai pas signé pour l'instant avec GLM.
20:35J'espère que peut-être demain, on trouvera un accord.
20:38Mais je veux aller au stade de France,
20:40mais dans des conditions plus équilibrées.
20:42– Ce ne serait pas dramatique d'être équilibré ?
20:44– Vous êtes assez serein parce que vous avez l'option en province.
20:46– C'est pour ça qu'économiquement, le fait d'avoir été en province,
20:51et encore une fois, vis-à-vis de notre public et de nos fans,
20:54c'était une très bonne chose.
20:55Mais économiquement, ça a été aussi une bonne chose.
20:57Donc c'est pour ça que je n'ai pas d'impatience,
21:01je n'ai pas de rejet du stade de France ou de celui qu'il leur a demain,
21:05mais on ira dans des conditions qui sont équilibrées,
21:08ce qui n'était pas le cas jusqu'à présent.
21:09– On peut revenir à la LFP, il y a un dossier qu'on n'a pas abordé,
21:11c'est celui de CVC.
21:13J'ai dit tout à l'heure, quand ils sont arrivés,
21:15La Brune nous a vendu les sauveurs du foot français,
21:17il faut quand même qu'ils prennent à chaque fois 13%.
21:19On peut renégocier ça ou on ne peut pas ?
21:23Quel va être leur rôle demain ?
21:24Il faut être main dans la main avec eux,
21:26ils vont rester, ils veulent s'en aller.
21:28On en est où avec eux ?
21:29– Avec eux d'abord, il faut quand même se rappeler
21:33que nous sommes allés les chercher, ils sont venus,
21:37ils ont mis des moyens économiques très importants
21:41pour sauver le football français qui subissait les contre-coups de Médiapro.
21:46Donc d'abord, il faut reconnaître ce qu'ils ont déjà apporté au football français.
21:50– Oui, ils ne sont pas responsables de la fameuse répartition pourrie
21:52qu'il y en a reçue.
21:52– Ce n'est pas eux aujourd'hui.
21:54– En revanche, ils ont décroché un bondyle, on va dire,
21:55parce que 13% à vie, c'est assez étonnant.
21:57– Ils ont décroché un bondyle, mais peut-être dans une période
21:59où ils avaient la main.
22:01– Ce n'est pas forcément une super idée, on ne va pas revenir dessus.
22:03– En tout état de cause, moi je sais que je les vois régulièrement
22:07et dans le projet que je porte pour le football français,
22:11il faut que tout le monde s'aligne.
22:13Les clubs, parce qu'il faut un consensus,
22:15il n'y avait pas assez d'unité entre les clubs,
22:16il faut la reconstituer et il faut que CVC soit de la partie.
22:20C'est pour ça que dans tout ce que j'ai proposé,
22:22je les ai vus en amont pour leur dire voilà où je veux aller
22:25et ils sont d'accord.
22:26Et donc c'est pour ça qu'il faut recréer cette unité
22:29avec un partenaire qui va être là pour longtemps, CVC,
22:32avec les clubs, avec la fédération dont je souhaite
22:35qu'elle joue un rôle plus important à l'avenir,
22:38pour garantir l'intérêt général justement.
22:40Et donc c'est cet alignement qu'on est en train de faire.
22:42– Et les 13% ça peut faire partie de cet alignement,
22:45une renégo sur le pourcentage ?
22:47– Aujourd'hui il n'en est pas question, ils ont un contrat,
22:49il faut respecter leur contrat.
22:51– Je reviens aux autres sujets parce que le temps passe vite,
22:55on a eu un sujet d'actualité ce week-end
22:57avec une nouvelle fois une journée de lutte contre l'homophobie
23:00qui a fait l'objet de débats,
23:01de certains joueurs qui n'ont pas voulu s'associer à Nantes,
23:05donc on a un joueur qui s'est carrément porté pâle,
23:07d'autres qui ont caché le fameux logo, Mathilde Chalion,
23:11il y a un joueur égyptien du Havre aussi.
23:13– Et puis il y a d'autres interrogations,
23:14parce que par exemple la Reine,
23:15on ne sait pas où est passée Altamari,
23:16et l'année dernière on ne sait pas non plus
23:18où il était passé ce week-end-là.
23:20– En tant que patron du foot français,
23:21comment est-ce que vous avez vécu ce week-end
23:23et quel message vous avez envie de faire passer
23:26après tout ce qu'on a constaté là ?
23:29– Pour moi le message il est juste l'inverse.
23:31Il se trouve que ce week-end, dimanche,
23:33pour la première fois à Clairefontaine,
23:35on a fait ce qu'on a appelé le tournoi des fiertés.
23:38Nous avons invité la Fédération française,
23:40huit équipes qui défendent une cause importante
23:46qui est la lutte contre l'homophobie,
23:48et on les a fait faire un tournoi.
23:50Et donc j'ai souhaité que la Fédération accueille,
23:52parce que le football c'est un lieu de rassemblement.
23:55Il faut que toutes et tous puissent venir jouer au football.
23:59Et donc ceux qui, dans ces joueurs pros,
24:00n'ont pas souhaité ou ont caché, ils se trompent.
24:03Ils se trompent parce qu'il s'agit de lutter contre l'homophobie.
24:08– Ils pourraient les sanctionner ?
24:10– J'ai vu que des clubs ont pris l'initiative de le faire.
24:12– Les clubs le font.
24:13– Est-ce que demain par exemple, si on faisait une opération…
24:15– Sanction économique en l'occurrence,
24:16mais là la Fédération pourrait dire « tiens, suspension par exemple ».
24:19– Si on faisait une opération demain par exemple contre le racisme,
24:22ils cacheraient le badge.
24:27Donc moi je crois qu'ils se trompent.
24:29Et ce qui est bien dommage, c'est qu'aujourd'hui,
24:32l'homophobie, c'est un délit.
24:35C'est comme le racisme.
24:36Et donc on ne peut pas dire qu'on a des idées…
24:39Non, c'est un délit, donc il faut lutter contre ça.
24:42Et ce qui me chagrine, c'est que 99% des joueurs l'ont fait.
24:47Et que c'est une superbe opération,
24:48et à la fin, on ne retient que les quelques joueurs que vous avez cités
24:52qui gâchent et qui nuisent à l'image du football.
24:55– Sur ce dossier, il faut dire qu'il y a beaucoup d'ateliers
24:57qui sont faits à destination des jeunes dans les centres de formation,
25:00que très souvent ça se passe très mal.
25:01On a des retours sur le terrain qui sont assez catastrophiques.
25:04D'autres réussissent à instaurer un dialogue et ça finit bien.
25:09Sur le dossier de ce week-end,
25:11il y a une nuance quelque part qui est introduite de plus en plus.
25:14Pour certains, c'est une fausse excuse.
25:16C'est quand on fait le match contre le racisme,
25:19il y a le patch, on va dire, non au racisme.
25:24À mon sens, le gars qui le met un scotch dessus, c'est qu'il est raciste.
25:30Dans le patch de lutte contre l'homophobie,
25:33on met en avant le drapeau LGBT, les couleurs LGBT,
25:37en disant que ça n'est pas qu'un combat.
25:40Il y a également une connotation politique.
25:42C'est une nuance qui est introduite déjà depuis l'année dernière,
25:45ou il y a deux ans.
25:46Pourquoi on ne fait pas un truc plus simple,
25:48pour claquer un peu le beignet de ceux qui cherchent à s'engouffrer dans cette brèche-là,
25:52en faisant un truc simple qui, je crois, avait été évoqué à la Ligue.
25:55Et je ne sais pas pourquoi c'est revenu,
25:57alors qu'il me semble que l'année dernière,
25:59on avait juste le patch Stop Homophobie.
26:02Et là, celui qui ne le met pas,
26:04c'est parce qu'il est homophobe,
26:05exactement comme celui qui ne veut pas porter le Stop au racisme.
26:08Et je trouve que ça simplifierait le discours
26:10et ça ne donnerait pas de grains à moudre à ceux qui veulent dire
26:14« mais nous, on n'est pas progressistes comme ça, on n'est pas ceci, on n'est pas cela ».
26:17Même si, je précise quand même que Camara, l'année dernière à Monaco,
26:20le Stop Homophobie, il a quand même mis le scotch dessus.
26:23Mais bon, moi, je crois encore une fois, il faut être clair,
26:25il ne faut pas finasser avec ce type de sujet.
26:29Je l'ai dit, nous, ce week-end, on avait ce tournoi,
26:32c'est la première fois que ça se fait,
26:33avec toutes les associations qui étaient présentes.
26:38On a formé, vous parlez d'éducation,
26:41cette année, on a formé, on a sensibilisé avec des modules de formation,
26:45140 000 jeunes,
26:4823 000 éducateurs,
26:51qui ont, sur des modules qu'on a travaillé avec des associations,
26:55été sensibilisés à ces éléments-là.
26:57Parce que moi, je ne veux pas de ça dans le football.
27:00Si on veut, et je parle à la fois en valeur,
27:03mais je parle aussi en image.
27:06Le football, c'est la maison de tout le monde,
27:08c'est une terre d'accueil pour tout le monde.
27:10Et donc, il nous faut à la fois éduquer, former,
27:14accueillir, mais aussi être intransigeant.
27:18C'est pour ça que moi, j'irai en juillet au rassemblement des arbitres,
27:23Ligue 1, Ligue 2, avant le début de saison,
27:26pour leur dire le souhait qu'on aurait pour la saison prochaine en matière d'arbitrage,
27:30mais aussi pour rappeler les protocoles qui existent.
27:32Moi, j'en ai assez de ces champs dans les stades,
27:36qui sont des champs d'injures.
27:38Je vais dans les stades depuis que j'ai l'âge de 6 ans,
27:40j'ai été dans les tribunes de supporters, donc je sais ce que c'est.
27:42Mais il faut à un moment comprendre que la société a changé.
27:46Il faut à un moment comprendre qu'on devient ringard en faisant ça.
27:49– Vous pouvez imposer l'arrêt des matchs ?
27:51– Je pense qu'on peut, en tout cas, interrompre les matchs.
27:55Ça a été fait, je crois, à un OM Saint-Étienne, qui s'est arrêté.
27:59Je pense qu'il faut qu'on soit très vigilants sur ces questions-là.
28:02Parce qu'il n'y a pas de raison qu'en Angleterre,
28:06en Allemagne, pour reprendre ces exemples-là,
28:09on puisse être dans des stades où il y a 40 000 personnes et que ça se passe bien.
28:13Nous, en France, on doit aussi avoir cette intransigeance.
28:16– À propos d'arbitrage, vous êtes satisfait du VAR,
28:18en tant que président de la Fédération ?
28:22– Bon, il y a des polémiques, évidemment.
28:24L'arbitrage, c'est un éternel recommencement.
28:26– Ah, il ne fait plus en avoir avec le VAR, la justice devait apparaître.
28:29– Mais, entre guillemets, on a déplacé un peu les problèmes.
28:31– Ah, merci de le dire.
28:33– On a déplacé un peu les problèmes, donc je les vois bien.
28:36Et vous les voyez encore mieux que moi.
28:37Je sais qu'on est même à la FIFA et réfléchit sur des nouvelles innovations
28:41pour le hors-jeu, pour savoir comment on le juge.
28:43Bon, voilà, je pense que ça a gommé, malgré tout, une grande part d'erreurs.
28:48Aujourd'hui, par exemple, moi j'étais à l'Euro, en Allemagne,
28:52il n'y a pas eu une contestation sur un hors-jeu.
28:54C'est-à-dire que vous avez fait un tournoi entier
28:56dans lequel, par exemple, le hors-jeu n'a pas été un élément
29:00de perturbation du résultat final.
29:02Donc, il y a des progrès, mais il n'y a pas toujours les bonnes.
29:06On a vu, ce sont un certain nombre d'actions.
29:08Lorsqu'on les revoit, on se dit, comment c'est possible ?
29:11– Sur l'arbitrage, plus généralement, il y a eu beaucoup d'idées avancées,
29:17énoncées, notamment sur la sonorisation des arbitres.
29:21Est-ce que ça s'est toujours dans les tuyaux ?
29:22– D'ailleurs, cette année.
29:23– Parce que c'est vrai que, par exemple, on le voit là aussi dans d'autres sports,
29:26comme au rugby, sur l'explication, entre les joueurs et les arbitres
29:29ou entre les arbitres et le public, est-ce que vous y êtes d'accord ?
29:32– Non seulement je suis pour, mais j'ai obtenu l'autorisation de la FIFA de le faire.
29:37Nous avons, avec Anthony Gauthier, le directeur de l'arbitrage,
29:39formé les arbitres et ça aurait pu se mettre en place dès cette saison.
29:43– Deux autres devraient être contents d'entendre ça,
29:44ils ont demandé à la Ligue il y a 6 mois et personne ne leur a répondu.
29:46– Ce n'a pas été possible parce que la Ligue n'a pas été en capacité
29:51de pouvoir sonoriser les stades, qu'il y avait la crise économique que nous connaissons,
29:55mais sachez qu'on est prêt.
29:56C'est-à-dire que dès que la Ligue nous dit « on le met en place »,
30:01eh bien on est en capacité parce qu'on a les arbitres formés,
30:04on a l'autorisation de la FIFA et je pense que c'est un élément supplémentaire
30:07d'explication pour le public et au stade.
30:10– Bon, on arrive à la fin ?
30:12– Oui, la Coupe de France, à quoi ça sert d'avoir enlevé la prolongation franchement ?
30:15– Il faut nous la remettre, la prolongation, c'est la séance du football,
30:18il y a de moins en moins de matchs là.
30:20– Il y a beaucoup, vous savez…
30:21– Il n'y a plus la Coupe de la Ligue, on est passé à 18 clubs,
30:23franchement 18 clubs d'ailleurs, on pourrait revenir à 20 ou remettre la Coupe de la Ligue.
30:28– Il y a des périodes sans matchs…
30:31– Oui, mais vous savez, là aussi c'est un débat un peu maternel
30:35parce qu'en fait, on nous dit d'un côté qu'il y a trop de matchs.
30:38– Mais ce n'est pas vrai !
30:39– Et en fait, il y a trop de matchs pour peu de clubs et peu de joueurs.
30:42– Eh bien, il y avait plus de matchs, d'où l'idée de retourner à la Coupe de la Ligue.
30:48– Aujourd'hui, il y a beaucoup de clubs qui ne jouent pas assez.
30:52Quand vous êtes à 18, vous avez 38 journées,
30:54si vous êtes sorti de la Coupe de France prématurément,
30:56vous jouez 35-36 matchs, ce n'est pas assez.
31:00Et donc, de ce point de vue-là, il y a certainement une réflexion
31:02pour voir comment on peut faire en sorte…
31:03– Vous allez réfléchir à quoi ?
31:04Éventuellement, soit repasser à 20, soit remettre la Coupe de la Ligue
31:07et la prolongation en Coupe de France, on la remet ?
31:09– Mais oui !
31:10Moi, j'ai dit que j'étais pour la revaloriser, la Coupe de France.
31:13Donc, est-ce que c'est un élément pour la revaloriser ?
31:15– Mais sûr, ça c'est un combat, vous avez beaucoup de combats.
31:17– D'ailleurs, vous verrez dans 8 jours,
31:19il y aura une vraie revalorisation de la Coupe de France.
31:22– Ah, pourquoi ?
31:23– C'est quoi ? Préparer une surprise ?
31:24– Vous verrez, ben voilà !
31:25– Le jour de la finale ? On le saura le jour de la finale ?
31:28– Au jour de la finale.
31:29– Et vous parlez beaucoup de gouvernance, c'est normal,
31:31il y a des gros sujets comme ça,
31:32mais c'est vrai qu'on a besoin de parler de sportifs,
31:34c'est pour ça qu'on vous parle de prolongation de la finale,
31:36c'est des choses qui parlent aux gens.
31:38Et à l'inverse, dans les réformes, la Coupe de la Ligue,
31:40si elle revient, très bien,
31:41il y a des très grands commentateurs de la Coupe de la Ligue
31:44qui ont existé dans l'histoire de la planète.
31:46Mais en dehors de ça, en revanche…
31:48– Je ne suis pas contréautour, la question, c'est juste de trouver un diffuseur.
31:51– Oui, c'est ça.
31:52– Vous avez votre chaîne maintenant.
31:53– Tu la mettras dessus ?
31:54– Ben voilà !
31:55– En revanche, dans les choses à éviter,
31:57c'est la fameuse idée dont on a entendu parler,
31:59de play-off de fin de saison sur la Ligue 1,
32:01parce que là, pour le coup, ça n'aurait pas tant d'ensemble.
32:03– Faites pas ça, monsieur Delors.
32:05– Je vais vous dire,
32:07dans le travail que j'ai lancé en mars,
32:09il m'a été restitué le 12 mai dernier,
32:12Damien Comeuilly, le président du TFC,
32:14qui a mené ces travaux comme animateur,
32:16avait donné carte blanche,
32:18c'est-à-dire demandé au club
32:20quelles sont les idées qui vous paraîtraient
32:23capables de revaloriser nos championnats.
32:26Donc, il y a beaucoup d'idées qui sont sorties,
32:28et tant mieux, ça ne veut pas dire qu'on va les appliquer dans la minute.
32:31– Il y avait une petite synthèse, et effectivement, ça a paraissu.
32:32– Dernière question, parce qu'il faut qu'on arrête,
32:33est-ce qu'au milieu de tous ces dossiers,
32:35vous avez eu le temps de voir Zidane,
32:36et de prendre rendez-vous, et de vous mettre d'accord ?
32:38– Je crois que c'est déjà calé, il va falloir prendre rendez-vous.
32:43– Vous savez très bien qu'en la matière,
32:46moi, j'ai beaucoup de respect pour ce qu'a fait Didier Deschamps,
32:50même si je sais que c'est parfois...
32:51– Mais ça, on est d'accord.
32:52– Et donc, j'ai dit...
32:53– La même chose qu'on parlait au passé, là, vous aviez dit...
32:55– Parce qu'il a annoncé lui-même qu'à la fin de la Coupe du Monde...
32:58– Oui, c'est pour ça qu'on vous pose la question.
32:59– Et moi, j'ai dit que je serai prêt,
33:02nous serons prêts pour la succession.
33:04Donc, ne vous inquiétez pas, le moment venu,
33:07tout sera en place pour que la succession de Didier Deschamps soit assurée.
33:10Mais là, on est dans une période où on va jouer le Final Four
33:14en Allemagne, contre l'Espagne...
33:17– L'aliénation, vous voulez dire.
33:19– L'aliénation, et on a ensuite la Coupe du Monde.
33:22Et ces deux objectifs, moi, je veux que Didier, son staff,
33:25soit dans les meilleures conditions pour pouvoir nous amener
33:28là où on doit être à chaque fois, c'est-à-dire...
33:30– Vous pensez que ça va le troubler si on dit que c'est Zidane alors que tout le monde le sait ?
33:33– Non, mais je crois qu'il faut...
33:34– Ça ne va pas le troubler, il est solide.
33:35– Oui, il est solide.
33:36Heureusement !
33:37Heureusement, parce qu'il a été taquiné, je vais dire, quelques fois.
33:41– Il nous a aussi taquinés, cela dit.
33:43– Si on lui mettait en plus Dugarry comme adjoint...
33:45– Là, il va faire la gueule !
33:47– Non, non, mais c'est un super sujet.
33:51Moi, d'abord, je vous dis, je suis concentré là aussi avec lui sur l'Espagne.
33:55L'Espagne, c'est un peu notre bête noire.
33:57– Oui, c'est vrai.
33:58– Chez les filles, on a perdu la finale de la Ligue des Nations contre l'Espagne.
34:02On a perdu la demi-finale de l'Euro contre l'Espagne.
34:05On a perdu la finale des Jeux Olympiques contre l'Espagne.
34:09Donc, ces trois trucs, si on les avait gagnés...
34:13– Si vous discutez foot et France-Espagne,
34:15dans ce cas-là, il faut juste lui dire de ne pas trop blinder le milieu,
34:18et d'essayer de mettre des joueurs qui jouent.
34:20Peut-être qu'on a une chance de rivaliser.
34:22– Je crois, ne pas me tromper, que vous êtes un supporter historique du FC Nantes.
34:26Vous savez ce que c'est que le jeu.
34:27Des fois, on aimerait s'amuser un peu plus avec les blagues.
34:29– Depuis il y a quelques années.
34:30– Le supporter historique, quand il était jeune, il était Nantais.
34:33– Parce que maintenant, il y aurait aussi un débat à avoir sur le FC Nantes actuel.
34:36– Bon, merci d'être venu, en tout cas, Philippe, d'y allonger ce débat-là.
34:39– Merci d'être venu, c'était très intéressant.
34:41On a essayé d'aller à l'essentiel,
34:43de rentrer toutes les questions importantes en 40 minutes.
34:46– Merci beaucoup.
34:47– Et on attend votre fameuse révolution, M. Dalot.
34:49On attend un patron du foot français.
34:51Et n'oubliez pas qu'au départ, on était sceptiques, vous le savez,
34:54puisque je vous l'ai dit.
34:55Parce qu'on pensait que vous étiez l'homme de l'ombre,
34:57derrière Noël Legrette, et nous, Noël Legrette, ce n'est pas notre ami.
35:00Donc je suis très content de voir que vous vous affirmez
35:02comme le patron du foot français, si on en a besoin.
35:04– Encore une fois, je ne me lève pas des matins avec des lubies.
35:08J'essaie d'avoir une analyse du football et de proposer des solutions.
35:12Si vous regardez ce que je fais depuis maintenant un peu plus de deux ans,
35:16il n'y a que ça.
35:17J'ai réformé l'arbitrage, on en a parlé,
35:19mais aujourd'hui l'arbitrage est complètement différent d'il y a deux ans.
35:23Les féminines, le foot sale, tout le foot pro,
35:28on est dans un élément aujourd'hui de réforme générale.
35:31– Une idée, pousser le foot sale pour l'IGO versus le vrai foot.
35:35– Vous voyez, c'est l'idée que j'ai déjà soumise à Janine Fantino pour l'IGO,
35:39parce que je pense que c'est quelque chose qui séduit notre jeunesse,
35:42qui a un grand avenir.
35:43Ça ne va pas se faire, parce qu'on m'a déjà répondu,
35:45ça ne pourra pas pour l'IGO à Los Angeles,
35:49mais il y a de fortes chances que ce soit à Brisbane ensuite.
35:52– Très bien. – Très bien.
35:53– Merci beaucoup Philippe Diallo, à très bientôt dans l'after.