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  • 20/05/2025
Charles d’Anjou, président du média Omerta, vient présenter le nouveau numéro de son magazine d’enquête et de reportage : "Trump-Poutine, à l’assaut de l’Europe".
Pour Charles d’Anjou, le combat actuel dépasse de très loin la guerre en Ukraine car il est idéologique entre deux visions du monde et de l’Humanité. Pour lui, "Trump et Poutine sont loin d’être parfaits et ils ont commis des erreurs. Mais reconnaissons à ces deux présidents d’être des patriotes sincères et d’incarner la résistance au nouvel ordre mondial. Leur politique est le reflet de ce qu’ils sont, des hommes épais, forgés par les difficultés et les responsabilités qu’ils assument, lesquelles sont hors norme. Les deux présidents sont coriaces, leurs peuples aussi. Pour l’un comme pour l’autre, le dernier combat a commencé contre les élites de Davos et de Bruxelles".
Dans cet entretien, le président d’Omerta cherche à prendre la mesure de l’affrontement qui vient de débuter avec une Europe dont les dirigeants actuels prennent le risque de la faire sortir de l’Histoire. Un entretien sans langue de bois, pour prendre la mesure de la confrontation mondiale qui vient.

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Transcription
00:00Générique
00:00Charles Danjou, bonjour.
00:07Bonjour, Marcia.
00:07Vous êtes le président d'Omerta et vous venez présenter le nouveau numéro du magazine d'enquête et de reportage,
00:12donc Omerta, le numéro 8, intitulé « Trump-Poutine à l'assaut de l'Europe ».
00:17On le retrouve dans tous les kiosques et chez les marchands de journaux et sur le site d'Omerta.
00:21Absolument.
00:21Voilà, donc je sais tout.
00:22On va évoquer avec vous la guerre en Ukraine, là je plaisante moins, et ses derniers développements.
00:26Non, mais en titrant « Trump-Poutine à l'assaut de l'Europe », vous semblez indiquer qu'en fait le combat dépasse de très loin la guerre de l'Ukraine
00:35et que c'est un combat qui est idéologique entre deux visions du monde et de l'humanité.
00:39Vous dites même d'ailleurs que c'est un combat qui sera long et sans merci.
00:43Oui, absolument. En fait, c'est une sorte de règlement de compte au sein du mot occidental.
00:46Et là, dans le monde occidental, on s'est permis de mettre aussi la Russie,
00:51puisque la Russie est à majorité slave et orthodoxe,
00:56donc elle fait partie d'une certaine manière de ce monde occidental un peu élargi.
01:01Et effectivement, ce qu'on a cherché à montrer, c'est que l'élection de Donald Trump avait un peu rebattu les cartes,
01:06puisque jusqu'à son élection, d'abord, les élites européennes le donnaient mort et enterrée,
01:11mais aussi parce que son élection, elle a permis de rééquilibrer les choses.
01:16Le monde occidental, les élites, on peut dire, européennes, mondialistes, avec Joe Biden,
01:23avaient réussi à isoler, d'une certaine manière, la Russie, de par la guerre en Ukraine,
01:28mais plus généralement, la Russie a toujours représenté,
01:30depuis l'accession au pouvoir de Vladimir Poutine le 6 mars 2000,
01:33une cible pour ces élites européennes.
01:36Et là, avec l'arrivée de Trump, ça rééquilibre les choses,
01:40puisque entre Trump et Poutine, il y a beaucoup de points communs,
01:43beaucoup de convergences politiques, et ils ont comme cible,
01:45et c'est ce qu'on démontre dans le magazine,
01:47ces élites démocrates aux États-Unis,
01:50Donald Trump veut prendre sa revanche et éliminer les élites démocrates
01:55et les affaiblir le plus possible et le plus longtemps possible,
01:58mais aussi en Europe, puisque ces deux présidents ont un compte, je dirais,
02:03politique, mais aussi personnel à régler, avec Ursula von der Leyen,
02:07avec Emmanuel Macron et avec d'autres.
02:10On a le sentiment quand même qu'il y a une certaine empathie pour les deux personnages,
02:14tout au moins à travers ce que je lis dans le magazine.
02:17Alors, soyons clairs, Charles D'Anjou,
02:18enfin, Poutine et Trump, ils ne sont pas parfaits.
02:21– Non, c'est ce qu'on dit aussi, ils ont commis des erreurs,
02:23mais comme tous les hommes politiques, ils en commettront d'ailleurs d'autres.
02:26Mais ce qui est intéressant chez ces deux personnages,
02:29c'est d'abord d'où ils viennent.
02:30Les deux, Vladimir Poutine a un peu plus de 70 ans,
02:33Donald Trump en a quasiment 80,
02:36ils viennent d'une époque où les dirigeants politiques étaient normaux,
02:39c'est l'époque de Jacques Chirac,
02:41c'est des personnages qui ont grandi dans l'immédiat après-guerre,
02:46qui ont connu la guerre froide,
02:47qui ont connu les changements, les bouleversements de la chute de l'URSS,
02:51de la vie politique américaine pour Donald Trump.
02:53Et donc, ils ont une certaine épaisseur,
02:55ils ont une culture, et je dirais qu'anthropologiquement,
02:58ils correspondent à ce qu'ont toujours été les grands dirigeants internationaux.
03:01Ce qui n'est pas le cas de beaucoup de dirigeants européens,
03:04en particulier en France.
03:06Aujourd'hui, d'abord, on voit le profil d'Emmanuel Macron,
03:09et pas du tout le profil, il n'a pas l'avis d'un Donald Trump ou d'un Vladimir Poutine.
03:13C'est quelqu'un qui a souvent été premier,
03:15mais qui n'a finalement, comme expérience humaine,
03:18comme expérience de vie, pas grand-chose,
03:20à part les diplômes et la cooptation,
03:22et puis des élections qui ont tourné en sa faveur,
03:26mais il n'a pas vécu grand-chose.
03:28Il y en a d'autres aussi.
03:29Quand on voit Gabriel Attal, qui, s'il n'est pas président à 35 ans,
03:36on fera quasiment une dépression.
03:39Ce monde politique européen de l'Europe de l'Ouest
03:41est très éloigné de ces deux dirigeants,
03:44et c'est aussi ce qui fait leur force,
03:45puisque devant l'adversité,
03:48eh bien, ils savent tenir bon.
03:50Vladimir Poutine, isolé du monde occidental,
03:54a su tenir tête et a su continuer le combat
03:58et tenir la dragée haute, à la fois aux Ukrainiens,
04:00mais aussi aux Européens.
04:01Et puis Donald Trump, évidemment,
04:04dans la manière dont il a amené la renégociation
04:07des droits de douane
04:08et sa manière de négociation sur les grands sujets,
04:13on voit bien que les Européens ne sont pas prêts,
04:15enfin, ne sont pas exactement à la hauteur de ces deux dirigeants.
04:18On va parler de dirigeants coriaces.
04:21Le terme est ambigu.
04:23Coriaces, Coriaces aussi pour l'Europe, d'ailleurs.
04:25Non.
04:26Coriaces pour l'Europe,
04:27parce qu'ils imposent un rapport de force
04:29que les Européens,
04:31dans ce binôme, dans ce tandem Trump-Poutine,
04:34qui sait, à mon sens,
04:36et on essaie d'en faire l'analyse le plus possible
04:38pour ce qu'on en sait aujourd'hui,
04:40s'est mis d'accord sur un certain nombre de grands sujets,
04:43il est très difficile pour les Européens,
04:45sans l'appui démocrate américain,
04:48eh bien, de continuer sur, comment dirais-je,
04:51leur combat idéologique,
04:52qui sont aujourd'hui très affaiblis.
04:54Quand il y avait Joe Biden,
04:55ils pouvaient, effectivement,
04:56ils étaient au diapason des démocrates américains,
04:58et ils étaient, je dirais, très agressifs,
05:00très entreprenants,
05:01pour exporter le modèle,
05:02en particulier le modèle de démocratie occidentale,
05:05avec les valeurs occidentales,
05:07comme les LGBT,
05:09les droits de l'homme, etc.,
05:11partout sur la planète.
05:12Là, évidemment, c'est plus compliqué,
05:14parce que, je le redis,
05:15ces deux dirigeants,
05:18ce tandem a imposé un rapport de force militaire du côté de Poutine,
05:23économique et diplomatique du côté de Trump,
05:26et les Européens vont devoir plier ou quasiment disparaître.
05:30– C'est une question d'État,
05:33l'Europe, elle sort de l'histoire.
05:34Alors que les Européens parlent, eux,
05:35de menaces contre le monde libre,
05:37le président Macron parle d'international réactionnaire,
05:41alors qu'ils s'engagent, eux, à sauver l'Europe,
05:43vous faites, vous, dans votre éditorial,
05:44un tableau très sombre de l'Europe,
05:47celle dont au moins il parle.
05:49Nous ne voulons pas de cette Europe,
05:50à l'image d'un Occident qui se suicide.
05:52– Oui, c'est vrai, quasiment sur tous les plans.
05:58Moi, je parle dans mon éditorial de l'immigration.
06:00On voit qu'aujourd'hui, les Européens de l'Est souhaiteraient,
06:06ou Giorgia Meloni, ou le Danemark souhaiteraient
06:09une politique plus ferme en matière migratoire,
06:12mais on voit bien que ce n'est pas du tout le cas d'Emmanuel Macron,
06:15ce n'est pas du tout le cas des dirigeants allemands,
06:17des dirigeants anglais.
06:19Pourquoi ? Parce qu'en fait, le modèle qu'ils ont en tête,
06:21c'est une Europe cosmopolite,
06:22c'est une Europe créolisée, et en ça d'ailleurs,
06:24il y a un point de convergence entre le macronisme en France
06:27et le mélenchonisme, l'extrême gauche,
06:31c'est que tous les deux croient en un monde cosmopolite créolisé,
06:34et où en fait, il n'y aurait plus de frontières.
06:36Pour Macron, il n'y aurait plus que le commerce.
06:38Pour Jean-Luc Mélenchon, ce serait l'égalitarisme forcené.
06:43Mais c'est un point de convergence,
06:44et c'est ce qui fait que cette Europe de l'Ouest est malade,
06:48et qu'elle ne comprend pas ce qui se passe dans le monde,
06:53et qu'en partie, c'est pour ça que je dis que les dirigeants
06:57comme Emmanuel Macron vont avoir beaucoup de mal à s'entendre
06:59avec, évidemment, Vladimir Poutine, mais aussi Donald Trump,
07:01parce que ce n'est pas le logiciel de Donald Trump.
07:05Les valeurs auxquelles croit Donald Trump,
07:07auxquelles croient les républicains, les conservateurs américains,
07:10qui sont aujourd'hui largement au pouvoir aux États-Unis,
07:12eh bien, c'est l'anti-Macron, c'est l'anti-mondialiste,
07:15c'est l'anti-cosmopolitisme.
07:18– Alors, bien libérant, quand vous dites que l'Europe sort de l'histoire,
07:19ben aussi, c'est via la dénatalité, ça c'est un fait, malheureusement,
07:22qu'il avait à faire que l'Europe va finir par sortir de l'histoire,
07:25au moins sur ce point-là.
07:26– Il y a énormément de points, malheureusement,
07:28je parlais de la question migratoire,
07:30il y a aussi effectivement la question de la natalité,
07:33aussi la question de la spiritualité.
07:34On voit que des sociétés occidentales,
07:39on voit ça en particulier dans le monde slave,
07:41mais on voit ça aussi en Italie, par exemple,
07:43où les Italiens sont restés plus conservateurs,
07:46ils sont restés attachés à des valeurs traditionnelles,
07:48à la spiritualité, ça, ça leur a laissé des garde-fous.
07:53On voit qu'un pays comme la France,
07:54quand on voit l'explosion de la prise d'antidépresseurs,
07:59ou aussi, on voit tous les jours,
08:01les scandales de pédophilie, de pédocriminalité,
08:03les comportements déviants,
08:04la dégénérescence d'un certain nombre de nos compatriotes,
08:07on voit qu'il y a un problème,
08:08il y a un problème aujourd'hui qui est civilisationnel
08:13dans cette partie de l'Europe et du monde blanc,
08:17et c'est ce, d'ailleurs, contre quoi essaient de lutter
08:19et Poutine et Trump.
08:22Poutine, c'est plus facile, parce que la société russe,
08:24le communisme, en fait, a permis, paradoxalement,
08:26de protéger la société russe.
08:28– Côté hibernatus.
08:29– Voilà, de la révolution de 68 et du côté de la mouvance libérale-libertaire.
08:35En revanche, pour Trump, il a un vrai combat
08:37qu'il a démarré contre le wokisme.
08:39Et aux États-Unis, c'est un combat qui est très, très dur.
08:41Mais ce qu'on essaie de dire aussi, c'est que ce qu'ils souhaitent faire,
08:46ce que Poutine a mis en place et a conservé en Russie
08:48et ce que Trump essaie de mettre en place aux États-Unis,
08:51ils vont essayer de l'importer aussi en Europe,
08:52parce que ce changement un peu civilisationnel,
08:55c'est aussi un combat politique.
08:57– Vous insistez aussi sur la restriction de la liberté d'expression
09:00dans nos pays, la répression même contre les dissidents
09:03à la pensée de M. Macron, de von der Leyen et tout autre.
09:07Vous citez alors des pays européens, la Géorgie, la Moldavie et la Roumanie.
09:11Alors là, les Roumains vont, semble-t-il, plébisciter à nouveau
09:16Georges Simion, qui est arrivé avec 41% des voix au premier tour.
09:20Il reste donc le favori face à Dan,
09:23qui pourrait être considéré comme la marionnette de Bruxelles.
09:25Est-ce que c'est un énorme changement politique en vue
09:29ou est-ce que c'est quelque chose qui est sous contrôle ?
09:34– Alors c'est quelque chose qui était sous contrôle jusqu'à présent,
09:37puisque à la fois Bruxelles, mais aussi Paris, Emmanuel Macron,
09:43ont essayé le plus possible d'endiguer toute contestation au sein de l'Union Européenne,
09:48au sein d'ailleurs du continent européen plus globalement.
09:50Et ce qui se passe, c'est qu'il y a des pays où le modèle européen,
09:59le modèle de civilisation promu par von der Leyen et par Macron est contesté,
10:03et même vécu comme une forme d'agression qui engendre des anticorps
10:08à une forme de contestation politique jusqu'aux élections présidentielles.
10:11Alors on l'a vu en Géorgie, on le voit maintenant en Roumanie,
10:14on l'a vu aussi en Allemagne avec un succès moindre,
10:17mais là la Roumanie est à la porte de faire ce que Viktor Orban a fait en Hongrie,
10:22c'est-à-dire tout en restant au sein de l'Union Européenne,
10:26en fait devenir un espèce de contrepoids et d'une force
10:30qui au sein de l'Union Européenne conteste le leadership,
10:34je dirais, euro-mondialiste, euro-cosmopolite,
10:38porté par von der Leyen et Macron.
10:40Et effectivement on a eu l'occasion de faire une enquête
10:44et de suivre le nouveau candidat, Jean Sémion.
10:46– Vous avez la parole d'ailleurs dans le journal.
10:47– Exactement, sur le journal et puis dans un reportage sur notre application,
10:51on voit effectivement cette montée en puissance,
10:54ce retour des conservateurs en Roumanie
10:55qui, on les a accusés d'être russophiles et des agents de Moscou,
11:00c'est totalement faux, c'était une entreprise de déstabilisation de ce parti.
11:06– Jean Sémion qui a été interdit voulait sortir de l'OTAN,
11:08on s'aperçoit que Sémion qui le remplace, lui, ne pose plus cette question.
11:12Il dit d'ailleurs dans votre journal qu'il ne met pas en cause
11:14la présence de l'OTAN en Roumanie.
11:16– Absolument, mais s'il y a bien…
11:17– C'est pour ça que je vous demande, est-ce que c'est un candidat libre
11:20ou c'est un candidat qui est déjà sous une forme de contrôle pour y arriver ?
11:25– Alors moi je crois qu'il est sous le contrôle,
11:28sous l'influence des Roumains, en particulier,
11:31comment dire, de l'appareil de sécurité roumain,
11:34qu'on ne peut pas accuser d'être russophiles,
11:36parce que les Roumains ne sont pas russophiles,
11:39les Moldaves le sont plus, les Roumains ne parlent pas russe,
11:43l'Union soviétique a laissé de mauvais souvenirs en Roumanie,
11:48bien que l'Empire russe ait permis de libérer la Roumanie du joug turc,
11:53les Roumains ne sont pas russophiles.
11:55Donc en réalité la ligne de fracture, elle est aujourd'hui,
11:57entre des Roumains conservateurs qui veulent suivre l'exemple des Géorgiens
12:02ou de Giorgia Meloni ou de Viktor Orban,
12:06et la partie de la Roumanie, appuyée par l'Union Européenne,
12:08qui dit non, au sein de l'Union Européenne, il n'y aura pas de contestation.
12:11Et le moyen le plus sûr, le plus efficace pour discréditer le candidat à Georges Escou,
12:18mais aussi cette mouvance, c'est les accusés d'être des agents de Moscou,
12:22ce qui est tout à fait ridicule.
12:23Georges Escou a commencé sa carrière dans l'entourage de George Soros,
12:27de l'Open Society, il en a évolué, il est devenu un patriote,
12:32un nationaliste roumain sincère, mais le procès en nageant du Kremlin,
12:39c'est tout à fait ridicule et c'est un pur mensonge.
12:42– La Roumanie c'est un pays important aujourd'hui,
12:45ce n'est pas un pays de seconde zone en Europe,
12:47et compris par son économie, et ça c'est ce que vous avez ressenti sur place
12:50dans l'enquête, c'est un pays qui bouge, qui est motivé.
12:54– Oui, alors la Roumanie c'est d'abord, on parle beaucoup de l'Ukraine
12:57comme pour son potentiel, ses ressources, les ressources de son sous-sol,
13:03mais la Roumanie en possède aussi beaucoup.
13:06La Roumanie est un pays assez rural, un pays, il faut le dire, encore assez pauvre,
13:10mais qui pour la France évidemment est stratégique,
13:13parce que les Roumains sont francophiles,
13:15aussi parce que l'armée française a des bases et des partenariats avec la Roumanie.
13:20Un certain nombre de grandes sociétés françaises sont implantées en Roumanie,
13:23Auchan, le Roi Merlin ont des dizaines et des dizaines de supermarchés en Roumanie,
13:27et puis la Roumanie évidemment, elle permet l'export d'une partie des céréales ukrainiennes,
13:36c'est une porte d'accès via le port de Constanza sur la mer Noire,
13:39donc c'est un pays évidemment très important,
13:41il est d'autant plus pour la France que nous avons toute une population rome
13:45que nous essayons régulièrement d'expulser,
13:48et évidemment ces roms ne viennent pas que de Roumanie,
13:50mais en Roumanie il y a une population tzigane, une population rome très importante.
13:54Un des enjeux de la coopération avec M. Simion de demain, s'il est élu,
13:58c'est évidemment de faciliter les expulsions.
14:01Concrètement, si Simion est élu, qu'est-ce que ça change ?
14:04Pour le peuple roumain en priorité, pour les Européens ensuite ?
14:08Je pense que pour le peuple roumain, c'est d'abord sur ces questions sociétales,
14:11c'est très important, puisque depuis longtemps,
14:14l'USAID, l'Open Society, les réseaux, et aussi les réseaux de l'Elysée,
14:18Emmanuel Macron s'est beaucoup investi en Roumanie pour essayer de garder ce pays,
14:22pas accroche, pas rimé à l'Europe, parce qu'il est à rimé à l'Europe,
14:25et il ne partira pas de l'Europe, de l'Union Européenne,
14:27mais à rimé à ce clan idéologique euromondialiste.
14:34Ils ont beaucoup investi en Roumanie, et les Roumains en réaction,
14:37parce qu'il faut savoir que tout ce qui se passe à Paris,
14:40ce qui se passe en Allemagne, ce qui se passe en Angleterre,
14:42les agressions, les manifestations, les meurtres,
14:44mais aussi la cérémonie, par exemple, des JO de Paris,
14:47avec cette mise en scène, sans mauvais jeu de mots, du lobby LGBT, etc.
14:53Tout ça, ça fait peur à beaucoup de pays, à beaucoup de sociétés,
14:56dont la société roumaine.
14:58Il faut savoir que les Roumains restent un peuple rural,
15:00c'est un peuple des pays de l'Est, avec des gens simples,
15:03mais qui ont gardé des valeurs traditionnelles.
15:05Même en 2025, beaucoup de Roumains, la majorité des Roumains
15:08qui ont aujourd'hui 25 ans, restent attachés,
15:11évidemment, ils sont dans la modernité, mais ils restent attachés à leur tradition.
15:15Le drapeau, ça veut dire quelque chose.
15:17Et ils sont quelque part, au moins patriotes, absolument, sans complexe.
15:24Et tout ce que l'Europe occidentale propose, ça leur fait peur.
15:27Ils ont besoin aujourd'hui d'un rempart.
15:28Ce rempart, c'est aujourd'hui Georges Sémion.
15:32Vous consacrez une large place aussi à d'autres personnalités dans le magazine,
15:36bien évidemment, je ne peux pas tous les citer,
15:37mais il y en a un qui a attiré mon attention, c'est J.D. Vance.
15:41Le vice-président des États-Unis, on garde le souvenir de son intervention à Munich
15:45lors de la traditionnelle conférence de Munich,
15:47où il était allé déjà l'année précédente, mais comme sénateur,
15:50même si l'on peut apprécier les termes et les propos du dirigeant américain,
15:54vous ne manquez pas de le faire,
15:56il ne reste pas moins que l'on a eu le discours d'un suzerain à ses vassaux,
16:01une attitude que moi je trouve assez difficile à accepter
16:03pour ceux qui ont toujours combattu la vassalisation de la France par les États-Unis.
16:07Je trouve que vous y allez un peu vite en besogne.
16:10– Disons que ce discours, lui et les conservateurs américains l'ont tenu
16:14à propos des démocrates durant la campagne présidentielle américaine.
16:17Et comme les dirigeants, une partie de la société occidentale dont on vient de parler
16:20est un peu l'appendice des démocrates américains de l'autre côté de l'Atlantique,
16:26le discours qu'il a tenu contre les démocrates,
16:27il le tient contre une partie des élites européennes.
16:30C'est au-delà du calcul, évidemment il y a une part de calcul politique,
16:35etc., de mise sous pression de rapports de force,
16:37mais je crois aussi que c'est une déclaration sincère.
16:39Ce qu'il a dit c'est ce qu'il pense, c'est ce que Donald Trump pense,
16:42c'est ce que les conservateurs américains pensent,
16:45et c'est ce qu'une bonne partie du monde pense,
16:47c'est-à-dire vous les Européens qui passez en permanence votre temps
16:51à donner des leçons de morale,
16:53qui avez une diplomatie à deux vitesses,
16:55quand il faut condamner Vladimir Poutine,
16:57on condamne le boucher sanguinaire, etc.,
16:59quand il faut signer des contrats avec les Saoudiens,
17:04on ne vous entend pas, etc.
17:05Vous qui en fait êtes des donneurs de leçons permanents,
17:08eh bien considérez que vous êtes, je dirais,
17:14la branche pourrie du monde occidental,
17:16c'est-à-dire celle qui a abandonné les valeurs traditionnelles,
17:20le patriotisme, et qui en fait rêvent d'un monde,
17:24sont en fait les relais de Georges Soros,
17:26c'est-à-dire rêve d'un monde sans frontières et absolument universel.
17:31– J.D. Vance est votre héros maintenant, c'est votre suzerain ?
17:33– Non, parce que je reste français,
17:36mais c'est vrai que ce qui est inédit avec Trump et avec Vance,
17:39c'est que ça n'est d'ailleurs jamais arrivé,
17:42puisque les autres présidents conservateurs républicains
17:44n'ont jamais tenu ce discours,
17:45c'est que là on a des gens qui sont…
17:48il y a du calcul politique, il y a du patriotisme,
17:52mais il y a aussi de profondes convictions civilisationnelles,
17:55et on n'a jamais vu ça de l'autre côté de l'Atlantique.
17:58Il faut se souvenir, que ce soit Ronald Reagan ou George Bush,
18:02on n'a jamais eu ce niveau d'engagement civilisationnel, de valeur, etc.
18:06On a toujours eu de la réelle politique, du business, de la diplomatie,
18:09des interventions, de la guerre, etc.
18:12Là on a un attelage entre Trump, Vance et puis d'autres,
18:16qui est un peu… c'est Captain America en fait.
18:20En fait ils veulent sauver l'Amérique, mais ils pensent quand même à l'Europe,
18:23et ils se disent que ce qu'ils ont fait en Amérique,
18:25ils voudraient bien que ça arrive en Europe occidentale.
18:28C'est la raison pour laquelle on sent qu'il n'y a pas de partenariat, etc.
18:32Ils restent en dehors de la politique française par exemple,
18:35mais on sent qu'il y a une volonté de transmettre,
18:38et en tout cas de mener la vie dure,
18:43ou de déstabiliser un certain nombre de dirigeants européens.
18:48On voit bien que le comportement, les déclarations de Trump vis-à-vis de Macron,
18:52qui essaie de retourner cette histoire de négociation
18:56entre l'Ukraine et la Russie à son avantage,
18:59on voit bien que, un, ça fait rire Trump évidemment,
19:02mais deux, qui pensent qu'il a un rôle à jouer pour essayer de sauver cette Europe,
19:08et donc, en bon pragmatique que nous sommes, que je suis,
19:12je trouve ça plutôt positif.
19:14C'est une aide qui, jusqu'à son élection, était inespérée en fait.
19:17– Puisqu'on parle aussi du dimanche 18 mai à venir,
19:20J.D. 20 sera au Vatican pour l'intronisation du nouveau pape Léon XIV.
19:24Il y a un point important, je reviens rapidement à l'Ukraine,
19:26et pourtant nous en parlons souvent ensemble Charles,
19:28mais là ce ne sera pas l'essentiel de notre discussion du jour, de notre dialogue.
19:32Il y a un point important dans le magazine,
19:34c'est ce que dit Régis Le Sommier dans son analyse,
19:38c'est quasiment une mise en garde.
19:40L'Amérique reste le principal allié de l'Ukraine.
19:43Pourtant, on avait vraiment le sentiment que dans ce conflit,
19:45l'allié américain avait décidé de s'asseoir,
19:47comme le dit Le Sommier, sur la banquette arrière,
19:49et pourtant vous vous redites, non, non, ça reste le principal allié de l'Ukraine.
19:54Ça veut donc dire que la CIA sera toujours présente en Ukraine
19:59pour participer directement au conflit ?
20:03Je pense que les Américains défendent leurs intérêts
20:06et une petite partie de leurs intérêts se trouve en Ukraine.
20:11L'Ukraine pour les Américains, c'est un double levier,
20:14un levier sur Vladimir Poutine,
20:16c'est-à-dire que Vladimir Poutine a besoin d'une intervention américaine
20:20pour isoler les Européens et trouver, négocier les meilleures conditions de paix possibles.
20:25Et ça, Poutine ne veut pas des Européens.
20:27La personne qui est capable de tordre le bras de Zelensky
20:29et de lui faire entendre raison le plus possible, c'est Donald Trump.
20:33Donc ça, c'est un levier sur les Russes.
20:34C'est un levier aussi sur les Européens,
20:36puisqu'en fait, Poutine ne voulant pas négocier avec les Européens
20:39qui, un, l'ont caricaturé, deux, l'ont insulté, trois, l'ont isolé,
20:45eh bien, ne veut traiter qu'avec lui.
20:47Et en fait, il ringardise totalement les dirigeants européens.
20:53Et ça lui donne un levier aussi sur l'Europe, sur un certain nombre de dossiers
20:58pour dire que les Européens ne pesant pas suffisamment,
21:03c'est lui qui donne le là et qui joue sa partition.
21:07– Ce que vous me dites, c'est que les pourparlers mis en place en Turquie
21:10étaient nuls et non avenus.
21:11– Je pense que personne n'y croyait.
21:14En réalité, ce qui se joue en Turquie, à mon avis,
21:17c'est qui aura les faveurs de Trump.
21:21Les Européens ont pensé, en mettant un rapport de force,
21:24en menaçant la Russie de sanctions,
21:26qu'il se ferait bien voir de Trump.
21:31En réalité, je pense qu'il y a un accord entre Trump et Poutine,
21:35ou au moins entre les équipes.
21:38Les Russes ont certainement demandé plus de temps
21:40parce qu'ils sont en train d'avancer sur le terrain.
21:44Une paix, maintenant, ne leur serait pas favorable.
21:47Un cessez-le-feu est tout à fait inadmissible,
21:49puisqu'en fait, ce cessez-le-feu permettrait aux Européens
21:51de renforcer l'Ukraine militairement.
21:53Mais aussi, ça c'est une conviction profonde,
21:56dans ces 30 jours de cessez-le-feu total exigés par les Européens
22:00à Vladimir Poutine.
22:02C'est certainement l'envoi de premières troupes,
22:04de premiers observateurs, notamment français,
22:07près de la ligne de front, ce qui empêcherait de facto…
22:09– Pour vérifier la trêve, officiellement.
22:11– Mais ce qui surtout empêcherait aux Russes
22:13de reprendre les hostilités.
22:15Voilà, donc c'est une manière pour les Européens.
22:18Les Européens ont essayé de tromper Poutine,
22:22mais en réalité, je pense qu'il y a un dialogue
22:26entre Trump, ses équipes et les Européens,
22:27mais il y a une véritable entente sur le tempo
22:31et le contenu de futurs accords entre Américains et Russes.
22:34– D'ailleurs, quand on parle de la Turquie,
22:36on oublie le terrain que vous évoquiez.
22:38On en est où sur le terrain ?
22:40La progression russe continue, stoppée.
22:44Plus d'informations, même sur LCI.
22:46– Alors, ce qui se passe sur le terrain, vous avez raison,
22:47c'est très intéressant.
22:48D'abord, les Russes ont repris l'intégralité
22:51de la zone de Kursk occupée par l'armée ukrainienne.
22:55Dans cette région, l'armée ukrainienne tente encore
22:58de passer, de franchir la frontière.
23:00Il y a la zone de Belgorod à l'est de Kursk,
23:03mais il y a aussi la zone à l'ouest de Kursk,
23:05celle de Bryansk, celle à la frontière avec le Bielarus.
23:08Et là, les Ukrainiens, avec moins de force
23:10et moins de préparation,
23:11et certainement moins de renseignements occidentaux aussi,
23:14essaient encore de prendre, de conquérir une partie,
23:18d'entrer en Russie et de s'accrocher une partie.
23:20C'est difficile pour eux, parce que les Russes ont beaucoup appris
23:23de leur faiblesse dans la région de Kursk
23:25et du succès de l'offensive ukrainienne.
23:30Mais les Ukrainiens sont très actifs.
23:33Et ils ne sont pas du tout, comme je l'entends parfois,
23:36au bord de la rupture, etc.
23:39Ça, ça n'existe pas.
23:40Les Ukrainiens sont profondément des Slaves, comme les Russes.
23:44Et c'est ce qui explique en partie que, comme les Russes,
23:47ils ne lâcheront pas, ils ne veulent pas lâcher.
23:49J'étais au mois de mars dans la région de Barhmout et de Chazivyar.
23:53Les Ukrainiens, même ayant moins de canons, moins d'obus,
23:56d'abord ont presque plus de drones que les Russes,
23:59ce qui leur permet de tenir.
24:00Et deux, ont un mental d'acier.
24:03C'est-à-dire que je ne crois pas du tout, là, à court terme,
24:06à un effondrement, bien qu'étant fatigué,
24:09bien qu'étant en infériorité numérique, etc.
24:11Les Ukrainiens tiennent bon.
24:13Et c'est, pour le moment encore,
24:15deux peuples qui se livrent une lutte à mort.
24:18Alors, vous viendrez continuer à nous expliquer,
24:22malheureusement, parce qu'on n'a pas fini d'en parler,
24:23de cette guerre en Ukraine.
24:25Vous viendrez, bien évidemment, l'évoquer avec nous.
24:28Vous avez, bien évidemment, la possibilité, à tout moment,
24:30de venir nous en parler.
24:32Je vous remercie beaucoup, Charles Danjou.
24:33Je rappelle que ce numéro 8 d'Omerta
24:36est dans vos kiosques et chez vos marchands journaux.
24:39Poutine, Trump, à l'assaut de l'Europe.
24:42Et je vous laisse redonner le site internet d'Omerta
24:44où l'on peut acheter à l'unité, ou plusieurs numéros.
24:47Ou les numéros précédents, www.omertamedia.fr.
24:51Voilà, omertamedia.fr.
24:54Merci, Charles Danjou.
24:55Merci, Martial.
24:55Merci, Charles Danjou.

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