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  • 19/05/2025

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00:00Un déclic, c'est un instant T, un moment dans la vie où tout peut basculer, une prise
00:07de conscience, une impulsion, un virage.
00:09Dans le dictaphone de ce soir, nous tendons le micro à celles et ceux qui ont su écouter
00:13ce déclic et suivent leurs aspirations.
00:15Le dictaphone, c'est ce témoin discret qui capte la voix brute, l'émotion vraie, la
00:20confidence, sans fil.
00:22Nous avons tendu le micro à cette personnalité que l'on a découvert parfois en quelques
00:26clics et qui nous inspire, qui nous donne envie à notre tour d'oser, deux fois par
00:30mois, ouvrir grand vos oreilles et laisser vous guider par celles et ceux qui ont eu
00:34le courage de se réinventer.
00:36Nous sommes Ingrid Van Langenhoek et Anissa Ezaz, bienvenue dans le dictaphone de ce soir.
00:41Bonjour Victoria, salut Anissa, bienvenue sur le dictaphone de ce soir, tu es notre
00:50première invitée, notre cobaye.
00:54On a demandé à Tchad GPT de te présenter, je vais te lire la description et comment
01:01il parle de toi et tu nous diras après si tu es assez d'accord.
01:06Dans les grandes lignes, voilà ce qu'il dit de toi.
01:07Victoria Bardiot, connue sous le nom de Mila Victoria Yoga sur les réseaux sociaux,
01:13est une professeure de yoga belge, entrepreneuse et créatrice de contenu.
01:17Jusque là, je pense qu'on est bon.
01:20Elle a découvert le yoga en 2015 et l'enseigne depuis 2017, se spécialisant dans le
01:27hot yoga et le vinyasaïa, je crois qu'on dit ça comme ça, vinyasaïa.
01:32En 2020, elle a lancé sa propre marque d'accessoires de yoga éco-responsable et en
01:37plus de son activité de professeure, elle est passionnée par le partage d'une vie
01:41plus consciente, combinant ses compétences en graphisme et en création de contenu pour
01:46inspirer sa communauté.
01:48En somme, Mila Victoria Yoga est un compte inspirant pour ceux qui cherchent à
01:52intégrer le yoga et le bien-être dans leur quotidien, tout en suivant le parcours
01:56d'une entrepreneuse passionnée.
01:58Alors, t'en dis quoi ?
01:59C'est assez juste, mais j'ai l'impression que c'est une description de moi il y a
02:02quelques années et que depuis, ça a quand même un petit peu évolué et un peu changé.
02:07Et j'ai peut-être pas mis à jour ma bio sur mon site.
02:12Alors, en fait, ce que nous, on voudrait savoir, donc on apprend que tu as découvert
02:16le yoga en 2015.
02:17Qu'est-ce qui s'est passé ?
02:18Je veux dire, à quel moment on passe de rien à prof de yoga en moins de deux ans ?
02:24Donc, est-ce qu'il y a eu quelque chose de spécial ?
02:26Et puis, d'où tu viens ?
02:27C'est quoi ton profil ?
02:29Quel genre de petite fille tu étais ?
02:33Mais il y a eu en fait un vrai déclic à un moment et j'ai commencé le yoga.
02:39Une copine m'a dit viens avec moi au yoga, ça va être trop bien.
02:41Tu vas voir, c'est trop chouette.
02:42J'ai toujours été, j'ai toujours été sportive.
02:45Donc aussi, petite fille, je faisais plein de sports différents, mais j'en faisais 15.
02:48Je faisais du tennis, de la danse, plein de types de danse différents, de l'équitation.
02:52Enfin, j'ai toujours fait mille sports, donc j'ai toujours été sportive.
02:55J'ai eu toujours besoin de bouger.
02:58Le mouvement a toujours été super important pour moi.
03:00Mais j'ai aussi toujours été très dispersée, vouloir faire mille choses.
03:07Donc, ça a toujours été très compliqué pour moi de choisir une discipline.
03:10Et donc, je dirais que le yoga, ça a été un peu le premier mouvement.
03:15Parce que c'est pas vraiment un sport, c'est un peu plus que ça.
03:18Ça a été la première chose pour laquelle je me suis vraiment sentie.
03:21Je sais pas, j'ai senti une espèce de dédication, je sais pas si ça se dit.
03:25Et je me suis dit, en fait, je veux faire, j'aime le yoga et je veux faire que ça, quoi.
03:29Et tu dis justement, c'est un peu plus que ça.
03:33Alors, c'est vrai qu'évidemment, j'en fais du yoga aujourd'hui.
03:36Mais est-ce que tu peux nous expliquer en quoi c'est plus que ça?
03:38Est-ce que ça apporte de spécifique?
03:40Alors, pour remettre juste un tout petit peu en contexte,
03:42quand j'ai commencé le yoga, c'était une période de ma vie où il n'y a rien qui allait.
03:46Ça faisait, je dirais, je pense, deux ans que j'avais vécu ma plus grosse rupture amoureuse.
03:54Enfin bref, c'est une histoire qui n'était pas terminée totalement à ce moment-là,
03:57parce qu'elle a été très, très importante, justement, dans ma vie
04:00et dans tous les changements, tous les déclics et tous les shifts que j'ai vraiment eus.
04:05Et donc, je suis super reconnaissante d'avoir vécu tout ça, vraiment.
04:08À ce moment-là, je n'en étais pas encore consciente, évidemment.
04:11Mais donc, j'ai commencé le yoga dans une période de ma vie
04:13où j'étais très déconnectée de moi-même et de mes émotions.
04:17Quand j'ai eu cette rupture, on m'a reproché que j'étais trop parfaite.
04:23Et donc, cette petite fille parfaite qu'on a toujours attendue de moi,
04:26c'est vraiment ce que j'ai incarné au quotidien.
04:28Donc, je faisais des études de graphisme.
04:30J'étais la petite fille parfaite. Je faisais tout bien.
04:33Je n'ai jamais été dans l'excès, dans quoi que ce soit,
04:35ni dans les sorties, ni dans l'alcool, ni dans l'art de drogue.
04:37J'avais jamais fumé de ma vie.
04:40Très parfaite, quoi. Parcours très parfait.
04:42Et donc, bref, j'ai eu cette rupture où on m'a dit genre,
04:44j'ai l'impression que tu es trop lisse, tu es trop parfaite.
04:48On ne voit jamais, genre, vraiment qui tu es.
04:50J'ai besoin que tu parles avec tes émotions, avec tes tripes.
04:53Et j'étais genre, mais de quoi il me parle ?
04:54Genre, je ne comprends pas ce que tu me racontes.
04:56J'ai l'impression que je fais tout bien.
04:59Et donc, ça m'a hyper fort travaillée et je me suis rendue compte
05:01que j'étais, c'est vrai, très déconnectée de tout, en fait.
05:04Tout ce que je ressentais, de qui j'étais.
05:06Je ne savais pas très bien, en fait, qui j'étais,
05:08ni ce que je ressentais, ni où j'avais envie d'aller.
05:10Et donc, cette copine m'a emmenée avec elle à ce cours de yoga.
05:13Et c'est une copine qui a grandi dans une famille très atypique,
05:17à la base, très, très gâteau, très rangée.
05:22Mais sa maman, à elle, a un peu été très différente.
05:27Et donc, ça a vraiment été une bulle, une source d'inspiration
05:32et de changement ou en tout cas d'envie d'aller voir les choses différemment
05:35pour moi. Et donc, cette copine-là m'a emmenée à mon premier cours de yoga.
05:39Et c'est d'ailleurs elle qui m'a surnommée Mila.
05:43Ça vient un peu de là.
05:44Mila, ça vient d'une langue qui est une langue morte,
05:46mais qui est le Lakota, qui est la langue des Sioux.
05:49Et Kimi Mila veut dire papillon.
05:50Et à l'époque, j'étais, je ne sais pas, obsédée par les papillons.
05:53Je pense que ça me correspond super bien.
05:56Cet espèce de côté assez éphémère, coloré, très jovial.
06:00Oui, puis tu as le côté renaissance.
06:02Oui, c'est vrai, c'est vrai, c'est vrai.
06:04C'est marrant que tu dises Mila, parce que justement,
06:06on s'est demandé avant de te recevoir sur le podcast,
06:10finalement, comment on doit t'appeler ? Mila ou Victoria ?
06:12N'importe, l'un ou l'autre.
06:14Vraiment, aujourd'hui, c'est devenu, il y en a qui m'appellent Mila, Milou,
06:17Vic, Victoria, n'importe, les deux sont bien.
06:20Je dirais que Mila a vraiment été, du coup,
06:22comme un nom de renaissance autour de cette période où j'ai découvert le yoga.
06:27J'ai été à Burning Man.
06:28Il y a Burning Man, tu dois avoir un peu un nom, ça s'appelle le nom.
06:32Quand tu vas là, on te surnomme par quelque chose, quoi, entre guillemets.
06:36Exact, mais c'est un peu ça.
06:38Et du coup, on m'a demandé du coup, c'est quoi ton nom de burn ?
06:42Et je te l'avais mis là, évidemment.
06:43Et donc, c'est resté, quoi.
06:44C'est toujours resté.
06:46Et je trouve que ça me correspond bien pour plein de choses.
06:48Et en même temps, je n'ai pas du tout envie de renier la personne que je suis
06:51et comment je suis née et qui je suis, qui est Victoria.
06:55Mais j'aime bien ce petit surnom qui me rappelle toujours un petit peu, du coup,
06:58d'où je viens et par les phases par lesquelles je suis passée.
07:01Et quand la petite fille parfaite qui fait des études de graphisme
07:04annonce à ses parents qu'elle va faire des cours de yoga sur Instagram,
07:07ça a pas été un peu compliqué pour eux ?
07:09Ils ont dit c'est pas un métier ou ils t'ont soutenue ?
07:12Non, je ne pense pas que ça a été mal vu.
07:15En fait, c'est...
07:16Mais après, tout a été très chaotique pendant ces quelques années.
07:20Donc, je dirais que de ma rupture à ma remise en couple avec cette personne,
07:26il y a eu plus ou moins quatre ans.
07:28Et en fait, là, il y a énormément de choses qui ont changé.
07:29Donc, j'ai découvert le yoga.
07:31J'ai vraiment, je suis passée par des phases un peu compliquées.
07:33Je pense que j'ai fait une espèce de dépression.
07:36J'ai eu plein de troubles alimentaires aussi, boulimie, anorexie, etc.
07:39Donc, c'était un peu compliqué.
07:40Je ne savais pas trop ce que je voulais faire et où je voulais aller.
07:42J'ai commencé à bosser, mais en tant qu'indépendante.
07:44J'ai toujours été indépendante.
07:46Je faisais des missions, j'ai bossé dans l'art, dans la mode.
07:50Et voilà, je ne savais pas trop vraiment où m'ancrer.
07:54Je ne savais pas trop où était ma place.
07:56Et puis, je me suis remise avec cette personne, cet homme.
08:00L'homme aux déclics.
08:01L'homme aux déclics, mais en fait, à deux déclics.
08:03Donc le premier, ça a été la reconnection avec mes émotions.
08:06Et ça, c'était formidable, même si ça a été quatre années hyper difficiles.
08:09Je pense que sans ça, je ne serais pas la personne que je suis aujourd'hui.
08:12Donc, je suis hyper reconnaissante d'avoir vécu ça.
08:14Et puis, je me suis remise avec lui.
08:17Et j'ai eu deux ans où j'étais plus ou moins.
08:20J'avais envie d'entreprendre, mais je me sentais pas encore légitime
08:25et donc, j'étais plus ou moins une femme au foyer pendant deux ans, en gros.
08:27Et moi, je me demandais comment tu as réussi à trouver ta voie
08:31via les réseaux sociaux, notamment, tu vois, parce que c'est quand même
08:34un aspect chez toi.
08:35Le digital prend beaucoup de place.
08:37Oui, et bien, tu as fait ça.
08:38J'ai commencé justement quand je me suis remise avec cet homme
08:43comme j'étais la femme d'eux.
08:45Et j'étais un peu dans l'ombre de cette personne qui est une personnalité
08:48en plus un peu connue et un peu publique.
08:51Donc, j'ai toujours été un peu dans son ombre.
08:53Et je me rendais compte que je pouvais peut-être avoir une vie
08:56qui avait l'air très parfaite avec un mec qui était hyper beau,
09:00qui était successful. On avait une belle maison.
09:03On partait beaucoup en voyage parce qu'il voyage beaucoup pour son boulot.
09:07Et donc, je voyageais avec lui.
09:08Je n'avais pas vraiment de boulot.
09:09En fait, je bossais pour lui.
09:10Donc, je m'occupais aussi un peu de lui, de sa carrière, etc.
09:13Et donc, à ce moment-là, je me souviens que
09:16l'expression de ce que je ressentais et ce que je vivais,
09:20qui pouvait être très décalé de ce que ça pouvait refléter comme image,
09:24cette expression-là de moi-même était hyper importante.
09:26Et donc, j'ai commencé à m'exprimer sur Instagram
09:30parce que c'était un besoin intrinsèque de justement expliquer
09:33OK, ce que vous voyez, ce n'est pas ce qui se passe réellement.
09:36Donc, j'avais vraiment besoin de m'exprimer.
09:37Donc, en fait, c'est à ce moment-là que le digital a commencé à prendre une place.
09:41Et je pense que c'est aussi une des raisons pour lesquelles,
09:43finalement, nos chemins à lui et moi se sont aussi un peu séparés.
09:48Et on s'est rendu compte qu'on ne voulait pas les mêmes choses
09:49et qu'on n'était finalement pas compatibles à long terme.
09:52Parce que moi, il y a des choses que j'avais besoin de ça pour,
09:55je ne sais pas, survivre, j'ai l'impression, ou vivre.
09:58Là où lui, il est très vivant heureux, vivant caché, quoi.
10:00Oui, toi, tu partages quand même pas mal tes émotions aussi.
10:03Enfin, tu as diversifié ton contenu,
10:08mais tout un temps, tu couchais vachement tes émotions aussi sur tes postes.
10:11Oui, et je pense que ça a été pour moi aussi une manière de
10:15heal, de me soigner ou de me sentir mieux, d'aller mieux.
10:20Je pense que c'était aussi le fait de pouvoir exprimer ce qui se passe,
10:25permet aussi de moi-même mettre des mots sur ce que je ressens.
10:27Et en fait, ça m'a énormément aidée, justement, à grandir, à ne pas me sentir seule.
10:31Parce que comme tu disais, Ingrid, je suis une fausse extravertie.
10:35Donc, je peux être très extravertie dans certaines situations
10:38et très introvertie dans d'autres.
10:39Et donc, analyser des choses, je le fais très bien.
10:42J'adore utiliser les mots.
10:45Mais par contre, reparler de mes émotions, c'est très compliqué.
10:48Ce qui est intéressant dans ce que tu dis, c'est que c'est rare d'entendre des gens
10:51dire que les réseaux sociaux peuvent avoir un pouvoir soignant.
10:54Souvent, c'est très critiqué, c'est des relations superficielles.
10:57Il y a parfois des gens qui sont extrêmement méchants,
11:00qui couchent eux, par contre, leur frustration sur les réseaux sociaux.
11:03Je trouve ça plutôt un message positif de dire
11:05il y a aussi de la bienveillance et il y a aussi des gens qui vous portent.
11:09Je pense vraiment qu'il y en a et que ça existe réellement.
11:13Je crois qu'il faut simplement essayer de trouver une manière juste
11:18et bienveillante d'utiliser ce réseau.
11:22Alors aujourd'hui, je partage peut-être un petit peu moins certaines choses.
11:26Peut-être parce que j'en ai un peu moins besoin.
11:28Peut-être aussi parce que j'apprends à garder certaines choses pour moi.
11:32Voilà, je crois que c'est un processus de vie, on renaît tout le temps.
11:36Mais voilà, aujourd'hui, en tout cas, j'essaye d'être le plus...
11:39Pour moi, c'est devenu vraiment presque une mission.
11:41C'était l'authenticité et c'était vraiment hyper important pour moi
11:47de déconnecter ou de scinder ce que les gens peuvent percevoir de quelqu'un
11:52et de ce que cette personne vit réellement.
11:54Et j'ai l'impression que j'ai souffert de ça depuis que je suis toute petite.
11:57J'ai grandi dans une famille où on était très...
12:02Mes parents bossaient dans la mode, tous les deux, en tout cas au début de ma vie.
12:06Et donc, on a toujours été très sapés, très fringués,
12:09on partait en vacances.
12:10Et donc, c'était toujours un peu...
12:11Victoria, c'est la grosse pétasse, quoi.
12:12Et j'étais là, mais c'est pas vrai, je peux être une pétasse, je suis bien gentille.
12:16Aujourd'hui, tu passes ta vie en habit de sport, j'ai l'impression.
12:20Ouais, en jeans, basket.
12:22Mais c'est vrai, sur les réseaux, on voit tout le temps...
12:23Beaucoup en tenue de sport.
12:25Mais sinon, j'en parlais là, il y a un petit temps.
12:31Je m'habille en jeans, basket, t-shirt blanc, tout le temps.
12:34Alors qu'avant, j'étais hyper sophistiquée.
12:37Je mettais tout le temps des chapeaux, des robes, des chemises, des trucs, des talons.
12:40Enfin, pas du tout aujourd'hui.
12:42Et ça a fait partie, donc, de ton changement de style.
12:44Ça a fait partie de ton ancrage et de la prise de conscience de tes émotions.
12:48Oui, je pense. Je pense que tout est vraiment lié.
12:51Et je crois que toute cette transformation a touché forcément
12:54à tous les aspects de ma vie.
12:57La manière dont j'allais vivre, ce que j'allais manger,
13:00comment j'allais interagir avec les autres.
13:03J'ai retrouvé aussi un peu un équilibre de vie sociale sain.
13:09J'ai recommencé un peu à sortir,
13:10parce qu'aussi, pendant toute ma période un peu compliquée,
13:13je n'ai pas bu d'alcool pendant quatre ans.
13:16Je ne sortais pas.
13:17Je n'avais jamais fumé de ma vie entière.
13:20Tu étais toujours la fille parfaite.
13:21Ça a toujours été, voilà.
13:22Donc, tu as l'impression qu'au départ, c'était un genre de refuge, peut-être ?
13:26Très certainement, oui.
13:27Oui, je crois que j'ai eu besoin de créer sur cette bulle un refuge
13:31pour après pouvoir me dire, OK, quelles sont mes fondations ?
13:35Une fois que j'ai ces fondations qui sont assez solides
13:38et que je me sens en confiance avec moi-même et avec mes valeurs,
13:42ce que je veux dans la vie, etc.
13:44Mais grâce à ça, finalement, après, j'ai pu éclore une deuxième fois.
13:48Et d'où le...
13:49Parce que le running est devenu de plus en plus important.
13:51On a l'impression que ça passe un peu au-dessus du yoga.
13:53Ça t'apporte autre chose ?
13:55En fait, depuis que je suis devenue prof,
13:58donc ça a aussi été un moment genre, c'est la première fois que je me suis dit,
14:01ça, c'est ma vocation.
14:02Je le savais, il n'y avait pas un moment de doute.
14:06Et donc, c'était quand j'étais avec cet homme qui a été l'homme de ma vie.
14:09Toujours lui, toujours lui.
14:10Toujours l'homme d'écluse.
14:11Mais non, mais il a vraiment été super important dans ma vie
14:14et je suis vraiment reconnaissante malgré lui, parfois.
14:17Pardon ? Malgré lui, parfois.
14:19Peut-être malgré lui, oui.
14:22Mais donc, c'est quand j'étais encore avec lui que je me suis dit,
14:24il faut absolument que je fasse une formation.
14:27J'ai fait un voyage, j'ai été rendre visite à ma cousine qui habite au Nicaragua,
14:30qui est prof de yoga.
14:31On faisait du yoga tous les jours.
14:32Et là, vraiment, je me suis dit, OK, genre, je sais que c'est ça que je veux faire
14:37et je veux être prof de yoga, je veux enseigner, je veux transmettre.
14:40Et donc, ça, ça a été vraiment une vocation.
14:42Sauf que le yoga m'avait, moi, aidée et soignée.
14:45Et à partir du moment où je suis devenue prof, ce n'était plus mon refuge à moi.
14:49Et donc, j'ai un peu trouvé ce refuge ailleurs.
14:51Au début, dans le vélo.
14:52Et puis après, c'est beaucoup devenu le triathlon et donc aussi la course à pied.
14:55En plus, ce que tu fais, ça s'inscrit un petit peu complètement dans l'air du temps.
14:59Aujourd'hui, les gens sont partout sur les réseaux sociaux en tenue du sport.
15:03Ils partagent sur les réseaux sociaux leur parcours,
15:05leur nombre de kilomètres qu'ils ont couru.
15:07Il y a quelque chose d'assez important autour du sport
15:11et de la qualité de vie, de mener une vie plus saine aujourd'hui.
15:15Qu'est-ce que cette trend dit de notre époque, d'après toi ?
15:20Alors, c'est un sujet dont je parle assez souvent.
15:25Et j'en parle beaucoup plus avec des personnes de la génération, par exemple, de mes parents.
15:29Parce que j'ai l'impression qu'eux comprennent fort.
15:32Oui, toi. Moi donc, voilà.
15:36Alors, pour moi, j'ai l'impression qu'on n'a plus vraiment de repères communautaires.
15:44Pour parler de religion, avant, les gens avaient, pour les catholiques,
15:48ils avaient l'église et donc ils avaient un endroit où ils pouvaient se rassembler.
15:51Ils avaient un endroit où ils pouvaient trouver, en fait,
15:53une communauté et se sentir appartenir à une communauté.
15:56Quand, en un coup, le yoga est arrivé en Belgique, franchement, c'était plus...
16:02Enfin, c'est d'abord la mode du yoga.
16:03Aujourd'hui, c'est devenu la mode du running.
16:06Mais je me rappelle que quand j'ai commencé à faire du yoga,
16:08j'avais déjà cette sensation d'appartenance et vraiment genre...
16:12Alors, le yoga, en fait, comme tu m'as demandé tout à l'heure
16:14et en fait, je n'ai pas répondu, c'est plus que juste un mouvement physique.
16:19Il y a vraiment toute une philosophie de vie derrière.
16:22Et le fait de pouvoir partager, en fait, des idéaux, des valeurs,
16:27des principes de vie,
16:32fait en fait que tu te sens aussi appartenir à une communauté
16:34et tu as l'impression de partager quelque chose de plus que juste
16:37l'aspect physique que peut apporter, par exemple, le yoga.
16:40Et donc, avec cette espèce d'effervescence de yoga, en un coup,
16:43j'ai vraiment eu cette sensation que les gens avaient besoin d'appartenir à quelque chose.
16:47J'ai l'impression que... Enfin, ce n'est pas une impression, c'est comme ça.
16:50Les églises se sont vidées et en fait, on retrouve peut-être cet esprit communautaire
16:56et cet esprit de partage de valeurs et de moments
16:59dans des sports et des moments.
17:03En fait, parce que ça reste des rituels, ce sont des rituels.
17:05Aller au yoga, ça reste un rituel.
17:07Aller à ton club de running tous les mards des soirs, c'est un rituel.
17:10C'est rassurant, en fait.
17:12Voilà, il y a un côté rassurant, il y a un côté communautaire.
17:16Je pense qu'évidemment, il y a du partage, du partage de valeurs, mais pas...
17:20Parce qu'on ne partage pas que le running.
17:21Quelqu'un qui est dédié et qui fait du running
17:26de manière hebdomadaire, ça fait vraiment partie de sa vie.
17:29Mais il va forcément partager des valeurs avec toi,
17:32puisque tu fais la même chose.
17:34Ça va être, je ne sais pas, dedication, ça va être la discipline,
17:38ça va être se surpasser, ça va être se mettre des challenges,
17:41ça va être... En fait, ça va être énormément de choses.
17:44Et je pense vraiment qu'on retrouve ces sensations de communauté.
17:48Pour donner un exemple,
17:49moi, je fais partie de, surtout, un club de running que j'adore,
17:52qui est devenu ma famille.
17:54Enfin, vraiment, c'est...
17:55Et franchement, si je n'avais pas rencontré ce club de running
18:00et les personnes que j'ai rencontrées qui sont aujourd'hui mes familles,
18:04ma famille la plus proche, mon mec, mes meilleurs amis,
18:06tout le monde, en fait, fait partie de ce petit microcosme de running.
18:11Franchement, ma vie serait tellement différente aujourd'hui.
18:13Ça m'apporte énormément de choses.
18:15J'ai lancé un business avec eux.
18:18J'ai... Enfin, toutes mes semaines tournent autour de ça.
18:22Est-ce que les dérives de ça, peut-être,
18:25ne sont pas au niveau du rapport au corps que les gens ont parfois maintenant ?
18:29On voit des jeunes abusés de salles de sport, de running,
18:33et on sait qu'autant le sport est bon pour la santé,
18:35autant trop de sport n'est pas toujours une bonne chose.
18:38Tu parlais de refus.
18:39Donc, là aussi, il y a des...
18:40Je pense qu'effectivement, comme partout,
18:43chaque excès, enfin, aucun excès n'est bon.
18:46Je pense que ce travail, qui est le réseau social des sportifs,
18:48peut être génial, mais peut être très destructeur.
18:51Parce qu'il y a aussi cette espèce de comparaison constante.
18:55Si j'ouvre ce travail et que je ne suis pas allée courir aujourd'hui,
18:57je vais me dire, oh non, j'ai déjà vu autant de personnes
18:58qui ont déjà fait ça, ça, ça ou ça.
18:59Il faut absolument que j'aille au sport.
19:02Et donc, je pense que comme partout, comme sur tous les réseaux
19:04et comme dans tous les engouements comme ça d'une mode,
19:08il y a évidemment des dérives qui peuvent être super néfastes.
19:12Donc, je pense que c'est important, comme dans tout,
19:14de quand même apprendre à prendre un peu de recul
19:16et à essayer de faire les choses avec parcimonie.
19:19Et comme j'essaye de le dire et je le dis à chaque début de cours de yoga
19:22que je donne, chacun est différent.
19:25Mais aussi, nous, on change et de jour en jour.
19:29Aujourd'hui, je me sens peut être hyper bien.
19:31J'aurais peut être le courage, la force et l'envie d'aller courir 10 kilomètres.
19:35Mais si ça se trouve, demain, je serai en PLS.
19:38J'ai 15 kilomètres à courir sur mon programme et je vais dire,
19:40en fait, aujourd'hui, non, je vais m'écouter.
19:43Je suis fatiguée, ça ne va pas le faire et ce n'est pas grave.
19:46Je pense que ça reste une manière géniale pour apprendre à se connaître
19:50si on arrive à mettre l'égo et la comparaison de côté.
19:53Tu parles de famille, de refuge.
19:56Et c'est vrai qu'on voit vraiment l'essor des running club.
19:59Donc, ce n'est plus juste on va courir.
20:01C'est que vous partagez des after work ensemble, des soirées.
20:03J'ai l'impression qu'il y a un vrai engouement autour de ça.
20:06Toi, tu fais partie de ces gens qui ne font plus que partie de ces running club,
20:11j'ai l'impression, non ?
20:12Presque.
20:14Sincèrement, je dirais que c'est une partie importante de ma vie.
20:19Mais pour toutes les raisons que j'ai citées avant,
20:21parce que je me sens appartenir aussi à un groupe.
20:25Et je pense que le yoga a été le premier endroit où je me suis sentie
20:29aussi appartenir à quelqu'un, à quelque chose, à un groupe, à une communauté.
20:34Et j'ai l'impression que ça rassemble vraiment énormément de gens.
20:37Je trouve que ça a énormément, en tout cas, ce côté communautaire
20:40a beaucoup de bénéfices.
20:42Il peut y avoir, effectivement, des côtés un peu plus néfastes.
20:45Mais sincèrement, oui, comme je disais.
20:47Après, en salle, c'est plus individuel comme démarche, c'est vrai.
20:51Je pense que c'est très prégnant chez les ados, cette tendance.
20:56Ils vont seuls en salle ou parfois deux ou trois.
20:58Mais par contre, ils partagent aussi sur les réseaux sociaux leur musculature.
21:02Il y a quelque chose de plus superficiel là dedans.
21:04Qu'est ce que tu as l'air de nous dire ?
21:05Et c'est vrai que les running club ont l'air d'être
21:08une espèce de...
21:09Là où courir était aussi, au départ, une activité assez solitaire.
21:12Donc, c'est intéressant qu'elle soit devenue communautaire.
21:14Hyper.
21:15Mais sincèrement, même maintenant, le weightlifting
21:18est devenu un peu plus communautaire aussi.
21:20Il y a un énorme boom avec High Rocks,
21:22qui est un mélange de weightlifting et de running.
21:26C'est quoi le weightlifting ?
21:28Pardon, le bodybuilding, le lever des poids, quoi.
21:32Oui, oui, OK.
21:33Pardon, il y a des termes comme ça.
21:35Je me dis que je ne vais pas être la seule à le connaître.
21:38Donc, c'est bien de préciser.
21:39Très bonne question.
21:41Mais donc, on voit quand même aussi beaucoup plus de partage.
21:45Il y a énormément de salles qui sont ouvertes avec des cours collectifs,
21:49justement, où on va lever des poids.
21:51Donc, ça commence quand même un petit peu à grandir aussi.
21:55Après, je pense que ça dépend peut être de certains âges,
21:59de certaines...
21:59Voilà, peut être que, comme moi, à 35 ans,
22:02je me sens déjà plus ancrée, plus alignée.
22:04Je sais qui je suis, je sais ce que je fais,
22:05même si j'ai toujours un rapport au corps qui est compliqué.
22:09J'ai toujours des moments de comparaison.
22:10Je me dis, mince, mon marathon,
22:13il faut que je le fasse au moins aussi bien que cette personne là,
22:16parce que sinon, je suis nulle.
22:18Voilà, on reste humain, on n'est pas des robots.
22:21Mais je pense que c'est peut être aussi une question de génération et d'âge.
22:25Peut être que quand on se cherche encore,
22:26on essaye de se trouver à travers ça, ça peut être bénéfique,
22:29comme ça peut être un peu néfaste.
22:31Donc, je pense que c'est un bon équilibre à essayer de trouver.
22:33Oui, c'est ce que j'allais dire, trouver le bon équilibre
22:35entre se fixer des objectifs et savoir se challenger
22:38et en même temps, rester quand même suffisamment bienveillant
22:41tant que les objectifs sont atteignables.
22:43Et donc, justement, en parlant d'objectifs,
22:46est ce que tu les verbalises ?
22:48Est ce que tu les communiques à ta communauté ?
22:51Certains oui, certains non.
22:54Moi, j'aime bien le fait de verbaliser quelque chose
22:57parce que ça me motive.
22:59Et comme je suis quelqu'un qui aime faire mille choses,
23:03ça ne m'oblige pas parce que je ne me sens pas obligée.
23:07Mais ça m'aide à me dire OK, je l'ai verbalisé, il est là.
23:11Le mot a été transmis.
23:13Je me tiens à ce que j'ai dit et ce que j'allais faire.
23:17Et je trouve en fait, tu me demandais tout à l'heure,
23:19qu'est ce que le running m'apporte de plus que ça ?
23:21Parce qu'il y en a plein qui me demandent.
23:23En fait, j'ai commencé le triathlon et c'est pour ça que j'ai commencé à courir.
23:26Je ne savais pas courir il y a deux ans.
23:27Je ne courais pas, j'étais nulle, vraiment nulle.
23:28Il y a deux ans, oui.
23:30Peut être un peu plus, je ne sais plus. Deux ans et demi.
23:32J'étais nulle, vraiment, je ne savais pas courir.
23:35Et je dirais que je commence à aimer, j'aime la course à pied
23:38et j'ai commencé à vraiment être beaucoup plus consciente
23:41de comment il fallait bien courir, parce qu'en fait,
23:45il ne suffit pas de juste mettre des baskets et d'aller courir cinq kilomètres.
23:48Ça s'apprend.
23:49Et je dirais que ça, c'est il y a un an et quelques mois.
23:53Donc, c'est vraiment assez récent.
23:55Mais on me demande souvent pourquoi est ce que tu continues à faire des challenges,
23:58des Ironman, un marathon ?
23:59Je n'ai jamais couru de marathon, il arrive dans 25 jours, 24 jours.
24:02C'est quel marathon que tu vas faire ?
24:03Copenhague.
24:04Ah oui.
24:05Je suis un peu stressée.
24:07Et donc, par exemple, le marathon Copenhague,
24:09j'ai un timing en tête qui serait mon timing rêvé.
24:12Mais en fait, je me dis, je ne l'ai jamais fait.
24:15Le but, c'est juste de le terminer, de survivre et on verra.
24:18Donc, il y a certaines choses que je vais partager ou pas.
24:20Après, le fait de continuer à s'inscrire à des challenges,
24:24j'en ressens beaucoup moins le besoin aujourd'hui.
24:26J'en ai d'ailleurs parlé, j'en parle beaucoup à mon entourage pour l'instant.
24:30Mais c'était nécessaire et important pour moi
24:31parce que ça me permettait de me structurer, de m'organiser,
24:34d'avoir une discipline que je n'ai pas toujours.
24:39Comme je suis très créative, j'ai envie de faire mille trucs.
24:42Je suis multicasquette, je fais plein de jobs différents.
24:45Ce n'est pas toujours facile d'avoir une structure, un ancrage, une discipline.
24:49Et le fait d'avoir un objectif,
24:51je me suis rendu compte au fil de mes bientôt trois années de triathlon.
24:55Je me rends compte qu'en fait, quand c'est vraiment structuré et organisé,
24:59en fait, tout se passe bien.
25:00C'est facile et je ne suis pas dans la douleur et je profite.
25:04Et donc, je me rends compte que finalement, la liberté, c'est ça.
25:07En tout cas, dans ma vie à moi, la liberté, c'est de pouvoir m'organiser,
25:11me structurer et avoir une discipline, avoir une routine et me dire
25:14OK, tous les mardis soirs, je vais courir avec cadence.
25:17Tous les tels jours, je fais ça.
25:18Tous les tels jours, je fais ça.
25:19Et en fait, ça m'aide à avoir cette discipline.
25:21Et donc, je pense que la discipline sportive,
25:24quelle qu'elle soit, peut vraiment aider dans le quotidien.
25:27Surtout en fait, moi, c'est ça que ça m'apporte aujourd'hui.
25:30C'est tous les bénéfices et les bienfaits qu'il y a en dehors du running
25:34et du triathlon qui me font continuer, en fait, finalement.
25:38On n'a pas posé une question qui est quand même fondamentale
25:41dans ta routine, quoi.
25:44Combien d'heures par semaine tu dédis au sport ?
25:48Que ce soit le running ou le yoga ou tout autre discipline confondue.
25:52Je donne cinq heures de yoga par semaine, ce qui n'est pas énorme,
25:55mais c'est déjà quand même une activité physique.
25:57Je dirais que je fais entre trois et cinq sorties de running par semaine,
26:02entre 7 et 15 kilomètres.
26:05Ça dépend des semaines et ça dépend des périodes forcément d'entraînement.
26:10Je roule à vélo.
26:11En hiver, je ne roule pas dehors, on vit en Belgique.
26:15Mais sinon, je dirais que je fais entre une et trois séances de spinning
26:20ou de what, enfin, oui, un type de spinning, soit du rythme,
26:24soit du what cycling, qui est un type de spinning un peu différent.
26:28Je dirais entre une et trois par semaine.
26:30Et puis, je fais d'office une à deux séances de renfaux musculaires par semaine.
26:34Et puis, j'essaye de faire deux séances de yoga.
26:37Donc, tu as plusieurs séances de sport, même par jour.
26:39Oui, parfois. Et puis, j'ai oublié la natation.
26:42Mais ça, c'est ce que j'aime le moins.
26:45Il ne manquait que ça et tout le reste.
26:48Moi, j'ai une question qui va probablement intéresser les gens
26:51qui, comme moi, ne font pas beaucoup de sport.
26:56Quand on voit quelqu'un comme toi qui consacre quand même énormément de temps
27:01au sport et où finalement, c'est presque après, c'est devenu aussi
27:04ton entreprise et ta vie, on en parlera sûrement juste après.
27:07Mais je me dis, qu'est-ce que tu auras envie de donner comme conseiller
27:09à quelqu'un qui se dit moi, je voudrais bien m'y mettre,
27:11mais je ne sais pas investir.
27:13On entend souvent les gens qui font du sport dire j'ai pas le temps.
27:15Qu'est-ce que tu as envie de dire à quelqu'un pour réveiller ça chez lui?
27:18Alors, je dirais que la première chose, c'est la progression.
27:21Parce qu'en fait, comme les réseaux sociaux
27:24montrent cette espèce de, ne montrent en fait que ce qu'on a envie de montrer.
27:28On ne voit jamais les backgrounds.
27:29On ne voit pas le nombre d'heures que cette personne a peut-être passé
27:33pour arriver à courir cinq kilomètres avec aisance.
27:36Et donc, il y a énormément de gens qui se disent OK, j'enfile mes baskets,
27:39je pars courir et puis ils sont là, mais je suis en PLS après deux minutes.
27:43Genre, comment est-ce que ces gens font?
27:44Parce que ça a l'air tellement simple.
27:46Et donc, je dirais que commencer, ça commence avec vraiment tout petit,
27:49des tout petits minutes que le changement.
27:50C'est une quête d'aller courir 20 minutes?
27:51Non, on ne commence pas comme ça.
27:53On commence à marcher, courir en alterne.
27:56Donc, par exemple, si quelqu'un se dit OK, j'ai envie d'aller courir
28:00parce que l'envie y est, que cette personne peut déjà y didier
28:03un petit peu de temps, mais a l'impression que cinq kilomètres, c'est facile.
28:07Il va partir faire cinq kilomètres.
28:08Peut être que les cinq kilomètres, il va les tenir.
28:10Mais à long terme, on peut aussi se blesser,
28:13ce qui souvent aussi devient une excuse pour arrêter finalement ce qu'on fait.
28:17Non, mais c'est bon, je me fais mal, je ne suis pas faite pour ça.
28:19Le problème, c'est qu'on commence jamais.
28:21Tout le monde commence à zéro et on ne monte jamais progressivement
28:26dans l'exercice ou dans la charge.
28:27Quand quelqu'un commence à faire n'importe quoi, on commence toujours à zéro.
28:31Enfin, je veux dire, ça s'apprend quoi. Courir, ça s'apprend.
28:33Donc souvent, on oublie un petit peu parce que ça a l'air tellement simple,
28:36parce que c'est tellement étalé partout sur les réseaux qu'on oublie
28:40que finalement, ça s'apprend aussi
28:41et que tout le monde a commencé à zéro la course à pied.
28:44Et si on veut le faire de manière pérenne, c'est hyper important
28:47de commencer tout doucement en alternant la course et la marche.
28:51Donc, on ne va jamais courir du jour au lendemain 20 kilomètres, jamais.
28:55On commence, on se dit je vais être dehors 20 minutes
28:59et je vais alterner deux minutes de marche, une minute de course, par exemple.
29:04Après, se faire suivre, ça peut énormément aider aussi.
29:07Ce qui peut aider pour trouver du temps,
29:09enfin, pour trouver plutôt l'énergie et l'envie de le faire,
29:11c'est de trouver, on appelle ça en anglais, un accountability body.
29:15Donc, quelqu'un qui a peut-être le même objectif, la même envie
29:18et où au moins, soit on le fait ensemble, soit on se motive et on se dit
29:21est-ce que tu as fait ça aujourd'hui ? Oui, non ? OK, vas-y.
29:24Et c'est pour ça que...
29:24C'est beaucoup l'idée de la communauté.
29:25Exactement. Après, ça peut être une petite communauté où on est juste deux,
29:29mais au moins, quelqu'un ou quelque chose qui nous donne envie
29:32de pouvoir se motiver.
29:33S'il y en a un qui manque de motivation un jour ou un autre.
29:37Donc ça, je dirais que c'est les deux choses les plus importantes.
29:40C'est vraiment trouver quelqu'un ou quelque chose qui nous motive,
29:43commencer de manière progressive et en fait, se dire OK,
29:48comme au boulot, quand on lance un projet,
29:52quels sont des objectifs réalisables et atteignables ?
29:55Parce qu'évidemment, ça ne sert à rien de se dire
29:56on est le 17 avril et je veux courir les 20 km de Bruxelles le 25 mai.
30:01Non, ça, c'est pas faisable.
30:03Donc c'est aussi important d'essayer de se mettre des objectifs atteignables
30:06en se rappelant évidemment toujours qu'on est tous différents,
30:09qu'il y aura des jours où ça ira, des jours où ça n'ira pas,
30:11des jours où on aura envie, des jours où on n'aura pas envie.
30:13Et juste, voilà, apprendre aussi à se connaître.
30:16Et je pense que le sport peut aussi aider à apprendre à se connaître.
30:20Donc c'est vraiment, je dirais qu'en fait, il y a tellement de bénéfices
30:23derrière ça. Donc les personnes qui n'ont peut-être, comme tu disais,
30:25non mais j'ai pas le temps, j'ai pas la motivation, etc.
30:30En fait, c'est même scientifiquement prouvé.
30:32On développe et on crée en fait des hormones qui sont vraiment hyper
30:37importantes pour notre bien-être, vraiment importantes.
30:40Et quand on scrute ta page Instagram, on voit que tu fais beaucoup de sport,
30:44mais tu as aussi plein de projets au niveau de l'entreprenariat.
30:47C'est quoi le lien entre le sport et l'entreprenariat ?
30:50Alors, j'avais lu des études super intéressantes qui expliquaient le lien
30:54entre des personnes qui se mettent des gros challenges, des ultra challenges,
30:57comme on dit, genre un marathon, un Ironman, etc.
31:00Et les entrepreneurs, parce que ça expliquait que les valeurs et les démarches
31:08nécessaires étaient en fait les mêmes.
31:11Donc ça veut dire que c'est de l'autodiscipline énorme.
31:13Quand on lance un projet, il n'y a que toi avec toi-même.
31:16Il y a aussi l'entourage, la communauté.
31:19Et en fait, finalement, les deux chemins sont vraiment super similaires.
31:23Et donc, il y a énormément d'entrepreneurs qui se mettent à faire de l'ultra
31:27ou bien du sport de manière un peu plus intense ou des gros challenges et vice versa.
31:32Il y a vraiment une comparaison assez étonnante,
31:37mais en fait assez logique, qui se crée entre les deux.
31:39L'idée de sortir de sa zone, donc au point où on se dépassait.
31:42C'est le challenge aussi.
31:44Le challenge, oser, je ne sais pas comment on dit ça en français,
31:47mais oser s'exposer aussi, d'une certaine manière,
31:52s'entourer, se challenger, la discipline surtout, en fait, énormément.
31:56Moi, je trouve que mes projets entrepreneurs...
32:01Rio.
32:03Le bug.
32:05Mes projets ont beaucoup plus évolué
32:10et se sont beaucoup plus ancrés et structurés depuis que je fais du triathlon.
32:14Tu vois, c'est marrant.
32:15Ça a vraiment un impact dans la manière dont je fais les choses
32:19et ça a vraiment changé et shape...
32:24Façonné.
32:25Modelé, vraiment, la manière dont je vais organiser mes journées, mes semaines et ma vie.
32:30Est-ce que tu penses que tu as trouvé une manière de gérer la peur de l'échec ?
32:33Mille fois.
32:34Surtout qu'en sport, en fait, le sport est tellement ingrat.
32:38On arrête de courir pendant deux semaines et on retombe à zéro, c'est l'enfer.
32:43Et je trouve que c'est une très, très bonne manière d'apprendre aussi l'humilité,
32:48d'apprendre l'adaptabilité,
32:52donc vraiment le fait de s'adapter en fonction de ce qu'on a ici et maintenant.
32:56Le yoga aide énormément aussi, mais je trouve que la course à pied encore plus.
32:59Parce qu'il y a peut-être aussi plus de points de comparaison.
33:02Comme il y a du data, il y a la vitesse, la distance, etc.
33:06On a aussi beaucoup plus ce point de comparaison.
33:08Et donc, je dirais que ça demande énormément de recul,
33:12de pouvoir se dire OK, je fais ça à mon rythme et ce n'est pas grave
33:15si tous les autres de mon running club vont beaucoup plus vite que moi.
33:17Voilà, je trouve que c'est vraiment...
33:20En fait, c'est des outils qu'on développe à travers un sport
33:26et qu'on peut vraiment, donc qu'on peut bénéficier finalement dans le quotidien.
33:30Surtout les aspects de sa vie.
33:32Oui, vraiment tout. La manière de gérer plein de choses, quoi.
33:35On arrive à la dernière partie du podcast.
33:37Je vais te poser des questions.
33:39Tu as trois secondes pour y répondre.
33:41C'est vraiment des questions...
33:42Je suis au taquet.
33:43Un mot que tu dis beaucoup trop.
33:45Trop.
33:46C'est trop bien, c'est trop incroyable.
33:49Si tu devais supprimer une appli de ton téléphone à jamais, laquelle choisirais-tu ?
33:53Instagram, c'est horrible, mais Instagram.
33:55Alors que...
33:56Alors que je l'adore.
33:57Je sais, j'adore et je déteste en même temps.
34:00La dernière chose absurde que tu as googlée.
34:05Où j'ai demandé à Tchadjpété, ça compte ou pas ?
34:07Où Tchadjpété, ça compte.
34:10En fait, je ne sais pas.
34:11Je ne sais pas.
34:12En fait, je ne sais pas.
34:13Je lui pose des questions toujours trop bizarres, quoi.
34:16Des trucs qui n'ont rien à voir.
34:17C'est ton meilleur ami ?
34:18Je pense que c'est devenu le meilleur ami de beaucoup de gens.
34:21Je lui pose beaucoup de questions pour mon business.
34:24Enfin, pour tous mes projets.
34:26Mais je lui pose parfois aussi, genre,
34:28comment envoyer un message pour dire ça, mais sans que ce soit mal pris ?
34:32Des trucs privés, quoi.
34:35La pose de yoga qui te fait douter de ta dignité humaine.
34:38Waouh, il y en a beaucoup.
34:40Il y en a vraiment beaucoup.
34:41Je dirais, en fait, même chien tête en bas, quoi.
34:44C'est un peu chelou, quand même, comme position.
34:46Au moins, c'est là où on visualise directement.
34:49On ne connaît pas toutes les positions.
34:51Tu fais ça au milieu de n'importe où.
34:55Il faut être en confiance avec sa communauté.
34:57Oui, complet.
34:58Et avec son entourage.
35:00Et alors, la dernière question.
35:01Une chose que tu aimerais confier dans le dictaphone de ce soir ?
35:07J'ai souvent réfléchi à est-ce que je devrais changer
35:10ma bi ou insta.
35:12Et à un moment, je me suis dit,
35:13si je veux vraiment être authentique et honnête,
35:16il faudrait que je la change en
35:17la yogi triathlète qui fume des clopes et qui boit des spritz.
35:22Même si ça déculpabilise un peu, tu vois.
35:25Parce que nous, les clopes et le spritz, on en a déjà.
35:27C'est juste le yoga et le triathlon qui nous rend.
35:29Eh bien, les deux peuvent aller ensemble.
35:32Merci.
35:33Merci à vous d'être venue te confier.
35:35Merci à vous.

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