00:00Alors, très étrangement, très étonnamment, quand on me l'a annoncé, j'ai accueilli cette nouvelle avec une sérénité assez grande,
00:10qui m'a moi-même étonné, parce qu'en fait, on a tous, hélas, dans nos entourages plus ou moins proches,
00:17quelqu'un qui a été victime de cette maladie.
00:19Peut-être que, comme moi, vous vous êtes dit un jour, si on m'annonce que j'ai un cancer, comment je vais réagir ?
00:25Et moi, je m'étais toujours dit que je m'effondrerais, que je serais déprimé, angoissé, que je passerais en tout cas par une phase très down, très sombre.
00:35Et puis, pas du tout. Donc, je n'en tire aucune fierté, parce que ce n'est pas moi qui l'ai décidé, ça s'est fait comme ça.
00:42En fait, j'ai été tout de suite assez convaincu que, d'une part, que j'allais très certainement m'en sortir,
00:48et d'autre, il y avait aussi un peu de résiliation, mais dans un sens positif.
00:52Je me suis dit, bon, ben voilà, ok, j'ai un cancer, il faut faire face, il faut y aller, arrivera ce qui doit arriver,
00:59mais en tout cas, on ne va pas se laisser aller, on va y croire.
01:03Et donc, finalement, j'ai eu la chance de traverser toute cette période avec un moral au top de la première à la dernière minute.
01:11Les moments les plus difficiles, ça a été après l'opération, parce que c'est une opération qui a des suites très douloureuses,
01:18une grosse cicatrice dans le dos, et en fait, il faut découper les côtes, il faut découper les muscles,
01:23il faut découper les tissus pour aller atteindre le poumon et enlever le bout de poumon qui doit être enlevé.
01:30Ou honnêtement, alors vous savez que nous, les garçons, on est très douillet, etc.
01:34Mais bon, là, j'ai dégusté comme rarement j'ai dégusté dans ma vie.
01:38Et il y a eu une ou deux nuits où je n'ai pas perdu le moral, mais j'ai perdu un peu la courbativité.