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  • 19/05/2025
L’ancien garde des Sceaux confronte ses idées avec quatre opposants politiques : Sarah Knafo, Sandrine Rousseau, Aymeric Caron et Robert Ménard. Un format inédit à la télévision.

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Transcription
00:00Alors on a beaucoup reçu votre invité média dans le 8.30, Céline Baydard-Court, parce que c'est un ancien ministre de la justice,
00:06mais il est actuellement en tournée avec un seul en scène, et ce soir sur Paris 1ère pour une émission spéciale,
00:12Seul contre tous, un concept inédit et taillé sur mesure.
00:16Bonjour Eric Dupond-Moretti.
00:17Bonjour.
00:18Alors c'est pas une émission de télé, vous ne devenez pas animateur, non, vous êtes vous-même en fait, l'orateur, le débatteur que l'on connaît.
00:24Vous êtes dans un restaurant et vous voyez arriver tour à tour des personnalités dont vous ne partagez pas du tout les idées.
00:29Sarah Knafo, Sandrine Rousseau, Émeric Caron, Robert Ménard.
00:32Vous allez alors confronter vos points de vue sur un thème différent avec chacun pendant une vingtaine de minutes.
00:37Vous connaissiez les sujets à l'avance, mais pas le casting.
00:40Est-ce celui que vous auriez choisi ?
00:43Non.
00:45Non, non, alors oui je connaissais les thématiques évidemment, alors il y avait la chasse parmi les thématiques.
00:50Avec Émeric Caron ?
00:51Je m'attendais à monsieur Caron, oui, c'est un incontournable.
00:56Sur le féminisme, vous m'attendez à madame De Haas ou à madame Sandrine Rousseau, j'ai eu droit si j'ose dire à madame Sandrine Rousseau.
01:08Sur l'insécurité, je pensais à monsieur Bardella.
01:12Il faut dire que j'avais souhaité débattre avec madame Le Pen, elle n'a jamais voulu, jamais.
01:17Puis ensuite, elle a envoyé monsieur Bardella, qui a roulé un peu des mécaniques, qui a dit je veux débattre avec lui, mais moi on ne me siffle pas.
01:25Et je m'attendais à ce qu'il vienne là, mais ce n'est pas lui, c'est madame Knafou.
01:30Encore un peu plus à droite, si tant est que ce soit possible.
01:33Et puis enfin monsieur Ménard, avec qui j'ai pris un réel plaisir à débattre.
01:38Vous savez si Jordan Bardella a été tout de même approché ?
01:41Écoutez, moi je ne connaissais pas les identités, il faut demander à la production qui a été contacté, qui a répondu, qui n'a pas répondu.
01:51C'est courageux quand même d'affronter le tribun Dupont-Moretti, vous leur reconnaissez cette qualité ?
01:56C'est courageux, ce n'est pas non plus...
01:59Voilà, écoutez, chacun, on est venu avec nos arguments, on a débattu tranquillement, ce qui m'intéresse...
02:07Mais ce n'était pas plus facile pour vous justement, parce qu'on a cité des personnalités radicales là.
02:11Qui ont des positions assez radicales sur différents sujets.
02:13Donc du coup c'est plus facile pour vous à démonter, non ?
02:15Oui, je ne les ai pas choisis moi.
02:16Et puis ce que j'ai toujours dénoncé, c'est la matinale mitraillétique.
02:22Vous le savez, on a déjà eu cet échange, où vous n'avez le temps de rien.
02:25Et vous n'avez pas le temps d'exposer un certain nombre de choses.
02:28C'est une des grandes difficultés, moi je l'ai découvert.
02:31Quand vous êtes un politique, vous avez du mal à expliquer ce que vous avez fait.
02:35Et plus c'est consensuel ce que vous avez fait, plus vous avez du mal à le faire.
02:39Parce qu'on préfère la petite phrase, le putaclic.
02:42Et moi, ce qui m'a toujours manqué, c'est le temps long.
02:46Et là je l'ai trouvé.
02:47Donc c'est une des raisons pour lesquelles j'ai accepté immédiatement d'aller débattre.
02:50Alors le sexisme avec Sandrine Rousseau, ça donne ça.
02:54Madame Rousseau, vous êtes formidable dans le raisonnement.
02:55Vous allez parfois un peu vite.
02:57Pourquoi ? Parce que...
02:58Non mais vous faites la question...
02:59J'ai évité de dire en permanence que je suis caricaturée, je fais un peu vite.
03:02Ce serait par exemple éviter du sexisme, oui.
03:05Non.
03:06Ah parce que vous voyez là du sexisme.
03:08Mais parce que...
03:09Vous le voyez partout le sexisme en réalité.
03:11Oui, parce qu'il est partout.
03:12Non mais madame, quand le président de la République, après un match de rugby,
03:15il se retrouve dans les vestiaires et qu'il boit une bière au goulot,
03:18vous y voyez le signe de sa masculinité toxique.
03:23Je ne sais pas si vous vous rendez compte du truc.
03:24Ça vous amuse ce genre d'échange, Éric Dupond-Moretti, ou franchement ça vous agace ?
03:29Les deux.
03:32Les deux.
03:33Alors dès qu'elle est en difficulté, c'est vous êtes sexiste.
03:37Donc évidemment ça réduit un peu le champ de l'échange.
03:42Mais en même temps, moi je lui ai dit que je respectais son combat.
03:45C'est une cause noble.
03:47Je lui ai dit que je n'étais pas insensible à la sincérité qui est la sienne.
03:51C'est une vraie militante sincère.
03:54Mais je lui ai dit que ses excès nuisaient à la cause qu'elle défendait.
03:57Et alors elle m'a d'ailleurs confessé, puisque vous avez choisi cet extrait,
04:00qu'elle-même, elle prenait de temps en temps une petite bière au goulot.
04:03Donc là je lui ai dit, mais alors quoi, c'est de la féminité toxique ?
04:06Et elle a été évidemment incapable de me répondre, parce que tout ça n'a pas de sens.
04:11Dans quel état on sort de ces quasiment quatre heures d'échange avec les uns et les autres ?
04:16Est-ce que vous avez encore envie d'en découdre ou vous êtes franchement épuisé ?
04:19Non, un peu crevé quand même.
04:22Oui, il faut quand même faire attention à ce que vous racontez.
04:27Il y a quand même de la concentration.
04:29Vous savez que ces débats ne vont pas rester là au sein de ce restaurant,
04:34la nuit, dans un cadre un peu intimiste.
04:36Vous savez que ça va faire l'objet d'une émission qui sera diffusée.
04:41Donc il faut quand même que faites un peu attention à ce que vous dites,
04:45à la façon dont vous le dites.
04:46C'est de la concentration, puis de la concentration, c'est toujours un peu fatigant.
04:49La concentration, mais du plaisir, vous l'avez dit avec Robert Ménard,
04:53et ce n'est pas ironique, vous en avez vraiment pris,
04:55vous me l'avez dit juste avant qu'on a marre cette interview.
04:57Oui, bien sûr, oui.
04:58Vous êtes toujours un homme politique finalement ?
05:01Non, je suis un citoyen engagé.
05:04Je vais évidemment regarder la vie politique de mon pays avec beaucoup d'intérêt.
05:09Puis de temps en temps, de temps en temps,
05:12si on me le demande, je ferai entendre ma voix.
05:14Vous n'arrivez pas à convaincre quand même.
05:17Et ça, j'ai l'impression que c'est un problème pour vous.
05:18Ce n'est pas ça que vous aimez plus que le débat ?
05:21Mais à convaincre qui ?
05:23Les quatre interlocuteurs que vous avez en face de vous.
05:25Monsieur Retailleau parle de colline après colline.
05:29Mais là, ce n'est pas une colline, c'est l'Everest qu'il faut gravir un jour d'hiver,
05:34sanguant par la face nord.
05:35Pardonnez-moi, je vais convaincre qui ?
05:37Madame Rousseau, que ce qu'elle raconte est excessif.
05:40Monsieur Caron, de ce qu'il est un homme sans nuances.
05:44Non, Madame Knafot, qu'elle est trop à l'extrême droite,
05:48je sais parfaitement que je ne vais pas les convaincre.
05:51J'essaie en revanche de poser un débat,
05:55de le faire en argumentant,
05:57de le faire calmement,
05:59sans Madame ou Monsieur Loyal.
06:00C'est aussi une des originalités de cette émission.
06:05On est l'un en face de l'autre.
06:08Et puis au fond, c'est ça la démocratie,
06:09c'est de pouvoir non pas se combattre, mais débattre.
06:13D'accord, mais vous dites d'emblée, en fait,
06:14vous saviez que vous n'alliez pas les convaincre,
06:16que cet échange, en fait, au final,
06:18même si effectivement il n'y a pas de Monsieur Loyal,
06:20ce n'est pas de la pure comédie,
06:21c'est de la télévision, tout simplement ?
06:23Non, parce que, par exemple, sur le bilan sécurité,
06:28j'ai pu dire un certain nombre de choses à Madame Knafot,
06:30qu'à l'évidence, elle n'avait pas retenues,
06:33ou qu'elle n'avait pas vu passer,
06:35sur le bilan qui a été le mien.
06:36Vous espérez que des arguments soient retenus
06:38par ceux qui vont regarder cette émission ?
06:40Enfin, franchement, Madame,
06:43ce n'est pas pour être seule avec Madame Rousseau,
06:46Madame Knafot, que je fais cette émission.
06:49C'est aussi parce que je sais qu'elle sera diffusée,
06:52et qu'il y a un certain nombre d'arguments,
06:55et j'espère qu'ils seront entendus, bien sûr.
06:57Avez-vous aimé cette expérience, Éric Dupond-Moretti,
07:00et allez-vous la réitérer ?
07:01Alors, j'ai adoré cette expérience,
07:03je ne sais pas si je vais recommencer.
07:05Si Jordan Bardet la vient pour la prochaine ?
07:07Écoutez, on verra.
07:08Nous verrons.
07:09Vous voyez, moi, je ne m'interdis plus rien.
07:11J'ai dit une fois, jamais,
07:12et puis on me l'a reproché pendant quatre ans.
07:14J'avais dit, jamais, je ne serai ministre.
07:16Et puis vous l'êtes devenu ?
07:17Et voilà, et on me l'a reproché pendant quatre ans.
07:20Évidemment.
07:20Vous disiez, observez attentivement la vie politique aujourd'hui.
07:24Vous avez un successeur qui s'appelle Gérald Darmanin,
07:26et qui a plein d'idées, il en a beaucoup.
07:28La dernière, c'est un centre pénitentiaire,
07:29au cœur même de la jungle en Guyane.
07:34Ça va trop loin, ou c'est totalement ce qu'il faut faire ?
07:36Écoutez-moi, la construction de cet établissement pénitentiaire,
07:40il appartenait au plan 15 000.
07:43Donc ce n'est pas nouveau, c'est ce que vous dites ?
07:45Je me suis moi-même rendu à Saint-Laurent-du-Maroni.
07:48Ce que dit le garde des Sceaux,
07:50c'est que quelques places seront réservées aux narcotrafiquants.
07:54Et je peux vous dire, pour l'avoir visité,
07:57que l'établissement pénitentiaire de Cayenne aujourd'hui n'est pas suffisant.
08:01C'est une absolue certitude.
08:02Quel regard vous avez sur l'action de Gérald Darmanin ?
08:05C'est un bon ministre de la Justice, un bon garde des Sceaux ?
08:08C'est quelqu'un qui se bat au quotidien.
08:10Et ce n'est pas à moi, madame, d'apprécier la qualité de son travail.
08:15C'est quelqu'un qui bouge, on le sait.
08:17C'est quelqu'un qui est intelligent.
08:18C'est quelqu'un qui a beaucoup d'idées.
08:21Je ne suis pas commentateur.
08:23Je n'ai pas la vocation à prendre votre place, madame.
08:26Je ne commente pas, je pose des questions.
08:28Et j'ajoute une dernière chose,
08:29que vous êtes en tournée pour votre spectacle.
08:31Vous commentez un peu, madame, pardonnez-moi de vous le dire.
08:33J'en ai un souvenir très précis.
08:35Vous posez des questions et vous commentez.
08:37Votre spectacle, qui s'appelle « J'ai dit oui »,
08:38vous racontez les coulisses de votre vie au ministère de la Justice.
08:42Vous reviendrez en juin à Paris, au Théâtre Marigny,
08:45où vous avez déjà fait 40 dates à guichet fermé.
08:47Merci, Éric Dupond-Moretti.
08:49Merci à vous de m'avoir reçu.
08:50Seul contre tous, c'est ce soir à 21h sur Paris 1ère.
08:52Merci beaucoup.

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