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  • 18/05/2025
Le film est présenté en compétition officielle au Festival de Cannes.
Il sort en salles le 28 mai 2025.
Transcription
00:00Deux ans après le merveilleux Astéroïd City, Wes Anderson est de retour en compétition à Cannes.
00:04C'est un habitué de la croisette et moi, personnellement, je suis toujours contente de l'y retrouver.
00:30Il a survécu de dix enfants, neuf garçons, un nain, sa fille Liesel.
00:36J'ai apporté vous le seul heir de mon éstate, que vous pouvez le voir plus tard que plus tard.
00:43Pourquoi ? Il y a eu six ans depuis notre dernière rencontre.
00:46J'ai mes raisons.
00:47Quels sont que ?
00:48Mes raisons ? Je ne dis pas. Je dis que je ne dis pas.
00:53Il faut penser à une sorte de bande dessinée, peut-être un épisode de Tintin ou de Blake et Mortimer.
00:59Il y a un côté ligne claire dans le film qui est absolument réjouissant.
01:03Et en même temps, on est chez Wes Anderson, qui est quand même un tout petit peu obsédé par la mort.
01:07Et le film est assez violent par rapport à ce qu'on a l'habitude de voir.
01:11C'est-à-dire que dès le début, dans la première explosion d'avion à bord duquel se trouve Zaza Corda,
01:17on va voir un type coupé en deux et c'est quelque chose qu'on n'avait pas forcément l'habitude de voir.
01:21Mais si vous connaissez l'œuvre de Wes Anderson, vous savez que la mort la hante.
01:25Et vous savez aussi qu'il y a parfois des choses extrêmement sombres, comme par exemple l'île aux chiens,
01:32où on envoyait des cabots malades ou mutilés crever sur une île des charges, un peu sans pitié.
01:39Donc il y a ça, il y a une histoire du capitalisme, une histoire de la colonisation.
01:43Tout se joue là-dedans.
01:45Et au cœur de tout ça, la relation d'un père et de sa fille qui se découvrent.
01:49Marie l'a dit, c'est vraiment un pur film de Wes Anderson, mais c'est vraiment le versant sombre de sa carrière.
01:56Donc voilà, je préviens tout de suite les fans de Moonrise Kingdom, par exemple, ou de la vie aquatique.
02:01Là, on est vraiment dans quelque chose de beaucoup plus noir, dans la thématique aussi,
02:05et puis dans une certaine violence qu'on n'avait pas l'habitude de voir dans son œuvre.
02:08On pouvait craindre avec des films comme The Fringe Dispatch que Wes Anderson se repose un peu trop sur ses acquis,
02:13son esthétique de maison de poupées, sa manière d'occuper vraiment le cadre avec plein de petits détails,
02:20le casting de stars en veux-tu en voilà.
02:23Il y a tout ça, encore une fois, dans The Phoenician Scheme, mais avec cette thématique vraiment plus sombre que d'habitude.
02:29Le film est assez complexe, c'est un scénario vraiment très riche, avec beaucoup, beaucoup de choses, beaucoup de pistes.
02:34Il faut un peu s'accrocher parce qu'on nous explique aussi quelques mécanismes financiers un petit peu acrobatiques parfois.
02:39Donc voilà, c'est un film qui demande vraiment une grande concentration, mais ça apporte aussi beaucoup de plaisir.
02:43Le film est un bonheur de mise en scène, c'est-à-dire qu'il faut voir comment une conversation en champ contre champ est filmée par Wes Anderson.
02:51C'est toujours surprenant, c'est toujours décalé, c'est toujours inventif.
02:57Et je trouve qu'il y a dans ce film-ci, notamment dans une scène de bourg-pif par exemple, des mouvements de caméra, etc., auxquels on n'était pas forcément habitués.
03:04Mais il y a une drôlerie folle, c'est-à-dire que dans cette rencontre, la première rencontre entre la fille et le père, et tout à coup la caméra part à l'étage et on découvre qu'il a plein de petits garçons, qu'il a plein de fils qui sont au balcon comme ça.
03:16Et ça crée vraiment un effet de drôlerie, mais en permanence.
03:20Alors effectivement, ça parle un tout petit peu d'économie, enfin bon ça va, c'est l'économie pour les nuls.
03:23C'est-à-dire que si moi j'ai suivi, en gros, vous pouvez emmener vos enfants à la maternelle.
03:27Ça raconte quelque chose des élites européennes, des puissances, c'est-à-dire des gens très riches qui se sentent à la fois le droit et presque le devoir de gérer les affaires du monde, on va dire.
03:39Alors on part très loin d'un personnage qui carrément est pro-esclavage, pour arriver vers quelque chose de plus déconstruit.
03:47Ça parle évidemment des hommes, de leur puissance.
03:49Il y a une séquence extraordinaire où deux hommes d'affaires représentant les intérêts d'un consortium américain vont prendre une décision très très importante de business en la joint au basket.
04:03Et c'est pas innocent que Tom Hanks porte un t-shirt, un sweatshirt floqué Stanford, quoi.
04:09C'est cette idée que, en gros, les hommes puissants font partie des mêmes clubs.
04:13Et c'est ce que raconte le film, mais il le raconte à sa manière, c'est-à-dire sans pancarte.
04:17Le film est très lisible, très linéaire, l'histoire est absolument entraînante et facile à suivre.
04:22Et en même temps, voilà, c'est ce régal d'images, de beauté, de surprises aussi, parce que tout à coup, voilà, la manière qu'il a de filmer des crashs aériens, par exemple,
04:33et de couper toujours au bon moment, comme ça, voilà, c'est le contraire d'un film qui en dirait trop.
04:41C'est un film sur lequel on reste toujours un peu sur sa fin, et c'est ça qui est absolument merveilleux.
04:45Il y a effectivement le casting, comme d'habitude, il y a les habitués, on retrouve Scarlett Johansson, par exemple.
04:50Et puis, on a des nouveaux venus vraiment très, très, très séduisants.
04:53Il y a Benedict Cumberbatch, notamment.
04:55Et puis, voilà, dans le rôle principal de Zaza Corda, il y a Benicio Del Toro, qu'on n'a pas vu aussi bon depuis très, très, très longtemps.
05:04Voilà, il apporte à la fois, vraiment, il se fond complètement dans l'univers de Wes Anderson,
05:08et il apporte quelque chose, voilà, son espèce de présence un peu massive, un peu inquiétante,
05:12et une certaine fragilité aussi, un petit peu inattendue, qui fonctionne vraiment très, très bien dans le film.
05:16Et il a une phrase qui est une sorte de gimmick du film, et qui devrait devenir notre gimmick de Cannes.
05:21Il est dans un avion, on sait que c'est dangereux de prendre l'avion avec lui, hein.
05:24Et pour rassurer les autres, il dit toujours « Myself, I feel very safe ».
05:28Perso, je me sens hyper en sécurité, et je pense qu'on va se dire ça tout le festival.
05:32Avec The Phoenician Scheme, Wes Anderson revient en très grande forme, et c'est très bien.
05:37The Phoenician Scheme, je signe direct, ça sort le 28 mai, et pour moi, c'est vraiment très bien.
05:43Is this supposed to be here? It was under the lunch trolley.
05:46Oh dear, we shot you.
05:49Terrors from out of town. Hop yourself to a hand grenade.
05:52You're very kind.
05:54Could you imagine falling in love with a man like me, by the way, hypothetically?
05:58You're drunk, on three beers.
06:01Why are you shooting my ceiling?
06:03This is a robbery on behalf of...
06:04I understand that, I'm asking about my ceiling.
06:07You idiots are destroying a magnificent nightclub.
06:10One thing you'll never know, because you can't.
06:13The truth.
06:15I suppose I'm moved by this absurd performance.

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