- 18/05/2025
A l'occasion de la journée des droits de la femme, le lycée de Petite-Terre a proposé un concours d'éloquence sur le thème de la femme.
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00:00:00À l'occasion de la journée des droits des femmes qui s'est tenue au lycée de Petite-Terre le mardi 13 mai,
00:00:10l'association Akisa Awanatsa, en collaboration avec les professeurs de français et les infirmières du lycée,
00:00:16a organisé un concours d'éloquence sur le thème de l'égalité des genres et des droits des femmes.
00:00:21Après une phase de sélection d'une bonne soixantaine de candidats,
00:00:24les douze fidélistes se sont retrouvées pour faire leur discours devant un jury et un public venu nombreux pour les soutenir.
00:00:29Je suis là parce que je suis animatrice du concours d'éloquence.
00:00:32C'est un sujet très passionnant parce qu'en 2020, c'est toujours un sujet à vous et nous devons en parler.
00:00:39Le concours d'éloquence est une réponse à l'appel approché des débats jeunes qui est lancé chaque année au niveau du rectorat.
00:00:47Il a pour vocation de faire venir des jeunes qui expriment leurs paroles sur différentes thématiques.
00:00:53C'est une association qui promeut et protège les droits des enfants, surtout ceux victimes d'abus.
00:00:58On fait des campagnes de sensibilisation et cette année, on a fait l'appel approché, du coup, le débat jeune.
00:01:06Cette journée, c'est la troisième fois qu'on l'a fait, c'est les gens du CVL. Ils sont là, les gens du CVL ?
00:01:11Oui, il y a des filles.
00:01:12Voilà, nous en avons. C'est le CVL qui a tout organisé.
00:01:15Alors, sur mon ordinateur, j'ai reçu plein de mails ces derniers temps.
00:01:20Alors, des gens du CVL, des gens comme ça, et qui m'envoyaient plein d'affiches que vous avez pu voir devant le lycée sur des filles célèbres.
00:01:29Alors, c'est bien parce que ça m'a rappelé beaucoup de choses.
00:01:33Une des premières qui est arrivée, c'était Olympe de Gouges.
00:01:36Moi, j'ai fait quasiment toute ma carrière à Montauban, dans le Tarn-et-Garonne, et Olympe de Gouges est de Montauban.
00:01:42Et quand j'ai eu mon CAPES, d'ailleurs, mon premier poste, j'étais professeur au collège Olympe de Gouges.
00:01:47Donc, c'était une petite histoire d'intérêt.
00:01:50Vous parliez d'autonomie financière des familles en 1965. Je ne sais pas qui m'a parlé de ça.
00:01:56Et l'anecdote, là, je suis vieux, je suis désolé.
00:02:01Ma mère, elle est née en 1928, et ma mère, quand elle travaillait, elle ne touchait pas son salaire.
00:02:06Son salaire était versé sur le compte de son mari, et il fallait qu'elle demande à son mari l'autorisation de récupérer l'argent, alors que c'était elle qui l'avait fait.
00:02:16Après, vous m'avez parlé de Jeanne d'Arc, Rosa Parks, même si c'est un pays bien éloigné, c'est une figure emblématique.
00:02:24Louise Weiss, militante des droits de la femme, j'ai reçu aussi sur Simone Veil, bien sûr.
00:02:30Marie Curie, on m'a envoyé Marie Curie.
00:02:32Retenez bien l'anecdote que je vous donne, les jeunes.
00:02:36Marie Curie, on lui a demandé un jour, qu'est-ce que ça fait d'être mariée à un génie ?
00:02:42Parce que son mari, Joliot-Curie, était un scientifique très renommé.
00:02:46Et elle a répondu, je ne sais pas, allez demander à mon mari.
00:02:50Puisque le génie, dans l'histoire, c'est Marie Curie qui reste, même si Joliot-Curie, ils ont toujours travaillé toute leur vie ensemble.
00:02:59Mais tout le monde dira Marie Curie, peu de gens diront Joliot-Curie.
00:03:03Par contre, vous voyez, on en découvre tous les jours.
00:03:05J'ai découvert Hubertine Auclair, que je ne connaissais pas.
00:03:08Donc j'ai regardé un petit peu d'oeil.
00:03:10Une personne qui fonde la Société des droits de la femme à la fin du 19e siècle.
00:03:15Et donc, ce que je voulais dire, c'est que dans toute l'histoire, on a toujours eu des femmes qui ont joué des rôles importants.
00:03:21Comme quoi que c'est possible.
00:03:23Après, ce qu'il faut, c'est arriver à généraliser les choses.
00:03:27Donc j'avais quelques personnes.
00:03:29La France a un surnom, on l'appelle la fille aînée de l'église.
00:03:33Je ne sais pas si vous l'avez déjà entendu.
00:03:35Tapez sur internet, la fille aînée de l'église.
00:03:37Pourquoi la France est la fille aînée de l'église ?
00:03:39On remonte au 5e siècle.
00:03:41Où le roi de France, qui était un barbare, Cloris, s'engage à changer de religion.
00:03:48Prendre la religion chrétienne, qui est la religion de sa femme.
00:03:52Si le dieu de sa femme lui donne la victoire contre un peuple barbare.
00:03:56Il gagne cette bataille.
00:03:58Et donc, il s'engage à changer de religion.
00:04:01Il a une religion barbare.
00:04:03Il devient donc chrétien comme sa femme.
00:04:05La fameuse reine Clotilde.
00:04:07Et ce n'est pas anecdotique.
00:04:10Parce que ça a quand même forgé l'Europe pendant 15 siècles.
00:04:14Cette idée que la France était périphrie chrétienne, etc.
00:04:18a forgé l'Europe que nous connaissons jusqu'à aujourd'hui.
00:04:21La reine Victoria.
00:04:22J'espère que tout le monde connaît la reine Victoria du 19e siècle en Angleterre.
00:04:26Qui restera sûrement le plus grand monarque anglais de tous les temps.
00:04:29La femme de Ramsès II, etc.
00:04:31Qui ont eu des rôles politiques extrêmement importants.
00:04:34Et le rôle des filles, c'est partout.
00:04:37En fait, c'est en politique, c'est en sport.
00:04:39C'est partout qu'il faut le trouver.
00:04:41Moi, j'ai pris deux exemples.
00:04:43La course automobile.
00:04:45Voilà.
00:04:46C'est Michèle Mouton.
00:04:47C'est une Française qui, en 1982, a terminé deuxième du championnat du monde des rallies.
00:04:52Où il y a à la fois des hommes et des femmes.
00:04:55C'est la seule femme au monde, actuellement, à avoir gagné des courses de rallye.
00:04:59Moi, les adultes connaissent Florence Arthaud.
00:05:01La course du Rhum, pour ceux qui connaissent.
00:05:03Florence Arthaud, c'est la première femme.
00:05:05Donc, en 1990.
00:05:07Je ne vais pas vous dire de bêtises.
00:05:09Qui a gagné la route du Rhum.
00:05:10Une dernière personne connue.
00:05:12Caroline Aigle.
00:05:13C'est la première femme pilote d'hélicoptère.
00:05:15Et la première femme à avoir été brevetée pour voler en tant que pilote de chasse.
00:05:20J'irai des filles.
00:05:21Il y en a partout.
00:05:22Voilà.
00:05:23Vous vous décidez à prendre votre avenir en main.
00:05:26À ne pas avoir peur d'y aller.
00:05:28Voilà.
00:05:29Je vous remercie de m'avoir écouté.
00:05:30Maintenant, on va écouter les jeunes filles qui vont parler du concours d'éloquence.
00:05:37Bonjour, je m'appelle Florence Bride.
00:05:38Je suis la coordinatrice des cellules d'écoute psychologique du rectorat de Mayotte.
00:05:43De l'académie.
00:05:44Et je représente, ici, monsieur le recteur.
00:05:46Qui aurait dû être là.
00:05:47Qui, malheureusement, est en métropole.
00:05:49Bonjour tout le monde.
00:05:50Moi, c'est Nadia Gomis.
00:05:51Je suis la directrice de l'association pour la condition féminine et l'aide aux victimes.
00:05:56Sur BAMOUD.
00:05:57Je suis Manarsana Bouana.
00:05:58La directrice régionale aux droits des femmes et à l'égalité entre les femmes et les hommes.
00:06:02Et, bien sûr, la préfecture finance ce projet.
00:06:05Donc, c'est pour ça que je suis ici, aujourd'hui.
00:06:08Je suis madame Naïmi.
00:06:09Je suis I.A.
00:06:10I.P.R.
00:06:11De l'être.
00:06:12Docteure Virginie Briard.
00:06:13Moi, je suis pédopsychiatre et chef de service de la pédopsychiatrie du CHM.
00:06:18Sylvie Escouzaille.
00:06:19Vice-présidente au tribunal judiciaire de Mamoudzou.
00:06:22Je suis chargée de mission en santé sexuelle et reproductive à l'ARS Mayotte.
00:06:27Donc, bonjour.
00:06:28Moi, c'est Zouber Fatima.
00:06:29Je représente aujourd'hui l'association Akiza Wanata.
00:06:32Merci à tous et je déclare officiellement la troisième édition ouverte.
00:06:36Bonjour à tous.
00:06:37Je suis Marie-Pierre Muller, professeure de l'être au lycée.
00:06:40Et avec mes collègues Emma Biloha, qui est aussi professeure de l'être,
00:06:44et Carole Cazes, infirmière,
00:06:46nous avons lu presque une soixantaine de discours,
00:06:50mais il a fallu choisir.
00:06:52Alors, il a fallu choisir.
00:06:53Donc, je remercie et nous remercions tous les élèves qui ont participé.
00:06:58Et choisir, ça n'a pas été facile,
00:07:01parce qu'il a fallu voir le travail qui a été fait.
00:07:06Et les élèves ont pu travailler, se tromper, raturer.
00:07:11Et ce qui nous a intéressés aussi est le long cheminement qu'ils ont pu effectuer
00:07:16entre leur brouillon et après le discours que vous allez entendre.
00:07:21Nous avons là trois élèves, donc Léa, Oudounia et Saïkou,
00:07:26qui sont des élèves de 207 et qui vont être animateurs
00:07:29et qui vont introduire les quelques discours de nos finalistes.
00:07:34Applaudissez.
00:07:36Je suis particulièrement touchée de réaliser ce projet,
00:07:46puisque en tant qu'infirmière, on est quand même souvent confronté
00:07:51aux violences sexuelles et sexistes, malheureusement.
00:07:56On reçoit beaucoup d'élèves qui sont en grande souffrance.
00:08:01On trouvait que c'était important de s'associer avec Akizawa Natsa.
00:08:07Mesdames, Messieurs, les membres du jury, chers membres du public.
00:08:13Avant de commencer, j'aimerais vous demander quelque chose.
00:08:18Fermez les yeux, juste un instant.
00:08:23Imaginez une petite fille de 5 ans.
00:08:26Elle rit, elle joue, elle rêve en grand.
00:08:32Elle pense que tout est possible, qu'elle deviendra peut-être
00:08:38astronaute, présidente, artiste ou scientifique,
00:08:45qu'elle n'aurait jamais à se battre pour avoir sa place.
00:08:49Cette petite fille, c'est ma soeur.
00:08:53Et moi, je la regarde et je m'interroge.
00:08:57Dans quel monde va-t-elle grandir ?
00:09:01Sera-t-elle écoutée ?
00:09:03Sera-t-elle respectée ?
00:09:05Sera-t-elle libre ?
00:09:08C'est pour elle que je parle aujourd'hui,
00:09:12mais aussi pour moi.
00:09:16C'est pour elle que je parle aujourd'hui,
00:09:18mais aussi pour toutes celles qui viendront après nous.
00:09:23Parce qu'avant qu'elle comprenne les mots « injustice »,
00:09:28« silence », « inégalité »,
00:09:32je veux lui laisser des mots de vérité,
00:09:36des mots de combat,
00:09:39des mots de mémoire.
00:09:44Ma soeur n'a que 50 ans.
00:09:46Elle ne connaît pas encore les mots « féminisme »,
00:09:50« égalité », « droit ».
00:09:53Elle joue, elle rêve, elle rit,
00:09:57libre, innocente.
00:10:00Et moi, je la regarde et je me demande,
00:10:04dans quel monde va-t-elle grandir ?
00:10:07Alors j'écris.
00:10:09J'écris pour plus tard.
00:10:11J'écris une lettre qu'elle peut être,
00:10:14qu'elle lisera plus tard.
00:10:17Une lettre pour lui dire,
00:10:19« Oui, j'ai vu.
00:10:21Oui, j'ai vu.
00:10:23J'ai vu les inégalités.
00:10:25J'ai vu les injustices.
00:10:27J'ai vu les silences. »
00:10:29Mais non, je n'ai pas détourné les regards.
00:10:34Je veux qu'elle sache
00:10:36que rien n'a jamais été donné,
00:10:39que les femmes ont dû se battre
00:10:41pour aller à l'école,
00:10:43pour travailler,
00:10:45pour voter,
00:10:47pour aimer librement qui elles veulent.
00:10:50Je veux lui dire que certains aussi affirmaient
00:10:54« ce n'est plus utile,
00:10:56on en a fait trop ».
00:10:58Mais ces mots-là,
00:11:00souvent,
00:11:02cachaient une peur.
00:11:04Une peur qu'est un pouvoir
00:11:06que l'on refusait de partager.
00:11:08Et nous, face à ça,
00:11:10nous avons choisi de ne pas nous taire.
00:11:15Nous avons choisi de parler.
00:11:18Choisi de se lever et d'agir.
00:11:22Alors, à toi ma soeur du futur,
00:11:25et à toutes celles qui viendront demain,
00:11:29j'espère que les mots que je dis
00:11:32dans un monde différent,
00:11:34un monde où tu n'auras plus à te battre
00:11:37pour te faire entendre.
00:11:39Un monde qui ne te jugera pas pour ton sexe,
00:11:44ni ne te punira pour ta liberté.
00:11:48Un monde qui te lèvera
00:11:50juste parce que tu es une femme.
00:11:53Et si ce monde existe,
00:11:55ce n'est pas par miracle ou par magie,
00:11:59c'est parce que nous l'avons construit
00:12:01pas seuls, mais ensemble.
00:12:05En tout cas, en temps qu'il le faudra,
00:12:10nous continuerons quand même.
00:12:13Merci de m'écouter.
00:12:25Ensuite, nous allons accueillir
00:12:27la candidate numéro 2, Lena Wesson.
00:12:32Je sais, je sais.
00:12:36Mesdames, messieurs,
00:12:38aujourd'hui, en cette journée internationale
00:12:40des droits de la femme,
00:12:42nous sommes réunis, non pas seulement
00:12:44pour commémorer des luttes,
00:12:46mais pour honorer des présences.
00:12:48Des voix discrètes, mais profondes.
00:12:51Des présences féminines qui, sans bruit,
00:12:53construisent le monde.
00:12:55Nos mères, nos soeurs, nos amies
00:12:58et nos grand-mères.
00:13:00Permettez-moi de vous raconter une histoire.
00:13:03Une histoire, c'est d'odeurs sucrées,
00:13:05de souvenirs d'enfance
00:13:07et de douceurs partagées.
00:13:09Une histoire sainte,
00:13:11mais dans cette simplicité,
00:13:13réside toute la grandeur d'une femme.
00:13:16Il était une maison,
00:13:18pas un palais, pas un manoir,
00:13:20juste une maison chaleureuse.
00:13:22Une odeur de gâteau, il flottait dès l'aube.
00:13:24Une odeur qui rassure,
00:13:26qui éveille l'enfant et endort les pleurs.
00:13:29Là vivait une femme, ma grand-mère.
00:13:32Elle ne portait pas d'uniforme de pouvoir,
00:13:34pas de décoration,
00:13:36mais elle avait ce pouvoir immense,
00:13:38celui de prendre soin.
00:13:40Elle s'avait occupée chaque instant,
00:13:43avec une tendresse rare.
00:13:45Pas besoin de discours grandiloquents,
00:13:47de promesses électorales
00:13:49ou de trophées sur une étagère.
00:13:51Elle offrait sa présence,
00:13:53une présence entière.
00:13:55Une présence comme un refuge,
00:13:57comme un phare pour l'enfant perdu
00:13:59dans le tumulte du monde.
00:14:01Quand je pense à elle,
00:14:03à sa voix douce,
00:14:05à ses conseils murmurés
00:14:07pendant que les hirondelles dansaient dans le ciel,
00:14:09j'ai les larmes aux yeux.
00:14:11Parce qu'au fond,
00:14:13ce n'est pas seulement sa voix que j'entends encore,
00:14:15c'est le lien qu'elle a tissé
00:14:17patiemment, tendrement.
00:14:19Ce fil entre elle et moi,
00:14:21ce fil est précieux.
00:14:23Ils ne seront pas avec le temps,
00:14:25mais à travers ces générations,
00:14:27il vit dans ma mémoire et il bat dans mon cœur.
00:14:29Et vous me direz peut-être,
00:14:31quel rapport avec le droit des femmes ?
00:14:33Ce que je décris n'est-il pas
00:14:35banal, quotidien, domestique ?
00:14:37Justement, c'est là le cœur de mon propos.
00:14:39Ce qui est qualifié
00:14:41de quotidien, de féminin, de ménager
00:14:43a trop longtemps été ignoré,
00:14:45sous-estimé et passé des discours.
00:14:47Or, élever un enfant,
00:14:49consolé, éduqué, aimé,
00:14:51voilà des actes de résistance,
00:14:53des actes fondateurs.
00:14:55À ceux qui pensent que
00:14:57les combats féminins ne concernent que les grandes marches,
00:14:59les grandes lois, je réponds,
00:15:01oui, il faut tout cela.
00:15:03Mais il faut se regarder dans nos maisons,
00:15:05dans ces foyers, dans ces cuisines que
00:15:07on nous l'a grandi, et dans ces bras qui nous ont
00:15:09bercés.
00:15:13Alors en ce jour, si particulier,
00:15:15je rends hommage à toutes
00:15:17ces femmes, et particulièrement à la
00:15:19mienne, ma grand-mère.
00:15:21Elle n'a pas écrit de livres
00:15:23ni prononcé de discours,
00:15:25mais elle a écrit en moi
00:15:27une histoire que je n'oublierai jamais.
00:15:29Elle m'a appris que le bonheur
00:15:31ne se crie pas, il se murmure,
00:15:33il se vit, et surtout,
00:15:35il se partage.
00:15:37À vous, les femmes, à toi,
00:15:39Mamy. Merci.
00:15:51Bonjour à tous et à toutes.
00:15:53Souvent, le mot « femme » rime avec « lutte »,
00:15:55la lutte de droit de la femme,
00:15:57la lutte face à tant de violences envers la femme,
00:15:59la lutte contre les violences conjugales.
00:16:01C'est quoi les violences conjugales ?
00:16:03Les violences conjugales sont les violences
00:16:05commises au sein d'un groupe.
00:16:07Elles ne se limitent pas à la violence physique,
00:16:09elles sont aussi morales, verbales,
00:16:11sociales, économiques,
00:16:13directes et indirectes,
00:16:15malheureusement subies par la femme.
00:16:17Elles peuvent avoir un impact
00:16:19sur leur santé mentale,
00:16:21leur vie, et même leur vie.
00:16:23Les ménages assis à l'isolement,
00:16:25au manque de confiance en soi,
00:16:27ou même au suicide.
00:16:29L'espoir et le cri
00:16:31leur écoutent,
00:16:33la libération de leurs paroles
00:16:35et leur prise en charge.
00:16:37Alors remercions
00:16:39ces instructeurs qu'elles sont victimes
00:16:41grâce au soutien de la Direction régionale
00:16:43au droit de la femme,
00:16:45et à l'égalité
00:16:47d'autres institutions.
00:16:49Ce sont donc des femmes
00:16:51qui luttent,
00:16:53que nous allons découvrir
00:16:55notre candidat,
00:16:57Insou Maïs.
00:16:59On dit que la beauté
00:17:01est subjective.
00:17:03Alors je suis d'accord,
00:17:05mais pourtant mon objectif,
00:17:07ici, c'est de votre cœur,
00:17:09de le toucher et le faire battre
00:17:11à travers mes mots.
00:17:13La femme dont je veux vous parler
00:17:15réunit beauté et tendresse
00:17:17par son cœur. Cette femme,
00:17:19précisément, c'est ma tendre et petite maman.
00:17:21Elle fait cela de manière unique.
00:17:23Elle a toujours été de mon côté
00:17:25quand le monde ne l'était pas.
00:17:27Elle est la femme la plus belle et courageuse à mes yeux.
00:17:29Son sourire
00:17:31est brillant, plein de fierté,
00:17:33et qui me rappelle le zénith.
00:17:35La chaleur douce de ce sourire
00:17:37me procure à ma vie
00:17:39qui fut sombre et froide paix et bonheur.
00:17:41Quand les monstres sur mon lit
00:17:43me firent connaître froideur et pleurs
00:17:45dans une intense froideur,
00:17:47ces doux câlins et réconfortements chauds et doux
00:17:49chassèrent l'inconfort et la froideur
00:17:51des monstres.
00:17:53Ma mère est une femme aussi douce qu'un mât de plumes
00:17:55à mes yeux. C'est grâce à elle,
00:17:57d'ailleurs, et à son courage que je suis devenu l'homme
00:17:59que je suis actuellement. Celui qui
00:18:01respecte les femmes et qui a envie de les protéger.
00:18:03Je lui dois tout.
00:18:05Elle m'a tout appris
00:18:07de sa gentillesse,
00:18:09de la souffrance et la tristesse.
00:18:11Elle a essayé de m'apprendre les bonnes valeurs
00:18:13et comment traiter la femme de manière cordonnable.
00:18:15Elle a toujours mis en exergue
00:18:17son amour de diverses manières,
00:18:19même face à la détresse.
00:18:21A mes yeux, ma mère est une preuve
00:18:23qu'une femme est preuve d'amour, même de la souffrance.
00:18:25Cet amour
00:18:27qui est maternel m'a montré que
00:18:29les femmes sont le commencement de la vie.
00:18:31Elles sont celles qui souffrent durant neuf mois
00:18:33rien que pour nous voir naître,
00:18:35sous un bon jour ou sous une bonne nuit.
00:18:37Alors, c'est
00:18:39dans ce discours
00:18:41que je dis qu'il faut protéger les femmes
00:18:43car elles souffrent secrètement
00:18:45sans même nous le dire.
00:18:47Elles peuvent le cacher.
00:18:49Certaines sont par ailleurs victimes
00:18:51de plusieurs types de violences,
00:18:53que ce soit sexuelles,
00:18:55que ce soit des violences conjugales
00:18:57ou d'autres types.
00:18:59Ce qui d'ailleurs, elles sont des actes de barbarie
00:19:01qui ne doivent pas être inclus dans la société
00:19:03ni acceptées.
00:19:05Ma mère a par ailleurs été victime
00:19:07de violences conjugales avant que je ne sois née.
00:19:09C'est donc pourquoi
00:19:11que je l'ai choisie
00:19:13pour ce discours.
00:19:15La souffrance de ma mère n'a jamais empêché
00:19:17de m'aimer inconditionnellement,
00:19:19même sous les poux
00:19:21de mon vrai père,
00:19:23ce barbare qui n'arrivait pas à lui assommer des couilles
00:19:25alors qu'elle était enceinte de moi.
00:19:27C'est pourquoi, alors,
00:19:29je vous dis, battons-nous pour affranchir
00:19:31cette souffrance faite aux femmes
00:19:33et pour les jeunes.
00:19:35Et soyons égales dans la société.
00:19:41Il y a aussi l'infirmière du lycée
00:19:43qui aimerait être la porte-parole
00:19:45des jeunes filles qui aillent
00:19:47la voir tous les jours pour
00:19:49témoigner de ce qu'elles vivent
00:19:51ou de ce que leurs poches vivent.
00:19:53Je demande à tous et à toutes d'applaudir notre infirmière
00:19:55Carole Cadès.
00:19:57Applaudissements
00:20:01Je ne suis pas du tout
00:20:03finaliste du concours,
00:20:05mais je voulais quand même faire
00:20:07un petit discours pour les jeunes filles
00:20:09que je reçois tous les jours
00:20:11à l'infirmerie.
00:20:13Pourquoi parlons-nous des droits
00:20:15des femmes et pas des droits des hommes ?
00:20:17La réponse est simple mais lourde
00:20:19de sens. Parce que le sexisme
00:20:21est encore là,
00:20:23présent, préoccupant,
00:20:25insidieux.
00:20:27Et il commence tôt,
00:20:29trop tôt, dès l'enfance.
00:20:31On ne cherche pas le féminisme,
00:20:33on l'emmène partout
00:20:35avec nous, dans nos familles,
00:20:37dans nos écoles,
00:20:39dans nos cœurs.
00:20:41Quand on parle des droits des femmes,
00:20:43cela dérange.
00:20:45Car cela implique pour certains hommes
00:20:47de se voir en position dominante.
00:20:49Cela exige de
00:20:51reconnaître que dans cette société,
00:20:53il y a ceux qui dominent
00:20:55et il y a ceux qui subissent.
00:20:57Mais
00:20:59cette idée est difficile à accepter
00:21:01parce qu'elle oblige à regarder en face
00:21:03des privilèges qu'on n'a jamais remis en question.
00:21:05On ne choisit
00:21:07pas de naître homme ou femme,
00:21:09mais on choisit, oui,
00:21:11on choisit de profiter ou non des privilèges
00:21:13que cela nous offre.
00:21:15C'est le moment d'agir autrement.
00:21:17C'est le moment de remettre en cause
00:21:19ce qui a toujours été parce que
00:21:21cela a toujours été.
00:21:23Mais c'est plus facile
00:21:25de se cacher derrière l'ignorance.
00:21:27La force du déni,
00:21:29c'est de toujours avoir une bonne raison
00:21:31pour ne rien faire.
00:21:33Ce n'est pas moi, ce n'est pas mon frère,
00:21:35ce n'est pas chez moi.
00:21:37Et pourtant,
00:21:39l'homme violent n'est pas toujours
00:21:41cet autre moins éduqué,
00:21:43moins cultivé.
00:21:45Parfois, c'est l'ami,
00:21:47le voisin, l'oncle,
00:21:49le frère.
00:21:51Moi, dans ma petite infirmerie,
00:21:53je vois les visages,
00:21:55j'entends les récits.
00:21:57Des filles de 15 à 18 ans,
00:21:59des histoires qui brisent,
00:22:01des jeunes filles cabossées
00:22:03par la vie,
00:22:05par les violences sexuelles,
00:22:07par les coups, par les silences aussi.
00:22:09Des jeunes filles
00:22:11de maillottes qui se relèvent
00:22:13malgré tout.
00:22:15Elles pensent leur plaie seule
00:22:17parce que personne ne leur apprend à le faire.
00:22:19Mais elles le font.
00:22:21Elles survivent
00:22:23et surtout,
00:22:25elles vivent.
00:22:27On croit qu'elles ne manqueront à personne,
00:22:29qu'elles étaient si en trop
00:22:31qu'on a préféré les briser pour s'assurer
00:22:33qu'elles ne comptaient pas.
00:22:35Et pourtant, malgré tout ça,
00:22:37ces jeunes se relèvent toujours.
00:22:39Alors aujourd'hui,
00:22:41je veux leur rendre hommage
00:22:43à cette jeunesse debout,
00:22:45intelligente, lucide,
00:22:47celle qui comprend que la justice
00:22:49commence à la maison.
00:22:51Ce message, je vous le dédie,
00:22:53vous les jeunes.
00:22:55Et aujourd'hui, mon cœur est rempli
00:22:57d'allégresse, non pas parce que tout va bien,
00:22:59mais parce que je vous vois
00:23:01et je crois en vous.
00:23:03Parce qu'il y a encore de l'espoir,
00:23:05parce qu'il y a vous.
00:23:15On va reprendre.
00:23:17C'est bon, c'est bon.
00:23:19Ça va partir. Il faut réactualiser.
00:23:21On va faire une dernière.
00:23:23Et sinon, on mettra ça dans
00:23:25le...
00:23:27l'épédictique.
00:23:29Connaissez-vous la définition
00:23:31de ce mot, au sens que je l'avoue, un peu extravagant?
00:23:33Emprunter au latin
00:23:35épédictus, au grec ancien
00:23:37épédictos.
00:23:39Ce mot signifie « qui sert à montrer ».
00:23:41En effet, définit dès l'Antiquité
00:23:43par Aristote, le discours épédictique
00:23:45permet de clamer l'éloge ou le blâme
00:23:47d'une personne ou d'une idée.
00:23:49Les femmes n'ont jamais cessé d'être
00:23:51un sujet d'inspiration dans les chansons
00:23:53d'amour ou dans des chansons
00:23:55engagées, qui résignent comme des discours
00:23:57épédictiques. Pensons à
00:23:59France Gall et à son titre « Résiste »,
00:24:01célébrant l'affirmation de soi
00:24:03et la lutte contre la conformité.
00:24:05Ce sont donc des
00:24:07dédicaces à la femme que nous allons découvrir,
00:24:09avec la candidate numéro 5,
00:24:11Hélène Baccard.
00:24:27Épédictique.
00:24:29Connaissez-vous la définition
00:24:31de ce mot au sens que je l'avoue un peu
00:24:33extravagant?
00:24:35Emprunter au latin épédictus,
00:24:37au grec ancien épédictos.
00:24:39Ce mot signifie « qui sert à montrer ».
00:24:41En effet, définit dès l'Antiquité
00:24:43par Aristote, le discours
00:24:45épédictique permet de clamer l'éloge ou le blâme
00:24:47d'une personne ou d'une idée.
00:24:49Les femmes n'ont jamais cessé
00:24:51d'être un sujet d'inspiration dans les chansons
00:24:53d'amour ou dans des chansons
00:24:55engagées, qui résignent comme des discours
00:24:57épédictiques. Pensons
00:24:59à France Gall et à son titre
00:25:01« Résiste », célébrant l'affirmation
00:25:03de soi et la lutte contre la conformité.
00:25:05Ce sont donc des
00:25:07dédicaces à la femme que nous allons découvrir
00:25:09avec la candidate numéro 5,
00:25:11Hélène Baccar.
00:25:13Monsieur, mesdames les jurés,
00:25:15et monsieur, mesdames les spectateurs,
00:25:17aujourd'hui, j'ai l'immense honneur de vous délivrer
00:25:19un message qui nous tient à cœur.
00:25:21À elle, qui est arrivée
00:25:23sur notre île sans même la connaître.
00:25:25À elle, qui a quitté sa ville natale,
00:25:27sa famille, son travail et ses amours.
00:25:29À elle, qui désire toujours
00:25:31découvrir ce qui l'entoure.
00:25:33À elle, qui fait face au danger
00:25:35avec la ferme conviction qu'il y a
00:25:37toujours du bon dans chacun des individus
00:25:39qu'elle rencontre.
00:25:41À elle, qui voit toujours
00:25:43les choses positivement.
00:25:45À elle, qui voit la beauté du monde
00:25:47et le meilleur de chacun.
00:25:49À elle, qui instaure la joie partout où elle va.
00:25:51À elle, qui est pour moi
00:25:53une source d'inspiration.
00:25:55À elle, qui peut nous faire voir
00:25:57la lumière même dans les ténèbres.
00:25:59À elle, qui est toujours à l'écoute
00:26:01des autres avec la patience,
00:26:03l'évotion et la compréhension.
00:26:05Grâce à elle, je vois le monde
00:26:07d'un autre côté. Je prends toujours
00:26:09ce que me donne la vie en regardant
00:26:11le bon côté des choses. Je juge
00:26:13en prenant une vue d'ensemble.
00:26:15Je garde en mémoire notre rencontre
00:26:17que je n'oublierai pas. Chaque jour,
00:26:19j'avance en ayant à l'esprit
00:26:21ses conseils. Ne jamais garder en mémoire
00:26:23la douleur de la chute
00:26:25mais le pourquoi en y tomber
00:26:27pour ne plus jamais refaire la même chute.
00:26:29Se réjouir de chaque petite victoire
00:26:31et prendre en compte
00:26:33les petites erreurs et les corriger
00:26:35avant qu'elles ne deviennent
00:26:37nos plus grandes erreurs.
00:26:39Chaque petite action finira par être récompensée
00:26:41car aider son prochain
00:26:43sans rien attendre en retour
00:26:45ne signifie pas qu'on n'est pas récompensé.
00:26:47Car nous gagnons la plus grande des récompenses,
00:26:49la grâce de la personne que nous étons.
00:26:51Ce qui est pour moi
00:26:53plus précieux que les biens matériels.
00:26:55Alors laissez-moi vous dire
00:26:57qu'à elle seule, cette femme représente
00:26:59la bonté et la charité humaine.
00:27:01L'exemple que nous devons suivre
00:27:05vers le chemin de la gentillesse,
00:27:07de la bienveillance et de l'indulgence.
00:27:09Nous avons tous une source d'inspiration.
00:27:11Alors continuons à faire le bien
00:27:13et continuons à construire le meilleur
00:27:15pour rendre hommage à ces personnes
00:27:17qui nous inspirent, vivantes ou mortes.
00:27:19Faisons en sorte que ces personnes
00:27:21soient fiers d'eux. Merci à tous.
00:27:23Le prochain candidat,
00:27:25Ayman Farhan Hamdi.
00:27:31A toutes les personnes qui m'écoutent,
00:27:33je vous souhaite le bonjour.
00:27:35Je suis honoré de vous parler aujourd'hui
00:27:37d'une personne aussi rayonnante
00:27:39que le soleil et aussi remarquable
00:27:41qu'un jaune. Aujourd'hui,
00:27:43je vais vous parler de ma prof de français
00:27:45de mon année de première
00:27:47qui est nulle autre que Madame Caceres.
00:27:49Madame Caceres,
00:27:51Madame Caceres est un rayon de lumière.
00:27:53Elle radue une énergie comparable
00:27:55à très peu de personnes.
00:27:57Son sourire, sa tonalité,
00:27:59ses mouvements pendant ses explications
00:28:01sont des détails qui passent aperçus
00:28:03sur l'œil de nombre de personnes,
00:28:05mais pas du mien.
00:28:07Au début de l'année, j'étais indifférent.
00:28:09J'étais aveugle face à la lumière
00:28:11qui me dirigerait vers une forêt
00:28:13de découverte. On retrouve des fruits
00:28:15dans celle-ci qui représentent
00:28:17les connaissances qu'elle me transmet
00:28:19à travers chacun de ses cours.
00:28:21Je suis fainéant,
00:28:23inconscient, ignorant.
00:28:25Je travaille uniquement
00:28:27si une récompense me sera donnée.
00:28:29Mais depuis que j'ai ouvert mes yeux,
00:28:31depuis que j'ai suivi la lumière
00:28:33et depuis que j'ai goûté aux fruits
00:28:35que celle-ci a fait éclore,
00:28:37j'en suis reconnaissant,
00:28:39à moi-même et envers elle,
00:28:41à mon être qui a enfin
00:28:43pu ouvrir ses yeux.
00:28:45Son passé devait être celui d'une femme disciplinée
00:28:47et guidée uniquement par sa volonté.
00:28:49Je la remarque souvent
00:28:51dans la cour pendant que je vagabonde.
00:28:53D'un pas pressé,
00:28:55elle survient vers sa salle.
00:28:57Il m'arrive souvent de réfléchir à un monde
00:28:59où toutes les personnes qui m'écoutent,
00:29:01voire le monde entier, radient
00:29:03une énergie comparable à la sienne.
00:29:05Et pour clore ce discours,
00:29:07je vous remercie de votre attention
00:29:09et je tiens à remercier Mme Caceres
00:29:11pour ses efforts, ainsi que
00:29:13toutes les personnes qui sont similaires à elle.
00:29:15Soyez heureux,
00:29:17soyez vivants et restez toujours souriants.
00:29:25Nous appelons la prochaine candidate
00:29:27Maïssane Ali.
00:29:33Mesdames et messieurs, les jurys,
00:29:35bonjour. Aujourd'hui, je vais vous raconter
00:29:37une histoire, l'histoire d'une femme.
00:29:39Cette femme, on l'a abandonnée
00:29:41deux fois. Une première fois par l'homme
00:29:43qui l'aimait. Une deuxième fois par les personnes
00:29:45qui lui ont donné la vie.
00:29:47Elle avait 18 ans.
00:29:49A cet âge, on rêve de liberté et d'avenir, n'est-ce pas ?
00:29:51Eh bien, elle portait déjà une vie.
00:29:53Pas un projet, pas un rêve.
00:29:55Une vie. Et cette vie,
00:29:57au lieu de lui ouvrir les bras,
00:29:59l'a enfermée dans la solitude.
00:30:01Lorsqu'elle a annoncé sa grossesse,
00:30:03l'homme a fui. Et ses parents,
00:30:05les personnes qui étaient censées la protéger,
00:30:07ont choisi la honte plutôt que le soutien.
00:30:09Et ils l'ont chassée.
00:30:11Ils l'ont chassée parce que c'était une fille.
00:30:13Chassée parce que c'était une femme enceinte.
00:30:15Chassée parce que dans certains regards,
00:30:17une femme qui tombe ne mérite pas qu'on la relève.
00:30:19C'est sa grand-mère qui l'a accueillie.
00:30:21Une femme aussi. Parce que ce sont les femmes
00:30:23qui rattrapent les autres femmes dans leur chute.
00:30:25Mais même la mort d'une grand-mère a ses limites.
00:30:27Parce que la société est dure quand l'argent manque.
00:30:29Alors un jour, elle est partie.
00:30:31Un petit sac, quelques billets,
00:30:33un ventre rond et une force qu'elle-même
00:30:35ne mesurait pas encore.
00:30:37Direction Mayotte. Et pas par l'aéroport.
00:30:39Par la mer. Car elle n'avait pas de papier.
00:30:41Pas de statut. Pas de protection.
00:30:43Elle n'était qu'une femme sur une barque
00:30:45entre les vagues et l'espoir.
00:30:47Arrivé à Mayotte, elle pensait respirer.
00:30:49Mais là encore, il fallait se battre.
00:30:51Trouver un toit, un travail,
00:30:53un endroit où exister.
00:30:55Sans se faire juger, rejeter, expulser.
00:30:57Alors elle s'est battue, jour après jour,
00:30:59pour survivre, pour son futur enfant.
00:31:01Pour une vie qui ne soit pas que douleur.
00:31:03Elle a connu la honte,
00:31:05la peur, la faim.
00:31:07Mais elle a aussi connu l'espoir.
00:31:09Car un jour, elle a rencontré un homme.
00:31:11Un homme qui n'a pas vu une femme brisée,
00:31:13mais une femme debout.
00:31:15Et il l'a aimée, elle et son enfant.
00:31:17Et ensemble, ils ont construit.
00:31:19Lentement, mais sur l'oeil.
00:31:21Aujourd'hui, elle est mère de plusieurs enfants.
00:31:23Elle a un foyer, une stabilité,
00:31:25mais surtout une dignité.
00:31:27Cette femme, elle ne parle plus à ses parents.
00:31:29Et sa grand-mère, la seule à l'avoir soutenue,
00:31:31est malheureusement partie.
00:31:33Cette femme, elle ne réclame pas la pitié.
00:31:35Elle ne veut pas de médaille.
00:31:37Elle veut simplement qu'on regarde son histoire
00:31:39et qu'on comprenne une chose.
00:31:41Les femmes ne sont pas faibles.
00:31:43Ce sont les piliers du monde.
00:31:45Simone de Beauvoir disait
00:31:47« On ne naît pas femme, on le devient ».
00:31:49Elle, elle est devenue femme.
00:31:51Dans la douleur, la solitude, la lutte.
00:31:53Mais elle est devenue grande, immense, inébranlable.
00:31:55Son histoire, ce n'est pas une exception.
00:31:57C'est l'histoire de milliers de femmes à travers le monde.
00:31:59Des femmes silencieuses,
00:32:01des femmes invisibles et des femmes puissantes.
00:32:03Aujourd'hui, je prends sa voix et à travers elle,
00:32:05je vous dis, n'abandonnez jamais une femme.
00:32:07Parce que si elle se relève,
00:32:09elle peut soulever l'ombre.
00:32:21Si je vous dis,
00:32:23cofondatrice du mouvement Féministe Choisir,
00:32:25avec Simone de Beauvoir,
00:32:27connaissez-vous le nom de cette femme ?
00:32:29Oui, c'est un peu difficile, j'avoue.
00:32:31Alors si je vous dis,
00:32:33conférencière dans de nombreuses universités
00:32:35et des instituts culturels
00:32:37français et à l'étranger,
00:32:39avez-vous deviné de qui s'agit-il ?
00:32:41Ce sont donc des mots
00:32:43qu'une femme qui lutte,
00:32:45militante et engagée,
00:32:47que sont à découvrir notre candidate
00:32:49Inès Salihou.
00:32:51Bonjour,
00:32:53permettez-moi de prendre la parole.
00:32:55Il y a des colères qu'on admire,
00:32:57des colères qui ne détruisent pas,
00:32:59mais qui construisent des colères
00:33:01qui deviennent justice.
00:33:03Gisèle Halimi,
00:33:05c'était ça.
00:33:07Une colère juste,
00:33:09une voix qu'aucun silence
00:33:11n'a pu étouffer.
00:33:13Avocate, militante,
00:33:15députée,
00:33:17députée,
00:33:19avocate, militante,
00:33:21débutée, mais avant tout
00:33:23une femme libre.
00:33:25Gisèle Halimi a grandi en Tunisie
00:33:27dans une société qui voulait
00:33:29faire d'elle une femme soumise.
00:33:31Elle a dit non.
00:33:33Toute sa vie, elle a dit non
00:33:35au patriarcat, à la guerre d'Algérie
00:33:37et à la justice.
00:33:39Elle a défendu
00:33:41Djamila Boucha,
00:33:43une militante algérienne
00:33:45violée et torturée.
00:33:47Elle a défendu
00:33:49Marie-Claire, une jeune fille
00:33:51qui s'est fait juger
00:33:53pour avoir avorté après un viol.
00:34:01Elle ne plaidait pas seulement devant un tribunal,
00:34:03elle plaidait pour l'histoire.
00:34:05Ce qu'elle a défendu,
00:34:07ce sont les droits
00:34:09des femmes à choisir, à parler,
00:34:11à exister autrement qu'un homme.
00:34:13Elle ne réclamait pas
00:34:15de privilèges.
00:34:17Elle exigeait l'égalité.
00:34:19Elle a hurlé
00:34:21quand il le fallait.
00:34:23Elle a fondé, elle a dénoncé,
00:34:25elle a écrit, elle a combattu.
00:34:27Et surtout, elle a transmis
00:34:29sa pensée qu'il y a un héritage.
00:34:31Son combat est donc une invitation.
00:34:35Aujourd'hui encore, certaines personnes
00:34:37pensent qu'on en fait trop.
00:34:41Mais peut-on en faire peu
00:34:43pour celles qu'on a réduites au silence ?
00:34:47Tant que des femmes seront frappées,
00:34:49humiliées, empêchées de choisir,
00:34:53la voix de Gisèle Halimi
00:34:55devra continuer de résonner.
00:34:57Parce qu'elle nous a appris
00:34:59qu'on n'est pas libre en le dirigeant
00:35:01et parfois il faut se battre
00:35:03pour le rester.
00:35:05Je rends hommage à une femme
00:35:07qui n'a jamais cessé de se lever
00:35:09pour les autres.
00:35:11Pour nous, Gisèle Halimi n'est plus là.
00:35:13Mais son cri ne s'éteindra jamais
00:35:15et résonnera à travers
00:35:17chaque femme qui
00:35:19ose dire non.
00:35:21Et moi aujourd'hui, je parle
00:35:23parce qu'elle m'en a donné le droit.
00:35:25Merci.
00:35:31Nous allons accueillir
00:35:33notre prochain candidat,
00:35:35Nasma Kombo.
00:35:37On dit souvent que le courage n'a pas d'âge,
00:35:39mais il n'arrive qu'à 16 ans,
00:35:41on doit obliger à se battre pour sa dignité,
00:35:43pour obtenir justice.
00:35:45À peine 16 ans, je ne pensais pas devoir me battre
00:35:47pour être simplement entendue.
00:35:49Je croyais que le respect, la justice,
00:35:51l'égalité étaient les droits qui s'appliquaient
00:35:53à tous. Malheureusement,
00:35:55j'ai découvert que lorsqu'on est une femme,
00:35:57qu'il faut souvent parler plus fort pour être écoutée.
00:35:59Alors aujourd'hui,
00:36:01je ne parle pas pour faire du beau,
00:36:03mais pour faire entendre ce qu'on voudrait encore
00:36:05trop souvent faire taire.
00:36:07La loi a décidé de faire de moi une coupable,
00:36:09pas pour un crime,
00:36:11mais pour avoir dit non.
00:36:13Je m'appelle Marie-Claire.
00:36:15J'ai été violée, et quand j'ai voulu reprendre
00:36:17le contrôle de mon corps,
00:36:19pour obtenir justice,
00:36:21on m'a dit, tu n'as pas le droit.
00:36:23Mais dans cette salle du tribunal,
00:36:25une femme s'est levée.
00:36:27Une femme dont les mots claquaient comme des chiffres.
00:36:29Une femme qui ne pédait pas pour moi seule,
00:36:31mais pour des générations entières
00:36:33de femmes enchaînées.
00:36:35C'est à elle. Vous osez juger une victime ?
00:36:37Vous préférez punir une jeune figure condamnée
00:36:39en violeur ?
00:36:41Ce procès n'est pas le sien, c'est le vôtre.
00:36:43Un silence
00:36:45régnait dans la salle
00:36:47après cette déclaration poignante.
00:36:49Non pas en silence de respect,
00:36:51mais en silence de honte.
00:36:53Parce qu'elle avait mis à nu l'hypocrisie,
00:36:55l'injustice que subissaient les femmes.
00:36:57Elle n'a pas demandé la pitié,
00:36:59elle a exigé la justice.
00:37:01Elle l'a fait avec une force tranquille,
00:37:03une passion implacable,
00:37:05cette rage douce qui fait plier les murs.
00:37:07Elle a su faire entendre
00:37:09la voix de ces femmes-là,
00:37:11ces femmes qui n'obtiennent pas justice,
00:37:13qui, suite à une agression,
00:37:15se préfèrent se taire,
00:37:17car cela est considéré
00:37:19comme un tabou.
00:37:21Grâce à Gisèle Halimi, une loi a changé.
00:37:23Grâce à elle, des milliers de jeunes femmes
00:37:25ont été épargnées.
00:37:27Grâce à elle, aujourd'hui, moi je peux parler,
00:37:29moi je peux choisir,
00:37:31mais le combat n'est pas fini.
00:37:33Car tant qu'il y aura des femmes jugées
00:37:35pour avoir choisi leur liberté,
00:37:37la voix de Gisèle Halimi continuera à résonner.
00:37:39Et si aujourd'hui je parle,
00:37:41c'est pour porter cette voix,
00:37:43cette voix qui n'a jamais tremblé,
00:37:45cette voix qui disait
00:37:47la désobéissance est parfois la plus belle
00:37:49acte de justice.
00:37:51Parce que grâce à elle, des milliers de jeunes femmes
00:37:53ont appris à dire non, non à l'injustice,
00:37:55non à la soumission,
00:37:57oui à l'égalité, à la liberté
00:37:59et à la dignité.
00:38:01140 minutes de film,
00:38:03c'est trop long pour vous ?
00:38:05Bon enfin, tout dépend pour qui.
00:38:07Et surtout pas pour les nombreux spectateurs
00:38:09du film d'Olivier Daum, sorti en 2022.
00:38:11Ce sont donc des combats d'une femme,
00:38:13d'une humanité précieuse, généreuse,
00:38:15détestant l'injustice,
00:38:17que nous allons découvrir,
00:38:19avec une candidate qui nous est venue de loin,
00:38:21Myad Saïd Alaoui du lycée des Lumières.
00:38:23Selon l'OMS,
00:38:25un adolescent sur sept
00:38:27souffre de troubles mentaux.
00:38:29Ceci n'est pas qu'un chiffre,
00:38:31c'est une réalité.
00:38:33Mesdames et messieurs,
00:38:35bonjour.
00:38:37Aujourd'hui, j'aimerais vous parler d'un sujet
00:38:39qu'on balaie sous le tapis ici à Mayotte,
00:38:41la santé mentale.
00:38:43Parce que non, ici on ne parle pas de stress,
00:38:45pas de trauma, pas d'anxiété
00:38:47ni de dépression,
00:38:49et encore moins de crise de panique.
00:38:51Parce que quand on dit que ça ne va pas,
00:38:53on nous dit, c'est rien, ça va passer.
00:38:55On nous impose un silence nommé
00:38:57force, alors qu'en réalité,
00:38:59c'est juste une façon de déguiser
00:39:01notre souffrance.
00:39:03Et pourtant, pendant ce temps-là,
00:39:05des jeunes s'étouffent.
00:39:07Certains se perdent, certains craquent,
00:39:09et d'autres se taisent à tout jamais.
00:39:11Moi, je refuse ce silence.
00:39:13Je refuse parce que je pense à elle,
00:39:15Simone Zahil.
00:39:17Je suis certaine que rien qu'en disant ce nom,
00:39:19beaucoup doivent déjà penser à ses victoires,
00:39:21à la loi Veil,
00:39:23à cette femme devenue ministre de la santé
00:39:25et présidente du Parlement européen.
00:39:27C'est de Simone qui est une vraie figure historique.
00:39:29Mais aujourd'hui,
00:39:31ce n'est pas elle que je veux mettre en lumière.
00:39:33Pas celle qu'on applaudit déjà,
00:39:35mais l'autre. La jeune fille de 16 ans
00:39:37qu'on a déportée, celle qui a vu
00:39:39l'horreur et qui a dû vivre avec,
00:39:41celle qu'on oublie trop souvent comme si ce passé-là
00:39:43n'avait pas léché de traces.
00:39:45Celle qui aurait pu se taire, se cacher,
00:39:47faire semblant d'aller bien, mais non.
00:39:49Elle a choisi de parler,
00:39:51de témoigner et de transformer
00:39:53sa souffrance en force.
00:39:55Et c'est exactement ce qu'on devrait faire ici.
00:39:57Car je sais que derrière les silences et les sourires,
00:39:59il y a des douleurs, des cris de détresse.
00:40:01Et si vous ne me croyez pas,
00:40:03allez dans les écoles,
00:40:05regardez les élèves.
00:40:07Vous verrez des sourires qui cachent des tempêtes.
00:40:09Regardons autour de nous
00:40:11combien de jeunes souffrent en silence,
00:40:13combien sont traumatisés par la violence,
00:40:15la pauvreté et les conflits familiaux.
00:40:17On ne peut plus fermer les yeux et dire
00:40:19ça ira parce que non, parfois ça n'ira pas,
00:40:21pas sans aide.
00:40:23Simone Veil a survécu au camp,
00:40:25mais elle a aussi dû survivre aux jugements,
00:40:27aux incompréhensions.
00:40:29Elle a dû se battre.
00:40:31Et grâce au courage qu'elle a eu d'en parler,
00:40:33j'ai compris que les blessures mentales valent autant
00:40:35que celles qu'on voit.
00:40:37Et sachez que même si ces blessures-là sont invisibles,
00:40:39il y a des silences qui hurlent,
00:40:41des présents qui sont absents,
00:40:43il est temps qu'on parle, qu'on écoute,
00:40:45qu'on aide.
00:40:47Alors aujourd'hui, je parle pour ceux qu'on a voulu faire taire,
00:40:49pour ceux qu'on a oubliés,
00:40:51pour tous ceux qu'on a traités de fous, de fragiles
00:40:53alors qu'ils étaient juste humains.
00:40:55Je parle parce qu'ici à Mayotte, on a besoin de survivants,
00:40:57mais avant tout, on a besoin de vivants.
00:40:59Je parle pour toutes les filles
00:41:01à qui on a dit « tais-toi, t'en fais toujours trop »
00:41:03et tous les garçons à qui on a dit
00:41:05« mais voyons, les hommes ne pleurent pas ».
00:41:07Il est temps qu'on brise le silence
00:41:09avant qu'ils nous tuent.
00:41:11Je parle pour dire à tous les jeunes qui sont ici et qui m'écoutent
00:41:13que non, la santé mentale,
00:41:15ce n'est pas un luxe, ce n'est pas une mode,
00:41:17ce n'est pas une honte, c'est une urgence.
00:41:19Et bien plus que tout,
00:41:21c'est un droit, c'est notre droit.
00:41:23Alors ensemble, levons-nous
00:41:25et battons-nous pour ce dernier.
00:41:27Merci.
00:41:29Selon moi, le mot « femme » représente la diversité
00:41:31et l'apport de toutes les femmes avec leurs différentes expériences.
00:41:33Le droit des femmes,
00:41:35c'est un avancement dans la société d'aujourd'hui.
00:41:37Pour moi, le droit des femmes évoque
00:41:39la lutte pour l'égalité pour tous et la liberté de choix.
00:41:41C'est une des causes essentielles
00:41:43pour une société correcte et équilibrée.
00:41:45Le droit des femmes, c'est la liberté de tous
00:41:47et l'égalité pour tous.
00:41:49Cela implique de combattre les discriminations
00:41:51et les inégalités dans le monde.
00:41:53Maintenant, nous allons entendre un discours
00:41:55concernant une femme particulière.
00:41:57C'est avec cela que nous allons
00:41:59accueillir la candidate numéro 12,
00:42:01Malika Hassani.
00:42:03Chers membres du jury, chers publics,
00:42:05bonjour à tous, bonjour à toutes.
00:42:07A quoi ressemblerait le monde
00:42:09si chaque petite fille avait les mêmes chances
00:42:11que son frère d'apprendre à lire,
00:42:13à écrire
00:42:15et à rédire ?
00:42:17Si je suis devant vous aujourd'hui,
00:42:19c'est pour vous parler de sujets que certains ont oubliés,
00:42:21que certains préfèrent oublier
00:42:23et que d'autres ne cessent de mentionner.
00:42:25Je suis ici pour affirmer
00:42:27qu'il est temps que chaque voix de femme
00:42:29puisse enfin raisonner, être écoutée,
00:42:31comprise, prise en compte
00:42:33ou tout simplement être entendue.
00:42:35Car oui, être entendue, c'est important.
00:42:37Être entendue, c'est un début.
00:42:39Être entendue,
00:42:41c'est un rêve lorsqu'on est une femme.
00:42:43Et d'ailleurs,
00:42:45j'entends déjà les chuchotements de ceux d'entre vous
00:42:47qui ne comprennent pas pourquoi il existe
00:42:49encore des personnes comme moi.
00:42:51Des personnes qui s'acharnent à répéter
00:42:53encore et encore les mêmes propos.
00:42:55Des personnes qui essaient d'inculquer
00:42:57des valeurs sociétales de base à notre communauté.
00:42:59Des personnes qui souhaitent
00:43:01une chose parfaitement accessible à tous,
00:43:03l'égalité.
00:43:05Un enfant, un enseignant, un livre,
00:43:07un stylo peuvent changer le monde.
00:43:09Il s'agit d'une citation qui provient d'une femme
00:43:11qui, en luttant contre le manque d'éducation
00:43:13des jeunes filles, lutte également
00:43:15contre la différenciation entre les sexes.
00:43:17Dans certaines régions du monde,
00:43:19il est interdit aux jeunes filles d'aller à l'école.
00:43:21Imaginez un seul instant qu'en France,
00:43:23les femmes n'aient pas le droit à l'éducation.
00:43:25Le mot femme est assez vaste.
00:43:27Il désigne la moitié de la population mondiale.
00:43:29Je répète,
00:43:31la moitié de la population mondiale.
00:43:33Si toutes ces femmes n'avaient pas eu droit
00:43:35à l'éducation,
00:43:37pensez-vous que la société aurait été la même ?
00:43:41Aurais-je pu me présenter à vous aujourd'hui ?
00:43:43Auriez-vous eu
00:43:45cette chance incroyable de m'écouter ?
00:43:47Je vous laisse répondre à ces questions.
00:43:49Malala Yousafzai,
00:43:51militante pakistanaise, a compris
00:43:53ces injustices à seulement 11 ans
00:43:55où elle commence à écrire un blog
00:43:57dans lequel elle défend
00:43:59les droits des jeunes filles à aller à l'école.
00:44:01Même après avoir été victime
00:44:03d'un attentat à ses 15 ans,
00:44:05Malala continue de se battre tous les jours
00:44:07ce qui lui a valu le prix Nobel de la paix
00:44:09à ses 17 ans. 17 ans qui est mon âge
00:44:11et l'âge de la majorité de mes adversaires.
00:44:13Preuve qu'il n'est jamais
00:44:15trop tôt ou trop tard pour dénoncer
00:44:17les injustices.
00:44:19Malala est également la preuve vivante que
00:44:21malheureusement, une cause est mieux défendue
00:44:23par celles et ceux qui en sont victimes.
00:44:25Je suis ici pour vous dire que nous ne sommes pas
00:44:27seulement des victimes, des abandonnées, des méprisées
00:44:29mais que nous sommes également des combattantes
00:44:31un espoir pour l'humanité
00:44:33ou tout simplement des êtres humains.
00:44:35Nous sommes des femmes
00:44:37et nous avons des droits.
00:44:39Merci.
00:44:47Voilà donc,
00:44:49le concours est en train
00:44:51d'arriver à sa fin.
00:44:53Nous allons tout simplement
00:44:55demander aux élèves de la salle
00:44:57et à toute personne
00:44:59qui ne fait pas partie du jury
00:45:01de sortir un instant le temps
00:45:03de la délibération.
00:45:05Lorsque le jury aura terminé cette délibération,
00:45:07nous reviendrons pour écouter
00:45:09tout simplement le verdict.
00:45:11J'oubliais de dire
00:45:13également que
00:45:15après la délibération,
00:45:17nous nous retrouverons
00:45:19au niveau du hangar où une surprise
00:45:21vous attend.
00:45:25Une surprise !
00:45:31Une fois que les spectateurs
00:45:33ont quitté la salle et que la porte
00:45:35s'est refermée, les sept juries
00:45:37ont délibéré à huis clos
00:45:39et voici leur verdict.
00:45:41Rebonjour tout le monde,
00:45:43est-ce que vous allez bien ?
00:45:45Est-ce que tout le monde dit non ?
00:45:47Vous avez faim déjà ?
00:45:49J'espère que vous allez bien,
00:45:51que vous avez aimé
00:45:53ce qui s'est passé, que vous avez apprécié
00:45:55les prestations. Encore une fois,
00:45:57cette année, c'est un bonheur
00:45:59pour moi d'être ici aujourd'hui en tant que
00:46:01membre du jury. Je suis fière
00:46:03de tous les candidats. Je les félicite,
00:46:05je les vois au loin.
00:46:07Bravo à tous !
00:46:13Connaissant le contexte
00:46:15qu'on a vécu en décembre dernier,
00:46:17c'est un miracle qu'on ait pu porter
00:46:19cette troisième édition. Je sais que
00:46:21ça n'a pas été facile. Bravo
00:46:23pour la détermination, bravo pour
00:46:25cet acharnement
00:46:27pour pouvoir gagner ce concours.
00:46:29Je suis passée par là, je suis très
00:46:31fière de vous.
00:46:33Sans plus attendre, je vais passer le micro
00:46:35à toutes les autres personnes pour pouvoir
00:46:37s'exprimer.
00:46:45Je voulais féliciter
00:46:47tous les candidats,
00:46:49quel que soit le résultat,
00:46:51de par leur créativité,
00:46:53leur écriture,
00:46:55mais aussi leur implication personnelle,
00:46:57avec beaucoup
00:46:59de courage pour
00:47:01pouvoir parler
00:47:03de ce que vous avez vécu,
00:47:05de ces personnes inspirantes.
00:47:07Et en tout cas, moi,
00:47:09en tant que membre du jury,
00:47:11vous m'avez beaucoup inspirée
00:47:13et
00:47:15je pense que, que ce soient
00:47:17les hommes comme les femmes,
00:47:19vous avez apporté
00:47:21justement un éclairage
00:47:23et une jonction
00:47:25entre ce que devrait être notre société
00:47:27par rapport à cette égalité.
00:47:29Un grand bravo à tous.
00:47:35On va peut-être tous redire la même chose,
00:47:37mais c'était vraiment très intéressant
00:47:39de voir les différents points de vue,
00:47:41les différentes approches
00:47:43qui n'étaient quand même pas
00:47:45toutes identiques
00:47:47et qui étaient très diverses.
00:47:49C'était ça qui était intéressant.
00:47:51Un très bon niveau.
00:47:53Bravo à tous, et puis je rejoins
00:47:55ce qui vient d'être dit, mais tout le monde va peut-être le dire,
00:47:57c'est que dans les circonstances
00:47:59actuelles, c'était vraiment
00:48:01un très grand challenge
00:48:03que vous avez tous relevé,
00:48:05et bravo. Merci beaucoup de l'avoir fait.
00:48:07Merci.
00:48:13Moi aussi, je vais me répéter,
00:48:15mais en tout cas,
00:48:17moi c'est aussi la deuxième fois que je suis
00:48:19membre du jury, et je suis vraiment
00:48:21très très heureuse, encore une fois,
00:48:23d'y être, parce que, comme le disaient
00:48:25mes collègues,
00:48:27c'était très divers, mais en même temps
00:48:29c'était d'un très bon niveau.
00:48:31On a bien évidemment
00:48:33des personnes qui peuvent se démarquer
00:48:35que d'autres, mais en tout cas, vous avez tous été formidables.
00:48:37Et puis,
00:48:39j'ai trouvé ça très audacieux de parler
00:48:41aussi parfois de sujets très intimes,
00:48:43et vous avez su le faire et nous le partager
00:48:45avec nous, donc pour ça, merci
00:48:47à tous ceux et celles qui ont
00:48:49parlé un peu de leur vie personnelle
00:48:51dans ce témoignage et dans
00:48:53ces femmes inspirantes qu'elles ont trouvées
00:48:55ou qu'elles ont trouvées dans leur famille.
00:48:57Donc voilà, moi vraiment, bravo
00:48:59à toutes et à tous, et puis
00:49:01même ceux qui peut-être ne remporteront pas
00:49:03le prix, il n'empêche que vous avez quand même
00:49:05été tous formidables. Merci.
00:49:11Alors dans un premier temps, je souhaite
00:49:13remercier l'association Akiza Onansa
00:49:15qui est toujours extrêmement
00:49:17engagée dans la réflexion
00:49:19qui porte sur les droits
00:49:21de l'enfant et les droits des femmes
00:49:23également, et je remercie également
00:49:25tous les enseignants et
00:49:27également toutes les autres personnes
00:49:29infirmières
00:49:31et
00:49:33j'oublie d'en citer, mais tous ceux qui ont
00:49:35participé, tous les adultes, en tout cas, qui vous ont accompagnés.
00:49:37Je voulais
00:49:39également vous remercier, vous,
00:49:41parce que c'est vrai que dans ces
00:49:43prises de parole, ce qu'on voit, c'est
00:49:45bien sûr votre regard
00:49:47votre regard et votre
00:49:49regard politique sur
00:49:51la société telle qu'elle
00:49:53est aujourd'hui et votre réflexion
00:49:55également
00:49:57et votre ouverture d'esprit aussi
00:49:59et c'est toujours très intéressant
00:50:01et moi ce qui m'intéresse quand je vois
00:50:03des jeunes comme vous, c'est
00:50:05le regard aussi que vous portez
00:50:07sur l'avenir et ce que
00:50:09vous nous proposez aussi
00:50:11et il y a eu des
00:50:13prises de parole pleines d'ardeur
00:50:15donc merci à vous.
00:50:21Donc tout d'abord, félicitations
00:50:23à Akiza Onansa pour avoir organisé
00:50:25l'événement, à l'équipe pédagogique
00:50:27et aussi aux professeurs qui ont
00:50:29porté ça, j'ai pu comprendre, dans certaines
00:50:31classes donc bravo pour ça
00:50:33et bravo aussi à vous, les jeunes, parce que
00:50:35vous êtes vraiment des forces
00:50:37vives et porter ces
00:50:39valeurs au quotidien, c'est aussi le fait
00:50:41c'est aussi un acte citoyen
00:50:43et c'est aussi des valeurs
00:50:45d'engagement qui sont très présentes
00:50:47quand on vous a tous et toutes écoutées
00:50:49c'est un exercice qui n'est pas facile parce que c'est aussi
00:50:51de se mettre à nu
00:50:53donc forcément par des histoires personnelles
00:50:55par aussi des histoires
00:50:57de vos mères, de vos tantes
00:50:59donc félicitations
00:51:01pour tout ce boulot que vous avez fait
00:51:03et
00:51:05de manière générale
00:51:07merci beaucoup pour l'engagement
00:51:09des établissements
00:51:11et la ferveur d'Akiza Onansa sur
00:51:13tout ce qui est violence sexuelle
00:51:15sur mineurs.
00:51:21Alors moi c'est la
00:51:23première fois que je participe
00:51:25à ces débats jeunes
00:51:27j'ai pris mes pensions récemment
00:51:29et je suis agréablement surprise
00:51:31donc merci
00:51:33à l'établissement scolaire de nous accueillir
00:51:35aujourd'hui, aux enseignants
00:51:37à l'infirmière, je vous ai vu tout à l'heure
00:51:39à l'extérieur rassurer une candidate
00:51:41qui voulait abandonner
00:51:43donc je sais à quel point vous êtes
00:51:45engagée, je l'ai mesurée à travers votre discours
00:51:47donc bravo, nous on a besoin
00:51:49de personnes comme vous
00:51:51on finance un certain nombre d'actions
00:51:53à la préfecture pour faire la promotion
00:51:55de l'égalité des jeunes filles
00:51:57pour lutter contre les violences
00:51:59donc c'était important pour moi d'être ici aujourd'hui
00:52:01pour mesurer l'impact de ces actions
00:52:03sur vous parce que vous êtes l'avenir
00:52:05de ce territoire et je peux vous dire
00:52:07que je suis fière de vous et je suis vraiment
00:52:09contente de voir que ce qu'on fait
00:52:11est utile et vous êtes éveillé
00:52:13vous nous avez donné des leçons de vie
00:52:15tout ce que vous avez dit
00:52:17a résonné en nous parce qu'on est aussi
00:52:19des femmes, on est aussi des mamans
00:52:21on sera certainement des grand-mères
00:52:23donc bravo à vous pour ces récits
00:52:25c'était un exercice qui était très difficile
00:52:27mais vous l'avez relevé et vous avez tous
00:52:29gagné à mes yeux parce que vous avez tous
00:52:31apporté une petite touche qui a fait sens
00:52:33en moi, en nous, donc bravo
00:52:35à vous et puis peu importe le résultat
00:52:37je garde en tête vos noms et vos prénoms
00:52:39et vos visages et vos mots
00:52:41donc merci et puis voilà
00:52:43Verdict
00:52:53C'est à ce moment là que je prends
00:52:55la parole et
00:52:57bon alors tout a été dit
00:52:59pour le coup je vais pas
00:53:01me répéter, je sais que vous êtes en
00:53:03attente du verdict
00:53:07mais bon je tenais quand même à féliciter
00:53:09tout le monde évidemment
00:53:11je pense que
00:53:13monsieur le recteur a raté
00:53:15quelque chose
00:53:17tant pis pour lui, j'ai pu moi
00:53:19profiter de
00:53:21de tous vos textes
00:53:23et de votre engagement
00:53:25et j'en suis particulièrement
00:53:27particulièrement fière
00:53:29et heureuse
00:53:33vous êtes là, vous êtes tous là
00:53:35tous les participants
00:53:37et participantes
00:53:39vous êtes avec moi
00:53:41c'est jamais
00:53:43facile évidemment de
00:53:45donner un classement
00:53:47parce que comme tout le monde l'a dit
00:53:49vous avez tous brillé
00:53:51par ce que vous avez fait et
00:53:53par le discours que vous
00:53:55nous avez tous touché, ça c'est une certitude
00:53:57bon je vais pas vous faire
00:53:59attendre plus longtemps, je sais que
00:54:01les longs discours c'est bien gentil mais
00:54:03ça c'est limite
00:54:05donc évidemment comme au festival de Cannes
00:54:07je commence par la quatrième place
00:54:11Léna Ouessant
00:54:31la troisième place revient à
00:54:33je le dis bien non?
00:54:37Ab Saïd Alam
00:54:47félicitations
00:54:49la seconde
00:54:53Mehsan Ali
00:54:55la troisième
00:55:05c'est la première place
00:55:07vous êtes prêts?
00:55:09oui
00:55:11vous êtes prêts?
00:55:13oui
00:55:19Malika
00:55:21Malika Abdel
00:55:25Malika Abdel
00:55:27Malika Abdel
00:55:29Malika Abdel
00:55:31Malika Abdel
00:55:33Malika Abdel
00:55:35Malika Abdel
00:55:37toutes nos félicitations à l'ensemble
00:55:39des lauréats et plus encore aux
00:55:41quatre finalistes Léna, Myad
00:55:43Mehsan avec un grand
00:55:45bravo à Malika qui a livré une
00:55:47brillante prestation. Les lauréats se sont
00:55:49vus offrir un sac rempli de cadeaux
00:55:51cette édition du concours d'éloquence a été
00:55:53en succès avec une belle implication
00:55:55des élèves portée par l'enthousiasme
00:55:57de toute la communauté scolaire
00:55:59des enseignants, des personnels, des professionnels
00:56:01qui se sont investis dans cette opération
00:56:03avec l'appui indispensable
00:56:05de l'association Akiza Wanadza
00:56:07la journée s'est terminée
00:56:09par un spectacle de danse offert par les élèves
00:56:11de la seconde salle
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