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  • 17/05/2025
Mardi soir, Emmanuel Macron s’est exprimé pendant près de trois heures lors d’une grande interview sur TF1. Le chef de l’Etat a surtout fait aveu de faiblesse lors d'une émission fleuve sur TF1 en décevant les attentes sur un référendum et en n'ouvrant pas de perspectives claires pour la fin de son quinquennat. Mais pour le philosophe Michel Onfray, cette émission était «un autoportrait d’un personnage qui se satisfait de lui-même».

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Transcription
00:00Que vous avez pensé de cette prestation, Michel Onfray ?
00:03C'est un grand exercice narcissique.
00:05Déjà, trois heures, c'est deux heures de trop.
00:07Je pourrais même dire trois de trop.
00:08C'est un autoportrait d'un personnage qui se satisfait de lui-même,
00:14qui s'écoute, d'une espèce de logique très onaniste,
00:16en disant « il y a les Français, ils n'ont rien. »
00:18C'est des gens trop pessimistes, les vouloirs réfractaires,
00:20il n'y a qu'à traverser la rue pour trouver du boulot.
00:23Vous êtes tous vraiment trop crétins, pas dire une grossièreté.
00:27Et puis on a sa femme de temps en temps qui dit
00:29« Vous savez, il a une pensée très complexe. »
00:31Non, il n'a pas une pensée très complexe.
00:32Elle est extrêmement simple.
00:33Dès qu'il a dit oui, il dit non.
00:34Dès qu'il a dit blanc, il dit noir.
00:35Dès qu'il a dit une chose, il dit exactement son contraire.
00:37Quand on a compris ça, on a tout compris.
00:39Mais il y a tout de même une espèce de fil directeur dans la pensée,
00:44simple, si ce n'est simpliste et simplette d'Emmanuel Macron,
00:48c'est l'idéologie de Maastricht.
00:50C'est toujours la même chose.
00:51Il dit plein de choses, tout est le contraire de tout,
00:52sauf qu'il fait toujours exactement la même chose.
00:54Toujours plus d'immigration, toujours plus de violence,
00:57toujours plus de destruction de la société,
00:58toujours plus de haine de la France, toujours plus de...
01:01Alors qu'il s'en défend.
01:02Il dit on a mis la sécurité partout,
01:04on a bien fait tout ce qu'on pouvait sur le budget.
01:07Partout.
01:07Il a dit l'autre jour que c'est Gérald Darmanin
01:10qui a fait savoir qu'il n'y avait plus un endroit safe,
01:11il n'y avait plus un endroit tranquille en France.
01:13Le ministre de l'Intérieur, son ministre de la Justice,
01:16il n'a plus un endroit tranquille en France.
01:18Et lui, il dit que les Français sont pessimistes
01:20à croire des choses comme celle-ci.
01:21C'est la variation sur le thème du sentiment d'insécurité.
01:24Monsieur, dont j'oublie le nom,
01:27l'avocat qui était ministre de...
01:29Dupond-Moretti, Eric Dupond-Moretti.
01:30Et c'est toute la gauche qui nous dit depuis le début
01:32qu'il n'y a qu'un sentiment d'insécurité.
01:35Quand Seigneault se dit
01:36mais non, ça ne s'appelle pas un sentiment d'insécurité,
01:38on vous montre les images,
01:39on est une chaîne d'extrême droite,
01:40on est une chaîne fasciste,
01:41on est une chaîne qui insiste sur ce qui n'existe pas,
01:44qui crée même l'événement.
01:45C'est-à-dire globalement, si vous montrez quelque chose,
01:47c'est vous qui, en le montrant, le créez.
01:49On le sait bien d'ailleurs,
01:50parce que quand il s'agit d'évincer le réel,
01:52France Inter fait ça très bien,
01:54il suffit de ne pas en parler,
01:55et puis voilà, quoi.
01:56Si vous avez fait 40 ans de télévision
01:58et que vous dites que Gaza, c'est Auschwitz,
01:59vous pouvez très bien ne rien dire,
02:01tout se passera très bien,
02:02il n'y aura aucun problème,
02:03vous avez effacé la représentation du réel,
02:05vous auriez donc effacé le réel lui-même.
02:07C'est faux.
02:08Donc là, il est impossible,
02:10il ne peut pas terminer.
02:11Je pense que 3h30,
02:12il doit estimer que ce n'est pas assez pour sa personne,
02:14sa suffisance.
02:15Il y aura d'autres épisodes,
02:16vous croyez Michel Loupret ?
02:17Il y en aura plein, jusqu'à la fin.
02:18Mais en tout cas...
02:19Il nous le redit d'ailleurs,
02:20vous avez vu, il nous dit
02:20la chose la plus importante peut-être,
02:22c'est de nous dire
02:23je suis resté deux fois,
02:24mais j'ai envie de rester deux fois encore.
02:25C'est ça.
02:25Donc je vais faire une petite pause de 5 ans,
02:26je reviendrai.
02:27C'est-à-dire que je vais me présenter éventuellement en 2032 ?
02:29Ce qui veut dire que,
02:30je ne suis pas constitutionnaliste,
02:31mais je pense que la pause est obligatoire,
02:33on n'a pas le droit de deux fois de plus,
02:34comme on avait affaire à des vieillards,
02:36quasiment,
02:37des gens qui étaient couturés
02:38quand ils arrivaient au Premier ministre,
02:40chef de l'État, je veux dire,
02:41on a eu ça avec Mitterrand,
02:42on a eu ça avec Chirac,
02:43on se dit deux fois ça va,
02:44ils sont en bout de course
02:44quand ils ont fait leurs deux mandats,
02:46deux fois sept à l'époque,
02:47deux septennats,
02:48et l'un dit,
02:49mais après tout,
02:49moi j'ai l'âge qui me permet de dire
02:51deux fois cinq,
02:52ça fait dix,
02:52on se repose cinq ans,
02:54on fait un peu comme Poutine
02:55avec Medvedev,
02:56on trouve quelqu'un
02:57qui est une espèce d'homme de paille,
02:58et puis on est toujours là
02:59un peu à tirer les ficelles,
03:00puis on réapparaît pour deux fois,
03:01c'est-à-dire encore dix ans,
03:03et je pense qu'effectivement,
03:04il y songe.
03:05C'est l'heure.

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