Bart De Wever a passé la barre des 100 jours comme Premier ministre. Dans cette vidéo, les journalistes Bernard Demonty et Alexandre Noppe décrypte les premières semaines du nationaliste flamand à la tête de l'exécutif fédéral. Ils passent en revue sa communication, son budget, sa gestion du gouvernement, etc.
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00:00100 jours que le gouvernement Arizona a été mis sur pied, 100 jours que Bart Deweyver est Premier Ministre,
00:05un peu plus de 3 mois pour lancer des réformes, un peu plus de 3 mois pour tester la vigueur de l'opposition,
00:11et un peu plus de 3 mois pour ne pas trop communiquer.
00:14Que peut-on retenir de ces 100 premiers jours ? Y a-t-il déjà des points de bascule ?
00:18C'est ce que l'on va voir dans un instant avec deux experts.
00:21Le soir, repensons notre quotidien.
00:24Et pour parler de ces 100 premiers jours du gouvernement Deweyver, de Bart Deweyver et du gouvernement Arizona,
00:30Bernard Demonti, le chef du Pôle Pouvoir. Bonjour Bernard.
00:33Bonjour Pierre.
00:33Merci beaucoup de venir un peu discuter de Bart Deweyver.
00:38Face à vous, Alexandre Neup, en charge notamment de l'actualité flamande pour le Pôle Pouvoir aussi.
00:43Bonjour Alexandre.
00:43Bonjour Pierre.
00:45On va voir qui va répondre en premier.
00:47Je vous ai soumis un petit exercice.
00:48Si vous deviez définir les 100 premiers jours de Bart Deweyver en utilisant un animal,
00:53ce serait quel animal ?
00:55Moi j'ai choisi le renard en fait.
00:58Pourquoi le renard ?
00:58Tant qu'on est dans le bestiaire, je vais même qualifier ce renard de nationaliste.
01:03Parce qu'on a quand même, ça reste complètement incroyable qu'on a un premier ministre nationaliste.
01:09Mais il est rusé ce premier ministre nationaliste.
01:11C'est-à-dire qu'il fait le job de premier ministre, je trouve.
01:14Il trouve des accords, il fait des compromis, il restructure les finances du pays.
01:21Donc en soi, on a un premier ministre qui fonctionne au travail.
01:24Mais il est quand même nationaliste.
01:26Et donc, il est rusé parce qu'il doit aussi donner des gages à ceux et celles qui l'ont élu,
01:31qui souhaitent pour certains d'entre eux la fin de la Belgique.
01:33Et donc, sur les réseaux sociaux, dans certaines déclarations,
01:37par exemple quand il dit que les chômeurs, les artistes bruxellois sont des chômeurs déguisés,
01:42des petites méchancetés comme ça, de temps en temps glissées subtilement,
01:46il continue à se présenter comme un nationaliste.
01:49Et c'est pour ça que je le qualifierais de renard.
01:52C'est qu'il est rusé.
01:53Pour les francophones, c'est un premier ministre qui fonctionne.
01:55Pour les flamands, c'est un nationaliste qui reste nationaliste.
01:58Et donc, voilà, c'est en ce sens-là que je trouve que c'est un renard.
02:01Alexandre, quel animal est-ce que vous avez choisi ?
02:03On peut poursuivre la métaphore.
02:04Moi, j'avais choisi le lion parce que c'est une des rares choses
02:07que Bardo Ever a emporté de son bureau de Bourgmestre-en-Versoie
02:10vers son bureau du 16 rue de la Loi.
02:12C'est une petite peluche en forme de lion,
02:14le symbole de la NVA, du nationalisme flamand en général.
02:18Et ce petit lion, l'air de rien, il est à chaque fois calé
02:20à l'arrière de ses décors d'interviews
02:22et des différentes prises de paroles sur Instagram aussi qu'il peut faire.
02:25On le voit toujours.
02:26On le voit très souvent.
02:27Il a été mis en avant dans la présentation du bureau aussi,
02:30dans une vidéo réalisée avec la VRT.
02:32Donc ce petit lion, il est là, il est caché dans la pièce.
02:35Et un peu finalement comme le renard rusé, on sait qu'il est là.
02:38Pour le moment, il ne rugit pas ou peu,
02:40il ne griffe pas ou peu,
02:42mais on sait qu'il est dans la pièce, le lion.
02:43Et c'est marrant parce qu'en même temps,
02:46dans la pièce, il y a aussi un drapeau belge.
02:49Quand Bardewaer a donné ses interviews télévisées,
02:52c'est assez fascinant de voir, il y avait le drapeau européen,
02:54mais il y avait surtout le drapeau belge.
02:55Mais il y a aussi le lion dans son bureau.
02:57Voilà, ça résume un peu tout ce qu'on disait.
02:58Et on reviendra dans un instant sur la question du communautaire.
03:01Et est-ce que le nationaliste de Weaver
03:03a endossé un costume de Premier ministre
03:06ou garde quand même un gilet de nationaliste ?
03:09On sait qu'il est plutôt pour les costumes trois pièces.
03:12Il a fallu un peu de temps pour réussir à former ce gouvernement.
03:15Ça a été un petit peu chaotique au début.
03:17Les premiers mois effectifs,
03:18les premières semaines du gouvernement Arizona,
03:20les premières semaines de Weaver comme Premier ministre,
03:22elles ont été aussi chaotiques ?
03:23Ou une fois que le gouvernement a été lancé,
03:26tout roulait sur des rails ?
03:29Je crois que si on prend comme point de comparaison
03:31le gouvernement précédent, la Vivaldi,
03:34on est ici au paradis terrestre, en fait.
03:36Parce qu'il y a très peu de tensions.
03:39Il y en a, on voit quand même bien que sur, par exemple,
03:43la taxation des plus-values, il y a des divergences de vues.
03:45Sur Gazade, aussi actuelle, il y a aussi des divergences de vues.
03:48Mais je trouve qu'elles sont normales.
03:50Elles sont un peu dans la tradition belge du gouvernement de coalition
03:53où on a des formations politiques différentes
03:55qui essaient de s'entendre.
03:56Mais il n'y a pas de gros clash, il n'y a pas d'insulte,
03:58comme on pouvait le voir dans la Vivaldi
04:00venant notamment des présidents de partis.
04:02Mais même en interne, c'était assez compliqué.
04:04Donc ici, ça reste un gouvernement à la belge
04:08avec certaines frictions idéologiques.
04:10Mais je dirais que c'est globalement un gouvernement
04:12qui fonctionne sans tension majeure.
04:14Alexandre, le temps que le gouvernement a mis à se mettre en place,
04:18il est aujourd'hui rentabilisé, entre guillemets,
04:22par la rapidité de l'action.
04:24En tout cas, c'est la thèse que l'on nous avait vendu beaucoup
04:26pendant les négociations.
04:27Vous allez voir, on a mis huit mois à négocier,
04:29mais notre accord est super précis.
04:31Et donc après, tout ira très vite.
04:32Bon, on peut quand même remarquer qu'il a fallu rappeler
04:34les présidents de partis à la table pour certains points
04:37du fameux accord de Pâques, accord obtenu très tard,
04:40dans la nuit, vers presque minuit,
04:43et avec une deadline qui, à ce moment-là,
04:45qu'on ne pouvait plus reporter.
04:47Donc, c'est un gouvernement qui fonctionne,
04:49qui prend des réformes, qui les acte.
04:52Mais c'est aussi un gouvernement qui, parfois,
04:53peut être un petit peu tendu.
04:55On en parlait, mais la situation à Gaza
04:57est un très bon exemple.
04:59Le gouvernement doit se mettre d'accord
05:00sur un texte de résolution.
05:01Ça fait depuis bientôt une semaine maintenant
05:03que l'on n'arrive pas à se mettre d'accord
05:05à l'intérieur de ce gouvernement,
05:07qu'il y a des allers-retours permanents
05:08entre présidents de partis
05:09et négociateurs de la majorité.
05:12Et là, pour le moment,
05:12on n'a pas vraiment d'accord.
05:15On a l'impression qu'on va attendre
05:16la dernière minute pour se mettre d'accord,
05:18probablement dans la nuit.
05:19Ça, c'est quand même une tradition qui reste.
05:20Et on va avoir un entonnoir
05:21d'ici au mois de juin.
05:22On va pouvoir tester assez facilement
05:24cette coalition,
05:25puisqu'il y a la question de Gaza
05:26qui va être résolue.
05:26Puis, pour juin,
05:28il faudra également s'accorder
05:29sur la taxation des plus-values.
05:31C'est deux dossiers très compliqués.
05:33S'ils se sortent de là
05:34sans casse majeure,
05:36je crois que là,
05:37ils seront sur les rails.
05:38Il y a quelque chose
05:38qui est assez particulier aussi
05:39avec ces premières semaines
05:40de Bardweaver.
05:41C'est une...
05:42Alors, peut-être pas une absence,
05:43mais une communication
05:45extrêmement parcimonieuse.
05:47On sait que c'est quelqu'un
05:48qui, d'habitude,
05:48maîtrise très bien
05:49les canaux de la communication.
05:50Par ailleurs, ne pas communiquer,
05:52c'est aussi de la communication.
05:53Mais vous pouvez expliquer
05:55un petit peu, en tout cas,
05:56ce que vous voyez derrière
05:57cette stratégie de communication
05:59assez réfléchie, en tout cas.
06:02Il ne parle pas tout le temps
06:03pour tout et n'importe quoi.
06:04Non, je ne suis pas sûr
06:05que c'est totalement
06:05de la stratégie, en fait.
06:07Je crois aussi qu'il y a
06:08Bardweaver qui se tâte.
06:10On le voit toujours
06:10comme un homme
06:11qui maîtrise tout,
06:12qui contrôle tout.
06:13Je crois quand même
06:13qu'il y a un peu
06:14de tâtonnement de sa part.
06:15Quand il y a un accord
06:16de gouvernement
06:16qui ne fait pas
06:17de conférences de presse,
06:18c'est très étonnant.
06:19Quand il y a un accord
06:19socio-économique majeur
06:21à Pâques,
06:22il ne communique pas non plus.
06:24Il dit, ah oui,
06:25mais c'est parce qu'il est tombé
06:26à minuit,
06:27il aurait très bien pu
06:28le faire le lendemain.
06:29Il pouvait faire
06:29une conférence de presse
06:30le lendemain.
06:30Voilà, alors je crois
06:32honnêtement qu'il se tâte
06:33un peu, qu'il n'arrive pas
06:34toujours à coaliser
06:36tous les membres
06:37de son équipe
06:38pour communiquer
06:39de la façon
06:40dont il le souhaiterait.
06:41Et donc, voilà,
06:42et ça lui est reproché.
06:44Mais donc, je ne suis pas sûr
06:45que c'est totalement
06:45une stratégie.
06:46Par contre, ça a un avantage,
06:47c'est que ça crée
06:47une rareté.
06:48Je pense qu'il n'y a jamais
06:49un gouvernement
06:50dont on a autant parlé
06:52des 100 premiers jours.
06:53En fait, il y a tellement
06:54une rareté que les médias
06:55sont assoiffés
06:56d'une interview
06:57de ce nationaliste
06:58premier ministre,
06:58by the way.
06:59Et donc, je crois
07:00que l'avantage,
07:01c'est que ça crée
07:01une rareté.
07:02L'inconvénient,
07:03c'est qu'il ne va pas
07:03pouvoir tenir 4 ans
07:05comme ça.
07:06Même la presse flamande,
07:06nous, on s'énerve
07:07presse francophone
07:08parce que, mais ça,
07:09on a l'habitude
07:09de ne pas trop avoir
07:10bar de Weaver,
07:10il n'y a pas que nous.
07:12Mais côté flamand,
07:13on commence déjà
07:13à dire aussi
07:14aux standards
07:15dans un édito tout récent
07:16qu'il faudrait
07:17qu'il communique
07:17de manière un peu
07:18plus précise.
07:19Ce qui est rigolo
07:20à remarquer
07:21dans cette communication,
07:22c'est qu'il y a vraiment
07:23deux communications
07:23de bar de Weaver.
07:24Il y a sa communication
07:25rare donnée
07:26aux médias traditionnels,
07:27le jeudi à la chambre,
07:28dans quelques très rares
07:29interviews données
07:30à la télévision,
07:31jamais à la presse écrite,
07:32on l'a dit.
07:33Et puis, il y a la communication
07:33sur les réseaux sociaux.
07:34Et ça, c'est un autre
07:35type de communication.
07:36Où il est plus dans le privé.
07:37Où il est plus dans le privé.
07:38Et donc là où on avait
07:39avec Alexandre de Croix
07:40quelque chose de très classique,
07:41des poignées de main,
07:42des sommets internationaux,
07:44un selfie peut-être
07:45pendant les négociations
07:46entre partenaires
07:46au Conseil des ministres.
07:47On a ici une communication
07:48du citoyen de Weaver
07:50qu'on retrouve sur Instagram,
07:51sur Facebook.
07:51Et c'est tout à fait calculé.
07:53C'est ce côté
07:53« je fais un job
07:55que je dois faire
07:56parce que voilà mon destin,
07:57mais je n'avais pas tellement
07:58envie d'être Premier ministre,
07:59moi nationaliste flamand. »
08:00Et il met ça très très bien en scène
08:02quand il a une réunion
08:03au Luxembourg
08:04et qu'il doit retourner
08:04à Anvers le soir.
08:05Il fait un arrêt
08:06à la pompe à essence
08:07avec un sandwich triangle
08:08et il met un selfie
08:09sur la route
08:10à la pompe à essence
08:11sur son Instagram.
08:12Ça veut dire
08:12« regardez comme ma vie
08:13est difficile,
08:13je ne suis plus
08:14bourgmestre d'Anvers,
08:15mon job de rêve,
08:16je suis maintenant
08:16Premier ministre,
08:17obligé à cette tâche. »
08:18Et donc il met très malignement
08:20en scène
08:21ce petit jeu
08:22de Premier ministre.
08:23Mais c'est fondamental
08:24dans la façon
08:25dont il fonctionne.
08:26Il y a quand même
08:26une forme de victimisation
08:28chez Bardweaver.
08:29Il y a ce qu'Alexandre
08:30explique très bien,
08:31mais il y a aussi
08:31« regardez un peu
08:33le fardeau
08:34que la Vivaldi m'a laissé.
08:35Je n'ai pas le choix,
08:36je dois prendre
08:36toutes ces mesures
08:37si difficiles pour les gens. »
08:38« Ce gouvernement ne fonctionne pas,
08:39ce pays ne fonctionne pas
08:40et moi je dois tout faire. »
08:41Voilà.
08:42Il faut rappeler
08:42que la NVA
08:43était dans le gouvernement Michel
08:44qui n'a pas plus
08:45que les autres
08:46et du la dette
08:46et le déficit.
08:47Donc voilà,
08:48je pense que
08:48de ce côté-là
08:49il y a aussi une stratégie
08:50qui est assez fine
08:51en fait,
08:52de porter le poids
08:53du monde
08:54sur ses épaules.
08:55Cette stratégie
08:56du fardeau,
08:57si on peut l'appeler comme ça,
08:58ça rejoint aussi
08:59ce qu'on disait tout à l'heure
09:00au niveau du communautaire.
09:02Au moment où
09:02il a été nommé,
09:03tout le monde était là
09:04mais un nationaliste,
09:05premier ministre,
09:06ça n'a pas de sens.
09:07On a un peu l'impression
09:07qu'il a laissé de côté
09:09le costume du communautaire,
09:11en tout cas pour le moment.
09:12Oui, en tout cas
09:12ce qu'on peut remarquer
09:13c'est qu'en fait
09:14il y avait une double lecture
09:15très intéressante
09:15de l'accord de gouvernement.
09:16Côté francophone,
09:17on a dit
09:18« Que se passe-t-il ? »
09:19Par exemple,
09:19la fin de l'indexation
09:20de certains salaires
09:23ou la fin
09:23des allocations de chômage
09:24dans le temps.
09:25Il y avait des choses
09:25intéressantes là-dessus
09:26et qui allaient principalement,
09:28quand on parle du chômage,
09:29tapé sur la Wallonie-Bruxelles,
09:30le discours de l'opposition
09:32notamment socialiste
09:33est là-dedans.
09:34Ça, c'est ce que nous avons
09:35pu remarquer
09:36côté francophone,
09:37côté flamand,
09:37on disait
09:38« Mais quel accord vide
09:39de tout communautaire ! »
09:40Le Vlaams Belang
09:41n'a pas hésité
09:42à dire que De Weaver
09:43était un traître
09:44à la cause nationaliste.
09:45Donc ça allait assez loin
09:46et cette double lecture
09:47sur le communautaire,
09:49on peut la faire nous aussi
09:50mais on peut remarquer
09:50qu'effectivement
09:51Bardewaver,
09:52depuis qu'il est là,
09:53depuis 100 jours,
09:53n'a pas particulièrement
09:55marqué dans l'opinion
09:56par des positions flamingantes,
09:57loin, loin de là.
09:59Mais en soi,
09:59son postulat
10:00de réduire le déficit
10:02et de supprimer la dette
10:03à terme
10:04est un postulat communautaire
10:06en fait.
10:06Parce que si on veut
10:07un jour mettre fin
10:08à l'unité de la Belgique,
10:10il y aura la question
10:11de la dette
10:11à se répartir.
10:12S'il a réussi,
10:14il n'y arrivera pas
10:14en moins de 10 ans,
10:15c'est lui-même qui le dit,
10:16mais s'il réussit
10:16à résorber
10:18ces problèmes,
10:19ces fardeaux historiques
10:20de la Belgique,
10:20on peut peut-être
10:21envisager plus tard
10:22dans une stratégie
10:23d'ultra long terme
10:23dont il ne sera peut-être
10:24plus porteur d'ailleurs,
10:26d'aller plus loin
10:27sur le communautaire.
10:28Un point quand même,
10:29c'est que,
10:30comme je disais au début,
10:30il donne quand même
10:31certains gages communautaires.
10:32Quand il dit
10:33qu'il y a énormément
10:34d'artistes à Bruxelles
10:36et qu'il sous-entend
10:37que c'est des chômeurs déguisés,
10:38c'est quand même
10:39anti-francophones,
10:40anti-bruxellois.
10:41Toute sa position
10:42autour de Bruxelles en soi,
10:43à dire,
10:43s'ils ne parlaient pas
10:44à se mettre d'accord,
10:45je les mettrai sous tutelle,
10:46il y a aussi un peu
10:47un côté détricotage
10:48de tout ce qui fait
10:49l'État fédéral.
10:50Oui, voilà,
10:50mais c'est toujours
10:51à la marge.
10:57Il y a pas mal de choses
11:06qui ont été mises sur pied,
11:08notamment évidemment
11:09des choses qui étaient
11:10dans l'accord de gouvernement.
11:11Il y a un bémol
11:12quand même autour du budget
11:13où ça dérape ?
11:15Oui, ça dérape même.
11:17En fait,
11:17il a déjà dérapé
11:18par rapport à son accord
11:18de gouvernement,
11:19ce qui est quand même
11:19assez rare.
11:20D'habitude,
11:20on attend au moins
11:21six mois avant de déraper.
11:22Lui, il a dérapé
11:23après un mois et demi.
11:25Après, je vais être honnête
11:26intellectuellement,
11:26on a quand même dû
11:27augmenter les dépenses
11:30dans la défense.
11:31Ça, c'était en soi
11:32inattendu
11:32ou en tout cas
11:33pas totalement prévisible
11:34dans l'accord de gouvernement.
11:36Il y a eu des mauvaises nouvelles
11:37au niveau des prévisions
11:39de croissance.
11:40Donc, voilà,
11:41je ne suis pas sûr
11:42que ça ne serait pas arrivé
11:44avec un autre gouvernement.
11:45Je ne pense pas
11:45qu'il faut élire
11:46une incompétence
11:47et je trouve d'ailleurs
11:48que, contrairement
11:49à certains de ses prédécesseurs,
11:50je pense à Charles Michel
11:51pour qui tout allait
11:52toujours bien,
11:52Doe Ever dit
11:53« Oui, c'est vrai,
11:54mon budget a dérapé.
11:55Je vais devoir
11:56sans doute
11:56faire des efforts
11:57supplémentaires. »
11:58Je trouve qu'il faut
11:59lui rendre
12:00un certain franc parlé
12:01par rapport
12:01aux questions budgétaires.
12:02Il y a deux petites choses
12:03là-dessus.
12:04Il y a quand même
12:05quelque chose
12:05qu'il ne faut pas oublier,
12:06c'est que si l'Arizona
12:07s'était mise d'accord
12:08sur un accord de coalition
12:10avant la fin janvier
12:11et donc, par exemple,
12:12en fin décembre,
12:13c'était ce qui avait été
12:14très longtemps visé,
12:15on aurait eu
12:15une année fiscale supplémentaire.
12:17Donc là, ici,
12:17on a dû tout reporter.
12:19Ça fait une très grande
12:20différence dans les caisses.
12:20C'est une petite différence
12:21de date qui, au final,
12:23qui a des grands impacts
12:24et notamment,
12:25on a vu plusieurs mesures
12:26qui étaient prévues
12:27par l'Arizona.
12:28En fait,
12:28ils ont dû se rendre compte
12:29après avoir fait
12:30ces tableaux budgétaires
12:31qu'ils ne pouvaient pas
12:31les mettre en place
12:32parce que l'année fiscale,
12:33c'était trop tard
12:34et ça a fait des grandes
12:35différences à la fin
12:37des comptes.
12:37Une dernière petite chose,
12:39on a souvent souligné
12:42la mésentente,
12:44les mésententes
12:45qui pouvaient exister
12:45au sein de la Vivaldi.
12:46Là, de ce que vous savez,
12:47au sein de l'Arizona,
12:49ça s'entend bien ?
12:49Oui, je pense que ça fonctionne,
12:52qu'il y a un respect mutuel,
12:54qu'il y a quand même,
12:56il y a une cohérence idéologique
12:58rarement atteinte.
13:00La Vivaldi ne l'avait pas.
13:02Je pense que dans les gouvernements
13:03du passé,
13:05on ne l'avait pas non plus
13:07totalement entre la NVA
13:08et le MR dans le passé,
13:10dans le gouvernement
13:10d'Irupo non plus.
13:11Ici, on a quand même
13:12une certaine convergence
13:13idéologique
13:14avec les engagés
13:15qui quand même
13:16ont une incarnation
13:17de centre-droit
13:18avec Maxime Prévost.
13:20Et donc, je pense que
13:21ce qu'on voit publiquement
13:24n'est pas une version édulcorée
13:27de ce qui se passe
13:27à l'intérieur.
13:28Alors, il y a parfois
13:28une déclaration
13:29de président de parti
13:30mais plus de positionnement.
13:31Je pense notamment
13:32à Conner Rousseau,
13:33président de Voreut.
13:34Mais honnêtement,
13:35moi, pour l'instant,
13:36je n'ai aucun signal
13:36qu'il y aurait des tensions
13:37majeures qui ne seraient pas dites.
13:39Non, et c'est en fait
13:40aussi lié,
13:40parce que le partenaire
13:41qui pourrait potentiellement
13:43être le plus mal à l'aise,
13:43c'est Voreut,
13:44les socialistes flamands,
13:45centre-gauche.
13:46Mais c'est aussi lié
13:47à une espèce
13:48d'opposition très apathique,
13:50pas très en voie,
13:51en fait, au Parlement
13:52et même auprès des militants.
13:55Quand on discute
13:55avec des membres
13:56de chez Voreut,
13:57ils nous disent
13:57« Mais si le PVDA
13:58et Hroun étaient au niveau,
14:00on serait matraqués
14:01et on ne pourrait pas
14:02être à l'aise
14:02dans cette coalition,
14:03on serait obligés
14:03en permanence
14:04de nous justifier.
14:05Mais finalement,
14:06et c'est pareil
14:06côté francophone,
14:08vu que l'opposition
14:08n'est pas tellement en voie...
14:11L'opposition est en refondation.
14:12Voilà, exactement.
14:13On ne peut pas faire
14:13de l'opposition
14:14quand on est occupé
14:14à se refonder.
14:15Donc, à ce moment-là,
14:16on est finalement
14:16relativement à l'aise
14:17dans cette coalition.
14:18C'est en tout cas
14:19ce qu'il dit chez Voreut.
14:19C'est un point important.
14:20L'opposition est assommée,
14:22en fait.
14:22Je crois qu'on parlait
14:24de refondation,
14:24mais côté francophone
14:25en particulier,
14:26Paul Magnette
14:27refonde,
14:28mais n'existe pas
14:29médiatiquement,
14:30quasiment pas.
14:31Raoul et Debout,
14:31mais où est Raoul et Debout ?
14:33Ce Raoul et Debout
14:33semi-populiste,
14:34voire populiste,
14:35qu'on voyait tout le temps
14:36s'exprimait à tout bout de champ,
14:38il n'est pas là non plus.
14:38Donc, pour le moment,
14:39ils ont un boulevard
14:39dont ils ont intérêt
14:40à profiter
14:41parce que je pense
14:42que ça ne va pas durer.
14:43Merci beaucoup,
14:44en tout cas,
14:44à tous les deux,
14:44Bernard de Monti,
14:45Alexandre Knoppe.
14:46Merci à vous également
14:47de nous avoir suivi.
14:48Rendez-vous évidemment
14:49sur le site
14:50dans l'application du Soir
14:51pour tous les articles
14:52concernant la politique belge.
14:55Le Soir.
14:56Repensons notre quotidien.